Je me suis attachée à l’école comme à une bouée – Entretien Le Monde

« Parlez-nous d’une chose que vous avez apprise durant votre scolarité et qui vous a été utile. » Cette demande d’apparence bénigne, le journal Le Monde l’a adressée à des personnalités issues d’horizons très différents. Najat Vallaud-Belkacem, Dominique Blanc, Lilian Thuram… Huit personnalités ont confié au « Monde » leurs souvenirs d’écoliers, reliés par un fil puissant : pour chacun d’entre eux, l’école a été un lieu fondateur. L’endroit où s’est dessinée une personne, où sont apparues les premières lueurs de ses passions futures.
Voici l’entretien accordée par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche :

Nous posons cette même question à tous ­nos interlocuteurs : en quoi l’école a fait de vous ce que vous êtes ?

J’ai tant de souvenirs, bons et moins bons, qu’il est difficile d’en isoler un. Globalement, je dirais que j’ai été heureuse à l’école. A chaque rentrée scolaire, j’en ai repris le chemin avec enthousiasme. J’ai vécu jusqu’à 4 ans au Maroc, j’y ai côtoyé mes cousins et cousines, et j’étais consciente qu’ils allaient peu à l’école, surtout les petites filles. Je vivais dans un hameau de 300-400 habitants où les maisons n’avaient pas l’électricité, où l’on ne voyait presque jamais de voitures. Je ne suis pas passée d’une grande ville du Maroc à Abbeville puis Amiens, où ma famille s’est installée : j’ai débarqué, toute petite, dans un pays dont je ne connaissais rien, même pas la langue.

Comment avez-vous vécu ce contraste ?

Ça a été un vrai choc. Je me suis attachée à l’école comme à une bouée. Après un bref passage – quelques semaines à peine – dans un « dispositif d’accueil », je suis allée en maternelle, puis j’ai commencé l’école primaire à Amiens. Ce fut pour moi un vrai plaisir d’y trouver un cadre sécurisant, en même temps que la réponse à un besoin vital : déchiffrer ce monde nouveau, comprendre ce que les gens disaient dans la rue, ce qu’on voyait à la télévision…

Avez-vous été ensuite la bonne élève que l’on imagine ?

Dans l’ensemble, oui, même si je n’étais pas très bonne en mathématiques. Mais je n’ai jamais été aussi brillante que ma sœur aînée. J’étais en compétition permanente avec elle, j’avais toujours l’impression de faire moins bien qu’elle. Mon parcours a été lié au sien. C’est elle, la première de la fratrie, qui a ouvert la voie à ses six frères et sœurs. Elle a choisi d’étudier le droit et elle a imposé d’aller faire ses études à Paris, ce qui n’était pas évident dans ma famille. Dans son sillage, après mon bac ES, j’ai fait à mon tour du droit, puis je me suis dit que je n’allais pas passer ma vie à imiter ma sœur. J’ai finalement tenté le concours de Sciences Po, cette école dont j’ai découvert l’existence en lisant une brochure dans un centre d’information et d’orientation.

Votre engagement dans des études longues est-il venu de votre famille ou de l’école elle-même ?

Les deux ont eu leur importance. Le contexte familial a beaucoup compté. Notre père exigeait que l’on file droit et que l’on fasse notre travail scolaire en évitant tout problème de discipline. Notre mère investissait énormément sur ses enfants, avec le sentiment d’avoir une vie à reconstruire à travers eux. Ce mélange de sévérité, de soutien et d’affection nous a donné des atouts pour réussir.

Mais je garde aussi en mémoire ce qui s’est passé à l’école. Mon premier instituteur, au CP, à un moment où il me fallait tout apprendre à partir de zéro, a été formidable et bienveillant. C’est une drôle de coïncidence qu’il soit parti à la retraite au moment où je suis devenue ministre. Au collège, je me souviens très bien de ma prof de lettres et de mon prof d’histoire-géo. C’est sans doute banal, mais les enseignants qui m’ont marquée sont ceux que je sentais passionnés, ceux qui ne lésinaient pas sur les discussions après le cours, qui ouvraient l’horizon de leurs élèves et allumaient des petites lumières dans leur imaginaire en leur parlant du dernier livre qu’ils avaient lu ou de la dernière pièce de théâtre qu’ils avaient vue. Je me souviens d’ailleurs d’un très beau projet de théâtre, autour de Molière, mené dans une MJC, alors que j’étais en 3e. J’y ai vu certains de mes camarades littéralement se transformer, prendre confiance en eux, avoir envie de briller, s’intéresser soudain aux codes de la réussite, c’est-à-dire au travail, à la mémorisation, à la répétition…

Être bonne élève, dans les quartiers dits difficiles, n’est pas toujours synonyme de bonne intégration au groupe. Etait-ce le cas ?

Il faut se garder de généraliser, mais il arrive en effet que le bon élève soit perçu comme différent, n’obéissant pas aux codes de la majorité du groupe, d’où l’importance absolue pour les pouvoirs publics et les chefs d’établissements de veiller à la mixité sociale et scolaire dans les classes ! J’ai en partie vécu cette situation, même si c’est plus souvent les garçons qui en souffrent. J’étais par ailleurs assez réservée. J’avais des amis, bien sûr, mais je trouvais un certain plaisir à la solitude. Je me revois même, alors que je m’étais prise de passion pour le tricot – oui, je sais, c’est étrange ! –, attendre impatiemment l’heure de la récré pour terminer mon ouvrage sous l’escalier…

Je n’ai pas eu de problèmes au collège, mais j’ai le souvenir d’un moment difficile à l’école primaire. Des filles m’avaient prise en grippe, gravaient sur les tables des horreurs à mon sujet ou se moquaient de la façon dont je m’habillais – il faut dire que je ne m’habillais pas très bien. Cette expérience m’a rendu l’école pénible, mais seulement pour un temps. Je suis restée sensible au sujet du harcèlement. Je me souviens aussi des sorties scolaires ou des classes transplantées auxquelles je n’allais pas faute d’autorisation parentale.

La ministre de l’éducation est issue des ZEP : voilà une belle histoire sur laquelle, pourtant, vous semblez éviter de vous attarder. Pourquoi ?

Je n’ai pas à me plaindre et je ne tire pas de mon expérience personnelle une quelconque volonté de revanche. Contrairement à d’autres, j’ai surtout une conscience aiguë que l’école d’aujourd’hui, avec ses défis nombreux et nouveaux, est très différente de celle que j’ai connue il y a trente ans. Puiser dans ses souvenirs n’est pas le plus grand service à lui rendre.

Mon histoire scolaire s’est jouée en ZEP, mais elle n’est pas l’histoire véridique du système scolaire. Je regrette que, ces dernières années, on ait trop personnalisé le jeu politique en faisant tourner les discours, les projets, les réformes autour d’individus plutôt que d’idées. Je refuse de céder à cette tentation facile. Mon parcours fait partie des exceptions : je ne veux pas être l’arbre qui cache la forêt. C’est a posteriori, quand j’ai quitté Amiens et ses quartiers nord pour accéder à une grande école, que j’ai pris conscience du fossé, immense, entre mon devenir et le sort de la majorité de mes camarades d’Amiens-Nord.

En quoi cela influence-t-il vos choix d’aujourd’hui ?

Si je ne mets pas en avant cette expérience, il est cependant évident qu’elle colore mes décisions. En fait, c’est plutôt au nom de ces camarades d’Amiens-Nord et de tous ceux qui n’ont pas bénéficié d’un système scolaire optimal que je me bats. J’ai trois priorités : élever le niveau de connaissance de tous les élèves, transmettre les valeurs de la République, lutter contre les déterminismes sociaux et les inégalités de destin scolaire qui les accompagnent. Si vous m’entendez peut-être davantage parler de ce troisième objectif, c’est que nous ne sommes pas assez nombreux à le défendre. J’ai le sentiment très vif de l’urgence d’agir dans ce domaine, avec cette certitude : un système qui n’assumerait pas d’être inégalitaire en moyens pour offrir des chances égales d’émancipation à chacun court à sa perte.

Le Monde Idées | 25.08.2016 à 12h08  | Propos recueillis par Luc Cédelle et Mattea Battaglia

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9 commentaires sur Je me suis attachée à l’école comme à une bouée – Entretien Le Monde

  1. Ricercar

    C’est sans doute parce que l’école vous a aidée que vous la massacrez aujourd’hui ? Dix ans après la mise en place d’une réforme du même type que la vôtre (pédagogie de projet, organisation par cycles, interdisciplinarité, évaluation par compétences etc.), les canadiens constatent qu’ils se sont lourdement trompés (voir l’étude de la très sérieuse université Laval, reprise par le site du ministère : http://www.education.gouv.qc.ca/fileadmin/site_web/documents/PSG/recherche_evaluation/Rapport_ERES.pdf).
    Un peu de clairvoyance et de bon sens : retirez cette réforme, on gagnera dix ans…

  2. Une citoyenne

    Madame La Ministre,

    Encore pour rebondir sur un autre point, sur la question des autres enfants qui jugent en groupe la façon dont un de leurs camarades s’habille en s’acharnant sur lui, je l’ai vécu et je le vis encore aujourd’hui au travail, mise à l’écart par d’autres de mes collègues du même niveau que moi.

    Elles vont même jusqu’à faire circuler tout un tas de rumeurs les plus débiles et grotesques à mon sujet.

    Comme dit précédemment, je suis Secrétaire, mais mon parcours scolaire n’est pas le même que celui de mes collègues qui sont au même poste que le mien. Je n’ai pourtant jamais eu de remarques méprisantes ou tenu de propos désobligeants à leur égard, mais voilà, elles s’acharnent sur moi depuis mon arrivée.

    C’est l’un des autres problèmes posés par le surdiplômage et le manque de passerelle entre l’école et l’entreprise concernant certaines filières. Et puis, ce plan de lutte contre le harcèlement à l’école est également utile dans ce sens, pour éduquer les élèves à ne pas reproduire cela en entreprise à l’âge adulte avec un collègue. Mais au final, concernant les collègues en question, je me dis qu’avec un tel comportement, ça les desservira plus qu’autre chose. Elles sont déjà un mauvais exemple pour leurs enfants dont elle doit inciter à faire pareil.

  3. LAMBERT Eric

    Bonjour Madame la Ministre,
    Je suis Luxembourgeois et donc absolument pas impacté par la réforme que vous mettez en place et qui, comme toute réforme de l’école et dans tous les pays du monde, subit les critiques les plus acerbes et autres levées de boucliers.
    Cependant, au Luxembourg aussi, notre ministre a commencé une réforme du monde scolaire et le parcours de celle-ci est en tous points semblable à la vôtre. Je ne puis qu’espérer qu’elle devienne, elle aussi, un jour concrète…
    Quant à votre parcours personnel, je ne peux qu’admirer votre pugnacité toute en sourires et en optimisme communicatifs.
    Confucius a dit: “Il n’y a pas de chemin vers le bonheur, le chemin est le bonheur” et le vôtre en est un bel exemple. Merci beaucoup pour cet exemple et cet espoir que vous incarnez si bien.

  4. Une citoyenne

    Madame la Ministre,

    Je souhaite vous faire part de d’autres remarques venant d’un constat plus personnel dans ma réalité de vie, me concernant.

    Il est en effet primordial de mettre fin à un système inégalitaire à l’école. Et je vous explique pourquoi.

    Comme vous le savez, le “fossé” commence à se creuser dès l’école, si système élitiste il y a, ce qui est inconcevable dans un service public, qui doit se réclamer de qualité pour nos concitoyens.

    De fait, pour ma part – et là je vous donne un premier exemple de constat – à la suite d’une réforme de l’Éducation Nationale qui avait peut-être été votée à l’époque dans les années 1990 (en 1993 ou 1994), peut-être, il était considéré dans le lycée où j’étais, que, selon certains critères, en fin de seconde, on ne laissait pas le libre choix aux élèves qui devaient, sur l’avis des enseignants uniquement, être orientés en enseignement technologique ou professionnel, même si, eux, souhaitaient aller en enseignement général.

    Pour ma part, mes points forts étant plus les lettres et les langues, je visais, en toute logique, une première littéraire, car j’étais moi aussi moins bonne en mathématiques. Mais l’établissement dans lequel j’étais avait pour projet de devenir un établissement d’excellence, donc plus élitiste et ne voulait garder que les meilleurs élèves. Du coup, ce choix m’avait été injustement refusé.

    J’ai donc fait appel. Et même le Chef d’Établissement lui-même n’avait pas compris le choix de certains professeurs (et pas pour les matières directement concernées).

    Du coup, c’est à ce moment-là que je me suis retrouvée en enseignement technologique, dans un lycée classé en ZEP et que j’ai souffert de harcèlement scolaire pendant les deux années que j’y ai fait en classes de Première et de Terminale. Toutefois, après le bac, j’avais pu poursuivre mes études à l’université, où j’avais de bons résultats, parfois même de très bonnes notes et un diplôme de fin d’études avec une mention. Il ne pouvait s’agir que d’une erreur d’orientation et ces deux années de ma vie dans ce lycée classé en ZEP ont été un véritable enfer pour moi. Mais j’avais réussi à retomber sur mes pattes.

    L’ennui, c’est que comme je venais d’une ZEP, et qui plus est, d’une filière technologique, il m’a fallu travailler plus dur que mes camarades.

    Mon deuxième constat s’est révélé après les études. Déjà, lors de ma dernière année, je n’étais pas sur place, car j’effectuais l’échange européen Comenius. Je ne voulais pas me diriger vers l’enseignement. Et j’ai trouvé qu’on était assez mal informé sur le choix des formations possibles pour intégrer des entreprises privées. Je me sentais un peu perdue, même en allant au Centre d’Information et de Documentation de l’université. D’autant que j’avais eu à ce moment-là, de graves problèmes de santé à l’époque, pendant mon année de fin d’études et que je ne pouvais pas trop m’occuper de cela.

    Par conséquent, j’ai essayé d’apprendre dans l’entreprise sur le tas, en accédant à des emplois administratifs, faute d’une formation initiale adaptée à l’entreprise et faute d’information sur les formations complémentaires possibles.

    Mais ce constat dépasse mon cas personnel, car beaucoup d’entreprises se plaignent aujourd’hui des formations dispensées dans le supérieur (universités et écoles comprises) qui ne seraient plus toujours adaptées et en phase avec les réalités de l’entreprise qui évoluent très rapidement.

    Mon troisième constat concerne l’accès à la formation en interne au sein des entreprises. Je veux parler d’une formation qui donne vraiment une possibilité d’évolution de carrière. Cet accès est inégalitaire. Il est, à de rare cas, ouvert aux salariés occupant les emplois les moins qualifiés dont je fais partie, puisque je suis dans le Secrétariat. Et les femmes en payent encore le plus lourd tribut !

    En effet, beaucoup de professions administratives au bas de l’échelle sont essentiellement féminines. Alors, il s’avère que la logique veut qu’un Bac+5 dans le domaine “lettres, langues et sciences humaines” pas adapté à l’entreprise vaut un Bac+2 “Secrétariat”, sans possibilité d’évoluer en termes de carrière et de salaire. Par conséquent, on reste en situation de surdiplômage pendant un certain temps, voire toute une carrière. C’est un profond gâchis. Et pour palier ce gâchis, quelques mesures isolées avaient été mises en place par certaines Grandes Entreprises avec le concours du Ministère de l’Éducation Nationale, telles que les programmes Phoenix et ELSA (Étudiants en Lettres, langues et Sciences humaines en Alternance). Il s’agissait d’embaucher en contrat aidé, des étudiants en Master 1 oy 2 pour leur apprendre un métier dans l’entreprise en statut Cadre et être embauché en CDI par la suite, pour éviter les galères sans fin des emplois peu qualifiés avec des bas salaires et les problèmes de pouvoir d’achat que cela implique. Mais ces mesures étaient trop coûteuses pour que plus de concitoyens puissent en profiter.

    Alors, en effet, le Ministère du Travail et de la Formation Professionnelle a effectivement travaillé sur des réformes sur la Formation Professionnelle et l’avancement de carrière, mais elles ne vont pas assez loin, à mon sens.

    Je pense qu’il faut revoir cette réforme sur la formation professionnelle, et que le Ministère de l’Éducation Nationale et le Ministère du Travail et de la Formation Professionnelle doivent travailler ensemble pour qu’il y ait plus de passerelle entre l’école et l’entreprise et que les gens soient mieux informés sur les possibilités de formation, un sujet vaste.

    Sur la formation professionnelle en interne dans l’entreprise, il faut pouvoir imposer dans la loi qu’elle soit moins inégalitaire et plus ouverte aux salariés les moins qualifés. Mon cas n’est pas isolé. Si j’ai un haut niveau d’études universitaires, c’est que je suis capable de penser, de réfléchir et d’analyser mon environnement. Ces connaissances sont tout à fait transposables au monde de l’entreprise. Peut-être que pour rendre cet accès également plus paritaire, il faudrait imposer qu’il soit ouvert à un certain quota de femmes dans l’entreprise.

    Comme précisément plus haut, les femmes peu qualifiées, même après beaucoup d’ancienneté dans le monde du travail sont souvent privées d’accès aux formations les plus qualifiantes, nécessaires à l’évolution de carrière. Et donc, elles sont pénalisées en termes de pouvoir d’achat.

    Sur le budget alloué à la formation, s’agissant d’argent public, l’État doit avoir un droit de regard sur la façon dont cet argent est investi et d’en contrôler les flux, comme cela se fait pour la fiscalité (par exemple la TVA et l’impôt sur les sociétés). Il faut mettre en place des contrôles et des audit sur les flux de l’argent de la formation par des inspecteurs du travail par exemple. Ils mèneraient cet audit sur place pour contrôler si fraude il y a.

    En conclusion, pour toutes ces raisons invoquées, il demeure capital de mettre fin aux inégalités sociales et paritaires dès l’école, puisqu’elles se reproduisent dans le monde du travail, où les personnes qui en sont victimes sont pénaliséeks tant au niveau de leur évolution de carrière que de leur pouvoir d’achat.

  5. manceau graziella

    je refuse que ma fille apprenne a l ecle l arabe!! du grand n importe quoi cette france!! vous etes vraiment tres stupide comme ministre avec vos lois nuls et qui ne servent a rien!!

  6. Hassan

    Comme quant il s’agit de ne pas fermer les portes, ou de ne pas les “claquer”, …, dénigrant éloignant ou discréditant ainsi et inutilement, autant les faits mesurés d’une °histoire° que les âges responsables d’un °espoir°, pour ce que le dit “meilleur” reste ou consent à °leur° “offrir”…contre le dit “pire”…

    Mais, si l'”on” peut dire, ce qui est important, en ces nouveaux temps, c’est que l’École persévère et contribue à peaufiner une certaine noblesse, un autre visage, une immense réalité, Citoyenne, Pacifique, Démocratique, car, et, autant, en matière)s d’enseignement)s ou en principe)s de nivellement)s, laïque)s, c’est lorsque le “défavoristisme”, l’injustice, l’inégalité profond)e d’une valeur fondamentale et commune, (hier grandissants)es) et infructueux)ses) malgré chaque droits existentiels et naturels) se profilent considérablement, voire dangereusement, en tout)e autre perspective ou équilibre, que l’essentialisme, l’hospice, la légitimité, d’une valeur humaine et bienveillante fait, donne, rappelle le cosmopolitisme, l’exercice, l’humilité, foncièrement invariables et résolument favorables à toutes celles du monde…

    Sans rôle ni prédominance particulier)ère de parti)e)s) ou d’exclusivité)s), à l’échelle humaine et quotidienne, et pourquoi pas républicaine et européenne, tout)e être ne peut pas ne pas porter, ni ne pas réfléchir, ce sur quoi débouche et dérive l’évidence d’une souffrance, toujours plus )+) active et imposée d’une intolérance que symétrique et irrémédiable d’une “malchance”…

    Pour résumé :-), les conséquences “anastrophiques” dépendent-elles d’une ou plusieurs causes, ou raisons, alphabétiques, mathématiques, idéologiques…

    Bien à Vous

    Merci…

  7. Une citoyenne

    Madame la Ministre,

    Je vous félicite grandement pour votre parcours. C’est tout à votre honneur.

    Vous parlez de vos anciens camarades d’Amiens Nord qui n’ont pas eu le même destin que vous. Et bien c’est un peu mon cas. Née en 1978, j’ai votre âge aujourd’hui, j’ai aussi passée mon bac dans une ZEP, après quoi, j’ai poursuivi des études universitaires orientées linguistique et sciences humaines. Je vis toujours dans la ville où j’ai grandi.

    Les études universitaires que j’ai entreprises n’étant pas adaptées au secteur marchand privé, je trime toujours aujourd’hui sur des postes administratifs au bas de l’échelle, dans le secrétariat.

    Et moi aussi j’étais une bonne élève, victime du harcèlement scolaire, d’autant que je suis très sensible. Je suis également issue de l’immigration du côté de mon père, mais je suis née en France.

    Les gens ne croient plus en la méritocratie et à l’ascenseur social. Et moi non plus, je n’y crois pu, n’ayant pas pu faire une grande école et étant issue d’un milieu modeste. Et je trime toujours aujourd’hui. Mais j’avoue que votre parcours me fait rêver et me donne aussi de plus en plus envie, non seulement de m’engager en politique, mais aussi d’aimer encore plus notre pays, notre République et nos valeurs.

    Merci encore pour ce beau récit qui me fait rêver et qui redonne espoir.

  8. Le Page

    J’ai été professeur de SES, dans des lycées fort différents, mais toujours avec quelques élèves, ou beaucoup, moins favorisés, notamment socialement. De toutes façons la série ES était moins “élitiste” que les autres. Ça marchait bien pour l’étude des déterminismes sociaux en terminale. Contre l’opinion de beaucoup des mes ex-collègues, en souvenir de ce que j’ai fait, je soutiens fortement votre action.

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