Relance et contre plan de relance

Éditos Publié le 26 janvier 2009

Bonjour à toutes et à tous. La prise de fonction de Barack Obama aura été suivie avec passion par plusieurs centaines de millions de téléspectateurs à travers le monde. L’espoir suscité par cette élection est immense, mais les défis qui font face au nouveau président américain le sont tout autant sur la scène internationale autant qu’en politique intérieure.

Surmonter la crise financière mondiale

Défi majeur s’il en est, surmonter la crise économique et financière internationale. Chantier fantastique pour l’Amérique, ce colosse aux pieds d’argile, perclus de dettes (10.000 milliards de dette et 1000 milliards de déficit budgétaire !), dont la chute entrainerait irrémédiablement celle de l’économie mondiale. Quelle sera la capacité du nouveau président américain à surmonter les difficultés actuelles, à refonder le capitalisme, à engager un véritable New deal pour le siècle qui s’ouvre ? difficile à dire. Les « Obama sceptiques » prévoient une déception à la hauteur de l’enthousiasme suscité par le sénateur de l’Illinois entré à la Maison blanche.

A première vue pourtant, le plan de relance américain se donne les moyen du succès : 275 milliards de dollars de baisses d’impôts et 550 milliards de dollars dans des investissements prioritaires et utiles à la préparation de l’avenir, comme les énergies vertes, la recherche, les infrastructures, l’éducation ou la santé. Le plan ne dit pas grand chose en revanche sur la régulation internationale des marchés et sur les conséquences à tirer de la crise financière mondiale. La réunion du G20 en avril aura à cet égard valeur de test pour le nouveau président. Qui des marchés ou des Etats sortira vainqueur de cette crise ? Nous jugerons aux actes.

Le parti socialiste et le contre plan de relance

Un peu assourdi par les applaudissements qui ont accompagné la prise de fonction de Barack Obama le parti socialiste a présenté son contre plan de relance. Un plan de relance, qui a la différence de celui conduit par le gouvernement Fillon, n’oublie pas le pouvoir d’achat des Français.

Un plan sur ses deux jambes qui soutient à la fois l’investissement, c’est-à-dire l’activité économique et l’emploi, dans des secteurs fortement pourvoyeurs de main d’œuvre ou productifs pour l’avenir (croissance verte), et la consommation en augmentant les minima sociaux, la prime pour l’emploi, en majorant les allocations logement ou la prime de transport, en baissant la TVA, comme l’a fait Gordon Brown, ce à quoi le gouvernement se refuse obstinément.

Un plan qui promeut les investissements socialement utiles, solidaires et productifs d’avenir :

  • Un engagement massif des collectivités locales (le meilleur des contre gouvernements, je vous renvoie à la présentation du soutien à l’économie de la région Poitou-Charentes par Ségolène Royal !),
  • un plan ambitieux pour l’hôpital public, dont les difficultés, n’en déplaise au gouvernement, ne se réduisent pas à un problème d’organisation,
  • un grand programme de logements
  • et enfin un soutien tous azimuts aux PME (crédits, trésorerie, recherche…), qu’il faut soutenir en situation de crise et préparer à être le fer de lance de la croissance future, en particulier dans les technologies vertes.

Un plan à 50 milliards de dépenses bien réelles financés en particulier par la remise en cause du bouclier fiscal ; rien à voir avec les 26 milliards annoncés par Nicolas Sarkozy dont l’essentiel est à retrancher. Beaucoup de recyclages de crédits déjà engagés (dans le cadre des contrats de projet avec les régions par exemple) et beaucoup d’aides à la trésorerie des entreprises, sans aucun doute nécessaires, mais ne représentent pas un supplément de dépenses. La réalité, c’est que le plan de relance de Nicolas Sarkozy n’injecte que 4 à 5 milliards dans l’économie. Le plan proposé par le parti socialiste se conforme aux prescriptions du FMI qui estime qu’un plan efficace doit se situer entre 2 et 3% du PIB.

Approfondir la réflexion pour préparer l’avenir

Un plan concret, en somme, qui doit désormais s’accompagner d’une réflexion plus globale sur notre modèle économique et social.

Il faudra ainsi repenser notre architecture fiscale et sociale. Une réforme d’ampleur de la structure du système fiscal français doit s’assigner trois objectifs fondamentaux :

  • Rétablir l’égalité devant l’impôt
  • Favoriser une croissance durable par un soutien à l’investissement et à l’innovation
  • Promouvoir une fiscalité favorable à l’emploi

De la même façon, il faudra revoir notre politique en faveur de la recherche et de l’innovation et investir le champ de la croissance verte. L’innovation est une activité par nature risquée. Il faut récompenser le risque et pénaliser la rente pour favoriser l’innovation et la croissance. Le système bancaire ne rempli pas suffisamment cette fonction préférant se fourvoyer dans la spéculation financière. Cela pose dès lors la question de la mutualisation du risque, du rôle incitatif de la fiscalité, mais aussi de la création d’un système bancaire public dédié à l’innovation et à l’économie réelle, adossé à la caisse des dépôt et consignation, c’est la proposition là encore de Ségolène Royal qui avait attiré l’attention sur ce point dès la campagne présidentielle.

Il faut enfin tirer toutes les conséquences de la crise financière internationale, en imposant le respect des règles prudentielles existantes (notamment la réglementation dite Bâme 2) et en en inventant d’autres pour ne pas réduire la crise de ces dernières mois à un simple épisode malheureux du capitalisme financier.

En outre, il est nécessaire de faire partager ce plan, dans sa méthode et dans son ambition, à nos partenaires européens, allemands en particulier, qui n’ont pour l’essentiel pas investi le champ du soutien à la consommation. La proposition de Ségolène Royal, de créer un ministère franco-allemand de l’économie préfigurant un futur gouvernement économique européen trouve tout son sens. Le couple franco-allemand mérite plus de considération que ne lui en accorde Nicolas Sarkozy. Elle ne peut se réduire à Arte ! Les élections européennes pourraient être l’occasion de resserrer les rangs avec nos amis du SPD.

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64 commentaires sur Relance et contre plan de relance

  1. Guillaume

    Moi aussi je voudrais savoir si vous allez vous présenter Mlle Belkacem ? Et vous remplaceriez qui ? Martine Roure ? Elle se représente d’ailleurs ?

    Enfin, votre forum est sympa, meme si je rejoins un ancien message, les discussions sont plombées par certains (Corinne Arquilliere ….) qui n’ont apparemment que ca a faire que passer leur journée devant un écran d’ordinateur a écrire des messages somme toute peu interessants….

  2. Corinne Arquillière

    hey Mous =)

    je suis d’accord avec ce que tu écris: "sont venues", "se sont obtenues", tout est écrit au passé. c’est la question que je pose lorsque j’évoque la machine à écrire et l’ordinateur, quelle valeur aujourd’hui?

    j’attends de voir ce que cela va donner… perso je n’y crois plus et je pense que la rénovation peut aussi consister en l’invention d’une nouvelle forme de pouvoir social de revendication.

  3. Mous

    Bonjour à tous et merci chère Najat pour ce billet très complet et toujours bien argumenté. Je ne reviendrai pas en détail sur chaque point qui sont très complets.

    Peut-être, juste un mot sur la crise financière et sur les récentes déclarations d’Obama qui condamne fermement les bonus que certains men street se sont occtroyés ces derniers jours. Je trouve scandaleux ces comportements d’accumulation couvert par le trésor américain.

    Pour en revenir à la situation sociale en France, j’ai trouvé la mobilisation sociale de grande ampleur qui ne peut rester sans réponse. Le président Sarkozy doit entendre la France qui gronde et protéger davantage les salariés. Il faut baisser la TVA de au moins 1 point, revenir sur les allegements fiscaux de la loi TEPA, investir davantage dans des projets structurants avec nos partenaires européens, relancer la consommation en augmentant les bas revenus et surtout ceux de nos retraités. Bref les pistes existent, les moyens aussi, il faut juste une politique économique ambitieuse et coordonnée au niveau européen. Pendant trop longtemps, le partage de la richesse, les économistes parleront de valeur ajoutée, s’est faite dans le sens du capital et non du travail. Comme j’ai pu le lire justement sur ce blog, l’évolution est passée de 2/3 à moins de 1/3 aujourd’hui.

    La gauche n’a pas à avoir honte des 35 heures. Le système de la droite c’est, on l’aura bien compris, un système ou l’ont décrète le travailler plus pour gagner plus. En ces temps, il n’y a que l’archiduchesse Morano qui peut nous dire très tranquillement que les salariés font des heures supplémentaires. Allez dire cela aux ouvriers de Sandouville ou de Rilleux…

    Les 35 heures ont été à mon sens un grand changement dans le paradigme social, car l’idée était de travailler tous pour avoir un salaire décent. Bien sur les 35 heures ne se décretent pas non plus et pour certains secteurs comme la fonction publique hospitalière, l’impact a été calamiteux car non préparé.

    A Corinne qui écrit à quoi servent les manifestations? Chère Corinne, les grandes avancées sociales sont venues par la lutte syndicale et le droit de grève est une forme d’assurance vie de la stabilité sociale. Aujourd’hui la cité de Calvin a connu une manifestation de grande ampleur contre le sommet de Davos. Parce qu’une autre mondialisation est possible, plus structurée, plus régulée. Il n’y a que la finance internationale qui évolue dans un environnement complètement dérégulé, ou la création de monnaie fictive est complètement déconnectée de la sphère réelle et à l’origine d’abus comme les subprimes par exemple.

    Pour en revenir aux manifestations. Les congés payés, les droits des salariés se sont obtenus dans la confrontation sociale. Il est du devoir des électeurs de rappeler à leurs élus leurs promesses: Le président du pouvoir d’achat, de la France propriétaire, du plein emploi. Franchement, le constat est sec. Alors, je trouve remarquable que des centaines de miliers de salariés qui subissent pleinement la crise prennent leur journée et aillent manifester pour rappeler que le pouvoir politique et la puissance publique ont des responsabilités. Le dialogue social fait bouger les choses. C’est aussi çà la démocratie.

    Amicalement

  4. Cécile

    Je suis aussi d’avis qu’il ne faut pas tout le temps faire grève, (cela irriterait plus les "lambdas" que le Gouvernement (actuel) , mais perso, je n’étais pas une "habituée des manifestations", et c’est ma troisième cette année… (en peu de temps,) , concours de circonstances, et les deux premières pour défendre l’école, l’Education; et la 3ème c’était le 29. Il est clair que je ne pourrais pas tout le temps y aller… mais c’était de bon coeur et j’en suis ressortie plus forte et confiante ;
    @Gérard Eloi : ça réconforte de voir plein de jeunes qui se mobilisent, qui en ont assez de cette Société trop centrée sur la consommation de masse : il y avait un slogan "rempli ton caddie tu sera épanouie.." ces jeunes qui défendaient la création, l’audiovisuel, les spectacles , la Culture, la vie quoi. J’ai ressenti un ras le bol comme jamais du système financier, de la spéculation. Enfin Corinne : ça fait franchement du bien .. de temps en temps…

  5. philigi 69

    @corinne
    Il faut encore et encore plus aujourd’hui croire aux mobilisations de la rue, qui sont on le voit bien dans les médias, la vraie et unique façon de faire parler de nous…c’est à dire des gens de gauche et plus qui ne veulent plus de la politique actuelle.
    Notre président est irrité et en colère par ces manifestations contre lui ( voir aussi l’éviction du préfet de la manche) et voit qq même bien qu’il n’est pas le président de tous les français, qu’il n’a jamais été d’ailleurs…donc, quelle belle façon de lui faire savoir de cette manière, sans violence et démocratiquement, avant qu’il ne soit trop tard pour lui, car s’il continue à nous narguer comme il le fait, il engendrera sa propre éviction (à voir aussi les réactions de son équipe qui s’auto-détruit toute seule).Entre la situation sociale actuelle en France, et ce qui se passe en "Guadeloupe" qui s’est enflammé depuis plus d’une semaine, cela devient préoccupant pour un seul (petit) homme comme lui.
    Crois moi Corinne que c’est l’unique moyen éfficace de résistance que nous avons: tous ensemble et tous unis !!!

  6. Gérard ELOI

    Et si on regrette que j’aie l’air de " cracher dans la soupe", voilà pourquoi je ne voterai sans doute jamais BH.
    Chaque fois que je pose sur son blog une question MA-Modem, le comm reste " en cours de modération". Visible, comme pour me narguer, uniquement sur mon ordi.

    La preuve :

    1 commentaire à “La réponse, c’est améliorer le pouvoir d’achat des Français”

    1. # Gérard Eloile 30 jan 2009 à 20:08
    Votre commentaire est en attente de modération
    Bien beau la réponse à F. Quimper ( Modem…).
    Mais, cette damnation éternelle du Modem ( partout sauf à Lille !) avait été une des “raisons” de l’ alliance motions A-C-D, autrement dit ” TSSR”.
    Or, M. Aubry parle d’une “première étape vers une alliance avec ce Modem” :

    videos.leparisien.fr/vide…
    Alors ?
    2. # chatelle 31 jan 2009 à 12:28
    “La libéralisation à outrance du marché intérieur, le démantèlement des services publics, l’affaiblissement des modèles sociaux dans toute l’Europe, sont le résultat non pas de la crise financière, mais des choix économiques et politiques mis en oeuvre par la droite, majoritaire en Europe depuis dix ans.”
    Malheureusement ces choix ont été aussi ceux de la social-démocratie européenne qui n’hésite pas, comme en Allemagne par exemple, à gouverner avec la droite.

    On remarque : le blog annonce 1 comm. Le premier est " en attente…". Le deuxième a été immédiatement validé.
    Conclusion : il y a des questions qu’on ne peut pas poser au porte-parole flambant neuf du PS.
    Ce qui ne me convient pas.
    Désolé…

  7. Gérard ELOI

    @ Seb,

    Nous sommes nombreux à espérer des actions efficaces au point de vue social, mais…

    @ Anne,

    Je partage ton scepticisme : selon le porte-parole du PS Benoît Hamon ( qui avait rallié MA pour faire A+C+D = 70,…qui se réduit à 50 !), toute alliance avec le Modem était à proscrire ( apparemment partout sauf à Lille…), et S. Royal était donc à écarter définitivement.
    Pour Martine Aubry, un premier pas est fait vers cette alliance avec le Modem :

    videos.leparisien.fr/vide…

    Allo, Benoît ? C’est quoi, le programme du PS aux Européennes ?

  8. Anne

    Pour ma part, j’ai été plutôt déçue de la prestation de
    Martine AUBRY qui me rend très mal à l’aise tant il y a
    une forme de fausseté chez cette politique.
    Le passage sur les 35 heures vaut son pesant de cacahuètes
    à ce sujet. Reprendre ce que ne cessait de dire S.ROYAL avant la présidentielle alors que nombre de socialistes dont elle-même s’en offusquait, merci bien ! On n’a pas la mémoire courte.
    En outre, sa réponse aux propos de Roselyne Bachelot est à
    proprement parler effarante de connivence et de duplicité !
    Comment dès lors être crédible dans la façon de s’opposer ?

  9. Seb

    Bonsoir, je ne sais pas si vous avez vu Aubry sur France 2 hier, mais j’ai trouvé sa prestation plutôt pas mal.Avec tous ces socialistes sur le plateau on avait l’impression d’une grande et belle famille ; ) La présence du PS aux manifs est une bonne chose et cela a éclipsé l’extrême gauche du champ médiatique ce qui laisse du champ au PS. je ne suis pas encarté, mais mon attente est immense dans cette période de crise sociale qui va laisser des traces pour longtemps. Le PS compte-t-il faire de cette question social un thème des élections européenne ?

  10. Corinne Arquillière

    Bon alors ok, les gens sont descendus dans la rue pour hurler l’injustice qu’ils ressentent. c’est bien, cool pour eux. et maintenant? ça a fait bougé quoi? qu’a dit NS? qu’a dit le gouvernement? qu’est-ce qui a changé?

    En d’autres temps j’ai fait des manifs et des grèves: résultat que dalle.

    aujourd’hui j’attends de voir si la manif a encore du poids dans notre société ou si c’est un outil aussi dépassé que la machine à écrire face à l’ordinateur.

    Aussi donc philgi, il y a eu beaucoup de monde hier dans les rues, quasiment autant que pour le CPE. attendons de voir ce qui va bouger avant de s’autosatisfaire et évitons à nos compatriotes des actions qui leur font perdre le peu d’argent qu’ils gagnent si elles ne sont pas efficientes. contrairement à toi, je pense aux gens plutôt que de me masturber l’esprit avec des chiffres de participation à des manifs.

  11. philgi 69

    @cecile
    Tu dois être la seule à avoir été à la manif hier, et te remercie de faire passer l’info que cette mobilisation a été sans précédent depuis très longtemps à lyon et en France : "porteuse d’espoirs" pour de nombreux francais qui en ont plus que marre de subir injustices et mépris de la politique de sarko and co..mais peut-être que cela n’interesse pas grand monde sur ce blog, plus préoccupé de petites histoires ou de grandes phrases que de grands desseins…
    Il est peut-être difficile pour certains de faire grève, mais sache Corinne qu’il m’est aussi difficile de perdre de l’argent ce jour là, car mon salaire stagne depuis bientôt 7 ans…je suis pas riche crois-moi.
    En tous cas, sache qu’il y avait beaucoup beaucoup de monde hier, ce qui est encourageant pour la suite, et prouve que l’on est nombreux (précaires,chomeurs, smicards, salariés du privé et du public) à partager ce sentiment d’injustices..même si pour chacun, il a été difficile financièrement d’y aller..ce n’est jamais un grand plaisir de voir descendre les gens dans la rue comme hier..et ce n’est pas en restant chez soi comme certains, pleins de grandes idées, que l’on va faire bouger notre indéboulonnable président.
    Existe t-il une autre solution que la rue ?

  12. Corinne Arquillière

    rebonjour,

    concernant SR, je n’ai fait que constater sa non présence sur le site parmi les figures de ce courant.

    concernant Julien Dray, pour moi, le problème n’est pas de savoir si oui ou non il y a eu détournement ou autres (c’est en effet à la justice de trancher), c’est que je trouve insupportable de claquer tout ce fric comme il le fait puis de faire des déclarations sur le partage des richesses, les pauvres qui meurent dans la rue… Je sais bien que l’éthique n’est pas ce qui étouffe certains de nos élus, mais quand avec le prix d’une montre ou d’une nuit dans un palace, on pourrait loger ou nourir une personne pendant des mois, il y a de quoi se poser des questions. Ses dépenses, son mode de vie, sont un fait, il le revendique même. C’est ce fait là que je condamne et non tout le reste que je laisse la justice condamner ou non.

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