13h15, le dimanche

Éditos Publié le 15 juin 2008

Bonjour à tous, merci de vos échanges et de vos sympathiques messages. Je profite de ce billet pour revenir sur quelques uns des sujets évoqués aujourd’hui dans l’émission « 13h15, le dimanche » et qui ont déjà suscité quelques échanges entre vous sur ce blog.

Le non Irlandais

Comme beaucoup d’entre vous, peut-être, j’ai été surprise et déçue par le résultat du référendum irlandais sur le mini traité. Surprise d’abord parce que l’Irlande a très largement bénéficié ces dernières années de la dynamique européenne avec des taux de croissance parmi les plus élevés de l’Union, un chômage frictionnel et un accroissement très important du niveau de vie des Irlandais. Le non n’en est que plus difficile à comprendre. Déçue ensuite parce que la construction européenne se trouve aujourd’hui dans un corner alors que la mondialisation, avec notamment l’émergence de la Chine et de l’Inde, appelle plus et mieux d’Europe si nous voulons peser sur l’économie mondiale, défendre notre modèle social et conserver un poids politique dans la conduite des affaires du monde.

Sans doute ce résultat résulte-t-il, comme en France, de l’alliance des contraires et de coalitions hétéroclites, peut-être peut-elle aussi s’expliquer par la réticence des Irlandais, après des siècles de domination britannique à voir les décisions prise à Bruxelles, comme elles se prenaient hier à Londres, mais plus largement, j’y vois, après les référendums français et danois, le témoignage à nouveau éclatant d’un divorce entre les Européens et l’Europe qu’on leur propose.

L’Europe ne se construit certainement pas contre les peuples, comme certains adversaires de la construction européenne voudraient le laisser croire, mais elle se construit dans l’indifférence des peuples. Jamais autant qu’aujourd’hui, dans cette conjoncture économique incertaine (les Irlandais savent bien qu’ils ont mangé leur pain blanc avec des perspectives de croissance pour 2008 à 1,7% alors qu’elle atteignait encore 6% l’an dernier !), les réflexes « girondins » et la tentation du repli sur soi n’auront été aussi nombreux. Il faut dire que les gouvernements eux-mêmes entretiennent ce réflexe en se cachant, souvent lâchement, derrière des décisions de Bruxelles, comme si elle leurs étaient imposées. François Fillon, il y a quelques jours encore parlait, « des fonctionnaires de Bruxelles qui décident… », alors que ce sont bien les gouvernements qui décident ensemble.

Ayons cependant une lecture optimiste de ce « non » irlandais, en disant d’abord que l’on peut avoir rejeté le traité de Lisbonne et être fondamentalement pro-européen. J’en connais, et je crois que l’Europe a acquis une solidité suffisante pour supporter un non. Faisons de ces circonstances une occasion de lancer de grandes politiques européennes dans des domaines qui intéressent la vie quotidienne des Européens : l’environnement, le pouvoir d’achat, l’énergie, l’éducation, les transports… Nous avons besoin d’une Europe qui protège et non d’une Europe qui rend possible la concurrence fiscale, le dumping social et les délocalisations du type de celle de Nokia.

Profitons de la présidence française et plus encore des élections européennes pour lancer un grand débat sur l’Europe, pour la faire connaître dans ce qu’elle apporte quotidiennement aux Européens, pour lui donner un visage. Construisons l’Europe avec les peuples. Vive l’Europe !

Bachar El Assad, le nouvel ami du Président

El Assad, tel père tel fils Lorsque Jacques Chirac avait reçu Bachar El Assad à la mort de son père, en 1999, la France faisait le pari qu’une autre Syrie était possible avec l’arrivée à sa tête une nouvelle génération formée en Grande Bretagne. Tous les espoirs étaient alors permis et la France disposée à aider la Syrie dans la voie de la démocratisation et du développement.

Près de dix ans plus tard, force est de constater que les promesses n’ont pas été tenues, que l’oppression syrienne sur son voisin libanais a continué, que l’oppression sur le peuple syrien n’a rien perdu de sa violence et que les assassinats politiques demeurent légion.

C’est dans ce contexte que se pose la question de l’invitation de Bachar El Assad au sommet Euro-Méditerranée et aux cérémonies du 14 juillet. Je ne suis pas assez naïve pour penser que la diplomatie se passe de rencontres avec les dictateurs. Le plus sûr moyen de faire la paix reste bien d’ailleurs de parler à ses ennemis. Je veux dire aussi que je suis favorable à une union de la Méditerranée et qu’à ce titre l’invitation du dictateur syrien, aussi gênante soit-elle, est nécessaire. Je suis en revanche tout à fait opposée à sa présence aux cérémonies du 14 juillet qui commémorent la prise de la Bastille alors que tant de Bastilles syriennes sont aujourd’hui pleines de prisonniers politiques. Alors que la commission d’enquête, réclamée notamment par la France, sur l’assassinat de Rafik Hariri et qui de près ou de loin implique la Syrie, n’a pas rendu ses conclusions. Je me demande dans ces conditions ce que nos amis Libanais doivent penser des grandes déclarations d’amitié faites il y a quelques jours par Nicolas Sarkozy…

La diplomatie du tapis rouge déroulé aux dictateurs a d’ailleurs déjà montré ses limites puisque l’ami libyen du président Sarkozy, le colonel Khadafi, a pour sa part, bien ingrat, décliné l’invitation aux cérémonies du 14 juillet et au sommet en déclarant qu’il « n’était pas un chien à qui on donne un os à ronger… »

59 commentaires sur 13h15, le dimanche

  1. sego86

    Bonjour,
    J’ai 13 ans et je ‘interesse beaucoup à la politique. J’aimerais beaucoup pourvoir faire quelque chose pour aider notre monde à sortir des injustices et de tout ce qui le détruit mais onb me dit que je suis trop jeune et que je ne peux rien faire. Je n’en peux plus de voir le monde se dégrader comme cela sans pouvoir rien faire. J’aimerais beaucoup rencontrer Mme Royal car c’est une personne qui je le pense changera le monde de façon positive.
    Merci,

  2. Gérard ELOI

    @ Socialiste 44,

    Je viens bientôt voir ton blog. (Mi-temps ou après le match au plus tard : j’ai un truc à terminer au jardin…)

    Je suis heureux que nous soyons du même bord…Mais je ne t’en aurais pas voulu si ce n’avait pas été le cas.
    Car ton argumentation devait être développée.

    A très bientôt

    GE

  3. MOZER

    @ adonis: bonjour…cest ce que jai entendu et lire sur internet ;il y’a un article parmis d’autres (sur lyon capitale.fr "muet assure la liaison FH et GC " page politique; lire la fin)

  4. adonis

    @ MOZER: Bonjour.. Je te renouvelle ma question: est-tu sûr qu’une motion (imposant d’être Député pour pouvoir être SG du PS) seras déposée au Congrès de Reims?…. Merci d’avance pour ta réponse…. Bonne après-midi

  5. adonis

    @ MOZER: Bonjour.. La contribution que vous avez citée,.. ne seras pas retenue, pour la simple et bonne raison que c’est impossible.. Les militants ne l’accepteraient pas.. et puis Ségolène Royal, Bertrand Delanoë et Martine Aubry sont trois "poids lourds" du PS, que l’on ne peut pas écarter aussi facilement par une contribution fantaisiste.. et puis est-ce que vous en êtes qu’une telle contribution vas être proposée?

  6. Gérard ELOI

    @ Mozer,

    Cette " contribution qui roule" me semble, hélas encore une fois, un incroyable sabordage interne.

    Enfin, nous sommes le premier jour de l’été…Il va peut-être faire beau ?

    Je l’espère encore…

  7. MOZER

    @ Gérard,

    je ne suis pas contre SR, c’est le systeme du PS qui contre ségolène,
    il faut que tu sache aussi, il y’a une contribution qui est mise en route pour reims et qui dit pour etre SG du PS i faut etre député ( donc ni SR, MA, BD,…. , ni Najat belkacem, ne sont députés)

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