Réaffirmer la valeur éducative de la sanction

Éditos Publié le 9 mai 2008

Ken Livingstone, Rachida Dati

Bonsoir à tous, je suis heureuse de lire vos échanges toujours riches et intéressants. Certains sujets mériteraient que nous organisions des soirées débats, qu’en dites vous ? Un peu débordée ces derniers temps, j’ai quand même été frappée dans notre actualité récente par le croisement de deux sujets qui m’inspire le billet d’aujourd’hui. D’un côté la défaite des travaillistes aux élections municipales et à Londres singulièrement sur un sujet qui nous a coûté, à nous-mêmes, cher en 2002 : la sécurité ! Singulier non ? Cette débâcle électorale méritera une analyse d’autant plus précise que beaucoup souhaitent que le parti socialiste devienne une sorte de new labour à la française… De l’autre, actualité plus insidieuse, le travail engagé discrètement par la Garde des Sceaux consistant à réformer l’ordonnance de 1945 dans le sens d’un durcissement de la justice des mineurs.

Le projet du gouvernement est à dire vrai conforme aux engagements de campagne de Nicolas Sarkozy et consiste en une politique de plus en plus sécuritaire et répressive qui assimile la prévention de la délinquance à la pénalisation croissante des mineurs et à un contrôle de plus en plus strict sur le corps social. Police municipale, travailleurs sociaux, enseignants épousent, contraints et forcés, le rôle de supplétifs de la police nationale ou de la justice.

Je crains qu’à la faveur de la chute de popularité du président de la république, la tentation soit grande pour lui de surfer à nouveau sur ce qui a fait sa popularité : un discours sécuritaire régressif. On dit la gauche mal à l’aise avec les questions de sécurité, ce qui en fait un sujet incontournable de sa rénovation… raison de plus pour avancer des idées alternatives.

Ken Livingstone, Rachida Dati

Bonsoir à tous, je suis heureuse de lire vos échanges toujours riches et intéressants. Certains sujets mériteraient que nous organisions des soirées débats, qu’en dites vous ? Un peu débordée ces derniers temps, j’ai quand même été frappée dans notre actualité récente par le croisement de deux sujets qui m’inspire le billet d’aujourd’hui. D’un côté la défaite des travaillistes aux élections municipales et à Londres singulièrement sur un sujet qui nous a coûté, à nous-mêmes, cher en 2002 : la sécurité ! Singulier non ? Cette débâcle électorale méritera une analyse d’autant plus précise que beaucoup souhaitent que le parti socialiste devienne une sorte de new labour à la française… De l’autre, actualité plus insidieuse, le travail engagé discrètement par la Garde des Sceaux consistant à réformer l’ordonnance de 1945 dans le sens d’un durcissement de la justice des mineurs.

Le projet du gouvernement est à dire vrai conforme aux engagements de campagne de Nicolas Sarkozy et consiste en une politique de plus en plus sécuritaire et répressive qui assimile la prévention de la délinquance à la pénalisation croissante des mineurs et à un contrôle de plus en plus strict sur le corps social. Police municipale, travailleurs sociaux, enseignants épousent, contraints et forcés, le rôle de supplétifs de la police nationale ou de la justice.

Je crains qu’à la faveur de la chute de popularité du président de la république, la tentation soit grande pour lui de surfer à nouveau sur ce qui a fait sa popularité : un discours sécuritaire régressif. On dit la gauche mal à l’aise avec les questions de sécurité, ce qui en fait un sujet incontournable de sa rénovation… raison de plus pour avancer des idées alternatives.

La gauche doit réaffirmer avec force la valeur éducative de la sanction comme alternative à la politique conduite actuellement.

Il s’agit d’abord, en matière de prévention de la délinquance juvénile, de s’opposer avec force à la pénalisation croissante des mineurs et de se garder de toute réforme de l’Ordonnance de 1945 en ce sens. Il faut donc continuer de faire le pari de l’éducation sur la répression et améliorer à cette fin la prise en charge défaillante des mineurs multi-réitérant, car en condamnant la justice des mineurs, on condamne un système qui n’a pas les moyens de fonctionner correctement.

Il faut ensuite poser, et de façon corrélative, la question de la responsabilité (de la responsabilisation aussi), y compris pénale, des majeurs qui utiliseraient des mineurs à des fins pénalement réprehensibles, et de celle des parents en particulier.

Enfin, c’est tout bonnement la question de l’enfermement qui se trouve posée et des alternatives aux poursuites.

Garantir le traitement éducatif de la délinquance des mineurs :

Aux velleités de pénalisation croissante des mineurs, je persiste à opposer le postulat que le mineur délinquant est aussi un mineur victime. Pour s’assurer de la valeur éducative de la sanction, celle-ci doit être suivie d’un effort de réinsertion en faveur de ceux qui ont été sanctionnés ce qui signifie notamment qu’il faut développer les alternatives aux poursuites et à l’enfermement des mineurs. Trois idées phares peuvent être soutenues :

a. Améliorer la prise en charge des mineurs délinquants en constituant des équipes pluri-disciplinaires sur le mode des Youth Offender Teams (YOTs). Ces équipes rattachées aux PJJ pourraient être constituées d’un agent de probation, d’un éducateur, d’un pédopsychiatre, d’un travailleur social, d’un inspecteur de l’éducation nationale et d’un fonctionnaire de police. Elles seraient notamment chargées d’organiser les mesures de réparation pénale ou l’exécution des peines dans des délais convenables ;

b. La justice dite « restaurative » est incontestablement une voie à développer dans des proportions beaucoup plus importantes, notamment à l’égard des primo-délinquants. Cela signifie notamment qu’il faut développer les travaux d’intérêt généraux (TIG) et les réparations pénales , qui permettent à la fois la sanction et la réhabilitation du mineur ainsi que l’association de la victime. Pour s’assurer de l’efficacité de ces mesures éducatives, elles doivent être exécutées dans des délais brefs et être, autant que possible, individualisées ; Comme aux Pays Bas, des agences spécialisées pourraient être chargées de l’individualisation des peines et de leur mise en œuvre.

c. Enfin, à la marge, on peut suggérer que le juge des enfants puisse être membre de droit des Conseils locaux de sécurité et de prévention de la délinquance.

Poser sans tabou la question de la responsabilité des adultes dans la délinquance des mineurs :

Dans un souci de protection des mineurs, il apparaît fondé de chercher la responsabilité des majeurs dans les dérives délinquantes des adolescents, que cette responsabilité soit passive ou active. En effet, dans bien des cas, des mineurs sont utilisés par des adultes pour commettre des infractions, notamment parce que le régime pénal qui leur est applicable est plus favorable. A cet égard, il convient de combiner les mesures éducatives et pénales existant déjà, mais peu utilisées dans les faits :

a. Utiliser la plénitude des moyens de mise sous tutelle (notamment des allocations familiales, ce qui coupe court au débat sur la suspension) et développer les réseaux d’aide à la parentalité mis en place en 1999 en s’appuyant sur des professionnels formés.

b. Engager systématiquement la responsabilité pénale des majeurs (y compris des parents) ainsi que le prévoit le code pénal dans la commission d’acte de délinquance par les mineurs dont ils ont la responsabilité.

c. Sanctionner lourdement le recel des adultes et en particulier des parents ;

d. Faire du recours à des mineurs, agissant en qualité d’auteur ou de complice, une circonstance aggravante dans la commission d’actes de délinquance déterminés (trafic de stups, violences urbaines…).

S’interroger sur la fonction de la prison et de l’enfermement dans la prévention de la délinquance :

Trop c'est trop La question de la valeur éducative de l’enfermement se pose récurrement, notamment lorsque l’on évoque la récidive. Pour ma part, et à la différence fondamentale du gouvernement, je ne crois pas que l’enfermement puisse être le fer de lance d’une politique de prévention de la délinquance. Deux propositions découlent de cette interrogation :

a. Le recours au numerus clausus en prison, principe que j’ai déjà défendu sur ce blog et que l’on peut résumer en ces termes : une place, un détenu ;

b. Le concours de sortie de prison (idée séduisante que j’emprunte à un ami) : l’idée du concours de sortie de prison se fonde sur une triple réflexion : l’intérêt des longues peines, l’enseignement en prison, et enfin la réinsertion des sortants de prison. Le débat est d’une particulière actualité.

Le concours de sortie prison consisterait dans la faculté offerte au juge, au moment du prononcé de la peine, de décider de la sortie anticipée de prison par concours. Ce concours serait un concours de recrutement, soit dans la fonction publique, soit dans un emploi aidé.

Le niveau et la nature du concours ainsi que le moment du passage seraient fixés par le juge.

Cette possibilité inciterait les détenus condamnés à de longues peines à faire des études et résoudrait la question de la réinsertion par l’accès à l’emploi. On constate, en effet, qu’en prison, pour l’essentiel, seuls ceux qui ont déjà fait des études en font une fois incarcérés. Après une période probatoire (5ans), l’effacement du casier judiciaire pourrait également (comme au Canada) être prononcé.

Ce concours de sortie de prison nécessite, entre autre, de revenir sur l’interdiction de passer un concours si l’on a un casier judiciaire (ce qui m’apparaît constitutif d’une double peine).

Voilà quelques réflexions que je livre à votre sagacité…

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70 commentaires sur Réaffirmer la valeur éducative de la sanction

  1. Pascal Wilder

    Rebonjour

    @ GE

    Je te rappelle que le pacte présidentiel de SR a été rejeté par 53 % des français, pour quelle raison, chacun a sa manière d’analyser cette défaite et je pense que nous ne serons pas d’accord sur cette analyse, mais le plus important pour moi c’est l’avenir de notre partie et je te redis qu’il faut d’abord élaborer un programme crédible pour nous et pour la majorité des français, peu importe pour moi qui le portera simplement il ou elle devra l’accepter dans sa totalité et mener le combat uniquement sur cette base qui ne peut être pour moi qu’uniquement socialiste.

    Amitiés

    Pascal

  2. Gérard ELOI

    @ Pascal,

    Quand tu dis que personne n’a un programme, j’estime que ce n’est pas tout à fait exact.

    En effet, chez Ségolène les 100 propositions du pacte présidentiel restent une base solide de programme. Un programme que la consultation participative est en train de peaufiner et actualiser.

    Il est tout à fait exact qu’il n’y a pas (encore) d’alternative aux carburants existants. Mais le pacte présidentiel avait le mérite de vouloir accélérer considérablement l’entrée dans l’ère de l’après-pétrole.
    Evidemment, même dans le meilleur des cas, nous aurons perdu cinq ans. Evidemment, ce beau programme auquel je continue à croire ne sera jamais facile à concrétiser. Mais, par rapport à l’opportunisme hypocrite qui nous gouverne et nous étouffe depuis trop longtemps, ce programme a le mérite d’avoir été établi.

    Amitiés

    GE

  3. Pascal Wilder

    Bonjour à tous

    @ ASSE 42

    Tu t’interrogeais car je te disais que vous étiez européen, bien sur je parlai de l’ASSE, bravo cela va nous rappeler de grand souvenir, bon l’OL est champion pour la 7ème fois que dire à part, on est les meilleurs.

    @ Tous

    SR vient d’ouvrir officiellement les hostilités pour le siège de premier secrétaire du PS, car officieusement il y a longtemps que cela avait commencé, dans la foulée JD c’est porté candidat et les autres ( BD, MV, DSK, MA etc.) attendent leur heure. Ce qui est grave c’est que tous sont candidats et qu’aucun, pour l’instant, n’a officiellement un programme, je pense que c’est mettre la charrue avant les boeufs.

    Les prix des carburants flambent, les marins pêcheurs ont commencé un mouvement qui va s’amplifier dans les semaines à venir car cela devient intenable pour les professionnels, routiers, autocaristes, autos école, représentants et bien sûr les taxis. Il faut savoir que pour les taxis, j’en fait parti, le carburant représente désormais 20 % du chiffre d’affaire, le gazole a augmenté entre le mois de janvier 2007 et le mois de mai 2008 de 40 %, je sais que des esprit chagrin pense que cela est très bien, Mais pour l’instant il n’y a pas d’alternative aux carburants existants.

  4. MOZER

    Bonjours tous le monde,

    DSK de retoure, une dizaine de conditatures au poste de secretaire au PS, tous sauf segoléne, c’est mal partie ????????
    Je pense qu’ilya deux possibiliter,ou faire exploser le PS en deux courant, ou il faut une BRAKA oubama francaise. et je pense à vous Mme najate, oui et pourquoi pas,,,,,,,
    Au depart personne ne misaient sur B.O, et pourtant,,,,

  5. Gérard ELOI

    @ Adonis,

    Merci pour ton aimable commentaire (N° 43) au-sujet de mon blog, où il n’y a pourtant plus rien de nouveau : panne d’inspiration…

    @ FX

    Tes infos au-sujet d’une " tactique OGM" sont très intéressantes. Mais la situation reste trop embrouillée pour moi :
    -grâce notamment à des députés de la majorité, la loi avait été complétée d’un amendement, et c’était une victoire ; on arrive ensuite à détricoter cet amendement au sénat; on revote à la chambre et c’est un nouveau camouflet pour l’ UMP; mais ce n’est même pas une victoire, parce qu’il y aura une commission, selon l’article 45 ou je sais plus quoi; en plus, une pétition avait été lancée : seulement 25 000 signatures sur le net (je ne sais pas combien sur papier?, on dirait que les gens sont résignés ?…
    Il m’arrive aussi de penser que le pouvoir utilise à l’infini l’affaire OGM…qu’il a les moyens de plier d’avance, notamment pour camoufler ses autres manquements graves ( pouvoir d’achat, services publics, éducation,…)

    J’ai l’impression que nous sommes dans une ère de décadence et de dictature, je ne sais plus si j’ai encore quelque chose d’intéressant à écrire…J’en admire d’autant plus celles et ceux qui ont gardé un peu de saine combativité.

    Amitiés

    GE

  6. François-Xavier BOFFY

    Bonsoir Najat, bonsoir à toutes et tous,

    Les débats lancés sur ce blog deviennent toujours plus passionnants, je suis terriblement frustré de n’avoir pas assez le temps d’y participer depuis quelques semaines… Je souscris totalement à l’idée d’un café-débat dans un lieu réel de Lyon, ce serait passionnant et nous gagnerions en clarté d’échanges (moins de sur-interprétation des mots et le gain du ton, de la posture et des expressions du visage pour une meilleure compréhension).

    Pardon de cette parenthèse dans le débat sur la justice et l’éducation (et tant de domaines connexes) mais il me parais important et urgent de développer ce que viens d’évoquer Adonis. Voici le chapô de ce que vient de publier Mediapart, qui n’est peut-être pas le média le plus impartial mais est digne de la plus grande confiance lorsqu’une information est "sortie".

    Le texte sur les OGM sera discuté par surprise mardi 20 mai à l’Assemblée
    Par Mathilde Mathieu
    Le projet de loi sur les OGM, rejeté par l’Assemblée dans un coup de théâtre le 13 mai, embarrasse au plus haut point Matignon et l’Elysée. Pour contourner l’opposition très mobilisée et réduire le temps de réflexion de sa majorité divisée, le gouvernement veut prendre tout le monde par surprise. Alors que la date du prochain scrutin reste officiellement indéterminée, il l’a programmé en réalité pour le mardi 20 mai. Et devrait l’annoncer le matin même du vote.
    […]

    Certains d’entre nous, certaines en particulier (suivez mon regard) sont des proches de députés et dirigeants de l’opposition, je pense donc que plus vite le risque sera connu, et meilleure sera la réactivité face à ce genre de procédé fondamentalement antidémocratique.

    L’issue heureuse serait donc finalement de forcer la majorité à contredire la prévision alarmiste de Mediapart…

    Cela peut sembler naïf de redonner une information que la plupart des socialistes connaissent peut-être déjà, mais d’une part ce peut être utile d’informer tous les citoyens, et d’autre part de façon étonnante parfois certaines informations passent sans être vues (c’est par exemple Vincent Peillon en tant que "simple lecteur" qui aurait alerté l’équipe de Ségolène Royal sur l’interview atterrante de Nicolas Sarkozy dans <emp>Philosophie magazine</emp> – pédophilie génétique, etc. -).

    Bon courage, bon coeur,
    et permettez que je vous envoie mes
    Amitiés belkacemiennes

  7. adonis

    Bonjour Mme Belkacem, je m’excuse, je vais être encore hors sujet mais vous avez vu le nouveau couac des députés UMP sur le vote concernant la loi OGM à l’assemblée? ^^…..ah là, j’avoue qu’ils ont fait très forts ^^….. comme le dit si bien François Hollande, on est passé du bling bling au couac couac avec N.S ^^….. Plus sérieusement, cela montre le divorce entre N.S et certains députés UMP….. espérons qu’il y auras autant de couac sur les futurs réformes libérales de N.S….. Bonne journée à vous

  8. adonis

    @ Gérard ELOI: Bonsoir…. Tout d’abord, permettez-moi de vous dire que votre blog est toujours aussi bien fait et toujours très intéressant…..et c’est sincère….. En revanche, on ne peut pas dire qu’avec N.S, nous sommes en dictature, cela me paraît très excessif.. Certes N.S est dangereux mais c’est surtout dû au fait que sa politique est très libérale, car si N.S fait passer toutes ces réformes durant les 4ans qui viennent, la France deviendra quasiment aussi libérale que la grande bretagne

  9. Gérard ELOI

    Le commentaire 39 montre conclut qu’on veut réduire en esclavage ceux que l’on soupçonne de ne pas être suffisamment doués intellectuellement. (Ce qui rappelle le discours au Sénégal…).

    Avec le com 40, on a une nouvelle preuve de la toute puissance de l’appareil policier. C’est comme çà que l’on commence un régime comme la Terreur.

    Les dictatures s’attaquent toujours aux faibles et aux minorités. Mais il arrive quelquefois un jour que ceux qui ont permis à une dictature de s’établir se retrouvent dans le camp des faibles ou des minorités. Je dis bien quelquefois, parce qu’on peut éventuellement attendre très longtemps…

  10. adonis

    @ Corinne Arquillière: Bonsoir…. J’ai lu votre commentaire (numéro 41)…. Là, ça vraiment peur, mais cela n’as rien d’étonnant la droite dans sa globalité, as toujours été homophobe.. Je me rappellerais toujours la violente réaction du RPR (devenu UMP) vis à vis du PACS en 1998.. J’étais à l’époque, un jeune adolescent, et voir à la télé, des députés de droite manifestant avec des banderoles où ils étaient écrit "les PD au bûcher", ben cela vous marque…. Sur ce, Bonne soirée à vous

  11. Corinne Arquillière

    ceci aussi:

    Homophobie : l’UMP a porté plainte contre des militants d’Act Up qui rappelaient Sarkozy à ses promesses

    L’UMP a porté plainte contre Act Up qui avait interpelé Nicolas Sarkozy lors d’un meeting après l’investiture de Christian Vanneste. Une " tentative de pénalisation des actions militantes", dénonce l’association.

    Trois militants d’Act Up-Paris ont été convoqués au Commissariat central du 15ème arrondissement au début du mois de mai pour y être entendus au sujet de l’interpellation, par l’association, de Nicolas Sarkozy le 12 janvier 2008 lors du conseil national de l’UMP. L’UMP avait apporté son " soutien plein et entier " à l’investiture de Christian Vanneste pour les municpales, malgré sa condamnation pour homophobie et la promesse jamais tenue de Nicolas Sarkozy de sanction envers le député.

    Alors que le chef de l’Etat s’exprimait sur " le refus du sectarisme et la pratique de la tolérance " les militants l’avaient interpellé au cris de " Vanneste Homophobe : UMP, Sarkozy, complices ".
    La réaction d’alors de Nicolas Sarkozy avait été le mépris. "Ne vous inquiétez pas. Ca fait des années qu’ils protestent et ça ne sert à rien. Vous vous rendez compte, ils n’en ont trouvé que deux dans un pays de 64 millions d’habitants. Il n’y a plus que ça", avait déclaré Nicolas Sarkozy, sous les applaudissements.

    "La réponse apportée aujourd’hui est un engrenage répressif (les militants ont déjà subi une garde à vue de 10 heures) où la volonté de faire taire la voix des militants est palpable", affirme l’association. "Plusieurs mois après les faits et alors que les élections municipales sont derrière nous, l’UMP porte plainte contre nous", révèle l’association qui parle de " tentative de pénalisation des actions militantes".
    "Act Up-Paris a subi de plein fouet, ces dernières années, cette nouvelle forme judiciarisée de traitement de la contestation politique. Elle consiste, pour nos adversaires, à nous traîner devant les tribunaux pour ne pas avoir à répondre sur le plan politique de leurs actes et de leurs discours", analyse le groupe.
    "Est-ce vraiment la seule réponse que le pouvoir en place est capable d’apporter aux revendications d’égalité des droits et de lutte contre l’homophobie ?", s’interroge Act Up.

    Mis en ligne le 09/05/2008

  12. Corinne Arquillière

    et c’est pas fini: le racisme selon bling bling (source libe):
    Pour Nicolas Sarkozy, l’idée est de concurrencer l’Asie en créant «un pôle gagnant-gagnant». Quelques minutes plus tard, le Président martèle: «Ensemble, avec votre main-d’œuvre, avec nos écoles, nos universités, avec ce que nous échangerons, nous pouvons créer un modèle qui triomphera dans le monde entier.»

    style nous on pense, vous vous êtes juste des bras -__-

  13. Gérard ELOI

    @ Corinne,

    L’info que tu relaies, et sur laquelle plane comme toujours un pesant silence dans les medias traditionnels, est une nouvelle preuve de la dictature que nous subissons. De l’ Etat policier dans son horreur.

    En repensant au billet de Najat, on est frappé par ses inquiétudes quant aux campagnes de droite axées sur la sécurité…puis parce que donnent les services de sécurité maniés par la droite.

    Est-ce que 53 % des électeurs du sinistre 6 mai 2007 voulaient vraiment que les journaux et tracts de gauche deviennent hors la loi ?
    Si oui, il n’y a plus rien à faire…Mais s’il reste des doutes, les personnes lésées par les dérapages de Vienne peuvent porter plainte. On pourrait même imaginer que le PC et la LCR, que la police a comparé à des bandits en confisquant leurs écrits, soient considérés comme victimes d’un préjudice grave.

  14. adonis

    @ pascal wilder: Bonjour…. Je suis désolé mais en ce qui concerne asse42, c’est lui qui cherches les histoires, et qui me provoque, vous pourriez quand même à avoir le courage de le reconnaître…. Je vous signale que je vous ai défendu face à asse42, et qu’en ce qui me concerne, non seulement vous ne me défendez pas, mais pire vous m’enfoncez face à asse42, alors qu’il m’as provoqué et qu’il vous as attaqué indirectement, ça ce n’est pas franchement honnête.. Sur ce, bonne journée à vous quand même

  15. adonis

    @ asse42: espèce d’abruti, je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi…. C’est toi qui provoques, qui m’as provoqué, tu fous sciemment le bordel sur le blog de Madame Belkacem.. et c’est toi qui te comporte comme un gamin.. De plus, j’ai sûrement plus de culture politique que toi.. et mes opinions politiques sont saines contrairement à toi…. En ce qui me concerne, je suis bien à gauche, je ne suis pas un droitier comme toi…. Je ne suis pas intolérant et réactionnaire contrairement à toi

  16. asse42

    Adonis

    Apprends à discuter avec des grandes personnes avant d’ouvrir ta bouche. Elle sent mauvais en plus.

  17. Mouss

    @ Corinne
    Bonjour

    Je te rassure, tes propos ne m’ont en aucun cas froissé, bien au contraire, ils m’ont amusé ! Et ne t’inquiètes pas, j’accepte plutôt bien la contradiction, la monotonie me rase assez vite, le consensus mou encore plus !

    Dommage pour l’invitation. Ok pour juin alors, mais ca sera plus compliqué au niveau des dates. Pas de soucis pour boire un verre, en juin la place des terreaux s’est plutôt sympa. Je prendrai mon portable, quelques ouvrages que je te prêterai (les grands penseurs) et on tapera un post sur les tribunaux lyonnais ! Je ne suis pas certain qu’on arrive a se mettre d’accord sur le message mais on essayera qd même !@

    Pour le rappel à la loi, dans l’échelle des sanctions, à mon sens, c’est le premier niveau ! Un gamin de 15 ans qui se fait « mettre à l’amende » pour un délégué du procureur, ça marque quand même ! Enfin, sauf si le procureur c’est ton père !

    Merci pour l’invit du 17, mais ce sera techniquement pas possible pour moi ! En tout cas, tu peux toujours poster les thèmes pour les personnes intéressées.

    Somme toute, ma visite des tribunaux, j’y tiens vraiment et j’ai même des amis qui se joindront à nous ! On pourra faire ensuite un café débat ! Et Najat, tu viendras avec nous quand même !

    Bonne journée à tous.

  18. Corinne Arquillière

    mon dieu, on atteint des sommets!!!

    LISEZ CECI c’est très très horrifiant:
    libelyon.blogs.liberation…

    j’aimerais avoir plus d’éléments mais j’ai beau chercher dans les codes, je ne vois pas au nom de quoi la police peut confisquer à quelqu’un son journal "l’humanité" et le mettre en garde à vue s’il refuse de donner son bien acheté avec ses sous.

    pas un mot dans la presse nationale, c’est quand même choquant non?

  19. Corinne Arquillière

    re Mouss,

    après quelques courses cet aprem dans une grande surface capitaliste, me voici de retour.

    Je ne pensais pas te vexer par mes propos, en tout cas, ce n’était pas le but, j’espère donc que tu ne l’as pas mal pris. Je te remercie pour les lectures, mais j’ai pas mal potassé les théories avant de constater par moi-même les décrochages de la pratique. J’aurais du mal à disserter sur les solutions si je ne connaissais pas la théorie et la pratique. Cependant, je pense tout comme toi que les 2, c’est mieux. Pour l’invitation fin mai, cela va être difficile pour moi, je suis en train de bosser sur la votation citoyenne et ça me prend beaucoup de temps hélas. Mais après, why not? puis ça permettra de se rencontrer et de prendre un verre ^^

    un rappel à la loi n’est pas une sanction. c’est un rappel à la loi. De même, une réparation civile n’est pas une sanction. Une amende est une sanction, mais ce n’est pas une réparation civile. Tu vas penser que je joue sur les mots, mais c’est faux. Si l’on veut vraiment faire de la pédagogie et être efficaces, je pense qu’il est important d’employer les termes justes et leurs définitions exactes. Si déjà nous-mêmes sommes brouillons ou approximatifs, alors comment proposer des réformes ou des mécanismes qui fluidifient à des professionnels tout en restant crédibles?

    Sinon il y a des débats organisés le 17 mai sur la justice si cela t’intéresse, à la Maison des passages donc si tu le souhaites, je te donnerai les thèmes et les heures et noms des intervenants. Je vais personnellement devoir me couper en 2 parce que le même jour auront lieu des assises gays, mais bon on peut s’y croiser malgré tout ^^

  20. Pascal Wilder

    Bonjour à tous

    @ ASSE 42

    Merci pour ta réponse, surtout que tu dit que ce n’est pas l’argent qui doit régir les rapports entre les hommes, mais ne soit pas défaitiste on peut vivre sans le système capitaliste n’oublie pas qu’il n’a que 110 ans environ je crois que l’un des premier représentant de ce courant était Ford le constructeur d’automobile, alors que la révolution française en a 219 et elle a été faite pour que l’homme soit libre et égaux. Il ne s’agit pas de prendre aux riches, mais aux très riches particulièrement ceux qui vivent de la bourse et n’ont aucuns sentiments envers les travailleurs qui sont licenciés pour augmenter leurs profits. Quand au patron comme moi nous avons une autre façon de traiter nos compagnons, c’est le terme pour les salariés de l’artisanat, je connais beaucoup de petits chef d’entreprise qui gagne moins que leurs salariés et voir qui ne se verse pas de salaire pour ne pas à avoir licencier. Comme tu vois je fais le distingo entre ces personnes.

    @ Adonis

    Ne soit pas si violent dans tes propos, je pense qu’ASSE 42 n’a pas volontairement cherché à me frosser, mais c’est pourtant le sentiment que j’ai eu et je lui est répondu, je pense sans agressivité, ce qui n’est pas ton cas, nous discutons sur le blog de Najat et tu doit avoir plus de réserve dans tes propos que tu peut exprimer comme tu l’entend sur ton blog si tu en à un, sur celui de Najat nous sommes des invités et nous devons nous comporter comme des "gentlemen". EN ce qui concerne les idées de Besancenot bien sur que je ne les partage pas toutes sinon je serai à la LCR. En ce qui concerne les pays que tu as cité pour moi il non jamais été socialiste ou communiste mais simplement des dictatures, actuellement un président et je sais que je vais en faire sursauter plus d’un, comme Chavez applique une politique de gauche et en tout cas pour l’instant il respecte la démocratie, pour exemple le référandum qu’il a perdu pour moins de 2 %.

  21. adonis

    […] exemple: l’ex-URSS, Cuba et la Chine (qui est devenu un eldorado pour toutes les multinationales (main d’oeuvre la moins chère au monde et interdiction des syndicats)….. Bref même si je ne rejoins pas certaines positions de Besancenot, je partage son avis sur d’autres points comme par exemple taxer le grand capital, la spéculation, ça c’est réalisable avec une vraie volonté politique, et un grand courage politique.. et puis Olivier Besancenot as un vrai charisme

  22. adonis

    @ pascal wilder: Bonjour…. Si j’ai écris que je ne partage pas certaines opinions de Olivier Besancenot car je les trouve, soit irréalisable (comme l’anti-capitalisme (renverser le capitalisme) qui est malheureusement irréalisable)…..soit trop radical ( faire la révolution, c’est pour moi une posture qui ne me correspond pas, qui est stérile, qui est très dangereuse (les révolutions finissent toujours dans le sang, et débouche généralement sur un régime autoritaire et pas vraiment à gauche […]

  23. adonis

    @ asse42: De plus, tu n’as même pas le courage de tes opinions politiques, là encore tu mens, tu es un droitier, tu es pour la social-démocratie, tu es pro-libéral et même s’il y avait une possibilité de "retourner le capitalisme", tu ne le ferais pas car tu es pour le capitalisme…. tu es vraiment un faux-cul…. et j’aime bien, tu écris "amitié socialiste" mais tu ne peux pas encadrer le PS parceque Ségolène Royal y est la bête noire…. J’en ai vu des hypocrites mais toi tu as la palme

  24. adonis

    @ asse42: En plus, tu prends pascal wilder vraiment pour un imbécile.. Lorsque tu as écrit: "Le rêve, c’est pour les adolescents indécrottables, ça visait directement pascal wilder, qui l’as très bien compris.. Tu mens vraiment comme tu respires…. et tu n’assumes même pas ce que tu écris…. En tout cas, pascal wilder c’est un vrai socialiste, ce n’est pas une grosse merde de droitier intolérant comme toi!…. asse42, tu me donnes vraiment la nausée, sale bourgeois réac

  25. adonis

    @ asse42: Bonjour….. Tu es vraiment un abruti fini….. Après avoir aggressé et méprisé pascal wilder parcequ’il n’as pas les mêmes opinions que toi,…. tu t’en prends à moi alors que je ne t’ai pas aggressé, ni insulter d’autres personnes de droitier….. c’est toi là espèce d’abruti qui est entrain de foutre la merde en nous provocant moi et pascal wilder…. Remarque, ton comportement as l’avantage de faire voir à Madame Belkacem, ta vrai mentalité…. Tes parents t’ont vraiment mal éduqué

  26. asse42

    Adonis?

    J’hallucine ou tu n’as pas exprimé une position catégorique sur l’opinion des uns et des autres? En traitant de droitiste ceux qui ne penseraient pas comme Besancenot par exemple… Il y a un ptrogrès pourvu que ça dure!:)

    Pascal

    Tu remarqueras que je ne t’ai pas qualifié personnellement et que je répondais sur le sentiment général concernant Besancenot.
    Oui je trouve qu’il parle bien , qu’il passe bien dans les médias mais oui je trouve que sa vison d’avenir est irréaliste parce qu’elle demande à ce que l’on change les choses par la force ou par la révolution. Puisqu’il s’agit d’imposer le respect! mais l’imposer en le reprenant à d’autres qui seraient riches et patrons donc porteurs de toutes les tares de la société.
    Et bien cette position je ne l’envisage pas pour le PS. Nous sommes un parti qui devons parler à tout le monde sans tabous et sans sectarisme et nous n’avons pas vocation à exclure de notre avenir des personnalités qu’elles quelles soient. Mon souhait socialiste est d’associer toutes les compétences, tous les talents à la construction d’une société humaine.

    Enfin je dirais que son rêve anti-capitaliste est illusoire tant que l’argent sera le vecteur dominant de la réussite sociale. Donc tant qu’il ne nous dira pas comment on peut supprimer l’argent de notre société on pourra commencer à croire en ce rêve anti-capitaliste. Mais attention je le porte aussi ce rêve! moi aussi je rêve d’un monde où les rapports humains ne seraient plus conditionnés à l’échange d’argent pour communiquer et où nous pourrions faire valoir toute la potentialité de l’être humain.
    Mais j’ai l’impression que ce n’est pas encore pour demain.

    Amitié socialiste.

  27. Mouss

    @ Corinne

    Merci pour ces explications de terrain qui sont fortement appréciées et venant d’une professionnelle de la justice que tu semble être, ces commentaires, sont d’autant plus intéressants et contribuent au débat. Cependant, cela ne veut pas dire que je les partage!

    Ainsi quelques réponses s’imposent!

    Tu écris « Alors au lieu de chercher à changer les lois existantes et elles sont déjà nombreuses, pensons plutôt aux décrets d’applications, au circulaires, aux structures. »

    Absolument d’accord, je n’ai jamais proposé d’alourdir le système! Bien au contraire, il faut le fluidifier! Je pense que le job des personnels des MJD est aussi d’informer les personnes sur les risques des procédures alternatives. Tu dis qu’il y a un délégué du procureur dans les MJD. Très bien. Je suppose que celui-ci informe des risques si aucune solution amiable n’est trouvée? Tu dis que le personnel des MJD est composé essentiellement d’administratifs. So what ? Ils peuvent aussi avoir une démarche pédagogique. Qui à proposer de mettre un avocat pour chaque affaire présentée ? Tu parles de mises en oeuvre. Trouvons plutot des mécanismes qui fluidifient cette mise en oeuvre. Avocat pour chaque affaire, trop lourd selon moi!

    « Tu devrais aller passer une journée en MJD si tu en as le temps et l’autorisation pour voir et comprendre ce qu’il s’y passe. De même n’hésite pas à aller une journée au tribunal de police et une journée au tribunal correctionnel. »

    Merci pour cette invitation et on peut y aller tous les deux si tu veux. Modalités à définir ensemble et ensuite on pourra aller boire un café pour faire un débriefing. Najat, tu nous accompagnes ?

    « Les bouquins et les théories des grands penseurs, c’est bien, mais rien ne vaut l’expérience même si ce n’est pas toi qui la vis. Qu’en penses-tu? »

    Commentaire assez facile. L’eau chaude ça brûle ! Et le lait, c’est bon pour la croissance des enfants ! Je ne vais pas dire le contraire, c’est évident, tautologique! Absolument d’accord avec cette géniale idée. Tu ne m’en voudras pas d’essayer d’opter pour les deux. Je ne suis pas un professionnel de la justice et encore moins du droit, donc j’essaye d’apporter une analyse non experte à travers mon propre prisme. Je te conseille cependant la lecture de quelques grands penseurs qui permettent de prendre un peu de hauteur par rapport aux faits quel que soit ton domaine d’actions. Je peux te recommander quelques livres si tu veux ou même te les prêter quand nous irons visiter les tribunaux ensemble! L’expérience cumulée au savoir, c’est pas mal non? Encore faut-il les respecter et les hierarchiser tous les deux?
    Pour ce qui concerne l’expérience, chacun son domaine d’actions. S’agissant du mien, je te rassure, l’expérience et surtout l’expérience de terrain sont indispensables! Il ne faut pas tomber dans des propos réducteurs si ce n’est simplistes! Je prèfere tes commentaires qui donnent une véritable perspective à ce debat!

    « Il n’y a pas de sanction, donc pas de valeur éducative de la sanction. »

    Qu’est ce qu’un rappel à l’ordre ? Est-ce que cela ne s’apparente pas à une sanction ? Pour moi une sanction, ce n’est pas automatiquement la prison ! La prison, ce n’est pas automatique ma chère Corinne ! Relis tranquillement mon posts sur les caractéristiques de la sanction éducative! L’explication fait partie de la sanction!
    Et quid de la réparation civile. Généralement une amende ? La aussi, ce n’est pas une sanction ? Si tu veux, on pourra aller tous les deux écouter une présentation de JP Obin à l’IUFM de Lyon!

    Tu dis « enfin bref, moi aussi, je voyais dans les textes la MJD comme un système génial qui ne pouvait que fonctionner, mais la culture juridique de la majorité des français est trop peu élevée pour que ce système fonctionne bien. Et encore une fois, on ne s’intéresse en général au droit que lorsqu’on y est confronté. »

    D’où l’importance de faire de la prévention, y compris en milieu scolaire.

    Merci chère Corinne pour ces commentaires de spécialiste et encore une fois, l’invitation de faire la tournée des MJD et des tribunaux bien reçues. On l’a fait quand ? Plutôt fin mai ! Ca contribuera certainement à faire évoluer ma compréhension (et peut être aussi la tienne) sur ce sujet O combien important et passionant! On peut meme faire une soiree débat! Le débat se nourrit de la contradiction!

    Amicalement

  28. Corinne Arquillière

    Ah Mouss, au fait, en MJD, il n’y a pas de sanction, donc pas de valeur éducative de la sanction. Il y a ce qu’on appelle un rappel à la loi : concrètement, on dit à l’auteur "vous avez fait ça, c’est puni de ça par la loi, vous y échappez pour cette fois, c’est mal ce que vous avez fait alors ne recommencez pas hein…" le reste, c’est la réparation civile.
    et le personnel des MJD sont des administratifs qui ne font pas de droit (plutôt des secrétaires), tout comme les délégués du proc ne sont pas ou rarement des juges ou avocats ou procureurs. dans le style un peu gratos, il faudrait plutôt une démarche des auteurs vers la maison des avocats qui en général donnent des indications rapides pour engager la personne à en demander un.

  29. Corinne Arquillière

    A Mouss,
    ce sont des exemples parmi d’autres. ce que j’essaie de montrer au travers de ces 2 exemples concrets, c’est qu’il y a un fossé entre ce qui devrait être (les lois sont souvent bien pensées et les décrets d’application pas toujours débiles), et ce qui se passe en réalité.
    De mon expérience des maisons de justice, il est très rare que les auteurs comprennent la chance qu’ils ont lorsqu’ils n’ont pas eu leur avocat auparavant. Il y a une forme de défiance envers le délégué du proc ou envers l’avocat adverse. Parfois, les gens n’ont même pas compris ce qu’était la MJD. Du reste, avant d’y être confrontés, peu de gens s’y intéressent ou s’intéressent aux flyers, brochures et autres. les policiers ne prennent pas le temps d’expliquer, parce qu’avec les problèmes de sous-effectifs, ils ont autre chose à faire et puis ce n’est pas leur métier (c’est justement le métier des avocats). Il faudrait que les auteurs fassent la démarche d’aller dans des structures explicatives, ce qu’ils ne font pas en général parce que ce n’est pas simple d’aller dire que l’on a commis un délit à un bénévole. Le fait qu’il n’y ait pas d’aide juridictionnelle freine pour prendre un avocat et comme il n’est pas obligatoire, le résultat reste un manque d’information. Tu parles d’un avocat dans la maison de justice. payé? payé combien? par qui? encore faut-il que ça intéresse des avocats, déjà que lorsqu’ils sont commis d’office ils font la grimace… si l’avocat n’est pas obligatoire en mjd, comment en commettre un d’office et obtenir l’aide juridictionnelle? Ennfin et pour résumer, pour certaines personnes, la mjd, c’est un peu "ah ah j’ai fait ça et j’ai même pas été puni nananère", non prise de conscience de l’acte. je ne parle même pas de ceux qui ayant du fric, s’en foutent royal et ne présentent pas d’excuses, ils donnent l’argent et bye bye.
    enfin bref, moi aussi, je voyais dans les textes la MJD comme un système génial qui ne pouvait que fonctionner, mais la culture juridique de la majorité des français est trop peu élevée pour que ce système fonctionne bien. et encore une fois, on ne s’intéresse en général au droit que lorsqu’on y est confronté.

    Encore un exemple: un jeune de 15 ans se fait agresser et voler son vélo, il est capable de reconnaître ses 3 agresseurs. que lui conseilles-tu de faire et que va-t-il se passer? es-tu capable de lui expliquer les procédures qui vont lui arriver, le conseiller, lui rappeler les infos importantes et celles qui ne servent à rien; je pense que si tu n’as jamais vécu cela, tu ne le sauras pas. et ce n’est pas au commissariat qu’on va t’aider. ce n’est pas pour rien que les autorités ont jugé bon de mettre une écoute et aide au victime dans certains commissariats. encore une fois chacun son métier et celui du policier n’est pas de suivre la victime ou de lui donner des explications sur les procédures. c’est le boulot des avocats, et éventuellement des services d’aide aux victimes, encore faut-il savoir qu’ils existent et où les contacter.
    Tout ce qui relève des alternatives aux poursuites sont des systèmes qui existent déjà, mais qui sont mal appliqués. Alors au lieu de chercher à changer les lois existantes et elles sont déjà nombreuses, pensons plutôt aux décrets d’applications, au circulaires, aux structures.
    tu devrais aller passer une journée en MJD si tu en as le temps et l’autorisation pour voir et comprendre ce qu’il s’y passe. de même n’hésite pas à aller une journée au tribunal de police et une journée au tribunal correctionnel. Les bouquins et les théories des grands penseurs, c’est bien, mais rien ne vaut l’expérience même si ce n’est pas toi qui la vis. qu’en penses-tu?

  30. Mouss

    @ Corinne

    Merci pour ces exemples concrets, intéressants. Cependant, je suis loin d’être convaincu par ton argument qui me semble légèrement détourné de sa finalité. En effet, tu énonces dans tes illustrations que les deux personnes délictueuses sont renvoyées devant la maison de justice et non pas la juridiction de siège/parquet (tribunal…). C’est plutôt une chance pour elles et le fait que le procureur décide de ne pas encombrer les tribunaux devrait encourager les personnes fautives d’adopter un comportement responsable et trouver une solution rapide, consensuelle et moins coûteuse aussi bien pour la société que pour les parties. En réalité, ta suggestion part du postulat que les personnes convoquées devant la maison de justice refuseront l’accord amiable. Tu as certainement une plus grande expérience que moi sur ce sujet, aurais-tu des chiffres pour soutenir une telle affirmation ? Dans l’hypothèse ou cette affirmation serait validée (ce que je doute), cela voudrait dire que les personnes présentées à la maison de justice n’auraient pas bien compris l’intérêt d’une telle procédure et que le fait de se retrouver au pied du mur ferait changer la nature de la défense de la personne délictueuse. Peut être faudrait-il songer à davantage expliciter l’intérêt de cette procédure (maison de justice) au lieu d’envisager une solution additive lourde avec la présence d’un avocat. Pourquoi ne pas envisager la présence d’un avocat de permanence dans les maisons de justice ou une forme d’avocat conseil rattaché à la maison de justice au lieu que chaque plaignant vienne avec son avocat ? Je crois aussi que le médiateur ou le personnel de la maison de justice doivent alerter les parties des risques potentiels et les intérêts d’une telle procédure. Ton idée de commettre un avocat pour chaque affaire présentée (en plus d’être très coûteuse), à mon sens enlèverait toute raison d’être des maisons de justice, car cela renverrait à une juridiction type parquet. La responsabilité doit d’abord être celle du fautif d’où l’intérêt de la sanction EDUCATIVE et c’est justement dans ce sens que les maisons de justice ont été créés (proximité, désengorger les tribunaux, et valeur éducative de la sanction). Tu peux relire le billet de Najat ou l’analyse que j’en ai faite dans mon post précédent. Mais, je suis d’accord avec toi, la justice et le droit sont à mon entendement des sujets par excellence ou la réflexion doivent guider l’action. Je ne connais pas de juristes ou de professionnels de la justice qui me diront le contraire.

    Chers tous,
    Je vous invite à aller visiter le site de la nouvelle fondation progressiste Terra Nova qui « vise à fédérer tous ceux qui se désespèrent de la déshérence intellectuelle de la gauche politique et qui cherchent en vain, depuis trop longtemps, une plateforme collective pour travailler sur le fond, à l’abri des joutes politiciennes, des manœuvres de courants, des enjeux de leadership. »

    http://www.tnova.fr

    Amicalement

  31. adonis

    @ pascal wilder: Bonjour….. J’ai regardé Olivier Besancenot chez Michel Drucker….. mais comme vous, je n’ai vu que la deuxième partie….je l’ai trouvé très bon, il as tenu un discours de gauche radicale très courageux dans une émission de divertissement très regardée par les Français, un discours intelligent et compréhensible par tous les Téléspectateurs….. et surtout il as toujours le courage de ces opinions….. maintenant je ne partage pas toutes ces opinions dont certaines sont irréalistes

  32. Pascal Wilder

    Rebonjour,

    @ ASSE 42

    Tu ne répond pas à ma question sur Besancenot, maintenant lorsque tu aura l’expérience du travail que j’ai que se soit en boite ou à ton compte comme cela est mon cas tu pourra me critiquez. Tu dit qu’il faut pas s’inquiéter cela n’arrivera pas, je m’inquiète plutôt pour l’avenir du PS qui est en train de virer à droite. Tu dit il faut allez voir ailleurs, tu a peut être remarquez que je suis encarté au PS et pas à la LCR, sauf que moi je fais parti d’après certains de conservateur réactionnaire c’est à dire du socialisme historique et je n’en n’est pas honte car je n’ai jamais rogné mes idées pour arrivé au pouvoir, côté’ épuration je te signal qu’à Lyon le NPS a été totalement exclu des listes municipale, donc comme on dit il faut devant sa porte. Quand je m’engage que se soit en politique ou syndicalement, je te rappelle que je suis président d’un syndicat d’artisans taxis, je respecte ceux qui m’ont fait confiance en défendant les idées sur lesquelles j’ai été élu, sinon je ne serai plus crédible, à bon entendeur salut, un adolescent de 52 ans indécrottable qui rêve encore à un vrai pouvoir socialiste et anti capitaliste.

  33. asse42

    Pascal

    Si on te dit que Besancenot parle très bien et passe très bien à la télé ça te rassure? Si on te dit qu’il faut un travil digne, un logement décent et la paix dans le monde, tu es d’accord? Voilà ce n’est pas plus compliqué d’être populaire. Par contre il sera plus dur de le rester lorqqu’il s’agira de faire des propositions mais ne t’inquiétes pas cela n’arrivera pas.
    Enfin il est indispensable de dire NOUS quand on veut représenter la gauche radicale, cela n’empêche pas d’épurer à l’intérieur même de son parti les opposants à sa politique. Donc si on est sensible à l’image on peut être séduit. C’est un très bon opposant. Par contre si on souhaite construire une société plus humaine et plus juste en s’appuyant sur du concret là il faut aller voir ailleurs. Il faut se réveiller quoi. Le rêve c’est pour les adolescents indécrottables.

  34. Pascal Wilder

    Bonjour a tous,

    Pour info l’aide juridictionnelle peut être demandé si votre salaire ne dépasse pas 1180 € plus de mémoire 94 € par personne à charge.

    Pour changer de sujet si quelqu’un a vu Besancenot dimanche j’aimerai me dire ce qu’il en pense, personnellement j’ai vu la 2ème partie en rentrant du travail, je l’ai trouvé très bon, surtout il parle toujours à la 1ére personne du pluriel, c’est à dire que les idées qu’il développe sont celles de son partie et non pas perso comme c’est le cas de nos porte parole qui sont plutôt là pour se mettre en avant en vu des prochaines élections qu’elles soient interne ou autres.

  35. Corinne Arquillière

    ah, j’allais oublier l’essentiel:
    pour une maison de justice, l’avocat n’est pas obligatoire, ni commis d’office, du coup, je ne suis pas certaine que l’aide juridictionnelle soit possible. je pense que c’est dû au fait qu’aucune peine n’est prononcée, donc il n’y a pas de déni des droits de la défense. Encore une fois, cela s’apprente exactement au constat à l’amiable lors d’un accident de la route.

  36. Corinne Arquillière

    A tous
    je vais développer en donnant 2 exemples dont j’ai été "témoin".

    Le 1er : délit mineur, la personne mise en cause lors de son audition, une dame au moins la quarantaine qui croit mordicus ne pas être en tort, explique tout ce qu’elle a fait en détails, corroborant ainsi les faits relatés par la victime. Cas simple, les versions ne se contredisant en rien: le procureur renvoie en maison de justice. la maison de justice est une alternative aux poursuites, c’est un peu comme lors d’un accident de voiture avec constat amiable, le fait de s’entendre à l’amiable sur une indemnisation de la victime et de régler cette indemnisation, ceci devant un délégué du procureur qui est garant du bien fondé de l’évaluation des dommages, met fin à toute poursuite judiciaire. cette procédure évite une inscription au casier judiciaire et une condamnation (en gros, ça ne passe plus au pénal, mais seulement au civil). C’est aussi une procédure plus rapide, qui désencombre les tribunaux et évite l’enfermement (puisqu’il s’agit de délits).
    Donc cette brave dame arrive le jour dit en maison de justice, mais n’ayant visiblement pas compris l’intérêt d’un avocat ni la chance qui lui était offerte par cette procédure, refuse de s’excuser et d’indemniser la victime. Du coup, l’affaire repart en correctionnelle, là elle prend un avocat parce que cette fois elle a mesuré l’ampleur du problème. BILAN: une procédure amiable qui n’a servi à rien (=argent du contribuable); un tribunal correctionnel (=argent du contribuable + frais d’avocats puisque cette fois-ci elle en prend un); 1 mois de prison avec sursis inscrit au casier judiciaire, 300 euros de dommages et intérêts+ 300 euros de remboursement des frais d’avocat de la victime+ suspension du permis de conduire de 6 mois (en général, en maison de justice les indemnisation pour ce genre d’affaire se soldent par 150 euros et c’est tout)

    2e cas: Un jeune ayant déjà fait de la prison, ayant purgé sa peine, mais avec du sursis au-dessus de la tête. idem délit mineur, dépositions qui se corroborent avec celles de la victime, maison de justice. Là, le jeune ne s’excuse pas mais accepte aux forceps d’indemnier à hauteur de 150 euros, paiement en 3 fois. Il signe et repart, mais il ne paie pas. Après plusieurs relances, toujours pas de réponse, renvoi en correctionnelle avec le risque que le sursis tombe. Jour J au tribunal, toujours pas d’avocat, renvoi de la séance 6 mois plus tard (toujours pas jugé à ce jour)
    BILAN: une procédure amiable qui n’a servi à rien (=argent du contribuable); un tribunal correctionnel (=argent du contribuable); un 2e tribunal correctionnel (=argent du contribuable); condamnation à venir pour les dommages et intérêts et les frais de procédure de l’avocat adverse sans oublier le sursis qui risque de sauter…

    Pour résumer, je pense que dans ces 2 cas, l’obligation d’avocat pour la maison de justice aurait évité la correctionnelle et l’encombrement de ce tribunal pour des délits somme toute mineurs. Une chance est donnée de s’amender mais elle n’est pas toujours saisie par manque d’information et en général c’est au tribunal que les gens regrettent de mal avoir été informés au préalable…

    c’est pour tous ces cas-là, que je trouve dommage de ne pas imposer l’avocat (souvent lorsque la personne prend un avocat, cela se passe très bien)

  37. adonis

    @ Corinne Arquillière: Alors c’est vrai qu’étendre l’aide juridictionnelle aux Français et aux Françaises ayant le SMIC, cela auras un coût pour la collectivité, encore que comme le disent si bien les leaders de la gauche anti-libérale, au lieu de toujours faire appel à l’état providence, on pourrait aller prendre l’argent au grand capital….. S’il avait une vraie volonté politique de taxer le grand capital et la spéculation, l’état récupèrerait beaucoup d’argent, enfin ceci est un autre débat

  38. adonis

    @ Corinne Arquillière: En revanche, étendre l’aide juridictionnelle aux Français et aux Françaises ayant le SMIC, cela me paraîtrait normal car lorsqu’on vit avec le SMIC, il est impossible de se payer un avocat,…. le justiciable en question est alors gravement pénaliser car on lui propose un avocat commis d’office, qui sont bien souvent de jeunes avocats débutants et inexpérimentés…. et dans ce cas-là, on peut comprendre que le justiciable paniqué, préfère récuser l’avocat commis d’office

  39. adonis

    @ Corinne Arquillière: De plus, on ne peut pas obliger un justiciable à être défendu par un avocat, c’est contre les fondamentaux de la justice française, aux fondamentaux de la République…. c’est clairement une atteinte à la liberté du justiciable,…. un justiciable doit avoir le droit de choisir de prendre ou non un avocat

  40. adonis

    @ Corinne Arquillière: Bonjour….. L’aide juridictionnelle existe pour les bénéficiaires du RMI et de l’allocation adulte handicapé (enfin pour l’AAH, je n’en suis pas totalement sûr)….en revanche, les personnes ayant le SMIC, ne bénéficie pas de l’aide juridictionnelle…. Bon ne le prenez pas mal mais pourriez-vous svp développer votre raisonnement car je ne vois pas le rapport avec le sujet "Réaffirmez la valeur éducative de la sanction" du post de Madame Belkacem….. Bonne journée à vous

  41. asse42

    Bonsoir Najat

    Je suis en total accord avec la formulation de Mouss. Je partage son analyse de la sanction éducative et la nécessaire collégialité des décisions à prendre en réunissant tous les acteurs sociaux.
    J’aime bien aussi l’idée qu’il faille inclure une nécessaire confrontation avec la victime. Bien sûr elle doit être encadrée mais elle participe de la nécessaire rédemption d’un individu. Bien évidemment il y aura des limites ou des cas particuliers où ce sera difficile à mettre en oeuvre, sans parler des meurtres, mais je suis pour l’idée de réparation et de confrontation directe avec la victime. Et cela pour le plus grand bien des deux.

    Corinne

    Il me semble que l’aide juridictionnelle spéciale existe déjà avec l’avocat commis d’office non?… Bon j’imagine que tu ne pensais pas à ça alors développe et n’attends pas qu’on te le demande!:o)

  42. Corinne Arquillière

    une petite réflexion de la part de qlq qui connaît je l’espère bien le système judiciaire:
    Avant de tirer des plans sur la comète et de philosopher sur le pourquoi du comment ou sur le quoi du pendant, j’ai une proposition simple et qui à mon avis serait un grand pas en avant dans la prévention et les alternatives aux poursuites:
    OBLIGER les gens qui passent en maison de justice (auteur et victime) à avoir un avocat quitte à mettre en place une aide juridictionnelle spéciale.
    c’est une mesure simple, peut-être onéreuse pour la société, mais qui vraiment rentable à mon avis.
    (je peux développer si ça intéresse quelqu’un)

  43. Mouss

    Bonjour à tous,
    Salut Najat!

    C’est aussi un plaisir de lire tes posts qui nous encouragent à réfléchir sur tout un tas de sujets tout aussi important. Je pense que c’est une très bonne idée de faire des soirées débats. Inviter un conférencier qui poserait le cadre général et ferait émerger les principales questions et ensuite avoir un débat ouvert et amical. Pourquoi ne pas lancer un cycle de conférences/soirées débat ?

    Le sujet que tu soumets aujourd’hui à notre sagacité est un thème très important, celui de la justice et de la sanction lorsque les individus ne respectent pas la loi avec comme finalité la réinsertion car c’est bien de cela qu’il s’agit in fine.

    La sécurité et la délinquance (des mineurs) figurent parmi les thèmes qui reviennent avec constance dans l’actualité politique, surtout comme tu le dit lorsque la droite veut flatter son électorat de base. L’actuelle législature a renforcé l’importance de la procédure pénale, de la définition des peines ou les questions d’ordre public. Ceci fait l’objet de multiples textes et débats illustrant cette préoccupation. On ne peut rarement éviter ce thème dans le débat politique, les journaux TV ou les premières pages des canards.

    Je ne parlerai pas de la réforme de la carte judiciaire qui elle aussi est garante de l’efficacité de notre justice. Je vous renverrai sur ce point à l’analyse d’Arnaud Montebourg sur cette question avec une application concrète pour le département de Saône et Loire que vous pouvez lire sur son site internet.

    Najat, tu rappelles l’importance de réaffirmer la valeur éducative de la sanction. Comme toi, je pense que c’est important, et même indispensable de réaffirmer cette valeur car c’est la condition per se pour qu’un travail de réinsertion se mette en place. On peut dire que la sanction éducative est une réponse aux deux sens du terme, c’est à dire une réaction et une explication. A partir de cette réponse éducative, un véritable travail de réinsertion doit se faire dans les prisons pour permettre aux ex-détenus de trouver leur place dans la société. A mon sens, la relation est double. La société et donc les politiques publiques doivent offrir un cadre idoine pour réinsérer les ex-détenus et leurs donner les moyens de trouver toute leur place dans la société. Ceci ne peut réussir, que si les ex-détenus s’assurent également qu’ils mettront tout en place pour réussir cette intégration. (formation technique ou universitaire pendant la période d’emprisonnement par exemple avec le CNED, lien social non rompu, rôle de la cellule familiale pour accompagner cette mutation….). D’où l’importance du travail social qui est fait dans et à l’extérieur des établissements pénitenciers.

    DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE : REAFFIRMER LA VALEUR EDUCATIVE DE LA SANCTION

    En réfléchissant à cette notion de la valeur éducative d’une sanction, je me suis souvenu d’une discussion que j’avais eu il y a quelques années déjà avec une proche et qui m’avait offert une démonstration imparable sur ce thème de la sanction éducative.

    En deux mots cette personne me disait, Mouss, pour qu’une sanction soit juste en particulier pour les mineurs, il faut qu’elle soit comprise. Alors, je lui ai demandé, Oui, mais comment tu peux savoir si une sanction est comprise. Et quelles sont les modalités qui font que cette sanction soit comprise ? Et la, elle m’a cité les travaux de Jean Pierre Obin, Philippe Merieux et d’Eirick Prairat avec des exemples concrets de la vie quotidienne. Je me permets de présenter quelques analyses de ces experts.

    La sanction, selon Meirieu est bien un instrument de conformisation et simultanément un moyen de promouvoir et reconnaître l’émergence d’une liberté. D’où provient le malaise lié à la sanction ? Il provient de différents facteurs tels l’irréversibilité, c’est à dire l’impossibilité de revenir en arrière. Mais également la gravité des blessures qu’une injustice peut causer. La sanction a un caractère inéluctablement arbitraire, c’est pourquoi on ne peut pas punir sereinement. Prairat définit la sanction par « Dis –moi comment tu sanctionnes, je te dirai comment tu éduques » car, selon E. Prairat, la sanction est un bon analyseur de l’action éducative.

    LA SANCTION EDUCATIVE PROCEDE D’UNE TRIPLE FIN:
    PSYCHOLOGIQUE, ETHIQUE ET POLITIQUE

    Selon E. Prairat, la sanction et la punition correspondent à « l’acte par lequel on rétribue un comportement qui porte atteinte aux normes, aux lois, aux valeurs ou aux personnes d’un groupe constitué ». Pour E. Prairat, l’Education a pour finalité d’inscrire l’individu dans un processus de libération, « Eduquer c’est libérer ». En conséquence, l’auteur conçoit la sanction non comme un outil purement répressif, mais comme étant un outil éducatif participant à l’avènement d’un homme libre. D’où sa conception de la Sanction Educative. Selon Obin (une référence sur la question et qui enseigne à l’IUFM de Lyon et actuel inspecteur général de l’éducation nationale, ancien directeur du centre d’éducation pédagogique, conseiller technique de R. Chapuis), pour qu’une sanction soit éducative, elle doit poursuivre trois finalités.

    – Tout d’abord une fin politique ou juridique : une sanction ne doit pas chercher à entretenir un rapport d’emprise de l’adulte sur l’élève, elle doit au contraire rappeler que la loi est une instance impersonnelle. La sanction vise ainsi à réhabiliter l’instance de la loi qui est garante du vivre ensemble. La sanction vise à rappeler la primauté de la loi et non la prééminence du maître. La finalité politique de la sanction est de rappeler la loi pour préserver l’identité du groupe.

    – Une fin éthique ou éducative: elle doit apprendre à l’enfant, immergé dans un espace social, que ses actes ont des conséquences auxquelles il doit répondre. P. Meirieu, dans le choix d’éduquer, « le fait de lui attribuer la responsabilité de ses actes le mettra en situation de s’interroger sur ceux-ci et d’en être le véritable auteur ». La sanction est un moyen de promouvoir l’émergence de la liberté en imputant à un sujet les conséquences de ses actes.

    – Enfin, un objectif psychologique ou moral : la sanction vise à réconcilier un sujet divisé. Après une action répréhensible, l’individu peut, par exemple, se priver volontairement d’une envie pour tenter de se délivrer de la culpabilité qui le submerge. Cette idée d’une sanction qui libère est évoquée par Platon, mais c’est Freud qui lui a donné sa consistance théorique. La sanction peut donc être un moyen par lequel un individu élabore sa culpabilité. La sanction vise à réconcilier le fautif avec lui-même.

    Une sanction éducative doit par ailleurs respecter quatre grands principes.
    Elle s’adresse déjà à une personne. Elle doit donc susciter la discussion, ce que les spécialistes appellent l’exigence positive (la sanction appelle la parole) : pas de sanction appliquée qui ne soit expliquée et surtout comprise. Toute sanction appliquée doit être expliquée. Demander, écouter mais aussi expliquer, car sanctionner sans s’assurer que la sanction soit comprise, c’est tout simplement sévir. Une sanction éducative est toujours plus signifiante que pesante.

    Ensuite, elle doit porter sur des actes et non sur la personne elle-même (l’exigence négative, renoncer au spectaculaire) : on punit un vol jamais un voleur. D’autre part, elle doit prendre la forme d’une privation car son ressort n’est pas l’humiliation mais la frustration. La sanction a effectivement une fonction de rétrécissement : elle suspend les droits, réduit les possibilités. La sanction ne doit pas être une pure passivité, elle doit comporter une part d’activité. Aussi est-il bon d’accompagner la sanction d’une mesure de réparation. Enfin, elle doit s’accompagner d’un signe, d’un geste à l’égard du groupe, ou de la victime, car elle a une dimension reconstructive. Il convient d’en finir avec les pratiques humiliantes. On ne fait pas grandir en faisant honte. Ceci dit, la sanction entendue comme privation d’un droit est une sanction qui n’a de réalité que dans un espace marqué au sceau de la loi, espace politique où les droits et les devoirs sont publiquement énoncés.

    Lorsque la sanction comporte cette dimension éducative, elle permet à l’individu de se reconstruire vis à vis de lui-même mais aussi vis à vis de la société. Le travail de réinsertion prend alors toute sa place. Et c’est quand même cela le plus important.

    CONCOURS DE SORTIE DE PRISON : LA LIBERTE SUR CONCOURS ? GREEN CARD?

    J’ai bien lu ton analyse sur cette question, et je l’ai même relu plusieurs fois pour déjà bien la comprendre et ensuite essayer de voir l’intérêt d’une telle proposition. Je trouve que l’idée d’accélérer la réinsertion des détenus est primordiale. C’est la finalité. Mais je suis assez mal à l’aise avec cette idée de concours de sortie, une forme de green card. Cela me pose un problème d’éthique. Est-ce qu’un concours type fonction publique (emploi aidé, subventionné, réservé…) car c’est cela que tu proposes est le meilleur moyen pour recouvrer un de ses droits fondamentaux, à savoir sa liberté ?

    Dans les conditions même de ta réflexion d’une telle suggestion, tu énonces deux éléments qui me paraissent être en contradiction avec le concours de sortie. D’une part, tu justifies l’intérêt de ce concours par les longues peines ? Etrange ! Pour moi une longue peine c’est entre 5 et 10 ans. Une très longue peine supérieure à 10 ans. Hors, tu seras d’accord avec moi que plus les peines sont longues, plus les délits commis sont graves. Donc, déjà, s’il fallait conditionner aux longues peines ce concours, les personnes éligibles seraient des détenus avec un passif assez lourd et je serai assez mal à l’aise avec la possibilité de les faire sortir après 2-3 ans sous couvert d’un succès à ce concours. De plus, cette idée pose un sévère biais d’endogénéité, une forme d’autosélection. Les détenus ayant des peines lourdes mais un bagage scolaire ou universitaire important serait avantagé par rapport aux détenus ayant quitté le système scolaire tôt ! Comment tu gères cette question ? Une épreuve d’admissibilité et d’admission moins élevée selon le niveau initial de formation ? Mais, dans ce cas la, tu casserais l’esprit même d’un concours et on reviendrait à une forme de discrimination positive que tu ne soutiens pas forcément! Tu dis que les conditions seraient fixées par le juge. Je ne suis pas très fan de ce genre de jury ou 1 juge unique décide, le plus souvent un juge administratif (qui est un fonctionnaire). Qui avez developer cet adage juge unique- juge in-ique. (pardon pour ce jeu de mot facile). « Le juge unique ne peut exister que dans des gouvernements despotiques. » écrivait Montesquieu. Le principe de la collégialité est indispensable dans une société dite démocratique. Mais, je laisse cette question aux juristes. Il faudrait plutôt une commission mixte paritaire composée des membres du parquet, des experts de la société civile, des travailleurs sociaux. Bref, à réfléchir mais davantage une instance collégiale qu’individuel. La juriste que tu es doit bien avoir son avis la dessus.

    Je ne peux conclure mes commentaires (déjà trop long) sans citer Hannah Arendt que JP Obin cite sur sa page web et qui démontre le lien fort, pour ne pas dire naturel, entre Education et Justice ou l’inverse.

    « Dans le monde moderne, le problème de l’éducation tient au fait que par sa nature même l’éducation ne peut faire fi de l’autorité, ni de la tradition, et qu’elle doit cependant s’exercer dans un monde qui n’est pas structuré par l’autorité ni retenu par la tradition. Mais cela signifie qu’il n’appartient pas seulement aux professeurs et aux éducateurs, mais à chacun de nous, dans la mesure où nous vivons ensemble dans un seul monde avec nos enfants et avec les jeunes, d’adopter envers eux une attitude radicalement différente de celle que nous adoptons les uns envers les autres. Nous devons fermement séparer le domaine de l’éducation des autres domaines, et surtout celui de la vie politique et publique. Et c’est au seul domaine de l’éducation que nous devons appliquer une notion d’autorité et une attitude envers le passé qui lui conviennent, mais qui n’ont pas une valeur générale et ne doivent pas prétendre détenir une valeur générale dans le monde des adultes. »
    Hannah Arendt, La crise de l’éducation, 1961

    Ces deux thèmes éducation/justice sont pour moi intimement liés. La valeur éducative de la sanction est importante, même indispensable car condition per se de la réinsertion réussie, mais la valeur de l’Education, l’est davantage. La politique éducative est le ciment de notre société et le garant de la liberté. Hannah Arendt disait que la source de la crise de l’éducation n’est pas dans le système éducatif lui même mais touche à l’essence de ce que doit être la vie politique. Je trouve que c’est assez vrai. Mais bon, ça, c’est un autre débat !

    Merci de nous faire réfléchir sur cette question importante. Désolé d’avoir été un peu long mais c’est un sujet très prenant.

    Amicalement

  44. Norbert Van der Meulen

    Bonsoir Madame Najat Vallaud-Belkacem,vous écrivez:
    "Pour s’assurer de la valeur éducative de la sanction, celle-ci doit être suivie d’un effort de réinsertion en faveur de ceux qui ont été sanctionnés ce qui signifie notamment qu’il faut développer les alternatives aux poursuites et à l’enfermement des mineurs. Trois idées phares peuvent être soutenues ….",
    je dois dire que le titre et son contenu ,m’ont interpellés,mais j’ai pris tout de même le temps de lire l’intégralité de votre excellent article.Heureusement que vous rajouter qu’il faut s’assurer que la sanction peut avoir une valeur éducative si celle-ci est suivi d’un effort de réinsertion,sinon,je vous aurait prise pour une affreuse populiste!Evidemment ,une sanction ne peut avoir qu’une valeur si son contenu existe et si effectivement on met en place un système permettant soit aux primo-délinquants de se rendre utile et d’apprendre quelque chose en prison,soit aux multirécidivistes de faire de même et d’y adjoindre un système de suivi à l’intérieur d’un centre de détention.Les expériences que vous citer en Hollande sont effectivement très prometteuse,telles les YOTS.D’accord avec vous quand vous appeler à développer les TIG avec un suivi pluridisciplinaire,tout en gardant le sursis,qui selon moi a beaucoup plus de valeur éducative de prévention.Je ne suis pas favorable à la prison systématique,mais à un travail social efficace à l’extéreur des prisons.Bien sûr, je ne parle pas des cas les plus graves,qui nécessiterait eux aussi à un travail en détention très appronfondi.Il n’empêche que ces derniers cas seraient mieux dans leur vie et la lisibilté de leur peine si ont leur donnaient des lieux dignes et décents et des objectifs à atteidre lors de leur incarcération.
    Quand on parle de prison,on parle rarement de prise en charge des prisonniers,c’est un tort,ils méritent ,malgré leur peine,un début rapide de réhabilitation pour les rendre humains à la société.
    Quand à se demander si on ne pourrait pas tout simplement diminuer la délinquance en changeant de société,cela pourrait faire l’objet d’un autre débat,mais pourtant,je crois que des enfants qui ont l’essentiel dans leur enfance ne seront jamais des délinquants.Il me semble que des études plus poussées devraient être faites sur le devenir d’un enfant et quels sont les facteurs qui mènent à la délinquance,est-ce utopique,sans doute,mais ne retrouve-t-on pas dans nos prisons des jeunes en mal de repères et de règles.Je crois que ce problème doit faire réfléchir toute notre société,car souvent ,enfin il me semble que ces jeunes délinquants sont aussi quelque part victimes d’une société qui ne fonctione pas bien.je connais le Brésil et d’autres pays,le résultat est assez frappant par la ressemblance,ne faudrait-il pas doubler le budget de l’éducation nationale et encourager les jeunes dès le plus jeune âge à faire du sport?
    Salut et fraternité,
    Norbert Van der Meulen

  45. olivier

    Merci de bien vouloir laisser passer cet appel de simples salariés pour les retraites.
    ———–

    Appel aux organisations syndicales sur la “réforme” des retraites.

    Nous salariés du public et du privé, demandons que soit en préalable régularisées ces importantes questions, avant toute nouvelle réforme équitable des retraites.

    1/ Sur les recettes exonérées, visées par la Cour des Comptes :

    – La taxation immédiate des stock-options, qui, selon les termes du dernier rapport constituent "bien un revenu lié au travail, donc normalement taxable", qui ont ainsi entraîné une "perte de recette aux alentours de 3 milliards d’euros" ( année 2005).
    Ce rapport de la Cour des Comptes précise que : les 100 premiers bénéficiaires devaient toucher chacun une plus-value de plus de 500.000 euros et les 50 premiers de plus de 10 millions d’euros.

    2/ Sur les dettes de l"Etat :

    – Apurement de ses dettes, supérieures à 10 milliards d’euros, qu’il a cumulées à l’égard de la "Sécu" en ne compensant pas systématiquement les exonérations de charges (rapport Cour des Comptes).

    3/ Sur les recettes de privatisations :

    – Transfert des sommes non versées depuis 2002 vers le fond de réserve des retraites, comme la loi le prévoyait.

    A savoir que ce fond était abondé à hauteur de 30 milliards d’euros en 2002. Il aurait dù étre à hauteur de 300 milliards en 2007, or 3% seulement des recettes de privatisations effectuées depuis ont alimenté ce fond de réserve.

    4/ Sur les gains de la VAB, détournées des bénéfices du travail, vers les profits :

    – 8,4 points de valeur ajoutée depuis 25 ans (référence INSEE), représentant pour la seule année 2006, 134 milliards d’euro, au détriment des bénéfices du travail.

    Nous demandons avec force et en préalable également, pour des raisons de simple justice et d’égalité des citoyens devant la loi, de morale républicaine, que le régime spécial de retraite des parlementaires soit réformé, pour l’aligner sur les critères que ces derniers décident, votent et font appliquer aux autres régimes de retraites des citoyens.

    A savoir :

    1/ passage à 40 années de cotisations au lieu de 37,5 années pour les parlementaires.

    2/ abandon du scandaleux privilége de la double cotisation qui ne se justifie en aucun cas, permettant aux parlementaires de bénéficier d’une retraite à taux plein au bout de 22,5 années seulement de cotisations.

    Nous appellons pour toutes ces raisons, les organisations syndicales du public et du privé, à s’emparer avec force et résolution de ces questions, pour les faire valoir au nom des salariés.

    Merci de bien vouloir signer, divulguer et faites connaitre cet appel SVP.
    N’oubliez pas de valider votre signature dans le mail de confirmation qui vous sera adressé.

    Pour signer l’appel : http://www.ohfr-redir.com/1434

  46. adonis

    […] je rappelle, au passage, que Tony Blair est un grand ami de N.S…. En ce qui concerne la partie de votre commentaire concernant les mineurs, je partage également votre opinion sur le fait que la prison n’est pas la réponse adaptée, sauf pour des délits vraiment graves

  47. adonis

    Bonjour Madame Belkacem, excusez-moi pour ne avoir complèter mon 1er commentaire mais j’ai "buggé" cette nuit ^^…..Bref si le parti travailliste de Tony Blair as perdu les élections municipales, ça n’est certainement pas à cause de l’insécurité puisque le parti travailliste as fait passé des lois extrêmement durs, extrêmement réactionnaire en matière de sécurité…..tant et si bien que N.S s’inspire de ce que as fait Tony Blair en matière de sécurité […]

  48. Pascal Wilder

    Bonjour à tous

    @ Corinne

    Si l’on suit ton raisonnement les gens qui ont des condamnations son juste bon à travailler dans le privé, mais tu oubli que dans le privé pour exercer certains métiers dont le mien, conducteur de taxi, il faut avoir ce que l’on appelle un B2 vierge, sauf que nous nous acceptons les personne dont le B2 à été effacer car tout le monde dans sa vie peut faire des conneries, mais il faut savoir donner une seconde chance.

    @ Najat

    Sur la partie de ton commentaire sur les mineurs délinquants, je suis d’accord avec toi sur le fait que la prison n’est pas la réponse adaptée, même si pour certains il faut l’envisager comme solution ultime. Le problème des PJJ c’est que personnes y compris nous socialistes, ne leurs ont donné les moyens pour bien fonctionner, de plus, souvent elles deviennent des usines à gaz lorsque une idée traverse l’esprit d’un ministre et que celui ci décide de la mettre en place au pied levé sans savoir comment elle va être appliquée et avec qu’elle moyen, pour exemple le système de parrainage mis en place par Perben, ayant été sollicité pour être l’un de ces parrains lors de la première réunion à la DPJJ du Rhône, nos interlocuteurs n’avaient pas la moindre idée pour faire fonctionner le système et surtout étaient très débutatifs sur les résultats d’une telle mesure.

    En ce qui concerne les résultats des élections en Grande Bretagne, ce serait très réducteur de dire que le problème de la sécurité est le seul à avoir fait perdre le Labour, pour moi le fait que le Labour soit devenu un parti libéral a déçu beaucoup de ses électeurs qui ne se retrouve pas dans ses idées. Surtout que l’on me dise pas comme Valls que je suis un conservateur réactionnaire car je suis pour l’économie de marché, mais je suis aussi anti-capitaliste. Pour moi l’économie de marché ne doit pas être forcément libéral et capitaliste.
    Pour moi la définition de l’économie de marché peut être la suivante, acheter au juste prix des biens ou des prestations, c’est à dire faire du commerce équitable avec nos partenaires notamment africains ou asiatiques. L’économie de marché c’est revendre avec une marge raisonnable et ne pas spéculer comme le fait actuellement des entreprises comme Total qui crée avec quelques milliardaires une fausse pénurie engendrant une hausse artificiel des prix qui ne font qu’améliorer leurs profits et ceux de leurs actionnaires au détriment de population exsangue faute d’augmentation de leur pouvoir d’achat.Donc pour moi l’économie de marché doit être régulé par le gouvernement surtout si il est socialiste.

  49. Corinne Arquillière

    hum… tu soulèves un gros sujet… la fonction publique n’a jamais été ouverte à ceux ayant des inscriptions au casier… parles-tu uniquement des mineurs ou jeunes majeurs ou des plus âgés? peut-on envisager un prof ayant des antécédants de pédophilie? un tueur ou un violent dans la police? l’effacement des mentions au bout de 5 ans qui plus est reste dangereux à mon sens. sans oublier la suspicion au moindre "souci". la rédemption doit exister mais pas au prix de la mise en danger des autres…
    pour finir je te trouve très optimiste sur les études pour tous. je reste persuadée que ce n’est pas ouvert à tout le monde à cause des histoires d’inné et d’acquis blah blah blah, et un réinsertion par le travail manuel me semble importante aussi, ce qui suppose de redorer le blason de tous ces emplois, par une valorisation dans les esprits et une revalorisation des salaires.

  50. adonis

    Bonjour madame Belkacem, j’espère que vous allez bien….. Si le parti travailliste anglais as perdu ces municipales,….c’est qu’il représente un parti social-démocrate le plus libéral au monde….. certes ce n’est pas l’ultra-libéralisme de Margaret Tatcher, mais le parti travailliste de Tony Blair est largement plus libéral et plus à droite que l’UMP de N.S, tant et si bien que lorsque Tony Blair était en France, il y as quelques mois de ça, est allé à l’UMP, invité par son ami N.S […]

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