« Pourquoi la réforme du collège doit se faire » – Tribune du Premier Ministre de Manuel Valls

Éducation nationale Publié le 18 mai 2015

Dans un tribune parue dans « Libération », le Premier ministre défend la nécessaire réforme du collège présentée par Najat Vallaud-Belkacem, prévue par la loi de refondation de l’école votée par le parlement  et adoptée par le Conseil Supérieur de l’Éducation, représentant l’ensemble de la communauté éducative, le 10 avril 2015. Parmi les grandes avancées républicaines, il y a l’école. L’école laïque, gratuite et obligatoire. Son ambition – certains, déjà, à l’époque, la qualifiaient de démesurée : permettre à chacun de s’élever, casser les privilèges, faire que la naissance et le milieu social ne dictent pas le destin des enfants. Grande et belle ambition  ! Qui a encore toute son actualité.

La République a fait l’école. Et l’école a fait la République, en formant les ­citoyens, en leur permettant d’acquérir les connaissances nécessaires, en leur donnant les moyens d’une pensée libre et indépendante. De génération en génération, elle a accompli sa mission, grâce à ses maîtres, ses professeurs, ses personnels éducatifs. Tous ont mis leur enthousiasme, leurs compétences au service de la jeunesse. Je sais combien d’énergie il leur faut au quotidien car, trop souvent, on demande à l’école de résoudre tous les problèmes de la ­société. La nation doit avoir pour ces «hussards noirs» –  même si l’expression est, malheureusement, désuète  – une profonde gratitude.

Notre école n’a pas failli. Pourtant, les études internationales le montrent de manière indiscutable  : elle est devenue l’une des plus inégalitaires d’Europe. C’est-à-dire qu’elle avance à rebours de sa promesse initiale. Il fallait donc agir.

Comment, en effet, accepter qu’un enfant né de parents modestes ait moins de chances de réussite qu’un enfant issu de classes sociales plus favorisées  ? Comment accepter que notre système éducatif n’arrive pas à promouvoir tous les talents, que les collégiens soient si nombreux à ne pas maîtriser les ­compétences fondamentales, et si nombreux à ne pas maîtriser les langues étrangères  ?

Dans le monde actuel –  monde globalisé, monde d’échanges  –, c’est envoyer nos enfants, et donc notre pays, vers une impasse. Comment accepter, ­enfin, que notre société laisse de côté, tous les ans, 150 000 jeunes sortant du système scolaire sans diplôme ni qualification ? Parmi eux, 34% ont un père ouvrier, seulement 10% un père cadre supérieur.

L’école ne peut pas tout

Notre école n’est plus le rempart qu’elle devrait être contre la reproduction ­sociale. Au contraire : elle l’encourage, elle fabrique de l’échec, de l’exclusion. Et donc du désespoir. C’est pourquoi le président de la République a décidé la refondation de l’école. Cette démarche globale, cohérente, initiée avec détermination par Vincent Peillon, a fait l’objet d’une consultation nationale.

Nous avons rétabli la formation initiale des enseignants –  elle avait été supprimée par la majorité précédente !

Nous avons donné la priorité au primaire en ouvrant près de 9 000 postes –  9 000 avaient été fermés entre 2007 et 2012  –, en favorisant de nouvelles pratiques pédagogiques.

Nous avons relancé la lutte contre ce fléau qu’est le décrochage scolaire, et permis une meilleure orientation des bacheliers vers l’enseignement supérieur. Tout cela s’accompagnant de la création de 60 000 postes en cinq ans. 35 200 ont déjà été créés.

L’ambition que nous avons doit être partagée par tous les partenaires de l’école, et en premier lieu les familles. L’école peut beaucoup, mais elle ne peut pas tout, toute seule. C’est l’enjeu du travail que l’Education nationale va mener avec les collectivités locales pour favoriser la mixité sociale dans les établissements. Dans ce domaine, nous avons pris beaucoup de retard. Il faut parer aux contournements insidieux de la carte scolaire qui minent notre pacte républicain.

Aujourd’hui, la refondation de l’école se poursuit  : la réforme du collège en est une nouvelle étape. Elle est portée avec courage et sens du dialogue par Najat Vallaud-Belkacem, première femme ministre de l’Education nationale. Elle sait de quoi elle parle –  pour en être un exemple  – quand elle défend une école moteur de l’ascension ­sociale.

Cette réforme du collège se fera, car c’est une réforme pour l’égalité. Trop souvent, le collège est devenu un «lieu de tri» entre ceux qui «mériteraient» de poursuivre au lycée et vers l’enseignement supérieur, et ceux qui ne pourront pas. Or, l’école républicaine doit avoir comme objectif de faire ­réussir chacun, en permettant à tous nos enfants de donner une pleine ­expression de leurs capacités. A chaque étape de la scolarité, ses choix d’orientation.

Je refuse de penser qu’une vie se décide quand on a 11 ou 12 ans, et que les orientations futures se déterminent dès l’entrée au collège. Tous les enfants doivent pouvoir accéder aux filières pour lesquelles ils ­montreront le plus d’aptitudes. Dans ce ­cadre, l’enseignement professionnel ne doit pas être un choix par défaut. Il doit participer de l’excellence de notre école.

Contre-vérités

Beaucoup de contre-vérités ont été ­dites sur cette réforme. Beaucoup de phantasmes, de peurs ont été ent­re­tenus. Les conservatismes, les immobilismes ont joué de surenchères et de ­démagogie. Alors, disons les choses clairement. Quand on permet à 100% des élèves d’apprendre une seconde langue vivante dès la cinquième ­– contre, aujourd’hui, 16% d’élèves en classes bilangues et 11% en classes européennes – ; quand on démocratise l’accès au latin et au grec ; quand on permet à tous les élèves, y compris les plus fragiles, les plus timides, de prendre de l’assurance et de progresser, on tire tous les collégiens vers le haut. On est donc fidèles à l’école de la Répu­blique. On renforce, par conséquent, ­notre pays.

Au cœur de cette réforme, il y a la ­confiance accordée aux équipes pédagogiques, à leur professionnalisme, leur inventivité. Après tout, ce sont ­elles qui connaissent le mieux les ­attentes et les besoins de leurs élèves. Elles doivent donc bénéficier de souplesse, de marges de manœuvre, afin de les faire progresser, de toujours mieux les intéresser, de travailler parfois autrement.

Dorénavant, chaque collège décidera de 20% de l’emploi du temps des élèves, consacré à du travail en petits groupes, à l’accompagnement personnalisé et aux enseignements pluridisciplinaires. Cette mesure était demandée. C’est une grande avancée.

Une consultation est en cours sur l’évolution des programmes. C’est une très bonne chose. Nous avons besoin de l’avis des enseignants, mais aussi de l’éclairage précieux des experts. ­L’histoire –  Pierre Nora et d’autres mettent en garde, à juste titre  – ne doit pas être l’enseignement d’une «culpabilité ­nationale», mais une source de cohésion, de fierté, et aussi de vigilance en tirant les enseignements lucides du passé. La ­cohésion, c’est aussi un ­enseignement laïc des religions, pour s’ouvrir à l’autre, pour apprendre la tolérance.

J’écoute les critiques. Elles me surprennent. Certains –  à droite comme à gauche…  – invoquent l’excellence républicaine. Mais de quoi parlons-nous ? Ceux qui entretiennent volontairement la ­confusion entre excellence et élitisme sont, en fait, les promoteurs cyniques d’une excellence «réservée».

Que l’on m’explique en quoi excellence et égalité sont inconciliables  ? Pardon, mais je vois une forme, au mieux de schizophrénie intellectuelle, au pire de mauvaise foi, à faire le constat d’une école qui va de plus en plus mal et, dans un même mouvement, se dresser contre toutes les tentatives qui visent à la ­réformer.

L’intérêt de nos enfants

Le débat n’est pas entre «élitisme» et «égalitarisme». Il est entre ceux qui pensent que certains peuvent réussir uniquement si l’on condamne une ­partie de nos enfants à l’échec, et ceux qui pensent que tous peuvent – et méritent – de réussir. Entre une vision ­conservatrice de l’école, et une vision réellement républicaine, à la fois exigeante, méritocratique et généreuse.

Finalement, cette réforme du collège renvoie à des tendances plus profondes qui traversent notre société. Si nous ­réformons la France, si nous la mettons en mouvement, c’est pour ­lever les ­blocages qui l’entravent, qui freinent les initiatives. C’est pour lutter contre ce sentiment ambiant qui voudrait que tout était mieux avant et que rien ne devrait changer.

Le monde change, la France doit s’adapter, se mettre en ordre de ­marche, notamment en préparant sa jeunesse, en mettant toutes les chances de son côté. J’invite, plutôt que d’utiliser l’école  – ce bien commun  – à des fins partisanes, à nous retrouver sur l’essentiel : l’intérêt de nos enfants. C’est la seule chose qui doit compter.

Manuel Valls, Premier ministre


Photo : Le premier ministre et la ministre de l’Éducation nationale le 17 avril en visite dans collège à Créteil (94).
© Philippe Devernay / MENESR

20 commentaires sur « Pourquoi la réforme du collège doit se faire » – Tribune du Premier Ministre de Manuel Valls

  1. Leo

    Il est également très important de respecter le Traité de l’Elysée.

  2. V

    ou POURQUOI TOUS AUTANT QU’ILS SONT ILS DOIVENT DEGAGER !

    WIR SIND DAS VOLK

    une vraie démocratie n’est pas gouvernée par décrets

  3. PF

    JOLI TOUR DE PASSE-PASSE: sortir le décret d’application le lendemain matin d’un mouvement de grève !!!!
    QUEL SENS DE l’ECOUTE !
    Quel mépris affiché surtout…On a dû quand même vous faire un peu peur hier pour que vous précipitiez cette parution…
    La gauche nous aura tout fait…

  4. PF

    Chouette, vous vous dîtes prête au dialogue !!! On a trop hâte surtout quand on entend en parallèle le Premier ministre dire que le décret sortira très rapidement !!! On y croit !!!
    Je ne sais pas comment vous pouvez dormir sur vos deux oreilles ces temps-ci car les conséquences de cette réforme vont être dramatiques pour nos élèves…Mais c’est vrai que vous ne serez bientôt plus ministre…

  5. RESPUBLICA (la chose commune)

    à la veille de ma retraite, j’aurai tout vu. La destruction systématique, programmée de notre système éducatif, je l’aurai subie jusqu’à la lie : vous.
    C’est une TRIPLE TRAHISON :
    DE NOTRE LANGUE, dont les cours disciplinaires se sont réduits comme peau de chagrin au fil des années, et auxquels vous allez encore substituer des heures “d’animation”, de “ludique”, d'”oral”, bref du gardiennage. Pourtant vous maniez le français avec l’aisance des puissants qui ont bénéficié de notre système “inégalitaire” (merci, Sciences Po!) Mais ce qui fut bon pour vous n’est pas nécessaire pour les autres, n’est-ce pas ?
    DE NOTRE CULTURE, avec l’éviction des langues anciennes, du latin, notre langue mère européenne (visiblement pas la vôtre, madame…) dont l’apprentissage offrait justement à tous une (ré)appropriation des racines de notre civilisation et le sentiment d’un héritage commun à tous les Européens. 530.000 élèves latinistes en France, est-ce pour vous une “petite élite” ?
    DE L’EGALITE REPUBLICAINE, puisque vous instaurez au nom de l’autonomie des disparités énormes d’un établissement à l’autre. Tous les élèves français ne recevront plus les mêmes contenus, et ces contenus seront dramatiquement appauvris, sauf pour les établissements privés qui récupèreront nos meilleurs élèves et cueilleront les fruits de votre réforme.
    De cette mise à mort organisée de notre système éducatif, vous pourrez toujours vous laver les mains en vous disant que vous n’êtes finalement, madame, que le petit bourreau qui lâche la corde de la lame…

  6. PF

    Vous voulez lever les inquiétudes ? Rétablissez les sections bilangues et euros !

  7. Pixi

    Il est temps de prendre en compte les réactions qui fusent de partout ! Comment est-il encore possible de vouloir IMPOSER une réforme alors que tant de voix s’élèvent pour dire NON ! Il est en particulier urgent de revenir sur ce qui est envisagé pour les langues vivantes. Il faut absolument maintenir les classes bilangues et les sections euro.

  8. Professeur d'italien

    http://www.lepoint.fr/societe/classes-europeennes-qu-on-arrete-de-dire-que-ce-sont-des-classes-de-privilegies-18-05-2015-1929164_23.php

    Monsieur le Premier ministre, Madame la Ministre,

    Lisez cet article de terrain ! « Où se situent aujourd’hui les classes bilangues et européennes en italien ? Il y en a une à Villon, porte de Vanves, un des établissements les plus difficiles de Paris, une à Pantin, une à Choisy, une à Saint-Ouen, trois à Montreuil… Qu’on arrête de dire que ce sont des classes de privilégiés ! » «

  9. Sommes-nous encore dans une république ?

    Regardez bien cette photo http://www.lexpress.fr/education/valls-la-reforme-du-college-sera-mise-en-oeuvre-le-decret-publie-le-plus-rapidement-possible_1681015.html

    Valls: la réforme du collège « sera mise en oeuvre », le décret « publié le plus rapidement possible ».

    Sommes-nous encore dans une république ?

    Non, ces deux politiciens dont l’arrogance va bientôt les faire imploser, aimeraient bien avoir la France à leurs bottes…

  10. Ave Magister

    Najat est foutue : Valls se porte à son secours ! J’en ai la main qui tremble…

  11. Agora

    Arrogance envers les enseignants, mépris de la culture et donc de l’intérêt réel des élèves, méconnaissance des programmes et du système éducatif, refus du dialogue et trahison de l’idéal républicain de la vraie gauche… L’école de la République mérite une réforme ambitieuse, mais pas celle que vous souhaitez imposer. En toute chose, il faut mesurer le gain et la perte. Le gain n’est pas démontré par les expérimentations sur le terrain, la perte est culturelle dans l’immédiat et sera sociale demain. Oui, nous avons beaucoup à perdre ici, et nous avons déjà beaucoup perdu à cause des caricatures désastreuses que vous diffusez par des moyens de communication sans précédents !

  12. LEGER

    Monsieur Le Premier Ministre, Madame La Ministre de l’Education Nationale,
    Je vous soumets ici quelques réflexions suite aux propos lus plus haut:
    “Quand on permet à 100% des élèves d’apprendre une seconde langue vivante dès la cinquième ­ contre, aujourd’hui, 16% d’élèves en classes bilangues et 11% en classes européennes – ;”
    MAIS QUELLE LANGUE vivante ou régionale CHOISIRONT, POURRONT CHOISIR CES COLLEGIENS – et c’est beaucoup moins pour 16% de collégiens (4X 3h pour les bilangues) et moins bien pour tous( 3X2h30, c’est trop peu en début d’apprentissage pour atteindre un niveau correct).

    “quand on démocratise l’accès au latin et au grec ;”
    DEMOCRATISATION AU RABAIS!!! ET POUR TOUS? PARTOUT? DANS TOUS LES COLLEGES?

    “quand on permet à tous les élèves, y compris les plus fragiles, les plus timides, de prendre de l’assurance et de progresser, on tire tous les collégiens vers le haut.”
    EN GROUPES RESTREINTS OU CLASSE ENTIERE?(les moyens nécessaires ne sont pas du tout les mêmes!!!, AIDE/ TRAVAIL INDIVIDUALISE(E) OU DE GROUPE? EPI en classe entière (25/30/35 élèves + 2 / 3 profs?)?

    “On est donc fidèles à l’école de la République. On renforce, par conséquent, ­notre pays.”
    FIDELE A CE QUI S’EST DEJA FAIT ET N’A RIEN SOLUTIONNE
    *absence de choix pour les langues autres que anglais LVI et espagnol LVII dans bien des établissements
    * langues anciennes à petite dose(nombre d’heures allouées/ de profs
    *concurrence entre disciplines(AP pour quelles disciplines ? EPI pour quelles disciplines, par ex concernant le module Langues vivantes ou régionales, LVI ? LVII ? LR ? 1 module pour au moins 2 langues + une autre matière ou LVI + LVII, mais là, c’est justement ce que propose la filière bilangue dès la 6ème , avec de plus une interdisciplinarité qui est inhérente à l’enseignement d’une langue, ce qui ne se limite absolument pas à l’apprentissage du lexique ou de règles de grammaire et intègre les nouvelles technologies depuis longtemps, et des activités ludiques aussi, et adopte même la pédagogie de projet!
    *suppression de groupes pour manque d’effectifs. ! —} d’où le faible pourcentage de gens dans les filières spécifiques ni élitistes ni d’excellence que vous supprimez !!!
    *AP /IDD , voire TPE , groupes de compétences en langues en lycée
    Le problème du décrochage scolaire et de l’ennui qui en découle ne sont
    *en rien liés à la présence de filières spécifiques dans un bon nombre de collèges,
    *en rien engendrés par les collégiens volontaires, motivés, désireux de faire plus !
    L’erreur est ailleurs! (acquis des fondamentaux fragiles ou inexistants à l’entrée au collège, programmes allégés, horaires réduits …)
    mais continuons et demandons toujours plus aux professeurs des écoles (enseigner une langue pour laquelle ils ne sont pas formés, par ex.) et bientôt une polyvalence qui ne dit pas son nom aux enseignants du secondaire!…. Ils ne pourront plus RIEN enseigner correctement, même au plus grand nombre, même aux plus doués (?) ou plus volontaires (?), voire zélés(?).

    “Au cœur de cette réforme, il y a la confiance accordée aux équipes pédagogiques” Là, c’est la cerise sur le gâteau, une confiance basée sur le dialogue, l’échange de points de vue???

    En effet ,le débat n’est pas entre «élitisme» et «égalitarisme». Il est entre ceux qui pensent que tous peuvent réussir uniquement si l’on condamne TOUS NOS ENFANTS A UN ENSEIGNEMENT a minima, et ceux qui pensent que CHACUN peut et mérite ( sans tirets !) de réussir. Entre une vision ESSENTIELLEMENT BUDGETAIRE et une vision à la fois exigeante, méritocratique et généreuse et innovante de l’école.

    Merci de répondre à l’inquiétude grandissante de nombre de professeurs soucieux de la réussite de leurs élèves, de leur avenir en Europe en acceptant le dialogue avec les professionnels qu’ils sont.

  13. Europa

    D’origine allemande et enseignante en France depuis plus de vingt ans, j’ai expliqué aujourd’hui à mes élèves au lycée les raisons pour lesquelles je serais en grève demain, mardi 19 mai.

    Nous avons profité de parler en cours d’allemand du droit de grève dans les deux pays, de la culture du dialogue social, des systèmes scolaires si différents, des langues enseignées en Allemagne, de l’importance de la coopération entre la France et l’Allemagne dans l’Europe d’aujourd’hui, de l’image que les uns se font de l’autre …

    Tant de questions, tant de sujets passionnants. Et tout ça en allemand. C’est cela, les cours de langue. Ce sont des moments d’ouverture au monde, d’humanités.

    Non, vous n’avez pas le droit de fragiliser ces disciplines et d’enlever cette richesse à notre jeunesse! Je me battrai jusqu’au bout pour le maintien des sections bi-langues et européennes!

  14. Therese Oudet

    tout a déjà été dit expliqué en détail pour démontrer l’illusoire le mensonger ou le surréalisme des propos ministériels, relayés par le président de la république et le premier ministre qui en perd son calme (pas très convaincant, l’énervement n’a jamais été un argument). Nous avons eu notre compte de qualificatifs peu plaisants, et le monopole sur les plateaux radio et télés, sans jamais d’interlocuteurs qui puissent ( osent?)contredire ou réfuter, faute de réelle connaissance des problèmes concernant les langues, facile de paraitre “avoir raison” surtout quand on utilise toujours et encore la moitié des “vérités” en occultant soigneusement la réalité. Quel exercice de voltige…. hypocrite et démagogique! la même soupe pour tous, et surtout ne dépassez pas les rangs, c’est mal vu et puis ce ne sera plus possible. Une idéologie toute en façade, cela finit par être lassant …mais ce n’est pas terminé. Vous pensiez nous avoir à l’usure? et bien on verra demain….

  15. Hundertwasser

    Non, la réforme du collège ne DOIT pas se faire, pas lorsque l’énorme majorité des professionnels du terrain, c’est à dire, nous, les professeurs, les “pseudo-intellectuels”, se prononce CONTRE cette réforme !!! C’est une aberration !! Non, lorsque cette réforme est une régression qui fait perdre les élèves sur tous les tableaux ! Non, lorsque l’enseignement des langues est bradé ainsi ! Non, lorsque les savoirs disciplinaires sont laminés au profit d’EPI gadgets ! Non, dès lors que vous faites une réforme à coût constant, qui n’a pour but que de faire des économies, en prétextant l’innovation pédagogique et l’argument de l’égalité, qui masque une véritable casse du collège !!

  16. MP

    Le même mensonge toujours répété : faire section bilangue anglais /allemand en 6ème avec 3 heures d’allemand par semaine sur les 4 années donc au total 12 heures (et même quelquefois encore plus si on fait section euro) n’a RIEN à voir avec l’enseignement de la LV2 dès la 5ème : seulement 2h30 de LV2 par semaine donc au total 7h30 !

  17. Hans im Glück

    Toujours et encore cet argument FAUX que les bilangues et européennes sont des sections en faveur de certains, et, ENCORE PLUS FAUX, au détriment des autres!

    En vérité, ces sections si décriées dans cet article

    – acceuillent “régulièrement des élèves dont la langue maternelle n’est ni le français ni une langue étudiée au collège”; certains établissement pratiquent même
    – “une sorte de discrimination positive pour les élèves issus de catégories sociales défavorisées”;
    – “participe(nt) à la mixité sociale de l’établissement et favorise(nt)un effet d’entraînement positif au sein des classes”;
    – “jouent un rôle non négligeable dans les équilibres diplomatiques recherchés dans le camp des politiques linguistiques”.

    Toutes ces citations ne sont pas inventées, mais viennent du rapport n° 2014-083 présenté en décembre dernier que vous n’avez certainement pas lu!!

    Dans ce contexte, un élargissement de ses sections répondrait bien mieux aux objectifs formulés dans votre propre article que leur suppression.

  18. Reich-Ranicki

    « Pourquoi la réforme du collège doit se faire ? »

    Mais pour continuer à nous mépriser, nous insulter à l’instar de Peillon ce matin.

    « C’est pour garder les vaches ? », ironise-t-il, avant d’ajouter que, « si l’on embauche plus, c’est pour faire de l’allemand ».

    Je vous laisse apprécier la comparaison de M. Peillon.

    C’est inouï. C’est du jamais vu.

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