« Je crois en l’élite, à condition qu’elle soit ouverte et renouvelée » – Entretien au journal Le Monde

À la une Éducation nationale Publié le 18 janvier 2016

La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a annoncé, lundi 18 janvier, un dispositif d’égalité des chances, les parcours d’Excellence. A cette occasion la ministre a accordé un entretien au journal Le Monde.

Vous inaugurez ce lundi des « parcours d’excellence » pour les collégiens en éducation prioritaire. Un gouvernement de gauche devait-il attendre trois ans avant de se pencher sur les dispositifs d’égalité des chances ?

Ces « parcours d’excellence » sont une brique supplémentaire venant s’ajouter à tout ce que nous avons édifié depuis 2012. On a jusqu’à présent géré l’« amont » – le primaire et le collège essentiellement. Il est temps, en 2016, de se concentrer sur l’aval pour mettre les élèves dans une meilleure situation d’insertion post-baccalauréat.

Ne nous voilons pas la face : les élèves ne sont pas à égalité pour aborder cette transition. Les familles culturellement et socialement favorisées sont à l’aise avec les filières de l’après-bac quand beaucoup d’autres, dans les milieux ouvriers mais aussi les classes moyennes, sont dans la confusion. Avec ces « parcours d’excellence », nous considérons que l’accès à l’élite ne doit plus être la chasse gardée des milieux privilégiés.

Peut-on, lorsque l’on est une ministre de l’éducation de gauche, soutenir dans le même temps des élèves méritants et aider tous les élèves à réussir ?

C’est le volontariat, l’envie manifestés par les élèves pour s’inscrire dans ces « parcours » qui vont peser. Il y a un malentendu sur ce qu’on entend par excellence : elle est, pour moi, la possibilité donnée à chacun de se réaliser au mieux de son potentiel, en accédant pourquoi pas à une classe prépa mais tout autant à une filière professionnelle. L’excellence, on la trouve en philosophie, en histoire… mais aussi dans la mode ou la fonderie !

Le débat est brouillé : à chaque fois que la gauche met en chantier une nouvelle réforme éducative visant à la réussite de tous, nos détracteurs nous accusent de brader, de piétiner le « mérite ». Ils n’ont que ce mot à la bouche. Mais ils feignent de ne pas voir que notre système, aujourd’hui, est loin d’être fondé sur le seul mérite. Et surtout que ce mérite n’est pas indépendant – loin s’en faut – du capital social et culturel.

Vous ne croyez pas – ou plus – en la méritocratie ?

Contrairement à ce qu’on veut me faire dire, je crois en l’élite, à condition qu’elle soit ouverte et renouvelée. A condition de mener la lutte contre le rétrécissement, l’appauvrissement de son vivier. Autrement dit, qu’on refuse l’élitisme dynastique, mâtiné de trop rares réussites d’enfants du peuple qui nous donnent bonne conscience mais ne changent rien aux dysfonctionnements de l’école. Ce que Ferdinand Buisson appelait « les exceptions consolantes » ou que le philosophe Alain nommait les « pics superbes nés du peuple », utilisés, ajoutait-il, pour « donner un air de justice à l’inégalité ». Qui dit méritocratie de gauche dit vigilance permanente à démocratiser l’accès à l’élite.

Vos détracteurs, en particulier les enseignants hostiles à la réforme du collège, vous reprochent de vouloir « niveler par le bas » le système éducatif en supprimant les bilangues, le latin… De promouvoir, en somme, une forme d’égalitarisme au détriment de l’excellence. Que leur répondez-vous ?

Ceux qui nous reprochent de faire preuve d’égalitarisme croient qu’ouvrir l’accès à l’excellence à plus d’élèves, c’est l’avilir, la pervertir. Ils confondent excellence et exception. Leur raisonnement est absurde : l’excellence n’est pas un gâteau dont les parts seraient d’autant plus petites que le nombre de convives est grand !

Ce « nivellement par le bas » est en réalité à l’œuvre depuis des années. Il se traduit non seulement par un appauvrissement sociologique de l’élite – cette homogénéité sociale que l’on constate dans la plupart des grandes écoles – mais aussi par une autocensure de plus en plus perceptible parmi les élèves les plus fragiles. J’ai replongé, il y a quelques mois, dans mon passé de lycéenne en revenant à Amiens, et le fatalisme scolaire me semble bien plus répandu qu’il y a vingt ans. Paradoxalement, alors qu’on pourrait penser que l’accès des élèves à l’information – via Internet – contribue à élargir leurs horizons, j’ai le sentiment de l’effet inverse, avec pour corollaire une rancœur contre le système qui doit nous alerter. « Cette voie-là n’est pas faite pour moi » : on l’entend dans trop de bouches.

Compenser les difficultés des élèves défavorisés en leur offrant des « parcours » particuliers, n’est-ce pas déjà une logique utilisée par la droite, avec les internats d’excellence ?

La logique promue en son temps par Nicolas Sarkozy est aux antipodes de la nôtre : il s’agissait de sortir les meilleurs élèves de leur quartier, de leur établissement, pour les scolariser en internat. Une sorte de fuite des cerveaux. Nous voulons au contraire permettre aux élèves de partager avec leurs camarades la richesse de « parcours à part ». Nourrir la volonté de s’en sortir au sein même de la classe.


Propos recueillis par Mattea Battaglia, Journaliste au Monde et publiés dans Le Monde le 18 janvier 2016.

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25 commentaires sur « Je crois en l’élite, à condition qu’elle soit ouverte et renouvelée » – Entretien au journal Le Monde

  1. vincent

    Vous êtes odieuse Mme la Minsitre! Je crois n’avoir jamais détesté une personne autant que vous! Pourtant au départ je vous aimez bien. Je croyais vraiment que vous alliez faire un très bon travail à L’éducation National! Vous m’avez trahi ainsi que des milliers de Français! Jamais nous avons pu avoir une discussion avec vous!
    Plus jamais je ne voterai pour la gauche, plus jamais!

  2. Odieux

    – 4 grèves en moins d’un an contre la réforme du collège
    – Un taux de grevistes croissant dans le temps
    – Plusieurs milliers de manifestants le 26 janvier contre 2000 pour les taxis, Valls reçoit les chauffeurs de taxi at propose un plan de médiation tandis que les syndicats d’enseignants et de parents d’élèves ont porte close – à nouveau – au Ministère de l’Education Nationale
    – deux pétitions qui circulent, à la fois des enseignants et des parents d’élève
    – Le suicide d’une enseignante d’Allemand

    Madame Vallaud Belkacem, avez-vous une conscience??!!

  3. Philou

    Cela faisait longtemps que je n’étais plus venu dire ce que je pense mais ce soir j’ai la nausée … Jeudi dernier Françoise M. professeur d’allemand au collège de Thiant (Académie de Lille) s’est suicidée. Bilangue supprimée dans cet établissement à la prochaine rentrée. Et burn out après avoir dû assurer son service dans 3 établissements. Que dire de plus merci Mme la Ministre de nous cracher dessus, de nous insulter, de nous humilier … j’enseigne depuis vingt ans et ce soir je me sens plus que jamais sali par votre propagande mensongère concernant les bilangues. Sauvegardées? Foutage de gueule!!! Vous n’avez aucune stratégie des langues si ce n’est la condamnation de l’enseignement de l’allemand, de l’italien … Maintien des bilangues avec 2h en 6ème pour ensuite devenir LV2 à partir de la 5ème. Soyez sérieuse une fois dans votre vie! Vous devez être magicienne pour arriver à enfumer nos partenaires outre-Rhin! Ou bien la politique a des raisons que la raison ne saurait justifier. Une collègue est morte, elle ne le serait pas si vous n’aviez décidé de la destruction de l’enseignement de l’allemand. J’ai honte pour vous, d’autant plus que vous n’aurez je pense aucune mauvaise conscience. Pour avoir mauvaise conscience, il faut déjà avoir une conscience. Pour moi, ce ne sera pas cordialement, car je n’ai plus que mépris à votre égard ainsi qu’à l’encontre d’une gauche qui a définitivement perdu mon soutien. Repose en paix Françoise …

  4. Sonia académie de CAEN

    L’ELITE OUVERTE!!!! Encore une fois vous vous moquez de nous. Avant vous, les bilangues étaient ouvertes à tous, aucune distinction d’origine sociale, géographique, alors que maintenant c’est 100% pour Paris et 0% pour l’Orne, où est l’égalité??????

  5. LOCCI Riccardo

    Attaquée par l’EI, la France perd TAUBIRA et tue sa démocratie : c’est inouï.
    Indubitablement, l’EI pourrait gagner sa guerre contre la France. Nous, bien volontiers, nous aidons le Mali, la Centre-Afrique, l’Iraq, la Syrie, entre autres, mais, la démocratie française, ce sont qui, ceux qui viennent la sauver ? Ils le pourront nos plus hauts dirigeants de d’État ? Il pourrait que actuellement leurs capacités politique soient dans le coma, malheureusement. Peu importe s’ils sont justifiables ou pas. François HOLLANDE et son Premier Ministre Manuel VALLS, que font-ils politiquement ? Ce que l’on remarque c’est qu’ils voudraient être des vraies guerriers anti-EI. Oui, ça on le voit bien, mais, quand même, à quel prix ? Attaquée par l’EI, la France faillit bien tuer sa démocratie et ça c’est tout à fait inouï. Et c’est simple à prouver. On le voit bien pour quel raison la France tue sa démocratie. Elle ne la tue pas à cause des mesures guerrières anti-EI. Eh non, ce serait trop simple et en plus ce ne suffirait pas pour le démontrer. La France a bien le droit de se défendre, bien sûr. La France, attaquée par l’EI, elle tue sa démocratie pour d’autres raisons. Voyons-les. En réalité l’EI vient d’attaquer la déjà très faible démocratie française agonisante. L’EI nous attaque juste parce que nous sommes des malades démocratiquement et politiquement. Attaquée par l’EI, la France tue sa démocratie tout simplement parce qu’elle ne fait pas ce qu’elle devrait faire pour se remettre en bonne santé. La France, elle a certes ses plus hauts dirigeants qui devrait s’intéresser à ses conditions, mais les citoyens ils les examinent et ils n’y voyaient rien de rassurant. Ils cessent alors en grand nombre de s’intéresser à la politique et la situation s’empire de plus en plus parce que d’autres citoyens ils se font avoir par les démagogues du nationalisme, de la xénophobie et des fausses solutions identitaires. C’est pourquoi, la France elle est donc dans une situation bien évidemment très dangereuse. Pour en finir avec cette situation, l’actuel Premier Ministre doit sans doute faire ses valises et démissionner. Malheureusement, il ne le fait pas. Sa convoitise du pouvoir, elle dicte ses choix. Autrement, il aurait du démissionner depuis très longtemps. Lui, politiquement, il est un véritable tueur de démocrates. Ses victimes, politiquement, ils s’appellent TAUBIRA, FILIPPETTI, HAMON, MONTEBOURG, ou AYRAULT, entre autres. Politiquement, Manuel VALLS il est inqualifiable. Politiquement, il est honteux. S’il devrait démissionner, mais s’il ne le fait pas, c’est alors à François HOLLANDE de le virer. François HOLLANDE il a un mandat de 5 ans et il doit continuer, mais en agissant différemment. Il lui reste une année à bien utiliser. Et pour ce faire, il doit enfin sortir de son coma politique. Il est un excellent guerrier, bien sûr, mais pour le bien de la démocratie française, il faut qu’il sorte de son coma politique. Une fois politiquement guéri, il doit développer des vraies politiques constructives de perspective. Il doit nommer comme Premier Ministre celle qui actuellement est Ministre de l’Éducation Nationale. Le couple HOLLANDE – VALLAUD-BELKACEM doit démocratiser la société française avec une véritable politique rassurante de perspective. Pour tuer effectivement l’EI on doit démocratiser le pays. Bon courage à nous tous, bon courage, la France. #MatignoNVB

  6. Eric

    Je croyais que les classes Bilangues avaient été supprimées car elles étaient des classes d’élites et donc injustes???

  7. Prof d'italien en colère

    100% des classes bilangues doivent être maintenues!!
    Mardi 26 janvier tous en grève !!

  8. lainé

    Comment enfumer les gens…

    Je suis depuis une semaine avec mes élèves bilangues dans le Harz. Ils sont chez leurs correspondants. L’ambiance et l’entente sont parfaites.

    J’enseigne malheureusement dans l’Orne où 100 % des bilangues seront supprimées. Est-ce que nos élèves de zone rurale sont des culs-terreux indécrottables ? N’ont-ils pas le droit au même traitement que les petits parisiens ? Une France et une éducation à 2 vitesses. Votre démagogie est innommable.
    Comment pouvez-vous détruire ce qui fonctionne ? Que deviendront tous les échanges nés du traité de l’Elysée ? L’Aigle a un échange depuis 52 ans avec la ville de Clausthal-Zellerfeld. 31 élèves y sont en ce moment. De mes 18 heures de cours dans un seul collège, je passerai rapidement à 7h30 et vais devoir enseigner dans 3 établissements. Comment alors faire vivre cet échange ?
    Vous tuez l’allemand dans certaines académies de façon aléatoire, sans explication. Vous tuez les échanges, vous tuez la diversité des langues.
    Que faut-il faire pour vous faire comprendre ça ? Faire une grève massive de la faim ?

  9. citoyenne en colère

    Après lecture des pourcentages de classes européennes maintenues dans les différentes académies, il faut conclure que le MEN est ouvert à la formation d’une “élite” à Paris mais pas en province. C’est consternant ! Où est l’égalité des chances là-dedans ?

  10. prof en colère

    Je suis professeur d’allemand dans un établissement privé sous contrat de la région lyonnaise (collège et lycée). Notre chef d’établissement vient de nous annoncer la suppression prochaine des deux tiers de nos heures d’allemand au collège , conséquence de la réforme . (Concrètement, de 23 heures, nous allons bientôt passer à 7h30). Les recteurs étant libres d’interpréter la réforme, les disparités sont criantes: ainsi, sur l’académie de Lyon près de 70 % des classes bilangues vont être supprimées. La situation est encore pire à Caen (95 % des bilangues supprimées). Où est le principe d’égalité quand par ailleurs à Paris la totalité des classes bilangues sont maintenues ?
    Nous allons fêter l’année prochaine les 30 ans d’un échange avec l’Allemagne qui marche bien. Ce 30ème échange risque bien d’être le dernier… Nous habitons pourtant dans une région où les entreprises ont du mal à recruter des personnes sachant parler allemand, un comble en période de chômage.

  11. Ricercar

    Pourquoi maintenir les classes bilangues à Paris, et n’en conserver que… 5% à Caen ? C’est ça que vous appelez l’égalité des chances ? Vous devriez avoir honte de vous dire de gauche avec de tels agissements !

  12. Marie-Claude

    Mme la ministre
    Je vous demande de laisser la possibilité à tout élève, quel que soit son collège, de pouvoir bénéficier de classes européennes. Mon fils est en 5ème euro dans un collège ‘rep’. Il mérite d’avoir autant de chances qu’un élève parisien . Pourquoi lui enlever un enseignement qui lui sera profitable dans sa vie personnelle et professionnelle?

    Je vous remercie de votre écoute.

    Cordialement

  13. Fifine

    L’élite ouverte et renouvelée = sections bilangues ouvertes à tous sans sélection. Mais vous les avez supprimées! Sauf à Paris où elles sont toutes maintenues…. Dans l’académie de Caen, 95% de suppression. C’est cela une réforme égalitaire!!!??? HONTE A VOUS.

  14. Gleichheit

    100% de bilangues maintenues à Paris, 30% à Lyon, 5% à Caen. Cherchez l’erreur…

  15. Peuple en colère

    Combien de fois faut-il que les profs, les parents, les syndicats, le terrain quoi, rappellent, avec eaucoup de colère et d’incompréhension, le rôle fondamental des classes bilangues dans l’ascenseur social??? Je vois sur le site du Monde Education que enfin vous reconsidérez votre copie, mais maintenant c’est sur tout le territoire français qu’il faut les maintenir!! il n’y a pas de raison…
    Plus largement, la réforme du collège est une usine à gaz qui réduit le nombre d’heure d’enseignement des fondamentaux, empêche l’apprentissage des langues anciennes…ceci aussi est une régression pour les élèves, ouvrez les yeux ! agissez avec bon sens au lieu de tenter d’appliquer des concepts sans rapport avec la réalité, écoutez le terrain ! L’aveuglement ne mène à rien.

  16. citoyenne en colère

    De nombreux commentaires critiques ont été enlevé de cette page. C’est gênant.

  17. Elise

    Vous parlez d’accès à l’excellence à PLUS d’élèves, MAIS vous SUPPRIMEZ l’accès aux sections BILANGUES à TOUS les élèves, ces sections ouvertes à TOUS les élèves. Personnellement, je n’appelle pas cela ouvrir l’accès à l’excellence à plus d’élèves, mais plutôt EMPECHER l’accès à des voies qui permettent aux élèves de pouvoir acquérir un BON NIVEAU EN LANGUES et d’accéder plus tard à des sections ABIBAC ou bien des cursus internationaux! Avec la réforme, tous ces cursus DISPARAITRONT purement et simplement!
    C’est une honte de prétendre que vous allez élever le niveau des élèves en langues alors que c’est tout le contraire!

  18. RACHMA86

    Madame La Ministre, j’approuve à 300% votre mise en place du nouveau système scolaire.
    Madame La Ministre ne laisse surtout pas l’opposition vous déstabiliser! Votre réforme et vos idées sont les meilleurs pour l’avenir de tous les élèves de France.
    Je vous soutien et vous soutiendrait tout le temps que vous serez La Ministre de l’Education Nationale

  19. perrplex

    Je suis d’accord avec vous ! Renouvelons l’élite au pouvoir dans l’EN depuis des lustres , qui ne songent qu’à nous imposer, à nous qui sommes en face des élèves (contrairement à eux) leurs idées les plus irréalistes sans jamais daigner en faire l’évaluation (alors même qu’ils prétendent nous imposer une évaluation constante et infantilisante de la moindre de nos activités) Ce serait bien qu’au sommet du socle commun soit inscrite la nécessité de faire ce qu’on dit et de donner l’exemple du respect au plus haut niveau de l’Etat, ce que vous ne faites guère, Mme la ministre, nous écrasant de votre mépris.

  20. pierre

    les classes bi langues et Européennes contribuent pour tous au parcours d’excellence.
    Il est complètement faux de dire que les classes européennes et bi langue sont réservées à une élite. Elles sont ouvertes à tous.
    Ces classes, d’un grand dynamisme (organisation d’échanges…) ont permis d’augmenter le nombre d’élèves apprenant l’allemand en particuliers dans les zones d’éducation prioritaires alors que ce nombre diminuait depuis des années avant la mise en place de ces classes.
    Dans ces zones, il a été démontré que les classes européennes et bi langues sont des facteurs de mixité sociale et de réussite scolaire.
    Quand à la disparition de l’enseignement disciplinaire des langues anciennes (remplacé par quelques heures d’un enseignement dont le programme a été établi en catastrophe) cela va aboutir à la disparition de toute la filière de lettre classique, avec comme indicateur immédiat l’effondrement du nombre d’inscrits au C.A.P.E.S. dans ces matières (C’est le mème constat pour l’allemand).
    Cette réforme déshabille Pierre pour habiller Paul.
    Que ce tour de passe-passe se fasse au dépend de l’allemand et des langues anciennes qui sont menacées ne vous émeut pas.
    L’enseignement des langues en France reste le parent pauvre de l’éducation nationale. La ministre chante sur tous les tons qu’elle veut promouvoir cet enseignement. La réalité est que la réforme du collège diminue de moitié le nombre d’heures d’enseignement de l’allemand, qu’elle fait disparaitre le latin et le grec en tant que discipline, que mème si une seconde langue est proposée en cinquième pour tout le monde, c’est avec un nombre d’heures hebdomadaires insuffisant qui ne permet pas d’atteindre un niveau correct en fin de cycle et ce pour toute les langues.
    Les professeurs de langue qui ont expérimenté la réforme disent tous que ce système est insuffisant.
    L’égalité dont parle la ministre est une égalité du moins disant.
    Alors oui, dans ces conditions, réformer le collège restera difficile, d’autant plus que la réforme se fait dans la précipitation et que ceux qui seront chargés d’appliquer la réforme ne sont pas écoutés ni reçus par la ministre.
    Faire disparaitre les classes Européennes et bi langue, c’est toucher à un symbole fort de promotion de l’Europe. Nos voisins allemands regardent avec effarement cette réforme qui démantèle l’enseignement de l’allemand et de toutes les langues en France.

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