Avec le Premier ministre à Evreux, notre engagement à lutter contre les violences faites aux femmes

Droits des femmes Publié le 25 mai 2013

Jeudi 23 mai 2013, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et la ministre des Droits des femmes, porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem se sont rendus dans l’Eure pour affirmer la mobilisation du gouvernement contre les violences faites aux femmes.
Retrouvez ici l’intervention de la ministre et plus d’information sur le site du Ministère des Droits des femmes.

Najat Vallaud-Belkacem avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault à Evreux, "notre engagement à lutter contre les violences faites aux femmes"

“Monsieur le Premier ministre, Mesdames et messieurs les élus, Madame la procureure, Mesdames, messieurs,

Votre mobilisation peut donner de l’optimisme et de la confiance à toutes les femmes victimes de violences et à toutes les familles que ces violences frappent.

Elles sont deux fois victimes : d’abord des violences, qui ne sont jamais bénignes, jamais isolées, mais aussi de l’incapacité des proches, des collègues, des voisins, à entendre et à comprendre ce dont elles sont victimes.

Pourtant, les chiffres sont là pour nous rappeler que nous connaissons tous des victimes parmi nos proches. Une femme sur cinq a été victime d’une agression sexiste. Une femme sur cinq a été victime de harcèlement sexuel au travail. Une femme sur quatre a été victime de violences conjugales répétées.

Votre mobilisation, l’engagement du Gouvernement au plus haut niveau, permet de rappeler la règle : ce n’est pas parce que ces violences sont commises dans l’intimité qu’elles méritent l’impunité.

C’est un message de fermeté que nous voulons adresser. Avec les mots justes : ceux de la loi. Il ne s’agit pas de querelles d’amoureux, de différents conjugaux ou de dispute de couples. Il s’agit de menaces, d’injures, de coups, de viols, de meurtres. Face au courage des victimes, il y a la lâcheté et la brutalité des coupables, de leurs délits et de leurs crimes.

Et un message d’encouragement, aussi, parce qu’il faut du courage pour dire non, à un patron, à un collègue, à un ami, à son mari, à un parent, pour rompre devant la lâcheté, briser les chaînes et sortir du cycle de la violence.

Le message adressé par le Président de la République, le 25 novembre dernier, à l’occasion de la journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes a donné de l’élan à notre action.

Le Comité interministériel que vous avez réuni, Monsieur le Premier ministre, en novembre dernier, nous a permis de franchir de nouvelles étapes.

Nous avons ainsi constitué une mission interministérielle chargée de la protection des femmes victimes de violences, sur le modèle des observatoires des violences faites aux femmes qui ont fait la preuve, sur le territoire, de leur utilité.

Les femmes sont mieux protégées, trouvent plus de réponses, quand les différents acteurs savent se mettre autour de la table et entreprendre un travail en commun, pour s’organiser autour des besoins des victimes.

Je veux saluer tous les acteurs de l’Eure, préfecture, parquet, équipes médicales, collectivités, associations, qui mènent ce dialogue avec efficacité, comme le prouve le partenariat célébré aujourd’hui.

Nous avançons avec une idée en tête : une femme qui déclenche l’alerte doit impérativement trouver immédiatement les réponses et l’aide nécessaire pour sortir de ces violences.

Cela nous amène à travailler sur l’accueil des victimes dans les commissariats et les gendarmeries, sur leur protection et sur leur écoute, sur la formation des professionnels au contact du public, sur l’hébergement de l’auteur des violences, ou des victimes, si celles-ci ne souhaitent pas rester dans le domicile familial.

C’est ce qui explique notre rencontre aujourd’hui.

J’ai eu l’honneur de présenter ce mois-ci au Conseil des ministres le projet de loi qui permettra à la France de ratifier cette année la Convention d’Istanbul du Conseil de l’Europe.

C’est un instrument essentiel et exemplaire contre les violences faites aux femmes. Il fixe des règles exigeantes, dans les domaines de la prévention, de la sanction, de l’accompagnement des victimes et aussi du suivi des auteurs.

C’est en application de cette Convention que nous discutons actuellement au Parlement de la lutte contre le mariage forcé et contre l’excision.

Nous continuons à avancer. Le projet de loi pour les droits des femmes qui sera débattu cette année sera l’occasion d’améliorer encore et de consolider les réponses apportées aux victimes de violences.

Merci à toutes et à tous pour votre engagement.”