Au colloque de la Conférence des présidents d’université sur le numérique à Strasbourg

Ce jeudi 29 mai 2015, Najat Vallaud-Belkacem a prononcé un discours au colloque annuel de la Conférence des présidents d’université, organisé à l’Université de Strasbourg sur le thème « Université 3.0 : nouveaux enjeux, nouvelles échelles à l’ère numérique ».

La ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a dit sa volonté de faire progresser l’enseignement supérieur, comme l’école de la République, sur la voie de “l’excellence par l’égalité”.

Najat Vallaud-Belkacem a réaffirmé son objectif d’amener 50% d’une classe d’âge au niveau de la Licence, et 25% au niveau Master, objectif mis en avant par la stratégie nationale de l’enseignement supérieur. Pour cela, il est nécessaire de lever “l’obstacle financier” a déclaré la ministre rappelant que le ministère, via l’extension des bourses, a permis “à plus de 160 000 étudiants supplémentaires de mener leurs études dans de bonnes conditions, soit 458 millions alloués depuis 2012“. Et pour lever l’auto-censure de bien des élèves, la ministre a rappelé que “la loi de 2013 fait bénéficier aux meilleurs élèves de chaque lycée d’un droit d’accès aux filières sélectives“.

Pour atteindre cet objectif d’amener 50% d’une classe d’âge au niveau de la Licence, la ministre a expliqué que le numérique, l’innovation et l’Université 3.0 sont des leviers indispensables.

L’Université doit trouver dans la formation continue une façon supplémentaire de devenir le moteur principal du changement. (…) En formant les salariés, vos établissements renforcent leur rôle dans la transformation économique et sociale de notre pays.” a déclaré la ministre avant de confirmer la mise en place prochaine d’un appel à projetsfonds pour la formation continue supérieure en ligne”. “Ce fonds sera doté de 6M euros dont 1M apporté par la Caisse des Dépôts et Consignations, au travers d’un partenariat que j’ai plaisir à saluer” a précisé la ministre.

Sur cette volonté de développer la formation continue à l’Université, Najat Vallaud-Belkacem a souhaité que le travail de François Germinet, président de l’Université de Cergy-Pontoise, puisse déboucher sur des propositions concrètes, dont certaines pourraient être mises en œuvre dès la rentrée prochaine.

Dans un tour d’horizon de la dynamique initiée dans le domaine du numérique, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé les actions d’ampleur du ministère comme l’appel à projets CréaMooc, qui a permis cette année la mise à niveau de l’ensemble des sites, à l’appel à projets IDEFI-N du Programme d’Investissement d’Avenir, qui doit accélérer la création de formations numériques de qualité et dont les résultats seront annoncés fin juin 2015.

La ministre a aussi évoqué le plan numérique à l’école doté d’un milliard d’euros et le projet de grande école du numérique. Cette “grande école du numérique” doit voir le jour dès la rentrée prochaine.

La ministre a enfin insisté sur le fait que l’enseignant reste et restera le moteur essentiel de la révolution pédagogique qui doit s’appuyer sur le numérique mais ne pas s’en contenter. Des cursus universitaires innovants comme UHA 4.0 de l’Université de Mulhouse qui propose une pédagogie centrée sur le projet et l’alternance doivent fleurir dans l’ensemble des universités et grandes écoles qui doivent rester le creuset de l’innovation pédagogique.

20150528-NajatVB-Strasbourg-CPU 20150528-NajatVB-Strasbourg-CPU-2

Tags : ,

3 commentaires sur Au colloque de la Conférence des présidents d’université sur le numérique à Strasbourg

  1. Sudholt

    et sinon la réforme du collège, c’est plié ? Zut alors !!! J’avais cru comprendre que votre porte était ouverte et que vous aviez le sens du dialogue (dixit M. Valls). Enfumage…Vous êtes démasquée !

  2. Luise

    Allez-vous maintenir la réforme du collège ?
    Auparavant, vous feriez bien de vous occuper sérieusement des nouveaux programmes de Maternelle, ce qui n’est pas le cas actuellement.

    “Avoir de beaux programmes ne suffit pas”, explique le secrétaire général du Snuipp, S Sihr. “Ce qui compte c’est ce qu’en font les enseignants.
    Or rien ne se passe depuis la publication des programmes”.

    Alors que les nouveaux programmes entrent en application à la rentrée 2015, le Snuipp ne voit pas comment les enseignants pourraient appliquer des points nouveaux, sans formation.
    Ce n’est pas mieux coté formation initiale puisque, selon le Snuipp, 13 Espe n’ont toujours rien inscrit de spécifique pour la maternelle dans leur maquette.

    S. Sihr s’inquiète aussi de la consultation sur les programmes de l’école élémentaire. Elle sera bientôt close et peu d’enseignants semblent avoir répondu à un questionnaire qui comporte une centaine de questions. Pour S Sihr, tout cela est le signe du désintérêt du ministère envers le primaire.
    « La ministre est dans l’immobilisme ».

    La déception du Snuipp se porte aussi sur les postes. Certes 9182 ont été créés dans le primaire depuis 2012. Mais 26 000 avaient été supprimés depuis 2005.
    A la rentrée 2015, sur les 2511 postes créés, 1500 seront pris par les nouvelles dispositions en faveur des directeurs et de l’éducation prioritaire. Il restera 700 postes pour faire face à l’arrivée de 25 000 nouveaux élèves.
    “On risque de passer à coté d’une occasion de réformer l’Ecole”, conclue S. Sihr.

    La situation en collège risque fort d’être la même qu’en Maternelle, si votre réforme du collège passe.

    A Strasbourg le 29 mai, la ministre a rappelé que « la loi de 2013 fait bénéficier aux meilleurs élèves de chaque lycée d’un droit d’accès aux filières sélectives« .
    Et les collégiens n’auraient pas droit aux bilangues et aux sections européennes ?

    Les présidents d’université ne vous ont pas dit qu’avec 2,5h de langue à partir de la 5ème, les élèves n’auront plus le niveau requis par le CECRL pour l’Abibac, les examens et concours ?
    On peut supposer que vous connaissez le « Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues »…
    En tout cas, apparemment, vous ne vous en souciez pas au vu des heures de langue que vous prévoyez et qui sont ridicules, et en tant que ministre de l’Education, c’est très GRAVE !

    Vous « décrétez » et ensuite, il ne se passe rien.
    Si ! On vous voit partout, vous faites des discours, vous passez à la radio, à la télévision, mais aucune discussion avec les enseignants, gens du terrain.
    Et après une année scolaire 2016-2017 catastrophique et dans un épouvantable chaos sur les 4 niveaux du collège, que se passera-t-il ensuite, puisque vous aurez peu de chances d’être encore au gouvernement à la rentrée 2017 ?

    Pauvres écoliers, pauvres collégiens et, à venir, pauvres lycéens, pauvres étudiants de France ! Quelle calamité ! Vous leur enlevez leurs chances de réussite.
    « Wer zu viel will, erreicht gar nichts »

Commentaires fermés.