Pouvoirs publics et société civile : co-construire l’avenir numérique en éducation – Discours à l’OCDE

Éducation nationale Publié le 14 novembre 2016

Ce lundi 14 novembre 2016, Najat Vallaud-Belkacem a clôturé la conférence inaugurale de la Semaine de l’éducation, à l’OCDE. Retrouvez ici son discours sur le thème du numérique dans l’éducation.

 

Monsieur le secrétaire général de l’OCDE,
Monsieur le directeur de l’OCDE,
Madame la secrétaire générale de la Ligue de l’Enseignement, chère Nadia Bellaoui,
Mesdames et messieurs, en vos titres, grades, et qualités,
Chers amis,

Il existe bien des manières d’envisager l’avenir. On peut, par exemple, le considérer comme quelque chose de déjà existant.

L’avenir, c’est ce qui vient, ce qu’on attend, un peu inquiet, un peu curieux, un peu anxieux. On se demande si c’est la prospérité ou la récession qui nous attend au coin de la rue. On se dit qu’il est déjà là, et qu’au fond, il n’y a pas grand-chose à y faire.

Mais une telle conception est profondément contraire à ce que défendent l’École, l’éducation et la formation.

L’École n’apprend pas aux élèves à subir un destin : elle leur apprend à se construire un avenir.

Voilà ce à quoi nous invitent l’École et la Ligue de l’Enseignement. Voilà ce à quoi nous invite Bergson quand il écrit « que l’avenir ne soit plus ce qui va arriver, mais ce que nous allons en faire. » Et c’est aussi ce à quoi vous nous invitez, aujourd’hui, à travers cette conférence inaugurale qui a pour thème « Pouvoirs publics et société civile : construire l’avenir numérique ».

Quand le futur est en jeu, attendre est souvent contre-productif, en particulier quand il s’agit du numérique.

D’abord parce que la rapidité de son développement creuse très vite les écarts. Celui qui attend n’est pas seulement passif : il devient dépassé.

Ensuite, parce que nous ne savons pas vraiment à quoi nous attendre, sur ce sujet.

L’histoire du numérique est jalonnée de prédictions ratées – comme ce ministre qui, à la lecture d’un rapport, dans les années 1990, sur le développement du commerce en ligne, déclara, sûr de lui : « ça ne marchera jamais ! ».

Il est donc plus prudent de faire nôtre la prédiction du prospectiviste américain Thomas Fray, je cite : « 60 % des métiers des 10 prochaines années n’ont pas encore été inventés. »

Nul ne peut dire quels seront les grands métiers de demain, comme nul n’aurait pu imaginer, il y a 10 ans, qu’un métier qui recruterait beaucoup en 2016 serait celui de community manager – pour une raison simple : il y a 10 ans, ce métier n’existait pas.

N’attendons pas. Développons ces compétences qui exigent de savoir apprendre à apprendre, des compétences qui permettent de s’adapter pour ne plus subir ce qu’Andréas Schleicher – que je salue – désigne comme un dépassement des capacités des citoyens par la technologie dans de nombreux domaines.

C’est dire l’ampleur de la tâche qui nous attend – mais c’est dire aussi à quel point se déploient devant nous des opportunités nombreuses et des défis exaltants.

L’industrie numérique, en France, selon le SYNTEC, c’est déjà, aujourd’hui, plus de 700 000 emplois, avec + 27% de croissance l’an dernier – et parmi ces emplois, 92% sont en CDI.

Dans l’Union Européenne ce sont 900 000 emplois vacants à l’horizon 2020, et en France environ 50 000 à 130 000 emplois non pourvus.

Voilà pourquoi, si l’avenir reste encore à inventer, nous pouvons néanmoins avoir, aujourd’hui, une certitude : cet avenir sera numérique, ou il ne sera pas.

De tels enjeux concernent forcément une institution comme l’École à la fois s’agissant du devenir professionnel de nos élèves, et de leur formation en tant que personne et que citoyen.

Comment préparer nos élèves, non seulement au monde d’aujourd’hui, mais à celui de demain ? Comment les préparer à des métiers qui n’existent pas ?

Eh bien déjà, en nous assurant que nos élèves, au cours de leur scolarité, auront acquis une véritable maîtrise des outils numériques.

Alors, évidemment, quand vous évoquez ce sujet, très souvent on vous oppose le fameux argument des « digital natives ».

Le problème de cette expression, c’est qu’elle ne correspond pas à une réalité. Que nos enfants utilisent le numérique au quotidien, oui, bien sûr. Qu’ils grandissent avec, assurément. Mais de cette utilisation, il est dangereux d’en déduire qu’ils en ont une véritable maîtrise.

C’est précisément le rôle de l’École que de permettre à un élève non seulement de savoir faire quelque chose, mais d’en acquérir une maîtrise.

On n’apprend pas à lire simplement pour déchiffrer une notice de montage. C’est évidemment important de savoir le faire. Mais lire, cela va bien au-delà.

C’est aussi saisir des intentions, des nuances, des spécificités stylistiques. Surtout, par la lecture, on s’ouvre un panorama immense : celui des bibliothèques, des ouvrages passés et présents par lesquels se forge une culture et s’acquièrent de nouveaux savoirs.

De la même façon, en introduisant à l’École, des compétences liées au numérique, comme l’usage du numérique, le codage et l’algorithmique, nous permettons à nos élèves de développer de solides connaissances et un véritable savoir-faire.

Dès l’école primaire, nous avons donc introduit, dans les programmes, l’apprentissage du code et de l’algorithmique, et ce jusqu’en terminale.

Ainsi, à la fin du cycle 4, chaque élève doit savoir que des langages informatiques sont utilisés pour programmer des outils numériques et réaliser des traitements automatiques de données. Il doit connaître les principes de base de l’algorithmique et de la conception des programmes informatiques, et les mettre en œuvre pour créer des applications simples.

Nous leur donnons ainsi les compétences nécessaires à la maîtrise des outils et des enjeux numériques.

L’École forme un citoyen instruit, éduqué, cultivé, autonome.

Elle prépare l’élève à donner, au monde qui l’entoure, du sens. Et dans ce monde, le numérique occupe une place importante – en particulier quand il s’agit de s’informer et d’accéder à des connaissances.

Nous devons leur apprendre à chercher, à aborder internet avec un esprit critique et exigeant.

Nous devons aussi tenir compte des risques de désinformation et de diffusion massive des théories complotistes.

Tel est le sens de l’Éducation aux Médias et à l’Information : donner à nos élèves les connaissances nécessaires, dans une ère marquée par une surinformation permanente.

Il y a là des enjeux cognitifs, des enjeux de citoyenneté, de liberté et d’autonomie qui sont inhérents au numérique. Avec le numérique, notre façon d’appréhender le monde, de communiquer, d’échanger, ou de nous procurer des informations évolue.

Pour comprendre l’ampleur du changement que constitue le numérique dans les domaines qui sont les nôtres, la comparaison la plus juste est sans doute l’invention de l’imprimerie.

L’imprimerie, quand elle a été inventée, a aussi changé la façon d’enseigner, et l’on ne peut qu’être frappé, à une époque où nous nous interrogeons, par exemple, sur l’infobésité, de voir les échos qui existent entre nos questionnements et ceux des maîtres humanistes de la Renaissance.

Jean Louis Vivès, déplorait ainsi, vers 1520, je cite : « [que] la quantité de livres soit désormais si immense [que] nombre d’étudiants sont pris de terreur et de haine de l’étude quand ils sont confrontés, dans chaque discipline, à tous ces volumes dont la lecture exige un travail infini. »

Ces réflexions nous sont familières. Les interrogations passées des humanistes font écho à celles de bien des professeurs, devant la situation qui est la nôtre.

Chacun sent bien que l’École n’a pas vocation à rester à l’écart du numérique. Mais chacun sait bien, aussi, que le numérique à l’école, ne se résume pas à brancher un ordinateur dans une salle de classe.

L’École est un lieu de connaissance, et si le numérique doit y avoir toute sa place, il doit surtout y trouver un sens.

Le numérique, doit rester au service de l’École, de ses enseignants et de la réussite de ses élèves. C’est précisément cette conviction qui guide tout l’effort que nous avons déployé ces dernières années en faveur du numérique éducatif.

Le plan numérique entré en vigueur en cette rentrée, s’appuie d’abord sur la formation des enseignants et sur la production de ressources adaptées.

Pourquoi la formation ? Car le plan numérique à l’école n’a de sens que si les enseignants sont formés. Ils sont au cœur du plan. Ils en sont les acteurs.

Si l’intégration du numérique ne se fait pas par eux, alors les équipements cessent d’être des outils, pour devenir des gadgets. Ce sont eux qui vont donner du sens aux outils numériques, en les intégrant harmonieusement à leurs cours et en faisant évoluer leurs pratiques pédagogiques.

La formation au numérique est donc à la fois initiale et continue.

Initiale, lorsqu’elle se déploie dans les Écoles Supérieures du Professorat et de l’Enseignement.

Continue, et cela dès aujourd’hui, avec, par exemple, le dispositif M@gistère. 46 programmes de formations en ligne sont déjà disponibles, et près de 252 000 enseignants les utilisent déjà.

Des formations, des nouveaux programmes et des Moocs accompagnent le déploiement du plan numérique ainsi que des plateformes pensées pour les enseignants et les élèves pour apprendre le code – je pense par exemple à CLASS CODE, développée en partenariat avec l’INRIA.

A l’université comme dans les établissements scolaires, les enseignants s’emparent du numérique. Ils déploient des pédagogies différenciées. Ils s’en servent pour cultiver chez leurs élèves le goût de l’écriture, comme avec le blog littéraire « i-voix » développé par un professeur à Brest.

Voilà pourquoi le second pilier de notre stratégie, ce sont des ressources pédagogiques innovantes.

Elles sont bien sûr au service des enseignements introduits dans tous les nouveaux programmes, comme l’apprentissage de l’informatique et du code, ou l’Éducation aux Médias et à l’Information. Mais elles sont aussi intégrées à l’enseignement de disciplines plus traditionnelles.

Ces ressources ont d’ailleurs déjà commencé à faire leurs preuves. L’enquête PISA de 2012 montre ainsi que le numérique a des effets positifs sur l’apprentissage de la lecture ou sur la résolution des problèmes de mathématique.

Parce qu’il est d’ordinaire réservé, dans la vie d’un jeune, à ce qui n’est pas l’école, le numérique mobilise différemment l’attention des élèves. Les pratiques numériques, en  les rendant plus actifs, renforcent leur motivation et l’ancrage mémoriel.

Le numérique améliore aussi l’image que les jeunes se font d’eux-mêmes, en convoquant leurs compétences et en les valorisant.

Ainsi s’établit, entre le savoir enseigné et la vie de l’élève, une relation féconde, sans laquelle rien de solide ne peut s’édifier.

Et je n’ignore pas, s’agissant de l’enquête PISA, qu’elle contient aussi quelques réserves, notamment sur les méfaits d’une utilisation qui ne s’appuierait pas sur un projet pédagogique solide.

Mais je n’y vois pas la preuve d’une inefficacité du numérique. J’y vois des marges de progression, que nous nous sommes justement efforcés d’exploiter en appuyant notre stratégie d’abord sur la formation et les ressources pédagogiques.

Ces ressources, ouvrent, à l’École, de nouvelles perspectives.

Des ressources numériques de très grande qualité, gratuites, couvrant les nouveaux programmes des cycles 3 et 4 sont désormais accessibles depuis cette rentrée et les services proposés sont pensés avant tout par rapport aux pratiques de nos enseignants.

Le cœur du métier du professeur, comme sa liberté pédagogique, sont respectés : le numérique est au service de l’enseignant, et non l’inverse. Et ces outils permettent un nombre incroyable de scénarios pédagogiques.

L’imprimerie ne s’est pas résumée à l’impression des textes d’ordinaire copiés dans les abbayes : elle a donné lieu à un mouvement intellectuel et culturel d’envergure.

De la même façon, les ressources pédagogiques ne doivent pas se résumer à des fichiers PDF que l’on transmettrait numériquement. Le numérique n’est pas un simple tuyau qui permet d’aller plus loin et plus vite. Il doit être exploité dans toutes ses dimensions, et c’est le sens de ces ressources.

Celles-ci visent en effet à proposer des environnements numériques d’apprentissage qui explorent la possibilité d’exploiter aussi bien des ressources multimédias enrichies, des jeux pour apprendre, de la réalité virtuelle ou augmentée, que des outils et des services qui permettent de construire des parcours adaptés aux besoins des élèves.

Vous le voyez, notre stratégie d’investissement est d’abord au service d’une vraie transformation des pratiques enseignantes, avec à la fois un accompagnement en formation, et en ressources.

L’Histoire nous apprend une chose essentielle : le changement s’accomplit toujours avec l’appui de ceux qu’il concerne. La révolution ne se décrète pas : elle vient nécessairement du terrain.

Vous soulignez à juste titre que l’avenir numérique se construit avec les pouvoirs publics et avec la société civile – et c’est cette dimension collective qui est au cœur du plan numérique.

Nous prenons donc soin d’associer, dans cette démarche, l’ensemble de la communauté éducative.

Le numérique contribue en effet à renforcer les liens entre l’école et la maison. Il instaure des continuités entre les temps scolaires, périscolaires et extrascolaires.

Ainsi se favorise l’implication des parents et des familles auprès de l’élève.

Nous prenons donc soin de rencontrer les associations de familles et de parents d’élèves, d’autant qu’ils sont de plus en plus nombreux à avoir recours au numérique pour suivre la scolarité de leurs enfants.

Et quand vous regardez les statistiques de fréquentation des comptes parents mis en place dans certains établissements, les chiffres sont très élevés : il y a un accroissement considérable des usages numériques par les familles des élèves.

Cela témoigne d’un véritable intérêt dans la façon dont le numérique nous permet aussi de repenser et de fluidifier les relations entre l’École et les familles.

Cette dimension collective se retrouve dans la méthode de travail que nous mettons en place avec les élus, les autorités académiques, et les équipes pédagogiques : toujours penser et construire les projets au niveau d’un territoire, et jamais de manière abstraite et déconnectée de la réalité du terrain.

Il aurait été d’ailleurs absurde de procéder autrement, quand on voit les responsabilités des collectivités et leurs investissements dans ce domaine.

Construire avec les territoires, c’est aussi s’appuyer sur des territoires numériques d’éducation ; c’est articuler l’école primaire et le collège ; c’est s’appuyer sur une mise en cohérence de ces politiques au niveau régional.

C’est ce que j’ai vu en Occitanie en septembre dernier à l’occasion de la signature de la première convention cadre entre le Conseil régional et les deux académies de la Région.

C’est aussi ce qui se joue dans l’académie de Clermont-Ferrand avec par exemple le projet ÉER, École Eloignée en Réseau.

Une ÉER, c’est une petite école rurale, isolée, dans laquelle le numérique est mis au service d’un travail collectif avec une autre classe, par visio-conférence ou forum électronique.

Ce travail peut aussi se faire avec plusieurs classes, contribuer à mettre en relation les élèves avec les communautés locales, les régions, les pays et le reste du monde.

Et ce n’est ici qu’un exemple de ce que peut le numérique à l’école.

L’importance de l’enjeu, explique que l’État, dans ce plan numérique, accompagne les territoires.

Il apporte un cofinancement de 50% sur les équipements numériques, qui monte à 100% pour les équipements des enseignants.

Il participe à mise en œuvre de la formation de nos enseignants et à l’acquisition de ressources numériques, gratuites pour 3 ans, couvrant l’ensemble des programmes du cycle 3 et 4 (du CM1 à la 3eme).

Le plan numérique, c’est la démocratisation des usages numériques à l’École, et cela commence aujourd’hui : 1700 collèges, dans la quasi-totalité des départements de France, et 1800 écoles ont rejoint ce plan dans sa première année. Et nous poursuivons tous nos efforts d’investissement pour la prochaine rentrée, en visant un objectif ambitieux d’établissements numériques.

Ces usages doivent rapprocher l’ensemble de la communauté éducative : c’est bien pour cela que la loi parle du service public du numérique éducatif.

C’est pour cette raison c’est une compétence partagée. Et c’est pour cette raison, que si nous tenons compte des enjeux pédagogiques, nous n’oublions pas les questions liées aux infrastructures.

De nombreux départements se sont engagés avec force et ambition dans le plan numérique, mais il ne faut pas s’aveugler : sans un débit internet suffisant dans l’établissement, sans des infrastructures Wi-Fi de qualité, on ne peut pas investir dans des équipements qui risqueraient, faute de réseau, de ne pas être bien utilisés, et ils généreraient, pour nos élèves, davantage de frustration que de bénéfices.

Nous avons tous connu ces moments où votre vidéo met du temps à s’afficher, et où apparaît cette petite icône de chargement : c’est un désagrément passager. Mais essayez de penser à ce que cela implique quand vous êtes dans une salle de classe, devant vos élèves !

C’est là un phénomène qui touche particulièrement les territoires ruraux.

Voilà pourquoi, le 20 mai dernier, lors du comité interministériel aux ruralités – au pluriel, donc – j’ai pu annoncer, grâce au CGI, un financement exceptionnel de 50 millions d’euros.

L’objectif de ces 50 millions ? Donner un nouveau souffle au programme “Écoles connectées”.

Nous soutenons ainsi le développement des infrastructures –  montée en débit, mise en place d’un réseau Wi-Fi performant, mise en réseau des écoles et du collège par un ENT – et nous soutenons aussi l’acquisition d’un tableau blanc interactif.

Dans ce programme, chaque école rurale rattachée à un collège numérique pourra bénéficier du financement de la moitié des équipements destinés aux élèves – avec un maximum de 3 classes mobiles de tablettes ou d’ultra-portables.

Et avec la publication de l’appel à projet « collèges numériques et innovation pédagogique », une aide nouvelle viendra appuyer les conseils départementaux qui engagent des travaux d’infrastructure dans les collèges.

Parce qu’au fond, quand on parle d’avenir, il peut être bon de garder à l’esprit cette citation d’un auteur de science-fiction, William Gibson : « Le futur est déjà là – simplement, il n’est pas réparti équitablement. »

Je suis persuadée que ces dispositifs nous permettront d’atteindre l’objectif fixé de 50% de nos collèges à la rentrée 2017/2018.

J’ai commencé ce discours en vous parlant d’avenir, mais en un sens, avec le numérique, nous sommes déjà demain. C’est pour cela que je voudrais, en conclusion, vous parler du présent, de ce moment qui nous rassemble.

Le présent, c’est cette Semaine de l’éducation portée par la Ligue de l’Enseignement, que je veux remercier et dont je salue l’engagement, toujours renouvelé et jamais démenti.

Dans un monde où les changements se succèdent à grande vitesse, je suis heureuse de voir que certaines choses, elles, ne changent pas : 150 ans après sa création, la ligue demeure fidèle à ses valeurs, qui sont aussi les nôtres.

Le présent, c’est, aujourd’hui, vos travaux, qui contribuent à faire de nous des acteurs de la révolution numérique, et non des spectateurs passifs, et nous permettent ainsi de concilier notre ambition humaniste héritée du passé, avec l’ambition numérique dont nous sommes aujourd’hui les porteurs.

Vos réflexions, qu’il s’agisse de la conversion numérique de la société et ses conséquences sur l’Ecole, ou de la co-élaboration des politiques publiques, sont au cœur de nos préoccupations, et vous pouvez être assurés que nous y prêtons une attention toute particulière.

Mon ministère et moi-même sommes d’ailleurs particulière engagés sur cette question, et impliqués dans cette semaine de travail, notamment sur le salon EDUCATEC-EDUCATICE de jeudi.

J’aurais d’ailleurs à cette occasion le plaisir de présenter deux nouveaux dispositifs, qui montrent que si l’École change avec le numérique, le ministère et son administration ne sont pas en reste.

Parce que tout l’enjeu de l’avenir numérique que nous construisons ensemble, c’est qu’il ne se fasse jamais en aggravant des inégalités et des fractures, mais en restant, à l’instar de l’Ecole, toujours au service de l’ensemble de nos concitoyennes et de nos concitoyens, au service de la société civile, et de chacune et de chacun d’entre nous.

Je vous remercie.

Najat Vallaud-Belkacem
Ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche

 

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Photos © Philippe Devernay / OCDE