Marie-José Chombart de Lauwe, résistante déportée, témoigne de l’enfer des camps

Rencontre autour de Marie-José Chombart de Lauwe
Droits des femmes Publié le 15 décembre 2013

A l’invitation de la ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, Marie-José Chombart de Lauwe, 90 ans, résistante et ancienne déportée, est venue transmettre la mémoire de l'horreur avant de débattre avec des jeunes engagés.

L’histoire méconnue des naissances dans les camps

Née le 13 mai 1923 à Paris, Marie-José Chombart de Lauwe étudie la médecine à Rennes. Lorsqu’éclate la seconde guerre mondiale, elle entre en résistance et profite de sa carte d’identité l’autorisant à voyager en France pour livrer des informations sur l’organisation des défenses côtières. Trahie par un agent double, elle est arrêtée par la Gestapo en mars 1942 et emprisonnée à Rennes avec ses parents et plusieurs de ses amis. Après avoir été déplacée à plusieurs reprises, elle est déportée dans le camp de concentration de Ravensbrück.

Marie-José Chombart de Lauwe est affectée au bloc 11, quartier réservé à la nurserie. Elle est alors témoin de toute l’horreur de la barbarie nazie et des souffrances subies par les déportées enceintes et leurs nouveaux-nés dans les camps de concentration.

La Kinderzimmer

De septembre 1944 à la libération du camp en avril 1945, un registre du camp décompte plus de 500 naissances; seuls 40 ont survécu.

Les naissances dans le camp

Les enfants mourraient le plus souvent avant 3 mois. Leurs corps étaient transportés dans une morgue avant le crématoire. «L’enfer de Dante» dont témoigne Marie-José Chombart de Lauwe.

La morgue, enfer de Dante

Confiée à la Croix Rouge avec sa mère le 22 avril 1945, Marie-Josée Chombart de Lauwe est rapatriée en France. Elle continuera à s’engager toute sa vie, contre le recours à la torture en Algérie par exemple.

La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a tenu à remercier Marie-José Chombart de Lauwe pour ses combats et son témoignage.

Najat Vallaud-Belkacem : «Marie-José Chombart de Lauwe, vous nous inspirez»

Transmettre la mémoire, agir contre les injustices

Lors de l’échange avec les jeunes engagés présents, interrogée sur la possible panthéonisation de Germaine Tillon, Marie-José Chombart de Lauwe a plaidé pour honorer la mémoire de toutes les femmes résistantes.

Honorer la mémoire des femmes résistantes

La résistante a conclu cet échange sur le sens de l’engagement en 2013: ouvrir les yeux et agir au quotidien contre l’exclusion, contre la persécution, contre les violences.

Agir au quotidien

 

Retrouvez ici l’entretien avec Valentine Goby, auteure du roman Kinderzimmer diffusé à l’occasion de la rencontre-débat avec Marie-José Chombart de Lauwe :

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3 commentaires sur Marie-José Chombart de Lauwe, résistante déportée, témoigne de l’enfer des camps

  1. LANCIEN Dominique

    Vraiment PUISSANT cet entretien de Valentine Goby !!! Chapeau! Mais Là encore! Pourquoi de tels témoignages Hyper-important ne sont ils pas diffusés sur notre chère et coûteuse TV publique!!? C’est scandaleux! Car tous le Monde doit entendre!Même Ceux et Celles qui ne veulent pas écouter!

  2. Zmirou frederique

    merci pour ce témoignage, il est indispensable que les jeunes générations s’imprégnent du poéme ci-dessous pour préserver la paix, la justice et la tolérance:
    “Quand ils sont venus chercher les communistes,
    Je n’ai rien dit,
    Je n’étais pas communiste.
    Quand ils sont venus chercher les syndicalistes,
    Je n’ai rien dit,
    Je n’étais pas syndicaliste.
    Quand ils sont venus chercher les juifs,
    Je n’ai pas protesté,
    Je n’étais pas juif.
    Quand ils sont venus chercher les catholiques,
    Je n’ai pas protesté,
    Je n’étais pas catholique.
    Puis ils sont venus me chercher,
    Et il ne restait personne pour protester”
    (Martin Niemöller -14 janvier 1892 – 6 mars 1984-Pasteur et théologien allemand anti-nazi)

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