Les valeurs du sport au cœur de l’école de la République

Le sport à l’école n’a pas toujours été une évidence: il a fallu attendre la rentrée scolaire 1936, il y a tout juste 80 ans, et l’action déterminée de Jean Zay, le Ministre de l’éducation du Front Populaire, pour que les valeurs éducatives et démocratiques du sport entrent pleinement dans l’école de la République, et le quotidien de tous les jeunes Français.

C’est dans l’élan de cette belle ambition, portée par la conviction que les valeurs éducatives du sport sont essentielles dans l’école et la société du 21e siècle, que je veux inscrire mon action. C’est pourquoi je souhaite faire de l’année scolaire 2016-2017 “L’année de l’olympisme, de l’école à l’université”, en soutien à la candidature de “Paris 2024”.

Un mois après les Jeux Olympiques et alors que se déroulent actuellement les Jeux Paralympiques de Rio, il est important de réaffirmer combien le sport est un outil éducatif précieux pour la jeunesse. Dès le plus jeune âge, il participe de la construction d’individus autonomes, engagés, respectueux d’eux-mêmes et des autres. J’en étais convaincue lorsque j’étais ministre des sports et je le suis d’autant plus dans les responsabilités qui sont les miennes aujourd’hui.

Au-delà des discours abstraits, voire incantatoires sur les valeurs du sport, j’ai souhaité que ce dernier soit, à l’École, un vecteur privilégié d’apprentissage de la citoyenneté, de la tolérance, de l’ouverture d’esprit, mais aussi du goût de l’effort et de la persévérance. En mettant ces principes en pratique, les élèves se les approprient durablement.

C’était tout le sens de “L’année du sport, de l’école à l’université” que j’avais lancée en 2015 et qui vient d’arriver à son terme. Les objectifs ont été largement atteints puisque plus de 2 000 projets pédagogiques très divers, alliant pratique sportive, expression culturelle et engagement citoyen, ont été montés par des écoles, des collèges, des lycées et des universités à travers tout le pays. Les enseignants ont réalisé un travail remarquable, en lien avec les fédérations scolaires et le mouvement sportif. Une dynamique s’est mise en place, que je souhaite prolonger dès cette rentrée. Dans le cadre de la réforme du collège, certains enseignements pratiques interdisciplinaires reliant, par exemple, l’EPS, les mathématiques, la musique et l’histoire, pourront être mobilisés pour que les élèves travaillent sur le thème de l’olympisme.

Par ailleurs, en juin et juillet dernier, l’Euro de football a été une opportunité de nous retrouver, toutes générations confondues, pour soutenir les Bleus jusqu’en finale, et par là même de nous rappeler notre identité européenne, faite de paix, d’échanges, de solidarité. Il est primordial que notre jeunesse s’ouvre à l’Europe et le sport rend aussi cela possible.

L’Allemagne, que nous avons battue en demi-finale, a été exemplaire de fairplay : elle a remercié la France pour son accueil et a souhaité bonne chance à notre équipe avant la finale. Les supporters irlandais ont donné une leçon de fraternité aux quelques hooligans qui ont tenté, mais sans succès, de gâcher la fête. Et que dire de l’Islande qui, grâce au quart de finale disputé contre la France, s’est retrouvée dans la lumière médiatique, non seulement pour ses performances sportives, mais aussi pour ses bonnes pratiques en faveur de l’égalité femmes-hommes, qui sont sources d’inspiration. C’était aussi l’occasion, pour les enfants français, de découvrir un peu plus ce pays, son écosystème, sa géographie, son histoire. Je n’oublie pas les nombreux supporters portugais qui vivent en France, du fait de liens historiques étroits entre nos deux pays.

Or, on le voit bien ces derniers temps, l’adhésion aux valeurs européennes ne va pas de soi. Il est donc crucial de rappeler aux plus jeunes ce que nous devons à l’Europe. Cela passe évidemment par l’éducation.

Du reste, l’Ecole a pu accompagner cette grande compétition sportive par le biais du concours “Mon Euro 2016” qui a fait travailler les élèves sur des projets sportifs en lien avec la culture européenne, ou encore grâce à la compétition “Euro foot jeunes” qui a permis à des équipes scolaires de filles et de garçons de 30 nations différentes de s’affronter sur les terrains de football.

Au-delà des retombées économiques attendues, la candidature de Paris 2024, à laquelle mon ministère est pleinement associé, pourra être l’impulsion d’un engagement des jeunes en faveur du progrès social et de l’émancipation de toutes et de tous. Le sport permet beaucoup plus qu’on ne le croit. Il est un puissant levier de changement social que je pense important de mettre entre les mains de toute la jeunesse, car c’est elle qui construira la France et l’Europe de demain.

Najat Vallaud-Belkacem,
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM à la journée nationale du sport scolaire et remise du rapport Deguilhem-Juanico avec Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports, au CNOSF - Paris 13e, le mercredi 14 septembre 2016 - © Philippe DEVERNAY

Participation de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM à la journée nationale du sport scolaire et remise du rapport Deguilhem-Juanico avec Patrick Kanner, ministre de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et Thierry Braillard, secrétaire d’État chargé des Sports, au CNOSF - Paris 13e, le mercredi 14 septembre 2016 - © Philippe DEVERNAY


Photos © Philippe Devernay / MENESR

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