Scolaire, politique, médiatique, littéraire… la rentrée sera surtout sociale !

Éditos Publié le 3 septembre 2010

Bonjour à toutes et tous,

 J’allais vous souhaiter une bonne rentrée, c’est de saison, mais je me dis que vous êtes sans doute peu nombreux à goûter franchement l’état d’esprit du moment, peu nombreux aussi à nourrir quelque espoir d’amélioration rapide de votre situation personnelle, comme de celle du pays, n’en déplaise aux artistes gouvernementaux de la méthode Coué, et autres propagandistes de la contre-vérité. C’est donc avec retenue et sobriété, mais de tout cœur, que je vous souhaite le meilleur, malgré tout, pour cette période de rentrée tous azimuts.

 Rentrée des classes, d’abord, avec le sentiment partagé comme jamais qu’il y a quelque chose qui ne tourne plus rond du tout dans les écoles de France. Enseignants, chefs d’établissements, parents d’élèves, lycéens, et même recteurs d’Académie clament leur inquiétude, leur malaise, leur angoisse et leur impuissance révoltée devant une situation qu’ils jugent ne plus pouvoir maîtriser. Et comment pourraient-ils le faire ? Depuis 2007, ce sont près de 50 000 postes qui ont été supprimés, et cela continuera l’année prochaine, au même rythme. Les moins de 3 ans n’ont pratiquement plus accès à la maternelle, les écoles élémentaires, les collèges comme les lycées ont vu leurs heures de cours hebdomadaires par élève diminuer de plusieurs heures. Les mesures mises en place pour la réussite scolaire à grands renforts de propagande concernent quelques milliers d’élèves seulement, réservant aux 12 millions restant la seule perspective de la régression, et le spectre de l’échec. Aujourd’hui même, ce sont 16 000 professeurs stagiaires qui font leur rentrée devant les élèves, sans avoir bénéficié de la moindre formation à leur nouveau métier. Des grèves sont annoncées un peu partout la semaine prochaine, et le Gouvernement reste sourd, aveugle et muet. Seul Luc Chatel avoue trouver tout cela « un peu compliqué à gérer », réduisant avec mépris la réaction des syndicats à un simple atavisme de corporation à la fois geignarde et irresponsable. On ne le répétera jamais assez, l’éducation ne peut pas être une variable d’ajustement comme une autre, même en temps de politique de rigueur, car c’est la France de demain que nous sacrifions à un bénéfice de court terme. C’est d’ailleurs ce que je retiendrai, pour l’instant, de la rentrée « littéraire » : vous trouverez en librairie au moins une dizaine d’essais sur l’état de système éducatif français qui dénoncent les réformes qui sont en train d’accélérer son déclin, et en faire l’un des plus injustes et inefficaces du monde occidental. Une telle avalanche de travaux de chercheurs en sciences sociales, tous critiques, devrait achever de convaincre celles et ceux qui se méfient des politiques, des syndicats ou des médias que, vraiment, l’heure est grave, mais qu’une autre politique est possible, à la fois, sérieuse, crédible, et responsable.     

 Du côté de la rentrée politique, dont La Rochelle a marqué le coup d’envoi le week-end dernier, je partage comme beaucoup le sentiment qu’on peut raisonnablement espérer le début d’une dynamique plus favorable pour la gauche dans les mois et les années à venir. Bien sûr, tout reste à faire pour revenir aux responsabilités en 2012, mais les conversations, les débats et les ateliers avec les camarades et leaders socialistes présents en Charente-Maritime m’ont laissé une belle et franche impression d’optimisme, d’énergie et de combativité collective pour surmonter les obstacles. « La démocratie est d’abord un état d’esprit » disait Pierre Mendès-France. Au Parti Socialiste, il est bon. Pourvu que ça dure.

 C’est essentiel pour que l’état d’esprit dans le pays change, vite et en profondeur, car je vous avoue que l’actualité politique de cet été m’a laissé un goût amer. Ce que le Gouvernement continue de faire et de dire, en notre nom, est une honte. Pour que ça change, les seuls socialistes n’y suffiront pas, il faut que toute la gauche et tous les républicains attachés à la justice sociale se rassemblent pour protester. Et, pour moi, ça commence le 7 septembre : soyons nombreux !

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2 commentaires sur Scolaire, politique, médiatique, littéraire… la rentrée sera surtout sociale !

  1. philgi

    Comme tu le dis si bien, Najat, cette rentrée a un goût amer. Parents d’élèves, enseignants, chercheurs en sciences sociales, tous semble dire la même chose: un dégout général d’une politique gouvernementale qui cherche qu’une chose, casser l’intérêt général avec une arrogance terrible.
    C’est pour cela que je serais encore une fois dans la rue ce mardi 7 septembre pour dénoncer tout cela. Il faut à tout prix que les socialistes soient présent en grand nombre ce jour là pour montrer aux francais qu’on ne les abandonne pas à leur triste sort qu’est le leur aujourd’hui, et qu’une autre politique est encore possible dès 2012. Préparons en grand nombre nos tracts, et distribuons sur tout le parcours notre programme…tous ensemble tous ensemble..arrêtons vite ce jeu de dupes!
    Amitiés ségolénistes

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