L’argent des banques, l’argent de l’Etat : vertus publiques et vices privés.

Éditos Publié le 13 août 2009

Depuis mon dernier billet, l’actualité m’a incitée bien des fois à revenir vers mon clavier pour une nouvelle chronique, mais je voulais aussi m’astreindre à une petite cure de désintoxication au web. C’est dur, mais c’est possible. Amis accros à Facebook, blogs et autres Twitter, je vous assure que ça ne fait pas de mal de se délivrer un peu de la tyrannie de l’actualité permanente, et de la remplacer par quelques heures de lecture ininterrompues (ou presque). Cela ne change rien à la dure réalité, mais ça peut aider à y voir plus clair.

Comment, par exemple, ne pas être sidérée par ce qui est en train de se passer entre les banques françaises et le gouvernement, après tous les discours de Nicolas Sarkozy sur la moralisation du capitalisme, les promesses sur les nouvelles règles du jeu de la profession, les garanties et les contreparties soi-disant obtenues en échange du plan de sauvetage du secteur bancaire par l’Etat ?

Dans un premier temps, j’aurais volontiers exprimé mon indignation envers les dirigeants de la banque qui, non seulement ont manqué à leur récent engagement sur la transparence des rémunérations, mais ne semblent pas mesurer leur part de responsabilité dans la crise économique et sociale que nous traversons.

En y réfléchissant davantage, c’est plutôt une lourde défaillance du gouvernement que dévoile l’affaire du milliard bonus de la BNP à ses traders, quelques mois après avoir bénéficié d’une aide de l’Etat de plus de 5 milliards.

Au-delà du cas de la BNP Parisbas, rappelons en effet, avec la Cour des Comptes, qu’à la fin de l’année l’Etat aura déboursé quelques 173 milliards d’euros en prêts et apports de fonds propres pour les banques, c’est-à-dire plus de 9% du PIB de notre pays. Ça promet pour la suite des événements.

Il ne s’agit pas de remettre en cause le principe du sauvetage du système bancaire en tant que tel, c’était bien entendu une nécessité pour l’Etat d’intervenir, mais plutôt de se demander ce que le gouvernement a cherché à obtenir en échange. Et ce qu’il a obtenu.

Je crois en effet que si on peut discuter à l’infini pour savoir si une banque privée pourra jamais s’intéresser à autre chose qu’à ses intérêts, personne ne peut nier que l’Etat, lui, se doit d’être un peu plus qu’un guichet de prêt, et que son rôle est précisément de faire triompher l’intérêt général sur les intérêts particuliers.

Mais est-ce bien ainsi que l’Etat français s’est comporté ? Est-ce bien ainsi qu’il conçoit encore son rôle ?

En effet, au vu des déclarations de François Fillon et du Président de la République, il semblerait bien que leur seul objectif n’a jamais été que de se faire rembourser. Encore heureux. Et nous devrions les féliciter, les remercier devant tant de courage et d’ambition ?

Mais l’Etat n’est pas une banque, et les responsables politiques ne sont pas des traders : on ne peut pas se contenter d’une opération plus ou moins neutre sur le plan comptable, alors qu’une crise sans précédent prouve que c’est la logique même du système financier qui est pervers, notamment le mode de rémunération des opérateurs sur les marchés spéculatifs.

Nous ne pouvons aujourd’hui que constater que rien n’a été fait réformer le système et mettre fin à ses pratiques les plus pernicieuses. Pire, nous comprenons à quel point l’Etat ne s’est jamais vraiment senti en devoir de le faire, justifiant aujourd’hui son incapacité à gouverner et à réglementer les puissances de l’argent.

L’incurie de l’Etat est d’autant plus inquiétante pour la suite que le rapport de la Cour des Comptes cité plus haut estime que les banques ne tiendront pas non plus leurs engagements sur le financement de l’économie française d’ici la fin de l’année.

Nous l’apprendrons probablement lors d’une conférence de presse d’une banque aux résultats en hausse, certainement pas au travers d’un communiqué de l’Elysée, ou du gouverneur de la Banque de France.

Nous ne pourrons nous contenter, alors, d’une vague explication sur l’impuissance publique, le cynisme regrettable de quelques-uns, la « tolérance zéro » de Christine Lagarde ou la promesse d’en reparler au prochain sommet international.

Nous en conclurons simplement que le gouvernement n’a pas été la victime consentante d’un marché de dupes, mais le complice actif d’une véritable extorsion de fonds.

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59 commentaires sur L’argent des banques, l’argent de l’Etat : vertus publiques et vices privés.

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  2. palma

    juste une chose elle est toutes simples !!!!

    Si la rentrée de la Rochelle s’annonce comme Reims alors on aura tout perdu !!!

    et si c’est la cas parce que la majorité est forte pour créer des histoires alors dfaites absolu sur tout les front …

  3. .

    Trouver des solutions sur le plan international est la seule issue.
    Si le sommet du g-20 ne prend pas les bonnes initiatives et si justement elles ne sont pas appliquées, alors une action gouvernementale n’aura pour effet que de déplacer le problème.
    Demander quelque chose alors que l’on sait parfaitement que son propre camp n’a jamais rien fait à ce sujet à part de décrier solennellement de mauvaises pratiques, c’est quand même limite.

  4. Espagna olivia ...

    @ sijcrevparterr ….

    Rien que ton pseudo me donne mal a la tête , si ts pésimiste c’est pas de ma faute mais apprend a te contrôler ceux qui ce plainent le plus souvent ce sont les riches , c’est ce qui on tout comme toi …

    ca se plaint tout le temps t’en a pas marre de te répété ….

    la négativité est un trés vilain defaut !!!!

  5. Si j' creve la gueule par terre

    Vous me faîtes rire…

    Vous, comme Sarcoco, depuis la crise financière ; et non pas économique, celle-là on la subie depuis si… souvent ; venez nous expliquer qu’un autre monde est possible.

    Alors qu’auparavant, vous nous appeliez communistes, certes pas ouvertement, ambition électoraliste oblige.

    On vous l’avez bien dit.
    Et laissez-nous vous le redire :
    "Un autre monde est… INÉLUCTABLE.!"

    "Vive la Bande à Bonnot,
    Les banquiers ne sont qu’ des escrocs !…"

    La quasi totalité des banques anglaises ont étés nationalisées ; c’est à dire le système financier.
    Alors, ils sont ou les communistes.

    "George Orwell était un visionnaire !…"
    Vous avez raison, arrêtez d’écrire des foutaise sur le net, et apprenez à lire ; il est plus que temps.

  6. Cécile

    @ Olivia : merci pour tes précisions…
    T’as raison, il faut une alternative de gauche pour contrer tous ces prétentieux de droite qui gagnent parcequ’on est pas foutu de s’organiser. Je peux te dire que j’en ai "bavé" (un peu par rapport à certains, mais quand même) maintenant je bosse (dans le privé) et je gagne mes 1,500 euros par mois en faisant mes 35 heures, je n’ai aucun autre avantage (ni RTT ni ticket resto.. Nada) que ma paie à la fin du mois et c’est déjà beaucoup, et surtout j’ai un fils.
    Voilà , et moi je crois en Najat.
    Allez on peut compter sur elle.
    Perso je serai bien allée à La Rochelle mais ne pourrai pas.
    Bonne soirée.

  7. Espagna olivia ...

    @ cecile ,

    J’ai dit que la Rochelle était le meilleur moyen pour ce retrouver tous ensemble pour ce rassembler ,

    De dire non a la droite et oui a la gauche , mais justemet il faut ce rassembler tous ensemble et ne pas laisser des militants sur le coté !!!

    ON DOIT OUBLIER PERSONNE , OUI POUR UN NOUVEAU SYSTEME POUR TACLER LA DROITE …

    Alors najat on compte sur toi pour faire reveiler la GAUCHE !!!!!

  8. Cécile

    Qué ? Olivia de Espana ?
    tu peux traduire ce que tu as voulu faire passer comme message ?

Commentaires fermés.