Attentats du 13 nov. : pensée & soutien pour les enseignants qui doivent être forts devant les élèves


Les élèves vont avoir besoin de parler” à la reprise des cours après les attentats survenus en région parisienne vendredi 13 novembre, a estimé sur France Inter Najat Vallaud-Belkacem, qui a demandé aux enseignants d’organiser un temps d’échange avant la minute de silence prévue à midi.

La ministre de l’Éducation nationale a indiqué dans une lettre aux enseignants que la minute de silence “doit être précédée d’un temps d’échange, parce qu’il ne faut pas l’aborder de manière sèche“.

Les attentats de vendredi “sont d’une ampleur encore plus massive, encore plus aveugle que ceux de janvier“, a-t-elle souligné. “Je pense que c’est surtout l’effroi et la peur qui vont s’exprimer chez les élèves“, c’est pourquoi “il faut échanger, recueillir leur parole, les aider à verbaliser leurs émotions avant de procéder à la minute de silence“.

C’est évidemment important que l’école soit associée à ce moment de recueillement” pour “rendre hommage aux victimes“. Elle a écrit aux enseignants que ce moment “doit être adapté à l’âge des enfants“.


Des enfants de quatre ans, ce n’est peut-être pas en se taisant complètement raides pendant une minute qu’on leur fait le mieux comprendre la gravité de ce qui s’est passé, peut-être que c’est en dessinant en silence ou d’autre formes, que je laisse le soin” aux équipes de choisir.

La ministre a rappelé que la communauté éducative et universitaire a “payé un lourd tribut” avec des enseignants et étudiants parmi les victimes.

Des cellules médico-psychologiques sont déployées, “en particulier dans tous les établissements proches des attentats, mais même partout ailleurs en France sur la demande des chefs d’établissement“, a-t-elle indiqué, soulignant que “les enseignants ne sont pas seuls“. Des psychologues, médecins, assistantes sociales “seront à leur côté si besoin pour prendre en charge les cas de post-traumatismes les plus importants, et je crains qu’il y en ait, y compris ailleurs qu’en Ile-de-France“.

C’est “un moment terrible” et les enseignants “doivent être forts devant les élèves“, a-t-elle dit. “On ne se sent jamais tout à fait prêts dans ce genre de situation, merci à eux d’être là“.

Il faut “rassurer” les élèves, “préciser que les attentats ont été circonscrits à un lieu, à moment, que l’on est à l’abri à l’école“. La ministre a souligné que “le plan Vigipirate alerte attentat est “déclenché aux alentours des écoles en particulier“.

Nous devons (…) vivre avec le danger terroriste”. Cela “ne veut pas dire qu’il faille vivre avec la peur”, mais “avec la conviction que la liberté est une chose qui se défend, que ce n’est pas un acquis pour l’éternité“, a-t-elle estimé.

Entre les attentats de janvier et ceux de vendredi, “les trois mots de notre devise républicaine” ont été “frappés”. “Nous devons apprendre à défendre cette devise républicaine, ce mode de vie, et donc à reprendre la vie. Voilà, c’est ce que nous faisons en rouvrant les écoles“.

Retrouvez ici les courriers adressés par Najat Vallaud-Belkacem aux enseignants, aux parents, à la communauté éducative et la communauté de l’enseignement supérieur et de la Recherche à la suite aux attentats du 13 novembre 2015

Attentats-13-Novembre-Paris-Najat-Vallaud-Belkacem-Réaction


Avec AFP.

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6 commentaires sur Attentats du 13 nov. : pensée & soutien pour les enseignants qui doivent être forts devant les élèves

  1. zorn

    ” pensées pour les enseignants” épargnez-nous votre com! On a compris depuis longtemps ce que vous pensez de nous, faites plutôt une reconversion, parce que là, c est le désastre complet.

  2. David WALERA

    Madame le Ministre,

    A la demande du proviseur de mon lycée public, j’ai eu la joie de participer, en tant qu’administratif, à la minute de silence dans une classe de notre établissement.

    Je peux vous témoigner du remarquable travail effectué par le professeur auprès de ses élèves à cette occasion.

    Avant que les élèves ne quittent leur classe, j’ai demandé au professeur si je pouvais ajouter un mot. Comme il me l’a permis, j’ai commencé à dire à ces jeunes, très attentifs, que je suis catholique pratiquant.
    Puis, je leur ai cité Georges Bernanos et Gabriel Marcel, un écrivain et un philosophe catholiques dont on ne leur parle plus depuis belle lurette… Ces deux références majeures de notre culture française se rejoignent dans leur analyse du fanatisme religieux.
    Ces deux auteurs ont parfaitement compris que les fanatiques ne sont pas motivés par un excès de foi, contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord. Mais c’est bel et bien à cause d’une « foi chancelante » (Bernanos) qu’ils cherchent à se rassurer eux-mêmes en voulant imposer leurs croyances à ceux qui ne les partagent pas.

    Plus tard, le professeur m’a félicité pour la pertinence de mes propos.

  3. LANCIEN Dominique

    En effet ! Tout est dans la manière de présenter le Sens de ce recueillement après un tel désastre.Ceux et Celles qui banalisent cette délicatesse d’approche ! Sont totalement inconscients de la Fragilité permanente dans laquelle se trouve toute Démocratie !!! Je suis soulagé Najat,que ce soit une Femme telle que Vous.qui soit en charge de notre éducation nationale en ces temps si tragiques ! Car Vous ! Vous avez ce Sens de la Délicatesse indispensable si Nous voulons que Tous nos Enfants de France comprennent durablement l’importance de ces moments partagés !!! Merci Najat.

  4. Jean-Louis

    Je pense qu’il y a un temps pour tout et qu’il faut préserver une unité indispensable en ces moments douloureux suite aux attentats du 13 novembre. Je suis parfois très critique avec notre ministre de l’éducation mais aujourd’hui, dans les écoles, les collèges, les lycées, les universités et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche, comme dans le pays tout entier, le temps est au recueillement, en ligne avec le deuil national qui a été décrété pendant trois jours par le Président de la République. C’est ce qu’a signifié Najat Vallaud Belkacem dans ses messages de confiance aux enseignants. On ne peut tout de même pas lui reprocher cela. Quant au pacte de sécurité, il est vraiment nécessaire aujourd’hui. Ensemble, nous devons faire preuve d’une unité et d’une solidarité sans faille face à la barbarie. C’est une urgence absolue.

  5. Romain Massié

    Alors Monsieur Le Président, Mme La Ministre, quand il faut faire la guerre, il y a du fric, et tant pis pour le pacte de stabilité, mais quand il s’agit d’Education, alors là il n’y a plus personne!
    Votre réforme est simplement économique (supprimons des options, supprimons des heures de cours) et n’apporte aucune nouveauté pédagogique. Quand nous critiquons avec des arguments votre réforme et insistons bien sur les conséquences négatives pour les élèves, nous sommes des incompétents, des réactionnaires, …, mais quand il faut accueillir des gamins traumatisés par les attentats et les images qu’ils ont vues, vous nous faites tout à coup confiance, nous sommes des “professionnels”. Madame La Ministre, votre attitude et votre discours est on ne peut plus méprisant. Vous ne méritez pas mon vote aux prochaines élections, je vais continuer mon combat contre cette réforme.

  6. David WALERA

    Madame le Ministre,

    Votre réforme, qui coupe les élèves de France de leurs racines antiques, médiévales et modernes, sapant tous les fondements de notre culture et de notre civilisation, prépare un appel d’air à de futurs candidats au djihad !

    Réveillez-vous, atterrissez, il est juste encore temps de rectifier le tir !

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