Golden retraites ?

Éditos Publié le 12 septembre 2007

Il dit qu'il ne sortira pas de là tant qu'il n'aura pas été assuré d'avoir une retraite décenteJe me dis souvent que l’avenir sera la somme de nos erreurs présentes. Le report systématique sur les générations à venir d’un certain nombre de difficultés, qu’il s’agisse des questions climatiques, de la dette publique ou du financement des retraites, est une politique intenable à long terme. On finit toujours par être rattrapé par les problèmes et la tête dans le sable, on finit par étouffer…

Beaucoup de ces sujets ne souffrent plus aucun report. La question des retraites s’inscrit dans ce contexte. Je considère que c’est aujourd’hui prendre un risque considérable pour leur pérennité que de ne pas engager la réforme trop souvent repoussée des régimes spéciaux et des retraites en général. Le tabou sur cette question peut coûter très cher ! C’est par une réforme du financement des retraites que nous défendrons le mieux notre modèle social. L’inaction condamne le système, inutile de se raconter n’importe quoi. Le diagnostic est aujourd’hui assez largement partagé, y compris par les syndicats, parfaitement responsables et prêts à avoir cette discussion difficile et à assumer des décisions courageuses, car les chiffres sont là, peu contestables le Conseil d’Orientation des Retraites mis en place par Jospin avait posé l’essentiel du disgnostic.

Notre réflexion doit à mon sens être guidée par un principe d’équité, ce qui signifie qu’aucun régime ne peut rester en dehors de la réflexion. Stigmatiser les salariés qui bénéficient de ces régimes comme Nicolas Sarkozy avait stigmatisé les chômeurs (vous savez, ceux qui vivent sur le dos de la France qui se lève tôt) c’est ça qui indigne ! Il faut traiter de façon identique les situations identiques et de façon différentes les situations différentes. Cela signifie qu’il faut tenir compte de la pénibilité de certains métiers, de l’espérance de vie des cotisants, du niveau des retraites (1 millions de retraités vivent en dessous du seuil de pauvreté !) et de la précarité de certains parcours professionnels, tout en disant qu’il sera peut être nécessaire d’allonger la durée de cotisation et surtout de diversifier les sources de financement des retraites. A cet égard, il faut impérativement s’interroger plus précisément sur l’efficacité redistibutive de notre système fiscal et social qui n’est absolument pas satisfaisante et moins encore depuis cet été avec les cadeaux fiscaux du gouvernement. On peut même dire comme certains économistes en font le constat que notre système est devenu anti-redistributif !

Je crois enfin, que ce n’est que dans le cadre du dialogue social que nous pourrons régler durablement ce problème. Dans ce dossier comme dans celui du service minimum, la méthode gouvernementale consiste à délégitimer les syndicats et à contourner le dialogue social. Le fait que le premier ministre dise en même que la réforme est prête et qu’il veut engager les négociations avec les partenaires sociaux n’a pas de sens, c’est réduise le dialogue social à un exercice formel. Notre modèle social est capable d’évolutions, de souplesse, d’adaptation aux situations démographiques et au contexte économique si l’on sait donner toute sa place à la démocratie sociale. Ce gouvernement semble opposer démocratie élective et démocratie sociale, là où le dialogue est nécessaire pour avancer.

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55 commentaires sur Golden retraites ?

  1. Najat

    Bonjour à tous,

    @ vous tous : Merci deces échanges qui témoignent de la complexité de ce sujet dont je doute qu’il puisse être réglé en 15 jours comme l’exige le Président de la République… Je voudrais insister à nouveau sur la question de l’efficacité de notre système fiscal et social qui est au cœur de la question du financement de notre protection sociale et nos retraites.
    Aujourd’hui la France a le niveau de prélèvements obligatoires des pays scandinaves et le bien être social des pays anglo-saxons, c’est quand même qu’il y a un sacré problème ! Au lieu d’en tirer des conclusions opérationnelles, le paquet fiscal de cet été est venu encore aggraver la situation. L’équité et l’efficacité de notre système fiscal et social, voilà un sujet qui doit être au cœur de notre opposition constructive.

    Quelques auteurs ont été cités dans les différents échanges. Je recommande donc la lecture de Louis Chauvel, « Les classes moyennes à la dérive » et d’Artus, « Comment nous avons ruiné nos enfants ».

    @Aménité : je n’ai pas réagi aux différents ouvrages consacrés à Ségolène Royal et moins encore à celui de Lionel Jospin, parce que tout cela me consterne. Les mises en causes individuelles évitent les mises en causes collectives qui pourraient nous faire avancer. Dommage que des gens de qualité se livrent à ce genre de bassesse… Comme toi, je trouve qu’avoir remis les français au cœur du débat politique était une nécessité, un remède à une forme de crise de confiance. J’ai souvent eu l’occasion de dire que je considérais l’abstention moins comme le signe d’un désintérêt des électeurs pour la politique, que des politiques pour les citoyens. Je crois qu’en écoutant les citoyens ont leur a donné envie de venir voter.

  2. Corinne Arquillière

    bravo pour ta prestation sur France info!!

    pour changer de sujet, et parce que ça me préocccupe: que pensent faire les politiciens pour le harcèlement moral? aussi bien dans la fonction publique que dans les entreprises? je crois que c’est un des maux de notre société, et c’est d’autant plus grave qu’avec les méthodes de dumping social, le culte du résultat et du mérite, le repliement des individus sur eux-mêmes, les suicides et dépressions sont de plus en plus nombreux! des lois existent, mais elles semblent inapplicables, car souvent s’attaquer à un mastodonte est synonyme de perte d’emploi, et du coup, les gens désemparés et solitaires car dans ces circonstances, on n’a soudainement plus d’amis au boulot, se laissent harceler et s’écrasent… Et comme pour les femmes battues, la délivrance est parfois la mort…

    Bref, que peut-on faire pour lutter efficacement contre ce fléau? sachant que c’est de plus en plus insidieux et difficile à prouver. Qui aller voir? qui contacter pour que ce ne soit pas étouffé à un étage pas suffisamment élevé? quelles solutions le législateur peut-il apporter?

  3. Vincent "Tesfaye"

    Salut Najat, je viens tout juste d’ouvrir mon, "Blog de la rénovation" et t’invite à y faire un petit tour. Il sera très régulièrement mis à jour, j’espère pouvoir obtenir des interviews de différents acteurs et actrices (toi y compris) de la vie politique d’ici quelques jours, ou semaines. A bientôt Najat

    unirlagauche.parti-social…

    :: Vincent ::

  4. asse42

    Aménité

    Si si il est passé ton post et je l’ai trouvé très beau. Et dis-toi que nous sommes nombreux dans ce cas. La parole est enfin revenu et elle nous demande de la garder. C’est c equ’on fait!

  5. Aménité

    Najat, si tu poursuis ton chemin, tu seras appelée à changer la vie de bien des français. C’ est tout le bonheur que je te souhaite. Sans vouloir envahir ton blog au delà de ce message-ci, je me permets de réécrire ce post, envoyé sur DA, mais qui n’ est sans doute pas passé étant donné un envahissement matinal à propos du torchon pondu par Lionel Jospin. Ce post-ci peut t’ être également destiné, au vu de ton engagement fort auprès de Ségolène.
    Sans Ségolène, je n’ aurais jamais grandi en politique. La politique devrait exister entre les français, comme les joints entre les carreaux. Ni Jospin, ni aucun autre auparavant, ne m’ avait permis de participer à des échanges, d’ émettre des idées, de frotter ma cervelle à celle des autres, de chercher à faire mieux en France. Avec Ségolène, ouverte aux pensées des français, je me suis sentie faire partie, pour la première fois, de citoyens face à leur pays. Avant Ségolène, je n’ étais certes , pas inactive, mais la parole ne m’ avait jamais été offerte à cette échelle : celà a pu être le cas, grâce à Désirs d’ Avenir. Que Ségolène, toi-même, et toute vôtre équipe de vrais soutiens, trouvent ici ma reconnaissance pour avoir fait prendre un ciment entre beaucoup d’ hommes et de femmes. Et, si Ségolène était une personne politique de second ordre, alors, être mère devrait aussi être traité de travail de second ordre dans l’ histoire de nos vies. Il est dit " Qui aime son enfant, lui ouvre le monde " . J’ ajoute " lui ouvre le monde de la politique ".
    Bonne chance à toi !

  6. Gérard ELOI

    Je suis heureux que tu aies été si attentif au programme, en regrettant que tant de personnes ne l’aient pas été…

    NB : je commençais à me douter que tu n’étais pas Chris (Prof) !

    A bientôt.

  7. Chris(ancien chris ..)

    Oui Gérard ELOI,
    J’ai voté pour Segolène sur ce point en particulier.

    PS: Je ne suis pas Chris (Prof)

  8. Gérard ELOI

    @ Chris

    Dans son billet, Najat évoquait le problème des retraites, en avançant quelques propositions constructives.
    Par rapport à tes remarques vis-à-vis de la Chine ou de l’ Afrique, je rappelle que les contactsi internationaux étaient au programme de Ségolène (notamment au point "co-développement", point qui a été plagié par l’actuelle majorité, mais sur lequel on ne voit rien avancer).

    Il faut voir et comprendre, bien sûr, cette mondialisation. Mais la politique de l’autruche est celle de la majorité actuelle !
    Dénoncer est bien entendu insuffisant. Il est possible que ta vision alarmiste soit entièrement réaliste et irréversible. Il est possible aussi, du moins je l’espère, que les problèmes énoncés finissent par trouver une solution digne et humaniste dans quelques années, avec une Gauche unie revenue au pouvoir…

    Amicalement

    GE

  9. Chris(ancien chris ..)

    Biensur, chacun pour sa guelle, on peut investir dans l’immoblier pour la rétraite…
    Vraiment?
    Déja en dehors du risque de crise immoblilère qui nous rode actuellement.
    « La hausse de l’immobilier organise comme jamais un transfert de richesses vers les seniors, martèle Patrick Artus. Non seulement les jeunes actifs ont de plus en plus de mal à s’installer dans la vie professionnelle, mais ils doivent racheter aux moins jeunes leur immobilier à un prix très élevé, ce qui réduit leur revenu consommable tout en accroissant celui des retraités. » Triste litanie d’indices d’un déclassement majeur, auxquels il faudrait ajouter le legs d’une dette publique abyssale et de deux autres bombes à retardement : le système de santé et les retraites. Car, d’ici à 2040, nous allons passer en France de quatre à sept retraités pour dix actifs. « Cela annonce un accroissement vertigineux de la redistribution en faveur des retraités, observe Bernard Spitz, ancien conseiller de Michel Rocard,Les jeunes qui devront régler la facture seront ceux sur lesquels on aura le moins investi en matière de formation. C’est la plus incroyable spoliation générationnelle de notre histoire. »

    Où sont-ils les vrais débats? C’est sur que Sarkozy a trompé tout le monde, il savait pertinament tous ces problèmes, il a fait à sa sauce…

  10. Chris(ancien chris ..)

    Comment peut-on prétendre traiter les problèmes de la rétraite sans tenir en compte:le contexte mondial (la puissance de la chine, la névrosité de l’économie mondial), contexte local (conflit générationnel,PME, Syndicat , pouvoir d’achat, dette), sans critiquer la structure veillisante de notre société?
    Pour nous c’est mort, mais nous n’avons pas le droit de tromper les futures générations.
    Regarde l’éducation en Chine,les occidentaux sont à mille lieux d’imaginer la qualité des enseignements en Chine. Les Européens ou les Américains, fiers de leurs universités ou de leurs "grandes écoles" imaginent que les universités chinoises doivent ramper au niveau d’universités africaines.
    Quelle erreur ! En Chine on allie la qualité et l’efficacité, on priorise le technique. Les Chinois savent que, chez eux, le savoir est, sinon un gage, une garantie de réussite, du moins une façon d’accroître leurs chances dans la vie, de les mettre à même de mieux pouvoir saisir un opportunité dans un monde qui se construit comme une foire d’empoigne et où des fortunes rapides peuvent être envisagées, comme au Indes. La Chine et l’Inde peuvent héberger des self made men, pas nos pays vieillissants. Les jeunes Chinois se ruent sur leurs études ( techniques ) au moment même où dans nos pays les jeunes réalisent "que les diplômes ne servent plus à rien" où nos chefs d’entreprises se disent que s’ils produisent des richesses dans leur propre pays, l’Etat leur en prendra la plus grande part pour financer ses gâchis ou .. payer la masse grandissante de ses chômeurs. Les jeunes Chinois se forment, pied au plancher alors que notre jeunesse se démobilise, à juste titre puisque "nous délocalisons".

  11. Chris(ancien chris ..)

    Pareil sur la Chine, Savez-vous ce qui est le plus grand sujet de moquerie en Chine, au plan de l’enseignement ?

    L’ENA…..

    La boutade est " à quoi servent ces gens qui ne savent que parler ?"

    Je reviens à ces images que nous pouvons avoir gardé des Chinois : celles des vareuses kaki, les casquettes. Quittez les au plus vite, elles n’ont plus cours depuis longtemps. L’évolution "idéologique" de la Chine reste un mystère sur laquelle devront se pencher un jour les historiens. C’est la nation montante du monde. En fait, toute idéologie semble avoir disparu, sinon celle du pragmatisme. Le Marxisme s’est volatilisé. Personne ne songerait plus à invoquer le célèbre "petit livre rouge" du président Mao. Tout a changé.

    – Peu importe la façon dont le chat attrappe la souris, du moment qu’il l’attrappe, avait dit Deng Tsiao Ping

    " Ce qui est bon pour l’économie chinoise est bon pour tous les Chinois ". L’argument est imparable. En face nous sommes confus, désorganisés. Nous n’avons aucun projet de développement, de société. Partout c’est la foire d’empoigne, la cupidité à courte vue. Nous voulons aussi nous masquer les réalités. Nos hommes politiques français, toutes tendances confondues ne sont plus que de lamentables vendeurs de vent, dépoyrvus de la moindre idée novatrice ( " Ségolène Royal, elle serait pas mal, non ? …" ). Personne ne semble vouloir aborder le sujet " Chine " ou " Inde ". L’onde ce choc frappe aussi les pays moins riches : dans le Mahgreb, en Afrique. Tous les groupes d’hommes qui "cessent d’être concurentiels" trinquent. En France, on se retrouve dans la rue. En Afrique, on meurt de faim.

    Vive la politique d’autruche…

  12. Chris(ancien chris ..)

    Exemple,à l’Assemblée nationale, seuls 15,1 % des députés ont moins de 44 ans. Ils étaient près de 40 % en 1981.Et là on ne parle même pas de la parité et la diversité .

    Idem dans les partis, les syndicats, les lieux de décision économiques et sociaux et les grands médias d’information : partout les jeunes sont sous-représentés et, donc, aux abonnés absents des grands débats de société.

    Quand bien même ils sont les premiers concernés, comme la réforme sur les retraites. « Ce débat aurait dû être un moment de vérité pour les baby-boomers, l’occasion pour eux de montrer qu’ils pensaient aux générations suivantes, convient l’historien (baby-boomer) Jean-François Sirinelli. Mais l’égoïsme générationnel l’a emporté, à gauche comme à droite. Les vraies questions ont été masquées par un traditionnel clivage gauche-droite dans lequel les jeunes eux-mêmes se sont laissé enfermer. »

  13. Chris(ancien chris ..)

    Bonjour,
    Huhu!

    @ Corinne Arquillière

    on remercie louis chauvel pour ce constat que n’importe qui dans la société peut faire, si tant est qu’il y vive vraiment. on attend les solutions concrètes de louis chauvel?…
    —————
    Alors, Où est-il le débat social pour ce problème que vous trouvez tellement évident?
    Vive! la politique d’Autruche.Eh Bah …

  14. asse42

    Comme projet concret je réitère la volonté de création d’un fond de pension collectif appellé France. Pourquoi pas? Ce fond de pension serait abondé par les cotisations retraites et d’autres financements. Il aurait un comportement éthique et respectueux du vivant. Son action serait de prendre des participations dans des entreprises en manque de financement et souhaitant se développer. La finalité serait de participer au développement de l’économie nationale plutôt que de garnir les fonds de placement financier. Ses dividendes seraient reversés au fond collectif du régime général.
    Ainsi on fournit du capital aus entreprises qui en ont besoin, la collectivité sera présente dans les PME-PMI à forte valeur ajoutée prenant une participation suffisante pour éviter les délocalisations de nos richesses et de nos savoirs et enfin on abonde le régime général sans augmenter les impôts. Voilà une piste viable.

    @ Corinne

    Ce serait bien que tu nous mettes le lien, si possible, de l’interview de g Collomb. On a envie de partager ton enthousiasme.

  15. Corinne Arquillière

    je poste ça là, parce que finalement, ça a un rapport avec ce que j’ai posté juste au-dessus:

    MERCI Gérard Collomb! Merci de ce discours concret le 15 septembre, qui fait un constat de ce qui a été fait, de la situation actuelle, et surtout qui présente les projets en cours au travers desquels on voit clairement ressortir les valeurs de gauche.
    car en effet rien de plus exaspérant que tous ces gens qui constatent les situations sans jamais rien proposer, que tous ces gens qui redéfinissent les valeurs de gauche sans jamais rien proposer qui les mettent en application, que tous ces gens qui se demandent où ils sont, ce qu’ils sont, qui doit les diriger…

    MERCI Gérard Collomb d’avoir redit sur france culture ce matin que ce sont les projets concrets proposés qui feront surgir naturellement un leader et qui rassembleront les gens autour de lui, quelles que soient leurs sensibilités…

    Quel magnifique "modèle" pour nous tous…

  16. Corinne Arquillière

    on remercie louis chauvel pour ce constat que n’importe qui dans la société peut faire, si tant est qu’il y vive vraiment. on attend les solutions concrètes de louis chauvel?…

  17. Chris(ancien chris ..)

    @Aménitie
    Il a vraiment raison Louis Chauvel:
    Extrait d’un chat
    Louis Chauve:"Quel Etat-providence existera en 2020 pour les jeunes qui arrêtent leurs études à 24 ans, qui ont des interruptions de carrière de plus en plus nombreuses, à qui on va demander 45 années de cotisations ? Pour moi, cette question-là est véritablement essentielle. Je pose aussi cette question pour les jeunes qui travaillent à temps plein, depuis plusieurs années, en stage, rétribués à 350 euros par mois, sans cotisation pour leurs vieux jours. Toutes ces questions-là sont d’une extrême importance. L’Etat-providence va-t-il progresser ? Réellement et au long terme ? Je crains malheureusement que la défense de très court terme du modèle social d’aujourd’hui ne soit souvent une façon de cacher notre mépris du long terme. Depuis quelques mois, depuis le CPE notamment, on a pris conscience des difficultés des nouvelles générations.

    Le problème, c’est que la crise sociale a pris encore de l’intensité. Le vrai problème, c’est en particulier celui du devenir des classes moyennes. Les seniors aujourd’hui vivent encore dans une société de classe moyenne, avec un Etat-providence solide, où le taux de pauvreté n’a cessé de baisser pour les classes d’âge de plus de 60 ans. Les jeunes vivent dans une nouvelle société où les classes moyennes sont entrées en involution. De plus en plus d’enfants de parents de classe moyenne ne trouvent plus leur place dans la classe de leurs parents, mais font face à un profond déclassement social, mais aussi éducatif. Le problème, c’est que les jeunes d’aujourd’hui sont les vieux de demain, et que nous assistons sans le savoir vraiment à la fin de la société française comme société de classe moyenne. Les jeunes aujourd’hui vivent cette nouvelle fracture sociale, ce sera au prix du niveau de vie de leurs parents. Qui paie pour les stages à 350 euros par mois ? Pour la crise du logement de leurs enfants ? Pour les bas salaires jusqu’à des âges canoniques ? Ce sont les parents de ces jeunes, qui paient peut-être moins d’impôts depuis cinq ans, mais qui sont bien obligés de faire un chèque en fin de mois pour leurs enfants qui ne trouvent pas de place décente dans la société. Est-ce vraiment l’avenir que nous voulons nous donner ? Cette crise des classes moyennes, malheureusement, pourrait aussi se payer politiquement, parce qu’elle n’est pas propice à un débat démocratique raisonnable et équilibré. C’est pour cela que cette crise générationnelle, qui est ausssi une crise des classes moyennes, est aussi dangereuse. "

  18. redaction lyonenfrance

    Bonjour, nous vous invitons à faire un petit passage sur notre site pour présenter un blog ou site lyonnais que vous aimez… autre que le vôtre !
    Pour ce faire c´est très simple, il suffit de vous rendre sur le site lyonenfrance.com et de laisser votre message dans les commentaires !

    Cordialement,

    la rédaction de lyonenfrance.com

  19. Aménité

    Les jeunes qui m’ entourent ont déjà été convaincus que , pour eux, la retraite c’ était plié. Ils espèrent juste pouvoir se la faire tous seuls, dès qu’ ils seront parvenus à avoir une maison. Donc, c’ est pas pour tout de suite ! Nous savons tous que la suppression des très petits privilèges n’ a qu’ un but : Que vivent plus et mieux, les gros privilèges, bien à l’ aise !!!

  20. Gérard ELOI

    @ Corinne

    Je comprends ton analyse alarmante.

    Mais j’espère que l’on peut encore croire aux retraites. Il "suffira" de rénover le système.

    Comme j’avais dit dans un commentaire précédent, il faut aller chercher l’argent où il se trouve, notamment dans les gaspillages des fonds publics (cumuls, malversations financières,…).
    Tu parles de l’immobilier, qui est en effet un risque. On pourrait aussi promouvoir les "retraites complémentaires" (une sorte d’assurance-vie), en accordant une déduction d’impôt pour un % à bien calculer du montant de la prime annuelle.

    Quant aux chiffres de Chris ( 30 % de population active seulement à partir de 2030), je ne sais pas s’il considère dans les 70 % de non actifs seulement les retraités ?
    Il est un fait que l’espèce d’inversion de la pyramide des âges est alarmante, mais pas forcément inéluctable, et que l’on ne peut que féliciter la médecine pour ses progrès, qui ont contribué à augmenter l’espérance de vie.

    Pour en revenir au commentaire (alarmant, et je le comprends) de Chris, je vais en nuancer une autre donnée : Chris nous dit que les jeunes ne s’intéressent pas à ce débat "retraites".
    Il n’y a pas foule, d’accord. Mais : n’oublions pas que le débat a été lancé par Najat, qui est jeune (Plus jeune que mon fils aîné, er quasi du même âge que le cadet!). En plus, Corinne, je ne te connais que via tes messages, mais tu me donnes l’impression aussi d’une personne "jeune", étant donné ton style direct et bien rythmé, et ton activité sur les blogs.

    Et je crois que Asse42, Pascal,…et quelques autres sont également "jeunes". Chris lui-même a presque dix ans de moins que moi. Je dois être un des "ancêtres" sur ce blog…
    Un blog où l’on fait connaissance aussi (mais pas encore dans ce débat "retraites") d’étudiantes : Liljana (dont je n’ai pas de nouvelles depuis fin juin), Aurore1366 (dont le blog mérite une visite attentive), et d’autres que j’oublie…

    En conclusion : c’est pas forcément brillant, surtout avec le président qu’on a, mais c’est pas désespéré. N’oublions pas que dans 1689 jours, il remet son mandat "en jeu"…Et les medias n’auront peut-être plus la possibilité de jouer aussi complaisamment avec lui !

    Amicalement, à bientôt

    GE

  21. Chris(ancien chris ..)

    Encore une fois,ce chat résume parfaitement nos problèmes actuelle.

    Tchat

    – Télérama.fr
    "Les jeunes découvrent qu’on leur a menti"
    Le sociologue Louis Chauvel était notre invité lors d’un tchat le 19 octobre. Voici la retranscription de sa discussion avec les internautes.

    CAPP : Quelles sont les années de naissances des baby-boomers et de leurs enfants ? Sont-ce des populations homogènes ou ont-elles des spécificités (villes/campagnes, ouvriers/cadres, etc.) ?

    s2c : Pourriez-vous tout d’abord préciser les années de naissance prises en compte pour définir la génération des baby-boomers ? La limite est-elle fixée à 1955 ou 1964 (comme on le trouve souvent aux Etats-Unis) ?

    Louis_Chauvel : En France, il y a deux façons de définir le baby-boom : d’un côté, par baby-boomer on entend les soixante-huitards, grossièrement ceux nés entre 1944 et 1952-1953 grand maximum. De l’autre, les générations nombreuses en France, ça va de 1944 à 1971. Evidemment, quand on parle de baby-boomers dans le débat public, c’est avant tout des soixante-huitards qu’on parle. Bien évidemment, dans toute cette classe d’âge, il y a des femmes, des hommes, des enfants de bourgeois, des enfants de prolétaires, des Alsaciens, des Parisiens, tout ça est extrêmement diversifié.

    Malgré tout, il y a une part d’homogénéité symbolique : avoir 20 ans en 1968, c’est être pris dans une société où il existe un vrai espoir de progrès. Du haut au bas de la pyramide sociale, il existe l’idée d’une progression économique, culturelle, sociale, et que l’avenir est ouvert. Il y a des choses à inventer : la contraception, l’autogestion, la révolution, "changer la vie"… Pour les gens qui ont 20 ans au début du XXIe siècle, l’avenir de progrès, la croissance, tout cela suscite de vraies angoisses.

    Château des Rentiers : En l’absence depuis 1996 de données concernant les revenus du patrimoine des Français et l’évolution de sa répartition, comment peut-on prétendre sérieusement que les enfants de baby-boomers sont sacrifiés ?

    Louis_Chauvel : En 1968, on pouvait être instituteur à 19 ans, avec un baccalauréat. On pouvait se faire tout seul sans parents derrière soi. Il y avait de vraies marges d’ouverture pour se réaliser soi-même par le travail salarié. Il y avait de vraies capacités de progression. Aujourd’hui, dans le monde académique, plus encore dans les médias, le show-biz, la presse, l’édition, on assiste à une multiplication des "fils de-fille de", parce qu’il est de plus en plus difficile de se faire tout seul soi-même. C’est vrai que l’accumulation patrimoniale est une ressource grandissante. L’ennui, c’est qu’elle est extrêmement inégalitaire. Les enfants nés à Bully-les-Mines ou à Lens n’ont rien à espérer du patrimoine des parents. Ceux qui sont nés dans le 7e arrondissement à Paris, et pas exclusivement, ont de plus en plus d’espérances d’héritage. Le problème, c’est qu’on hérite de plus en plus à l’orée de la retraite, quand les enfants sont grands.

    Est-ce que cette nouvelle société patrimoniale est vraiment favorable à la génération suivante ? Dans Les Classes moyennes à la dérive (Le Seuil, 2006), je pose effectivement ces questions ayant trait au patrimoine (voir page 27, par exemple). On peut saisir là un élément des difficultés des nouvelles générations. La société salariale (Robert Castel), qui s’est développée au temps des Trente Glorieuses, était une société qui offrait des droits égalitaires, des inégalités salariales qui allaient de 1 à 3 entre le dixième le plus pauvre et le dixième le plus riche. Depuis, nous assistons à une repatrimonialisation de la société dans le cadre d’une hiérarchie sociale qui va de 1 à 70 entre le dixième le plus pauvre et le dixième le plus riche. Les nouvelles générations sont aussi des générations orphelines de la société salariale égalitaire.

    Sandrine : Je suis fille de papy-boomer, et c’est vrai que je connais des difficultés que mes parents n’avaient pas. Mais je me demande si ce "conflit des générations" n’est pas une pure invention pour trouver des boucs émissaires ?

    Louis_Chauvel : La situation aujourd’hui, c’est que des jeunes plus si jeunes que ça (ils peuvent avoir 35, 40, 45 ans même) découvrent qu’on leur a menti depuis assez longtemps : on leur a dit qu’avec plus d’études ils arriveraient plus haut ; qu’ils connaîtraient le chômage autour de 20-25 ans, mais qu’ensuite ça n’existerait plus ; et 20 ans plus tard, ils attendent toujours leur entrée dans la vie adulte.

    Que se passe-t-il du côté politique ? En 1981, 38 % des députés avaient moins de 45 ans. En 1981, l’âge médian des titulaires d’un mandat syndical ou politique était de 45 ans. En 2002, on est passé à 59 ans pour ces derniers. Il y a moins de 10 % de députés de moins de 45 ans. Les jeunes aujourd’hui, de 7 à 47 ans, n’ont plus d’accès au politique pour transmettre, mettre en forme, discuter leurs difficultés. On peut dire que les jeunes sont défaillants politiquement, mais il suffit d’aller dans un parti politique pour voir que les jeunes sont avant tout là pour coller des affiches, et pas pour discuter véritablement du fond des choses.

    Papyboomer : Ce sacrifice des générations, est-ce une expérience spécifiquement française ? Ou est-ce plutôt un phénomène occidental ?

    Louis_Chauvel : En France, on est allé assez loin, par comparaison. L’Italie, l’Espagne, le Québec, d’autres pays encore, ont connu des difficultés de cette nature. Mais comme chez eux la fécondité a baissé depuis plus de 20 ans, ils n’ont plus de problème d’intégration de leurs jeunes, parce qu’ils n’ont plus beaucoup de jeunes. Notre problème en France, c’est qu’on a trop de jeunes par rapport à ce qu’on peut intégrer. Beaucoup de jeunes Français, par exemple, sont au Québec, au Royaume-Uni ou à Singapour, parce qu’ils y trouvent une place qui en France n’existe pas. Ce problème est repérable dans beaucoup de pays occidentaux, mais il atteint en France un degré extrême.

    fafa2000 : Dans le contexte actuel de montée des communautarismes, pensez-vous que nous assisterons à la montée d’un "communautarisme générationnel" visant à défendre des avantages et des acquis de telle ou telle tranche d’âge face aux autres ?

    Louis_Chauvel : Plus concrètement, à l’horizon des dix prochaines années, il va se passer un phénomène que nous attendons depuis longtemps : le départ des premiers baby-boomers à la retraite. On va assister à une situation inédite : le niveau de vie du retraité moyen sera supérieur à celui d’un couple autour de 35 ans travaillant à temps plein toute l’année. Ce ne sera pas sans poser de vraies questions. A partir de là, il est possible que des communautarismes se développent, les uns pour conserver tous leurs droits, les autres pour exiger plus de justice sociale.

    youl8 : Ne pensez-vous pas justement qu’avec les départs en retraite plus important que les entrants sur le marché du travail, les enfants de baby-boomers vont pouvoir profiter de ce retournement démographique pour accéder plus facilement à l’emploi ?

    Louis_Chauvel : C’est une vraie hypothèse, mais il faut réfléchir aussi à ce qui se passe. Prenons la presse quotidienne. Les grands journaux quotidiens ont une pagination de plus en plus réduite, on arrive maintenant à faire de la presse avec très peu de salariés.

    Les départs en retraite seront-ils tous remplacés ? Par des salariés qui gagneront combien ? Prenons par exemple Maastricht et la maîtrise des déficits publics. Un fonctionnaire à la retraite coûte en moyenne plus cher qu’un fonctionnaire de moins de 45 ans. Les départs en retraite massifs du baby-boom dans les prochaines années n’offriront guère de marge de recrutement. C’est vrai dans le public, ça le sera certainement aussi dans un grand nombre de secteurs du privé, dans l’assurance par exemple. Cette opportunité est actuellement discutée pour dégager des gains de productivité, notamment par les délocalisations dans d’autres pays francophones…

    chaji : J’ai 31 ans, je voulais réagir par rapport au manque de réaction de ma génération que soulignait l’article paru dans Télérama. Personnellement, je me dis que je ne suis pas en position de force. Je suis réaliste par rapport aux rapports de force actuelles : ma génération n’a pas le poids du nombre dans une société régie par un fonctionnement démocratique, donc par la loi du plus grand nombre. Qu’en pensez-vous ?

    Louis_Chauvel : Le nombre et la force politique, ce sont parfois des choses qui vont ensemble. C’est vrai que Johnny Halliday, à son premier concert, à la Nation, s’était exclamé : "Vous savez pourquoi les vieux ont peur de nous ? C’est que nous sommes nombreux." En même temps, les générations qui n’ont pas fait 68 sont maintenant majoritaires. Pourquoi ne s’expriment-elles pas en politique ? Cela fait effectivement 38 ans que l’essentiel du personnel politique est directement lié au mouvement issu de 68, mais en même temps, il faut s’attendre prochainement à un retournement, simplement parce que la situation actuelle est de plus en plus instable.

    pipop : J’ai 27 ans. Pour ma génération, c’est sans doute plus dur professionellement que pour mes parents au même âge. Par contre ma génération a connu l’abondance durant l’enfance, alors que nos parents au même âge ne mangeaient pas toujours à leur faim au sortir de la guerre. La vraie difference n’est-elle pas là ?

    Louis_Chauvel : Naître en 1948, c’est différent que d’être né en 1930. Ceux nés en 1930 ont vraiment connu de très lourdes privations pendant la guerre, juste après, en 1950 au moment d’entrer dans le monde du travail. Ceux qui sont nés en 1948 sont entrés dans la vie dans une société qui avait déjà vraiment progressé, en particulier pour les jeunes. En 1968, il y avait 6 % de taux de chômage dans les 12 mois de la sortie des études, et on pouvait choisir son employeur plus que l’inverse.

    Maintenant, ça a totalement changé. Il y a 25 % de taux de chômage dans les 12 mois de la sortie des études, les jeunes ont de vrais soucis personnels, ils peuvent moins s’investir en politique, dans les syndicats, où d’ailleurs ils n’ont pas leur place. D’une certaine façon, la chance des premiers baby-boomers, c’est d’avoir pu se faire soi-même, d’être des enfants prodiges de parents qui ont eu de vraies difficultés, et d’être aussi les parents prodiges d’enfants qui commencent à avoir de vraies difficultés matérielles. Il n’y a qu’à voir la crise du logement, que les soixante-huitards n’ont jamais connue.

    Arnaud1971 : Y aura-t-il, avec cette génération sacrifiée, la poussée d’un "vote générationnel" qui exprime justement cette conscience collective d’un sacrifice ?

    Louis_Chauvel : En politique, les résultantes des problèmes sociaux ne sont jamais linéaires. La souffrance débouche rarement sur une prise de responsabilité. Les jeunes aujourd’hui font face à une société qui est de moins en moins une société de classe moyenne en construction. Les inégalités augmentent. Les jeunes sont de plus en plus rattrapés par le cercle de la précarité. Il existe une angoisse grandissante, et l’angoisse est rarement propice à une vraie construction politique positive. Je crains que, sauf réel sursaut, le vote générationnel soit surtout un vote instable, imprévisible, mal construit, sauf si la société française retrouve la voie de la responsabilité. C’est possible. La société française a souvent montré, dans l’Histoire, à la suite de décennies de stagnation et/ou d’humiliation, qu’elle pouvait se ressaisir et construire du neuf et du postif.
    Sommes-nous mûrs pour cela ? Je l’espère.

    uiox : Comment expliquez-vous le fait qu’aussi peu d’intellectuels dénoncent le fait évident d’avoir sacrifié une génération ? Mauvaise foi ? Avez-vous des adversaires déclarés qui réfutent votre propos ?

    Louis_Chauvel : Je pense surtout que le mouvement contre le CPE a aidé à prendre conscience d’un profond problème de long terme et d’avenir de la société française. En 1998, à la première édition du Destin des générations, j’étais vraiment isolé. Beaucoup d’intellectuels à l’époque s’efforçaient de réfuter mes démonstrations de la fracture générationnelle. A voir l’abondance récente d’ouvrages sur la fracture générationnelle, je note un vrai progrès du débat social et politique en France. En revanche, c’est vrai que la robustesse du constat des inégalités intergénérationnelles n’a d’égale que la robustesse de l’entêtement de ceux qui ne veulent pas en entendre parler.

    Margaux : Marre d’entendre dire que les retraités du baby boom sont "riches" : la retraite moyenne d’une femme en 2004 (donc née avant le baby boom) = 800 euros (source INSEE). On se trompe de combat, vous ne trouvez pas ?

    Louis_Chauvel : Le combat qu’il faut poser, c’est : quel Etat-providence existera en 2020 pour les jeunes qui arrêtent leurs études à 24 ans, qui ont des interruptions de carrière de plus en plus nombreuses, à qui on va demander 45 années de cotisations ? Pour moi, cette question-là est véritablement essentielle. Je pose aussi cette question pour les jeunes qui travaillent à temps plein, depuis plusieurs années, en stage, rétribués à 350 euros par mois, sans cotisation pour leurs vieux jours. Toutes ces questions-là sont d’une extrême importance. L’Etat-providence va-t-il progresser ? Réellement et au long terme ? Je crains malheureusement que la défense de très court terme du modèle social d’aujourd’hui ne soit souvent une façon de cacher notre mépris du long terme. Depuis quelques mois, depuis le CPE notamment, on a pris conscience des difficultés des nouvelles générations.

    Le problème, c’est que la crise sociale a pris encore de l’intensité. Le vrai problème, c’est en particulier celui du devenir des classes moyennes. Les seniors aujourd’hui vivent encore dans une société de classe moyenne, avec un Etat-providence solide, où le taux de pauvreté n’a cessé de baisser pour les classes d’âge de plus de 60 ans. Les jeunes vivent dans une nouvelle société où les classes moyennes sont entrées en involution. De plus en plus d’enfants de parents de classe moyenne ne trouvent plus leur place dans la classe de leurs parents, mais font face à un profond déclassement social, mais aussi éducatif. Le problème, c’est que les jeunes d’aujourd’hui sont les vieux de demain, et que nous assistons sans le savoir vraiment à la fin de la société française comme société de classe moyenne. Les jeunes aujourd’hui vivent cette nouvelle fracture sociale, ce sera au prix du niveau de vie de leurs parents. Qui paie pour les stages à 350 euros par mois ? Pour la crise du logement de leurs enfants ? Pour les bas salaires jusqu’à des âges canoniques ? Ce sont les parents de ces jeunes, qui paient peut-être moins d’impôts depuis cinq ans, mais qui sont bien obligés de faire un chèque en fin de mois pour leurs enfants qui ne trouvent pas de place décente dans la société. Est-ce vraiment l’avenir que nous voulons nous donner ? Cette crise des classes moyennes, malheureusement, pourrait aussi se payer politiquement, parce qu’elle n’est pas propice à un débat démocratique raisonnable et équilibré. C’est pour cela que cette crise générationnelle, qui est aussi une crise des classes moyennes, est aussi dangereuse.

  22. Kallisté

    Chris,"la défaite en chantant"pourrait également rappeler que dans les camps nazis,des prisonniers accompagnaient en musique les futurs gazés…Claude Allègre est un scientifique compétent,mais politiquement il en est resté au simiesque des origines…
    cher(e)s ami(e)s l’heure est grave pour des milliers de nos concitoyens et nous n’avons pas encore tout vu meme si la lettre de Guy Moquet lue par le futur ministre des sports avant un match de rugby repousse loin les limites de la décence;j’attends un peu plus de révolte dans l’accompagnement des analyses et commentaires souvent très pertinents et responsables affichés sur le blog de Najat;il faut le dire,Najat est en train de construire,mais n’oublions pas que critiquer Sarkozy et sa dictature douce ,faire des propositions
    cohérentes est peut-etre insuffisant;il faut aujourd’hui "déconstruire" de manière quasi extemporanée avec force et vigueur cette société de l’injuste…lisez"les fricocrates" dans le Marianne du 15 Septembre…
    cher(e)s ami(e)s,permettez moi une critique:manquent parfois dans les interventions sur ce blog du coeur,de l’élan,du souffle,etc…ce qui fait que des citoyen(ne)s humbles et souvent désenchantés vont adhérer et nous accompagner dans notre reconquete d’un pouvoir démocratique aujourd’hui confisqué…

  23. Corinne Arquillière

    ben si jeunes, c’est jusqu’à 28 ans, faut aussi voir que la plupart font des études et s’en fichent un peu de leur retraite, ils ne la conceptualisent pas forcément. ceux qui s’y intéressent sont souvent ceux qui auront des revenus suffisants au cours de leur vie pour s’en passer.
    parmi ceux qui bossent déjà, il y a ceux qui vivent au jour le jour en essayant déjà de se payer à manger, alors la retraite….
    les derniers qui bossent et y pensent ont des régimes spéciaux… je rigole…
    avec tous les problèmes actuels, la retraite, c’est un peu un truc nébuleux pour un jeune.
    du reste, la réaction de renfermement se traduit par des jeunes qui ne veulent plus cotiser pour un truc qu’ils ne toucheront certainement pas, et pour quelqu’un comme moi (je suppose que je fais partie des vieux), je cotise pour un truc que je doute de toucher un jour et j’investis dans l’immobilier quitte à me saigner à blanc…
    sauver les retraites? en fait je n’y crois pas trop. pour que les gens aient envie de partager, il faut qu’ils aient quelque chose à partager et qu’ils soient partageurs. Quand les gens souffrent ou ont l’impression de souffrir, les moins partageurs perdent leur envie de partager, et c’est un peu le cas de ceux qui touchent moins de 1500 euros par mois…
    pour sauver notre système de répartition, il faut réduire l’écart entre les salaires et rendre du pouvoir d’achat aux gens, qu’ils se sentent moins malheureux et du coup ressentent de nouveau un peu de compassion pour ceux qui souffrent…

  24. Chris(ancien chris ..)

    Bonsoir,

    En fait, je trouve encore une fois que les jeunes ne participent pas dans ce débat, et la politique ne montre même pas une volonté de discussion envers eux. Et pourtant,c’est eux qui financeront la rétraite de demain.Vers 2030 ,Il y aura environ 70% de retraité(e)s et 30% de populat° actives en France .Cette dernière va supporter en plus :la précarité, l’inéfficacité de l’éducat°, écologie, logement, la modialisaton barbare, la dette abysalle …etc.
    Quand même,dans quelle société va-t-on? Eh bah …

  25. pascal wilder

    Bonjours à tous,

    @ Corinne

    Tu as raison sur les cumulards, mais leur retraite plus le salaire de leur nouveaux job ne doit pas excéder le 100% de leur ancien salaire à moins que certains bénéficie encore de régimes spéciaux.

  26. Gérard ELOI

    @ Corinne

    Il est évident que cumuler retraite complète + salaire complet est indécent. Il est tout aussi évident que l’exemple des "cumuls" nous vient de certains politiques devenus des champions des cumuls de mandats !

    Pour que chacun(e) aient des moyens décents d’existence, il y a énormément de gaspillages, quand ce ne sont pas carrément des fraudes, à enrayer.

  27. Corinne Arquillière

    @ Frederic
    oui, la police nationale, un exemple concret :
    à Lyon, un commandant de police prend sa retraite. Elle est embauchée comme consultante sécurité chez TCL (transport en commun lyonnais). Elle cumule donc actuellement sa retraite complète et son salaire de consultante. je te laisse imaginer les sommes chaque année…

    pour les métiers pénibles: vous trouveriez normal qu’un pompier parte à la retraite à 65 ans? faut arrêter avec les régimes spéciaux…

  28. Henri

    Bonjour à Tous, Bonjour Najat,

    Beaucoup de discussion sur le sujet des retraites et surtout au travers des régimes spéciaux, merci Najat de lancer ce débat " d’actualité"

    Il est difficile sur ce blog de pouvoir débattre totalement de ce vaste et complexe sujet, chaque régime spécial ou de retraite est un cas particulier.

    Je note toutefois, que tous nos régimes de retraite ont une longue histoire sociale et de luttes, rien n’a été donné aux salariés et rien ne leur sera donné surtout pas par le patronat.

    Je trouve essentiel de conserver en mémoire l’héritage que nous ont laissés nos anciens et de le transmettre encore mieux amélioré à nos enfants

    Je rappelle simplement quelques dates et faits marquants, lors de la création de la sécurité sociale en 1946, le régime général des retraites créé devait faire l’objet d’un bilan ultérieur et d’un alignement sur les régimes spéciaux, le but étant de rapprocher ces systèmes et de concevoir un système « unique » le plus avantageux possible pour les salariés avec un système de financement.

    Les syndicats et les salariés ont toujours été ouverts à toute discussion et négociation.

    Derrière le système de retraite ainsi créé après la seconde guerre mondiale, figure un système de santé, de soins, et une égalité d’accès pour tous. C’est un système par répartition conçu pour favoriser le bien-être de tous, un des principes sociaux issu du 19è siècle et de l’humanisme de certains penseurs, mutualistes…etc. C’est donc un socle social très important que le patronat et la droite ( pour simplifier ) s’obstinent à détruire et surtout à ne pas financer, mais à en tirer profit.

    Ceci étant dit, je ne suis pas d’accord sur vos propositions ( qui ne sont que de simples commentaires , donc qui n’expriment pas la totalité d’une discussion verbale…) qui visent à allonger la durée des cotisations, ou bien à reporter l’âge du départ à la retraite…

    Je pense que le financement des retraites doit faire discussion, mais que l’argent existe ailleurs que sur le dos de toujours des salaires, par ailleurs, la possibilité d’un départ à la retraite entre 50 et 60 ans, comme ce qui se passe dans la réalité du monde du travail ( licenciements, départs anticipés… ) permet, aux nouveaux retraités d’organiser leur temps libre , par ex dans le secteur associatif, humanitaire, du loisir, de la famille, etc … n’oublions pas qu’il y a une vingtaine d’années, la gauche parlait d’un ministère du temps libre…donc d’une autre vision du partage du travail ou de l’activité et des loisirs.

    Quand on a travaillé 40 ans, pour un patron, on a envie de s’éclater dans d’autres choix : culture, peinture, entreprise…

    Si l’on applique simplement la règle du report des cotisations et du départ à la retraite, la retraite n’existera plus très vite pour les générations des 40 ans et plus du tout pour les jeunes qui démarrent péniblement leur vie active à 30 ans ( 30 + 41 ans de cotisations, bientôt 42 puis 45 ? = 70-80 ans, pour quel montant ? ) .

    Je pense qu’à notre époque, avec tous les moyens techniques, technologiques dont on dispose, et la France étant un des pays les plus riche au monde, ne l’oublions pas, il faudrait, au contraire revoir le concept du travail ( relisez Proudhon qui était aussi un visionnaire ) du temps partagé et de leurs financements. Pour les financements, il suffit de consulter tous les jours Internet ou la presse, pour voir défiler les milliards dans la bourse, les placements, les profits, les échanges entre banques….etc

    Voilà, le sujet est vaste, le débat est nécessaire, du côté du gouvernement il sera vite tronqué, à mon avis.

    J’espère que les salariés réagiront, vite, surtout les jeunes. Je pense que nous leur devons des comptes et des explications. Il ne faut pas perdre notre système par répartition, mais le discuter et l’améliorer.

  29. pascal wilder

    Bonjours à tous,

    @ Corinne

    Je savais qu’il y aurait des réactions à mes écrits, vu la tienne je pense que tu doit être dans la fonction publique, dans mon texte je n’ai parlé que des retraites et tu réagi en élargissant le problème aux salaires, aux prud’hommes, etc., il va de soit que si on aligne les retraites, ont aligne les salaires, mais il faut également aligner la précarité de l’emploi et bien sur que les fonctionnaires côtisent pour le chômage, donc il ne faut pas parler des retraites, mais de l’ensemble si l’on veut arriver a quelque chose d’équitable et surtout de durable, car notre problème aujourd’hui à tous c’est de sauver notre système sociale qui pour moi est surement l’un des meilleur du monde.

  30. Gérard ELOI

    @ Alexis

    Je te souhaite une bonne fête de l’ Huma.

    Et je nuance un peu, si tu permets, ton message.

    Au lieu d’un couperet brutal des<régimes spéciaux, il serait souhaitable que tousles régimes puissent arriver, progressivement bien sûr, au même statut que les régimes spéciaux. Afin que toutes et tous puissent vivre dignement.

    Il y a une Europe du nivellement par le bas. Chez Ségolène, il y a une volonté de "renivellement vers le haut". Relire ses proposition "Du travail pour tous", "Donnant-donnant, gagnant-gagnant",…

    Hélas, 53 % de personnes n’ont pas compris ce message humaniste, parce que pas lu jusqu’au bout. Les quatre feuillets de Sarkozy furent plus vite assimilés…

    Amicalement
    GE

  31. alexis Bachelay

    Je partage totalement ce point de vue de Najat. J’ajoute, étant fonctionnaire, qu’il est partagé par un nombre croissant de personnes, y compris ceux qui bénéficient de ces statuts.
    Je crois que lorsqu’on est à gauche, il faut savoir mettre ses principes en rapport avec ses actes.
    On ne peut pas continuer à défendre le principe de statuts immuables, alors que la situation des millions de salariés se dégradent.
    Il est temps de reconstruire un nouveau compromis social prenant en compte les nouvelles inégalités dans le monde du travail.

    Et je dirais cela ce week-end à nos camarades du PCF puisque je vais à la fête de l’huma : http://www.alexisbachelay.fr

  32. arad

    Un peu d’historique ne fait pas de mal : Exemple
    Lorsque à la libération, l’Etat français a décidé de nationaliser l’énergie et de créer EDF, il a payé "grassement" les anciens propriétaires privés d’EDF. Pour se faire pardonner de ce cadeau, il a été décidé d’offrir aux salariés des avantages équivalents en terme de statut (statut, régime de retraite, subvention avantageuse du CE, etc…)
    aujourd’hui, que la caisse de retraite se vide, on décide de crier "haro sur le salarié privilégié" ; mais au fait pourquoi ne demande-t-on pas aux anciens propriétaires de rendre ce qu’ils ont empoché tant qu’on y est. Mais çà le Medef n’en parle pas !!!
    Par contre aujourd’hui l’Etat est en train de privatiser de manière rampante, EDF et GDF. Alors pourquoi ne pas affecter le produit des ces privatisations à la Caisse de Retraite des salariés. On aura ainsi bouclé la boucle.
    Autre point qui me choque : Sarkozy veut réformer de toute urgence les régimes spéciaux. Pourquoi ne veut-il pas attendre le résultat des négociations syndicats-patrons sur la pénibilité au travail. Car il est clair que le seul moyen d’échange à l’allongement de la durée de cotisation c’est la prise en compte de la pénibilité.

  33. Gérard ELOI

    @ Pascal

    Nous savons que tu es indépendant, donc que ton système de retraite est plutôt inconfortable. Un double bravo donc pour ton message qui a le mérite de ne revendiquer que justement et à un " rythme" possible.
    Tout ne changera pas du jouir au lendemain, surtout que nous sommes dans l’ opposition…Et j’admire ta patience autant que la pertinence de tes messages.

    @ Corinne

    J’ai apprécié ta description du statut des fonctionnaires (Dont on va progressivement liquider 50 % !), ainsi que ta conclusion : "Commençons par réformer les régimes spéciaux de retraite des élus nationaux".
    Encore en campagne (puisque je pense maintenant aux municipales et cantonales), je me permets de rappeler que ta suggestion faisait partie du pacte présidentiel de Ségolène, au volet "Rénovation des institutions", volet qui voulait le non cumul des mandats.
    Hélas, 53 % des électeurs ont voté contre : apparemment ils aimaient mieux le 6 mai "travailler plus pour…finalement gagner moins" et un système (TVA anti-sociale, chasse aux niches fiscales" pour équilibrer le paquet fiscal) qui est en train de "Prendre aux pauvres pour donner aux riches".

    Le 6 mai, 53 % des électeurs s’imaginaient donc dans le clan des riches…Combien ont déjà déchanté aujourd’hui, combien vont déchanter demain ?
    On pourrait en rire, mais c’est plus possible : on aura perdu cinq ans, et dans son billet Najat mettait en évidence le fait que l’avenir est tributaire des errements du passé…

    Amicalement

    GE

  34. Corinne Arquillière

    je précise que je suis contre l’alignement, mais je suis pour rediscuter certaines conditions des régimes spéciaux ou des régimes des fonctionnaires. J’aimerais aussi que cesse cet illogisme qu’une personne puisse cumuler une retraite et un salaire. si une personne pense pouvoir continuer à bosser, et bien qu’elle bosse en touchant un salaire seulement, quitte à toucher 2 retraites une fois à la retraite. mais arrêtons de payer des retraites de 2000 euros ou plus à des gens qui touchent en plus un salaire de 2000 euros ou plus, et ceci pendant encore 15 ou 20 ans comme les militaires ou les fonctionnaires de police nationale…. c’est quoi ce délire?

    QUOI QU’IL EN SOIT, COMMENCONS PAR REFORMER LES REGIMES SPECIAUX DE RETRAITES DES ELUS NATIONAUX, avant de toucher aux autres, montrez nous donc l’exemple…

  35. Corinne Arquillière

    si tu alignes les retraites, aligne le reste aussi, les salaires, les conditions contractuelles. Quand tu es à l’échelle 3, tu gagnes moins que le smic. quand tu es fonctionnaire, ton employeur peut te changer ton contrat de façon unilatérale comme ça et tu n’as rien à dire. les syndicats n’ont qu’un avis consultatif, mais il ne compte pas. Ah si, tu peux faire la grève, mais quand tu gagnes moins que le smic, tu n’as pas toujours les moyens de tenir une grève. tu es réquisitionnable évidemment, la fameuse continuité du service public hein. pas de prud’hommes non plus, juste le tribunal administratif. il faut arrêter de regarder un seul côté du problème et prendre l’ensemble en compte. s’il y a des avantages, c’est qu’il y a des inconvénients… si tu enlèves les avantages, alors enlève aussi les inconvénients. Sinon, je te prédis une baisse hallucinante de la qualité du service public et des métiers dits à régimes spéciaux. Quand on désespère les gens, on ne récolte qu’un renfermement et une montée des individualismes.

  36. chris

    DANS L’ÉTAT où est notre pauvre gauche, comment ne pas sauter sur le moindre espoir qui s’offre à elle ? J’y pensais en faisant grandir dans mon cœur ému un rêve merveilleux, tout entier fondé sur ma lecture choc de la semaine, la dernière page de "La Défaite en chantant" (Pion-Fayard), l’ouvrage de Claude Allègre. Je sais, vous trouvez que l’ancien patron de l’Éducation nationale, avec sa façon déprimante de continuer à faire la leçon à tout le monde, est encore plus insupportable qu’il n’était et les extraits que vous avez aperçus de son bouquin ne vous inspirent que peu : je vous rassure, nous sommes d’accord. Je ne vous parle pas de l’œuvre en général, je vous parle de sa dernière page. Des 218 qui précèdent, c’est d’accord, on peut se passer. Avec la délicatesse pachydermique qui est sa marque, l’ancien mammouth flingue, les uns après les autres, les éléphants, les gazelles, les lionceaux et toute cette ménagerie à laquelle on voudrait désormais réduire ce pauvre Parti socialiste (oui; je sais, décidément, Solferino, c’est rosse) et franchement, c’est d’un ennui de cimetière. D’abord, de nos jours, sortir un livre pour dire du mal des socialos, c’est a peu près aussi original que de faire renvoyer ses poupées Barbie en Chine quand on est marchand de jouets : ça n’amuse plus personne, tout le monde le fait huit fois par semaine. J’exagère un peu : il reste tout de même quelques éminents leaders issus de notre camp qui continuent à protester avec véhémence de leur attachement viscéral à la gauche. Ce sont tous ceux qui ont viré à droite. Vous n’avez pas remarqué ? C’en est fascinant. "Je garde mes convictions et ma totale liberté de parole à l’égard du nouveau président." Quand un type fait cette déclaration de nos jours, il n’y a pas besoin de chercher, il s’agit toujours d’un de ceux qui viennent de céder aux sirènes en velours rouge d’une petite commission ou d’un gros maroquin, et c’en est encore un qui va avaler les distributions de milliards d’euros aux riches, les somptueux cadeaux au patronat, la dérive monarchiste du régime sans dire un mot. Ces gens ont gardé toute leur liberté de parole, le problème c’est qu’au passage ils ont perdu la vue et l’ouïe.

    Donc Allègre dézingue. Je ne veux pas paraître injuste à son égard, il ne fait pas que cela. Il livre aussi de vraies idées d’intérêt général pour sauver son ancien camp du naufrage, j’adore celle-ci par exemple : «le PS n’a aucune chance de revenir au pouvoir s’il ne bâtit pas quelque chose de solide et de moderne», elle se trouve page 116 et on est content d’en avoir attendu 115 pour tomber sur un trait de génie aussi innovant. Son jeu de massacre est assez également réparti; en clair, au PS c’est assez simple, sinon Jospin, mais il est dans les choux, et Mitterrand, mais il est en dessous, il n’y a que des cons, à part lui-même, bien sûr, il faut savoir rester objectif. Et puis, il est parfois très drôle, même si on n’est jamais très sûr que cela soit volontaire : entendre un garçon qui passe sa vie à parler de lui à tous les micros qui traînent reprocher à Mme Royal de "vouloir trop plaire aux médias", est irrésistible. Le problème, c’est que pour meubler tout ça, il remonte loin et c’est un peu fastidieux. Je sais bien que pour Allègre, il y a un avant et un après dans l’histoire de France : son propre passage au ministère. Du coup, cela nous vaut des pages qui ressassent de vieilles haines rancies de l’époque, songez qu’aujourd’hui plus personne n’est fichu de se souvenir de ce qui s’est passé à l’université d’été de La Rochelle d’il y a quinze jours, alors se retaper les coulisses du Matignon de 1997, vous pensez comme c’est passionnant. Mais qu’importe puisque in fine arrive cette pépite qui, à dire vrai, se dévoilait peu à peu depuis le début du livre : oui, l’ancien ministre de Jospin a pour M. Sarkozy de "l’admiration", il n’hésite jamais à "l’aider discrètement" et ne s’interdit rien pour l’avenir – suivez mon portefeuille. Et c’est là enfin où on se plaît à rêver. Quel bonheur, en effet, si le président de la République avait l’idée heureuse de proposer un poste à M. Allègre, et le plus gros possible. Vous imaginez ? Dans trois mois, il colle la moitié de la France dans la rue, dans six, il fait chuter le ministère, dans huit, il refait un best-seller pour balancer sur l’ensemble de ses ex-nouveaux amis de droite qui, décidément, n’ont rien compris à son himalayesque génie politique

  37. Wilder Pascal

    Bonjour à tous,

    Je viens de lire le papier de Najat sur les retraite, tout d’abord il faut savoir ou on en est, pour les salariés il y a 1 mois de trésorie si on arrete de cotiser, pour les artisans et les commerçants il y a 7 ans de trésorie disponible à ce jour, pour la fonction publique il n’y a rien puisque à ce jour il ya plus de retraités qu’actifs dans ce régime.
    Pourquoi de telles différences?
    1/ Les salariés qui devraient travailler jusqu’à 60 ans ne travaille en moyenne que jusqu’à 57,5 ans donc il manque des cotisations de plus ont prend en compte les 25 meilleurs années.
    2/ Les artisans et commerçant travaillent en moyenne jusqu’à 62 ans donc il cotise pour la plupart au delà des trimestre requis pour une retraite à taux complet et on prend en compte les 25 meilleures années
    3/ Les fonctionnaire parte à la retraite selon les cas entre 50 et55 ans pour certains en cotisant 15 ans il peuvent avoir une retraite complète.
    Voilà pour le constat.
    Il n’est pas question de dresser les uns contre les autres, mais il faut trouver des solutions équitables pour tout le monde et surtout péréniser notre système de retraite par répartition.
    La première solution pour moi c’est de ne pas exonérer de charges sociales les heures suplémentaire.
    La deuxième c’est que les salariés travaille réellement jusqu’à 60 ans ert surtout que les entreprises ne vire pas les personnes de plus de 50 ans sous prétexte qu’ils sont moins performants, alors qu’en vérité il coûte trop chère et qu’il préfère embaucher un jeune plus méléable et surtout moins payer.
    La troisième et je sais que je vais faire réagir et d’aligner les nouveaux fonctionnaires sur le régime générale, mais de respecter les engagements qui ont été pris lors de l’embauche de ceux qui sont déjà dans la fonction publique, il en va de même pour les régimes spéciaux.

  38. asse42

    Oui Najat la solution ne peut venir que si on met TOUT sur la table et que l’on fasse une vraie négociation sociale. En balayant tous les secteurs et en faisant rentrer dans le calcul la pénibilité par exemple.

    Mais j’aimerais que nous entendions aussi ce que nous dit la cour des comptes par l’intermédiaire de son chef…
    Elle nous dit qu’il y a 40 Milliards d’euros dévasion fiscale, qu’il persiste des injustices flagrantes qui font que certains échappent à la contribution solidaire qu’autorise leurs moyens. Il y a vraiment d’abord une obligation de remettre un ordre fiscal juste dans ce pays. On verrait ainsi nombre de déficits se résorber.

    Et puis personnellement je crois à la création d’un fond de pension France qui serait abondé par le versement des retraites et d’autres contributions sociales et serait chargé, avec un comportement éthique et citoyen, de financer les PME qui en ont besoin et de prendre des participations dans des entreprises innovantes et éviter ainsi que celles-ci puissent délocaliser sans contraintes. Il me semble que l’argent des français qui dort devrait être employé à iiriguer notre économie qui manque d’investissements. Les dividendes créés par ce fond de pension seraient versés au régime général des retraites et à la résorbtion de la dette. Ainsi sans augmenter les prélévements on trouve une nouvelle source de financement pour notre systéme de solidarité.
    Il me semble que ce peut être une piste à ne pas négliger.

  39. jdl19

    Pour rebondir sur le post de nath, je pense aussi qu’il y a un gros probleme de taux de syndicalisation et de representativité des syndicats…mais je me demande si le probleme ne vient pas du fait qu’ils sont trop nombreux….La France doit être un des pays où il y le plus de syndicats….Il me semble que la plupart des salariés les considèrent plus comme des groupes où règne la cacophonie …Et puis ces syndicats sont peut être trop « arcboutés » sur des principes passéistes compte tenu de l’évolution de nos sociétés et d’une mondialisation qu’il faut bien prendre en compte….
    Pour ce qui concerne les retraites, nous allons surement vers une augmentation du temps de travail pour tous ( il est vrai qu’il faut « travailler plus pour…. ») Cependant , cette réforme tant souhaitée par le MEDEF, ne semble pas s’accompagner de mesures claires et fermes sur l’arrêt des licenciements des « vieux « salariés dans les entreprises…Il n’y a pas de communication sur ce sujet ni de la part de l’état et encore moins de la part du MEDEF…Sur ce sujet , comme sur d’autres, il faut que tout le monde participe….
    Sinon félicitation à Najat pour sa nomination en tant que rapporteur des forums du changement au PS

  40. François-Xavier B.

    @ Gérard Eloi : (rougissement sur les joues) Merci.

    En effet, le blog de Najat est une source permanente de renouveau des idées et des propositions de gauche, ça fait chaud au coeur de s’y retrouver de temps à autres…

    Amitiés belkacemiennes

    FXB

  41. Gérard ELOI

    @ François-Xavier

    Ton expression "Le garnd manie-tout de l’Elysée" est une trouvaille formidable aux points de vue littéraire et philosophique !

    Tu es dans la lignée des grands poètes surréalistes, dont la devise était : "Liberté, Egalité, Fraternité, Spontanéité" !

    Je suis heureux de te lire de temps en temps sur le blog de Najat qui est sans doute l’une des fondations du Renouveau de la Gauche, que nous attendons impatiemment.

    Amicalement

    GE

  42. François-Xavier B.

    Sur le plan des retraites comme concernant la gestion des flux migratoires (cf. les quotas chers à M. Hortefeux, que je surnomme le Porteflingue) ou la réforme judiciaire, le gouvernement fait toujours mine d’être dans la négociation et le cas par cas alors qu’il applique en force les idées préconçues du Grand Manie-tout de l’Elysée.

    Dieu merci (même si je ne suis pas sûr qu’en l’occurrence il ait eu besoin d’agir) les yeux des français se décillent peu à peu…

    Amitié Belkacemiennes

  43. nath

    Je trouve très important de souligner le rôle du dialogue social et effectivement il me semble indispensable de partager avec les syndicats à la fois le diagnostic (mais je crois que c’est le cas) mais aussi les mesures forcément douloureuses que nous allons devoir prendre. Mais on ne peut pas ignorer que nous avons en France un gros problème à la fois de taux de syndicalisation et de représentativité des syndicats? Si on veut donner à la démocratie sociale plus de place et plus de légitimiter,il faut aussi se pencher sur ce problème. Que pensez vous du fait que SUD ne soit toujours pas un syndicat représentatif ? la représentativité des syndicat, c’est comme le classement des grands crus du bordelais, c’est une chose figée à laquelle personne n’oser toucher, je crois qu’il faut pourtant donner un peut d’air à la démocratie sociale en diversifiant son paysage.

  44. Hartwig

    C’est aussi pourquoi j’ ai été à Melle.
    La fête était belle. Mais:
    Il y a tant de mêmes problèmes chez vous et chez nous.
    Il faut parler et ne pas seulement entre ses mures. Allez en dehors vos frontières aussi! Allez-y!
    Glück auf!
    Hartwig

  45. Gérard ELOI

    Bonjour Najat,

    Tu abordes aujourd’hui (après avoir brillamment conclu le débat précédent) un problème fort complexe, pour lequel tu dégages des pistes très intéressantes.

    Humainement, il faut tendre vers une situation viable pour tous, il faut lutter efficacement contre la précarité. C’était dans le pacte présidentiel, et l’on sait que la marge de manoeuvre, étant donné des paramètres échappant au contrôle des gens de bonne volonté, sera fort étroite.

    Je vais nuancer un peu une de tes propositions :tu demandes s’il ne faudra pas "allonger la durée des cotisations". Cela signifierait allonger le temps consacré au travail. Attention à l’effet pervers : incompatible avec la lutte contre le chômage ! Il faudrait peu-être plutôt "moduler" les calculs des cotisations et de redistribution, et ce, comme tu le suggères, non pas à la façon du couperet manié par le pouvoir actuel, mais "au cas par cas", en concertation avec les partenaires sociaux.

    Je reviens au Pacte présidentiel et aux lignes de conduite de Ségolène, que je vais un peu paraphraser : il faudra des moyens financiers, commençons par éviter tout gaspillage, "Un euro dépensé sera un euro utile",…

    J’espère que les prochaines échéances du printemps 2008 permettront à la Gauche de démarrer ce travail de grande ampleur depuis la base, çàd les municipalités et les Régions !

    Autre chose : ta boîte de réception est-elle réparée ? Car j’ai un message relativement important à te faire parvenir. Il avait échoué une première fois, ensuite mon ordi l’a considéré comme étant acheminé, mais je ne sais pas s’il est arrivé !

    Amicalement, à bientôt

    GE

  46. Chris

    Merci Najat pour ta réponse dans le post précedent au sujet de mon blog: http://www.profencampagne.com/

    Je t’ai fait parvenir un message par le biais de la rubrique contact ici. Je tiens à ta disposition, et à la disposition de tous, une contribution pour une refondation du Parti Socialiste. Il suffit de m’ envoyer un e mail à cette adresse:

    normand.christophe@gmail.com

    Attention, c’ est un "lourd" travail de 72 pages!!!

    Je préfère reconstruire le PS que de le "regarder s’ effondrer" comme le dit (mal) Nolwenn dans le Nouvel Obs de ce jour…

    Chris (c’ est mon pseudo sur DA)

    Je t’embrasse Najat.

  47. romain blachier

    ce qui est drole c’est l’aspect gétoncrate d’une certaine droite:
    on a creusé la dette, on s’est bien marré, à vous de vous serrer la ceinture fainéants de jeunes !!!

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