Les textes d’application vont permettre de répondre aux inquiétudes



Ce mercredi 20 mai 2015, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche était l’invitée de France Info pour évoquer sur la future mise en œuvre de la réforme du collège2016.

Il fallait publier ce décret pour pouvoir passer à l’étape suivante, à savoir les textes d’application qui vont pouvoir répondre aux inquiétudes” qui se sont exprimées a déclaré la ministre et qui permettront “d’apporter les garanties sur le fait que l’interdisciplinarité se fera dans de bonnes conditions, sans que les disciplines n’y perdent de temps, que pour le travail en équipe qu’on leur demande, on leur laissera le temps de préparation nécessaire pour le faire dans les établissements scolaires“.

Nous avons besoin sur cette réforme du collège de ne plus perdre de temps, d’aller vite“, pour “veiller à ce que tous les professeurs soient bien accompagnés pour mettre en oeuvre cette réforme, bien formés“, ce qui doit se faire sur “plusieurs mois“, a-t-elle poursuivi.

Presse Éducation nationale Publié le 20 mai 2015

66 commentaires sur Les textes d’application vont permettre de répondre aux inquiétudes

  1. Blanche

    La publication le 20 mai du décret et de l’arrêté sur la réforme du collège est une provocation pour tous ceux qui se sont mobilisés les 19 et 20 mai partout en France.
    Ce refus du dialogue est irresponsable et indigne d’une démocratie et des valeurs républicaines pourtant proclamées haut et fort par notre ministre qui a osé poster sur twitter au lendemain de la manifestation que « les inquiétudes ont été entendues et chacune sera levée », le gouvernement continue à essayer de faire passer les opposants à la réforme pour des conservateurs ou des imbéciles qui ont besoin d’une explication de texte pour mieux comprendre le projet de réforme !
    Et vous madame la Ministre avez-vous saisi les enjeux de votre réforme?

  2. Blanche

    Le principe avancé : démocratiser des disciplines présumées « élitistes ». La réalité : on réduit quasiment à néant les classes « bilangues » et on supprime les sections européennes et de langues orientales, deux dispositifs accessibles à une forte majorité de la jeunesse française, au « profit » d’une LV2 au rabais (2h30 par semaine de la 5e à la 3e, soit 7h30 au total sur trois ans). Par rapport aux classes bilangues (12 heures de la 6e à la 3e) et aux sections européennes (10 heures également réparties sur la 4e et la 3e), l’enseignement de l’allemand au collège perd respectivement 4h30 et 2h30. En outre, les élèves qui choisiront l’allemand seront mécaniquement moins nombreux puisqu’il est mis fin à l’attractivité des dispositifs « bilangues » et européennes. Les enseignements bilangues sont présents dans 50% des collèges et concernent 88% des élèves germanistes en 6e.
    Loin de démocratiser l’enseignement de l’allemand, la réforme aboutit à l’appauvrissement de l’offre d’enseignement pour une écrasante majorité des élèves et les privera d’atouts essentiels sur le marché du travail.
    Où est le bon sens ?

  3. Pétition de l'intersyndicale du second degré "un autre collège" 2016

    La publication du décret et de l’arrêté définissant l’organisation du collège à partir de la rentrée 2016 met en place une réforme plus bureaucratique que pédagogique qui ne répondra pas aux besoins de formation de la jeunesse de ce pays, ne réduira pas l’échec scolaire et mettra profondément en cause l’égalité d’accès aux savoirs et aux qualifications sur le territoire.
    Elle est de plus un affront à une profession qui se bat au quotidien pour la réussite des jeunes qui lui sont confiés.
    Les signataires demandent l’abrogation de ce décret et de cet arrêté et la reprise immédiate des discussions sur l’avenir du collège. http://www.unautrecollege2016.net/

  4. Indignée

    Le latin et le grec n’étant plus des disciplines enseignées au collège avec une dotation horaire propre et des programmes, que vont devenir les professeurs de lettres classiques ?

  5. Grison

    Texte de Mr Pierre-Yves Le Borgn’,

    Comme beaucoup hier matin, j’ai été surpris par l’annonce de la publication du décret et de l’arrêté portant réforme du collège et, entre autres, suppression des classes bi-langues et des sections européennes. Ces textes, pour qu’ils puissent ainsi être publiés, étaient certainement déjà signés la veille, mardi 19 mai, jour de mobilisation du monde enseignant. Pareille urgence était-elle nécessaire, alors que la concertation avec les acteurs de la communauté éducative était au mieux balbutiante et, dans le cas de l’apprentissage de l’allemand, inexistante ? Je ne le pense pas. Sur le fond de la réforme, j’avais des inquiétudes, développées amplement sur ce site et dans plusieurs tribunes et interviews. Sur la forme, j’ai désormais également de vifs regrets.

    Je suis un homme de gauche, au plus profond de moi-même. Devais-je, parce que j’appartiens à la majorité à l’Assemblée nationale, faire silence sur mes doutes, mes interrogations et mes désaccords ? Ma liberté d’expression et de choix devait-elle être contrainte ? Non. Depuis mon élection il y a 3 ans, j’ai été loyal et fidèle, non parce que je le devais, mais parce que j’étais en accord avec les textes qui nous étaient présentés. Sur la suppression des classes bi-langues, j’avais en revanche un désaccord de fond, estimant qu’il s’agit là d’une erreur politique majeure pour l’apprentissage de l’allemand en France, l’employabilité de notre jeunesse et la relation franco-allemande. J’ai assumé publiquement ce désaccord, appelant le gouvernement à un échange qui, malheureusement, n’est jamais venu.

    Sans doute est-ce pour cela que la journée d’hier a eu pour moi comme un goût de cendre. Mélange d’amertume et d’accablement, tant j’espérais qu’un échange constructif puisse enfin se nouer. Comment une réforme peut-elle réussir lorsqu’elle est imposée et que les questions et craintes de celles et ceux qui la feront vivre, les enseignants, sont ignorées ? Que n’avions-nous pas dit durant le précédent quinquennat lorsque la concertation faisait si souvent défaut, que les formules à l’emporte-pièce fleurissaient et que les corps intermédiaires, associations et syndicats, étaient vilipendés ? Mes convictions aux responsabilités n’ont pas changé : sans concertation, sans volonté de marcher les uns vers les autres, il n’y a pas de réforme pérenne, pas de réforme réussie.

    Sans doute l’échange que j’espérais a-t-il été victime du clivage gauche-droite. Si je regrette en effet la position du gouvernement, j’ai déploré celle de l’opposition, exprimée par Bruno Le Maire, sur l’école. Comment défendre les classes bi-langues et écrire en parallèle qu’il y aurait en France des enfants à qui il ne faudrait enseigner qu’une seule langue étrangère ? N’est-ce pas contradictoire et rétrograde ? Je récuse de toutes mes forces le déterminisme social et crois en la capacité de conduire tous les enfants à la passion, à l’excellence, à la rigueur dans l’apprentissage des savoirs. C’est pour cela que les classes bi-langues me sont si chères. Mais, à vouloir penser et agir bloc contre bloc, comme dans un jeu de rôles, c’est le compromis que l’on condamne. Et le compromis construit l’avenir.

    J’ai écrit des tas d’articles, de notes, de mails et de courriers, comme bien d’autres, pour tenter de sauver les classes bi-langues. J’ai sollicité la Ministre de l’Education nationale bien sûr, mais aussi d’autres membres du gouvernement ainsi que le Premier ministre et le Président de la République. Pas plus tard que jeudi dernier, j’écrivais encore au Président avant son déplacement à Aix-la-Chapelle, auquel j’aurais souhaité être associé comme député des Français d’Allemagne. Pas de réponse. Là est aussi mon regret. Je me souviens qu’il y a deux semaines, informant quelques personnes de mon abstention à venir sur le projet de loi relative au renseignement, j’avais vu mon portable buzzer comme jamais dans la demi-heure suivante pour me convaincre de voter pour. J’aurais aimé qu’il buzze autant pour les classes bi-langues… Cette indifférence, ces silences prolongés m’ont attristé.

    L’Allemagne n’est pas n’importe quel pays et l’allemand n’est pas n’importe quelle langue. La cause que, par dizaine de milliers, nous avons portée demeure plus que jamais. A la Ministre désormais d’établir par la preuve, dans la vérité des actes et des résultats, qu’elle tient à l’apprentissage de l’allemand dans notre pays. Elle nous en a assuré. Qu’elle nous le montre. A nous, amoureux de cette belle langue et de cette grande culture, d’être vigilants et exigeants. Il n’est de combats perdus que ceux que l’on ne livre pas. Ne baissons pas les bras malgré la déception, la colère ou l’amertume d’hier. Songeons à ce qui nous unit. Tout est encore à écrire.

  6. Magnin Yasmine

    Il faut en finir avec l’imposture de l’élitisme et un collège inique.

    L’allemand ne souffre pas d’élitisme mais bien de négligence de la part de l’institution, des familles, des élèves. Ainsi, lutter contre l’élitisme, ce n’est pas supprimer les moyens de la réussite mais les généraliser, les mettre à la portée de tous.
    La réforme du collège, si elle est pédagogique, si elle tient compte de l’intérêt des élèves ne peut en aucun cas rester en l’état.
    Des élèves méprisés, des parents malmenés, des enseignants déconsidérés, des enseignements fragilisés, une éducation bradée parce que ajustée sur le plus petit dénominateur commun, une école privée de ses ressources, l’avenir de la jeunesse sacrifié pour une réforme condamnée à manquer sa cible.
    Vite, il faut revoir le décrêt et vraiment réformer le collège.

  7. Hundertwasser

    Pour moi, j’attends 2017. Je n’attends plus rien de vous et de votre gouvernement. Votre « réforme  » ne résoudra rien, mais lésera au contraire élèves et personnels. Il faut donc tout supprimer pour que ceux qui ne souhaitent pas en faire « plus » ne soient pas défavorisés ? Alors qu’encore une fois, le seul résultat qu’on va obtenir c’est que ce que les enfants trouvaient dans le cadre de l’enseignement public, ils iront le chercher dans le privé ?
    Bravo, l’égalité !!

  8. Frédéric AURIA

    Vous ne répondez à rien. Le peuple va se débarrasser de votre réforme qu’on ne comprend que trop bien, et de vous par la même occasion ! Dommage, vous étiez promise à une belle carrière, mais votre arrogance en aura eu raison.

  9. Ricercar

    Que vous proposiez une réforme absurde, soit. Que vous refusiez de dialoguer, soit. Mais vous n’êtes pas en plus obligée de prendre les gens pour des imbéciles en leur faisant de fausses promesses ! En tout cas, je connais beaucoup d’anciens électeurs PS qui ont trouvé un moyen assez simple de “répondre à leurs inquiétudes”. En mai 2017, la fessée sera monumentale : le PS ne sera pas au second tour, et ce ne sera que justice.

  10. C. M

    Madame
    Si vous lisez les commentaires…
    Je souhaitais juste vous faire savoir que mon fils actuellement en CM2 a pleuré lorsqu’il a compris que l’an prochain il n’intègrerait pas une 6eme “européenne” comme prévu.
    Et oui derrière vos réformes il y a aussi des enfants (et je n’emploie pas le mot “élève”) qui rêvent d’apprendre des langues étrangères dans des classes où tout le monde est motivé, où il n’y a pas de honte à aimer l’école, et où on peut tout simplement s’épanouir au lieu de subir. Dommage!

  11. LEGER

    Vous prévoyez de faire de la remédiation? Je crains que ce ne soit voué à l’échec aussi! Il faudrait pour le moins déjà avoir repéré que les pré-requis n’étaient pas ceux que vous souhaitiez, et ensuite remettre en cause votre communication répétitive à l’envi, mais en rien explicative sur la mise en oeuvre! Il risque d’y avoir un certain désintérêt, voire l’émergence de quelques perturbateurs…

  12. PIPI LANGSTRUMPF

    Je n’ai personnellement et définitivement plus rien à attendre de vous ni de ce gouvernement. Aucune inquiétude de sera levée, je suis d’ailleurs bien au delà de l’inquiétude, le mot est bien trop faible. La seule attente que j’ai sont les élections de 2017.

  13. PF

    Vous acceptez de débattre à la radio sur Europe1 (pour faire le show) ce soir alors que vous refusez depuis le 11 mars de débattre de la réforme avec les députés du groupe d’amitié franco-allemande et avec une délégation de l’ADEAF ??? ça s’appelle comment selon vous ???..Du mépris…

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