Saisine du Conseil supérieur des programmes afin de tenir compte des remontées de terrain issues de la consultation sur les programmes

Presse Éducation nationale Publié le 2 juillet 2015

Dans le cadre de la réforme de l’ensemble des programmes de la scolarité obligatoire, le Conseil supérieur des programmes, instance indépendante présidée par Michel Lussault, a remis à Najat Vallaud-Belkacem des projets de programmes le 15 avril dernier.

Compte tenu de leur importance, Najat Vallaud-Belkacem souhaite créer le consensus le plus large possible autour de ces textes. C’est la raison pour laquelle elle a engagé, entre le 11 mai et le 12 juin, une grande consultation de l’ensemble des enseignants et inspecteurs des écoles et collèges sur ces projets.

Cette phase de consultation, qui a largement mobilisé les personnels, est désormais achevée et fait l’objet d’un rapport national de synthèse. Le rapport met en évidence un accueil globalement favorable des enseignants, en particulier sur la place centrale donnée à la maîtrise de la langue, mais pointe également des faiblesses, et notamment la nécessité d’améliorer la lisibilité du projet actuel.

Afin de tenir compte de ces remontées de terrain, la ministre saisit à nouveau le Conseil supérieur des programmes pour qu’il fasse évoluer son projet selon des indications très détaillées, cycle par cycle, discipline par discipline.

Dans la lettre de saisine, Najat Vallaud-Belkacem souligne par exemple la nécessité « que les projets de programmes s’appuient sur une terminologie claire, stable et unifiée. Il est en particulier essentiel que le vocabulaire utilisé soit explicite ».

La ministre demande également au Conseil supérieur des programmes de « reconsidérer, en histoire, la nature et l’enjeu des thèmes proposés au choix afin que le programme n’élude aucune question jugée essentielle ou fondamentale ».

Enfin, Najat Vallaud-Belkacem demande au Conseil supérieur des programmes de lui remettre des projets retravaillés pour la semaine du 3 septembre afin qu’elle puisse présenter les projets de programmes stabilisés devant le Conseil supérieur de l’éducation fin septembre 2015.

>> Téléchargez la lettre de saisine de la ministre au Conseil supérieur des programmes.

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28 commentaires sur Saisine du Conseil supérieur des programmes afin de tenir compte des remontées de terrain issues de la consultation sur les programmes

  1. Ricercar

    Tenez compte des “remontées” du terrain : abandonnez cette réforme absurde !

  2. Catastrophe !

    ÉDUCATION – Après la suppression incompréhensible des classes européennes au collège, le gouvernement s’attaque aux programmes de ce même collège avec une proposition de réforme dont la lecture est saisissante.

    On y découvre, dans un prétentieux jargon digne des Précieuses ridicules, une ahurissante entreprise de démolition, d’abêtissement et d’auto-dénigrement.

    Ce qui frappe d’abord à la lecture du projet de programme, c’est la langue. Ses rédacteurs ne parlent manifestement pas la même que nous. En français, l’élève devra « travailler intensément l’oral et l’écriture comme entrées majeures pour mobiliser lectures et ressources de la langue ». Traduction: il devra apprendre à lire et écrire…

    En langues étrangères, il devra « recourir à divers moyens langagiers pour interagir et apprendre ». En éducation physique, l’élève devra « s’inscrire dans un projet de transformation motrice ou corporelle » et « construire des codes pour évaluer ». En histoire et géographie, il devra « produire des messages à l’oral et à l’écrit en respectant les conventions des deux modes, en montrant un raisonnement construit »…

    Comment ne pas se frotter les yeux devant ce jargon ridicule. Comment ne pas plaindre les pauvres professeurs qui recevront ces instructions. « Ce qui se conçoit bien, s’énonce clairement… »

    Mais il y a plus.

    Ce programme signe le retour de la vieille théorie démagogique selon laquelle l’élève n’aurait pas besoin d’apprendre, car il serait l’égal du professeur. Il est ainsi écrit que l’élève devra « imaginer une stratégie de sélection des informations reçues en classe ». Autrement dit, il choisira lui-même ce qu’il est important d’apprendre. Comme le programme n’exige plus que 3 lectures d’œuvres par an mais insiste sur la maîtrise des réseaux sociaux, on se demande à partir de quelles bases se développera l’esprit critique des élèves. Wikipédia? La dispute intellectuelle est donc officiellement remplacée par le café du commerce. La culture est remplacée par le « moi je pense que ». La lecture du programme d’Histoire-Géographie est encore plus affligeante.
    http://www.huffingtonpost.fr/philippe-juvin/la-catastrophique-reforme-du-college_b_7734806.html

    Passons sur le but clairement affiché selon lequel l’élève devra « développer sa sensibilité aux questions socialement vives ». Derrière ce style prétentieux (qu’est-ce qu’une « question socialement vive »? y en aurait-il des mortes?), doit-on comprendre que l’Histoire va devenir un outil de justification a posteriori de revendications sociales contemporaines. Les risques de dérives idéologiques sont immenses. Où est la prudence de l’historien, surtout face à un enfant?

  3. Inacceptable

    Le SNPDEN-Unsa, premier syndicat des chefs d’établissement, décidera en septembre s’il maintient ou pas son appui à la réforme du collège, après la publication d’une circulaire d’application qu’il juge « inacceptable ».

  4. excès de pouvoir

    Une association de professeurs de latin mécontents met des bâtons dans les roues de la réforme des collèges de la ministre de l’Éducation nationale.
    En 2014, Robert Delord, professeur de latin à Die dans la Drôme, montait l’association Arrête ton char. En 2013, la réforme du Capès décourageait déjà les candidats en lettres classiques, et une tendance se confirmait : le latin allait être enterré ! Cette fois, avec le texte concocté par l’équipe de Najat Vallaud-Belkacem, c’est l’ensemble des professeurs de langues anciennes qui est menacé, et l’association a déposé le 12 juin, devant le Conseil d’État, une demande d’annulation du décret réformateur du 20 mai. Ce décret prévoit une entrée en vigueur de la réforme dès la rentrée 2016.

    Un grain de sable dans l’engrenage
    Sauf que Arrête ton char dénonce un « excès de pouvoir », invoquant la loi du 11 janvier 1984. Cette dernière prévoit que soit consulté le Comité technique ministériel (CTM) de l’enseignement quand une réforme modifie les « méthodes de travail des administrations, établissements ou services » et d’avoir « une incidence sur les personnels ». Or, le comité n’a pas été consulté et cet oubli fâcheux pourrait enrayer la mécanique de Mme Vallaud-Belkacem ! Le Conseil d’État a en effet considéré, jeudi 26 juin, que le recours pour excès de pouvoir était recevable.

    Suppression de l’option « langue ancienne »
    La réforme 2015 prévoit que « le latin ne sera plus une option proposée en plus des autres matières, mais l’un des nouveaux Enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) », intitulé « Langues et culture de l’Antiquité ». Or les EPI seraient « pris en charge par les enseignants de toutes les matières qu’ils sollicitent », lesquels définiraient « en équipe les contenus des cours ». Autrement dit, il n’y aura plus de nécessité d’avoir des latinistes émérites pour réaliser ces cours, ils pourront être donnés par des professeurs d’autres disciplines. On comprend dès lors la crainte des professeurs de langues anciennes. Robert Delord s’est mis en vente sur le Bon Coin en tant que « Prof de latin et de grec ancien à recycler » et s’offre comme « jardinier, cuisinier, correcteur d’orthographe, clown d’anniversaire, serre-livres et paillasson pour ministre ».

    Une affaire de sesterces
    Comme souvent derrière les envolés lyriques des réformateurs qui parlent de « démocratisation » et qui imaginent de nouveaux cours favorisant « l’expression orale, l’esprit créatif et la participation », il y a une affaire de sous. En 2014, il y avait encore plus de 540 000 collégiens latinistes ou hellénistes en France. En diminuant ce cheptel d’irréductibles, le ministère va, surtout, pouvoir économiser des dizaines de milliers d’heures de cours.

  5. Philou

    Plus d’étudiants attirés par l’enseignement? mais bien sûr et que de dire de tous les postes non pourvus dans les différentes matières enseignées au collège. Tout ce que vous avez réussi à faire avec votre réforme, c’est retourner les enseignants contre vous, je comprends la haine qui peut s’exprimer dans certains propos postés dans les commentaires, elle ne peut s’expliquer que par le mépris que vous avez témoigné jusqu’à présent au monde enseignant. Quand les avez-vous entendus? écoutés? Certainement pas lors de la pseudo-négociation de votre réforme en mars. Ne vous étonnez donc pas des résultats de votre enquête sur les nouveaux programmes. 8 profs de collège sur 10 contre la réforme. Sur les 25000 qui ont participé à votre enquête, 80% sont mécontents, cela laisse peut de professeurs contents, professeurs, parents, principaux, inspecteurs qui se mobilisent pour nous éviter d’aller droit dans le mur. Où sont les 515 professeurs d’allemand censés être recrutés, on arrive tout juste à 350. Pourquoi, parce que vous dégoûtez de ce métier formidable toutes celles et tous ceux qui auraient aimé se mettre au service de la réussite de nos élèves, pas comme vous … je passerai outre sur la propagande que vous souhaitez faire passer lors des formations que vous avez programmées pour l’an prochain. Ne vous attendez pas à ce que nous adhérions à vos projets, nous ferons tout pour les contourner, les détourner. Non à la suppression de fait de l’allemand! Non à la suppression des bilangues et sections européennes! Non au collège 2016!

  6. Que subsistent de petits îlots au milieu du désastre...

    Il y a les innombrables critiques adressées à « la » ministre de l’Education Nationale à propos de sa réforme des collèges, en particulier celles de François Bayrou qui appelle à une manifestation nationale contre le « passage en force » d’un gouvernement foulant aux pieds « les préoccupations des enseignants, des intellectuels ou des responsables politiques » à propos « des langues anciennes, de la suppression de sections bilingues ou européennes, et le flou d’un ce tain nombre de dispositions sur les enseignements interdisciplinaires ». Et le prédécesseur de Najat VallaudBelkacem d’ajouter : « En tuant le latin et le grec, on piétine l’égalité des chances » car, au contraire de tout élitisme, elles constituent « le ciment de la démocratie (…) Et à travers le saccage de l’héritage gréco-latin, c’est la langue et les lettres françaises qu’on assassine, prévient François Bayrou. En histoire, le topo n’est guère plus glorieux. La chrétienté médiévale ou encore l’époque des Lumières seront facultatives, l’enseignement de l’islam restant, lui, obligatoire »
    On peut d’ailleurs s’interroger sur les raisons d’un pareil acharnement de la part de thuriféraires de la République alors que les auteurs de la Révolution française avaient constamment à l’esprit l’exemple de Sparte et de Rome. Rousseau ne remarquait-il pas : « Quand on lit l’histoire ancienne, on se croit transporté dans un autre univers et parmi d’autres êtres. Qu’ont de commun les Français, les Anglais, les Russes avec les Romains et les Grecs ? (…) Les fortes âmes de ceux-ci paraissent aux autres des exagérations de l’Histoire. Comment eux qui se sentent si petits penseraient-ils qu’il y ait eu de si grands hommes ? Ils existèrent pourtant ».
    Parmi ces légitimes préoccupations, j’ai relevé celles de Claude Meunier-Berthelot, juriste de formation qui a fait toute sa carrière dans l’Education Nationale, dont l’ouvrage « La refondation de l’école en 25 leçons » est paru il y a deux ans chez l’éditeur Trianons. Commentant l’actualité de l’éducation, elle mentionne « une situation inédite : cette refondation de l’Ecole signe en réalité pour nos enfants la fin de l’école publique et de l’école privée sous contrat en ce que les cours sont supprimés et la transmission du savoir disparaît au profit d’activités au cours desquelles les élèves sont censés construire leur savoir.
    Il n’y a plus du tout de transmission d’un héritage culturel puisque l’enfant construit son savoir tout seul, or il ne peut pas inventer » !

  7. Que subsistent de petits îlots au milieu du désastre...

    Aussi, comme l’expliquait François-Xavier Bellamy dans une récente tribune publiée dans « Le Figaro » : « Ce n’est pas un changement qui nous est proposé, mais la continuité des politiques absurdes mises en œuvre, depuis quelques décennies, par la superstructure de l’Education nationale ». En vertu du principe selon lequel la fabrication d’une inculture obligatoire est l’instrument de survie de tout pouvoir politique qui veut imposer son arbitraire sans aucun discernement du bien et du mal.

  8. Que subsistent de petits îlots au milieu du désastre...

    Le 2 avril dernier, dans son intervention devant la commission d’enquête du Sénat sur le service public d’éducation, le mathématicien Laurent Lafforgue affirmait n’avoir plus confiance en l’école républicaine : « Ma seule espérance est désormais que subsistent, ici et là, au milieu du désastre général, de petits îlots d’instruction et de transmission des connaissances, grâce au travail d’instituteurs ou de professeurs isolés, dans des écoles publiques ou privées sous contrat, qui restent fidèles à la cause de l’instruction, de la transmission, et font tout ce qu’ils peuvent dans un environnement institutionnel hostile, ou bien dans des écoles hors contrat, qui sont aussi rares que leurs ressources et leurs moyens mais qui maintiennent vivante la petite flamme de la transmission grâce au dévouement d’instituteurs et de professeurs qui consentent de lourds sacrifices pour exercer leur noble métier conformément à leur conscience ».
    http://www.lasemainedupaysbasque.fr/le-bloc-note-d-alexandre-de-la-cerda-toucher-le-fond-avec-la-re-forme-des-colle-ges-35623

  9. inquiétude !

    Après l’histoire, le latin, le grec, les classes bilangues, c’est l’X qui est dans le viseur des réformateurs pédagogiques. Inquiétant.

    « Pour la patrie, les sciences et la gloire. » Telle est la ringarde devise imprimée sur le drapeau de l’École polytechnique. Un vocabulaire anachronique et une survivance poussiéreuse à l’heure de la grande confusion planétaire, de la mondialisation vibrionnaire, de la course à l’indifférenciation. La future élite de la nation défilant en uniforme, sabre au clair et au pas cadencé en tête du défilé du 14 Juillet : voilà une image insolite un tantinet rétro qui n’est plus dans l’esprit du temps. Pas plus que le latin, le grec, l’histoire, les classes bilangues ou l’orthographe. À la poubelle..
    http://www.lepoint.fr/monde/ou-va-le-monde-pierre-beylau/detruisons-l-ecole-polytechnique-24-06-2015-1939385_231.php

  10. LA RÉFORME DU COLLÈGE SUPPRIME LE LATIN ET LE GREC

    Dans le nouveau collège, les élèves ne se verront proposer au mieux qu’un semestre ou trimestre de latin : c’est l’EPI Langues Anciennes, qui remplace la matière “Langues et Cultures de l’Antiquité”, SUPPRIMÉE. Quid du grec ?
    Le ministère n’en fait pas mystère : le programme de cette matière a indiscutablement disparu des nouveaux programmes téléchargeables ici (http://eduscol.education.fr/consultations-2014-2015/events/college/)
    De plus, l’EPI Langues Anciennes n’est qu’un EPI parmi les 8 instaurés, dont 6 seulement seront proposés dans chaque collège de France. Dans 75% des établissements, les collégiens n’auront donc même aucun moyen d’accéder à ces enseignements.

  11. de NVB à Orwell

    La réalité tirée des textes est la suivante :

    – L’enseignement du latin disparait. Il est remplacé par un « EPI » (enseignement pratique interdisciplinaire). Le temps consacré aux EPI est pris sur le temps des matières principales (et non pas rajouté au temps d’enseignement). Les élèves qui feront du latin le feront donc à la place du français ou de l’histoire. Le professeur de latin devra obtenir de ses collègues cet aménagement (sachant que le temps consacré au français diminue déjà avec la réforme). Bref, les enfants qui feront du latin devront renoncer à leur programme au profit d’une autre matière principale jugée « plus importante ». Quels parents vont faire ce choix ?

    – Les élèves y perdront. L’EPI mis en place (s’il est mis en place) ne concernerait qu’une heure par semaine (contre actuellement 2 heures en 5ème, 3 heures en 4ème et 3ème). De fait, il ne s’agirait plus de latin mais plus d’un enseignement de complément aux mythes[5].

    – De toutes les façons, ni la Ministre ni personne n’a aucune idée de ce que pourra être le contenu des programmes latin-grec. Leur mort a bien été prévue à tel point que ni dans les projets de programme de la réforme, ni dans le nouveau socle commun des connaissances, la moindre ligne n’est consacrée aux programmes de langue ancienne.

    – Un « enseignement de complément électif » est prévu dans le projet. Ce n’est ni plus ni moins qu’une option (cette option dont le principe « non égalitaire » a pourtant été si décrié par NVB) ! Mais le quantum de cette option, même si on l’ajoute aux EPI, est inférieur d’au moins 1/3 à l’ancienne option latin-grec et l’option elle-même sera en concurrence avec d’autres options (donc cette option ne pourra proposée à tous, à la différence de l’option actuelle latin-grec, ouverte à tous). Là encore il n’y a pas le compte.

    – Pour rassurer « certains acteurs qui avaient encore des inquiétudes » (sic !), la Ministre a donc saisi le 13 mai le conseil des programmes pour « préciser » (bel euphémisme puisqu’il n’y avait rien !) le contenu des EPI et des enseignements de complément « dédiés à une étude plus approfondie de la langue et des textes ». Peut-on faire plus vague et moins engageant ? Quel décalage entre les déclarations médiatiques et la réalité des textes !

    Les conclusions sont sans appel. La présentation faite par la Ministre n’est pas sincère. Aucun citoyen n’a pu, en écoutant Najat Vallaud-Belkacem, se faire, par exemple, une idée (même imprécise, même un peu enjolivée) du contenu de la réforme concernant le latin et le grec. Pire, les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem sur la réforme sont à l’opposé du projet de réforme lui-même[6]. Ce décalage assumé, répété maintes fois dans tous les média, avec charme, conviction et talent, a un côté presque comique. Je vous assure, j’ai du relire les textes plusieurs fois pour m’en convaincre. Comme Winston, le héros de 1984, je n’en croyais pas mes yeux !

    Cette communication orwellienne est renforcée, si j’ose dire, par l’anathème (Orwell parle de la “minute de la haine”) jeté sur les opposants à la réforme, immédiatement catalogués par NVB comme « des opposants rétrogrades à l’égalité ». Les élèves qui choisissent l’option latin-grec seraient les « sachants »[7] dont les parents auraient les « codes » nécessaires pour favoriser la réussite scolaire et reproduire leur position sociale. La preuve ? ces élèves constituent bien « les 20% qui réussissent » ![8]

    La réalité est sans doute tout autre. Les « bons » élèves ont naturellement plus de temps et de facilité pour suivre une option facultative de quelques heures par semaine. Les enseignants la proposent plus naturellement à ces élèves (ne pas le faire serait les brimer, les limiter). Le latin n’est pas, n’a jamais été, un « truc » qui permettra de réussir de façon magique sa scolarité ou d’intégrer telle ou telle grande école [9]

    Dans aucun autre pays que la France il n’y a autant d’élèves qui choisissent une option aussi « inutile », qui ne les aidera pas à gagner des points pour tel ou tel concours, qui ne leur sera d’aucune utilité professionnelle pratique. La conscience que parfois, la formation de l’enfant prime sur l’utilité, le long terme sur l’immédiat, la beauté sur l’efficacité, la source de première main sur la copie, c’est ce qui fait que notre enseignement reste unique et que nous pouvons – encore – en être fiers.

    Dans 1984, les différents ministères ont un nom opposé à leur destination réelle. Le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Paix (MiniPax), le ministère de la Justice est devenu celui de l’Amour (MiniLov). Souhaitons que le Ministère de l’Education Nationale ne se transforme pas en IgnoMini (Ministère de l’Ignorance Nationale).

    http://www.speechi.net/fr/index.php/2015/05/18/reforme-du-college-pourquoi-les-declarations-de-la-ministre-sont-elles-en-opposition-avec-les-textes/

  12. Mais enfin qui peut accueillir favorablement de telles inepties ?

    Thème « Se chercher, se construire »
    L’élève questionne et expérimente à travers l’écriture, l’oral et la lecture le sens du cheminement qui mène l’être aussi bien au-delà de lui-même vers l’inconnu qu’en lui-même à la recherche de l’énigme qu’il est. Page 3 des éléments explicatifs (?!) au projet de programmes de français

  13. honteux !

    La synthèse de la consultation des personnels éducatifs sur les projets de programmes scolaires, lancée le 11 mai par le ministère de l’Education nationale, a été publiée hier. Pendant 5 semaines, les personnels d’école et de collège (en majorité des enseignants) étaient invités à donner leur avis sur les propositions du Conseil supérieur des programmes pour les cycles 2, 3 et 4 (élémentaire et collège).

    Des programmes scolaires peu lisibles pour les enseignants

    Pour les répondants, ces projets de nouveaux programmes manquent de lisibilité. Dans les cycles 2 et 3, ils sont 3 sur 4 à le déplorer, et 8 sur 10 dans le cycle 4.

    Ils sont également nombreux à trouver les programmes trop longs pour le volume horaire qui y est consacré. En élémentaire, 2/3 des répondants s’accordent sur ce point, notamment en langues vivantes et français. « Les volumes horaires mériteraient d’être reconsidérés : moins de temps pour l’EPS mais davantage en français et en mathématiques. Les temps de récréation doivent être décomptés », estime ainsi l’un d’eux.

    Dans le cycle 4, seul 1 enseignant sur 5 estime que les contenus des programmes sont adaptés au volume horaires dédié à sa discipline, cette proportion tombant à moins de 15 % chez les profs de maths et de français. « Il est quand même très utopique d’atteindre ce niveau d’exigence avec des classes de 30 élèves et un horaire d’enseignement d’1 heure par semaine », déplore ainsi un professeur d’éducation musicale.

    Si dans le 1er degré, le projet de programme recueille « une adhésion certaine en ce qui concerne son niveau d’exigence, sa mise en oeuvre dans la classe », c’est moins le cas au collège. Dans le cycle 3, il n’y a qu’en EPS que les enseignants trouvent majoritairement que le projet est opérationnel. Et dans le cycle 4, les profs ne trouvent majoritairement les programmes opérationnels dans aucune discipline.

    « Accueil favorable » des projets de programmes pour Najat Vallaud-Belkacem

    Hier, Najat Vallaud-Belkacem a estimé que les programmes présentés avaient reçu « un accueil favorable ».

    QUELLE HONTE !

  14. désastre

    Les programmes sont tout pourris, la réforme est nulle, tout le monde est contre. Conclusion: raison de plus pour continuer.

  15. L'ECHEC DE LA CONSULTATION DES PROGRAMMES DU COLLEGE

    Seulement 24 509 personnes ont participé à la consultation sur les nouveaux programmes du collège, annonce le ministère qui publie les résultats de la consultation. Un nombre que le ministère juge représentatif, mais qui reste très faible par rapport aux 215 000 enseignants des collèges qui sont concernés très directement. La consultation a échoué à mobiliser largement les enseignants alors que la réforme du collège était très contestée.

    La consultation montre d’importantes réticences envers les nouveaux programmes. A peine plus d’une personne sur cinq estime que el contenu des programme est en adéquation avec le volume horaire disponible : en clair 80% des enseignants qui ont participé à la consultation jugent les programmes difficiles à faire. C’est en maths et en français que les réticences sont les plus fortes.

    Pour ce qui est de la mise en oeuvre du projet de programme dans la classe, on ne trouve dans aucune discipline une majorité d’enseignants s’accordant à dire que le projet de programme semble opérationnel. Ils sont même moins d’un tiers à le juger opérationnel en mathématiques, en français, en technologie, en physique-chimie et en SVT”, note le ministère. Le manque de repères de progressivité est aussi souligné , particulièrement en physique chimie, svt, français.

    La consultation donne des exemples de verbatim. Les enseignants se plaignent du nombre des heures de cours. ” Tout est superficiel et sera entièrement survolé du fait de la quotité horaire donnée ». (Physique-chimie). « Augmenter le volume horaire à 4 heures pour chaque niveau permettrait d’aborder sereinement tous les domaines en alliant le numérique, la recherche et la démonstration ».(Mathématiques) ” On voudrait avoir davantage de moyens qu’il soient humains, économiques et surtout du temps aux équipes de travailler ensemble en amont”, dit un professeur d’Education musicale.

  16. Odile Chaumeton

    Favorable, vous avez dit favorable? De quelques un peut-être mais de la majorité certainement pas. Ayez au moins l’honnêteté dédire que cette réforme n’est pas inspirée par une idée de progrès pour les élèves mais par le désir de supprimer des postes.
    Depuis Allègre, je n’ai jamais vu un tel rejet de leur ministre par les profs. Vous allez battre un record. Ça ne vous fait rien d’être tant détestée ?

  17. les profs jugent les programmes infaisables

    Appelés à se prononcer sur le projet du Conseil supérieur, les enseignants se montrent très critiques.

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    Après les critiques des intellectuels et historiens, voici les réserves des professeurs. Jeudi, le ministère de l’Éducation a publié la synthèse de la consultation des enseignants sur le projet de nouveaux programmes scolaires, prévus pour 2016.
    La ministre Najat Vallaud-Belkacem parle d’«un accueil favorable des équipes pédagogiques», tout en concédant «la nécessité d’améliorer la lisibilité du projet actuel» élaboré par le Conseil supérieur des programmes (CSP). Une interprétation bien optimiste de ce rapport de 242 pages, dont la lecture révèle une position plus radicale des enseignants.
    «Comment maîtriser une langue en 2,5 heures hebdomadaires?»

    Illisibles et infaisables en l’état. C’est ainsi qu’ils jugent ces nouveaux programmes de la scolarité obligatoire. Et c’est sur le collège que se concentrent les critiques. Ainsi, sur le cycle 4 (de la 5e à la 3e), près de 80 % des enseignants estiment que le projet gagnerait à être «plus lisible».
    À peine 21 % pensent que les contenus des programmes sont en adéquation avec le volume horaire. «Comment maîtriser une langue en 2,5 heures hebdomadaires?», interroge ainsi un professeur de langues vivantes. «À l’heure où l’on dit que les élèves français réussissent mal en lecture, écriture, maths et langues, je pense que le volume horaire consacré à chacune de ces matières doit augmenter», s’inquiète un professeur de français.
    C’est dans cette discipline que les enseignants se montrent le plus circonspects. Ils considèrent que le projet n’est pas adapté aux élèves en lecture, écriture et surtout en étude de la langue «La vision de la grammaire proposée est fondée sur “l’observation réfléchie de la langue”,un concept universitaire, absolument pas adapté à la grammaire scolaire!» explique Jean-Rémi Girard, vice-président du Snalc.
    «Trop vagues»

    «Trop ambitieux», «trop vagues», «pas assez détaillés»… Tels sont les termes qui reviennent le plus dans les réponses des enseignants aux questions ouvertes. «40.000 réponses ont été validées. Sur 600.000 enseignants, c’est peu…» observe pour sa part Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du Snes, estimant que «la consultation s’est heurtée à la réforme du collège, à laquelle beaucoup de collègues sont opposés». Elle regrette par ailleurs «le manque de questions sur le fond des programmes».
    Ainsi, les enseignants n’ont pas été interrogés sur les programmes d’histoire, qui ont suscité, pourtant, un grand débat quasi public. Reste que dans la nouvelle copie que le CSP devra remettre le 3 septembre à la ministre, il est invité, dans cette discipline, à faire en sorte que «le programme n’élude aucune question jugée essentielle»… Il y a donc fort à parier que les Lumières feront leur grand retour parmi les thèmes imposés…

  18. Irrégularités de la réforme du collège

    Nous accueillons tout ceci tellement favorablement que nous menons des actions en justice !

    Education nationale. Une association a saisi le Conseil d’Etat car selon elle, le texte de la réforme du collège présente des irrégularités. Me Henri de Beauregard, l’avocat de l’association dénonce un « vice » : le Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale n’a pas été consulté comme la procédure le prévoit. Entretien.

    VA. Pourquoi avez-vous mené une action en justice après la publication de la réforme du collège ?

    Me de Beauregard. J’ai été saisi par une association de défense et de promotion des langues de l’antiquité, l’association “Arrête ton Char”. Ceux-ci se préoccupent de la réduction sensible de la place accordée à l’enseignement des langues anciennes au collège. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls puisque beaucoup d’intellectuels, de tous bords, ont également fait connaitre leur préoccupation et, en dernier lieu, c’est l’Académie française qui a pris une position à la fois rare et extrêmement sévère sur cette réforme.

    VA. Que dénoncez-vous ?

    Me de Beauregard. Chacun se souvient de la façon dont cette réforme a été publiée, à la surprise générale, au lendemain de la mobilisation nationale des enseignants du 19 mai 2015. Il s’agissait, pour le Gouvernement, d’étouffer une contestation qui transcende les clivages habituels en affichant son inflexibilité. Ce faisant, il a agi dans la précipitation, au mépris des enseignants. Au plan juridique, cela se traduit par un vice tiré du défaut de consultation du Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale. Cette structure, composée de représentants syndicaux, doit être consultée pour tout nouveau texte susceptible d’avoir une influence sur l’organisation des services ou des établissements de l’Education Nationale et sur leurs méthodes de travail. Tel est, à l’évidence, le cas d’une réforme qui crée des “enseignements interdisciplinaires” que les enseignants devraient préparer et présenter ensemble, qui supprime les classes bilangues…

    Or, vérification faite, ce comité n’a pas été consulté. Selon l’adage cher au latiniste, Dura Lex sed Lex, l’annulation semble logique. Cette réforme peut également susciter d’autres questions, comme le court-circuitage du pouvoir législatif. En effet, le législateur a habilité le Gouvernement à fixer lui-même le contenu des programmes. Ce faisant, je me demande s’il ne s’est pas dessaisi d’une compétence qui lui est propre… Il a en tous cas privé la représentation nationale d’un débat, qui est pourtant de la première importance, parce qu’il concerne nos enfants et ce que l’on a envie de leur transmettre.

    VA. Votre action a-t-elle des chances d’aboutir ?

    Me de Beauregard. Le Conseil d’Etat devrait statuer d’ici six à huit mois. Compte tenu des enjeux – la réforme ayant vocation à s’appliquer à la rentrée 2016 – il est à espérer qu’il pressera l’audiencement de cette affaire. Il est dommage que le juge des référés du Conseil d’Etat n’ait pas jugé la situation suffisamment urgente pour examiner le moyen immédiatement, car l’attente de la décision fait plâner un risque. En effet, le Gouvernement continue à avancer en se fondant sur cette réforme (circulaire d’application, révision des programmes, lesquels donneront lieu à l’édition de nouveaux manuels…) de sorte que les conséquences d’une annulation de la réforme vont devenir plus nombreuses et plus graves.

  19. Hans im Glück

    “acceuil globalement favorable des enseignants” – hahaha. En même temps, cette qualification n’a rien d’étonnant, on est dans la continuité parfaite de toute la comm qu’on a vue depuis quelques mois :
    Après la prise en compte des avis favorables au sujet de la réforme du collège, on prend maintenant en compte les avis favorables au sujet de la réforme des programmes – et si ces avis ne représentent personne, ce n’est pas grave.

  20. Luise

    Circulaire d’application

    le texte reprend des idées que l’on retrouve dans la réforme du lycée : donner la possibilité de brasser les élèves en de nouveaux groupes ignorant les classes, de faire intervenir des personnels très variés dans ces enseignements.
    La réforme applique cela alors qu’on n’a AUCUNE EVALUATION SERIEUSE du lycée si ce n’est que cette réforme n’a pas apporté d’améliorations visibles dans les résultats ou l’orientation.
    Varier les temps et les intervenants a posé pas mal de problèmes dans beaucoup de lycées avec des élèves plus âgés que les collégiens.

    Comment cela sera -t-il vécu au collège ?

    L’évaluation, les bilans sont une chose inconnue au ministère, c’est bien dommage !

    Les langues étrangères et régionales
    La circulaire étend aux langues régionales la possibilité de continuer en 6ème, à coté de l’anglais, cette langue quand elle a été commencée à l’école.
    Le mécanisme N’EST PAS AUTOMATIQUE, mais possible.

    Et oui, voilà le souci.
    Mme Kott aura bien du travail, si elle veut s’en donner la peine.

  21. Cherchez l'erreur !

    Malgré les efforts du ministère, les profs consciencieux enseigneront encore de façon exigeante. Mais leur tâche se complique sans cesse.

  22. Plus de respect sil vous plait! Plus de langues

    Faites leurope, et ne pas ces programmes linguistiques minimalistes: Europe plurilingue! Europe est un droit, plurilinguisme est un droit et une necessité économique. l’ouverture d’esprit pour connaitre d’autres cultures sont un minimum. La France est nulle dans les langues! Il faut arrêter Najat! Assez est assez! Acceptez la traité de lElysee au lieu de faire cette politique franco-coincé, franco-centriste! La FRance est un pays de leurope et elle a besoin de leurope! Europe, vite! Contre cette poussière dans l’éducation nationale, recrutez les prof internationaux, acceptez d’autres diplomes, réduisez les concours pour ouvrir un marché du travail! Les européens ne sont pas les assistants de la France!

  23. Indécence

    Croyez-vous réellement que les professeurs de lettres classiques dont vous n’avez cessé de mépriser la fonction et le travail, allant même jusqu’à prétendre que les programmes de latin et de grec n’existaient pas, accueillent favorablement les mesures destinées à leur éradication ?
    De fait, sans dotation horaire propre, sans programmes, sans langue, sans histoire, l’enseignement du latin et du grec au collège (pour l’instant) est voué à disparaître.
    Comme le répétait Caligula, “ita feri ut se mori sentiat”.

  24. Quelle honte !

    Inutile de continuer à mentir sur tous les tons et tous les plateaux télé, nous ne mettrons pas en oeuvre cette réforme inique ultralibérale qui sacrifie l’enseignement du latin, du grec, de l’allemand, les horaires disciplinaires, les élèves les moins favorisés etc. au nom de logiques comptables abjectes.
    Quelle honte de prétendre en plus que les enseignants approuvent ! Mais qui croyez-vous leurrer ?

  25. Brighelli - Pour mettre les enseignants au pas

    La réforme du collège va son bonhomme de chemin. Il ne sera bientôt plus possible de faire classe autrement que selon les lubies de Mme Vallaud-Belkacem.
    http://t.co/x6EwqEkpl1

  26. Deni de réalité...

    C’est mépriser le travail des profs que changer les programmes des 4 ans de collège d’un seul coup sur tous les niveaux.

  27. PF

    “un accueil globalement favorable” , Je suis étonnée…Je m’attendais à ce que vous parliez de plébiscite, étant donné “les rumeurs et les mensonges” colportés par les pseudoz intellectuels que nous sommes, les profs…
    On y croit aux remontées du terrain !!!

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