Réformer le collège pour tenir la promesse républicaine de l’école

Presse À la une Éducation nationale Publié le 5 mai 2015

Parce qu’elle porte en elle un enjeu décisif pour l’avenir de notre jeunesse, la réforme du collège est l’occasion d’en finir avec une tradition bien française, celle qui veut qu’une réforme ardemment désirée soit systématiquement caricaturée et dénigrée par la coalition improbable de conservatismes et de postures, alliées aux approximations de commentateurs.

Chacun convient depuis longtemps que le collège est le maillon faible de notre système éducatif. La responsabilité est collective et n’incombe pas aux enseignants. Elle est celle des gouvernants qui, à force de perdre toute ambition de démocratisation de la réussite, ont laissé un collège à la dérive. Il réussit en effet la triste performance d’être à la fois inefficace sur la réussite scolaire et injuste vis-à-vis des élèves, décourageant l’effort et le mérite tant s’est aggravée la prévalence de l’origine sociale sur leurs destins. Au moment où le sentiment d’appartenance à la République constitue un enjeu décisif pour la cohésion sociale, un tel renoncement à la promesse républicaine d’égalité par l’éducation est insupportable.

C’est pourtant à cette abdication que nous invitent ceux qui prétendent « rééduquer la jeunesse » en cassant le collège unique, créé en 1975. Pour ma part, je veux faire réussir au collège l’étape de la démocratisation, afin qu’il soit pour chaque élève un tremplin pour la poursuite de ses études, la construction de son avenir personnel et professionnel et la préparation à l’exercice de la citoyenneté.

La réforme du collège, que j’ai arrêtée et qui sera effective à la rentrée 2016, offre une réponse pragmatique et globale. Adoptée très majoritairement par le Conseil supérieur de l’éducation qui rassemble les acteurs et partenaires de l’école, construite à partir des réalités de terrain, elle facilitera l’apprentissage des savoirs fondamentaux par les élèves grâce à de nouvelles pratiques pédagogiques et une autonomie accrue des équipes éducatives. Ainsi, dans ce collège unique mais plus uniforme, la capacité des élèves à travailler en équipe, à apprendre la conduite de projets, à prendre la parole seront améliorés afin de mieux apprendre pour mieux réussir, et répondre ainsi aux exigences contemporaines de formation. Plutôt que de se contenter de déléguer aux parents et à quelques officines le soin de faire réviser  et consolider les apprentissages, l’accompagnement individualisé et le travail en petits groupes seront renforcés. Pour répondre aux défis du monde actuel, la réforme prévoit en outre de développer l’apprentissage des langues, de s’ouvrir au numérique, de décloisonner les modes d’apprentissage grâce à des enseignements pratiques interdisciplinaires. Enfin, pour la première fois, la nouvelle organisation du collège qui sera mise en œuvre à la rentrée 2016 s’appuiera concomitamment sur une refonte complète des programmes et des modalités d’évaluation qui encouragent l’effort et la réussite.

Ces orientations marquent une priorité claire aux savoirs fondamentaux, appuyée par des stratégies ambitieuses pour le français et les mathématiques. Elles participent d’une impulsion forte pour transmettre les valeurs républicaines avec le nouvel enseignement moral et civique dès la rentrée prochaine, garantir la maîtrise de la langue afin d’accéder à une citoyenneté éclairée, mieux enseigner notre récit national, nos dates et rites républicains, dans un collège au rythme et au climat apaisés, respectueux de la place des élèves et de l’autorité des maîtres. Souvent réclamées depuis longtemps, elles ont été approuvées par de nombreux responsables politiques de gauche comme de droite.

L’opportunité est belle d’en finir avec le relativisme et la défiance qui accompagnent tout changement, comme si notre société était devenue incapable de puiser en son sein les ressources de son redressement. Dès lors que les objectifs sont partagés, que les moyens sont ambitieux avec la création de 4000 postes, et construits à partir des besoins des équipes éducatives, pourquoi ne pas s’engager et débattre des meilleurs voies pour réussir ensemble, comme nous y invite l’esprit du 11 janvier ? « Quand on est dans l’action, il n’y a pas d’immense déception », écrivait François Mitterrand. Ce sursaut, cet espoir, existent sur le terrain et il ne se passe pas de jour sans que j’en reçoive le témoignage.

Mais, parallèlement, souvent faute d’avoir simplement fait l’effort de lire la réforme, le ballet des Cassandre, éditorialistes, intellectuels, responsables politiques ou même ambassadeurs, a entamé son entreprise de caricature ou de désinformation. Voilà que l’on chante à nouveau l’air du déclin, voire de la mort, de la civilisation !

En République, l’égalité n’est pas l’ennemie de l’excellence, elle est la condition pour que chacun puisse y accéder. Mon ambition, c’est que la réforme du collège permette à tous les élèves de progresser, y compris les meilleurs en élevant le niveau d’ensemble, en mettant fin aux dysfonctionnements de notre système éducatif, le plus marqué de l’OCDE par le poids du déterminisme social. D’aucuns, à droite, n’hésitent pourtant pas à dénoncer un «nivellement par le bas », qui serait l’objectif inavoué de la réforme afin de sacrifier l’élite sur l’autel d’un égalitarisme dévoyant le mérite individuel… Comme si les problèmes de notre système éducatif n’étaient d’abord le produit de la politique de suppression de 80 000 postes de l’ancienne majorité. A cette droite prompte à marteler l’importance des savoirs fondamentaux et à célébrer la réussite individuelle, rappelons trois chiffres issus des enquêtes internationales PISA : en Français, les élèves qui ne maitrisent pas la compréhension en lecture sont passés de 15 à 19% entre 2000 et 2012 ; en mathématiques, depuis 2003, nous sommes passés de 17 à 22% d’élèves en difficultés, de 15 à 21 % en histoire géographie depuis 2006. Une faillite éducative d’autant plus grave, que dans les mêmes périodes, la moyenne des élèves de l’OCDE progressait. Alors oui, à une politique qui tirait les élèves vers le bas, je veux que succède avec la réforme du collège la promotion d’une méritocratie républicaine qui refuse la relégation des moins bons, pour donner à tous les élèves les mêmes perspectives de réussite, selon leur travail et leur mérite. Au collège à deux vitesses actuel, qui protège certains enfants à coups d’options et de filières privilégiées et abandonne l’immense majorité restante, je veux substituer un collège de la démocratisation de la réussite et de l’excellence, pour faire prévaloir l’élitisme républicain sur l’élitisme dynastique.

C’est le sens du renforcement majeur que prévoit la réforme pour les langues vivantes, alors que déplorer la faiblesse du niveau des petits Français en langues étrangères est devenu un lieu commun. Pour y répondre, la réforme généralise l’apprentissage par tous les élèves d’une première langue dès le CP et d’une seconde dès la 5ème au lieu de la 4ème actuellement. Le nombre d’heures hebdomadaires de seconde langue vivante augmente ainsi de 25%. S’agissant de l’allemand, la continuité de l’apprentissage débuté au primaire sera assurée et les élèves concernés pourront même débuter l’anglais en 6ème. Ainsi, au lieu d’avoir aujourd’hui 16% d’élèves qui apprennent deux langues dès la 6ème dans des classes à part bénéficiant de 144 heures d’enseignement en plus, ce sont 100% des élèves qui seront concernés dès la 5ème ! Et on voudrait nous faire croire, parfois avec les meilleures intentions, que ce serait un recul pour l’allemand ? Alors même que nous avons justement prévu d’augmenter massivement les recrutements de postes de professeurs d’allemand – 514 en 2015 contre 340 en 2012 – pour accompagner cette nouvelle ambition qui répond enfin à la baisse d’attractivité de l’allemand auprès des élèves ? Il y a là un contresens complet, qui masque une fois encore non l’attachement au développement de l’allemand, qui est un engagement du gouvernement, mais la préservation de filières qui permettent de trier les élèves. Je le dis donc à mes amis allemands : si des dispositifs bilatéraux comme les sections européennes sont remplacés par un renforcement des moyens d’apprentissage et de promotion de l’allemand auprès de tous les élèves, les objectifs que nous partageons pour l’amitié et la coopération culturelle et économique entre nos pays seront mieux remplis.

La même tentative de mystification est à l’œuvre s’agissant du latin, symbole d’une excellence prétendument honnie par la gauche, alors que toute son histoire témoigne d’un combat permanent pour la culture « élitaire pour tous » d’Antoine Vitez. L’exemple est édifiant : alors qu’il est aujourd’hui une option réservée à une minorité (20%) qui le choisit en plus des heures de cours communes et l’abandonne pour les trois quarts en fin de collège (5% poursuivent au lycée), la réforme permet de rendre accessible le latin, sa culture et sa civilisation à tous les élèves au sein de la scolarité obligatoire grâce à un enseignement pratique interdisciplinaire dédié dès la 5ème. Loin d’un abandon, c’est au contraire la marque d’une ambition républicaine de démocratisation du latin, parce que je considère que cette richesse formidable, culturelle et linguistique, ne doit pas être réservée à quelques uns mais proposée à tous. Le latin, comme le grec, sont au fondement de notre civilisation : c’est en Grèce qu’est née la démocratie, en même temps que naissait la philosophie et le théâtre. C’est à Rome que sont nées la République et ses premières institutions. Au moment où nous créons un parcours citoyen, ce nouvel enseignement sera au service de la transmission des valeurs humanistes dont le latin et le grec sont porteurs. Ainsi, au lieu d’une option parfois dévoyée pour organiser l’entre soi culturel et social, la réforme du collège permettra que, demain, davantage d’élèves se familiarisent avec les langues et cultures de l’Antiquité, pour leur donner l’idée ou l’envie de débuter l’apprentissage de la langue latine ou grecque. Pour les élèves qui le souhaitent, la possibilité de bénéficier d’un enseignement complémentaire de latin d’une heure en 5ème et de deux heures en 4ème et 3ème est préservée. Les sceptiques constateront que cette volonté claire de développement du latin et du grec au sein d’un collège qui met l’égalité au cœur de son ambition est confirmée par l’augmentation depuis 2012 du nombre de postes ouverts au concours de recrutement des professeurs.

Enfin, comble de la tartufferie, les nouveaux programmes, qui ne sont à ce jour que des projets, sont accusés de tous les maux avant même d’être arrêtés : trop allégés, trop jargonnant, et même, en histoire, suspectés de « saper les racines chrétiennes de la France » dans une polémique aussi scandaleuse que nauséabonde. La réalité est toute autre. En phase de consultation jusqu’au 12 juin prochain, ces projets ont été élaborés sous la responsabilité du Conseil supérieur des programmes, instance ouverte à la représentation nationale et sociale représentant la diversité de la société française, dont six parlementaires de différentes sensibilités politiques. J’ai déjà indiqué que je ferai évoluer les projets actuels pour veiller à leur clarté et à leur lisibilité, en assumant ma volonté de répondre à la complexité et à la lourdeur des programmes actuels. En histoire, les nouveaux programmes rétabliront une logique chronologique et renforceront l’enseignement laïque des faits religieux, conformément aux orientations annoncées depuis plusieurs mois. Ainsi, l’enseignement du judaïsme et des débuts du christianisme (en 6ème), de l’islam et de la chrétienté médiévale (en 5ème), de la société des Lumières (en 4ème) seront assurés comme ils l’étaient jusqu’alors, ainsi que l’étude de l’esclavage, des génocides, de la colonisation et de la décolonisation. En aucun cas ces projets ne font prévaloir une religion sur une autre, pas plus qu’ils ne sont porteurs d’une inflexion vers je ne sais quelle repentance historique qui est l’imposture véhiculée par une extrême droite n’assumant pas notre histoire commune avec ses gloires et ses pages sombres. La récente commémoration du centenaire du génocide arménien l’a démontré une fois encore : aucune génération ne peut se construire un avenir sur les mensonges du passé. Alors, sur un enjeu aussi décisif que la transmission de notre histoire commune et du récit national, ma seule exigence, en respectant la responsabilité scientifique des historiens, sera de rechercher le consensus le plus large.

La réalité peu enviable de notre collège, qui est un bien commun pour tous les Français, invite au même sens des responsabilités. Les miennes sont claires : écouter, fédérer, décider pour répondre aux besoins des élèves. Alors, à ceux qui préfèrent la caricature et l’affrontement à la recherche de solutions, je veux rappeler la sagesse de Sun Tzu, pour qui « La guerre est semblable au feu, lorsqu’elle se prolonge elle met en péril ceux qui l’ont provoquée. » Quand les thuriféraires du statu quo acceptent un collège qui produit aujourd’hui 140 000 décrocheurs chaque année, il faut refuser le mythe d’un âge d’or éducatif qui n’a jamais existé. Refuser l’immobilisme ou le fatalisme qui conduisent à l’échec de toute réforme d’envergure, même celles que chacun considère comme indispensable, telle doit être aujourd’hui notre exigence commune pour sortir notre pays et nos concitoyens de cette culture de la défiance qui abîme l’école et la République.

Alors, finissons-en avec les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat. La réforme du collège sera mise en œuvre à la rentrée 2016, dans le respect de tous les acteurs de l’école et d’abord en soutenant des enseignants qui affrontent souvent trop seuls tous les enjeux que la société cristallise sur l’école. Faisons de sa réussite l’opportunité d’amplifier le mouvement engagé par la loi de refondation de l’école, dans un acte de confiance dans notre jeunesse et d’optimisme sur l’avenir de notre pays. Donnons-nous enfin les moyens de sortir de la déploration permanente pour rendre à tous les élèves le goût de la réussite, du bonheur d’apprendre, de l’effort récompensé par des chances de réussite égales. Assumons de porter l’ambition de Condorcet d’« établir entre les citoyens une égalité de fait, et rendre réelle l’égalité politique reconnue par la loi. Tel doit être le premier but de l’instruction nationale ; et, sous ce point de vue, elle est, pour la puissance publique, un devoir de justice. »

Dans un pays amoureux de l’égalité mais miné par les inégalités, les replis identitaires, la concurrence entre les individus, faire droit à cette exigence de justice dans l’éducation, quarante ans après la création du collège unique, c’est non seulement l’engagement d’une gauche progressiste, mais surtout l’honneur d’un projet pleinement républicain.

Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur, et de la Recherche.

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178 commentaires sur Réformer le collège pour tenir la promesse républicaine de l’école

  1. Siegfried Lenz, die Deutschstunde

    Avez-vous lu la lettre de M. Morvan? Ce recteur avait l’intelligence de l’homme de terrain, en quelques années, il a fait plus pour les langues européennes que quiconque. Sans effet de manche, tout simplement en renforçant les langues défavorisées par des dispositifs bilingues et euro. Ce n’est pas sorcier, mais ça a marché. Du fond de sombres ministères sourdent de sombres réformes issues de cerveaux formatés dans les écoles d’administration. Ôtons ce qui fonctionne, pensent-ils. Peut-être gravirons-nous un jour les marches de la célébrité! C’est fait, mesdames et messieurs, applaudissez l’entrée fracassante des anti-héros! Lorsqu’on fait tomber l’échafaudage, la façade risque de ne plus être ravalée, et ne parlons pas des murs fissurés qui le resteront. Inutile d’inventer des chiffres, une soi-disant politique ambitieuse pour l’allemand dont vous n’avez rien à faire (et je suis poli!), un pseudo-fonctionnaire chargé de la promotion de l’allemand! Laissez-moi rire, ou plutôt mdr, comme il faudra maintenant dire dans les écoles (lol!). Plus personne ne vous croit, et les parents aussi commencent à bien comprendre votre jeu. Il est encore temps de laisser tomber cette réforme.
    A propos d’exposition à la langue, je me permets de vous signaler que dans beaucoup de Länder allemands, on commence la langue vivante 1 ou même 2 avec 5 heures hebdomadaires, pour passer ensuite à 4 heures. Pensez-vous avec vos 2.5 heures hebdomadaires nous faire rattraper nos voisins d’outre-Rhin? Et ces chiffres-là ne sont pas des chiffres abstraits, eux!

  2. Magneron R.

    L’allemand disparaîtra si on supprime les classes bilangues car il sera mis en concurrence avec l’Espagnol en 5e. Les enseignants ne seront plus en mesure de faire des cours d’initiations aux élèves et de passer informer les parents pendant leur temps libre puisque les diminutions de leurs heures de cours consécutives à la suppression de l’allemand bilangue les obligeront à enseigner sur trois établissements. La mort programmée de l’allemand est annoncée.
    Il semble évident que la création de quelques postes pour enseigner l’allemand en primaire ne changera rien à cette tendance car, dans le contexte actuel, l’anglais est la LV1 incontournable. L’Allemand LV1 ne sera choisi que par des familles ayant les moyens de faire apprendre l’anglais à leur enfant par d’autres moyens et nous arriverons à ce que vous voulez éviter: l’allemand deviendra une langue élitiste qui disparaîtra petit à petit de presque tous les collèges français. Les classes bilangues ont contribué à la démocratisation de l’apprentissage de l’allemand et ont permis à des élèves motivés, curieux et intéressés provenant de tous les milieux sociaux de réussir.

  3. Also, los !

    Ce discours pontifiant est à vomir. Il est surtout insultant pour nos collègues d’allemand qui se démènent depuis des années pour sauver leur matière. C’est surtout à eux que je pense en ces temps difficiles.

  4. Philou

    Et allez, c’est reparti pour un tour de comm’!! Alors, on vous répond …

    “Pour les élèves qui débuteront une autre langue que l’anglais au CP (dont l’allemand), ils auront la garantie de pouvoir apprendre l’anglais dès la 6ème (ce qui n’était jusqu’alors qu’une possibilité)”

    Mais pourquoi un tel traitement? C’est de l’élitisme pour ceux qui prendraient autre chose que l’anglais au primaire. Pô bien l’élitisme! Bouh!!!

    “L’idéal serait un jour d’avoir un bilinguisme pour tous dès la sixième.” Je ne vous le fais pas dire, alors faites-le ou alors avouez-vous à demi-mots que c’est l’argument budgétaire qui vous en empêche et cessez alors l’hypocrisie à laquelle vous nous habituez depuis 6 semaines que nous vous répondons!

    “Mais nous faisons déjà une grande partie du chemin” euh nous n’avons pas la même conception du chemin, en tout cas pour les germanistes c’est 5 pas en arrière, 2 pas en allemand, soit …. 5 – 2 = 3 pas en arrière regardez un peu les chiffres réels, pas ceux que vos conseillers incompétents ont déniché … ou alors les ont-ils manipulés mais là c’est encore pire!!

    “JDD : La langue allemande ne risque-t-elle pas malgré tout de décliner?
    Najat Vallaud-Belkacem : Non car nous allons promouvoir l’allemand, je rappelle qu’à la rentrée prochaine, nous ouvrons 515 postes dans cette discipline.” Je vous rappelle que les postes déjà proposés ne sont pas tous pourvus. Quid des départs à la retraite? Quid de tous les professeurs qui vont perdre la moitié de leur service? Trouverez-vous encore des personnes qui souhaitent devenir professeur d’allemand vu le mépris que vous affichez à leur encontre depuis des semaines! Y’a-t-il des suicidaires prêts à s’écrier “morituri te salutant”? Permettez-moi d’en douter!!!

    “Surtout, je suis en train de reprendre en main le pilotage national des langues vivantes sur tout le territoire afin de garantir une vraie diversité de l’offre grâce à une répartition adaptée des postes d’enseignants.” Comment se fera cette répartition? Allez-vous forcer certains PE à enseigner l’allemand, alors qu’ils ne sont pas formés et ont déjà du mal à dégager un peu de temps pour de l’anglais qu’ils ne savent pas enseigner, tout simplement parce que ce n’est pas leur métier. Si l’allemand n’est pas proposé partout, vous allez créer des inégalités territoriales et de l’élitisme. Ohhh, pô bien l’élitisme!!! Bouhhh!

    “S’agissant de l’allemand, parce que j’ai entendu les inquiétudes,” Vous n’entendez rien, vous restez sourde à nos arguements et comme on le dit, il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre!

    “je fixerai des objectifs très ambitieux aux recteurs : le nombre de locuteurs devra passer de 178.000 à 200.000 en 2016 pour la langue vivante 1 (qui commencera désormais en CP) et de 487.000 à 515.000 pour la langue vivante 2 (qui commencera désormais en 5e).” Ah, ça c’est bien les objectifs et c’est pratique surtout: faites ceci et démerdez-vous pour y arriver peu importe si vous n’avez pas les moyens pour cela. On est dans le foutage de gueule le plus total!!! Arrêtez de nous prendre pour des cons!

    “J’ai aussi décidé de nommer un délégué ministériel à la promotion de l’allemand qui sera chargé d’y veiller.” Laissez-moi deviner Jean-Marc Ayrault, pour son retournement de veste, avec un beau cabinet, un beau bureau et une belle paye alors que la promotion de l’allemand, c’est nous qui la faisons depuis des années, GRATUITEMENT, en faisant le tour des écoles SUR NOTRE TEMPS LIBRE, en PAYANT nos déplacements, je vais peut-être déduire cela de mes impôts, tiens … Vous savez aussi bien que nous qu’il n’aura aucun pouvoir réel, que les recteurs feront ce qu’ils veulent: un seul exemple, la rectrice de Toulouse qui avait parlé d’expérimentation pour la LV2 en 5ème … elle avait oublié de préciser qu’il s’agissait d’une expérimentation non évaluée qui serait ensuite étendue à l’ensemble du territoire!

  5. Pixi

    Madame,

    Vos propos ne me rassurent en rien et je ne vois absolument pas comment dans mon collège la réforme va apporter plus d’allemand avec la disparition du dispositif bilangue. Vous oubliez de mentionner que les élèves n’auront QUE 2h30 de cours par semaine de la 5ème à la 3ème ce qui est peu pour progresser en langue. La classe bilangue permet d’avoir 3 h de la 6ème à la 5ème, la réforme ne compensera pas cela et c’est très regrettable. Les élèves ne pourront, faute d’être suffisamment exposés à la langue, réaliser de réels progrès, c’est évident ! Ceux qui le pourront s’offriront des stages linguistiques pour compenser ce déficit, les autres ne pourront que constater que le compte n’y est pas. C’est cela l’équité ?

  6. Audrey Mangin

    Un délégué ministériel pour la promotion de l’allemand? Des consignes ambitieuses aux recteurs? Faire en sorte que le nombre de germanistes en primaire passe de 178000 à 200000? De 475000 à 515000 en collège? Mais comment Madame? Vous n’avez toujours pas réfléchi à la façon dont les enseignants devront atteindre ces objectifs!! Vous passez outre les realites du terrain et le choix des parents!
    Inscrire votre réforme dans la lignée de celle de Jules Ferry ou de Jean Zay me fait bien rire! Vous avez une sacrée opinion de vous – même Madame! Oui, votre réforme passera en force et vous serez, avec Messieurs Hollande et Valls, seuls responsables de ce désastre!

  7. blablablablabla....

    “En d’autres termes, nous élargissons la logique des classes bilangues à plus d’élèves, et améliorons l’apprentissage de la deuxième langue vivante pour tous. C’est une réelle avancée”, blablabla blaaaaablaaaaa…. Et vous osez dire ça???2h30 de cours pas semaine une avancée???!!!!! Nous n’avons vraiement pas mérité d’avoir une ministre aussi incompétente et aussi sourde, PARTEZ, DEMISSION!!!!DEHORS!!!!

  8. Philou

    Vous étiez au concours de la résistance et l’avez apprécié … alors oui, vive la résistance. Résistons à votre plan de réforme inique qui prévoit la suppression des classes bilangues et sections européennes. Renseignez-vous sur les bons chiffres (http://blogs.mediapart.fr/blog/pascale-fourier/090515/allemand-les-impenses-de-la-reforme-du-college). Vos conseillers, ne maîtrisaient pas le socle commun et se sont plantés dans leurs calculs. Une réforme du collège est nécessaire oui, mais elle peut se faire sans la suppression des bilangues et classes européennes. Pourquoi supprimer un dispositif qui fonctionne plutôt que l’étendre à tous (ce qui était préconisé par le rapport de décembre 2014!). Non, les bilangues ne sont pas des classes d’élite. Dans mon collège ZEP, elles sont ouvertes à tous, assurant une meilleure mixité sociale. Arrêtez de nous mépriser! Nous nous sentons insultés chaque fois que vous prenez la parole et ressassez invariablement les mêmes arguments erronés. Vous savez très bien que l’allemand au primaire ne prendra pas. Comment voulez-vous mettre en place une carte des langues sans avoir les personnels formés pour cela? Voulez-vous mettre un couteau sous la gorge qui ne choisiraient pas allemand pour leurs enfants? Si vous ne proposez pas l’allemand partout, n’est-ce pas inégalitaire? Alors réfléchissez un peu, reconnaissez que vous avez eu tort et avez agi avec trop d’empressement. Pour résoudre un problème, une équation, il faut avoir les bonnes données, vous ne les avez pas eues. Allez, vous avez droit à l’erreur, revoyez votre copie. En cours d’acquisition

  9. Simple proposition, juste comme ça, histoire de

    Allez, on arrête les cafés pédagogiques avec des parents triés sur le volet. On ne perd pas son temps à se justifier sans cesse face aux merdias consentants. Et on rencontre les enseignants en face à face, avec le projet de réforme sur la table, pour un débat loyal et informé. Là alors, on pourra parler de “promesse républicaine” …

  10. Zadig et pas Voltaire

    Partout sur ce site, des commentaires désapprobateurs. Après le Ministère et sa protection médiatique, le retour à la vie politique locale risque d’être assez difficile, Madame la Pseudo Ministre.

  11. citoyen

    Madame la Ministre,

    Avec le temps, et la réaction de plus en plus hostile du corps social toujours plus unanime contre vos projets, vos véritables mobiles et valeurs se font jour. Ceux que votre plan “com” voulait camoufler par une offensive brève ne laissant ni le temps ni la place au débat…
    Que sont-ils ?
    A l’évidence :
    – votre volonté de faire de notre jeunesse un groupe UNIFORME dans sa PENSEE et dans ses ASPIRATIONS
    – votre INCAPACITE totale à DIALOGUER et à entendre les contradictions
    – votre HAINE exacerbée des professeurs
    Aujourd’hui aux abois, vous vous autorisez toutes les armes, au mépris de la cohésion sociale. Vous accusez tous vos opposants d’être des forces hostiles au progrès.
    Mais vous ne trompez plus personne !
    On ne gouverne pas par la haine !
    La responsabilité de la situation délétère actuelle est la vôtre, seulement la vôtre !

  12. PUMUCKL

    Je suppose que vous avez lu M.Alain MORVAN
    Ancien recteur d’académie,
    Professeur émérite à l’Université de la Sorbonne Nouvelle

    Il vous le dit sans détours : ” si ces textes devaient être in fine validés en l’état, la qualité de notre enseignement scolaire risquerait d’être durablement obérée, et seuls pourront s’en réjouir l’enseignement privé et les officines qui, faisant leur miel de l’inquiétude des parents, font profession de vendre des cours particuliers aux élèves.”
    http://deutschpourtous.tumblr.com/post/118417841215/alain-morvan-ecrit-a-serge-barbet

  13. Closer et l'allemand

    Collège vranzais kaputt!
    J’arrête l’allemand, mais j’apprends le boche…
    Publié le 08 mai 2015 à 9:00 dans Politique Société
    Mots-clés : allemand, École, latin, Najat Vallaud-Belkacem, réforme du collège

    Parmi les aberrations de la réforme du collège portée par Najat Vallaud-Belkacem, on a relevé le mauvais coup, peut-être fatal, porté à l’enseignement de la langue de Goethe dans le premier cycle de l’enseignement secondaire. On s’en est ému jusque dans les sphères gouvernementales à Berlin, où des juristes pointilleux estiment que les mesures annoncées contreviennent à l’esprit du traité de l’Elysée de 1963. Cette charte de la réconciliation franco-allemande, signée par Charles de Gaulle et Konrad Adenauer, stipule en effet que « les deux Gouvernements reconnaissent l’importance essentielle que revêt pour la coopération franco-allemande la connaissance dans chacun des deux pays de la langue de l’autre. Ils s’efforceront, à cette fin, de prendre des mesures concrètes en vue d’accroître le nombre des élèves allemands apprenant la langue française et celui des élèves français apprenant la langue allemande ». Longtemps, la lettre, sinon l’esprit, de ce chapitre du traité semblait avoir été respectée : la démocratisation de l’accès à l’enseignement secondaire dans les deux pays avait, en chiffres absolus, fait croître régulièrement le nombre des élèves apprenant l’allemand en France et le français en Allemagne.
    Ce tour de passe-passe statistique masquait le fait que la proportion des apprentis germanophones et francophones était en constante régression : l’obligation de l’apprentissage d’une seconde langue vivante était progressivement réduite en Allemagne, notamment dans la filière professionnelle des Realschule1, et l’espagnol s’impose en France comme seconde langue archidominante. Les enfants et adolescents étant principalement mus par la loi du moindre effort et du plaisir maximum, ils consentent à apprendre l’anglais, ou plutôt le « globish » appauvri, qui vous ouvre l’espace de la consommation matérielle et culturelle mondialisée. Ils ne voient aucune raison de se soumettre à la discipline d’apprentissage pénible d’une langue exigeante, où il ne s’agit pas de « construire son savoir » avec des méthodes ludiques, mais de s’enfoncer dans le crâne des règles de grammaire et de construction du discours notablement différentes de celles de sa langue maternelle. Et puis, pour aller s’éclater en boîte à Berlin le temps d’un week-end Easyjet, le « globish » est largement suffisant pour commander ses bières et amorcer un plan drague…
    À treize ou quatorze ans, lorsqu’il s’agit de cocher la case « langue II » sur la fiche de vœux pour le passage en 4ème, l’ado concerné a affuté ses arguments pour persuader ses géniteurs de l’inscrire en espagnol : l’apprentissage de la langue de Cervantès lui ouvrira les portes du vaste monde, de Madrid à Buenos-Aires en passant par Mexico et Caracas… La ruse pour justifier la paresse est soutenue par la capacité de ces mêmes ados à tanner leurs parents jusqu’à ce qu’ils craquent, y compris sous la pression du chantage : « Si tu m’inscris en allemand, je n’en ficherai pas une rame, d’ailleurs, au brevet, la deuxième langue, c’est qu’une option… ».
    Najat Vallaud-Belkacem vient de priver les parents adeptes de la résistance à la nonchalance juvénile du dernier argument qui leur restait pour contraindre leur progéniture à se colleter avec les subtilités de la déclinaison de l’adjectif germanique. Elle a mis fin d’un trait de plume à l’existence des classes bilangues en 6ème, ou l’on apprend simultanément l’anglais et l’allemand. Trop élitiste ! Manière détournée d’échapper au « collège unique », où tout le monde fait tout, c’est à dire rien. C’est vrai : pour apprendre l’allemand avec un minimum de succès, il convient d’être à l’aise avec sa propre langue, dans le vocabulaire comme dans la compréhension de sa grammaire, ce qui exclut pas mal de monde. Les classes bilangues, pourtant, n’étaient pas seulement un refuge pour gosses de bobos, mais permettaient aussi à une minorité d’enfants issus des milieux dits défavorisés, les plus doués, d’échapper au déterminisme social. S’il s’agit de donner des perspectives d’emploi à ces jeunes, c’est bien l’allemand qu’il faut leur enseigner pour leur permettre d’aller outre-Rhin combler le déficit démographique d’une puissance industrielle vieillissante ! C’est ce qu’ont déjà compris un grand nombre de ressortissants de pays du Moyen-Orient, Palestiniens, Syriens, Irakiens fuyant la guerre, et se construisant une existence acceptable, et parfois confortable, à Hambourg, Munich ou Stuttgart…
    Quant aux jeunes bourgeois de l’Hexagone, s’ils avaient un minimum de jugeote, et même s’ils voulaient exercer astucieusement leur droit à la paresse, ils devraient comprendre que dans un contexte de concurrence effrénée pour l’accès aux bonnes places, la maitrise de l’allemand leur donnerait un avantage certain sur leurs concurrents balbutiant bêtement l’espagnol. Un simple coup d’œil sur la structure des échanges, l’intégration des économies à l’échelle européenne, le marché de l’emploi des cadres suffira à les persuader…
    On trouvera également quelques bénéfices secondaires à pouvoir accéder, dans la langue originale à quelques auteurs pas totalement inintéressants : qui, sinon les profs d’allemands, espèce en voie d’extinction pourra faire apprécier le Faust de Goethe, ou L’Allemagne, un conte d’hiver de Heinrich Heine ? Mais cela est peut-être trop demander à Mme Vallaud-Belkacem.
    Cette dame, par ailleurs, dispose d’un don exceptionnel pour se payer notre cafetière (« Unsere Kaffeekanne zu bezahlen ») : pour calmer l’ire des Germains, elle a précisé que l’on allait pouvoir être initié à l’allemand dès le CP, dans le cadre d’une « carte des langues » sur le territoire, où, en fonction des besoins et des demandes, d’autres langues que l’anglais pourraient être enseignées en primaire. J’entends déjà les hurlements des parents dont les mioches pourraient être privés d’anglais précoce ! Résultat prévisible : l’allemand au CP, ce sera pour les Alsacos !
    Ajoutons, pour conclure, que point n’est besoin d’aimer les Allemands pour apprendre leur langue. On peut arrêter l’allemand et se mettre au boche.
    *Photo : Pixabay.
    En Allemagne, on a abandonné les tentatives de « Gesamtschule » (collège unique) pour rétablir un système dual général (Gymnasium) ou professionel (Realschule). On pourra comparer les résultats français et allemands en regardant le taux respectif du chômage des jeunes… ↩

  14. Et qu'en pense Jack ?

    “Je serais ministre, je prendrais ma plume et réécrirais la réforme du collège”. Voilà ce qu’en pense Jack Lang. Et celui-là aussi tombe dans “les approximations, les polémiques médiocres, les postures qui interdisent le débat ?”

  15. Werther

    Assurément, un tel entêtement sent la panique, la fuite en avant. Retirez cette réforme, que tous désapprouvent, songez à la suite de votre carrière.

  16. Voltaire

    Quand accepterez-vous un débat authentique avec des interlocuteurs informés, qualifiés et qui sauront sans difficulté exposer à tous les conséquences exactes de votre réforme ? Pourquoi fuyez-vous la contradiction ? De quoi avez-vous peur ?

  17. de Nicola

    Madame
    Sous le mot “republique”, je mets haut et fort les valeurs culturelles et historiques de ma France.
    Les autres cultures, toujours à la marge, ne doivent pas être enseignées à l’école. Ceux qui veulent les acquérir, ne me gênent en rien. Mais les rendre obligatoires, me font juste penser à une sorte d’inquisition ou bien aux turpitudes du gouvernement de vichy.
    Vous oubliez Madame que nos grands pères et pères se sont battus pour leurs idées, que nos grand mères et mères se sont battues pour le droit de vote. Tous enfin sont arrivés à la séparation de l’église et de l’état.
    C’est loin d’être le cas dans votre communauté musulmane. Alors, le jour où cette communauté aura fait autant que nous, peut être pourrez vous essayer d’imposer vos idées. Tout ce que vous faites, en ce moment, c’est cristalliser un communautarisme qui ne va pas tarder à exploser. Les français en ont assez. Ils veulent garder leurs cultures, leurs traditions et leur histoire, quitte à se battre,
    s’ il le faut, pour les défendre.

  18. Une Enseignante

    Bonjour,

    J’ai envoyé un commentaire pour publication hier, mais je ne le vois pas apparaître.
    Il était, certes, critique, mais j’ose espérer qu’il s’agit d’un délai de traitement.

    En attendant, deux questions :

    1° Pour quelle raison les collèges privés sous contrat ne seront-ils pas tenus d’appliquer cette réforme à la lettre ?

    2° Pour quelle raison, si vous défendez l’enseignement des langues, n’avez-vous pas choisi de généraliser les classes bilangues à toutes les classes de 6ème de tous les collèges, au lieu de les supprimer pour réintroduire une seconde langue uniquement en 5ème ?
    Lorsqu’un dispositif fonctionne, on le généralise, on ne le supprime pas, non ?

    Merci d’avoir la bonté de répondre à ces deux questions que nous sommes de plus en plus nombreux à nous poser, donc à vous poser.

  19. Blanche

    Je ne peux résister à vous citer un extrait de la lettre de Monsieur Alain MORVAN, Ancien recteur d’académie, Professeur émérite à l’Université de la Sorbonne

    “Que vous dirai-je des dispositions préconisées pour les langues vivantes ? Il se trouve (vous le savez peut-être) que je suis un peu linguiste. Tout angliciste que je suis (et peut-être parce que je suis angliciste), j’ai eu l’occasion de mesurer les périls que charrie avec elle la « globalisation » linguistique. Je les cite : uniformisation de la pensée, des références culturelles (quand la culture est présente, ce qui n’est guère le cas avec le globish d’aéroport) ; affront inutile aux humanités, aussi et à cette universalité propre aux Lumières, qui vivait de cosmopolitisme partagé et non d’alignement réducteur sur un plus petit commun dénominateur ; non-sens économique, enfin, quand on sait par exemple l’importance des échanges franco-allemands. Mais plutôt que de verser dans la déploration, je tiens à rappeler que ma réflexion de linguiste, adossée à une vision géopolitique, m’a conduit, comme recteur, à élaborer une politique des langues forte, volontariste, et que deux ministres aussi différents que MM. Jack Lang et Luc Ferry ont approuvée, encouragée et même défendue – souvent à l’encontre des élus de leurs partis respectifs qui, par faiblesse, auraient préféré que je privilégie la voie du renoncement et du tout anglais LV1/espagnol LV2.

    Premier axe d’une bonne politique linguistique, la défense de langues minoritaires en nombre dans notre système scolaire actuel, mais essentielles à l’échelle de la planète, de l’Europe, ou de la culture : allemand, italien, portugais. Les chefs d’établissement de Clermont-ferrand, d’Amiens puis de Lyon savaient qu’à mes yeux, c’est la demande qui doit précéder l’offre et l’entraîner avec elle. Les résultats ont été quasi prodigieux. L’allemand, toujours menacé, se sentait soutenu. Les germanistes aussi, ce qui les changeait des situations ordinaires où l’anglais et l’espagnol progressent même lorsque nous dormons. Surtout lorsque nous dormons. Je suis donc navré de voir l’allemand désormais menacé. Les projets en cours proposent des classes bilangues avec allemand dès lors que cette langue aura été enseignée en primaire. Mais les documents reçus de vous reconnaissent que seuls 6% d’élèves du premier degré choisissent cette langue, faute d’une offre et de moyens suffisants. Puis-je rappeler que dans l’académie de Lyon, le nombre d’élèves en bilangues anglais-allemand est passé entre la rentrée 2004 et la rentrée 2005 de 1441 à 2814, soit une croissance de 1373 élèves? Ce n’est pas pour rien qu’à la rentrée 2005, toujours dans le ressort de l’académie de Lyon, la pratique de l’allemand en 6ème atteignait son plus haut niveau depuis plus de 10 ans. C’est cet élan que la « rénovation » des bilangues va remettre en cause. Il m’est douloureux de constater que l’affaiblissement des trois langues précitées (allemand, italien, portugais) reçoive un encouragement officiel. Et qu’advient-il du traité de l’Élysée ? Sans doute Charles de Gaulle et Konrad Adenauer manquaient-ils de prescience politique… Que tous les efforts déployés il y a peu encore par quelques recteurs déterminés soient ainsi compromis ne serait pas à l’honneur de notre pays. Je suis sûr que Mme Vallaud-Belkacem le comprendra.

    Deuxième axe d’une politique linguistique ambitieuse : les sections européennes. Et là – pardonnez la vigueur du trait – les bras m’en tombent. Que des responsables pédagogiques osent écrire, en 2012, dans leur français approximatif, que ces fleurons de notre enseignement, ces pépinières d’excellence « n’ont plus vocation d’[sic] être », conduit les esprits libres à se demander si ce n’est pas là, au fond, que se situerait la véritable intention idéologique, la véritable manipulation politicienne. Ces classes ont amplement démontré leur efficacité. Témoin l’enthousiasme avec lequel parents et établissements les ont plébiscitées. Si je puis une fois encore mettre en avant mon action de recteur – mais j’étais un homme de terrain, non un pédagogue en chambre ou un gourou fréquentant davantage les plateaux de télévision que les vraies classes avec de vrais élèves –, je me permets de porter à votre connaissance que, tous niveaux confondus, de la rentrée 2004 à la rentrée 2005, le nombre de sections européennes de l’académie de Lyon est passé de 177 à 208. Sur ces 208 sections, 121 se situaient en collège. Et ce dispositif n’a pas été étranger, tant s’en faut, à la reprise de l’allemand, de l’italien, du portugais. Les professeurs de ces trois langues ont sûrement gardé le souvenir des années 2002-2007. Au nom de quelle efficacité faudrait-il donc supprimer ce qui a fait ses preuves ?”

  20. Hannah Arendt

    Vous nous méprisez, nous insultez, faites fi de nos remarques bien fondées… la presse reprend maintenant vos calculs qui sont hélas faux.

    Vous êtes non seulement incompétente pour diriger l’EN et donc l’avenir de l’école, mais vous démontrez à tous que vous êtes aussi nulle en calcul.

    J’en viens à me gausser devant tant d’incapacité car cela devient vraiment LAMENTABLE de vous laisser si longtemps à ce poste. Il est vrai que Flamby n’avait plus personne sous la main…

    http://www.marianne.net/agora-college-vallaud-belkacem-se-prend-les-pieds-les-chiffres-allemand-100233345.html

  21. MANGIN Audrey

    Et pour faire oublier la réforme, on parle du numérique et on promet plein de tablettes aux collégiens… pathétique!

  22. Clemens Brentano

    “Cette réforme du collège s’inscrit dans un processus de déconstruction de l’école républicaine et signe sa mise à mort avec le développement du pédagogisme (…) C’est le règne de la confusion et de l’inculture qui s’affirme comme tel au plus haut sommet de l’État.”

    Jean-Pierre Le Goff est sociologue, mais vous ne manquerez pas, Madame, de l’insulter de « pseudo-intellectuel » comme vous l’avez déjà fait pour d’autres !

    http://www.marianne.net/jean-pierre-goff-cette-reforme-du-college-signe-mise-mort-ecole-republicaine-100233254.html

  23. Madame de Staël

    Madame la Ministre,
    en France, la filière d’excellence, c’est de passer un bac S. Ma collégienne de fille, hélas, n’est pas doué en maths. Par contre, elle a d’excellents résultats en latin et en langues vivantes, dans une classe euro allemand d’ailleurs. Je bénis le ciel pour cette possibilité qu’elle a eu de choisir et de s’épanouir dans les matières qu’elle aime.
    Pour les plus jeunes, ce sera différent, bien sûr. Pourquoi enlever toutes les options au collège sous prétexte d’élitisme, alors que les élèves choisiront de toute façon des filières plus ou moins prestigieuses au lycée et après le bac ? N’est-ce pas contraire à votre sacro-saint principe d’égalité ?
    Avec tout le respect que je vous dois

  24. Bewegung

    S’il y en a bien qui ne sont pas “immobiles” dans l’Education Nationale, ce sont bien les professeurs d’allemand !
    Toujours en mouvement, toujours en action, toujours dans le vent …
    Après être intervenu dans les CM2 pour faire la promotion de la langue qu’il enseigne (une douzaine d’écoles en ce qui me concerne), le professeur d’allemand doit se montrer performant car, au moindre faux pas, à la moindre faiblesse, la section d’allemand qu’il porte (la plupart du temps seul) à bout de bras s’effondre. Il organise un échange scolaire, prépare ses élèves à la certification, participe à l’épreuve d’histoire des arts, organise diverses manifestations à l’occasion de la journée de l’amitié franco-allemand le 22 janvier (à la demande du Rectorat, donc du Ministère !), il encourage et aide ses élèves à partir passer plusieurs mois en Allemagne (échanges Sauzay et Voltaire), il se forme aux nouveaux programmes, au travail par compétences et à l’utilisation des TICE.. Seul enseignant de sa matière dans de nombreux collèges, il enseigne sur 4 niveaux.
    Peu de matières peuvent se prévaloir d’avoir des enseignants aussi peu “immobiles” !

  25. Tint

    Mais pour tenir la promesse républicaine, il faudrait renforcer l’enseignement du français par exemple, avec des programmes exigeants, allouer plus d’heures pour permettre un vrai travail en petits groupes (non, 2,75h par classe, ça ne suffit pas.)
    Pour tenir la promesse républicaine, il faut donner à tous les élèves les moyens de progresser, en s’intéressant à ses besoins.
    Donner la même chose à tous, donner moins à tous, ce n’est pas donner à chacun les meilleures chances pour qu’il réussisse.
    Et c’est triste.

  26. H.Janniaux

    Mme La Ministre,
    Je reviens d’un échange, organisé depuis près d’un an à force d’échange de mails, de réflexions, de coups de fil réglant maints détails, et mis sur pied grâce au dévouement de mon collègue allemand et au mien: cessons de minimiser les efforts consentis. Si vous pensiez que vos personnels ne savent pas travailler en équipe, voilà sans doute un contre-exemple édifiant. Et combien de collègues d’allemand font de même, sans compter leurs efforts et leurs heures!
    C’est la perspective de voir mes élèves lycéens s’ouvrir au monde allemand, nouer des contacts heureux entre jeunes gens, et revenir avec une idée objective et personnelle des réalités concernant notre grand voisin qui me motive. Et j’ai été grandement récompensée par la joie lue dans leurs yeux et exprimée par eux et leurs parents au retour.
    Détrompez-vous sur leur origine sociale: elle est variée à plus d’un titre, et c’est une fierté pour moi à tous égards.
    Ces élèves ont choisi l’allemand au collège en dépit de votre analyse sur les classes “élitistes”… Pour la bilangue, pas de sélection, pas de tri, c’est (c’était) une section ouverte à tous, et même plus particulièrement conseillés à certains élèves en difficulté comme les dyslexiques.
    Par ailleurs, 7 ans passés en collège m’ont permis de comparer les niveaux moyens d’élèves issus de bilangue et de LV2. L’évidence, expliquée aux CM2 lors de séances bénévoles d’information (aux 6 écoles de mon secteur) sur cette classe, saute aux yeux: “on en sait plus en 4 ans qu’en 2”. J’ai pu le vérifier en lycée, où les élèves bilangues et LV2 sont mélangés: les différences de niveau, globalement, sont patentes.
    A quand, Mme La Ministre, une véritable politique des langues?
    Notre voisin allemand consent de plus larges efforts à l’apprentissage de l’anglais: 6heures/semaine pour démarrer; quant aux LV2, elles bénéficient de 5h/semaine (avec des variations selon les Länder bien sûr, chacun ayant sa propre politique éducative). Bizarrement, les élèves allemand maîtrisent mieux le français que les élèves français l’allemand. Le comprenez-vous?
    La véritable ambition aurait été d’augmenter massivement le volume horaire dévolu à toutes les langues. Massivement. Et nos enfants auraient vraiment des compétences solides pour leur avenir, et une formation profonde à la diversité culturelle.
    Mme La Ministre, écoutez votre base, ne coupez pas les vivres là où ils sont nécessaires à la Nation.
    La base, ce sont vos enseignants, leurs associations: l’ADEAF a mis entre vos mains tout ce qu’il est possible d’imaginer pour vous faire réfléchir avec d’autres objectifs que les économies mal placées.
    Je ferai grève mardi 19, chose rare pour mon compte.
    Entendrez-vous les voix qui montent ou resterez-vous sourde?

  27. Henri

    Madame la Ministre, Gérard Eloi

    Je ne suis pas encore tout à fait de votre avis, laissons nous le temps de la discussion;
    Il est tout à fait acquis que la réforme est nécessaire; mais est il pour autant nécessaire de déconstruire ce qui commencait à fonctionner (classes bilangues)? Raison budgétaire ou égalitaire, je n’ai pas la légitimité pour en discuter mais pour ce qui est de la réalité du terrain j’en recueille tous les jours des témoignages de francais qui (bardé ou pas de diplomes) ne parviennent pas à se placer sur le marché des stages / des passerelles à l’emploi outre Rhin..
    Mes forces pour les séances de coaching et autre opération de reprise de CV en Allemands pour les enfants et jeunes Français (curieux, motivé ou pas) de venir trouver une opportunité en Allemagne ne suffiront plus: j’ai besoin d’un déclic sur l’apprentissage de l’allemand… loin des débats dépassés entre conservateurs / droite et gauche.. Merci de prendre en compte aussi cette perspective d’un représentant des FRancais de l’Etranger!

  28. B

    Demain, c’est la Fête de l’Europe, les drapeaux allemands seront en berne!

  29. O.P

    Je confirme ce que vient de dire Philou. Mon commentaire qui était une critique des propos méprisants de la Ministre à l’égard des pseudo-intellectuels a été supprimé au bout de quelques heures. Pourtant, il était très correct dans la forme et n’avait rien d’insultant.
    Je tiens à ce que cela se sache avant que ce commentaire ne soit censuré à son tour.

  30. Höhne

    Chère Lissa, Mme la minisitre,
    puisqu’on nous n’étoute pas ou alors une fois sur 10 je me sens obligée de redire que les professeurs d’allemand ne CHOISISSENT pas leurs élèves que ces classes bi-langues ne sont donc pas élitistes mais ouverts à tous les élèves. Nous sommes effectivement chaque année inquiets qu’il n’y aura peut-être pas assez d’élèves pour nous ouvrir des classes bi-langues et pour le LVII et d’ailleurs pour la LVII, très souvent, elle n’existe déjà plus depuis bien longtemps dans trop de collèges de France. Les élèves ne choisissent pas l’allemand quand ils ont également le choix de l’espagnol… C’est pour cela que l’on a instauré les classes b-langues. Pour sauver l’allemand.
    J’espère que j’étais claire et j’attends toujours ma réponse de la ministre comment cette réforme ne supprime donc pas l’allemand dans de trop nombreux collèges étant donné que cette langue y existe uniquement en classe bi-langues… J’attends!
    Mélanie HÖHNE

  31. Claire Vernisse

    La mission républicaine consisterait à supprimer des choix, à remplacer une égalité réelle -celle qui tient compte des différences- par un égalitarisme abject et profondément injuste? Une réforme juste ne peut supprimer classes bi-langues et euro. Cette réforme-là, nous n’en voulons pas…

  32. Sudholt Emmanuelle

    Alors comme ça, non contents d’être des conservateurs, des pseudo intellectuels, nous sommes aussi des « immobiles »….ça existe comme mot, cela ?
    Comme disait une collègue:
    « Monsieur le Président,
    inflexible, conservatrice voire réactionnaire et immobile que je suis, je ne pourrai plus me déplacer entre les établissements : la mobilité n’est pas dans ma nature.
    Merci de votre compréhension »
    Nous ne pourrons donc travailler sur 3 établissements…

  33. Philou

    Att__end_d__ez, j’ai du__du mal à é__crcrcr__ire …. je suis immobile! Cessez vos propos méprisants et dégradants! Vous savez très bien que l’allemand ne pourra être enseigné au primaire que dans de rares exceptions du fait du choix des parents pour l’anglais, incontournable de nos jours. Non les options n’étaient pas le moyen d’accéder à certains établissements et pas d’autres. J’enseigne en établissement REP et nous accueillons tous les élèves qui veulent faire allemand en bilangue! Dans un autre département, le Tarn, pour ne pas le nommer: les parents doivent inscrire leurs enfants dans le privé s’ils veulent leur faire apprendre l’allemand. Depuis 3 ans, les demandes de dérogations faites pour accéder aux EPLE publics sont systématiquement refusées: ce n’est pas un motif de dérogation valable balance l’Inspection Académique!!! Alors croyez-vous sincèrement que les recteurs auront à cœur de mettre en place votre réforme. Ils choisiront la voie de la facilité (comme vous d’ailleurs!). Aujourd’hui, j’ai honte, honte d’avoir voté Hollande, honte d’avoir porté au pouvoir un gouvernement et une ministre inconsciente des réalités du terrain. Il faudra vous le dire en quelle langue, l’allemand? puisque vous vous targuez d’être une germaniste … en même temps, c’est vrai qu’avec eins, zwei, drei et ich liebe dich, vous risquez d’avoir du mal à nous entendre si nous nous exprimons dans la langue de Goethe. Déjà qu’en français, vous ne voulez rien comprendre … Je m’arrête là, je suis écœuré par votre obstination … je vous rappelle qu’une réforme, pour être efficace, nécessité l’adhésion de celles et ceux qui doivent la porter sur le terrain. Ne comptez-pas sur moi!

    PS: merci à votre service com’ qui supprime sur facebook ainsi que sur ce site les commentaires qui vous déplaisent. Bel esprit d’ouverture! C’est vous qui parlez de concertation???

  34. Hans Castorp

    Proverbe arménien :
    ” Autant tu connais de langues vivantes, autant de fois tu es humain”.

    Une jolie phrase à mettre au fronton des écoles, plutôt que de chercher à rogner, réduire, déplumer,ou stigmatiser comme “élitaires” les classes bi-langues dont nul ne songe à contester le succès.

  35. Pixi

    Tant d’obstination pour si peu de dialogue… Les arguments fondés ne cessent de pleuvoir pour montrer que supprimer les classes bilangues est une très mauvaise stratégie et vous refusez le débat. Toujours plus de voix s’élèvent et vous refusez catégoriquement de les entendre. Plus de 37000 personnes ont signé la pétition de l’Adeaf pour la défense de l’allemand, votre réforme ne parvient toujours pas à nous convaincre !

  36. PF

    @Lissa Les profs d’allemand peuvent trier leurs élèves ??? J’ai déjà beaucoup de mal à recruter alors vous pensez si je refuse du monde !! Je peine à avoir une petite quinzaine d’élèves en LV2 et à peu près la même chose en LV1 !!! Dans mon collège, tout le monde peut choisir allemand..
    Par contre Lissa, avec la réforme, je vais devoir travailler sur 3 établissements..L’allemand est bien sacrifié… et 2.5h par semaine, vous savez bien si vous enseignez que l’horaire est insuffisant…

  37. Lissa

    Bonjour Madame la Ministre

    Je ne suis pas d’accord avec les commentaires négatifs voire quasi injurieux publiés sur votre page. La réforme que vous proposez est un bon début. L’idéal serait bien sûr d’arriver à 3h par semaine pour la LV2 dès la 5e. Je comprends que les professeurs d’allemand soient remontés car ils ne pourront plus trier les élèves pour ne garder que les meilleurs… Pour les enseignants des autres langues minoritaires dont je fais partie, je pense que c’est plutôt une bonne chose car nous aurons davantage d’heures sur un même établissement et ne serons peut-être plus obligés de nous promener sur 3 établissements.
    Vous avez tout mon soutien.

  38. Christine DIGUER

    Madame la Ministre

    Vous espérez sérieusement atteindre le bilinguisme en accordant seulement 2.5h/semaine aux collégiens pour l’apprentissage de la deuxième langue vivante à partir de la 5ème??
    Vous parlez d’un socle commun “qui sera exigeant” (cf. votre interview par Laurence Ferrari sur itélé). Dans ce cas, pourquoi prévoir la validation de seulement 2 compétences langagières sur 5 pour ce socle. Alors qu’actuellement, avec 3h/semaine en 4e et 3e, le niveau à valider correspond aux 5 compétences!! N’est-ce pas admettre que les 54h supplémentaires que vous défendez en introduisant la LV2 en 5e ne permettent pas un apprentissage correct d’une langue vivante???

  39. Clemens Brentano

    Jack Lang a eu des mots durs pour vous : „Décapiter ce qui marche », « asphyxier le latin »…

    Mazarine Pingeot, également “pseudo-intellectuelle” à vos yeux, qui a enseigné dans des quartiers réputés difficiles et qui, constatant vos renoncements dit : “L’autorité, la discipline et l’exigence doivent être des valeurs de gauche, celle d’un humanisme républicain, qui met au cœur de ses réformes éducatives le respect de ‘l’élève’, en tant qu’élève, et non en tant que noir, blanc, arabe, musulman, juif, catholique, bouddhiste, et que sais-je. C’est ce qu’on appelle l’égalité” ?

    L’opposition mais aussi la gauche ne veulent pas de votre réforme.

    DÉMISSIONNEZ et vite !

  40. Blanche

    Facile d’aller dans un collège des Mureaux quand la voie a déjà été ouverte en avril 2013 ! Le président de la République était venu dans la commune et avait notamment visité le collège Jean-Vilar. C’est toujours plus facile en terrain conquis !
    Pourquoi refuser le dialogue avec les 37 000 signataires, avec l’ADEAF, avec les députés du Groupe d’Amitié France-Allemagne ?
    http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF
    De quoi avez-vous si peur?
    Votre attitude devient dictatoriale!
    Où sont les valeurs de la République, de la Démocratie dans ce refus de nous entendre?
    Nous ne voulons pas la suppression de la réforme du collège mais une refonte de celle-ci! Qu’y-a-t-il de si compliquer à comprendre?

  41. BEY Christiane

    Madame,
    comment pouvons-nous (public) avoir accès aux 103 commentaires postés en réponse à votre article “Réformer le collège pour tenir la promesse républicaine de l’école” alors que seuls 3 sont affichés sur la page? Merci de répondre à cette question technique….

  42. Christine Laureys-Letribot

    Madame La Ministre,

    Comment osez-vous parler de dialogue, de débat? Vous dialoguez avec la presse certes, contrainte et forcée par les très nombreuses polémiques que la réforme suscite mais qu’en est-il des enseignants, de la communauté éducative c’est-à-dire de ceux qui vont devoir appliquer VOTRE réforme?

    Vous prouvez par vos actions et vos paroles que ces termes – dialogue, concertation – ne font partie de votre univers!

    Je vous cite à propos de la suppression des classes bilangues et de l’introduction de la LV2 dès la 5° GENEREUSEMENT enseignée 2h 1/2 par semaine : » Et on voudrait nous faire croire, parfois avec les meilleures intentions, que ce serait un recul pour l’allemand ? »

    Madame la Ministre, ce n’est pas ce que nous essayons – depuis des semaines maintenant – de vous faire croire, mais c’est ce que nous, les professeurs d’allemand qui avons la connaissance du terrain, savons tous.

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