La réponse au problème du remplacement est à la fois quantitative et qualitative – Entretien au Parisien

Éducation nationale Publié le 18 octobre 2016

Avant de présenter en conférence de presse les nouvelles mesures destinées à améliorer l’efficacité du remplacement des enseignants, Najat Vallaud-Belkacem a accordé mardi 18 octobre 2016 un entretien exclusif au quotidien Parisien-Aujourd’hui en France.

Quelle est votre réponse aux problèmes de remplacement des enseignants absents ?

Elle est à la fois quantitative et qualitative. Entre 2012 et la rentrée 2017, nous aurons créé 5 000 postes supplémentaires de remplaçants. Aujourd’hui, nous prenons aussi des mesures pour améliorer l’efficacité du remplacement. Pour la première fois, je fais en sorte que le ministère soit lui-même totalement transparent sur le non-remplacement des absences : on publiera chaque année le nombre exact de jours et d’heures de cours perdus, académie par académie dans le premier et le second degré. Cette publication permettra de suivre les progrès et, soyons clairs, de mettre une forme de pression sur les académies pour faire mieux.

Sur quels critères un remplaçant est-il nommé dans une école plutôt qu’une autre ? Il semble que les premiers parents servis sont ceux qui crient le plus fort…

C’est possible et je ne l’admets pas. C’est insupportable. Il faut une réactivité égale selon les établissements scolaires et, s’il faut hiérarchiser les demandes, c’est en fonction de critères objectifs. Les classes à examen et les écoles à classe unique, par exemple, doivent avoir la priorité pour éviter encore plus que les autres de se retrouver longuement sans professeurs.

Dans certaines classes, des enseignants enchaînent les absences, sans réaction de l’administration. N’y a-t-il rien à faire ?

Les absences perlées révèlent souvent un besoin d’accompagnement de l’enseignant en question. La règle sera désormais de le recevoir très tôt au sein de la cellule de ressources humaines de l’académie et de convenir avec lui des réponses à ses difficultés pour mieux garantir la continuité des enseignements des élèves : allégement ou un retrait temporaire de service, tutorat… Pour ce faire, les académies doivent mobiliser davantage leur service médical de prévention.

Que pensez-vous de l’idée de créer des agences d’intérim de professeurs remplaçants, comme en Grande-Bretagne ?

Qu’est-ce qu’un tiers apporterait de plus dans la réactivité du système sinon l’alourdir ? Non, il n’y a pas besoin d’agence extérieure. C’est à l’Éducation nationale de prendre en charge ce sujet et de le faire mieux grâce à des règles adaptées que nous adoptons là. Personne ne se satisfait d’une absence : les directeurs d’école les signalent à la première heure, et les secrétariats de circonscription comme les services départementaux de l’Éducation nationale mettent aussi tout en œuvre pour trouver des solutions.

Propos recueillis par Christel Brigaudeau pour le Parisien-Aujourd’hui en France

 

En savoir plus sur les 7 nouvelles mesures pour améliorer le remplacement ou cliquez ci-dessous pour télécharger le dossier :

dossier-remplacement

 


Photo © Philippe Deveray / MENESR

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2 commentaires sur La réponse au problème du remplacement est à la fois quantitative et qualitative – Entretien au Parisien

  1. Ricercar

    Le problème, c’est surtout que vous n’arrivez plus à pourvoir les postes, faute de candidats. Qui acceptera de prendre un poste à 500 km de chez lui, d’être payé 1,2 SMIC après un concours à Bac + 5 et un Master, pour enseigner dans les établissements les plus difficiles ? Vous connaissez la réponse. Mais vous préférez mettre un argent fou dans les ESPE ou dans des équipements numériques coûteux dont rien n’a jamais prouvé l’efficacité. Il faudra assumer en 2017, devant les collègues écrasés par votre mépris, et aussi devant les parents ulcérés par vos décisions et votre langue de bois (même le président Hollande est admiratif !).

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