Nouvelle Calédonie : le soutien de l’État pour l’éducation fait l’unanimité

Najat Vallaud-Belkacem est venue confirmer mercredi 26 octobre 2016 devant les élus du Congrès de la Nouvelle Calédonie, l’engagement de l’État au soutien du projet éducatif calédonien, et ce au-delà des échéances politiques de 2017 et 2018. Retrouvez l’article des Nouvelles Calédoniennes paru dans l’édition du 27 octobre.

lesnouvellescaledonniennes-najat-vallaud-belkacemAprès avoir dit son émotion, sa fierté et son humilité au moment de s’exprimer devant l’institution, elle a promis que l’État continuera d’investir dans les infrastructures d’enseignement de la Nouvelle-Calédonie et dans la formation des jeunes.

Elle a annoncé la création de 75 nouveaux emplois (largement destinés au nouveau lycée du Mont-Dore et à l’extension de celui de Pouembout), le maintien de 7 900 heures d’accompagnement éducatif, une augmentation des crédits dédiés à la formation continue des enseignants.

Hommages

Elle s’est aussi engagée à fournir des ressources en “ingénierie d’éducation et de formation” dans le cadre de l’observatoire de la réussite éducative.

Pour la ministre de l’Éducation nationale, si l’école est le creuset de la République, elle est aussi celui du destin commun en Nouvelle-Calédonie.

Comme une maîtresse d’école distribuant les bons points, la ministre a égrené toute une série d’hommages. Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur, qualifiés de pères fondateurs de la Calédonie moderne, Michel Rocard pour son rôle historique, Lionel Jospin pour la préparation de l’accord de Nouméa, Philippe Gomès et Hélène Iekawé pour leur travail sur le projet éducatif.

Un projet qui reprend les principes de laïcité, d’équité avec la prise en compte de chaque élève dans sa singularité, d’égalité de traitement des élèves et de gratuité. Un projet qui “développe l’identité de l’école calédonienne et prend en compte la diversité des publics (…) et ancre l’école dans son environnement océanien.”

Soulignant que l’État est là pour aider, accompagner “rien de plus, rien de moins“, elle a fait le passage en revue de l’ensemble des soutiens financiers et humains fournis. “La mise à disposition globale et gratuite (NDLR : du personnel enseignant) a représenté 44,6 milliards (ndlr : franc pacifique dit CFP) en 2016.” Au titre des contrats de développement, 7,4 milliards ont été engagés dans l’éducation et la recherche entre 2011 et 2016. “Si je rappelle ces montants, c’est pour dire qu’ils reflètent la constance des engagements pris devant vous par le président de la République et le Premier ministre.”

Inégalités

S’agissant de l’université, huit emplois supplémentaires seront créés sur la période 2016-2019, et 60 millions de plus seront ajoutés au budget 2017 pour tenir compte de l’augmentation du nombre d’étudiants.

Najat Vallaud-Belkacem n’a pas occulté les difficultés et les inégalités qui handicapent le modèle éducatif calédonien. “Trop de jeunes quittent encore beaucoup trop tôt le système scolaire sans diplôme. À cela s’ajoutent des disparités encore marquées entre les trois provinces, s’agissant notamment du taux de bacheliers (…) Si la scolarisation des filles a progressé, force est de constater que leur représentation parmi les diplômés de l’enseignement supérieur est moitié moindre que celle des hommes.”

Lire le discours de la ministre en cliquant ici.


Le protocole d’accord signé au gouvernement

Après son discours devant le Congrès, Najat Vallaud-Belkacem a signé avec Philippe Germain, président du gouvernement de la Nouvelle Calédonie, le protocole d’accord de l’accompagnement de l’État au projet éducatif de Nouvelle-Calédonie :

Au micro du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem s’est souvenue du point de départ “il y a cinq mois, jour pour jour“, au ministère à Paris, lorsque le président de l’exécutif Philippe Germain est venu exposer la démarche du projet éducatif. L’affaire a plu, visiblement.

Moment phare de la visite de la ministre, les partenaires ont donc signé ce mercredi le protocole d’accord Nouvelle-Calédonie-État pour la mise en œuvre de ce plan. Une initiative bénéficiant d’un accompagnement par les services de la République “d’une hauteur inédite, inégalée” a souligné la ministre de l’Éducation nationale, avant d’en détailler le contenu.

Tout d’abord, la création d’emplois, en l’occurrence 75 postes pour “répondre au développement de la culture et des langues kanak“, “assurer la montée en compétence des élèves grâce à la mise en place de nouveaux BTS”, mais aussi pour “assurer le bon fonctionnement des deux nouveaux lycées, à Pouembout et au Mont-Dore“. Un budget de plus de 2 milliards de francs sur trois ans est alloué. Par ailleurs, des crédits de paiement État, estimés à 5,3 milliards de francs, permettront de finaliser, de cette année à 2018, les travaux dans ces deux lycées.

Deuxième chapitre, des crédits chiffrés à 2,8 millions d’euros, ou près de 335 millions de francs, vont être consacrés aux équipements pédagogiques indispensables aux nouvelles formations. En outre, 28 000 euros par an, soit 3,5 millions de francs, vont conforter la formation cette fois continue des enseignants. Et 7 900 heures d’accompagnement éducatif seront programmées, “pour prévenir le décrochage“, soutenir “les élèves les plus en difficulté“. Troisième module du protocole d’accord, l’État s’engage à mettre à disposition une aide, en ressources humaines, contribuant à la rédaction du code de l’éducation de la Nouvelle-Calédonie, ou encore à l’instauration de l’observatoire de la réussite éducative. Enfin, des dispositions administratives consisteront à mettre en place “une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences” note la ministre. Entré en vigueur à compter de la date de la signature, l’accord est conclu pour une durée allant jusqu’au début de l’année scolaire 2019.

Philippe Frédière et Yann Mainguet pour Les Nouvelles Calédoniennes du 27/10/2016.

Un commentaire sur Nouvelle Calédonie : le soutien de l’État pour l’éducation fait l’unanimité

  1. Une citoyenne

    Madame La Ministre,

    Je vous admire toujours autant pour votre beau combat politique contre les inégalités sociales sur l’ensemble du territoire. Je souhaite un jour qu’on ait la chance de vous avoir comme Chef de l’État.

    Bonne continuation à vous.

    Cordialement,

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