Najat Vallaud-Belkacem et Marisol Touraine visitent le planning familial de Cergy

Droits des femmes Publié le 12 juillet 2012

Capture d’écran 2012-07-27 à 15.27.11Le Parisien – C’est au planning familial du Val d’Oise, à Cergy, que Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la santé et Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes ont effectué, ce jeudi, une visite de terrain, sur les questions d’accès à la contraception et à l’IVG. Les deux ministres ont écouté, pendant près d’une heure, les salariés de l’association leur raconter les situations qu’elles vivent au quotidien.

Car, si «le droit fondamental», comme le dit Najat Vallaud-Belkacem, à l’IVG et à la contraception n’est pas remis en cause directement, dans les faits, de nombreux obstacles existent. «Nous avons soulevé la question financière», raconte l’une des quatre conseillères du centre de Cergy. En effet, alors que la première échographie, qui permet de dater le début de la grossesse, est censée être comprise dans le «pack IVG», «de plus en plus de professionnels leur demande de venir avec».

Ce qui oblige ces femmes, souvent mineures, à payer le prix de l’examen, parfois facturé jusqu’à 70€. A l’approche de l’été, de nombreux centres qui pratiquent l’IVG sont fermés faute de praticiens. Mais même le reste du temps, les délais d’attente sont longs, jusqu’à trois semaines dans le Val d’Oise. «Bien sûr on a des combines, on sait où envoyer les gens, explique Elisabeth Gazengel, conseillère à l’association, mais ce n’est pas normal.»
Le planning familial pointe également le problème du remboursement de la contraception et de l’accès au tiers payant. «La question financière est essentielle, insiste Marie-Pierre Martinet, secrétaire générale du planning familial. Par exemple, la plupart des pilules de troisième génération ne sont pas remboursées. Or, lors de l’attribution de l’autorisation de mise sur le marché, le remboursement n’est pas discuté.» Les conseillères connaissent souvent des situations de «rupture contraceptive», qui, parfois, mènent à l’IVG. «Face au médecin, la plupart des gens ne discutent pas la prescription, ne demandent pas si c’est remboursé ou pas. Résultat, les femmes vont l’acheter une fois, et laisser tomber faute d’argent.» Car en situation de précarité, elles sont nombreuses à délaisser leur santé.
Au planning familial, toutes les méthodes de contraception proposées sont remboursées. Mais se pose alors la question de l’accès au planning familial, notamment pour les mineurs. «Nous souhaitons travailler sur la question des territoires, car le premier accès à la contraception est toujours le plus compliqué», ajoute Marie-Pierre Martinet. La secrétaire générale du planning regrette que la maîtrise de la fécondité, que ce soit par la contraception ou l’avortement ne soit souvent abordé qu’en terme de santé «alors que c’est un facteur essentiel en matière d’égalité entre les femmes et les hommes».