Créations de postes pour renforcer la recherche et la formation en islamologie et sur la radicalisation

Enseignement supérieur et recherche Publié le 19 février 2016

Comme prévu dans le cadre de la Grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République engagée par Najat Vallaud-Belkacem à la suite des attentats de janvier 2015, et en s’appuyant sur le rapport sur les « disciplines rares » de Fabienne Blaise, Pierre Mutzenhardt et Gilles Roussel remis en décembre 2014, Najat Vallaud-Belkacem et Thierry Mandon ont décidé de soutenir la recherche et la formation sur une discipline et une thématique spécifiques : l’islamologie d’une part, et la thématique de la radicalisation d’autre part, car elles souffrent aujourd’hui d’un déficit d’emplois et d’étudiants. Les ministres annoncent donc la création d’emplois d’enseignants chercheurs qui vont permettre de renforcer des projets de formation et de recherche sur ces sujets dès la rentrée 2016.

Un appel à manifestation d’intérêt avait été lancé en décembre 2015 en direction des établissements d’enseignement supérieur. Parmi les 27 dossiers reçus, une première sélection a permis de retenir 6 projets :

– Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne : Création d’un poste de maître de conférences en sciences politiques autour du thème « Radicalité islamique : parcours militants, réseaux transnationaux et pratiques d’État ».

– Université de Strasbourg : Création d’une licence d’islamologie.

– Sorbonne Université : Création d’un poste d’enseignant chercheur en didactique du fait religieux islamique et de la construction culturelle de l’arabité, en lien avec l’Ecole supérieur du professorat et de l’éducation (ESPE) de l’académie de Paris. Cette perspective sociologique sera utile aux futurs enseignants d’arabe ainsi que d’autres disciplines (histoire, géographie, économie, philosophie).

– Aix-Marseille Université : Création d’un poste d’enseignant chercheur autour du thème « L’islam dans la cité en temps de mondialisation – textes, débats et pratiques du 19e siècle à nos jours » au sein du laboratoire de recherche IREMAM.

– Ecole pratiques des hautes études : Création d’un poste de directeur d’études en islamologie et plus particulièrement sur l’exégèse et la théologie de l’islam sunnite. Ce directeur d’études interviendra également en formation, en lien avec l’Institut européen en sciences des religions au sein de l’EPHE.

– Université de Lyon : Création d’un poste d’ingénieur de recherche en appui de la thématique « Histoire de la pensée islamique : textes et pratiques religieuses ». Le poste viendra en appui des études comparatives.

Une seconde sélection sera effectuée prochainement, à la lumière des conclusions du rapport de l’Alliance ATHENA sur la recherche en islamologie et sur la thématique de la radicalisation. Cette seconde sélection permettra de soutenir les projets de 4 établissements supplémentaires. Au total, ces nouveaux moyens représenteront 650 000 euros pour l’année universitaire 2016.

Catherine Mayeur-Jaouen, professeur d’histoire de l’islam moderne et contemporain à l’INALCO, assurera le suivi des actions menées grâce à ces créations d’emplois, en lien avec la direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle (DGESIP) et la direction générale de la recherche et de l’innovation (DGRI).

Ce soutien aux disciplines rares donnera lieu à un nouvel appel à manifestation d’intérêt en direction des établissements d’enseignement supérieur pour l’année 2017.


Photo de une, manuscrit aljamiados INALCO.

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3 commentaires sur Créations de postes pour renforcer la recherche et la formation en islamologie et sur la radicalisation

  1. RACHMA86

    Très bon initiative Madame La Ministre.
    Voilà qui va enfin permettre à tous de comprendre certaines choses. Vous devriez l’étendre à l’ensemble des universités de France.
    Madame La Ministre développer un initiative pour les établissements scolaires du primaire au lycée pour que chaques élèves comprennent le respect des autres au travers des différences religieuses.

  2. république laïque

    Je suis scandalisee par les propos du “jadir”. Les religions n ont tout simplement pas leur place dans l école laïque. Elles relevent de la sphere privée. C est inadmissible. On entend parler que de ça, qu on nous fiche la paix, à nous et à nos enfants.

  3. JADIR

    Si j’ai bien compris, ces postes et ceux à venir, sont destinés à former des chercheurs. sans être pratiquant, moi-même, je trouve que l’initiative est intéressante. Or, il me semble que les questions de “l’islamophobie” et de “la radicalisation” se posent davantage, à l’échelle des écoles, collèges et lycées. Il serait peut-être utile, de mettre en place “un cours d’éducation spirituelle”, afin de former les esprits, dès le plus jeune âge, à une compréhension différenciée des religions et leur portée spirituelle, sans tomber dans les dogmes, et tout en expliquant leurs significations, dans les trois monothéisme, avec des digressions, sur les autres pratiques religieuses et leur philosophie respective.

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