Attentats du 13 novembre : lettre aux étudiants, aux enseignants et personnels de l’enseignement du supérieur

Enseignement supérieur et recherche Publié le 15 novembre 2015

Madame, Monsieur,

Les attentats d’une violence inouïe qui ont frappé Paris et Saint Denis vendredi dernier, ont visé des lieux hautement représentatifs de ce que nous sommes, et de ce qui nous unit.

Des lieux de culture, d’art, et de vivre-ensemble. Des lieux d’émotions et d’échanges, où la jeunesse est heureuse de se retrouver.

Ma pensée et mon soutien vont aux nombreuses victimes, à leurs familles et à leurs proches, aux blessés et à tous ceux qui ont été atteints.

Parmi les victimes, nombreux sont les étudiants et les enseignants. Nombreux, parce que la culture, l’art et l’échange sont au cœur de leur existence quotidienne. Parce que les terrasses de ces cafés, de ces bars, de ces restaurants, sont depuis longtemps des lieux de débats et de discussion, des lieux où il fait bon vivre, où il est bon de réfléchir ensemble, et où il est inhumain d’avoir à périr sous les balles de la terreur.

Aujourd’hui, nous sommes touchés, bouleversés, blessés. Ne nous laissons pas atteindre dans cet humanisme qui nous unit, et qui a forgé nos valeurs.

Si la douleur et la tristesse nous envahissent, ces émotions doivent s’accompagner d’une dignité et d’une exigence qui sont celles de la pensée, de la connaissance et de la démocratie.

Frappés au cœur, nous ne sommes pas pour autant aveuglés.

Je sais que vous saurez, dans ces jours de deuil, faire que nos établissements de l’enseignement supérieur demeurent fidèles à nos valeurs. Ils seront des lieux d’échanges, de réflexions et de dialogues, ce qu’ils ont toujours été, et ce qu’ils continueront à être, au cœur de la violence et de la brutalité qui nous assaillent aujourd’hui. Des lieux de démocratie.

Dans les universités et les établissements d’enseignement supérieur, comme dans le pays tout entier, le temps est aujourd’hui au recueillement.

Soyez assurés que l’ensemble des équipes du ministère, des académies et de vos établissements et des CROUS seront à vos côtés dans les prochains jours. Des cellules d’aide psychologiques sont déployées dans les écoles, collèges, lycées et établissements d’enseignement supérieur en Ile de France, et partout sur le territoire à la demande des chefs d’établissements.

Le deuil national décrété pendant trois jours par le Président de la République est un moment essentiel pour nous rassembler autour de la mémoire des disparus. Une minute de silence sera respectée dans l’ensemble des services publics lundi 16 novembre à 12h.

Les mesures de protection décidées par le Gouvernement dans le cadre de l’état d’urgence représentent une nécessaire contrainte dans le fonctionnement de nos établissements face à laquelle je sais pouvoir compter sur la compréhension de chacun.

La meilleure réponse ne sera jamais dictée par la peur et la haine, mais par les valeurs qui sont les nôtres et auxquelles nous saurons être fidèles.

Dans ces épreuves terribles, soyez encore assurés de mon soutien et de ma gratitude pour votre mobilisation,

Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Téléchargez la lettre de la ministre ici et retrouvez aussi le message publié ce dimanche matin par la ministre sur les réseaux :

 

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10 commentaires sur Attentats du 13 novembre : lettre aux étudiants, aux enseignants et personnels de l’enseignement du supérieur

  1. mariejouanne@orange.fr

    madame la ministre …
    Je vous ai adressé un mail après les attentats du 13 novembre 2015 face à mon désarroi ..seule devant mes élèves ce lundi matin…. je vous ai demandé de prendre des mesures pour nous aider…j’attends toujours une réponse de votre secrétariat !
    Comment peut-on nous laisser gérer une situation qui nous dépasse alors que nous avons, nous aussi, été en attente de nouvelles de nos proches résidant à Paris….dans le XIème arrondissement !
    La prochaine fois…je ne pourrai pas renouveler cette expérience ! Le mardi suivant les attentats, j’étais si mal après les cours, que j’ai eu envie de vomir !
    J’ai rassuré les élèves, suivi les consignes de votre ministère ! expliquer, rassurer !
    Nous avons besoin de professionnels !!! …pour rassurer les élèves…. !!!!

  2. David WALERA

    Madame le Ministre,

    A la demande du proviseur de mon lycée public, j’ai eu la joie de participer, en tant qu’administratif, à la minute de silence dans une classe de notre établissement.

    Je peux vous témoigner du remarquable travail effectué par le professeur auprès de ses élèves à cette occasion.

    Avant que les élèves ne quittent leur classe, j’ai demandé au professeur si je pouvais ajouter un mot. Comme il me l’a permis, j’ai commencé à dire à ces jeunes, très attentifs, que je suis catholique pratiquant.
    Puis, je leur ai cité Georges Bernanos et Gabriel Marcel, un écrivain et un philosophe catholiques dont on ne leur parle plus depuis belle lurette… Ces deux références majeures de notre culture française se rejoignent dans leur analyse du fanatisme religieux.
    Ces deux auteurs ont parfaitement compris que les fanatiques ne sont pas motivés par un excès de foi, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord. Mais c’est bel et bien à cause d’une « foi chancelante » (Bernanos) qu’ils cherchent à se rassurer eux-mêmes en voulant imposer leurs croyances à ceux qui ne les partagent pas.

    Plus tard, le professeur m’a félicité pour la pertinence de mes propos.

  3. Francois

    A quoi sert de pleurer quand pendant ce temps vous mettez à pied Samuel Mayol le Directeur de l’IUT de Saint Denis pour avoir courageusement combattu les islamisées dans son établissement

  4. Debry

    Madame la Ministre,
    Je vous contacte en tant que citoyenne, parce que je pense que j’ai à apporter ma pierre, et parce que l’expérience que j’ai vécu il y a dix ans en tant qu’étudiante peut peut être servir à d’autre.

    En 2003, j’étais étudiante à Lyon, dans une école de commerce. A la fin de ma 3e année, nous avions un stage à l’étranger à réaliser, et j’ai donc décidé de partir au Sénégal pour deux mois. Dans les premiers temps, j’étais hébergée chez une professeur française, sur “le plateau” de Dakar, secteur plutôt privilégié. Mais je n’étais évidemment pas venue en Teranga pour fréquenter des français.

    J’étais stagiaire dans le quartier Amitié 2 de Dakar, dans une structure qui aidait les entrepreneurs à s’implanter sur le sol sénégalais. Dans ce cadre là, j’avais à réaliser des études sur le terrain.

    Mon maître de stage, le directeur de cette structure, a été très accueillant mais n’a malheureusement pas détecté ce qui se jouait.

    Dans le bureau mitoyen de cette structure, deux jeunes hommes travaillait pour une autre entreprise. Peu à peu, ils sont venus plus souvent me voir. Le premier m’a proposé de venir manger dans sa famille, le second parlait peu. J’ai donc été invitée souvent, et ces deux hommes ont commencé à distiller peu à peu la beauté de l’Islam et l’idiotie qu’était ma foi (ils savaient alors mes racines chrétiennes).
    Mais le second homme ne s’est rapidement plus caché de son désir de partir au Djihad. Dans cette famille que j’ai fréquenté durant 1 mois 1/2, je tiens à préciser que seuls ces deux hommes ont essayé de me convertir; les autres vivaient leur foi paisiblement et respectaient mes convictions.

    J’ai été emmenée rapidement chez l’Imam. Je vous passe la manière froide et le regard écrasant que j’ai reçu.J’ai été emmenée chez des “soeurs” pour prier avec elles.

    Très rapidement, le 1er homme a parlé mariage avec moi. A ce moment là, n’ayant plus autour de moi des français ou des francophones avec qui partager mon vécu, et avec le changement d’environnement qu’un tel voyage supposait, il fut aisé de me déstabiliser, d’abord en “décousant” ma propre foi, en imposant leur propre croyances. Le 2nd homme était très violent dans ses propos.
    Je suis finalement rentrée au bout de deux mois, mais je ne sais pas, honnêtement, ce qui se serait passé si j’étais restée plus longtemps.

    Que ce soit clair: je ne souhaite faire AUCUN amalgame entre mes frères musulmans et les qq radicaux rencontrés au Sénégal.

    Mon désir est juste de vous interpeller sur les stages d’étudiants à l’étranger. Il me semble qu’il faut exiger un REEL tutorat sur place, par des gens fiables. Si en qq semaines, deux hommes ont réussi à me convertir de force, et à me couper de ma famille, je comprends assez facilement qu’on puisse radicaliser des personnes très rapidement.

    Bien cordialement

  5. OO

    @Gino : ce n’est pas parce qu’un Imam (quand bien même plusieurs) a dit ceci que la plupart des musulmans le pensent…

  6. David WALERA

    @ GINO :
    “NOT IN MY NAME, A COMPTER DE CE JOUR NOUS NOUS CONVERTISSONS AU BOUDDHISME.”
    Et pourquoi pas à la religion catholique ?

  7. GINO

    Mme, avec tout le respect dû à votre position, je me demande pourquoi vous-même et quelques autres leaders d’opinion de confession musulmane, ne prendriez pas votre courage à 2 mais pour REFUSER l’islam tel qu’il nous est présenté aujourd’hui.

    Je suis certain qu’un tel acte aurait un impact fort sur un grand nombre de jeunes, imaginez la scène:
    Mme Belkacem, Mr Zidane, Mr Debbouz, Mr Kery James….et bien d’autres idoles des jeunes, sur une même scène et déclarant ensemble et d’une seule voix: NOT IN MY NAME, A COMPTER DE CE JOUR NOUS NOUS CONVERTISSONS AU BOUDDHISME. Parce que les inconnus voilées ou pas qui se prennent en photo avec un panneau NOT IN MY NAME, c’est bien gentil mais ça n’excite personne. Zidane grand idole des jeunes et des cités exciterait les gens……
    Mais pourquoi restez-vous presque silencieux devant ces atrocités??? Une forme de complicité silencieuse? Qui ne dit mot consent? Comme l’a dit un grand iman dont je n’arrive pas à prononcer le nom, sur CNN : LE BUT DE CHAQUE MUSULMAN EST DE FAIRE EN SORTE QUE LA CHARIA SOIT APPLIQUÉE PARTOUT…..
    Bien respectueusement, je vous laisse méditer

  8. David WALERA

    Madame le Ministre,

    Votre réforme, par sa propension à couper les élèves de France de leurs racines antiques, médiévales et modernes, bref à saper tous les fondements de notre culture et de notre civilisation, prépare un appel d’air à de futurs candidats au djihad !

    Réveillez-vous, atterrissez, il est juste encore temps de rectifier le tir !

  9. Faleyras

    La punition pour les élèves des classes du secondaire qui refuseront de faire la minute de silence ou qui auront un comportement irrespectueux, sera des cours d’éducation civique supplémentaires avec un suivi pédagogique par un tuteur pour leur apprendre les valeurs républicaine. ‪#‎vivelafrance

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