Rentrée scolaire 2015 : réforme de l’Éducation prioritaire, nouveaux parcours et formation des enseignants

Éducation nationale Publié le 4 juin 2015

La rentrée scolaire 2015 sera marquée par la généralisation de la réforme de l’éducation prioritaire (REP), l’arrivée de nouveaux programmes de maternelle, de l’Enseignement moral et civique et d’un plan de formation avant les réformes de 2016. Ces évolutions sont exposées dans la circulaire de rentrée.

Ce sera la troisième rentrée où se décline la loi de refondation de l’école de 2013 et la première préparée par Najat Vallaud-Belkacem, arrivée cinq jours avant la rentrée 2014.

L’enseignement moral et civique (EMC, la “morale laïque” initiée par Vincent Peillon) entrera en vigueur de l’école au lycée. Cet enseignement s’inscrit dans un “parcours citoyen” annoncé par la ministre après les attentats de janvier, destiné à transmettre les valeurs de la République, qui devra développer aussi l’éducation aux médias.

A la rentrée débuteront aussi le Parcours d’éducation artistique et culturelle (PEAC) et le Parcours individuel d’information, d’orientation et de découverte du monde économique et professionnel, le “Parcours avenir” pour le grand public, sur l’orientation des élèves de la sixième à la terminale, indique cette circulaire qui sera publiée jeudi.

L’an prochain servira aussi à préparer les réformes de 2016 : nouveau socle commun qui définit ce que tout élève doit avoir acquis à seize ans, nouveaux programmes du CP à la troisième, réforme du collège, lancement du “grand plan numérique”.

Cette préparation se fera par un effort de formation important des enseignants et un travail collectif, dans chaque collège, pour définir le projet pédagogique qui sera mis en œuvre à la rentrée 2016“, notamment pour construire les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) et l’accompagnement personnalisé, comme le précise la circulaire de rentrée.

Pour les nouveaux programmes de maternelle, “des ressources d’accompagnement” seront mises en ligne d’ici la rentrée. La maîtrise du français et des langages scientifiques “est le premier objet de l’école primaire“.

Une évaluation “diagnostique” des élèves en français et en maths sera mise en place en début de CE2 pour identifier les difficultés et permettre une réponse “adaptée“.

Avant sa généralisation à la rentrée 2016, 200 collèges et 300 écoles de l’éducation prioritaire vont préfigurer le plan numérique, qui doit “faciliter le développement de nouvelles pratiques pédagogiques“, favoriser l’autonomie, la créativité, la coopération des élèves.

Dès septembre il y aura 350 Réseaux d’éducation prioritaires renforcés (REP+, collèges et écoles de leur secteur) et 739 REP.

Le dispositif du “plus de maîtres que de classes” qui vise à varier les pratiques pédagogiques pour lutter contre l’échec scolaire, devra se concentrer sur les classes CP à CE2, où se font les apprentissages fondamentaux.

Il y aura aussi 2.511 postes supplémentaires dans le premier degré (équivalent temps plein) et 2.555 dans le second degré.

De nouvelles primes entreront en vigueur pour les profs du secondaire, avec un nouveau statut qui reconnaît des missions autres que le face-à-face avec les élèves.

Accédez à la circulaire de rentrée 2015 qui détaille les priorités pour l’année scolaire 2015-2016 sur le site de l’Éducation nationale ici.


Retrouvez aussi les infographies publiées sur les ouvertures de classes et le point d’étapes de la création des 60.000 postes dans l’Éducation :

carte-scolaireInfographie - 60000 postes dans l'éducation


Avec AFP.

Tags : ,

11 commentaires sur Rentrée scolaire 2015 : réforme de l’Éducation prioritaire, nouveaux parcours et formation des enseignants

  1. M. Mélissa

    Je pense que la formation est réellement à revoir car depuis qu’un certain “républicain” a changé la formation, rien ne va plus. Demander à des étudiants qui ont déjà fait trois ans d’études en tout genre de savoir en deux ans gérer une classe, connaître une somme incalculable de notions, de lois, de règles me semble un peu trop demandé. Nous voulons une formation de trois ans où nous aurions le temps d’apprendre le notionnel et de préparer le concours comme il se doit au lieu de tout faire à la hâte et de détester notre formation.
    Faire trois ans d’études avant de rentrer à l’ESPE est dommage lorsque ces années ne servent en rien à la formation d’enseignant. Pourquoi perdre autant de temps ?
    Une formation plus longue mais axée dès le départ sur l’enseignement serait plus favorable et limiterait certains problèmes sur le terrain, car un enseignant mieux préparé est plus enclin à prévenir et à gérer certaines problématiques en classe.

  2. Niveau d'INCOMPÉTENCE + MEPRIS atteint par Vallaud-Belkacem est à vomir !

    ll est clair que l’intéressée, dont la nomination avait surpris, a atteint aujourd’hui, selon le principe de Peter, son niveau d’INCOMPETENCE.
    Mais le type d’incompétence qu’elle manifeste avec la réforme du collège qu’elle a imposée avec l’appui de Hollande et Valls, est hautement significatif de la manière dont, tant par facilité intellectuelle que par idéologie, on prend rue de Grenelle, depuis quarante ans, les décisions qui détruisent peu à peu notre appareil éducatif.
    La méthode est simple: ceux qui sont en charge de proposer des réformes partent des principaux changements qui ont été opérés au cours de années précédentes ; ils constatent que ces changements, réforme après réforme, vont tous dans le même sens et , comme un élève de cinquième qui apprend la géométrie, ils se contentent de prolonger la courbe que ces changements dessinent pour aller « un peu plus loin » sur la même trajectoire – quand c’est encore possible.
    Il est vrai que le ministère est truffé de vieux augures, apparatchiks généralement médiocres et hégéliens au petit pied, dont toute la compétence consiste à dire sentencieusement , d’un air inspiré, « on va vers ceci ou vers cela » , et d’en tirer une opération de prolongation aussi stupide que celle que nous venons de décrire.
    Le latin et le grec sont en déclin; on décrète leur suppression prochaine.
    L’allemand est en déclin au bénéfice du tout anglais : on l’affaiblit encore au mépris de nos engagements vis à vis du gouvernement allemand et de l’amitié franco-allemande qui constitue toujours le socle de notre diplomatie.
    http://www.atlantico.fr/decryptage/et-maintenant-histoire-najat-vallaud-belkacem-ou-stade-supreme-reforme-ideologique-roland-hureaux-2177967.html

  3. Anneso de la 106

    60 000 postes ? Mais encore faudrait-il parvenir à recruter ! Moins de candidats que de postes offerts, ou moins de postes pourvus que de postes offerts ! Qui veut encore s’engager dans la grande galère de l’Education Nationale ? Etre méprisé par le gouvernement qui publie le décret la nuit qui suit une grève ? Etre déconsidéré par l’opinion publique ? Ah ces fainéants de profs toujours en vacances ? (Paradoxal, vu que les concours ne font pas le plein) Avoir parfois des relations tendues avec quelques parents qui ne supportent pas que l’on contredise leur petit chéri ? Et petit chéri qui a beaucoup de mal à se concentrer sur ce que l’enseignant propose, trop occupé qu’il est à essayer de sortir discrètement son portable de sa poche… J’exagère à peine.
    En tout cas, le mépris de notre ministre qui ricane quand elle évoque nos salaires, qui récite mécaniquement qu’en latin, on ne fait que des déclinaisons et qui prétend résoudre tous les problèmes en saupoudrant un peu de connaissances dans un gloubi boulga interdisciplinaire….ce mépris, on se l’est bien pris dans la figure le 20 mai.
    Ce n’est pas avec 5 jours de stage en 2015 qu’on arrivera à organiser cette usine à gaz.
    J’entends d’ici les remarques: les profs, ils sont toujours absents, ils sont encore en stage …

  4. Marcel Truche

    Par pitié, pas de formation : on sait encore faire faire des exposés à des élèves et leur faire fabriquer un diaporama bidon. Ce n’est pas de formation dont on a besoin mais de motivation. Or celle-ci ne se décrète pas sauf à penser que les stages seront comme cela est souvent le cas dans l’éducation nationale de bons lavages de cerveaux… Je vois d’ici les stages : d’abord en petits groupes avec réflexion autour de la représentation des notions puis mise en commun en grand groupe. Cela va être passionnant : j’en frissonne de plaisir à l’avance. Ils auront au moins le mérite de profiter aux formateurs qui pendant quelques heures n’auront pas à supporter les élèves.

  5. Lainé

    Où sont les postes fléchés allemand promis pour relancer l’allemand??? Aucun de prévu dans notre secteur. C’est donc bien du pipeau.

  6. une maman

    LA FORMATION INITIALE DES ENSEIGNANTS ! C’est ça le nerf de la guerre : apprenons leur d’abord à gérer un groupe, à résoudre les conflits, à instaurer un climat de confiance, à encourager les enfants qui doutent, etc.. Une fois que ça, ça roule, on peut faire ce qu’on veut avec une classe : de l’interactivité, de l’interdisciplinarité, et on peut attendre de tout l’excellence.

  7. www.pouruncollegedelexigence.fr

    François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, Luc Ferry Pascal Bruckner, Jacques Julliard, Michel Onfray s’engagent dans une lettre ouverte pour défendre et servir l’école républicaine. A travers cette tribune ils s’ expriment contre la “régression” qu’engage, selon eux, la réforme annoncée du collège.
    Professeurs, écrivains, anciens ministres de l’Education Nationale, citoyens d’options politiques et personnelles différentes, nous sommes engagés pour défendre et servir l’école républicaine. Nous décidons de nous exprimer ensemble contre la régression qu’engage la réforme annoncée du collège.
    Tous les élèves ont besoin d’une Ecole forte et structurée pour réussir. Ecole forte, parce qu’elle affirme sa mission de transmettre des connaissances et des valeurs. Ecole structurée, parce qu’elle donne toute sa place aux savoirs disciplinaires. Nous n’acceptons pas l’affaiblissement des disciplines au profit d’une interdisciplinarité floue, sans contenu défini, dont les thèmes sont choisis selon la mode et l’air du temps, imposés autoritairement et uniformément par le ministère, conduisant au « zapping » pédagogique.
    L’échange entre disciplines est fécond et mérite mieux que ces faux-semblants. Nous n’acceptons pas que l’égalité des chances soit confondue avec l’égalitarisme niveleur et se résume à la suppression de tout parcours d’excellence. Les victimes de ce renoncement, ce seront d’abord les enfants de milieux populaires ou défavorisés pour qui l’école est le seul recours, car ils ne peuvent avoir accès aux cours privés et aux leçons particulières de leurs camarades plus favorisés. Fidèles à la maxime de Paul Langevin fixant en 1945 la mission de l’Ecole républicaine : « la promotion de tous et la sélection des meilleurs », nous défendons la notion d’élitisme républicain pour que chacun puisse aller au bout de ses capacités.
    Quatre éléments sont pour nous fondamentaux :
    1. Nous affirmons que la plus efficace des réformes du collège est celle de l’école primaire, puisque les difficultés du collège naissent à l’école primaire.
    2. Nous défendons les langues vivantes. Nous n’acceptons pas que les classes européennes, bi-langues, internationales, soient rayées de la carte. Ces classes relèvent d’une pédagogie particulière. On les supprime, on ne les remplace pas. Prétendre imposer précocement deux langues vivantes à tous les élèves, quand une large partie d’entre eux peine à maîtriser le français et la première langue, est un leurre.
    3. Nous affirmons la légitimité des langues anciennes. Nous n’acceptons pas que le latin et le grec, qui ont fait le socle de la culture et de la pensée françaises, qui forment les racines de notre langue comme de la langue scientifique mondiale, disparaissent en tant qu’options offertes dans tous établissements, dotées d’un horaire garanti.
    4. Nous défendons des programmes clairs et compréhensibles par tous, loin des jargons indécents. Les programmes doivent partir de notions solides et fixer des objectifs clairs et atteignables. Le programme d’histoire en particulier doit proposer des repères chronologiques et ne peut réduire à de seuls traits négatifs ou facultatifs la civilisation européenne et l’héritage des Lumières.
    Sur des sujets aussi graves, aucun gouvernement n’a la légitimité de décider sans débat. Les citoyens sont en droit de l’obtenir et d’y participer. Nous signons et appelons à signer cet appel pour obtenir le retrait du décret de « réforme » du collège. Nous demandons que ce décret soit refondu après les consultations et le débat républicain qui s’imposent.
    Les signataires : François Bayrou, Jean-Pierre Chevènement, Luc Ferry Pascal Bruckner, Jacques Julliard, Michel Onfray.
    Note : Cet appel peut être signé à l’adresse http://www.pouruncollegedelexigence.fr

  8. SB

    Voilà une partie de réponse à nos questions : (citation circulaire de rentrée)

    “Pour favoriser la mutualisation de l’offre de formation en langues vivantes et ainsi l’attractivité d’un plus grand nombre d’établissements dans un souci de mixité sociale, le Cned proposera à titre expérimental, dans quelques académies, un dispositif de formation hybride (en présence et à distance), sur des langues rares ou peu enseignées, à la rentrée scolaire 2015. Une palette de langues sera proposée au fur et à mesure du déploiement de ce dispositif, qui a pour premier objectif d’offrir à tous les élèves un égal accès aux langues vivantes et d’éviter des stratégies qui entravent la mixité scolaire.”

    L’allemand sera donc enseigné par le CNED. C’est le moment de postuler alors au sein de cet établissement ! Cela explique ce que vous allez faire des enseignants surnuméraires.

    C’est sûr, une langue vivante sera le mieux enseigné par cours à distance et à l’écrit !

    Mais enfin, les masques tombent, c’est déjà ça. D’ailleurs, je vous félicite, car vos IPRs ont été briefés à merveille ! J’espère qu’ils reçoivent un bon salaire pour distribuer votre bonne parole sans sourciller !

  9. tepuanui

    C’est regrettable que la Polynésie pourtant française ne figure pas sur votre carte scolaire, alors qu’à 20.000km de la France métropolitaine, nous devons appliquer votre réforme !!

  10. Maitre

    Que de chiffres et de bruits pour masquer la triste réalité : le naufrage de l’éducation nationale et ce n’est pas la réforme qui va arranger le niveau! Remettez les bilangues et arrêtez de vous mentir et de nous mentir!

Commentaires fermés.