Le dispositif “Meilleurs bacheliers” présenté par Le Parisien

Éducation nationale Publié le 6 juillet 2015

Retrouvez ici l'article consacré par le journal Le Parisien au dispositif "Meilleurs bacheliers" que la ministre, Najat Vallaud-Belkacem a décidé de généraliser cette année pour récompenser le mérite dans tous les lycées de France et lutter contre l'autocensure.

L’année dernière, il était quasiment passé inaperçu. Il faut dire que le dispositif Meilleurs bacheliers était expérimental, peu connu et peu préparé. Pour le coup, cette année, la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, n’aura pas cessé d’en parler. Rares sont donc les futurs lauréats qui n’en connaissent pas le principe, dans les grandes lignes : si tu brilles au bac demain alors que tu n’as pas été gâté par la plate-forme Admission post-bac (APB), le ministère t’offre la possibilité d’intégrer quand même une filière sélective !

Beaucoup des candidats qui vont sauter de joie demain devant la liste des admis au bac seront donc potentiellement concernés par cette « seconde chance » inespérée.

Pourquoi ce dispositif ? Le ministère y tient pour deux raisons d’abord, cela redonne de la valeur à la réussite à l’examen, dont les mauvaises langues disent qu’il ne sert plus à rien. Et puis cela peut repêcher les élèves méritants d’établissements pas trop cotés, qui n’ont pas eu leur premier vœu dans le bonneteau de l’Admission post-bac, ou qui se sont autocensurés dans leurs choix. Cela peut être particulièrement vrai dans les lycées professionnels de province.

Qui est concerné ? Dans chaque lycée, pourront y prétendre les 10% de meilleurs bacheliers de chaque filière : L, ES, S, technologiques ou professionnelles. Peu importe s’ils n’ont pas de mention, du moment qu’ils sont devant leurs camarades, et à condition qu’ils n’aient pas déjà validé de choix dans APB (ce n’est pas un droit au remords !). Refusés dans la filière sélective briguée, acceptés dans un sixième choix de licence… L’essentiel est qu’ils n’aient pas déjà confirmé « oui » dans APB. Cela peut donc concerner 2 comme 20 élèves par établissement.

Comment savoir si on en fait partie ? Il faut se reconnecter sur son compte APB et consulter sa messagerie. Même si une mention « assez bien » ne semble pas excellente, nul ne sait quelle a été la moyenne des autres élèves du lycée. Un e-mail demande de confirmer que l’on veut bien participer au dispositif. C’est le rectorat qui établit la liste des fameux 10% et se charge par ailleurs d’alerter les lycées, pour qu’ils puissent contacter les élèves qui ne se manifestent pas.

Doit-on reformuler ses vœux ? Pas si vous êtes déjà sur liste d’attente d’une filière sélective : être meilleur bachelier 2015 vous donne le droit de remonter toute la liste et d’être pris d’office (sauf malheureusement si vous êtes vingt meilleurs bacheliers dans ce cas, mais c’est très peu probable…). En revanche, pour ceux qui ne sont pris nulle part pour l’instant sauf dans une licence en vœu 4, tout redevient possible… dans toutes les filières sélectives. Les lycées sont censés vous aider à reformuler des vœux en adéquation avec votre profil.

Toutes les filières sélectives jouent-elles le jeu ? Toutes les filières publiques, oui (IUT, CPGE, STS), même les illustres classes prépas parisiennes. Le ministère a demandé à chacune de réserver une place. Mais une partie du privé aussi : les instituts d’études politiques de province, le réseau des Insa (sciences appliquées), celui des Polytech et certaines écoles de commerce comme l’EDHEC, l’ESC Troyes et l’EM Normandie ont rejoint le dispositif cette année. Pour les meilleurs bacheliers qui n’y croyaient pas ou plus, l’opportunité est donc bien réelle. D’autant que le ministère espère recaser 100% de ceux qui accepteront de l’être.

Un dispositif peu connu

En 2014, 1 200 meilleurs bacheliers se sont retrouvés en position d’obtenir une deuxième chance pour intégrer une filière sélective du fait de leur mérite : 30% ont eu une mention très bien, 53% une mention bien, 16% une mention assez bien et 0,5% sans mention. Sauf que le processus a été enclenché trop tard (après l’oral de rattrapage) et que beaucoup, déjà partis en vacances, n’ont pas été informés. Le profil des 200 heureux élus qui ont finalement saisi l’opportunité n’est donc pas forcément représentatif, mais il éclaire quand même la volonté sociale et politique du ministère : 45% étaient des meilleurs bacheliers de lycées professionnels (pour 20% de bacs L, 16% de bacs technologiques, 13% de S et 5% de ES).

De très bons lycéens s’autocensurent dans leurs choix, soit parce qu’ils n’osent pas candidater à une filière sélective, soit parce qu’ils n’y pensent même pas, estime Najat Vallaud-Belkacem. Je tiens donc à élargir leur horizon et leur dire que l’ambition et l’excellence sont aussi faites pour eux.”

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Article signé Florence Deguen pour Le Parisien du 6 juillet 2015.

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2 commentaires sur Le dispositif “Meilleurs bacheliers” présenté par Le Parisien

  1. Ricercar

    3 sujets ouverts en première page sur le même thème : ce n’est plus de la comm’, c’est du matraquage !

  2. Redero

    Quand on sait la difficulté pour s’inscrire dans une filière qu’elle qu’elle soit dans les études supérieures,( Que: par exemple: si tu es le 5° meilleur élève d’une classe de très haut niveau tu peux être éliminé dans une filière, au profit du premier d’une classe quatre fois moins bonne que la tienne)Une seconde chance ça n’est pas de trop!

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