Hommage à Réné Girard : la France a perdu un grand chercheur et un grand intellectuel

Éducation nationale Publié le 5 novembre 2015

La France a perdu hier un grand chercheur et un grand intellectuel. René Girard, professeur émérite de littérature comparée et anthropologue de la violence et du religieux, a consacré sa vie à étudier les rapports humains.

Né en 1923 en Avignon, il a produit une œuvre centrale pour les sciences humaines, au croisement de la littérature, de la psychanalyse et de l’anthropologie, qui a été traduite dans le monde entier. Ancien élève de l’École des chartes, membre de l’Académie française depuis 2005, il a proposé, dès 1961 dans Mensonge romantique et vérité romanesque, la théorie du « désir mimétique », à partir de l’analyse d’œuvres romanesques (Flaubert, Dostoïevski, Proust notamment) qui explore la manière dont le désir triangulaire influence les relations et les aspirations humaines. Cela l’a conduit à analyser la question de la violence et de la figure du bouc émissaire, présente à la fois dans de nombreux mythes et dans de nombreux cultes, qu’il étudie d’un point de vue anthropologique dans son livre La violence et le sacré, publié en 1972.

Installé aux Etats-Unis, où il a contribué à diffuser les œuvres des penseurs français en sciences humaines, il a entre autres enseigné à l’Université Stanford et l’Université Duke, grâce à ses travaux de recherche reconnus à l’étranger ; il est également devenu Docteur honoris causa de nombreuses universités dans le monde, comme Amsterdam, Londres ou Padoue.

Nous adressons à sa famille et à ses proches nos plus sincères condoléances.

Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Thierry Mandon,
secrétaire d’État à  l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Signature_de_René_Girard


Photo de une : L.A. Cicero / Stanford

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