110e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État : le Gouvernement défenseur de la Laïcité

Éducation nationale Publié le 9 décembre 2015

Le gouvernement, Manuel Valls en tête, est monté au créneau mercredi 9 décembre 2015 pour défendre une laïcité que l’extrême droite et l’islamisme radical menacent selon le Premier ministre.

La date de cette offensive ne doit rien au hasard: mercredi marquait le 110e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État, promulguée le 9 décembre 1905. C’était aussi, en mémoire de ce texte fondateur de la liberté de culte et de la neutralité de l’État à l’égard de toutes les religions, la deuxième Journée de la laïcité dans l’Éducation nationale.

Manuel Valls a profité d’un colloque organisé par l’Éducation nationale et l’Observatoire de la Laïcité dans ce cadre à la Bibliothèque nationale de France (BnF) pour réaffirmer son attachement à la laïcité, dont “il y a urgence” à retrouver “le sens“, car elle est parfois “mal comprise“, a-t-il estimé.

La laïcité, ce n’est pas la négation du fait religieux. Au contraire: la laïcité, c’est la religion, toutes les religions remises à leur juste place, à bonne distance de L’État“, a souligné le Premier ministre.

Or “l’extrême droite la brandit non pas pour rassembler mais pour diviser“, a affirmé le chef du gouvernement sans nommer le Front national. Elle “la détourne, l’instrumentalise pour s’attaquer violemment aux musulmans de France“, a-t-il poursuivi.

La plus grande imposture de l’extrême droite c’est, sans le dire, de préparer un grand retour en arrière. Ils veulent retourner avant 1905, retourner vers ces guerres de religions qui sont autant de cicatrices profondes dans l’histoire de notre Nation“, a même accusé Manuel Valls.

“Deux ennemis”

Seconde cible du Premier ministre: “l’islamisme radical“, qui a l’école laïque “en ligne de mire” et a visé le “modèle républicain“, dont la laïcité est au cœur, lors des attentats de janvier puis de novembre.

Le Premier ministre s’en est pris à ces “intégristes islamistes” qui “expliquent que la laïcité empêche la pratique de l’islam et stigmatise nos compatriotes musulmans: quel mensonge !

Alors que 81% des Français estiment la laïcité “en danger”, selon un sondage Ifop publié mercredi, Manuel Valls a appelé à être “lucide” face à la “montée des revendications religieuses et communautaires“. Pas seulement à l’école mais à l’université, dans les services de petite enfance ou au travail, où les “chartes de laïcité” dont se dotent des entreprises sont “une bonne chose“, selon le Premier ministre, qui a aussi salué le “guide de la laïcité” bientôt distribué aux cadres de la mairie de Paris.

Signe de la mobilisation que le gouvernement voulait afficher mercredi, Manuel Valls s’est exprimé à la BnF en présence du ministre de l’Intérieur – chargé des relations avec les cultes – Bernard Cazeneuve, et de Najat Vallaud-Belkacem.

La ministre de l’Éducation nationale s’était rendue un peu plus tôt dans un collège du XXe arrondissement de Paris pour rappeler le “rôle majeur” que l’école a à jouer pour promouvoir la laïcité.

Il n’y a que dans les établissements scolaires qu’on voit passer toute une classe d’âge“, a relevé Najat Vallaud-Belkacem.

Selon elle, la laïcité a “deux ennemis: ceux qui refusent la séparation de l’Église et de l’Etat et qui veulent faire prévaloir leur religion sur les règles de l’Etat” et “ceux qui sous prétexte de la défendre, la dévoient en l’instrumentalisant contre une religion“.

Cent dix ans après sa promulgation, la loi portée par Aristide Briand et défendue par Jean Jaurès fait l’objet d’un large consensus politique et auprès des forces philosophiques et religieuses, des rationalistes de la Libre pensée aux évêques de France, qui veulent en “garder l’esprit originel“. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a lui aussi estimé mercredi dans un communiqué que “le défi de la laïcité doit aujourd’hui être relevé dans les conditions de la France de 2015, en refusant sa dénaturation“.

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, au colloque à l'occasion du 110e anniversaire de l'adoption de la Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l'État, en présence de Bernard Cazeneuve et Manuel Valls, à la Bibliothèque Nationale de France, le mercredi 9 décembre 2015 - © Philippe DEVERNAY


Avec AFP.
Photos © Philippe Devernay / MENESR

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Un commentaire sur 110e anniversaire de la loi de séparation des Églises et de l’État : le Gouvernement défenseur de la Laïcité

  1. Hassan

    Depuis des échos unanimes de l’Antiquité, La Laïcité actuelle, effectivement votée et souvent présentée et/ou proposée comme une certaine et réelle neutralité de conscience libre et expressive des pluralités sociétales, ni ne contraint ni ne dispose des valeurs fondatrices et particulières de chaque cultes ou cultures, de chaque progrès ou coutumes, de tout ensemble ou peuple; Elle présume promulgue et instaure plutôt valablement et selon des espaces strictement communs, la capacité et la faculté d’une réciprocité définie et nécessaire à toute vie, comme chaque savoir et toute victoire d’ensemble harmonisent soutiennent offrent et/ou invitent, depuis des âges de l’Ecole, à comprendre à conjuguer et à respecter dignement et mutuellement, autant la perspective cohérente et possible des vraisemblances universelles et mutuelles que celle singulière et intime des appartenances culturelles et cultuelles.

    Par exemple “neutre”, réel, simple, facile, distinct, et pour ne pas souffler sur l’ambiguïté malveillante et prononcée d’une circonstance ambivalente et confusionnelle des parties et des contreparties…, selon chaque représentativité humaine et citoyenne, naturelle et compréhensive, matérielle et consciente, l’écran est, peut être le support d’une image d’ouverture ou l’endroit d’un mur solide d’indifférence, est-ce bien toujours le cas, la vue, le sens, la raison, l’objectivité devant chaque réalité explicite et relative!

    Comme l’ensemble législatif des principes désignant l’exactitude collective et émancipée des valeurs estimées et rattachées à la République, la Laïcité ne devait, ne doit pas s’inscrire dans le sens des luttes humaines et préjudiciables ni vers des raisons citoyennes ostracises et extrêmes, bien au contraire…et, car historiquement, entre deux guerres et parmi tant d’autres, dans leurs consciences résistantes, lucides et fraternelles, ont su porter, rassembler, déclarer, orienter, justifier, et faire valoir, à chacun)e, ce que de droit entend défendre en toute légitimité commune et responsable autant que ce que chaque dignité doit faire prévaloir à toute société civile et démocratique, le prix Nobel de la Paix de 1926 étant, A. Briand ayant été, ne manquera ni d’existence ni de résistance à tous propos inférieurs ou supérieurs, intérieurs ou extérieurs, semant la peur ou arrosant la terreur, par les maux* récurrents et virulents de la haine et de l’injustice…où (ne)font-ils* date pour chaque épreuves aggravées…

    D’où qu’elles puissent exister, et désunir, dans l’Histoire contaminée et/ou dans la Mémoire immodérée, les mauvaises pensées autant que les macabres idées mènent toutes, et toujours, vers une révolte improvisée hystérique et sanglante, et elles n’élèvent jamais, et d’aucune sorte, ce qu’une devise impartiale et universelle, humaine et citoyenne, généreuse et composée, peut chaque fois et d’une part, comprendre et estimer, instruire et développer, construire et rassembler, et, d’autre part, anoblir et tolérer, secourir et revendiquer, chérir et apaiser, des hommes et des femmes, des enfants et des natures, du grand et humble intérêt général et commun…

    Entre les lumières de la nuit et celle du jour, aucun reflet ne s’éloigne aucune brillance ne s’égare de la Vie

    Bien à Vous…

    Merci…

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