La folle semaine

Éditos Publié le 23 septembre 2007

Bonjour à tous, la semaine a été riche en événements, avec un Président omniprésent sur tous les fronts et dans tous les médias et cet aveu qui laisse rêveur du premier ministre lors de sa visite en Corse : "Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier". A qui la faute ? Petit retour sur certains de ces sujets...

Bonjour à tous, la semaine a été riche en événements, avec un Président omniprésent sur tous les fronts et dans tous les médias et cet aveu qui laisse rêveur du premier ministre lors de sa visite en Corse : “Je suis à la tête d’un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier”. A qui la faute ? Petit retour sur certains de ces sujets…

La loi sur l’immigration : une frontière génétique ?

BabouseJ’ai déjà eu l’occasion sur ce blog et lors de différents meetings de dire ce que je pensais de l’instauration d’un ministère de l’Identité nationale ; j’avais trouvé très digne et très symbolique la démission collective des historiens qui étaient hostiles à ce ministère, du conseil scientifique du musée de l’histoire de l’immigration. Aujourd’hui avec la discussion de la loi sur l’immigration force est de constater que ce ministère, productiviste en matière de reconduites à la frontière, ne s’intéresse pas à son volet co-développement et poursuit une politique d’immigration qui distingue de moins en moins immigration légale et immigration illégale.

Que l’on combatte l’immigration clandestine et ses filières est une chose, que l’on s’évertue à porter atteinte à l’immigration légale et, à travers le durcissement des conditions du regroupement familial, au droit à une vie privée et familiale normale en est une autre. C’est ce basculement dans l’approche qui est inquiétant, le gouvernement semblant avoir perdu toute espèce de discernement sur ce sujet. La proposition inique de recourir aux tests génétiques dans le cadre du regroupement familial n’est qu’un stigmate de cette dérive qui tend à assimiler l’immigré à un délinquant, voire à un malade puisque ce ne sont que les deux situations où le recours à la génétique est autorisé.

Cet amendement, qui ne choque pas le Président de la République, nous ramène à ses positions en faveur de l’instauration de statistiques ethniques ou à ses propos sur les origines génétiques de la pédophilie… Attention à ce néo-conservatisme nauséabond qui voudrait nous faire croire que « le sang ne ment pas » ! La famille aujourd’hui, c’est bien autre chose. Je salue le courage des deux députés UMP, François Goulard et Etienne Pinte qui, fidèles à une certaine éthique républicaine, se sont opposés, bien seuls, à cet amendement.

Les chantiers sociaux : un accroc dans le contrat social

carte vitaleIl y a ensuite ce discours sur les chantiers sociaux du président dont je veux retenir d’abord qu’en imposant des délais très contraints aux syndicats pour dialoguer, il réduit le dialogue social à bien peu de chose. Je voudrais retenir plus particulièrement deux annonces qui montrent que les fondements de notre pacte social sont menacés :

  • Il y a d’abord cette confirmation du principe des franchises médicales, contributions forfaitaires, qui ne tiennent pas compte des niveaux de revenus et pénalisent notamment les malades chroniques. Les principes de progressivité des impôts et de redistribution sont des acquis majeurs aujourd’hui remis en cause.
  • Il y a ensuite cette annonce d’une cinquième branche de la sécurité sociale consacrée à la dépendance, qui pourrait être une excellente décision si elle ne s’accompagnait pas de l’annonce simultanée d’un recours à l’assurance individuelle pour son financement. Bref, un système qui ne bénéficiera qu’à ceux qui auront les moyens de se la payer. Cette promotion de l’assurance individuelle cache mal le recul de notre système social et le développement d’un système de protection sociale à deux vitesses.

Enfin, je ne comprends pas très bien pourquoi avoir repoussé à après les élections municipales la question centrale du financement de la protection sociale, sinon pour en masquer l’urgence et cacher la profondeur du gouffre, un peu comme lorsque durant la campagne présidentielle, le Comité d’alerte avait préféré se taire sur la situation plutôt que de déplaire…

Les fonctionnaires aussi se lèvent tôt :

Je voudrais avant toute chose dire que je ne suis pas opposée à la recherche d’une plus grande efficacité administrative de l’Etat, comme à la recherche d’une meilleure allocation des ressources entre services publics. Je pense aussi qu’il existe des voies d’économie pour avoir le meilleur service au meilleur coût. Il s’agit d’argent public et il est normal de s’assurer de sa bonne gestion. Pour moi, efficacité, efficience, objectifs, résultats ne sont pas des gros mots quand on parle des services publics et je pense que ce ne sont pas des gros mots non plus pour nos fonctionnaires qui chaque jour font tourner une machine administrative au service de l’intérêt général qui, quoi qu’on en dise, fonctionne plutôt bien. D’ailleurs, si tel n’était pas le cas nos concitoyens ne réclameraient pas plus de services publics et la France ne demeurerait pas l’une destination préférée, pour ce motif notamment, des investissements directs étrangers.

Cela étant dit, je voudrais aussi dire que la révolution culturelle que propose Nicolas Sarkozy concernant la fonction publique traduit une approche très libérale du rôle de l’Etat. Un seul exemple pour s’en convaincre, la proposition selon laquelle les nouveaux entrants dans la fonction publique pourraient choisir entre un statut de droit public et un statut de droit privé. En l’état actuel, un entrant n’a pas de raison objective d’opter pour un statut de droit privé. Cela signifie que cette proposition du président sera vraisemblablement assortie de mesures incitatives dans le cadre d’une négociation de gré à gré. Si l’incitation est forte, le choix des entrants pourrait se porter sur un statut de droit privé. Mais ce dont il faut avoir conscience, c’est qu’à terme une administration composée d’agents de droit privé revient à une privatisation des services publics. CQFD…

Que dire du même coup de la remise en cause du concours comme mode de recrutement au motif qu’il n’assurerait plus la diversité ou la mixité sociale de la fonction publique. Je crois au contraire que le concours peut être un outil de promotion de l’égalité. J’ai mis en place à Lyon depuis trois ans, avec Gérard Collomb, une préparation intensive aux concours de la fonction publique territoriale destinée aux habitants des quartiers dits « politique de la ville » qui donne de très bons résultats et qui permet de diversifier les recrutements. On pourrait aller au delà en proposant que des classes préparatoires aux concours des trois fonctions publiques soient ouvertes dans les lycées de ZEP.

Forums de la rénovation Enfin, il faut dissiper l’illusion de la redistribution des moyens économisés par la réduction du nombre des fonctionnaires comme le relève Christian Martin, Secrétaire national aux services publics : “l’illusion porte sur 800 millions économisés, dont il est annoncé que la moitié serait redistribuée à la rémunération des fonctionnaires. C’est moins du quart nécessaire pour seulement maintenir le pouvoir d’achat des fonctionnaires en masse.” Bref, il y aura moins de fonctionnaires, c’est sûr, mieux payés, c’est moins sûr.

Voilà bien des sujets sur lesquels bâtir la rénovation en marche de la gauche et du PS…

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68 commentaires sur La folle semaine

  1. Citoyen r j

    Pourquoi ne pas lancer une pétition internationale pour la sauvegarde et la promotion du système de santé solidaire, en France et dans le monde, avant que les franchises médicales ne passent? Le PS et d’autres organisations en auraient-elles les moyens? M. Chirac comptait même promouvoir ce principe dans sa future fondation et Ségolène Royal, candidate de la gauche au second tour, avait déclaré qu’elle serait la présidente qui sauvegardera la Sécurité sociale! Cordialement.

  2. Nora

    bonjour à tous,

    je viens m’insinuer dans votre échange sur la recherche. je vois que tout un pan de ce que nous appelons la recherche est occulté. oubliés les chercheurs en Histoire, Sociologie, Archéologie et autre discipline en sciences sociales.
    et lorsqu’on parle de Recherche, ceux-ci sont englobés aussi. Mais vous semblez les oublier dans vos échanges.

    et ce sont ces sciences sociales qui nous ont fait sortir de la grotte et nous ont permis de voir la lumière (pour reprendre l’image célèbre de Platon)

    à quoi sert-il à l’Homme (au sens Humain) de prendre l’avion ou de vivre longtemps s’il est toujours dans un etat d’ignorance et/ou d’esclavage. Et d’ailleurs serait-il sorti de cet etat d’ignorance ou d’esclavage sans ces chercheurs que vous oubliez ?

    le siècle des lumières n’est pas resté dans l’Histoire pour avoir inventé la penicilline, ou je ne sais quel engin à moteur, mais pour nous avoir ouvert les yeux sur l’obscurantisme et le despotisme de l’ancien regime (entre autres) c’est aussi ce siècle des Lumières qui vous permet, aujourd’hui, de vous exprimer librement sur ce blog.

    je reprends une citation de l’une des posteuses :

    "le plus dur n’est pas de chercher, mais de trouver"

    je dirais le plus dur n’est pas de trouver, mais de comprendre.

    peu importe leur sujet de recherche des chercheurs, même s’ils semblent desuets, ou mieux, inutiles, servent au moins à une chose : prouver que nous sommes en démocratie.
    Sachez que dans les pays totalitaires beaucoup de sujets sont simplement bannis parce qu’inutiles; faut focaliser sur ce qui est utile à la société, au peuple………………. et là est tout l’enjeu de la Recherche : Utile/Inutile, Rentable/pas rentable.
    et en fonction de la place donnée à la recherche, nous pouvons en déduire dans quelle société nous vivons, ou plutôt, quelle type de société nos gouvernants nous proposent, et par delà, quel genre de peuple souhaitent-ils avoir à gouverner.

    bonne journée à tous ;-)

  3. henri

    Un avis très interessant :

    Comité Consultatif National d’Ethique pour les Sciences de la Vie et de la Santé Avis n° 100 Migration, filiation et identification par empreintes génétiques

    Le CCNE a été saisi par un sénateur le 3 octobre 2007 dans le cadre d’une procédure d’urgence de projets d’amendement et de sous-amendement concernant un article du projet de loi “migration, intégration et asile” qui précise que le demandeur d’un visa pour un séjour de longue durée supérieur à 3 mois dans le cadre d’un regroupement familial peut solliciter son identification par les empreintes génétiques afin d’apporter un élément de preuve d’une filiation déclarée avec la mère du demandeur de visa.

    Le CCNE regrette que des questions aussi importantes concernant l’accueil des étrangers et le droit de la filiation fassent l’objet de procédures en urgence qui entraînent une constante évolution des textes.

    Le CCNE ne veut donc pas s’enfermer dans le jugement de tel ou tel article ou amendement d’une version d’un projet législatif. Il se réserve la possibilité d’une réflexion de fond sur des textes concernant l’accueil des étrangers qui soulèvent d’autres questions que celles du regroupement familial. Le CCNE prend acte que progressivement les amendements successifs prennent de plus en plus en compte la notion de famille telle que définie dans le droit français, notamment en reconnaissant la filiation sociale comme prioritaire1.

    Malgré toutes les modifications de rédaction, le CCNE craint que l’esprit de ce texte ne mette en cause la représentation par la société d’un certain nombre de principes fondamentaux que le CCNE entend réaffirmer avec force, déjà rappelé dans son avis n° 90 : “avis sur l’accès aux origines, anonymat et secret de la filiation, 24 novembre 2005″.

    L’erreur est de laisser penser qu’en retrouvant le gène, la filiation serait atteinte. La filiation passe par un récit, une parole, pas par la science. L’identité d’une personne et la nature de ses liens familiaux ne peuvent se réduire à leur dimension biologique. La protection et l’intérêt de l’enfant doivent être une priorité quand il s’agit de décisions concernant la famille. Le doute devrait jouer a priori au bénéfice de l’enfant.

    Cette inscription dans la loi d’une identification biologique réservée aux seuls étrangers, quelles qu’en soient les modalités, introduit de fait une dimension symbolique dans la représentation d’une hiérarchie entre diverses filiations, faisant primer en dernier lieu la filiation génétique vis-à-vis du père ou vis-à-vis de la mère comme étant un facteur prédominant, ce qui est en contradiction avec l’esprit de la loi française.

    De nombreuses familles françaises témoignent de la relativité de ce critère : familles recomposées après divorce, enfant adopté, enfant né d’accouchement dans le secret, sans parler de toutes les dissociations que peuvent créer les techniques actuelles d’assistance médicale à la procréation. Outre la question de la validité des marqueurs biologiques pour mettre en évidence des liens de filiation, d’un point de vue symbolique, le relief donné à ces critères tend à accréditer dans leur recours une présomption de fraude.

    Le CCNE est préoccupé par la charge anormale de preuves qui pèsent sur le demandeur.

    D’une manière générale le CCNE attire l’attention sur la dimension profondément symbolique dans la société de toute mesure qui demande à la vérité biologique d’être l’ultime arbitre dans des questions qui touchent à l’identité sociale et culturelle 2.

    Elle conduirait furtivement à généraliser de telles identifications génétiques, qui pourraient se révéler à terme attentatoires aux libertés individuelles.

    Elle risquerait d’inscrire dans l’univers culturel et social la banalisation de l’identification génétique avec ses risques afférents de discrimination.

    Le CCNE redoute les modalités concrètes d’application dans des réalités culturelles très différentes des nôtres.

    Nos concitoyens comprendraient peut-être mieux l’exacte réalité de tels enjeux s’ils étaient confrontés à des exigences analogues lors de leur propre demande de visa.

    Le 4 octobre 2007

    1 Ceci correspond à la prise en compte de la notion de “possession d’état”.

    2 Le risque d’instrumentalisation de la génétique à des fins sociales et culturelles ne doit pas altérer l’image d’une discipline scientifique dont la contribution dans le champ médical au soulagement de la souffrance est majeure.

  4. François-Xavier B.

    Bonjour Yom,

    Si les remarques sarcastiques n’ont pas été tellement pronocées à l’encontre du président et de sa famille recomposée, c’est peut-être parce que la gauche veut élever le débat en dehors des cas particuliers, singuliers, car à ce petit jeu-là l’UMP est sans vergogne : chaque fait divers apporte son projet de loi, pour répondre médiatiquement et non en profondeur aux problèmes de société.

    De plus, c’est un avis personnel, critiquer la famille recomposée de Nicolas Sarkozy, ce serait aux yeux des théoriciens poussiéreux de la droite dure une reconnaissance du modèle unique de l’union par le mariage indéfectible, ce serait aussi se moquer de la seule part de "mai 68" qui reste dans ce "premier premier ministre".

    Amitiés belkacemiennes.

  5. Yom

    Bonjour à tou(te)s.

    Je suis un peu étonné que personne à gauche n’ait fait remarquer qu’en appliquant à tous les regroupements familiaux de Français issus de l’immigration le très contesté et contestable amendement Mariani sur les tests ADN, l’Elysée ne compterait que trois locataires – NS, sa "remarquable" épouse et leur fils – au lieu des sept actuels, à savoir les trois précédents et leurs enfants respectifs de leurs précédents mariages.

  6. Corinne Arquillière

    @chris
    mais tu bosses dedans ou tu lis juste des bouquins et des revues?

    @asse
    tu ne peux pas évaluer la recherche elle-même mais il y a d’autres façons d’évaluer ;)

  7. Chris(ancien chris ..)

    Enfin qlqs citat°:
    PHILIP W. ANDERSON
    Université de Pinceton. Prix Nobel de physique
    << La théorie des cordes est-elle un exercice futile en physique, comme je suis tenté de la croire . C’est une spécialité intéressante en mathématiques qui peut produire des choses intéressantes dans un autre contexte, mais il ne me semble pas que ce secteur des mathématiques ait une une importance cruciale, plus que d’autres secteurs des mathématiques. Cela ne justifie pas les énormes efforts qu’on a consacré à ce domaine.

    Ce que je pense c’est que c’est la première fois depuis des sciècles qu’une qu’on se trouve en scance face à une démarche pré-Baconienne, qui n’est pas guidée par l’expérimentation. On propose un modèle de la Nature en souhaitant qu’elle s’y conforme et non en cherchant à s’approcher plus près du réel. Il est peu probable que la Nature se conforme à ce qui n’est autre qu’un souhait de notre part.

    Ce qui est triste, comme certains jeunes théoriciens me l’ont expliqué c’est que ce secteur est si développé que c’est devenu un activité à plein temps, auto-suffisante. Ceci signifie de d’autres directions ne seront pas explorées par de jeunes chercheurs imaginatifs et que toute carrière tentant de se situer en dehors de ce domaine des cordes sera bloqué.
    >>
    ———–*———
    Nathan Seiberg, célèbre théoricien de l’Institut d’Etudes Avancées de Princeton a déclaré récemment, avec le sourire " s’il y a quelque chose au delà de la théorie des cordes, alors on l’appelera théorie des cordes"

    ——*————–
    l’opinion du mathématicien Michel Mizony, directeur de l’IREM de Lyon
    ————*———-
    Jean-Marie Souriau:"La physique théorique est devenue une vaste hôpital psychiatrique, où ce sont les fous qui ont pris le pouvoir"

    "C’est devenu une physique sans expérience et une mathématique sans rigueur"
    ————*———–

  8. Chris(ancien chris ..)

    Re Bonsoir,
    @ Corinne
    Alors là.Vous ne voyez pas le problème là dedans j’ai l’impression.La recherche fondamentale est pénalisée par la théorie de corde.Pourtant cette dernière, il est impossible de la vérifier et même impossible de concevoir des expériences pour la vérifier.Il est choquant c’est que la théorie des cordes monopolise depuis trente ans bourses, crédits, postes, et décourage toute démarche qui puisse sortir de ce cadre.(*la politique devrait être sensible à ce genre de problème)
    la science n’avance pas sans confrontation avec la réalité. Il est parfaitement normal de laisser du temps à une théorie en gestation pour se développer sans pression extérieure. Il n’est pas contre pas normal qu’une théorie ait acquis le monopole de la physique théorique sans jamais la moindre confrontation avec la nature et les résultats expérimentaux.

  9. Gérard ELOI

    @ Corinne

    J’ai un blog, qui vaut ce qu’il vaut…mais qui n’a communiqué que les valeurs de notre programme, les dérapages d’un ennemi que je n’appelle plus adversaire, …et qui n’a jamais rien délivré d’exploitable aux espions du clan d’en face.
    Ces blogs, et cette blogosphère, c’était une idée de DA, à laquelle j’ai participé avec beaucoup d’enthousiasme.
    Je croyais que tu avais un blog, parce qu’un jour j’ai lu (sauf erreur) dans un de tes messages : "Je vais essayer d’installer cette video sur mon blog". Tu parlais peut-être du "site des partisans de Najat" ?

    Je comprends ta "technique de campagne", mais je reste persuadé que des arguments intelligemment "bloggés" peuvent ramener chez nous les points qu’il manque encore…Il y a quelques tactiques qui méritent d’être utilisées par des personnes motivées.

    Si çà t’intéresse de coopérer avec une partie de mon équipe et moi, contacte -moi par mail :

    gerard.eloi@scarlet.be

    En essayant de trouver une astuce qui me permette de me rendre compte que c’est bien toi qui me contacte, et pas une "taupe".

    A bientôt, j’espère

    Amitiés

    GE

  10. Corinne Arquillière

    je pense honnêtement que la recherche fondamentale ne s’évalue pas. la question revient souvent du: à quoi ça sert? et bien parfois ça ne sert à rien. parfois ça sert à rendre la vie plus agréable, ça apporte l’électricité. et parfois ça sert à tuer des gens, ça fait des bombes atomiques. quand on découvre une nouvelle bactérie et qu’on la décrit et qu’on l’étudie, parfois ça ne sert à rien. parfois ça devient un chaînon manquant dans l’évolution. parfois, ça devient une arme bactériologique.
    tu dis financer la recherche fondamentale par la recherche appliquée: cela se fait déjà, à si grande échelle que des effets secondaires sont apparus qui tuent notre recherche. tu vois c’est beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.

  11. asse42

    Corinne

    On pourrait financer la recherche fondamentale par la recherche appliquée? Et comment évaluer la recherche fondamentale?

  12. Corinne Arquillière

    @ Chris
    parfois la recherche fondamentale est pointue et on a l’impression qu’elle ne sert à rien. et puis soudain quelqu’un relie un point à un autre avec un fil et toute cette recherche trouve son application. Alors bien sûr, on peut trouver que celui qui étudie le mécanisme de la mort cellulaire en détail et découvre un facteur favorisant travaille dans le vide, bien sûr on peut penser que celui qui travaille sur tous les mécanisme d’actions d’une molécule, même ceux qui n’ont rien à voir avec l’emploi de cette molécule travaille dans le vide, seulement il se trouve que lorsqu’un 3e chercheur lit les 2 publications et réalise que l’un des mécanismes d’actions utilise le facteur favorisant et que du coup cette molécule peut être utilisée pour le traitement du SIDA, et bien tout ce travail trouve son sens.

    Sauf que: si l’on ne finance que la recherche appliquée avec des résultats potentiels (car même si en théorie cela semble intéressant et logique, en pratique, cela ne marchera pas forcément), et bien on n’aura même pas l’opportunité de financer le 3e chercheur vu qu’on n’aura pas financé les 2 chercheurs précédents -__-

  13. Corinne Arquillière

    @ Gérard
    Je n’ai pas de blog, je crois, j’espère avoir des idées concrètes intéressantes. En tout cas, quand j’en parle avec diverses personnes ou personnalités, on me dit que c’est intéressant, alors moi l’idéaliste, je crois que les gens disent ce qu’ils pensent et m’encouragent sincèrement. Du coup, pour l’instant, je garde mes propositions pour Collomb et l’équipe lyonnaise. Je sais, ça peut paraître super prétentieux, mais je te rassure, mes idées seront reprises ou non, qu’importe pour moi. J’espère que j’apporterai quelque chose quand même. Je ne poste ni ne publie rien sur le net, parce que je ne veux pas que Perben et les siens puissent en profiter >__< J’attends les réponses de Collomb et son équipe, et s’ils décident de ne pas retenir mes idées, alors je publierai le tout sur le net, parce que tout ne sera quand même pas à jeter, je l’espère ^^
    Mais imaginons que par miracle, tout soit retenu, ce serait dommage d’aider Perben gratos et sans effort hein ^^

  14. Gérard ELOI

    @ Corinne

    Sur ce sujet précis de la recherche, je comprends parfaitement ton argumentation. Et, puisqu’il faut chercher avant de trouver le mieux que nous attendons (santé, environnement,…) tes idées sont progressistes, réalistes et humanistes.

    Il faut simplement bien les expliquer, comme tu viens de le faire.
    La rénovation indispensable de la Gauche passe par l’enthousiasme ET la connaissance. Et je crois que nous formons, nous les particpants au blog de Najat, une équipe complémentaire.

    Je souhaiterais avoir l’adresse de ton blog, afin de<découvrir quelques-unes de ces citations que tu esquissais dans un commentaire précédent, manières de présenter les choses que j’avais trouvée remarquable, …et qui, bien mise en évidence, devrait nous rapporter de nombreux points aux municipales et cantonales. Il vaudra mieux un peu de contre-pouvoir que rien du tout, donc il faut continuer à travailler !

    Quand je pense que quand je me suis lancé avec Désirs d’Avenir, j’étais persuadé (sincèrement !) d’avoir fini, parce que gagné, le 22 avril ou au plus tard le 6 mai…

    Malgré les coups de poignard, j’ai rempilé jusqu’au 17 juin…Et je suis toujours là, et aussi toujours las…

    Toi la scientifique, tu dois me trouver trop confiant, trop idéaliste…Pas grave : on est dans la même galère…qu’on doit transformer en bateau de plaisance ! Comment ? Il nous reste cinq à 6 mois pour résoudre le problème !

    Amitiés

    GE

  15. Chris(ancien chris ..)

    Bonsoir tout le monde,

    Effectivement, la recherche fondamentale est sacrifiée . La privatisation et le choix d’orientation de recherche imposent cette situation que vous decrivez au dessus. Cependant, la recherche fondamentale comme par exemple la théorie de supercorde , cette dernière génère plus de 500.000 publicat°, sans UNE SEULE application en trente années de recherche, mérite vraiment un débat sans tabous (il y en a des fondamentalistes incompétents qui se planquent dans l’administrat°).Normal? le public a le droit de savoir où va leur argent…
    Autre exemple d’actualité,le projet ITER (erreur de concept° grave) et MegaJoules de bordeaux un autre echec , c’est n-ième fois de gaspillage. Biensur, nos élites auront des villas et vivre traquillement pendant 30 ans.Personne n’en parle, mais le gaspillage de l’argent public est énorme.
    La France veut faire de l’économie, bah qu’elle fasse TOUS les réformes, au lieu de faire le spectacle sur les gens (bouc émissaire) pauvrent qui sont déjà mal au point (Marre de la politique terroriste social …)

  16. Corinne Arquillière

    @ Gérard
    je parlais de recherche scientifique. de grandes découvertes ont été faites par serendipity, mais aujourd’hui c’est différent, en tout cas pour ce qui est de la recherche structurée. lorsque tu cadres un projet de recherche en acceptant de le financer sur la base de résultats attendus (obligation de résultats), tu obliges les chercheurs à ne pas vraiment chercher. tu les obliges à trouver et du coup, ils ne partent qu’en terrain connu. cela tue un pan important de la recherche qui est celui qui permet de découvrir des choses nouvelles. en gros, tu tues l’innovation.
    c’est un peu comme le culte du résultat en matière de sécurité. si tu notes un gars et que son avancement dépend de résultats chiffrés. nbre d’affaires trouvées, nbre d’affaires élucidées, tu pousses les gens à ne s’attaquer qu’à des choses faciles à trouver et faciles à résoudre = tu fais du chiffre. et par exemple, au lieu de traquer un gros vendeur de drogue (= 1 seule affaire en plusieurs mois), tu traques les consommateurs de pétards (= plusieurs affaires par jour).
    la recherche c’est pareil: si tes fonds dépendent de la réussite de ta recherche, tu préfèreras travailler sur un dérivé d’une molécule plutôt que d’en rechercher une nouvelle par exemple.

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