“De qui demain sera-t-il fait ?

Éditos Publié le 29 mars 2008

Bonjour à tous,

Pour en finir avec nos derniers échanges qui m’ont beaucoup touchée, un simple mot : merci. Cessons de nous tracasser de contrariétés administratives au fond sans importance ; les vrais problèmes sont ailleurs et je vous propose sur ce blog depuis longtemps de les dénoncer et de chercher à les surmonter. Tournons donc ensemble notre regard vers l’avenir.

De qui demain sera-t-il fait J’ai contribué il y a quelques mois à un ouvrage collectif lancé à l’initiative de l’Institut ASPEN France. Désormais en librairie, publié aux Editions Autrement, il sera officiellement lancé à Lyon le 8 avril prochain à la Villa Gillet, Guy Walter comptant parmi les éminents contributeurs aux côtés, entre autres, de Christophe Jaffrelot, Jean-Marie Messier, Julie Coudry, Philippe Herzog, Laurent Wauquiez, Abdou Diouf ou Michel Barnier...

Une seule et même question posée aux contributeurs : « de qui demain sera-t-il fait ? », à chacun en 6000 signes de donner sa version d’un avenir incertain. Je vous livre ici une version légèrement différente (à vrai dire plus longue !) de ma contribution à cet ouvrage dont je vous recommande la lecture.

Bonjour à tous,

Pour en finir avec nos derniers échanges qui m’ont beaucoup touchée, un simple mot : merci. Cessons de nous tracasser de contrariétés administratives au fond sans importance ; les vrais problèmes sont ailleurs et je vous propose sur ce blog depuis longtemps de les dénoncer et de chercher à les surmonter. Tournons donc ensemble notre regard vers l’avenir.

De qui demain sera-t-il fait J’ai contribué il y a quelques mois à un ouvrage collectif lancé à l’initiative de l’Institut ASPEN France. Désormais en librairie, publié aux Editions Autrement, il sera officiellement lancé à Lyon le 8 avril prochain à la Villa Gillet, Guy Walter comptant parmi les éminents contributeurs aux côtés, entre autres, de Christophe Jaffrelot, Jean-Marie Messier, Julie Coudry, Philippe Herzog, Laurent Wauquiez, Abdou Diouf ou Michel Barnier…

Une seule et même question posée aux contributeurs : « de qui demain sera-t-il fait ? », à chacun en 6000 signes de donner sa version d’un avenir incertain. Je vous livre ici une version légèrement différente (à vrai dire plus longue !) de ma contribution à cet ouvrage dont je vous recommande la lecture.

S’il est vrai que « gouverner c’est prévoir », les spéculations à long terme n’en relèvent pas moins, la plupart du temps, de la « politique fiction » et sont, à ce titre, extrêmement dangereuses. Il suffit, pour s’en convaincre, de se pencher sur les spéculations des uns et des autres, un ou deux ans avant les élections présidentielles et de les comparer avec les résultats réels… Pour l’avenir plus lointain et pour le vaste monde, on imagine ce qu’il en est.

Cette précaution prise, s’interroger sur de qui demain sera fait nécessite au préalable de s’interroger sur de quoi il sera fait, le quoi déterminant, à bien des égards, le qui.

A l’évidence, ces lendemains seront faits de la somme de nos actions, de nos inactions et surtout de nos erreurs ou de nos renoncements. Adossés à l’histoire, nous ne devons jamais oublier que la politique de l’autruche est rarement porteuse d’un avenir radieux. Les jeunes Français de ma génération (qui ne sont pas les plus à plaindre) le savent bien, eux qui, nés après les Trente Glorieuses, n’ont à peu de chose près connu ni la croissance, ni le plein emploi et nourrissent parfois le sentiment d’avoir été ruinés par leurs parents et de devoir assumer désormais, dos au mur, le défi climatique, le remboursement de la dette publique, ou le financement de la protection sociale. Malgré cela, et même si le pire n’est jamais exclu, ma génération n’est nostalgique d’aucun âge d’or. Elle ne doute pas de sa capacité à s’inventer un avenir, mais sait aussi les défis majeurs qu’il lui faut relever dès à présent et ils sont nombreux.

Il semblerait qu’après bien des tergiversations, et plus de trente ans après le rapport Meadows, dont les conclusions sont moins importantes que l’indifférence symptomatique qu’il suscita, le monde ait pris conscience des risques liés à une exploitation sans mesure de la planète. Mais les petits égoïsmes des particuliers et les grands égoïsmes des Etats sont tels, qu’il est permis de se demander s’il n’est pas trop tard, à l’heure où les principaux pollueurs de la planète s’exonèrent du protocole de Kyoto, et où les migrations climatiques, dont Al Gore souligne l’ampleur potentielle, menacent de prendre le pas sur les migrations économiques.

En sera-t-il de même pour un certain nombre de problèmes qui menacent sans qu’on agisse vraiment ?

La « communauté internationale », sur le triomphe de laquelle beaucoup comptaient après la chute du mur de Berlin et qui peine à trouver une réalité tangible comme le souligne si justement Hubert Védrine dans Continuer l’Histoire, demeure immobile face à de lourdes menaces dont je voudrais donner quelques exemples :

L’appauvrissement des pays pauvres (et ce n’est malheureusement pas une tautologie d’employer cette formule) qui s’effectue sous nos yeux chaque jour davantage. Véritable bombe à retardement, y compris pour les pays riches pour lesquels le « codéveloppement » demeure un slogan vide de réalisations concrètes et qui s’enferrent dans la vaine défense policière d’un empire en proie à ses « nouveaux barbares ». Cette situation est autant un défi humanitaire et économique qu’un défi éthique. Un milliard d’êtres humains vivent dans une « misère abjecte » et la fracture sanitaire n’en est que plus saillante : entre le Libéria et la Suède, l’espérance de vie varie du simple au double.

La domination des Etats-Unis percluse de déficits en tous genres qui en font un « colosse au pied d’argile », risquant en cas de crise de tout emporter sur son passage. Des Etats Unis dont l’unilatéralisme irrite, mais dont la fin programmée de l’hyper puissance, et le retour, éventuel, à un splendide isolement, fait planer sur le monde des ombres plus inquiétantes encore, tant le multilatéralisme semble malheureusement manquer de maturité et tant l’ONU demeure à bien des égards le « machin » du général de Gaulle.

La croissance débridée de la Chine, la plus grande dictature du monde, dont la puissance économique et commerciale pousse les autres opérateurs économiques, entreprises et Etats, à être de moins en moins regardants sur les conditions humaines de ce développement. Au nom d’un modèle de développement économique prétendument balisé, c’est sur un capitalisme exacerbé, qui ne s’embarrasse ni de normes sociales, ni de normes environnementales, que l’on ferme les yeux.

Le déficit alimentaire qui fait craindre le pire après tant d’années de surstocks, d’arrachage et de jachère dans les pays développés et de destructions des agricultures vivrières chez les plus défavorisés.

L’inquiétante attitude internationale et nationale de la Russie qui, à bien des égards, a chaussé sans complexe les bottes de l’ancêtre soviétique,

La financiarisation débridée, fanatique dit Stiglitz, de l’économie mondiale conduisant à une déconnexion de plus en plus grande entre économie réelle et économie financière, à l’explosion des junk bunds, à la multiplication des crises financières, et à l’enrichissement sans cause d’une fraction de plus en plus fortunée de la population : 2% des ménages cumulant 50% de la richesse mondiale quand 50% de la population ne s’en partage que 2%.

La délégitimation des Etats, et plus grave, de la démocratie, dans le sillage d’économistes comme Kenneth Arrow ou Rober Baro et d’institutions financières hors de contrôle et dogmatiques, qui abandonnent au marché des pans entiers de souveraineté et qui, telle une prophétie autoréalisatrice, se complaisent dans une impuissance qui sert d‘argument à tous les renoncements et à toutes les lâchetés politiques.

La politique intenable de containment d’un prétendu « péril vert » qui aurait succédé au péril rouge, et qui conduit les Etats Unis à découvrir que démocratie et Etat de droit ne se décrètent pas, à soutenir des régimes forts comme ils en avaient soutenu pendant la guerre froide et à exacerber un choc non pas des civilisations mais de pseudo évengélismes économico-politico-culturels.

L’Europe, enfin, sans cesse en hésitation quant à sa construction alors qu’elle devrait par son unité et son attitude à l’égard du reste du monde faire pièce aux différentes menaces…

Tous ces exemples montrent bien que le monde est une poudrière (et je ne parle pas, à dessein, du terrorisme qui, pour spectaculaire qu’il soit, me semble bien moins menaçant que les éléments soulignés plus haut). Ce n’ai ni faire du Spengler, ni du Minc, que de dresser ces constats ; il ne s’agit pas du déclin de l’occident, ou de la France qui tombe, mais d’un monde qui se perd. Jacques Attali, dans Une brève histoire de l’Avenir, envisage une fin de l’histoire optimiste, « l’hyper démocratie », à laquelle je crois, mais je pense aussi qu’il est possible d’éviter « l’hyperconflit ».

Or, il suffit d’observer une carte du monde pour voir que la démocratie y est largement minoritaire alors que c’est notre bien le plus cher et que cela devrait être une promesse pour le plus grand nombre souffrant sous la dictature et dans la pauvreté. On semble parfois même dériver dans le confort et l’indifférence vers des démocraties sans démocrates alors qu’il y a, de par le monde, tant de démocrates sans démocratie.

Aussi l’avenir se fera avec tous les démocrates, ceux des démocraties et ceux qui sont ici et là sous la botte, loin du « choc des civilisations » cher à Huntington. ”A nous de décider si nous serons les derniers survivants d’un beau rêve d’égalité et de liberté ou au contraire les artisans d’un monde toujours plus juste parce que nous aurons, par notre conviction et notre action, réussi à faire pencher la balance dans le bon sens.

Il suffit d’observer encore le monde pour voir que la richesse y est largement minoritaire et qu’elle le sera plus encore avec un capitalisme nomade et de plus en plus déterritorialisé, dopé par des marchés financiers « out of control », qui accélèrent le processus d’accumulation des richesses entre les mains de quelques uns et paupérise le plus grand nombre et les Etats eux-mêmes. Si même les pays occidentaux ne parviennent plus à financer leur système social, c’est bien que la redistribution des richesses est défaillante, que le marché est gangréné.

A nous de décider si nous continuons de nous laisser gouverner par les marchés financiers, zones sans droit, à l’écart de toute expression de volonté démocratique, en prenant le risque de voir la pauvreté du monde fracasser son destin sur les barbelés de Ceuta ou si nous convenons que les Etats ont encore leur place et leur légitimité pour agir sur les modes de développements économiques, pour promouvoir une économie de marché tempéré et durable et assurer une croissance mondiale équitable.

”L’avenir peut être fait de l’enrichissement des riches, de l’appauvrissement des pauvres et du vieillissement des vieux. Il peut être fait de la marginalisation (au sens propre) de l’occident, de la dilution des Etats, de la privatisation de l’environnement. Mais si le Tiers monde, qui est en fait le trois quart de monde, décidait de se révolter contre cet ordre, l’abolition des privilèges à l’occasion d’une nouvelle nuit du 4 août coûterait cher à tous, car les privilèges modernes ce sont le vieillissement, l’accès aux soins, la qualité environnementale, l’accès à l’eau, le droit à l’éducation…

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43 commentaires sur “De qui demain sera-t-il fait ?

  1. Abdeslam

    J’ai mal au crane, à force de lire tous les commentaires.

    Tout ce que je sais c’est que sur cette Terre y a des riches et des pauvres, des gens qui se font abusé et d’autre qui profite.

    Le probléme, c’est que ce sont les riches et ceux qui profite, qui detienne tout, …les médias, finance les partis qui les couvre, et corrompt les republique bananiére pour perpétuer leur business…dans cette mesure, on est pas sorti de l’auberge…

  2. asso 69

    G.V ,je partage l’avis de Corinne..impossible de se faire rembourser à moins de 5%!!Sinon,combien vous a-t-on donné?

  3. François-Xavier BOFFY

    Bonsoir à tous, bonsoir Najat,

    C’est une faute de frappe mais elle m’a frappé, je me suis un peu indigné que personne ne l’ai relevé : dans l’appel à participation dont il est question, parmi les contributrices / eurs on trouve le nom de
    "Nadjat Belkacem"
    Tout de même, un peu de précision, amis ségolénistes…

    Amitiés belkacemiennes

  4. Chris JOUS

    Ces nouvelles réflexions seront de vous faire connaître les réponses que j’aurais moi-même données à ce questionnaire si j’avais été socialiste. Je vais y travailler ce soir et demain et ensuite je les adresserai à Ségolène et à vous tous via ce blog.
    D’ici là je vous souhaite à tous une bonne soirée. je suis curieux aussi de lire les votres mais pour ne pas encombrer ce blog, vous pourrez me les adresser par mail à chris.jous@hotmail.fr

  5. Chris JOUS

    à Asse42; attention Chris JOUS et Chris(ancien Chris) ne sont pas la même personne malgré la resssemblance…

    Ce n’est pas moi qui ai parlé d’ITER même si je ne désapprouve rien de ce que mon homonyme a écrit.

    Je le remercie au passage ainsi que Gérard ELOI pour leurs mots chaleureux. Décidément, je me sens bien avec vous… Najat m’a même fait le très garnd honneur de m’adresser un courrier personnel en réponse à celui que je lui avais envoyé.

    Je viens du site désirs d’avenirs et on peut y lire un message portant "courrier du Modem à Ségolène Royal" plus quelques réactions. Ce militant du Modem qui l’a écrit (ce n’est pas moi) me conforte dans mon opinion qu’il faut travailler avec les modernes du PS dont Ségolène et Najat font partie. Les réactions à ce message sont également intéressantes. Je vous invite à aller y faire un tour. Et je vais me faire un peu de pub : si vous allez sur mon blog chrisjous.canalblog.com/ vous cliquez ensuite sur catégories et vous pourrez lire mes propres courriers datés de l’an dernier à Ségolène ROYAL comme ceux à diverses personnalités socialistes: Didier MIGAUD, Manuel VALLS, Arnaud MONTEBOURG… et bien d’autres contributions.

    Je suis moi-même exactement sur cette ligne d’ouverture, de débat et de volonté de préparer ensemble l’avenir. Mais ça vous l’aviez compris je crois désormais!

    Amitiés démocrates et à dans pas longtemps pour de nouvelles réflexions…

  6. asse42

    Chris Jous

    Oui la démocratie participative a des limites d’expertise mais comment fait un élu pour prendre une décision aussi compliquée sur ITER si il n’est pas entouré d’experts, de conseillers. Si en plus on lui adjoint les associations environnementales et des citoyens engagés contre le nucléaire il pourrait avoir une vision encore plus globale des perspectives d’avenir que de rester dans son dogme de pensée. Le but comme tu le dis est de compléter, d’élargir la réflexion et de permettre aux citoyens intéressés de comprendre quelles sont les décisions. Car je suis sûr qu’il y aurait des citoyens sans compétences particulières qui s’intéresserait au pourquoi d’ITER? Aux enjeux industriels et technologiques pour notre avenir?

    Najat

    Je passe te faire une bise et pour faire passer le message de contribution participatif de ségolène Royal (tu vois Chris Jous on est en plein dedans). Pour en savoir plus:

    Vous devez maintenant savoir que ségolène Royal a lancé une contribution participative s’adressant à tous les militants socialistes ainsi que tous ceux qui voudraient y contribuer.
    L’objectif de ce questionnement participatif est de redonner la parole aux militants et de faire réfléchir aux enjeux de l’avenir. L’objectif aussi est de comprendre dans sa globalité quelles sont les aspirations des militants et qu’est-ce qui soude notre appartenance commune au PS.

    Cette consultation va trouver un appui internet dès la semaine prochaine où nous pourrons discuter du fond et des idées en toute transparence et en toute camaraderie. Je sais que nous avons des divergences mais parfois elles ne sont aussi que "tactiques". Il est bon de transcender nos divergences et de discuter pour faire progresser le collectif socialiste.

    Je sais aussi que parmi vous certains refuseront par peur d’être récupérés par ségolène Royal. Il n’en sera bien sûr pas question. Les 160000 militants socialistes ne soutiennent pas tous sa personne, mais je crois qu’il y a une aspiration profonde à la prise de parole pour engager un vrai débat sur le fond.
    Je vous poste donc le lien du message que vous recevrez dans vois boîtes aux lettres, envoyées par les fédérations du PS:

    http://www.desirsdavenir.org/ind...

  7. Chris (ancien Chris...)

    Bonsoir à tous et à toutes,
    @Chris JOUS
    votre contribution est remarquable.
    @Asse42:"
    Conclusion

    La démocratie participative contrairement à ce que tu laisses entendre n’est pas synonyme d’ancrage à un territoire ou de durée d’appartenance. Au contraire elle est ouverte à toutes et tous, sans distinction de situation individuelle. On n’est pas obligé d’être partie prenante du projet pour s’exprimer personnellement et tenter d’apporter sa vision. C’est là sa force."
    ————
    Il est indéniable que la démocratie participative s’appuie sur l’information des citoyens,sur un large débat public qui permet d’impliquer les citoyens, et sur des structures qui favorisent le débat collectif et la participation des citoyens. Mais je parle des
    seuils qui risquent de la pénaliser,comme un arbre sans racine….

    Asse42:"Un niveau national où les citoyens pourraient venir débattre en toute liberté sur les grands sujets d’actualité les concernant de près ou non. L’objectif étant d’ouvrir des lieux de discussions, de rencontres permettant ainsi aux informations de trouver un autre canal de diffusion que le média traditionnel facilement contrôlable. Ici la diversité des sources est source d’enrichissement pour tous."
    ————
    Je ne vois pas la différence entre un blog ou un forum quelconque.Encore faut-il avoir un ordinateur , un accès à l’internet …

    Asse42:"On n’est pas obligé d’être partie prenante du projet pour s’exprimer personnellement et tenter d’apporter sa vision. C’est là sa force."
    ——–
    Je suis d’accord partiellement, les citoyens devraient plutôt savoir quand et comment ont été prises les décisions, qui en assume la responsabilité et à qui ils peuvent demander des comptes à leur sujet.

    Mais un débat fondamental par exemple sur ITER
    Comment les gens de ce projet envisagent-ils de lutter contre le puissant refroidissement radiatif du au rayonnement de freinage consécutif à l’arrachement de noyaux lourds à la paroi?
    Même le responsable du projet ne sait pas exactement…
    On ne démarre pas un projet de cette envergure, d’un tel coût, quand on a pas, toutes prêtes, les solutions à des problèmes graves, inéluctables.
    On assiste la limite de la démocratie participative, mais elle complète bien la démocratie représentative.Cette dernière a aussi qlqs défaults visible:
    -Professionalisation du personnel politique
    -Fermeture
    -Création d’un milieu coupé de la population..

  8. Gérard ELOI

    @ Chris Jous,

    Ton billet ci-dessus ( 34) est vraiment remarquable.

    Il n’y a rien grand chose à y ajouter.

    Sauf peut-être le texte de Boris Vian, " Le Déserteur".

    En rappelant que dans la version originale, censurée pour cause de guerre d’ Algérie, la conclusion était :

    "…
    Si vous me poursuivez
    Prévenez vos gendarmes
    Que j’ai une arme
    Et que je sais tirer. "

    Amitiés

    GE

  9. Chris JOUS

    Bonsoir Najat et bonsoir à vous chers amis,

    Je vous livre ma réaction à l’actualité diplomatique récente… Désolé d’évoquer cette fois une question qui ne correspond pas tout à fait au thème "de qui demain sera fait?" (j’en ai parlé plus haut!) encore que la politique étrangère et donc les questions de la guerre et de la paix sont aussi fondamentales que les questions économiques et sociales…

    Les deux opposants principaux autres que ceux venant de la gauche bien qu’élus de la nation sont privés de parole parce que « non inscrits », qu’est-ce donc que cette démocratie-là ? Une farce ! Depuis quand le Règlement intérieur de l’Assemblée prime-t-il sur les principes essentiels de notre démocratie? On savait SARKO peu attaché aux principes démocratiques, on en a une nouvelle preuve ou plutôt deux: non seulement il se moque des députés et ce faisant de l’ensemble du peuple qui les a élus l’an dernier en annonçant le nouvel "effort" militaire devant les députés…anglais mais en outre en refusant un vrai débat alors même qu’il n’y avait pas de vote, on met au clair que l’on n’est pas du tout confiant dans le soutien que l’on peut obtenir à une décision aussi lourde de conséquences pour la diplomatie et la sécurité nationale. Comme ça a toujours été le cas c’est vrai sauf que je crois me souvenir que pendant la campagne, SARKO et FILLON avaient promis tous les deux que désormais, sur ces sujets de diplomatie et de stratégie, rien ne se ferait plus sans les députés.

    On a sans doute rêvé. Ils n’ont jamais dit ça! Ou auraient-ils menti? Non impossible. Ce sont deux vrais démocrates et ils expliquent que cette décision est nécessaire et juste. Mais alors je ne comprends pas. Pourquoi les députés ne pourraient pas valider le choix de l’Exécutif? Sont-ils irresponsables? Pourraient-ils refuser l’effort décidé? Ils ne seraient plus des godillots? Ils risqueraient de s’opposer à cette décision du petit chef des armées qui lui, sera bien à l’abri dans le bunker JUPITER quand il donnera ses ordres. La guerre, est-ce une décision trop sérieuse pour qu’on la confie à des représentants élus par le peuple français?

    Le voilà le chantre de la rupture! Rupture en effet, avec tous les plus beaux principes de notre diplomatie traditionnelle. Rupture qui, plus que tous les précédents éléments de notre politique ayant amené la colère de BEN LADEN et de son tendre second AL ZAWAIRI, pourrait amener bien du sang et bien des larmes à notre pays. Le "jeu" en vaut-il la chandelle? Le chef des armées françaises a-t-il évalué le risque et la menace est-elle insignifiante? Ou nous croit-il à ce point immunisés contre le déferlement des terroristes? Ou joue-t-il à Dieu avec nos vies ? MORIN a–il donné des gages de réussite? Que sait-il lui de la guerre, ce vrai guignol, ce vrai soldat de comédie?

    SARKO devrait méditer l’Histoire, en particulier celle de la guerre du Vietnam au temps où JOHNSON demandait un peu plus chaque mois pour gagner la guerre. Chaque mois, avec quelques soldats de plus et quelques milliards de plus, c’était certain, la guerre allait être gagnée. Avec cette logique du « toujours plus », ce sont finalement près de 500.000 GI’s qui se battaient au paroxysme de la guerre. 1 sur 10 est revenu les pieds devant. Des dizaines de milliers ont été blessés dans leur chair et leur âme. Le pays est tombé en crise durable. Il a fallu trente ans aux Américains pour se redresser psychologiquement parlant et l’Histoire se répète en Irak.

    Est-ce la volonté de sortir du marasme et des critiques de ces derniers temps par quelque chose de nature à souder les français qui a amené cette décision? Est-ce un besoin de prouver que lui aussi, il peut en faire une de guerre ? Veut-il montrer ainsi sa puissance, sa virilité ? Rappelez-vous le film « Primary colors » où les hommes du Président montent de toute pièce une expédition militaire bidonnée pour que les Américains oublient les frasques de leur chef d’Etat et s’unissent pour mener une petite guerre…

    Est-ce pour préparer la rentrée dans l’OTAN ?

    MM. JUPPE, DE VILLEPIN, VEDRINE, MOSCOVICI anaciens ministres chargés de la diplomatie et références en ce domaine), je vous en prie, intervenez sans délai. Exprimez votre désaveu. Peut-être que vos voix combinées forceront les deux têtes de l’Exécutif à réfléchir. Il y a urgence. On ne peut ainsi laisser piétiner toute notre tradition diplomatique. On ne peut mener une guerre qui n’est pas la notre et qui n’est pas gagnable. Relisez donc M. le Président de la République, ne vous en déplaise, le discours de Pnom-Penh du grand général. Relisez donc aussi l’Histoire.

    Avec ce genre de décisions, militarisme stupide et inconsidéré, soutien à une politique néo-conservatrice discréditée et à un Président BUSH qui est la honte de notre nouveau siècle qui commence, on attise la haine alors que notre position de retenue inspirait jusque là confiance et intérêt. Non, les Américains ne nous haïssent pas sauf chez Fox News et autour de BUSH mais ça on s’en cogne et même plus on s’en félicite. Les autres Américains, c’est çà dire les Républicains authentiques et pas les fous furieux néoconservateurs et tous les démocrates comme les indépendants nous respectaient d’avoir osé dire non à des décisions dangereuses basées sur des motivations mensongères.

    Je crains que ne s’abattent sur nous, comme en 1986 et 1995, de nouveaux attentats, bien plus sanglants que ceux que nous avons connus. Quand on attise le feu, on risque de se bruler les doigts sauf que par la folie d’un seul et l’absence de réaction de quelques autres, c’est une fois de plus nous qui allons subir les conséquences de ces décisions prises de manière irresponsable et anti-démocratique.

    Quand va-t-on comprendre que le temps est fini où la guerre peut être décidée par une ou deux personnes au sommet de l’Etat? Quand va-t-on enfin se révolter contre ce bellicisme si dangereux et si contre-productif ?

    J’ai la rage contre ce Président et ce gouvernement qui le soutient de même que je suis écœuré par le suivisme et la lâcheté des représentants du peuple. Ils sont peu nombreux ceux qui osent braver le pouvoir. Ce n’est pas la motion de censure qui y changera quoi que ce soit. Par contre quand reviendront les premiers "body-bags" avec dedans des soldats français, les citoyens pourraient se révolter. Alors pourquoi ne pas prévenir et tout faire ici et maintenant pour stopper cette marche à la guerre avant qu’il ne soit trop tard?

    Tous les députés UMP sont-ils donc d’accord avec cette décision? N’est-il pas temps pour eux de dire NON même si on ne leur demande pas leur avis? Croyez-moi, si une part importante des députés de la majorité -et des sénateurs aussi- exprimaient publiquement leur refus et menaçaient sérieusement le gouvernement de le renverser, le pouvoir exécutif serait tenu d’obéir.

    Il ne s’agit plus de désaccords sur la politique intérieure mais de la guerre et de la paix et donc de vies humaines, le plus important entre tout pour un humaniste. Je ne suis pas pacifiste au sens classique mais je refuse cette guerre.

    D’autres "J’accuse" se préparent dans les chaumières croyez-moi et on sent de plus en plus que gronde une révolte sourde. Contenue depuis des années, je suis de plus en plus convaincu que SARKOZY va la faire exploser pour de bon. On y va à grandes enjambées. Plus les attentes sont grandes et plus les impatiences sont fortes. Plus les espoirs sont importants, plus les déceptions -quand elles surviennent- sont lourdes de conséquences. Cela fait au moins une quinzaine d’années qu’on dit la France en pré-révolution. Je l’ai entendu en 1995. Elle n’a pas encore éclaté et je souhaite qu’elle n’éclate pas mais à choisir aussi effrontément de faire un doigt aux Français (je regrette cette vulgarité de ma part qui est assez rare mais il est tard et je suis très en colère ce soir) on va finir par les radicaliser tous, même les plus timides, les plus timorés, les plus dociles et les plus endurants. Quand la patience sera à bout, ce sera comme avec le Vésuve il y a 2000 ans! Pas seulement une éruption mais une véritable explosion.

    M. le Président de la République, par pitié, entendez ce message de refus de cette guerre. Non de non, il ne s’agit pas cette fois de débattre de plus ou moins d’argent là ou là ni de telle suppression de postes ou de telle décision faisant débat. Nous touchons là à l’essentiel. Une guerre quand elle est menée doit être voulue par les citoyens au nom desquels elle est décidée. Alors êtes-vous certain que la majorité du peuple français vous suit? C’est peu probable ! Est-ce une de vos promesses? Vous savez que non. Au contraire. Après nous avoir montré comment vous respectez notre suffrage avec le référendum européen et le "mini" traité revenu par la fenêtre alors même qu’on l’avait évacué par la porte (en 2 mots!), allez-vous vous risquer aujourd’hui à faire une guerre contre notre volonté? Etes-vous à ce point suicidaire ou voulez-vous autant jouer au commandant en chef? Dans ce cas, allez en première ligne Monsieur le Président. Passez devant. Il est tellement facile d’envoyer les gens à la mort quand on est à l’abri.

    J’ai une nouvelle fois mal à la France mais cette douleur pourrait décupler ma détermination à vous combattre politiquement. Trop c’est trop et vous vous rapprochez du point de non retour.
    _____

    Je vous souhaite une bonne nuit et vous dit à bientôt.

    Chris JOUS
    chris.jous@hotmail.fr
    blog 1 "Pour un humanisme ambitieux": chrisjous.canalblog.com/
    blog 2 "soutien à Barack OBAMA": pour-barack-obama.over-bl…

  10. Gérard ELOI

    @ Asse42

    T’inquiètes pas, il ne s’agit pas vraiment de "mollir".

    Mais j’ai des circonstances…exténuantes : j’avais démarré en novembre 2006, en espérant réellement une Victoire dès le 22 avril 07 ! Je m’imaginais alors continuer quasi en "roue libre" jusqu’aux législatives…Et puis quasiment m’arrêter là, me reposer enfin…
    Et nous voilà toujours sur la brèche !

    Je m’étais -soigneusement- préparé pour un 1500 m, etme voilà dans un véritable marathon. Je n’ai plus 20 ans, et je dois de temps en temps reprendre mon souffle.

    Il ne faut pas se voiler la face non plus : participer de manière valable à ce que suggère Najat, " A nous de décider…" ne sera pas facile, surtout quand on a pris connaissance des arguments exposés par Jean Ziegler.

    Amitiés

    GE

  11. asse42

    Gérard

    Ce n’est pas le moment de mollir!:-)

    Chris

    Je répondrai point par point.

    – Seuil démographique

    La démocratie participative a deux niveaux démographique distincts selon moi:
    Un niveau local où les habitants d’un secteur auraient un lieu pour venir débattre, discuter des problèmes locaux et exposer leur vision de solutions. Ce débat se passerait en présence d’élus, d’associations et d’experts.
    Un niveau national où les citoyens pourraient venir débattre en toute liberté sur les grands sujets d’actualité les concernant de près ou non. L’objectif étant d’ouvrir des lieux de discussions, de rencontres permettant ainsi aux informations de trouver un autre canal de diffusion que le média traditionnel facilement contrôlable. Ici la diversité des sources est source d’enrichissement pour tous.

    – Seuil politique

    Il est évident qu’il faudra institutionnaliser cette pratique pour qu’elle prenne tout son sens et connaisse un essor. La démocratie participative est multiforme. On parle de budget participatif, de jurys citoyens, de référendums d’initiative populaire et de débats participatifs. Cela doit s’additionner pour donner un vaste champ d’expression à la volonté populaire. Ce sera le meilleur moyen pour lutter contre l’idée que les citoyens ne comptent pour rien et donc lutter contre le populisme d’état.
    Enfin il faudra l’articuler correctement avec les autres formes d’expression démocratiques que sont la représentative et la sociale (syndicalisme).

    – Seuil technique

    Non, justement l’idée est de ne pas succomber sous le poids des experts. Mais au contraire de les associer à la discussion en toute transparence avec les élus et les citoyens. L’objectif étant de comprendre que le citoyen est apte, et a envie, de comprendre pourquoi on prend telle ou telle décision. Comprendre c’est là tout l’intérêt de cette volonté démocratique. Quand on comprend on est plus apte à accepter les nécessaires évolutions de la société.

    – Seuil économique

    Oui cela peut être un écueil même si on a constaté pendant la campagne que les couches populaires n’ont pas hésité à se déplacer et ont vraiment voulu participer. Il y a là une aspiration profonde d’être consulté et écouté. D’ailleurs le reproche que l’on nous fait pendant les élections c’est de n’être pas assez présent entre les élections. Il s’agira donc pour le PS d’avenir de devenir complètement un outil participatif pour donner envie à la population de participer au projet d’avenir pour la société. Et cela pendant les 3 années qui viennent.

    – Seuil social

    Pas forcément. Pourquoi vouloir à tout prix craindre qu’une décision prise après consultation par les représentants d’un quartier, par exemple, ne serait pas valable pour les nouveaux arrivants? Je crois au contraire qu’une décision si elle a été votée et appliquée après une large concertation dégagera nécessairement un intérêt général. C’est le sens même d’une discussion collective. Lorsque l’on discute et que l’on écoute les arguments des uns et des autres, on entend les points de vues opposés et on comprend que tout le monde ne pense pas pareil et donc on est enclin à rechercher le compromis de l’intérêt général.

    Conclusion

    La démocratie participative contrairement à ce que tu laisses entendre n’est pas synonyme d’ancrage à un territoire ou de durée d’appartenance. Au contraire elle est ouverte à toutes et tous, sans distinction de situation individuelle. On n’est pas obligé d’être partie prenante du projet pour s’exprimer personnellement et tenter d’apporter sa vision. C’est là sa force.

  12. Chris(ancien chris...)

    La démocratie participative est-elle possible? Délire aristotélicien 8)

    Le débat sur la démocratie participative est un débat hic et nunc :il porte sur la capacité de la fin du 20em siècle de promouvoir une réelle participat° à la vie de la cité.

    Et l’on bute immédiatement sur la question des seuils d’accès. Des seuils qui, loin de n’être que des survivances du passé, tendent à se durcir à mesure que se "modernisent" ces sociétes, tant ils sont directment produits par un modèle de développement et une trajectoire historique.

    Seuil démographique:

    -L’instauration d’une démocratie participative dans une petite commune comme Montchat, n’a rien de commun avec ce que supposerait une telle mesure à Lyon ou Paris.Quel sens lui donner, dans ce dernier cas?

    Seuil politique:

    – il semble que l’on se trouve devant une sorte d’insidieuse loi dégressive de la participation à mesure que se diluent les rapports de proximité(politiquement mais pas seulement géographiquement).Dans un quartier, dans une association, dans un milieu restreint, on peut espérer intégrer chacun la gestion des affaires de la communs. Mais, à mesure que le niveau de responsabilité s’élève et que les enjeux s’élargissent, la participation régresse.
    Comment étendre la concertation permanente et le contrôle critique aux choix les plus fondamentaux? Sous IVe République, on a jamais voté sur la bagnole comme locomotive de l’économie et dynamique sociale, même si ce choix a déstructuré nos villes. On a jamais voté sur l’urbanisationfrocenée, qui fut la pierre angulaire de la V République, en tant que projet de société dans les années 60, et ses "coûts sociaux" démesurés explosent aujourd’hui dans qlqs villes.

    Seuil Technique:

    – Nous vivons dans des sociétés de complexité croissante. L’implantation d’un hypermarché a des incidences sur l’emploi, sur la délinquance, sur la qualité de paysage, sur congestion vehiculaire, et pas seulement sur les prix de détail. Hein! Monsieur Attali ? 8)
    Le risque est grand de faire appel aux experts à mesure que s’accroît la technicité des problèmes. C-à-d la crise des hiérarchies représentatives traditionnelles (du conseiller municipal comme notre Najat ;-) au député )ne débouche pas sur une meilleure participation du citoyens, mais sur un autre type de délégation, d’un contenu démocratique inférieur, comme la bureaucratie technocrte de Bruxelles . On se décharge des problèmes au profit d’un moindre auquel on "participe" encore moins, le monde de experts.

    Seuil économique:

    – La démocratie participative comme projet politique ne risque-t-elle pas aussi de se vider de sons sens en déçà d’un certain seuil critique de désarroi et de misère? N’est-elle pas reservée à ceux qui disposent du temps nécessaire, de la liberté d’esprit , d’un certain espace intérieur et moral, tout autant que d’un espace social "à leur échelle"?La hantise des "fins du mois", les contraintes du logement dégradé, l’insécurité de l’emploi, ne favorisent guère la participation.Même si, Sarkozy traite certaine groupement comme des racailles, alors que c’est la "bande " de jeunes exclus…Et qui ont pu se développer une sorte de démocratie permanente à leur propre vision…

    Seuil social:

    – La stabilité du corps social, à la fois dans l’espace et dans le temps, ne fait-elle pas également partie des conditions d’exercice de la démocratie participative? Poser cette question, c’est sans doute aller à l’encontre du discours dominant sur les vertus économiques et culturelles, sinon morales et idéologiques, de la "mise en mobilité".Chacun se déplace dans toutes les directions, aussi bien les travailleurs "délocalisés" que le usines qui nomadisent, aussi bien les vacanciers ou les touristes que les doigts et les esprits qui "zappent" devant leur écran de télévision ou "surfent" devant leur ordinateur.

    Là où les habitants d’un quartier comme MontChat ou les membres d’une collectivité sont en situation de renouvellement permanent, il est bien difficile de définir des rapports de responsabilité collective. Car il faudrait nécessairement s’inscrire dans la dimension du temps, dans la durée, donc dans une relation d’appartenance…

  13. Gérard ELOI

    @ Asse42,

    N’oublions pas que c’est au niveau mondial qu’il faut envisager de réelles solutions d’avenir!

    C’est çà qui paraît énorme…
    Une démocratie participative au niveau européen d’abord, progressivement mondial ensuite. Nous avons essayé en France, et notre premier essai n’a hélas pas abouti.

    Nous sommes néanmoins toujours là, et souvent si las…

    Amitiés
    GE

  14. asse42

    Gérard

    Le seul moyen est de donner le pouvoir au peuple de peser sur leur avenir et de comprendre que c’est dans une démarche d’intelligence collective que nous puiserons notre salut.
    En résumé: ou la démocratie participative ou la révolution!

  15. Gérard ELOI

    @ Chris,

    Ta documentation relative à l’ Empire de la honte, de Jean Ziegler, est remarquable à tous points de vue.

    Après lecture de cet ouvrage, nous avons une vision bien plus complète et sans concession du monde dans lequel nous vivons, et dans lequel certains n’ont pas l’ autorisation de survivre.

    Quand je parlais, il y a quelques mois, des Arcanes du chaos de Chattam, et que j’affirmais sa vision du monde réaliste, je n’avais donc pas tort.

    En plus, la contribution de Najat à l’ouvrage collectif " De qui demain…" est étonnamment parallèle avec les arguments de Jean Ziegler. Les grands esprits humanistes se rencontrent…

    Nous savons donc, avec précision, à quelle monstrueuse dictature nous avons à faire.
    Quels sont nos moyens ?

    Et même, nous reste-t-il des moyens ?
    J’ose encore espérer que oui. Notamment parce que Najat, avec une détermination qu’on rencontre si rarement, a écrit: " A nous de décider…"

    Pour l’instant, le seul "moyen" que je voie, c’est de faire un max de "pub" pour les deux ouvrages précités.

    Bon courage à toutes et à tous

    GE

  16. Gérard VOLLORY

    pour Corinne ARQUILLERE : même si je n’ai fait que 0,24% de voix, mes comptes ont été validés…..Et j’ai eu le courage de tenter..
    Faites comme moi : essayez…..si vous en avez ….. du courage évidemment.
    (nb : pour la petite histoire, j’ai été
    le seul candidat à faire le tour de tous les bureaux de vote).
    à TRES bientôt.
    Gérard VOLLORY

  17. ciwan

    Bonjour à vous,

    Je suis un jeune de 16 ans, je n’habites pas Lyon mais je tenais à vous féliciter pour votre résultat aux dernières élections! Je vous avais vu à la télé durant les Présidentielles avec Ségolène Royal et je suis content que vous soyez élue à Lyon car vous incarnez la jeunesse, le dynamisme et ça fait plaisir qu’il y ait une nouvelle tête qui monte au PS car il manque cruellement de gens comme vous!
    Encore bravo et continuez comme ça, vous méritez vraiment d’aller plus haut et plus loin qu’aujourd’hui!

  18. Chris(ancien chris...)

    Bonjour à tous et à toutes
    Suite à notre empire de la honte…
    http://www.dailymotion.com/video...

    L’Interview complète :

    Jean Ziegler : "Nous allons vers une reféodalisation du monde"

    Dans son nouvel essai, L’Empire de la honte (Fayard), qui paraît le 10 mars, le sociologue et intellectuel subversif genevois – aujourd’hui rapporteur spécial sur le droit à l’alimentation de la commission de l’ONU pour les droits de l’homme – part à l’attaque des "sociétés transcontinentales privées". Accusées d’entretenir la famine, de détruire la nature et de subvertir la démocratie, elles étendent leur emprise sur le monde et veulent réduire à néant les conquêtes des Lumières. Pour leur résister, il faut retrouver l’esprit de la Révolution française et relever la tête, comme le fait déjà au Brésil le président Lula da Silva.

    Votre livre s’intitule L’Empire de la honte. Quel est cet empire ? Pourquoi "de la honte" ? Quelle est cette honte?

    Jean Ziegler : Dans les favelas du nord du Brésil, il arrive aux mères, le soir, de mettre de l’eau dans la marmite et d’y déposer des pierres. A leurs enfants qui pleurent de faim elles expliquent que "bientôt le repas sera prêt…", tout en espérant qu’entre-temps les enfants s’endormiront.
    Mesure-t-on la honte éprouvée par une mère devant ses enfants martyrisés par la faim et qu’elle est incapable de nourrir?

    Or l’ordre meurtrier du monde – qui tue de faim et d’épidémie 100 000 personnes par jour – ne provoque pas seulement la honte chez ses victimes, mais aussi chez nous, Occidentaux, Blancs, dominateurs, qui sommes complices de cette hécatombe, conscients, informés et, pourtant, silencieux, lâches et paralysés.
    L’empire de la honte? Ce pourrait être cette emprise généralisée du sentiment de honte provoqué par l’inhumanité de l’ordre du monde. En fait, il désigne l’empire des entreprises transcontinentales privées, dirigées par les cosmocrates. Les 500 plus puissantes d’entre elles ont contrôlé l’an passé 52 % du produit mondial brut, c’est-à-dire de toutes les richesses produites sur la planète.

    Dans votre livre, vous parlez d’une "violence structurelle". Qu’entendez-vous par là ?

    Jean Ziegler : Dans l’empire de la honte, gouverné par la rareté organisée, la guerre n’est plus épisodique, elle est permanente. Elle ne constitue plus une crise, une pathologie, mais la normalité. Elle n’équivaut plus à l’éclipse de la raison – comme le disait Horkheimer -, elle est raison d’être même de l’empire. Les seigneurs de la guerre économique ont mis la planète en coupe réglée. Ils attaquent le pouvoir normatif des Etats, contestent la souveraineté populaire, subvertissent la démocratie, ravagent la nature, détruisent les hommes et leurs libertés. La libéralisation de l’économie, la "main invisible" du marché sont leur cosmogonie ; la maximalisation du profit, leur pratique. J’appelle violence structurelle cette pratique et cette cosmogonie.

    Parlez également d’une "agonie du droit". Que veut dire cette formule?

    Jean Ziegler : Désormais, la guerre préventive sans fin, l’agressivité permanente des seigneurs, l’arbitraire, la violence structurelle règnent sans entraves. La plupart des barrières du droit international s’effondrent. L’ONU elle-même est exsangue. Les cosmocrates sont au-dessus de toute loi. Mon livre fait le récit de l’effondrement du droit international, citant de nombreux exemples tirés directement de mon expérience de rapporteur spécial des Nations unies pour le droit à l’alimentation.

    Vous qualifiez la famine d’"arme de destruction massive". Quelles solutions préconisez-vous?

    Jean Ziegler : Avec la dette, la faim est l’arme de destruction massive qui sert aux cosmocrates à broyer – et à exploiter – les peuples, notamment dans l’hémisphère Sud. Un ensemble complexe de mesures, immédiatement réalisable et que je décris dans le livre, pourrait rapidement mettre un terme à la faim. Il est impossible de les résumer en une phrase. Une chose est certaine : l’agriculture mondiale, dans l’état actuel de sa productivité, pourrait nourrir le double de l’humanité d’aujourd’hui. Il n’existe donc aucune fatalité: la faim est faite de main d’homme.

    Certains pays sont écrasés, dites-vous, par une "dette odieuse". Qu’entendez-vous par "dette odieuse" et quelles solutions préconisez-vous ?

    Jean Ziegler : Le Rwanda est une petite république paysanne de 26 000 km2, située sur la crête de l’Afrique centrale séparant les eaux du Nil et du Congo, et cultivant le thé et le café. D’avril à juin 1994, un génocide effroyable, organisé par le gouvernement hutu allié à la France de François Mitterrand, a provoqué la mort de plus de 800 000 hommes, femmes et enfants tutsis. Les machettes ayant servi au génocide ont été importées de Chine et d’Egypte, et financées, pour l’essentiel, par le Crédit Lyonnais. Aujourd’hui, les survivants, des paysans pauvres comme Job, doivent rembourser aux banques et aux gouvernements créanciers jusqu’aux crédits qui ont servi à l’achat des machettes des génocidaires. Voilà un exemple de dette odieuse. La solution passe par l’annulation immédiate et sans contrepartie ou, pour commencer, par un audit de celle-ci, comme le préconise l’Internationale socialiste ou comme l’a fait au Brésil le président Lula, pour ensuite la renégocier poste par poste. Dans chaque poste, il y a en effet des éléments délictueux – corruption, surfacturation, etc. – qui doivent être réduits. Des sociétés internationales d’audit, comme PriceWaterhouseCooper ou Ernst & Young, peuvent tout à fait s’en charger, comme elles se chargent, chaque année, de vérifier les comptes des multinationales.

    Vous citez à plusieurs reprises le président Lula da Silva comme modèle. Qu’est-ce qui vous inspire cette considération dans son action?

    Jean Ziegler : J’éprouve à la fois de l’admiration et de l’inquiétude en considérant les objectifs politiques et l’action du président Lula : de l’admiration parce qu’il est le premier président du Brésil à accepter de reconnaître que son pays compte 44 millions de citoyens gravement et en permanence sous-alimentés et à vouloir mettre un terme à cette situation inhumaine ; de l’inquiétude, aussi, parce qu’avec une dette extérieure de son pays de 235 milliards de dollars Lula n’a pas les moyens d’en finir avec cette situation.

    Dans votre livre vous parlez également d’une "reféodalisation du monde". Qu’entendez-vous par là?

    Jean Ziegler : Le 4 août 1789, les députés de l’Assemblée nationale française ont aboli le régime féodal. Leur action a eu un retentissement universel. Or, aujourd’hui, nous assistons à un formidable retour en arrière. Le 11 septembre 2001 n’a pas seulement fourni à George W. Bush l’occasion d’étendre l’emprise des Etats-Unis sur le monde, l’événement a aussi justifié la mise en coupe réglée des peuples de l’hémisphère Sud par les grandes sociétés transcontinentales privées.

    Dans votre livre, vous faites très souvent référence à la Révolution française et à certains de ses protagonistes (Danton, Babeuf, Marat…) : en quoi estimez-vous qu’elle a encore quelque chose à apporter, deux siècles après et dans un monde bien différent?

    Jean Ziegler : Lisez les textes! Le Manifeste des Enragés de Jacques Roux fixe l’horizon de tout combat pour la justice sociale planétaire. Les valeurs fondatrices de la république, mieux, de la civilisation tout court, datent de l’époque des Lumières. Or l’empire de la honte détruit jusqu’à l’espérance de la concrétisation de ces valeurs.

    Dans votre livre, vous reprochez à la guerre globale contre le terrorisme de détourner des ressources nécessaires à d’autres combats plus importants, comme celui contre la faim. Pensez-vous que le terrorisme soit une fausse menace, cultivée par quelques Etats ? Si oui, qu’est-ce qui vous le fait penser ? Pensez-vous que cette menace n’est pas réelle ou qu’elle mérite un traitement différent?

    Jean Ziegler : Le terrorisme d’Etat des Bush, Sharon, Poutine… est aussi détestable que le terrorisme groupusculaire du Djihad islamique ou d’autres fous sanguinaires de ce type. Ce sont les deux faces d’une même barbarie. Elles sont bien réelles l’une et l’autre, puisque Bush tue et que Ben Laden tue. Le problème est l’éradication du terrorisme : il ne peut se faire que par un bouleversement total de l’empire de la honte. La justice sociale planétaire seule pourra couper les djihadistes de leurs racines et priver les laquais des cosmocrates des prétextes de leurs ripostes.

    En 2002, vous avez été nommé rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation. Quelle réflexion avez-vous tiré de cette mission ?

    Jean Ziegler : Mon mandat est passionnant : dans une totale indépendance – responsable devant l’Assemblée générale de l’ONU et la commission des droits de l’homme -, je dois rendre justiciable, par le droit statutaire ou conventionnel, un nouveau droit de l’homme : le droit à l’alimentation. C’est un travail de Sisyphe ! Il progresse millimètre par millimètre. Le lieu essentiel de ce combat, c’est la conscience collective. Longtemps, la destruction des êtres humains par la faim a été tolérée dans une sorte de normalité glacée. Aujourd’hui, elle est considérée comme intolérable. L’opinion fait pression sur les gouvernements et les organisations interétatiques (OMC, FMI, Banque mondiale, etc.) afin que des mesures élémentaires soient prises pour abattre l’ennemi : réforme agraire dans le tiers-monde, prix convenables payés pour les produits agricoles du Sud, rationalisation de l’aide humanitaires en cas de brusques catastrophes, fermeture de la Bourse des matières premières agricoles de Chicago, qui spécule à la hausse sur les principaux aliments, lutte contre la privatisation de l’eau potable, etc.

    Dans votre livre, vous apparaissez comme un défenseur de la cause "altermondialiste", voire comme un porte-parole de ce mouvement. Comment se fait-il que vous interveniez si rarement dans les manifestations "alter" et que l’on ne vous considère généralement pas comme un intellectuel "alter" ?

    Jean Ziegler : Comment donc ? J’ai parlé devant 20 000 personnes au "Gigantino" de Porto Alegre en janvier 2003. Je me sens comme un intellectuel organique de la nouvelle société civile planétaire, de ses multiples fronts de résistance, de cette formidable fraternité de la nuit. Mais je reste fidèle aux principes de l’analyse révolutionnaire de classe, à Jacques roux, Babeuf, Marat et Saint-Just.

    Vous semblez attribuer tous les malheurs du monde aux multinationales et à une poignée d’Etats (Etats-Unis, Russie, Israël…) : n’est-ce pas un peu réducteur ?

    Jean Ziegler : L’ordre du monde actuel n’est pas seulement meurtrier, il est également absurde. Il tue, détruit, massacre, mais il le fait sans autre nécessité que la recherche du profit maximal pour quelques cosmocrates mus par une obsession du pouvoir, une avidité illimitée.
    Bush, Sharon, Poutine ? Des laquais, des auxiliaires. J’ajoute un post-scriptum sur Israël : Sharon n’est pas Israël. Il est sa perversion. Michael Warshavski, Lea Tselem, les "Rabbins pour les droits de l’homme" et maintes autres organisations de résistance incarnent le véritable Israël, l’avenir d’Israël. Ils méritent notre totale solidarité.

    Pensez-vous que la morale a sa place dans les relations internationales, qui sont plutôt dictées par les intérêts économiques et géopolitiques ?

    Jean Ziegler : Il n’y a pas le choix. Ou bien vous optez pour le développement et l’organisation normative ou bien vous choisissez la main invisible du marché, la violence du plus fort et l’arbitraire. Pouvoir féodal et justice sociale sont radicalement antinomiques.
    "En avant vers nos racines", exige le marxiste allemand Ernst Bloch. Si nous ne restaurons pas de toute urgence les valeurs des Lumières, la République, le droit international, la civilisation telle que nous l’avons bâtie depuis deux cent cinquante ans en Europe vont être recouverts, engloutis par la jungle.

    Depuis le départ des talibans, le Moyen-Orient et le monde arabo-musulman semblent parcourus par une vague de démocratisation plus ou moins spontanée (élections en Afghanistan, en Irak, en Palestine, ouverture de la présidentielle à d’autres candidats en Egypte…). Comment jugez-vous cela et pensez-vous que la démocratie puisse s’exporter dans ces pays ? Ou croyez-vous qu’ils sont condamnés à avoir des régimes despotiques ?

    Jean Ziegler : Il ne s’agit pas "d’exporter la démocratie". Le désir d’autonomie, de démocratie, de souveraineté populaire est consubstantiel à l’être humain, quelle que soit la région du monde où il est né. Mon ami le grand sociologue syrien Bassam Tibi veut une existence en démocratie et y a droit. Or, depuis trente ans, il vit en Allemagne, en exil de la dictature effroyable qui sévit dans son pays. Elias Sambar, écrivain palestinien, un autre de mes amis, a droit à une Palestine libre et démocratique, non pas à une Palestine occupée, ni à une vie sous la férule d’islamistes obscurantistes. Tibi, Sambar et moi voulons la même chose et y avons droit : la démocratie. Le problème: la guerre froide, l’instrumentalisation des régimes en place par les grandes puissances, enfin la lâcheté des démocrates occidentaux, leur manque de solidarité active et réelle font que les tyrans du Moyen-Orient, d’Arabie Saoudite, d’Egypte, de Syrie, du Golfe, d’Iran ont pu durer jusqu’à aujourd’hui.

  19. Chris JOUS

    @ racha

    je pense bien. Il était pas mal ce slogan n’est-ce pas, "demain ne se fera pas sans toi" et reste actuel…

    mais "demain" ne se fera pas non plus sans…Najat of course :-)

    à très bientôt

    Chris JOUS

  20. Corinne Arquillière

    encore faut-il atteindre 5% pour que le dépôt du compte de campagne prenne tout son sens… alors l’un dans l’autre…

    Mais puisque vous aimez faire des cadeaux, je veux bien que vous m’offriez le bouquin dont parle Najat: "de qui demain sera-t-il fait?"

    merci d’avance ^^

  21. Gérard VOLLORY

    Bonsoir,

    Avec le dictionnaire, j’aurais dû vous offrir un calendrier, venant d’apprendre votre souci de dépôt de comptes de campagne, déposés après le délai imparti.
    On ne se soucie jamais assez des aléas postaux. M’en étant inquiété, je suis allé les porter à PARIS moi-même.
    Bonne continuation et à TRES bientôt.
    Gérard VOLLORY

  22. Corinne Arquillière

    Bonjour Najat,
    pourrais-tu nous exposer l’envergure de ta délégation et ce qu’elle va regrouper?
    peut-être aussi pourrais-tu dans un prochain billet parler du Grand Lyon, pour ceux qui ne comprennent pas la différence entre Lyon et la Communauté Urbaine, à présent que tu es conseillère communautaire (à moins que je me trompe?)

    Dans tous les cas, encore une fois félicitations!
    et bon courage devant la montagne de travail qui t’attend, mais je connais déjà ton rythme alors je ne m’inquiète pas trop sur tes compétences à tout concilier ;)

  23. Chris(ancien chris...)

    Bonjour à tous et à toutes

    http://www.adapa.org/images/DSCN...

    Cette photo eut le prix Pulitzer en 1994 .Elle fut prise lors de la famine au Soudan par le photographe Kevin Carter .On y voit un vautour en attente d’un enfant en traîne de mourir de faim dans un camps des Nations Unies. La communauté internationale fut choquée. On ne sait se qu’est devenu cet enfant, même le photographe qui a juste pris sa photo et est parti en laissant cet enfant sur place. Trois mois plus tard le photographe se suicida pour dépression

    Forum social européen Jean Ziegler Extrait du hors-série de l’Humanité
    L’ordre du monde est à la fois meurtrier et absurde. Les chiffres sont accablants. : 100 000 personnes dans le monde meurent chaque jour de faim et de ses suites immédiates. Un enfant de moins de dix ans meurt de faim toutes les sept secondes (…). Nous assistons à un effroyable massacre par la faim alors que les études montrent que l’agriculture pourrait fournir des calories nécessaires à douze milliards d’êtres humains alors que nous sommes actuellement 6,2 milliards sur terre. Derrière chaque enfant qui meurt de faim, il y a un assassin. C’est l’ordre du monde qui tue et non un manque de production. Les chiffres augmentent chaque année. Pour la majeure partie des 4,8 milliards d’êtres humains qui vivent dans 122 pays du tiers-monde, la globalisation, c’est la terreur au quotidien.

  24. Chris(ancien chris...)

    L’entreprise, c’est la vie
    Sacrées espèces et menteurs menacés 8)
    _______________
    L’entreprise, c’est la vie
    Sacrées espèces et menteurs menacés

    Du kaki dans les yeux, des emmerdes plein la tête. Depuis des semaines, à Bogny-sur-Meuse, dans une cuvette au fin fond des Ardennes, une centaine d’ouvriers, parfois en tenue de camouflage, traquent leur dignité, leur honneur ou leur fierté, chapardés par un patron-braconnier. Le trou tombe en ruines ou – ça va plus vite – part en fumée. La mécanique du piège s’avère grossière : en promettant la main sur le cœur de les soigner, le viandard arrache les bêtes exténuées à la barre du tribunal de commerce ; il les dépèce (vente des stocks, des bâtiments, des terrains et des rebuts, transformation des machines en ferraille) et, avec la plus-value réalisée, se paie grassement, s’achète un meilleur couteau et repart fureter dans les sous-bois des vallées ardennaises. Des fois, pour le féliciter de son courage, de son zèle ou de son dévouement, les autorités locales le couvrent de cadeaux ; à force, il se constitue un modèle réduit d’empire. Le rapace règne, il est le roi du boulon, dans la bourgade même où, au milieu du XIXe siècle, la production industrielle de boulons a été inventée. C’est qui, le patron ?

    Dans le capital comme dans la capitale, c’est peut-être bien la guerre, c’est en tout cas du grand spectacle. Après avoir tergiversé pendant des mois, Laurence Parisot, la présidente du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), pilonne le bunker où est retranchée la « vieille garde » de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM), sa principale fédération… Qui le lui rend bien en minant la route du triomphe vers un patronat hyper-moderne, en froufrous roses et à la fraise tagada, voluptueux et totalitaire. L’entreprise, c’est la vie, c’est tout, et d’abord l’inverse, n’est-ce pas ?

    Dans les Ardennes, ça se gâte : l’empire s’est écroulé, l’argile l’a englouti. Sur place, les licenciés en puissance, les vivants en sursis ont le mauvais goût d’arguer que le braconnier avait la cote dans la grande famille, chez les consanguins de l’UIMM et du MEDEF. Et réclament aux organisations patronales une indemnité de 50.000 euros par personne. Scandale dans le scandale. Ce ne sont pas deux histoires ; ceci est un carambolage.
    Suite->http://www.peripheries.net/artic...

  25. François-Xavier BOFFY

    @adonis: en rebondissant sur ton commentaire, permets-moi un jugement à l’emporte-pièce. Le président Sarkozy a des mots, il n’a pas de parole.

    (ces termes n’engagent que moi, je les assume et je suis prêt à les défendre)

    Amitiés.

  26. adonis

    @ pascal wilder: Bonjour….. Vous avez entendu les nouvelles au sujet de Arcelor-Mittal?….. c’est vraiment écoeurant!….. et le plan "réaliste" de maintien du site proposé par la CFDT, n’as même pas été consulté par la Direction de ce Groupe….. Maintenant N.S as fait des promesses (ça, il est très fort pour en faire) aux salariés du site de Gandrange, on vas voir si N.S tient parole……. malheureusement, on connait déjà la réponse………. Bonne journée à vous

  27. pascal wilder

    rebonjour,

    @ Chris ( ancien chris )

    Le problème n’ai pas de savoir si ils accepterons de remettre en cause leurs positions et leurs privigèges, mais si nous somme capable de proposer une autre société, socialiste en l’occurence, surtout d’arriver à faire comprendre à une majorité de français que nos idées sont les meilleurs et de les appliquer.

  28. Chris(ancien chris...)

    Re Bonsoir,

    @pascal wilder
    C’est le concept darwinisme social, il est barbare et franchement anti-humaniste.Il va de soit que ceux qui sont parvenus à un statut de dominants n’accepterons jamais de remettre en cause leurs positions dans l’échelle sociale ni les privilèges qui y sont liés. C’est le pouvoir du « service de soi ».La mise en pratique de l’idéologie libérale engendre inévitablement la domination d’une classe minoritaire sur la majorité.

    A partir de là, votre commentaire:

    "Voila un petit inventaire non exaustif de ma vision du capitalisme telle que nous le subissons, à >>> nous <<< socialistes de donner des solutions moderne pour sortir de se système qui n’a pas plus d’avenir que le collectivisme telle que il a existé en union soviétique ou en chine." est directement bloqué, on peut faire semblant biensur…

  29. pascal wilder

    bonjour à tous

    Voila un texte de Najat qui succite un vrai débat des positions intéressantes, même si je suis loin de toutes les partager.

    D’abord pour moi il est bon de rapeler les bases du capitalisme tel que je les concoit bien évidemment.

    1/ Le libéralisme total, c’est à dire que le meilleur gagne par tous les moyens possibles et imaginables, dans tous les cas les gros éliminent les petits et se retrouvent en position de monopole, résultat au lieu que la concurence fasse baisser les prix, elle crée des positions monopolistiques qui les font monter, donc pour moi mauvaise solution.

    2/ la bourse, elle crée des entreprises qui ne vivent que sur des artifices et non pas de valeur réelle, ce fut le cas avec la bulle internet, elle crée des licenciments boursiers, en incitants les petits porteurs à prendre des actions, le système capitalisme espère museler les mouvements de revendications qui risquerai de faire baisser le cours des actions, donc pour moi mauvaise solution.

    3/ La participation même base que la bourse inciter les salarié à investir dans l’entreprise et surtout ne pas faire de vague, donc pour moi mauvaise solution. La participation sert aussi à ne pas augmenter les salaires, à ne pas payer de charges sociales donc à creuser le trou de la sécu, des retraites.

    4/ Le crédit autre système du capitalisme qui sert à s’acheter des besoins souvent surperflus de la société de consommation, dans les années 50 60 tout se payait casch, personnes ne vivaient au dessus de ses moyens, les ouvriers et les salariés pouvaient encore si il le besoin s’en faisait sentir revendiquer, donc pour moi mauvaise solution. Le crédit ne devrait être utilisé que par les entreprises pour se déveloper sans passer par la bourse.

    5/ Les fonds de pension la pire des choses qui pourrai arriver, si nous n’arrivons pas à financer les retraites par répartition en touvant des solutions autres que de toujours taxer le travail, en retrouvant le plein emploi, en incitant les entreprises à garder leurs salariés au dela de la cinquantaine et que tout le monde travail réellement jusqu’à 60 ans, la moyenne actuellement des départ à la retraite est de 57,5 ans pour les salariés public et privé compris, alors que pour les artisans et commercants la moyennne est à 620 ans et leurs caisses retaites sont encore viable.

    Voila un petit inventaire non exaustif de ma vision du capitalisme telle que nous le subissons, à nous socialistes de donner des solutions moderne pour sortir de se système qui n’a pas plus d’avenir que le collectivisme telle que il a existé en union soviétique ou en chine.

  30. chris(ancien chris..)

    Bonjour à tous et à toutes,

    @Chris JOUS
    Je ne crois pas à cette histoire, mais je vous respecte le fond de vos pensées.Il faudrait peut être rentrer u peu plus en détails :

    Chris JOUS:"Quelques exemples : depuis que l’homme existe, il y a toujours eu des puissants et des faibles, des riches et des pauvres, des opprimés et des oppresseurs mais l’œuvre de l’Histoire était de remplacer peu à peu ces situations par de nouvelles façons de gouverner et de nouvelles relations, plus harmonieuses, entre les hommes…"

    Comment se fait-il qu’il y ait tant de conflits dans le monde, pourquoi tant de gens demeurent divisés, chacun privilégiant la paix ou la guerre, le respect ou le manque de respect, la protection de l’environnement ou sa destruction, c’est à dire en résumé, une perspective purement matérielle au service de soi.

    Peut-être, nous approchons-nous de la réponse, car la vérité semblerait être qu’il n’y a pas et qu’il n’y a jamais eu un « nous » homogène (la race humaine) sur notre planète… « Nous » ne sommes pas tous identiques ; « nous » ne voyons pas le monde de la même manière…

    Des membres de l’élite matérialiste, sans âme ni conscience dont une partie se retrouve dans des positions de pouvoir. Ce sont eux qui influencent de manière déterminante le fonctionnement de notre société qui se fonde sur la prédation, le rapport de force, la création de la richesse par le déséquilibre, la consommation frénétique, des valeurs qui sont perçues en outre comme étant la norme sociale dans une société libérale.

    Il en est de très primaires, n’agissant qu’à des fins parfois bestiales, souvent égotiques et d’autres, plus rarement altruistes ayant la lumière de la Connaissance pour but. Selon le stade de conscience atteint par une âme, la compréhension des grands principes comme ceux du Bien et du mal, par exemple, peuvent diverger radicalement
    (Cf. Zoroastre..). Ce qui est le Bien d’un type de conscience peut être perçu comme le Mal à un autre niveau.
    Avant d’avoir atteint un réel point d’intégration de la Sagesse, une âme a toujours tendance à percevoir comme étant bien ce qui est, en fait, son propre bien parce que cela correspond à ses appétits et à l’équilibre de son microcosme intérieur.
    Nous confrontons à l’humanité à deux vitesses,elle évolue dans deux stratégies de survie.Toutes les stratégies d’existence et d’adaptation ont droit de citer, que cela soit le parasitisme et la prédation ou au contraire le commensalisme (association de deux organismes qui s’aident mutuellement) et la symbiose ou mutualisme.
    Dans un mode de prédation ou « service de soi », l’entité privilégie la force, la ruse et la consommation de ce qu’elle trouve comme ressources pour son seul et unique intérêt, quitte à sacrifier les autres. C’est une autre stratégie de subsistance qui vise le court terme et qui est, objectivement, moins rentable à long terme car elle peut mener à l’autodestruction, comme le montre la manière dont les choses se déroulent sur notre planète, principalement guidée par « le service de soi ».

    Et puis, ces prédateurs ou encore ce que nous appelons « le mal » pourrait être comme notre meilleur enseignant, notre défi le plus formateur.

    On est encore un petit enfant dans l’âge de l’humanité…

  31. Chris JOUS

    À Asse42 et FX, Merci de vos mots chaleureux.
    Je suis en effet de ceux qui espèrent que Ségolène va être choisie ou plutôt élue par les militants socialistes à la tête du PS et qu’elle va en faire un parti moderne avec des têtes nouvelles, de jeunes pousses et des fortes têtes qui ont des idées. Je pense à MONTEBOURG et à son ambitieuse réforme des institutions qui ferait passer la France d’un régime semi-présidentiel, semi-parlementaire à un vrai régime parlementaire. Je pense à Manuel VALLS qui, depuis des années, mène dans sa ville d’Evry une action de terrain dont on peut dire beaucoup de bien. Je pense à Christiane TAUBIRA qui n’est pas socialiste je crois mais qui exprime un message qui me plaît. Je pense à Aurélie FILIPPETTI, à François REBSAMEN, à Jean-Louis BIANCO, à Patrick MENUCCI, à Jean-Marc AYRAULT et à quelques autres que je ne peux citer sous peine d’être lassant… Il ne vous aura pas échappé que je pense en premier lieu à Najat. Et il doit y avoir bien d’autres talents que Ségolène pourra mettre en avant pour faire oublier les dinosaures… Des élus de terrain qui ont fait leurs preuves. Des députés qui n’ont pas leur langue dans la poche et qui font du bon travail législatif, en s’impliquant dans les commissions et les débats parlementaires. Des maires, des présidents d’agglo, de département ou de région, des députés européens et également de simples conseillers locaux à l’image de Najat avant qu’elle ne devienne membre du bureau de Lyon, sans responsabilité exécutive mais pourtant intelligents, dévoués au bien public, honnêtes…

    Optimiste je suis, optimiste je reste. Je crois que le PS saura se réformer. S’il ne le fait pas, il disparaîtra.

    Alors puisque vous en parlez, je me permets d’adresser, via ce site, un encouragement à Ségolène ROYAL. Elle est aimée et attendue au-delà du PS.

    Chère Ségolène que j’ai vue à Nice l’an dernier pour son meeting salle Leyrit et qui m’a électrisé (politiquement parlant s’entend) et que j’espère avoir l’occasion de revoir dans ma ville ou ailleurs, chère Najat en qui je forme tant d’espoirs, chers amis qui voulez comme moi travailler pour que notre pays et notre monde renouent avec le progrès économique, social, culturel, scientifique, médical, environnemental…, je vous adresse à tous un chaleureux salut…un peu ensomeillé car après une nuit d’écriture et un dernier passage sur ce blog qui m’amène à republier un message pour vous répondre, je vais aller retrouver Morphée en attendant la joie de vous lire dès demain.

    Chris JOUS

  32. adonis

    Madame Belkacem, je vais être hors sujet mais j’en viens à la manifestation nationale contre la réforme des régimes (public et privé) de retraite, j’ai appris ,au JT de 20H sur France 2, que il y as une forte mobilisation…… très mauvais coup pour Nicolas Sarkozy ^^, apparement il va ramer pour réformer la France ^^, enfin quand j’écris "réformer", je devrais écrire "angloxasonniser" la France, "adapter" la France aux normes libérales (et donc cassez notre modèle social"), là voilà sa rupture!

  33. François-Xavier BOFFY

    @Chris Jous, bravo pour ton article, même si pour certaines de tes analogies on pourrait chercher la petite bête, c’est un rappel historique très nourrissant pour notre pensée actuelle. D’ailleurs quand Najat dit "adossé au passé", ce n’est pas pour tourner le dos au passé, c’est pour s’appuyer dessus, nuance !

    @tous, commentateurs et bloggeuse,

    La question de l’impossible passivité devant les espoirs et les tumultes du monde était déjà traitée avec finesse et beauté dans ce petit texte dont vous devinerez l’auteure (je ne recopie que le début, la suite se trouve à deux clics d’ici) :
    "Reste donc là
    Si tes rêves sont si courts
    Qu’il n’en reste plus rien
    Quand se lève un nouveau jour […]"

    Je n’ai malheureusement pas le temps d’apporter autant d’idées, autant de matière à réflexion que vous mais je vous envoie mes plus chaleureuses
    Amitiés belkacemiennes

  34. asse42

    Chris Jous

    Merci pour ton dense et amical passage. Comme toi je pense que nous sommes à une période charnière de l’évolution humaine et il faut que celle-ci franchisse un cap vers l’expression des valeurs humaines positives. Pour l’instant tout ce qui est magnifié n’est qu’image de réussite matérielle, de richesse insolente, de pouvoirs extravagants alors que la majorité silencieuse subit ce joug mental et matèriel.
    Oui je crois que moi aussi 2008 sera une année charnière pour amorcer ce passage. Etant socialiste et engagé je peux te dire que la prise du leadership du parti par ségolène Royal nous ferait rentrer dans une dimension populaire que celui-ci ne connait plus depuis longtemps. Elle va l’amener dans le réel pour imposer au pays des valeurs humanistes de solidarité et de fraternité qui lui manque.
    Je peux te dire que najat aura toute sa place. Cette personnalité est indissociable de nos désirs d’avenir!;-))

  35. Chris JOUS

    Chère Najat,

    J’entends ce que vous venez de dire mais je maintiens que je suis prêt à aider financièrement au remboursement de la "dette" résultant de la décision du CC. J’attends vos instructions.

    Maintenant, vous souhaitez tourner la page de cette mésaventure et parler de l’avenir. Alors allons-y !

    Je viens de lire votre contribution. Elle est d’une densité absolument incroyable et pourtant vous vous exprimez de manière limpide. Voir chez une « simple » conseillère municipale, générale et régionale (vous comprenez que je dis cela sans mépris évidemment), une analyse aussi pertinente de la cruelle réalité du monde existant au-delà des circonscriptions desquelles elle est la représentante, lire dans les mots d’une élue qui, hélas, n’a pas pour l’instant de « visibilité » nationale, un discours aussi manifestement progressiste et si solidement argumenté, ne fait que confirmer avec force ce que je ne cesse de dire sur ce blog et même au-delà, notamment sur ceux du Modem, mouvement dont je fais partie et sur lesquels j’interviens souvent, à savoir que vous avez bien une « envergure » nationale.

    Votre voix va porter haut les couleurs de la démocratie et de ces valeurs humanistes qui nous sont si chères. Votre message est une véritable source de motivation pour celles et ceux qui se reconnaissent en vous, vous soutiennent et se sentent encouragés par vos propos. Et il ne s’agit pas pour moi d’alimenter je ne sais quel culte de votre personnalité mais de soutenir et de chercher à porter aux responsabilités une élue qui exprime un discours d’avenir, source de bien des progrès.

    Vous évoquez avec un talent littéraire incontestable et une puissance des mots qui me saisit, les difficultés que notre monde affronte ainsi que les craintes que nous pouvons former dans notre avenir mais nous savons qu’il est dans notre pouvoir de changer ce monde, de renverser la table, de bousculer le sens de l’Histoire pour faire en sorte que reprenne la marche du progrès humain que les années 50 et 60 ont offert dans le monde.

    Il est triste de constater que nos sociétés, fortement influencées en France et dans le monde, par une idéologie néo-conservatrice, et ce, que soient aux pouvoirs des majorités de droite ou de gauche, ont basculé dans la régression globale, sauf quelques rares moments de progrès.

    Quelques exemples : depuis que l’homme existe, il y a toujours eu des puissants et des faibles, des riches et des pauvres, des opprimés et des oppresseurs mais l’œuvre de l’Histoire était de remplacer peu à peu ces situations par de nouvelles façons de gouverner et de nouvelles relations, plus harmonieuses, entre les hommes. Au plan économique, il y a eu un essor prodigieux, dont tous ont bénéficié, dans les années 50 et 60. Les écarts entre riches et pauvres étaient bien moins conséquents que ceux que nous connaissons de nos jours ou qui avaient été le lot des générations précédentes. Les capitalistes sans cœur et sans âme du XIXème siècle et de la première moitié du XXème avaient laissé place à de grands « capitaines d’industrie », responsables et humains, des pères pour leurs salariés, des chefs d’entreprise qui avaient créé autre chose que des richesses virtuelles, des patrons pour qui l’essentiel n’était pas de se battre pour amasser toujours plus de richesses au détriment des masses mais de s’efforcer de tirer tout le monde vers le haut. Henri FORD, patron des automobiles portant son nom, considérait ainsi que des écarts de salaires de 1 à 50 entre le patron et le plus modeste salarié étaient acceptables. Aujourd’hui, ce ratio a explosé, la règle générale dans les grandes entreprises est plutôt de 1 à 1000, voire de 1 à 10.000 ou parfois plus encore dans certains cas spécifiques. D’un capitalisme « humain » d’entreprises qui amenait le progrès, on est passé alors à un capitalisme financier qui se soucie peu de la misère des uns et de l’indécence des rémunérations des autres, qui se réjouit même que les uns, très peu nombreux, aient tout et que les autres, constituant l’immense majorité n’aient rien ou si peu. C’est même sans doute dans leurs gênes. Ce capitalisme-là, destructeur des sociétés, qui est le contraire du libéralisme authentique qui met l’homme -et non le profit- au cœur de toute chose, a eu un précédent, au XIXème siècle précisément, lors de la révolution industrielle où les conditions de vie des ouvriers étaient scandaleuses alors qu’en même temps, des rentiers voyaient exploser leurs bénéfices, accumulées par la sueur et le sang, jusqu’à la vie parfois, de leurs exploités. Ceci mena au krach de 1929 car ce capitalisme-là niait le bon sens économique en même temps que l’éthique morale et l’humanisme. À force de refuser le progrès pour tous et de ne vouloir que l’extrême richesse d’un tout petit nombre, on empêche l’économie de fonctionner. Ce n’est pas l’argent qui dort qui permet à un pays de se développer durablement et de prospérer mais l’argent qui circule, qui est réinvesti, qui est utilisé pour créer des emplois, pour permettre aux salariés de s’élever socialement et de consommer. On est en train de vivre aujourd’hui les prémisses de ce qui s’est passé en 1929. Ce n’est pas moi qui le dis mais de célèbres économistes tels que Joseph STIGLITZ que vous citez, mais aussi Patrick ARTUS, Jean PEYRELEVADE, Benjamin BARBER… Alors plutôt que d’attendre ce drame, pourquoi ne pas se ressaisir dès maintenant et faire en sorte de prendre les bonnes décisions de nature à enrayer cette triste alternative ? « Adossés à l’histoire, nous ne devons jamais oublier que la politique de l’autruche est rarement porteuse d’un avenir radieux » écrivez-vous. Combien vous avez raison ! Mais connaître l’Histoire est ce qui nous permet justement de ne pas la répéter quand elle est tragique… Le passé n’est qu’un prologue disait un écrivain dont j’ai oublié le nom. C’est à nous de monter au front pour forcer nos aînés à adopter les bonnes décisions, à faire les bons choix. VOLTAIRE reprochait à BEAUMARCHAIS d’avoir, avant l’heure, raison contre tout le monde. À nous de prouver au monde que contre quelques-uns, nous avons en fait raison avec tous les autres.

    Le progrès des années 50 et 60 s’est manifesté aussi au plan international. On a assisté à la décolonisation. Aux États-Unis, on a vu la Cour Suprême suspendre la peine de mort et, via l’arrêt célébrissime « Brown vs Board of Education » de 1953, déclarer inconstitutionnelle la ségrégation. Quelques années plus tard, grâce aux présidents KENNEDY et JOHNSON, sous l’influence notamment de Martin LUTHER KING dont on va célébrer dans quelques jours, le 4 avril, le 40ème anniversaire de l’assassinat, les Noirs ont enfin bénéficié de la jouissance de leurs droits élémentaires de citoyens égaux qui leur étaient refusés depuis cent ans, en dépit de l’œuvre immense du Président LINCOLN. Par ailleurs, la démocratie gagnait un peu de terrain même si parfois aussi hélas, certains pays « démocratiques » depuis peu tombaient sous le joug de nouveaux dictateurs.

    Aujourd’hui, l’idée de progrès est un lointain souvenir. Les parents voient souvent leurs enfants vivre moins bien qu’eux, ce qui est une négation de la marche de l’Histoire. Les progrès scientifiques vont parfois servir des intérêts contraires à l’intérêt général. Nous vivons plus âgés mais cela pose des problèmes insolubles en matière de prise en charge et de paiement des retraites. Nos gouvernants sont impuissants à trouver les remèdes à ces difficultés nouvelles. Ils sont empêtrés dans un raisonnement qui a fait son temps. Trop souvent le débat est biaisé. On ne vit pas dans le monde d’aujourd’hui, on reste dans celui d’hier. Parfois, à entendre les quinquas et même certains quadras, j’ai l’impression d’entendre des gens du siècle dernier alors que paradoxalement, des seniors ont eux pris conscience qu’il fallait révolutionner nos modes de pensée. Sans doute est-ce la sagesse du grand âge. A moins que ce ne soit dû à cette césure que mai 1968 a marqué, parfois pour le meilleur avec la reconnaissance notamment de nouvelles libertés et l’utile réformation de cette société sclérosée, parfois pour le pire tant cette génération, une fois arrivée aux responsabilités, a eu souvent un comportement irresponsable et fait des choix parfois nuisibles.

    J’aime à croire, sans faire preuve de racisme ou d’ostracisme générationnel, qu’il nous revient à nous, les trentenaires, de mener le combat de l’humanisme, celui dont le monde a sans conteste, le plus besoin, tant le capitalisme financier en vogue depuis la chute de l’URSS, détruit les valeurs humaines comme le totalitarisme soviétique détruisit la liberté.

    Vous utilisez des formules qui claquent et qui illustrent à merveille le chemin semé d’embuches que nous allons devoir suivre pour changer ce monde-là. Il y a dans votre analyse, chère Najat, des concepts que je trouve particulièrement pertinents. Et ceux-ci témoignent bien que vous êtes de ces personnalités politiques qui vont rendre à la politique sa vraie signification, sa vraie morale, sa vraie nature, celle d’être l’art de gérer au mieux les affaires de la cité, celle de rendre possible ce qui est nécessaire, celle de caresser des rêves puis de travailler à faire d’eux des réalités.

    Dans la droite ligne de ce que vous exprimez, une autre femme à mes yeux admirable, Suzan GEORGE, mène, au niveau mondial, un combat difficile pour remettre de l’humain et de la responsabilité dans les politiques publiques. Elle défend auprès des gouvernements et des grands de ce monde, la nécessité de ne pas laisser mourir l’Afrique et de ne pas regarder sans rien faire les pays en voie de développement s’abîmer dans des guerres intestines et des querelles picrocholines, et ne plus baisser les yeux ou détourner le regard quand leurs gouvernants, trop souvent corrompus, détournent à leur seul profit l’argent que nous affectons à leur développement. Car ainsi que vous le rappelez, si on ne les aide pas à se développer rapidement, il ne fait aucun doute qu’ils se révolteront et nous, humains du Nord, occidentaux riches, serons les victimes de la légitime fureur de ces masses. Nous n’avons pas d’autre alternative, aussi bien au plan éthique comme vous le dîtes, qu’au plan du bon sens économique et de l’équité des relations internationales ajouterais-je, que de mieux répartir les richesses, de faire pression sur les gouvernements des pays dominants pour qu’ils cessent la politique traditionnelle selon laquelle nous pillons les richesses de ces pays pauvres et ne leur laissons que la misère.

    Il ne s’agit pas simplement d’installer la démocratie partout, surtout si c’est par la force, la violence, la souffrance, la désolation, la mort et parfois même l’horreur la plus absolue et la plus indigne pour des nations se disant civilisées et démocratiques, mais de faire en sorte que ces pays accèdent au bien-être matériel, afin que plus personne ne meure de faim, de soif, de chaud ou de froid. Cela dit, le bien-être matériel ne suffit pas. Il faut en effet aussi chercher à ce que la démocratie devienne une valeur universelle et qu’elle soit partout en place. Mais il ne suffit pas de se prétendre démocrates pour que la démocratie soit une réalité. La plupart des « démocraties » sont bien imparfaites. France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie, Pays de l’Est, Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, Argentine, Brésil, Chili… chacun de ces pays et d’autres encore sont passés de régimes qui n’étaient en rien des démocraties à ce stade des sociétés humaines où le pouvoir n’est plus détenu par celui ou ceux qui se sont imposés par la force à la multitude mais par ceux qui se sont vu déléguer la haute mission de gouverner durant un temps donné.

    Pourtant, nous savons à quel point il y a encore des progrès à faire. Soit que les élections soient truquées (comme ce fut le cas de manière éclatante par exemple en Russie récemment ou aux États-Unis en 2000 et sans doute aussi en 2004), qu’il s’agisse des droits reconnus aux citoyens ou à l’inverse des libertés qui leur sont encore refusées, qu’il s’agisse de la manière d’accéder au pouvoir ou d’exercer son mandat comme de l’acceptation de le quitter sans s’y accrocher des décennies durant, qu’il s’agisse de la manière dont le pays, quelle que soit sa puissance, considère ses partenaires étrangers ou ses ennemis, il y a tant à faire encore pour généraliser la vraie démocratie.

    Il s’agit de forcer les gouvernements à lutter enfin, le plus énergiquement possible, contre les changements climatiques et à suivre les suppliques de leaders tels que Al GORE ou de groupes de pression comme Nicolas HULOT plutôt que faire confiance à des leaders aussi irresponsables que peuvent l’être George BUSH ou Claude ALLEGRE et ne jamais croire des branquignols comme Christian GERONDEAU (Ecologie, la grande arnaque, Albin Michel, septembre 1997).

    Ces gens-là, en raison du discours qu’ils tiennent, se font complices des crimes quotidiens massifs contre l’environnement or détruire l’environnement, ce n’est rien moins que signer notre arrêt de mort à moyen terme.

    Alors, oui un autre monde est possible si nous avons la volonté de le défendre et de tout faire pour le substituer à celui, injuste et dangereux, que nous connaissons.

    2008 comme 1968 est une année-charnière, un de ces moments de l’Histoire où nous nous interrogeons sur le chemin à suivre. Soit nous poursuivons la voie qui est celle qui a été empruntée depuis quelques années et nous courons à la catastrophe. Soit nous rebroussons chemin et changeons de braquet et de direction et cherchons plutôt une voie qui permette tout simplement à chaque être humain d’avoir son droit au bonheur.

    Il y a 40 ans, aux Etats-Unis, on vivait un cauchemar. La guerre du Vietnam n’en finissait pas de détruire l’économie et la société américaines, elle envoyait à la mort des dizaines de milliers de jeunes Américains, elle cherchait à anéantir un peuple d’Asie luttant pour vivre libre, elle portait atteinte aux valeurs les plus nobles de l’idéal américain. Nous avions alors les ghettos qui s’embrasaient dans les grandes villes, les gouvernants qui étaient cités dans des affaires criminelles sordides, la défiance était généralisée. On allait jusqu’à imaginer, exprimer l’idée et parfois produire des éléments de preuve que, au plus haut niveau de l’Etat américain, on avait validé des actions guerrières ou criminelles invraisemblables, que l’assassinat de KENNEDY ne s’était pas tout à fait déroulé comme on l’avait dit, que le Pentagone, la CIA, le FBI et la Maison-Blanche s’étaient perdus dans des pratiques d’un autre âge. Rappelez-vous de ces grandes commissions du Congrès sur le renseignement et sur les assassinats qui ont mis au jour tellement de scandales… Un Président contraint de démissionner, un autre cité personnellement comme complice par assistance dans l’assassinat de son prédécesseur, une CIA qui s’est comportée comme le bras armé du pire service secret de la pire tyrannie…
    Et pourtant, deux hommes laissaient penser que l’on pouvait écrire une autre histoire, que le rêve pouvait recommencer, que l’Amérique pouvait redevenir un phare de liberté, d’ordre juste, d’humanisme. Ces deux hommes étaient Martin LUTHER-KING et Bobby KENNEDY. C’est largement grâce au premier que les Noirs ont pu accéder à une citoyenneté pleine et entière, contrairement à ce que Hillary CLINTON a pu dire il y a quelques semaines, quand avant la primaire de Caroline du Sud début janvier, elle affirma que, au regard de l’Histoire, le Président JOHNSON a bien plus œuvré que le pasteur KING. C’est vrai que c’est JOHNSON qui a fait passer les lois sur les droits civiques mais l’aurait-il fait sans Martin LUTHER-KING, s’il n’y avait pas eu la force de conviction de cet homme unique ? Si le pasteur n’avait pas existé avec son discours pacifiste et la flamme qui l’animait, il n’est pas certain que le gouvernement ait fait évoluer si vote les droits des Noirs. Quant au second, Bobby, il a fallu un certain temps pour que sa campagne décolle. Déclaré en février, ce n’est que deux mois plus tard, que le phénomène de cette nouvelle KENNEDY-mania devint éclatant. Un second KENNEDY électrisait de nouveau les foules. Ses discours dans lesquels il affirmait sa volonté de se battre pour les plus modestes alors que lui-même était milliardaire parurent néanmoins crédibles. Son humanisme évident, sa capacité à toucher le cœur et l’âme des gens ordinaires, son attitude amenèrent les Américains d’en bas à se reconnaître en lui. Ils se mirent à rêver. Bobby promettait de se battre pour eux essentiellement. Il promettait de mettre fin à la guerre du Vietnam et à la violence qui ensanglantait le pays. Il promettait de rendre sa dignité et son honnêteté à la Présidence et l’administration. Il s’engageait à construire un monde meilleur. Ce sont des dizaines de milliers d’Américains de toutes origines, de tous milieux, de toute condition, de toute race, de toute religion, qui se retrouvaient derrière lui et se rencontraient dans ses meetings. Ce sont des centaines de milliers de gens qui votèrent pour lui dans les premières primaires démocrates, le mettant rapidement en tête et lui assurant très vite la nomination. Ce sont des millions de gens qui allaient voter pour lui, jusqu’à certains Républicains. Il unifiait le pays là où il n’y avait que divisions. Il remettait de l’amour (au sens chrétien), de la compréhension, de la tolérance là où il n’y avait plus que haine. Son discours prononcé à Cleveland le 5 avril 1968, lendemain de l’assassinat du pasteur KING, fut d’une rare densité émotionnelle. On voyait là les potentialités d’une présidence Bobby KENNEDY. Tout cela ne vous évoque rien ?

    Nous voici 40 ans plus tard et tellement de choses sont semblables entre ce que nous vivons aujourd’hui et ce qui était la vie en 1968. Un nouveau Bobby est en situation de changer le monde en devenant Président des Etats-Unis. Barack OBAMA, puisque c’est de lui qu’il s’agit évidemment, est de ces leaders que l’on ne rencontre guère qu’une fois par siècle. C’est ce qu’ont dit de lui Ted KENNEDY (le troisième frère KENNEDY qui a vu ses deux mourir John et Bobby KENNEDY) et le gouverneur du Nouveau Mexique Bill RICHARDSON dont on dit qu’il pourrait bien être le prochain Vice-Président des Etats-Unis si OBAMA l’emporte. OBAMA est un leader exceptionnel qui ramène vers la politique des millions de citoyens américains qui la délaissaient. C’est un leader qui unifie le pays au lieu d’entretenir les divisions entre les rouges (les Républicains) et les bleus (les Démocrates). Il attire à lui des foules parmi lesquelles des Républicains et des Indépendants, des jeunes par millions, des Blancs comme des Noirs, des Hispaniques, des Asiatiques et des Indiens, des gens de toute croyance et de toute condition. Il promet, sans utiliser ce mot, une révolution humaniste. Il veut revenir à ce qui a fait l’Amérique et écarter durablement les monstruosités de l’administration BUSH. Ce n’est pas un idéologue de gauche qui viendrait contre-balancer la néfaste idéologie néoconservatrice bushienne. C’est un pragmatique mâtiné d’ambition démocratique et humaniste. Avec lui, les Etats-Unis seront un grand pays qui n’utilise pas sa force à mauvais escient, qui ne se comportera pas comme un despote ou un tyran, qui ne sera plus vu comme un Etat-voyou. Avec lui, il n’y aura pas que les intérêts particuliers, les lobbys et les gens de tout en haut qui seront bien traités. D’ailleurs, lui a vu sa campagne financée par la base : ce sont plus d’un million de personnes qui ont fait des dons en sa faveur. Quand les autres candidats n’alignent que quelques dizaines de milliers de gros donateurs et que CLINTON s’appuie sur l’establishment avec derrière elle tous les lobbys et notamment les laboratoires pharmaceutiques qui ne manqueront pas de se rappeler à son bon souvenir si elle était élue et voulait mener à bien la réforme du système de santé, OBAMA peut lui compter sur une base beaucoup plus solide et en même temps populaire. Aucun lobby ne l’a financé car il a refusé cela, en prenant le risque de ne pas pouvoir concurrencer sa rivale. Il ne voulait pas avoir les mains liées si d’aventure, les Américains l’envoyaient à la Maison-Blanche. Et ce pari a réussi. A ce jour, il est en situation de l’emporter et jamais depuis que les primaires ont commencé en Iowa le 3 janvier, il n’a été menacé. Il est celui qui a remporté le plus d’États (27 contre 16 pour Hillary), il est celui qui a réuni le plus de suffrages (plus de 12.4 millions de voix contre 11.8 pour Hillary) et celui qui a le plus de délégués (environ 150 d’avance même si les chiffres diffèrent d’une source à une autre). Pour le dépasser, Hillary devrait gagner à 100% dans plusieurs des prochaines primaires ce qui est évidemment impossible. Elle ne peut plus rattraper son retard. Ceci est un fait admis par tous, y compris ses soutiens. Elle ne peut plus qu’empêcher Barack OBAMA d’atteindre, avant la date de la convention de Denver en août, le score nécessaire de 2025 délégués si elle fait de relatifs bon scores à l’avenir et espérer que les quelques 800 super-délégués déjugeront les dizaines de millions d’Américains qui ont exprimé clairement leur préférence pour OBAMA. Ceci peut en effet se produire hélas tant les pressions des puissances en tout genre seront et sont déjà incroyables sur ces super-délégués qui tiennent entre leur mains la décision finale. Espérons seulement que le bon sens démocratique l’emportera. Si tel ne devait pas être le cas, si OBAMA soutenu par des millions de citoyens électeurs devait perdre à cause de la décision de quelques pointures du parti, je suis convaincu que cette décision ne sera pas acceptée et que quelques troubles s’en suivront… Autre hypothèse pouvant empêcher OBAMA d’atteindre la Maison-Blanche est qu’un « assassin solitaire » se prépare à tuer une nouvelle fois le rêve qu’il a fait naitre. Je ne doute pas -et des millions d’Américains comme de très grands médias qui ont ouvertement évoqué ce risque ou les plus fidèles soutiens du candidat- ne doutent pas que déjà, dans l’ombre, un tueur se prépare. Il a peut-être déjà essayé, sans succès pour le moment, de mener à bien cette mission qui arrangerait tellement Hillary CLINTON et tous ceux qui ne veulent pas que l’Amérique redevienne le phare de la liberté et de la démocratie, des droits de l’homme et de l’humanisme. C’est pour cette raison que OBAMA bénéficie, c’est absolument exceptionnel dans l’Histoire, de la protection étroite du Secret Service qui, depuis 1901, a pour seule mission de protéger la « première famille » et uniquement elle, celle du Président en fonction. Son implication auprès d’OBAMA traduit le caractère tout à fait sérieux des menaces qui ont déjà été proférées à l’encontre du candidat. Cela prouve aussi à quel point l’Amérique a peur de revivre le drame de 1968 quand un « assassin solitaire » a empêché l’Histoire de s’écrire sur une page nouvelle. On ne peut que prier si on est croyant et espérer si on ne l’est pas que telle tragédie ne se renouvellera pas. Car si OBAMA devenait Président des Etats-Unis, quel bouleversement de portée mondiale ! Sans idéaliser l’homme, il est certain que bien des problèmes seraient affrontés différemment ou tout simplement enfin pris en compte: du développement durable à l’humanisation du capitalisme, de la démocratisation défendue pacifiquement à l’exigence de relations internationales et d’équilibres internationaux harmonieux. Il dit souvent dans ses discours qu’il ne faut pas se satisfaire du monde tel qu’il est mais se battre pour refaire le monde tel qu’il devrait être. Avec lui, derrière lui, on rencontre une bonne partie de ce qu’il y a de meilleur chez le peuple américain. Il st soutenu par le peuple mais aussi par certaines pointures. Outre Ted KENNEDY (le frère de Jack et Bobby) et Caroline (la fille de Jack), Bill RICHARDSON le seul gouverneur hispanique de Etats-Unis, Nancy PELOSI la formidable présidente de la Chambre des Représentants, on compte des dizaines de gouverneurs, de sénateurs (notamment John KERRY, le candidat malheureux de 2004), des membres du Congrès, des élus locaux par milliers, des maires de très grandes villes comme Washington, Chicago, Détroit, Houston…, des responsables de grandes associations, la plupart des syndicats, certains des plus célèbres organes de presse, des acteurs et stars célèbres comme Hale BERRY, George CLOONEY, des stars du petit écran comme Oprah WINFREY, la petite fille du Président EISENHOWER et avec elle plusieurs Républicains, des amiraux, des généraux et des officiers supérieurs comme des membres de l’administration de Bill CLINTON ont choisi de soutenir, certains depuis des mois, le candidat du seul vrai changement Barack OBAMA. Le monde semble aussi préférer largement Barack OBAMA aux autres candidats. Les Français, d’après un sondage récent, le plébiscitent à plus de 60%. Ce qui est en train de se passer est sans aucune mesure avec ce que l’on a déjà connu même si je répète que lorsqu’on regarde les primaires de 1968 où Bobby était candidat, de vraies analogies peuvent être dégagées. Nous vivons franchement une page de l’Histoire qui est en train de s’écrire et nous devons en avoir conscience. Nous devons espérer en cet avenir-là, celui que nous offre un sénateur noir (en fait un métis né d’un père kenyan et d’une mère américaine blanche du Kansas) qui semble être un nouveau LINCOLN. On dit de lui qu’il est un concentré du meilleur de l’Histoire américaine et de ses plus grands personnages, de WASHINGTON et JEFFERSON à KENNEDY, en passant par LINCOLN, ROOSVELT et Martin LUTHER-KING. Ce sont des leaders de cette envergure qu’il nous faut pour inverser le cours de l’Histoire et faire que le monde recommence à connaître le progrès. Et ce sont les hommes et les femmes qui portent ces valeurs et ces projets que nous devons défendre, en France et à l’étranger.

    Chère Najat, chers amis démocrates, socialistes ou autres, qui avez l’habitude de publier sur ce site, chers amis qui y venez pour la première fois, je vous adresse un amical salut.

    Chris JOUS
    chris.jous@hotmail.fr

  36. pascal wilder

    Rebonjour à tous

    J’aimerai un peu déveloper sur ce qui se passe depuis 1959 au Tibet, n’ayons pas peur des mots c’est tout simplement un génocide humain et culturel qui ne veut pas dire son nom, il est fait de manière méthodique surtout doucement discrètement pour ne pas attirer l’attention du monde, comme celle-ci a été attiré par les génocides arménien, juif cambogien rwandais et bien d’autres. Il faut savoir que les chinois emprisonnent systématiquement les enfants qui sont les réacarnations des grand lamas,que les chinois marient de force les tibétaines avec des chinois après les avoir stérilisées, que les chinois on ammené avec eux au Tibet la prostitution, l’acolisme, des maladies inféctueuses qui ont décimé les tibétains. Le peuple tibétains est un peuple martyre, si nous ne réagissons pas pour mettre la préssion aux chinois il va disparaitre dans quelques décénies.

  37. adonis

    Bonjour Madame Belkacem, j’espère que vous allez bien…. Bravo à votre participation pour cette ouvrage collectif que vous nous présentez ici…..
    Personnellement, je ne sais pas de qui (et de quoi) demain seras fait, mais une chose est sûre, c’est qu’avec un libéralisme économique débridé, sans aucune régulation, avec toutes les dérives qu’on lui connait (la mondialisation entre autres), on vas droit dans le mur!

  38. pascal wilder

    bonjour à tous

    @ Najat
    En fin texte qui revient à l’essentiel c’est à dire sur la société dans laquelle nous voulons vivre à comparer avec celle dans laquelle nous vivons, si j’ai bien compris ce que tu écrit cela rejoint le fond de ma pensée.
    Maintenant est-on d’accord sur la manière d’arriver à notre but ?

    Cela n’est pas sûr puisque plusieurs fois je n’ai pas été d’accord avec les solutions que tu propose ou que tu soutient.

    Est ce que le parti socialiste à les bonnes réponses ?

    Oui si nous arrivons à une synthèse ou nous pourrons tous nous retrouver, qui sera porté par un(e) leader qui acceptera cette synthèse dans son intégralité et qui fera notre prochaine campagne présidentielle en la défendant de manière convaincante et offensive.

    @ GE

    Merci pour les artisans

    A tous ceux qui le voudrons bien une manif est organisé le 7 avril à 18 h au départ de la place de la commédie pour soutenir le peuple tibétin venez avec des flambeau et des cloches

  39. Gérard ELOI

    Bravo Najat pour la volonté que tu sais garder malgré le problème évoqué hier (problème qui aurait découragé bien des personnes), et le côté toujours superbement constructif de tes messages.

    Bravo surtout pour ta participation à cet ouvrage collectif que tu nous présentes aujourd’hui.
    Ton message est particulièrement clair, complet et sans concessions.
    Tu es l’une des rares personnalités politiques qui ose dire la Vérité, sans rien en camoufler et en argumentant de manière irréfutable.

    Tu dis :
    " A nous de décider si nous serons les derniers survivants…ou au contraire les artisans…"

    En voyant tout ce que tu nous as décrit, et en en comprenant meiux les rouages grâce à ton analyse, on a un peu peur qu’il soit déjà trop tard…
    Mais, puisque tu veux encore croire qu’il nous reste le choix, nous voulons y croire avec toi.

    Et si, grâce à ton message et ton combat nous arrivons à inverser quelque peu cette spirale qui paraît quelquefois irréversible, ce sera un honneur et un bonheur d’avoir fait un bout de chemin avec toi.

    Merci, Najat

    GE

  40. asse42

    Najat

    Il me semble que nous arrivons au terme d’un développement financier outrancier et inhumain. Ce système doit exploser d’une façon ou d’une autre.
    L’avenir qui va suivre dépendra de la capacité de nos gouvernements à résister à la tentation de financer les pertes de ces puissances pour le réinvestir dans une économie réelle. Car l’argent ainsi économisé pourra être utile pour construire une société plus juste et investir véritablement dans l’humain.

    La photo de ton message est symbolique de la France du future. Une France métissée qui s’accepte et qui se reconnait dans ce patchwork culturel et ethnique une force profonde pour l’avenir. Actuellement c’est ce qui fait que la France est le pays le plus vivace d’Europe. Reste à construire une société commune pour partager ensemble un même objectif idéal de fraternité.
    Je pense que les deux éléments seront liés et que l’on devra reconstruire sur les cendres fumantes de cette évolution technologique qui fait l’impasse sur le sentiment humain. Cela n’est pas viable à long terme.

    Nous sommes rentrés dans l’ère du Verseau en ce XXI ème siécle. Celui de l’intelligence, de la recherche du compromis et de la féminité. Je crois beaucoup aux femmes pour nous faire franchir une étape dans l’évolution de l’humanité.
    C’est pourquoi je suis heureux de soutenir un leader comme ségolène Royal et une de ses fidèles collaboratrices comme toi. Il est temps de rentrer dans le XXI ème siécle avec vous toutes.
    Pour le bien de l’humanité toute entière.

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