La tête hors de la vague bleue !

J'aime ! Publié le 11 juin 2007

La vague bleue annoncée s’est donc abattue sur la France. Le Rhône n’échappe pas

815 commentaires sur La tête hors de la vague bleue !

  1. VOLLORY

    Pour Alex et Alice : 1) le Sans Envergure a eu le courage de se présenter, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Rassurez-vous je ne suis pas raciste avec une mère née au Maroc (TAZA au nord de FES). Je parle de mes différentes rencontres durant cette campagne avec Mme VALLAUD-BELKACEM(elle vous expliquera la boutade du dictionnaire (Trottinette avec 1 t je ne supporte pas).2)Je n’ai aucune frustration, je vous assure.

  2. alex

    Félicitations pour ce beau score ,Madame Belkacem,;..vous avez tout l’avenir devant vous,et vous ne manquerez pas de soutiens…tout cela est très prometteur…G.V.,allez déverser ailleurs vos frustrations!!!!Ne prenez pas les électeurs-ni les lecteurs de ce blog- pour des idiots!

  3. Alice

    Bravo,Najat!!!!!Quant au candidat Sans Envergure: Pourquoi utiliser le blog de Najat pour vos chroniques de "racisme bien ordinaire"?De quoi parlez-vous ou de qui?Le savez-vous seulement?N’avez-vous donc pas d’autre tribune??

  4. gérard VOLLORY

    Pour Vladimir : tous les candidats ne sont pas des politiques. J’en suis la preuve. Je suis gardien d’immeuble, et pour payer ma campagne, j’ai fait des heures supplémentaires en effectuant des surveillances d’examens à LYON 3, en IAE.
    J’ai obtenu 0,24% des suffrages. Tout seul, je suis allé dans les quartiers, sur les marchés pour distribuer mes professions de foi. Bonne soirée
    Gérard VOLLORY

  5. gérard VOLLORY

    Bonjour,

    pour être élue, il faut respecter ses électeurs, et ce n’est pas en fumant dans un lieu avec du public, enfants compris, sur un lieu de travail (Fromagerie de SANS SOUCI) que vous y arriverez. La loi EVIN est, je crois,toujours en vigueur….
    Bon we à vous.
    Gérard VOLLORY

  6. Gérard ELOI

    Réponse au message immédiatement précédent :

    TOUTES vos justes revendications étaient prises en compte par le pacte présidentiel de Ségolène.

    C’est d’ailleurs cette volonté de coopérer A L FOIS avec les entreprises et les travailleurs qui lui a coûté une Victoire méritée.

    Elle avait trop d’avance sur son temps…etnous le regretterons longtemps.

  7. SpnNz

    C’est un post au combien intéressant puisque qu’il serait dans l’ordre des choses que la gauche n’ait pas de vision concernant les entreprises ; au-delà, il adresse aussi le modèle de société que doit proposer le politique.

    Commencer par poser nos valeurs (de lutter contre l’exclusion, de réduire les inégalités sociales et d’améliorer les conditions de vie des plus défavorisés de nos concitoyens. J’ai l’égalité et la justice sociale, etc.) est la meilleure idée qui soit. Comme pour imaginer une entreprise, il faut avant tout donner une vocation. Et ces valeurs ne doivent pas être considérées a priori comme un empêchement.

    Une fois fait, il faut encore rappeler quelques points toujours difficilement acceptables par une large population de gauche ; il sont ce que je vis :

    1) Il n’existe aucune aide sérieuse en France pour la création d’entreprise. Le salaire d’un ingénieur + 90% de charges + les frais représentent environ 8k€ / mois. Les aides possibles, suite à plusieurs mois de démarches administratives, ne représentent pas un mois salarial d’un ingénieur. Aucune banque n’assure le rôle qu’elles devraient avoir : celle d’investisseur. Vous êtes reçu, écouté, mais vous devez in fine apporter des garanties ; autrement dit poser une hypothèque sur vos biens. Et si l’état doit assurer ce rôle de lanceur, il va falloir trouver des façons pragmatiques, trouver des mécanismes autres que les CCI ou les ANVAR.

    2) Le besoin en trésorerie est capital pour la vie d’une entreprise et l’investissement. Pour autant, par nature les salaires représentent des sorties mensuelles, les charges tous les trimestres, alors qu’un cycle de vente peut durer 6 mois, les délais de paiement varient entre deux mois et quatre mois. (Le seul candidat qui ait parlé de cela lors de la campagne présidentielle, que j’ai assez bien suivi, est Arlette Laguiller ! Interviewée par un journaliste sur ses attaques continuelles des entreprises, elle précisait qu’elle faisait bien la différence entre les grandes entreprises et les PME, dont les problèmes étaient différents entre autres la trésorerie. A l’opposé, quelle déception quand j’ai vu et entendu un Julien Dray s’arc bouter dans des poncifs d’une rare …).

    Comment se fait-il que la France soit encore le seul pays, où légalement on puisse payer ses fournisseurs à 90 jours, 120 jours, etc. Et je ne parle même pas des institutions du public. Les gouvernements successifs ont laissés une dérégulation typiquement française. La place et l’importance du secteur grande distribution doit y être pour quelque chose. Pour investir il faut de l’argent et les PME ont besoin d’auto investissement.

    3) Autre point assez bien partagé par les entrepreneurs ; en dehors du côté provocateur, il est à considérer avec le plus grand soin et savoir l’entendre: Actuellement, le « salariat est l’ennemie » de l’entreprise. Compte tenu de la concurrence mondiale et des coûts de main d’oeuvre que nous connaissons, les modèles les plus sûrs sont ceux de l’achat / revente, la vente de biens nécessitant peu de collaborateurs… Et là, l’équation va devenir difficile :
    – La France est encore une société industrielle, produisant à base de main d’œuvre dont les coûts de production sont 10, 20 ou 30 fois supérieurs dans les pays émergeants
    – Les pays, tel la Chine, peuvent encore délocaliser dans leurs campagnes sur des décades. La théorie qui voudrait que ces pays, s’enrichissant, finirait par être moins compétitif n’est pas viable sur un court terme. Entre temps, notre décélération ira plus vite.
    – Au siècle dernier, les patrons « à la papa » avaient « leurs » usines, « leurs » ouvriers. Le modèle de socio-culturel était très vertical et s’appuyait sur la nation. Maintenant, nous avons à faire à une aristocratie se partageant des jetons de présence dans les conseils d’administration, vivant autant de temps à l’étranger qu’en France, se fichant éperdument où la production se fait.

    Une croissance innovante

    Oui, le développement d’un libéralisme fou, basé sur la rente et la bourse, tue le développement de la plus grande partie d’entre nous. On nous a fait croire, il y a quelques années, que l’Europe pourrait être la force financière, les asiatiques la force de production. Sauf que c’est plutôt l’inverse qui se produit et cette activité ne peut concerner qu’une infirme partie de la population.

    Je reste par contre très prudent sur la portée que peu avoir l’innovation dans le développement de l’économie. La réelle innovation coûte, les grandes tendances technologiques sont sur des cycles très long et sont de plus en rares, en terme de R&D la première règle maintenant est plutôt de chercher à la faire financer par d’autres. C’est un risque qui n’est plus mesurable en un temps acceptable. Et à y regarder de plus près, les pays qui ont une forte croissance innovent peu, ils s’appuient sur un large développement de la production technologique mais pas de la recherche ; ce qui est différent. La capacité à innover est plutôt la résultante d’une économie florissante, pas le contraire.

    Le pouvoir de l’innovation sur l’économie est une croyance très ancrée à gauche, comme bras du progrès, lui-même par lequel passerait le développement des masses Vs bien sûr le conservatisme de droite. De plus, le pouvoir qu’aurait l’innovation est aussi véhiculé par l’idée que nous aurions durablement une supériorité dans l’éducation. L’inde produit aussi des palanquées d’ingénieurs maintenant.

    Par contre oui à la mutualisation des risques. On n’obtient rien de quelqu’un s’il pense que le risque est pour lui.

    La croissance durable

    Je dois avouer que je n’ai pas tout compris. Non sans humour, avec le développement durable il faut toujours chercher à comprendre.

    Contrairement à une idée reçue, on travaille beaucoup en France. En fait, les statistiques européennes retiennent surtout le temps de travail sur la base du CDI. En Angleterre par exemple, le travail connaît beaucoup de temps partiel, ou des ruptures rapides avec des temps de recherche d’un nouvel emploi. C’est la flexibilité. Elle est surtout avantageuse pour les entreprises, car en limitant le risque et les coût de non productivité elle favorise le dynamisme. Sont effet pervers, par contre, est de serrer les classes moyennes ; il y a celles qui s’échappent par le haut, les autres par le bas (la forme du sablier). Question de chance. Si on veut satisfaire nos valeurs, ont doit augmenter la classe moyenne, homogène, avec peu de pauvre en bas et peu de riches en haut (la forme du losange). Evidement c’est une vision qui n’est pas dans l’air du temps, mais doit pouvoir se défendre.
    Ceci dit, si vous prenez toutes les façons de travailler la France connaît une des meilleures moyennes en Europe ! Non, nous ne sommes pas des faignants. Et il aurait été si facile de contrer Sarkozy…

    Une croissance solidaire

    Lors des campagnes, les PME sont les entreprises qui vont sauver la France. La fiscalité seraient pour elles un vecteur ou un remède, sauf que les PME ne dégagent que rarement de vrais bénéfices. Les apports d’une fiscalité avantageuse ne leur sont donc que relatifs.

    Sur le fond, comme Chef d’Entreprise, je n’ai aucune affinité ou correspondance avec ceux qu’on appelle « les capitaines d’industrie », souvent des gens qui se cooptent entre eux, gestionnaires dans un environnement de facilité, sans vocation universelle. Je leur refuse d’ailleurs l’appellation d’entrepreneurs car rares sont ceux qui ont créé. Ils ne forment qu’une aristocratie née par avance, ont leur titre de noblesse (légion d’honneur et parcours de PDG) à la rubrique nécro du Figaro ou du Monde, même s’ils n’ont été que des sinistres crétins de 20 à 80 ans.

    Cordialement,

    Stéphane Paillet
    spnnz@free.fr
    http://www.enypensant.net

  8. Vladimir

    Monsieur VOLLORY,
    Permettez moi de m’immiscer dans votre "discussion" avec Madame Vallaud-Belkacem.
    Pesonnellement, je ne suis qu’un citoyen lambda qui ne passe ni à la télé ni à la radio. En politique, ma participation se limite aux votes lors des élections, toutes les élections. Au quotidien, je suis attentivement les nouvelles de notre pays et celles des autres pays. A part cela, je paie mes impôts.

    Je voudrais juste donc dire que je préfère largement que Madame Vallaud-Belkacem remercie les électeurs et cela me semble amplement suffisant. Pourquoi ? Parce que les autres concurrents (comme vous le dites), donc forcément des personnalités politiques, sont déjà mis en avant durant les élections (mais pas seulement) !

    Vive les électeurs !
    Laissez nous donc ne serait-ce qu’un remerciement ! Vous trouvez que c’est trop ?

  9. gérard VOLLORY

    Bonsoir Madame, je viens de lire vos remerciements pour vos électeurs : mais PAS UN MOT pour les autres concurrents… Dommage, je vous croyais différente mais vous ne l’êtes pas….Il est vrai que nous ne "jouons pas dans la même cour", vous, soutenue par 3 partis et moi aucun. Et je ne parle pas de la nuée de médias à chacun de vos déplacements. Une seule personne s’est émue de ma non-invitation au débat de TLM : je vous croyais différente mais ce n’était pas vous. Je vois que mon dictionnaire vous est bénéfique : tant mieux pour la langue française.
    Gérard VOLLORY

  10. SpnNz

    Vendredi dernier, la défaite était tellement annoncée que j’ai décidé d’adhérer au PS.

    Vu mon profil socioprofessionnel, prédestiné au clientélisme de l’autre bord, j’imagine être dans l’évènement notable. Mais à bien y regarder, pas uniquement : Dimanche soir, aux actualités, voyant défiler mes dirigeants (je dis « mes » parce que dans le mèl reçu d’inscription, François et Jack me tutoyaient déjà) je me suis dit qu’il fallait vraiment faire quelques chose… Sinon mes valeurs, celles que j’aimerai transmettre à mes enfants, finiraient dans la désuétude.

    Finalement, à tout malheur quelque chose et bon.

    Pour faire court, dans la besace, j’ai déjà 3 procurations de pêcheurs à la ligne; dont 2 probables « Najat » pour la 4ème, absents du 1er tour. C’est un bon début de reconstruction.

    Donc courage à la nouvelle vague rose du PS ; l’avenir et ses combats ne pourront être que meilleurs.

    SP

  11. Mickaël

    René

    Ecoutez je suis sympathisant depuis des années et membre du ps depuis 1 semaine .

    à vous lire je comprends desormais les causes de notre échec.

    croyez vous vraiment que n.Sarkosy a été elu pour ses idées? moi non aujourd’hui quand je parle sur les forums avec les plus virulents defenseurs de son programme lors de la campagne il y en que tres peu qui sont en acccord avec ses mesures annoncées (carte scolaire,tva sociale,bouclier fiscal,education etc…) ce n’etait pas un vote d’adhesion pour un programme mais un vote pour des avantages personnels de la part de la majorité de ses electeurs.d’autres aussi ont pris cette election comme une star ac mais la c’est un autre probleme.

    il a été elu pour son dynamisme avant tout et son talent d’illusioniste.

    maintenant si effectivement comme je vous lis il faut jeter l’eponge avant le second tour ou encore prendre l’attitude de DSK le soir des elections (et là je peux vous assurer que dans mon entourage ça en a demotivé plus d’un) alors oui la bataille est perdue et nous aurons fais le jeu de l’ump sans qu’il n’ait besoin de s’exprimer.

    les remises en question les prises de recul ou pour resumer l’analyse du Bilan se fait par definition apres des elections et nous sommes en plein dedans.

    ce n’est pas dans un etat d’esprit de defaite que nous risquons de gagner .

    Le jour du bilan arrive a grand pas ne vous inquietez pas serez vous assez patient afin de respecter le travail des candidats?

  12. rené

    Cher Chris,
    Moi donneur de leçon certainement pas. je n’ai pas la langue de bois seulement j’en avais assez qu’on se berce d’illusions sur cette circonscription qui et Najat le sait très bien est perdue. ok il y a la vague bleue mais les législatives n’ont jamais fait déplacer les électeurs en masse comme les présidentielles et municipales. Je pense que la campagne a été noyée dans la présidentielle très importante malgré la regrettable défaite de Ségolène qui représentait le renouveau. Si les élections se jouaient en semaine peut-être que les électeurs viendraient plus nombreux voter, il faudrait que les élus le propose. J’ajoute que je n’ai aucun mépris le mot est fort pour la candidate Najat, seulement je lui reproche comme aux autres du PS de ne pas se remettre en question et d’avoir un certain recule et d’objectivité quand aux mauvais résultats que nous avons actuellement. Un coup de "gueule" ne fait pas mal au contraire il fait réagir.

  13. Julien

    Bonjour jeune fille,

    Vous avez fait une très belle campagne et je vous souhaite un grand avenir politique. Pour autant, je ne peux pas laisser passer des erreurs manifestes.
    Ainsi, vous écrivez que "Dans la 4ème circonscription du Rhône où les vagues bleues ont toujours fait élire au premier tour le candidat de la droite…". Or, je vous signale qu’en 2002, dans une vague bleue significative, Pierre Hémon, qui sans démérité n’est pas non plus un candidat à l’aura spectaculaire, avait déjà mis le candidat U.M.P. en ballotage. De même, un second tour avait été nécessaire à Raymond Barre lui même face à Martine Roure.
    Vous êtes intelligente et très belle, mais, comme Ségolène Royal à laquelle vous devez votre ascencion météoritique, il va falloir dépasser les apparences, enrichir votre fond politique et surtout, respecter davantages vos prédécesseurs socialistes.

  14. Chris

    A mon avis, Je ne rien contre les babys-boomers , mais un débat est nécessaire ..
    Les jeunes aussi .. IL FAUT ALLER VOTER….la route est longue…

  15. Chris

    @Mickael vous abordez une facette des vrais problèmes..
    Il y a des trucs pas fausse làdedans..

    Pour les enfants des baby-boomers, l’ascenseur social ne cesse de descendre. Et la colère monte contre leurs parents… Si vous êtes nés après 1970, malheur à vous. Vous êtes les générations sacrifiées. Les « baby-losers » de l’histoire. Pas seulement parce que vous avez découvert le sexe avec le sida, la famille avec la montée des divorces, le travail avec le chômage et la politique avec les affaires. Mais parce que, pour la première fois de l’histoire contemporaine, votre situation économique et sociale est pire que celle de vos parents, les fameux baby-boomers, nés dans les années d’après-guerre.

    Cette réalité potentiellement explosive, ces derniers l’ont longtemps occultée. C’est – peut-être ? – en train de changer, à en juger par le nombre de livres qui paraissent cet automne, écrits, précisément, par des baby-boomers en pleine autoflagellation. Ecoutons la complainte – énervée – de Denis Jeambar et Jacqueline Remy : « Un jour nos enfants auront 20 ans, 30 ans, 40 ans. […] Ce jour-là, nos enfants nous haïront. Et ils auront raison. Car nous, les baby-boomers, leur avons laissé une société molle, mitée, usée. Nous avons eu tous les atouts en main, nous avons exercé sans pitié notre droit d’inventaire sur les valeurs que les générations précédentes nous avaient transmises, nous avons grandi dans une société en pleine croissance. Et quel avenir avons-nous préparé à nos propres enfants ? […] Si un jour nos enfants crient leur colère, personne ne pourra dire : nous ne savions pas. » Ainsi donc, les baby-boomers se réveillent. Il était temps. «
    (…)

    Une guerre diffuse qui ronge la société française en profondeur, comme l’ont montré les émeutes des banlieues, les manifestations anti-CPE ou celles des stagiaires. Autant de mouvements différents mais dont un point commun, au moins, saute au visage : issus des classes moyennes ou populaires, les jeunes hurlent désormais leur désespérance. Et pour cause, tous les ingrédients d’un conflit majeur sont là. Observons ces deux destins qui se font face : celui, exceptionnel, de la génération née autour de 1950, et celui, dramatique, de leurs enfants. Les premiers ont bénéficié à plein de la dynamique des Trente Glorieuses : du travail à foison, un Etat providence en expansion, avec sécurité sociale, retraite par répartition et assurance-chômage à la clé. Résultat, ils ont connu une ascension sociale comme aucune génération avant eux. « Sans oublier qu’ils ont bénéficié de taux d’intérêt inférieurs à l’inflation, ajoute l’économiste Patrick Artus, autre baby-boomer en verve. Ils ont pu se constituer un beau patrimoine en vue d’une retraite confortable. » Tout autre est le destin de leurs rejetons. « En 1975, les trentenaires gagnaient en moyenne 15 % de moins que les cinquantenaires, rappelle Louis Chauvel. Aujourd’hui, 40 %. » L’ascenseur social ? Parlons plutôt d’un « descenseur ». « Les décennies de croissance rapide avaient vu émerger une élite issue de nulle part, poursuit Chauvel. La situation contemporaine est au contraire propice au retour des “fils de” et “filles de”. L’ascenseur ne fonctionne plus qu’au sommet du salariat privé. » Bienvenue dans l’âge de l’a-méritocratie… Depuis vingt ans, la France a par ailleurs négligé d’accompagner les jeunes vers le monde du travail, notamment à cause d’un système universitaire au rabais. Ainsi, quand les Etats-Unis investissent plus de 20 000 dollars par étudiant et les Suédois plus de 15 000, les Français se contentent de 9 000.

    Quant à l’accès au logement, il est lui aussi de plus en plus difficile. « La hausse de l’immobilier organise comme jamais un transfert de richesses vers les seniors, martèle Patrick Artus. Non seulement les jeunes actifs ont de plus en plus de mal à s’installer dans la vie professionnelle, mais ils doivent racheter aux moins jeunes leur immobilier à un prix très élevé, ce qui réduit leur revenu consommable tout en accroissant celui des retraités. » Triste litanie d’indices d’un déclassement majeur, auxquels il faudrait ajouter le legs d’une dette publique abyssale et de deux autres bombes à retardement : le système de santé et les retraites. Car, d’ici à 2040, nous allons passer en France de quatre à sept retraités pour dix actifs. « Cela annonce un accroissement vertigineux de la redistribution en faveur des retraités, observe Bernard Spitz, ancien conseiller de Michel Rocard. Les jeunes qui devront régler la facture seront ceux sur lesquels on aura le moins investi en matière de formation. C’est la plus incroyable spoliation générationnelle de notre histoire. » Bref, tout se passe comme si la France avait sacrifié ses jeunes, délibérément ou non, pour conserver son modèle social, qui profite essentiellement aux baby-boomers au détriment des générations suivantes. « Nous sommes dans un modèle de société non soutenable, pour utiliser le jargon des écologistes », résume Louis Chauvel, qui va plus loin encore. Ce déclassement des jeunes serait au cœur de la crise des classes moyennes, désormais confrontées à une « société de stagnation » : « Ce n’est pas seulement l’échec du projet porté par les nouvelles classes moyennes issues de 1968. C’est aussi la fin d’un modèle de civilisation où elles incarnaient le sens de l’histoire pour les autres catégories sociales, notamment populaires. Les grandes écoles sont constituées à 60 % d’enfants de cadres sup : qui, dans les banlieues, peut continuer à croire à cet égalitarisme de façade ? » Alors, pourquoi le débat tarde-t-il tant à émerger, quand les signes d’une déflagration ne cessent, eux, de se multiplier ? La faute aux baby-boomers, en partie. Parce qu’ils n’ont pas forcément intérêt à reconsidérer un système qui leur profite. Mais aussi parce que bien peu sont prêts à l’autocritique et à la remise en cause de l’héritage de 68, du moins chez leurs « leaders d’opinion ». « Aujourd’hui, il existe comme un devoir d’inventaire : qu’est-ce qui a progressé depuis 1976 ? interroge Chauvel. Qui porte la responsabilité de ce bilan ? Dans les lieux de pouvoir, dans les partis, dans les universités, on est dans la dénégation absolue. La domination de cette génération est tellement forte en France ! Impossible de s’interroger sur le legs de 68, on vous rétorque tout de suite que vous êtes contre le progrès social, que vous êtes réac… » Silence, les gosses ! Silence, d’autant plus que vous avez été élevés avec le discours sur la responsabilisation des individus. Sous-entendu : la société a fait ce qu’elle devait, à chacun de se prendre en charge. La domination est symbolique, mais aussi matérielle et, surtout, politique.

    A l’Assemblée nationale, seuls 15,1 % des députés ont moins de 44 ans. Ils étaient près de 40 % en 1981. Idem dans les partis, les syndicats, les lieux de décision économiques et sociaux et les grands médias d’information : partout les jeunes sont sous-représentés et, donc, aux abonnés absents des grands débats de société. Quand bien même ils sont les premiers concernés, comme par exemple dans la réforme sur les retraites. « Ce débat aurait dû être un moment de vérité pour les baby-boomers, l’occasion pour eux de montrer qu’ils pensaient aux générations suivantes, convient l’historien (baby-boomer) Jean-François Sirinelli. Mais l’égoïsme générationnel l’a emporté, à gauche comme à droite. Les vraies questions ont été masquées par un traditionnel clivage gauche-droite dans lequel les jeunes eux-mêmes se sont laissé enfermer. » Pas question, pour autant, de tout mettre sur le dos des soixante-huitards. D’abord parce que la génération du baby-boom n’est pas uniforme et recouvre une variété de destins, plus ou moins heureux. « Cette génération est représentée par des gens diplômés, précise Jean-François Sirinelli. Mais on ne peut la réduire aux jeunes citadins engagés. Ce n’est pas la société française ! » Non seulement les baby-boomers ont eux aussi connu le chômage, mais ils ont souvent permis d’amortir la souffrance des nouvelles générations. « Les entreprises font travailler les jeunes pour presque rien, grâce aux généreuses subventions des familles, note Louis Chauvel. Un puissant analgésique qui fait oublier le mal qui empire… On a mis en place une société fondée sur la mendicité familiale ! » Sans compter, pour Jean-François Sirinelli, que « cette crise se loge en plein cœur des familles : les baby-boomers ne le vivent donc pas de façon heureuse. C’est pour eux une remise en cause totale de l’idée de progrès à laquelle ils ont cru pendant des années ». L’écri-vain Christophe Bourseiller ajoute : « Ils ont proposé une refonte globale et les idées ont fusé. Mais ils sont vite rentrés dans le rang. Les jeunes générations n’ont pas tant hérité de Mai 68 que de son échec. »

    Quand les trentenaires règlent leurs comptes, comme les journalistes Laurent Guimier et Nicolas Charbonneau dans Génération 69, ils le font gentiment, avec humour, humeur, mais sans méchanceté. « Une génération, normalement, se construit en tuant le père. Mais on s’en est tellement pris plein la gueule. Il fallait bien qu’on gère ça, on n’a pas eu le temps pour les revendications. Et puis, faut-il forcément agir par rupture ? » Résultat, les jeunes ont beau subir un déclin social inédit, on cherche désespérément les signes de rébellion et de vraie remise en question des aînés. La faute, peut-être, au laxisme bienveillant dans lequel leurs soixante-huitards de parents les ont élevés, et qui rend difficile, voire impossible, toute révolte ? Plus largement, si les jeunes se font peu entendre, c’est en effet parce qu’ils baignent encore dans les valeurs de 1968 : société d’abondance, aspirations à la consommation et au salariat stable, illusion de la fin des hiérarchies, etc. Tout se passe comme si les Français, jeunes et vieux, restaient bloqués sur le souvenir des Trente Glorieuses et se refusaient à lancer le vrai débat : celui de la reconnaissance des déséquilibres. Celui du renouvellement, nécessaire, d’un modèle social autodestructeur, et condamné, puisque les jeunes retraités actuels jouent les papys-voyageurs alors que les prochaines générations vont devoir trimer jusqu’à 75 ans… Louis Chauvel pointe un risque de « dyssocialisation », d’une socialisation non appropriée à la réalité de son temps, chez les jeunes générations. « Les enfants de baby-boomers et particulièrement ceux des classes moyennes ont été depuis l’enfance imbriqués dans la société de consommation dont ils conservent les moyens tant qu’ils vivent au domicile parental. Mais ensuite ? On s’efforce de faire reconnaître l’importance de la valeur travail, mais on constate à l’évidence que le travail ne permet plus de vivre décemment ! » C’est vrai des classes moyennes. Ça l’est encore plus des classes populaires.

    « La génération 68 a démocratisé les aspirations des classes moyennes, elle a propagé un modèle d’individualisme prométhéen mais sans donner les moyens qui vont avec. Elle a suscité des envies sans assouvissement possible. » Du moins pour tous ceux – la grande majorité – qui devront se contenter des revenus de leur travail. Car, pour les héritiers, l’avenir est rose.

  16. Mickaël

    Pour tout avouer Gérard je suis assez ennervé par l’abstention car nous savons tous qu’une simple mobilisation suffit a mettre en avant nos idées notre vision de la France et de l’europe a l’assemblée nationale.

    Et puis quand je vois l’energie deployée par ceux qui nous representent (par exemple Najat et guillaume Garot) je suis triste pour eux ils méritent mieux qu’une seconde place alors que l’electorat est là tout pres des urnes ce n’est pas long d’aller voter.

    nous n’avons pas le droit de les decourager ils font partie de la nouvelle génération politique et sont en passe de battre des colosses grâce a leurs convictions leur sincerité, mais aussi et surtout par leur proximité avec la population.

    Ce sont eux le vrai changement pas les Perben ni les D’aubert.

    j’ai l’impression de parler comme un sexagenaire mais je fais partie de leur generation et je suis fier quand ils me representent dans les medias.

    Enfin un nouveau souffle politique

  17. Gérard ELOI

    @ Mickaël

    Merci !

    Quand je te lis, je vois qu’il existe encore des idéalistes, des personnes avec une conviction sincère…
    Il est seulement dommage que çà devienne si rare de nos jours…

    A bientôt, et pourvu qu’il fasse beau dimanche !

  18. Mickaël

    Je suis plutôt d’accord avec Gérard ELOI il reste de l’espoir si le nombre gens qui ont voté aux presidentielles est la même dimanche.

    je prends l’exemple de la circonscription ou j’habite a savoir Laval 1ere circonscription entre François D’aubert et Guillaume Garot aux éléctions presidentielles ségolene Royal obtenait plus de 53% des suffrages a Laval dans un departement reputé de droite.
    Aujourd’hui aux législatives François d’Aubert obtient 45.31% et guillaume Garot 34.65% pour une abstention de 36.16.

    Oui si les Lavallois vont voter Guillaume Garot passe haut la main malgré ce ballotage tres positif pour l’ump comme disent les médias.
    Oui si les Lyonnais vont voter en Masse Najat Vallaut-Belkacem sera élue deputée.

    MOBILISEZ VOUS !!!

  19. Gérard ELOI

    @ René

    "On n’écoute pasles gens, on se moque des militants…"
    Faux : et la démocratie participative ?

    @ Chris JOUS

    Très beau texte, avec des citations magnifiquement choisies.
    Et, pour compléter la pensée de GB Shaw, j’ajoute une citation de Mark Twain :

    "Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait !".

    Impossible pour Najat, René, de "remonter" 11 000 voix ?
    Il suffit que les 40 % d’abstentionnistes reviennent !
    Perben : 48 %.
    Mais 48 % de 60 % de l’électorat, soit 28, 8 %.

    Donc : on verra dimanche, et j’espère qu’il fera beau !

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