Notre réforme, c’est tout le contraire de l’uniformité – Entretien au journal La Provence

Presse Éducation nationale Publié le 24 mai 2015

Ce dimanche 24 mai 2015, Najat Vallaud-Belkacem était l’invitée politique de La Provence. Retrouvez ici l’entretien de la ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche réalisé par Olivier Mazerolle.

La Provence : Après la contestation, le plus dur est passé?
Najat Vallaud-Belkacem : Au contraire, les choses sérieuses commencent. Pour que la réforme entre en application dans les meilleures conditions à la rentrée 2016, il faut préparer chaque établissement, chaque enseignant concerné avec le plus grand soin. D’où la nécessité de préciser maintenant, avec les organisations syndicales, les modalités d’application.

La Provence : Vous croyez que les syndicats finiront par participer aux discussions ?
Najat Vallaud-Belkacem : Je le souhaite car nous avons besoin de leur contribution pour définir au mieux l’accompagnement et le plan de formation continue dont vont bénéficier les équipes pour s’approprier la nouvelle organisation, le surcroît d’autonomie, et les nouvelles pratiques pédagogiques introduites par la réforme.

La Provence : Vous n’avez jamais redouté de déclencher une mobilisation comme celle qui avait balayé Pierre Mauroy en 1984 au sujet de l’école libre ?
Najat Vallaud-Belkacem : Sauf à être inconscient, on sait qu’il est difficile de réformer le système scolaire. Ce qui s’est passé ne m’a pas surprise, sauf peut-être l’ampleur de la désinformation que j’ai dû me résoudre à combattre tous les jours ces dernières semaines. Tout le monde est au moins d’accord sur un point : le système actuel ne fonctionne pas. Il faut donc le réformer. Cette réforme a été votée par le Parlement, il y a deux ans. Elle a donné lieu à une large concertation avec les organisations syndicales. Elle reprend ce qui est expérimenté avec succès dans plusieurs collèges, à l’exemple de l’interdisciplinarité. Comme Saint Thomas, beaucoup de Français attendent de voir les résultats pour y croire. C’est normal. Mais rien ne serait pire que le statu quo.

La Provence : Concernant le latin vous avez évolué, en ajoutant des heures d’enseignement complémentaires. Mais vous supprimez toujours les classes bilangues. Beaucoup, y compris à gauche, vous reprochent d’abandonner l’excellence.
Najat Vallaud-Belkacem : Cette accusation du nivellement par le bas est absurde.Comment peut-on prétendre qu’en élevant le niveau de tout le monde, on en viendrait à niveler par
le bas? La réforme, s’agissant des langues vivantes, instaure le bilanguisme pour tous les élèves dès la 5e. C’est une ambition forte et nouvelle qui vient prendre la place d’un dispositif exceptionnel qui n’existait que pour une minorité d’élèves.

La Provence : Tous les élèves ne peuvent pas avancer au même rythme. Vous-même apportez
la preuve que l’excellence peut fonctionner. Si on vous avait dit: “Ralentissez, il faut attendre les autres”, vous n’auriez pas été satisfaite !
Najat Vallaud-Belkacem : Nos contradicteurs propagent cette idée d’égalitarisme – aucune tête ne doit dépasser – pour faire peur aux parents. Mais notre réforme, c’est tout le contraire de l’uniformité. Elle prévoit que chaque établissement scolaire pourra gérer 20% de son temps de façon autonome pour l’adapter aux élèves.
Contrairement au collège d’aujourd’hui, celui que nous préparons permettra enfin de répondre aux
besoins et au niveau de chaque enfant. Il organisera chaque semaine des heures d’accompagnement personnalisé, permettant enfin d’individualiser le traitement des élèves, ce qui sera bénéfique aux plus en difficulté comme aux hyper-précoces. Il multipliera le fonctionnement
en petits groupes grâce aux 4000 postes que nous créons, ce qui permettra à des élèves rassemblés de façon ponctuelle en fonction de leurs besoins, soit de mieux comprendre, soit d’approfondir et de se perfectionner. Nous voulons un collège plus juste, plus efficace et plus ajusté, veillant à faire progresser chacun. Ouvrir les possibles à tous les élèves ce n’est sûrement pas condamner l’excellence, c’est au contraire la nourrir.

La Provence : Beaucoup de professeurs s’interrogent sur les EPI (Enseignements Pratiques Interdisciplinaires): qui va décider sur quoi vont-ils porter ?
Najat Vallaud-Belkacem :
C’est le conseil pédagogique composé du chef d’établissement et des enseignants qui décideront du contenu des EPI, de l’accompagnement personnalisé
et du travail en petits groupes. Tous les collèges qui ont expérimenté cela le savent: le travail des enseignants en équipe favorise la réussite de l’enfant parce qu’on le connaît et on le suit
mieux quand on croise les regards sur lui. Proposer aux élèves des projets concrets les aide à apprendre et à comprendre le sens des choses a côté d’enseignements plus théoriques. Les Anglais appellent ça du “learning by doing“.
Le rapport des élèves à l’école n’est plus celui d’il y a 50 ans. Les enfants qui sont confrontés à un monde et à une multitude d’informations très complexes ne peuvent plus n’avoir que des enseignements cloisonnés qui ne font pas le lien entre les choses. Par ailleurs ils doivent davantage apprendre à faire preuve de créativité, à travailler ensemble, à conduire des projets, c’est le but de ces EPI.

La Provence : 4 ou 5 heures de français et 2 à 3 heures d’histoire par semaine, non compte tenu de ce qui va leur être enlevé pour les EPI, c’est suffisant pour faire comprendre ce qu’est la France, comment elle s’est construite ?
Najat Vallaud-Belkacem :
Aucune discipline ne perd d’heures d’enseignement par rapport a ce qui existe aujourd’hui. Les professeurs devront simplement utiliser d’autres méthodes
pendant les EPI. Par exemple faire jouer à une classe une pièce de théâtre au sein de l’EPI “Education artistique et culturelle”, a évidemment vocation à perfectionner le niveau de français.

La Provence : En histoire, l’enseignement des guerres de religions serait facultatif. Par les
temps qui courent, ne serait-il pas utile, au contraire, de montrer où peut conduire l’association des rivalités religieuses et des ambitions politiques ?
Najat Vallaud-Belkacem :
Précisons d’abord que la réforme des programmes n’a pas encore eu lieu, contrairement à la réforme des collèges.
Je consulte actuellement les 800 000 enseignants concernés et je n’adopterai ces programmes qu’en septembre. Cette proposition de thèmes obligatoires et de thèmes facultatifs, proposée par le Conseil Supérieur des Programmes – instance indépendante – crée trop d’incompréhension. On ne gardera pas cette formule. Les professeurs pourront choisir d’approfondir un thème plutôt qu’un autre, mais ils devront enseigner tout le programme.
Pour le reste, je souhaite que les nouveaux  programmes soient plus lisibles, progressifs et cohérents dans la construction des apprentissages. Aujourd’hui, ils sont tellement lourds que les professeurs n’ont le temps, ni d’aller au bout, ni de vérifier les acquis des élèves.

La Provence : Avez-vous confiance dans le Conseil Supérieur des Programmes? Beaucoup d’historiens, y compris de gauche, regrettent sa vision culpabilisante de l’histoire de France. Exemple, en 4e le Conseil propose de rendre obligatoire l’enseignement de l’Europe dominant le monde avec le colonialisme, la traite négrière et l’esclavage, mais l’enseignement des Lumières était facultatif !
Najat Vallaud-Belkacem :
Le Président du Conseil a dit qu’il y avait eu des maladresses de formulation. Il est évident que les Lumières doivent être enseignées de façon obligatoire et elles le seront, comme d’ailleurs l’histoire des trois religions monothéistes.

La Provence : Dans une France en proie à une crise d’identité comme le disent François Hollande
et Manuel Valls, ce genre de maladresse n’est-il pas de nature pas à renforcer les inquiétudes et, partant, l’extrémisme?
Najat Vallaud-Belkacem :
Les réactions que suscite ce programme d’histoire, en effet, en disent long sur l’état de notre société, sur ses inquiétudes, sa quête d’identité. En juin, je réunis un forum de grands historiens pour qu’ils apportent leur contribution au contenu du programme. Ce dont je suis sûre, c’est que les élèves doivent apprendre l’histoire de la France dans le monde, ce qui fait sa singularité, dans ses pages glorieuses comme dans ses pages sombres. L’enseignement de l’histoire n’a pas à être instrumentalisé ou pris en otage par des polémiques politiciennes.

La Provence : Ces dernières semaines, croyez-vous avoir été victime d’attaques racistes ?
Najat Vallaud-Belkacem :
L’extrême droite a énoncé une contre-vérité selon laquelle l’histoire
du christianisme serait abandonnée au profit de l’histoire de l’islam. C’est totalement faux, mais cela apris, y compris dans des cercles très instruits. Ça a pris parce que ceux qui ont lancé cette rumeur savaient pouvoir jouer sur une inquiétude sourde à l’égard de l’islam et que mon nom de famille rendait cette accusation folle particulièrement crédible. C’est cela que je regrette.

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48 commentaires sur Notre réforme, c’est tout le contraire de l’uniformité – Entretien au journal La Provence

  1. Luise

    Une circulaire de rentrée pas si scolaire que cela

    A qui est destinée la circulaire de rentrée 2015 ? Bien sûr aux personnels de écoles et des établissements.
    Mais alors que les représentants des enseignants pour une fois demandaient unanimes le 3 juin, au Conseil supérieur de l’éducation, le report des différents “parcours ” et de l’Enseignement Moral et Civique (EMC), la circulaire leur apporte, dès le 4 juin, une réponse négative. Encore une fois ça ne traine pas…

    Vantant une école plus juste, plus inclusive, plus républicaine, la circulaire énumère des dispositifs qui défendent mollement ces principes.

    Présentée en décembre 2015, la carte des langues vivantes indiquera, pour chaque école et chaque collège, les langues offertes aux élèves et s’assurera de la continuité de l’offre du cours préparatoire jusqu’à la terminale, dans toutes les voies d’enseignement et séries…
    Le travail devra être finalisé à la fin du premier trimestre de l’année scolaire 2015-2016″.

    L’annonce de la carte des langues vivantes a la fin du 1er trimestre 2015-2016 concerne aussi les collèges et lycées.
    Elle devrait donner aux latinistes et aux professeurs d’allemand des indications sur le devenir de leurs postes à la rentrée 2016.

    A noter qu’elle sera accompagnée du développement de l’enseignement à distance. ” Pour favoriser la mutualisation de l’offre de formation en langues vivantes et ainsi l’attractivité d’un plus grand nombre d’établissements dans un souci de mixité sociale, le CNED proposera à titre expérimental, dans quelques académies, un dispositif de formation hybride (en présence et à distance), sur des langues rares ou peu enseignées, à la rentrée scolaire 2015″.

    On voit pourtant mal comment les enseignants pourraient s’emparer des nouveaux programmes sans manuels, sans formation…

    Tout dans la précipitation…

    Cette année encore, la circulaire de rentrée tient plus du discours politique que de l’organisation concrète de la rentrée.
    Peu de dispositifs sont accompagnés d’objectifs précis.

  2. Weballemand

    Non, les parents ne sont pas d’accord! Petit message de la FCPE de Dordogne

    Depuis 3 mois, vous n’avez pas voulu écouter les enseignants et les avez méprisés. Allez-vous entendre à présent les parents ou les mépriser également?

    “En mai, la réforme des collèges a été annoncée.
    Le décret de la réforme est paru le 20/05/15 au Journal Officiel.
    La FCPE 24 déplore le peu de concertation avec la FCPE Nationale sur cette réforme.
    La FCPE Nationale a donné un avis favorable, la FCPE 24 ne le partage pas comme plusieurs Conseils FCPE départementaux.
    La FCPE 24 souhaite le maintient des classes Européenne et bi-langue et du latin grec.
    Mais aussi, elle dénonce que l’Education Nationale ne fasse pas de bilan sur l’existant afin de faire une vraie réforme…
    Dans cette réforme, on ne parle pas de l’enseignement adapté, des enfants en décrochage scolaire, des enfants « différents » scolarisés en cursus normal et d’une meilleure orientation en 3ème !
    L’autonomie des collèges, quelle autonomie ? Quand on connaît leur budget de fonctionnement !
    Peut-on se permettre de poser cette question « cette réforme n’est-elle pas là pour cacher la baisse des budgets alloués aux établissements ?”

    MERCI DE NE PAS CENSURER CE MESSAGE COMME BON NOMBRE D’AUTRES QUE MOI-MÊMES ET D’AUTRES AVONS VOULU PUBLIER SUR CET ESPACE QUI EST CENSÉ ÊTRE PRÉVU POUR PERMETTRE LA LIBERTÉ D’EXPRESSION!

  3. Citoyen exaspéré

    Plus de 43 000 signatures sur la pétition pour le maintien des sections bilangues et européennes… il y a donc encore des gens qui ont de l’ambition pour la jeunesse française, sa maîtrise des langues vivantes ? Pas vous en tout cas, tous vos mensonges ne trompent personne. Vivement que vous soyez remplacée et que les choses sérieuses commencent ! Donnez de véritables horaires disciplinaires et ne laissez pas les inégalités se creuser avec vos 20 % de n’importe quoi ! http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF

  4. PF

    Manifestation des profs d’allemand, hier mercredi, à Nantes…Audience au rectorat hier à Nantes où nous a dit “qu’on avait raison d’être inquiets” !!!!!

    Pour finir “mais ne vous inquiétez pas, rassurez tout le monde: vous continuerez d’être payés”!!!

    Alors, madame la Ministre, c’est de l’intox ? On propage des mensonges ? des rumeurs ?!!!

  5. Frédéric AURIA

    Mes messages précédents ne sont pas encore passés, et vous essayez aujourd’hui de nous faire gober que vous marchez dans les pas de Jean Zay ! Surtout, ne vous comparez pas à lui, car une chose est sûre, il aurait fait un autre collège que celui que vous prétendez nous imposer ! Les LV2 seront enseignées seulement 2h par semaine si elles sont prises dans un EPI, nullité des élèves assurée. Petite démonstration en vidéo pour l’allemand https://www.youtube.com/watch?v=iyUMDDI_FFM&feature=youtu.be
    Pas vraiment en phase avec votre propagande… Il a créé l’ENA, école élitiste s’il en est, à l’entrée de laquelle vous avez échoué à deux reprises…

  6. Wer

    Je cherche en vain le nom du conseiller ministériel en charge de l’allemand que vous nous avez annoncé. Mais l’avez-vous nommé ? Ou cette annonce n’était-elle que de la poudre aux yeux ?

  7. Joseph Roth

    Motion de la 12e section du CNU concernant la réforme des collèges

    lundi 25 mai 2015

    La 12e section du CNU condamne les dispositions du projet de loi sur les collèges concernant l’enseignement des langues. Elle constate que, malgré la vague de protestations qui s’élève en France et à l’étranger, le gouvernement n’oppose que des contre-vérités aux arguments des protestataires.

    Le principe avancé : démocratiser des disciplines présumées « élitistes ». La réalité : on réduit quasiment à néant les classes « bilangues » et on supprime les sections européennes et de langues orientales, deux dispositifs accessibles à une forte majorité de la jeunesse française, au « profit » d’une LV2 au rabais (2h30 par semaine de la 5e à la 3e, soit 7h30 au total sur trois ans). Par rapport aux classes bilangues (12 heures de la 6e à la 3e) et aux sections européennes (10 heures également réparties sur la 4e et la 3e), l’enseignement de l’allemand au collège perd respectivement 4h30 et 2h30. En outre, les élèves qui choisiront l’allemand seront mécaniquement moins nombreux puisqu’il est mis fin à l’attractivité des dispositifs « bilangues » et européens. Les enseignements bilangues sont présents dans 50% des collèges et concernent 88% des élèves germanistes en 6e.

    Loin de démocratiser l’enseignement de l’allemand, la réforme aboutira à l’appauvrissement de l’offre d’enseignement pour une écrasante majorité des élèves et les privera d’atouts essentiels sur le marché du travail.

    La 12e section du CNU demande à Madame la Ministre de renoncer à ce projet et reste ouverte à toute discussion libre et ouverte sur l’état de l’enseignement des langues anciennes et vivantes en France et sur la formation, le statut social et le recrutement des maîtres.

    La 12e section du CNU a voté ce texte à l’unanimité lors de sa session du mardi 19 mai 2015.

  8. Sudholt

    Etes-vous souffrante ? Vous êtes absente des médias depuis hier !!! Une première depuis des semaines…
    Toujours accrochée à votre réforme ? Comment sera-t-elle appliquée puisque beaucoup d’enseignants la rejettent ?
    Mais au fait, vous n’avez toujours pas répondu à toutes les questions qu’on vous pose depuis plus de deux mois !!
    Qui enseignera l’allemand en primaire ? Peut-on voir cette carte des langues ? Que deviendront 1/3 des professeurs d’allemand sans poste, ni élèves donc ? En quoi la suppression des sections euros et bilangues favorise la réussite de tous les élèves ? …
    Alors ??? Elle est où votre ouverture ? Il est où votre sens du dialogue ???

  9. T'es bien coiffée, tu sais !

    “Je n’ai jamais entendu dans la bouche d’un ministre autant de mensonges en aussi peu de temps — et depuis quarante ans que je fais ce métier, au collège, au lycée, en fac, en prépas, j’ai vu pas mal de politiciens inconsistants et de demi-pointures installés rue de Grenelle. Je n’ai jamais vu non plus de ministre aussi unanimement détesté par ses propres fonctionnaires. Sa performance devant Ruquier il y a deux mois, son éclat de rire en soulignant qu’on ne se fait pas prof pour l’amour de l’argent, ont fait comprendre à tous les enseignants qui se dissimulait derrière cette coiffure soigneusement entretenue — la fable du ministère est qu’elle passe plus de temps chez le coiffeur que dans son bureau.”

    LIRE ABSOLUMENT LE RESTE DE L’ARTICLE SUR causeur.fr

  10. Anne C.

    La ministre de l’Éducation a cru bon de rappeler, mercredi 20 mai 2015, à ceux pour qui la publication du décret sur le collège 2016 au lendemain d’une journée de mobilisation nationale des enseignants était une provocation, « les règles de la démocratie ».

    Najat Vallaud-Belkacem a ainsi rappelé que le décret avait été « adopté à une très grande majorité » par le conseil supérieur de l’éducation, omettant de rappeler que ce conseil est consultatif, qu’il est majoritairement composé de membres sans compétence pédagogique et que les syndicats enseignants représentant 80% des enseignants du secondaire se sont opposés au décret.

    Plus problématique : la ministre a affirmé que ce décret n’était que l’application de la loi :

    « La loi de refondation de l’école, adoptée par le parlement, prévoyait la réforme du collège dans tous ses principes : autonomie des établissements, interdisciplinarité, accompagnement personnalisé. »

    De fait cette loi a bien été adoptée par le parlement le 9 juillet 2013.

    Mais problème : cette loi n’indique nulle part que les « projets transversaux et interdisciplinaires » doivent se faire au détriment des enseignements disciplinaires. Elle ne fait également aucune mention de la suppression des sections bilangues ou des options de latin et de grec ancien telle qu’elle a été annoncée le 11 mars 2015, lors de la présentation de la réforme du collège.

    Quelle instance « démocratique » ou plutôt technocratique, dans un recoin obscur de la rue de Grenelle, a décidé, par exemple, de la suppression brutale des langues anciennes en tant que disciplines d’enseignement, à commencer par la suppression de leurs programmes, puisque le Conseil supérieur des programmes affirme n’avoir pas été saisi de cette demande ?

    Prenons donc la ministre de l’Éducation au mot : qu’elle soumette ces dispositions nouvelles à un vote du parlement. Elle appliquera ainsi « les règles de la démocratie ».

  11. Blanche

    26 mai 15 Ne pensez-vous pas qu’une réforme aboutie et réfléchie avec les acteurs de terrain aurait été bénéfique ?
    Votre indifférence et votre dédain envers le corps enseignant n’est pas digne d’une Ministre de l’Éducation Nationale.
    Que faites-vous du respect ?
    Pourquoi rester sourde à leur demande de dialogue ?
    Vos ambitions personnelles sont-elles plus importantes que l’avenir de la jeunesse française ?
    Perdre la face est-il si insoutenable ?
    A méditer :”On perd tout crédit à vouloir trop éblouir.” Antoine Albalat ; Comment on devient écrivain (1925)

  12. AG

    Madame la Ministre,

    Vous venez de perdre un soutien de taille, le Président de la F.C.P.E actuel n’ayant pas été reconduit dans ses fonctions. Quel désaveu !

    C’est bien là le signe que la majorité des parents n’approuve pas votre réforme en l’état actuel.

    De nombreux parents sont contre à la suppression des sections bilangues et européennes.

    Vive l’excellence pour tous.

    La mobilisation continue.

  13. Odile Chaumeton

    Si vous éprouvez toujours le besoin de répéter les mêmes affirmations, c’est que vous savez parfaitement que ce sont des “mensonges absolus”, vous savez, ces mensonges que l’on répète à longueur de temps pour que les gens les croient vrais. ( l’expression est de vous.)
    Ceux qui prennent la peine de vous écrire ici, qui depuis le mois de mars tentent de vous expliquer ce que votre réforme va entraîner ,ont lu cette réforme, et sont, eux, sur le terrain et toute l’année , ils sont profs, eux. Alors cessez de les mépriser , cessez aussi de dire que la LV2 que vous mettez en 5ème est une bilangue, vous savez très bien que c’est faux, ça n’a rien à voir. Et vous savez très bien que le niveau en langues va baisser, mes prédécesseurs sur ce blog ont déjà tout expliqué mais vous refusez d’entendre, forte de votre pouvoir actuel ( et ça, ça rappelle une certaine forme d’autocratie) , et je vous ferai remarquer que les professeurs d’allemand qui viennent écrire ici n’ont pas de propos racistes, ils sont juste très déçus de ne pas être entendus.

  14. Collège au rabais

    Quand allez-vous enfin prendre vos responsabilités d’élue et vous confronter à des gens de terrain et non à des journalistes complaisants qui ne connaissent rien des collèges actuels?…Quand allez-vous enfin débattre et pas imposer des mesures iniques, démagogiques, inefficaces et surtout, purement idéologiques? Un peu de connaissance des dossiers et de pragmatisme seraient souhaitables quand on est ministre, madame!

  15. Collège pôle emploi

    2h30 maximum de LV2 pour les collègiens-nutella = 0 chance sur le marché de l’emploi … égalité!

  16. Mme de Staël

    Madame la Ministre,
    vous vous mettez à dos les enseignants, traditionnellement des électeurs de la gauche. En méprisant les adversaires de la réforme et en faisant du débat un conflit entre la gauche et la droite, vous rentrez dans le jeu du FN.
    Par la même occasion vous fragilisez l’axe franco-allemand, c’est à dire la relation à notre partenaire le plus fiable et le plus important dans l’UE. C’est un jeu dangereux aux conséquences qui dépassent largement le temps de votre mandat. Souhaitez-vous vraiment qu’on retienne votre nom pour cela ?

  17. Blanche

    La publication le 20 mai du décret et de l’arrêté sur la réforme du collège est une provocation pour tous ceux qui se sont mobilisés les 19 et 20 mai partout en France.
    Ce refus du dialogue est irresponsable et indigne d’une démocratie et des valeurs républicaines pourtant proclamées haut et fort par notre ministre qui a osé poster sur twitter au lendemain de la manifestation que « les inquiétudes ont été entendues et chacune sera levée », le gouvernement continue à essayer de faire passer les opposants à la réforme pour des conservateurs ou des imbéciles qui ont besoin d’une explication de texte pour mieux comprendre le projet de réforme !
    Et vous madame la Ministre avez-vous vraiment saisi les tenants et les aboutissants de cette réforme ?

  18. Hans im Glück

    Citation : “Mais rien ne serait pire que le statu quo.”

    Sans vouloir mettre en cause le fait qu’il y a besoin de réformer certaines parties du collège, le petit postulat ci-dessus reste encore à démontrer.

    Que se passerait-il pas exemple si les meilleurs élèves partent dans le privé? si on n’arrive plus à organiser les échanges avec l’Allemagne et à alimenter les cursus type “Abibac”? si la mise en œuvre des EPI se traduit par un abaissement du niveau au sein des différentes disciplines?

    Donc oui, il y a mieux que le statu quo, mais il peut y avoir pire aussi, en tout cas – et n’oublions pas que cette “réforme” est mise en place contre l’avis de la majorité des gens concernés – beaucoup d’indicateurs pointent malheureusement dans cette direction.

  19. B

    On vous invite dans un EPI pour faire jouer une pièce de théâtre à 30 élèves!!!! Mais que connaissez-vous à la pédagogie et à la didactique des disciplines! Arrêtez votre enfumage, vous êtes pitoyable! On vous met dans une classe, vous ne tiendrez pas un quart d’heure comme beaucoup de ceux qui décident sous les ors de la République, grassement payés en attendant le prochain maroquin!
    Quand à ‘l’ampleur de la désinformation’, vous vous en êtes faites une championne, vos propos ne sont que mensonges pour justifier des coupes budgétaires sur le dos des gamins! Et aujourd’hui, la FCPE désavoue sa direction qui s’est vautrée devant vous! Ecoeurant!

  20. Blanche

    Le principe avancé : démocratiser des disciplines présumées « élitistes ». La réalité : on réduit quasiment à néant les classes « bilangues » et on supprime les sections européennes et de langues orientales, deux dispositifs accessibles à une forte majorité de la jeunesse française, au « profit » d’une LV2 au rabais (2h30 par semaine de la 5e à la 3e, soit 7h30 au total sur trois ans). Par rapport aux classes bilangues (12 heures de la 6e à la 3e) et aux sections européennes (10 heures également réparties sur la 4e et la 3e), l’enseignement de l’allemand au collège perd respectivement 4h30 et 2h30. En outre, les élèves qui choisiront l’allemand seront mécaniquement moins nombreux puisqu’il est mis fin à l’attractivité des dispositifs « bilangues » et européennes. Les enseignements bilangues sont présents dans 50% des collèges et concernent 88% des élèves germanistes en 6e.
    Loin de démocratiser l’enseignement de l’allemand, la réforme aboutit à l’appauvrissement de l’offre d’enseignement pour une écrasante majorité des élèves et les privera d’atouts essentiels sur le marché du travail.
    Où est le bon sens ?

  21. Hundertwasser

    La logique qui veut qu’on démantèle les dispositifs tirant quelques élèves vers le haut au prétexte que justement cela n’en tire quelques uns, relève vraiment d’une mesquinerie sans nom. Puisque tout le monde n’a pas le niveau pour apprendre deux langues dès la sixième, alors personne ne le fera. C’est d’une stérilité et d’une hypocrisie affligeante. En parlant de bilinguisme pour tous, vous mentez ! Les heures d’apprentissage de l’allemand dans le cadre des sections bilangues seront rabotées. Vous voulez un collège uniforme où il a été décrété que les élèves ne doivent plus rien apprendre : plus de latin, plus de langue allemande, plus de grec, plus de techno, de musique, d’arts plastiques ou réduits à peau de chagrin, on dilue à moindre frais dans des EPI. Bref ! On fait table rase de tout, on brade ce qui faisait la valeur et la diversité de l’Education. Le problème n’est pas là, de toute façon : il est économique et budgétaire. L’argument de l’égalitarisme n’est qu’un paravent, un vulgaire prétexte. Ces filières ambitieuses coûtent cher et ne concernent finalement que peu d’élèves. Supprimons- les donc, ainsi on pourra faire des économies sur leur dos. Le fond importe peu. Mais pourquoi la mauvaise foi alors ? Ben, Hollande s’est fait élire sur sa promesse d’accorder sa priorité à l’Education, rappelez-vous. Alors il faut bien broder un discours social sur cette réforme qui doit se faire à coûts constant, tant pis si les savoirs sont laminés au passage. C’est d’une hypocrisie lamentable.

  22. Plus une tête ne doit dépasser...

    Regardez bien cette photo http://www.lexpress.fr/education/valls-la-reforme-du-college-sera-mise-en-oeuvre-le-decret-publie-le-plus-rapidement-possible_1681015.html

    Tant d’arrogance, le regard vers le ciel, cela me rappelle ces dictateurs qui voulaient avoir la terre entière sous leur botte…

    Vivons-nous encore dans une république ?

    Je me pose la question en voyant ces deux politiciens, gonflés d’arrogance, méprisant les autres… faisant fi de l’opinion des parents, des élèves, des professeurs et de bien d’autres encore. Les insultant de pseudo-z-intellectuels, d’êtres immobiles, conservateurs etc.

    Ce sont des ministres de la France… Au secours ! DANGER !

  23. le latin et le grec, ces langues qu'on assassine ! - communiqué du SNES

    La communication ministérielle face à la protestation massive des professeurs de Lettres Classiques et aux défenseurs des humanités se caractérise par une agressivité et un mépris insupportables pour les professeurs que nous sommes, attachés à nos disciplines mais aussi à la réussite de tous nos élèves.

    Nous entendons dire que l’enseignement du latin et/ou du grec est « réservé » à 23 % des élèves de collège quand les moyens d’ouvrir des groupes supplémentaires sont régulièrement refusés, qu’il « a peu d’effet sur eux » car « arrivés au lycée ils ne sont plus que 5% à en faire » quand on sait que le système d’affectation affelnet ne prend pas en compte les vœux latin ou grec et que certains élèves se voient obligés d’aller dans le lycée de secteur qui ne propose pas ces options.
    Nous entendons dire qu’ « au lieu de se contenter de faire juste des déclinaisons aux élèves, on leur apprendra la culture antique, la civilisation antique, sur la base de sorties scolaires, de projets menés avec le professeur d’histoire en utilisant les outils numériques (…) pour redonner une vitalité à ces langues anciennes. ». Ces déclarations témoignent d’une méconnaissance stupéfiante de ce que sont aujourd’hui les programmes et les cours de latin et/ou de grec dans la majorité des collèges.
    Nous entendons dire qu’ « il y a des options qui sont aujourd’hui pensées, organisées de fait comme des options et des filières de sélection, de contournement, qui permettent à certains collégiens dont les familles ont les codes et les connaissances de pouvoir se mettre à part du reste des collégiens. ». Ces discours témoignent d’une vision caricaturale du collège. De très nombreux élèves étudient le grec et le latin en zone d’éducation prioritaire (93% des collèges y proposent le latin et/ou le grec). Il y a bien longtemps que les élèves qui étudient une langue ancienne sont en classe avec d’autres, qui n’en étudient pas, et que le choix de ces options facultatives ne constitue pas pour les familles la certitude d’une « bonne classe » pour leur enfant.
    Pour les professeurs de Lettres Classiques, l’inquiétude majeure réside dans l’absence d’un horaire hebdomadaire dédié au latin et au grec, garanti dans tous les collèges. Tant que cet horaire ne sera pas rétabli, annoncer que pour les élèves « éveillés à l’intérêt des langues anciennes » par les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires il existera la possibilité de « continuer, faire plus de déclinaisons (sic), travailler davantage la langue » avec « un nombre d’heures qui est exactement le même qu’aujourd’hui », ne sera rien de plus qu’une provocation insupportable et qu’un élément de langage dans un plan de communication et de la poudre aux yeux.

  24. Suppression du latin et du grec - communiqué de la CNARELA et autres

    Discussion on PI-FTVI 28 comments
    Alors même que les grilles horaires du collège unique garantissaient jusqu’ici à tous les élèves et notamment aux élèves de milieux défavorisés d’avoir accès au latin et au grec, le gouvernement vient de leur en retirer le droit, tout en prétendant lutter contre les inégalités. Le décret et l’arrêté qui suppriment le latin et le grec en tant que disciplines à part entière ont été publiés le 19 mai comme une nouvelle provocation du MEN.
    Les textes parus confirment à quel point les discours officiels et les déclarations ministérielles sont un leurre, et à quel point la suppression du latin et du grec est un objectif idéologiquement et économiquement déterminé.
    Dans ces textes ministériels aux formulations alambiquées, volontairement obscurs, on peut toujours observer que les matières « latin » et « grec » continuent d’être absentes des grilles horaires de 5e, 4e et 3e (cycle 4), contrairement aux grilles horaires actuellement en vigueur.
    La thématique d’enseignement pratique interdisciplinaire (EPI) surnommée « Langues et cultures de l’Antiquité » a peu de chances d’exister, puisque seuls 75 % des EPI seront organisés, que les EPI sont prélevés sur les horaires des disciplines… dont ne font pas partie le latin et le grec.
    Dernier point, le laborieux « enseignement de complément aux enseignements pratiques interdisciplinaires […] qui porte sur un enseignement de langues et cultures de l’Antiquité » – pour ne pas dire « latin » ! – continue d’être laissé aux marges et à la discrétion des établissements : son statut ne change pas. Il a peu de chances d’exister : il est lié à l’implantation d’un EPI aléatoire et n’est pas financé. Quant au grec, soyons clairs : il est condamné à mort – le singulier de « enseignement de complément », dans ce libellé ampoulé, limite les langues anciennes au seul latin.
    Nous nous élevons contre les assertions mensongères répétées de la Ministre, affirmant la pérennisation du latin et du grec. Plus généralement, nous continuons à refuser une réforme du collège qui retire aux élèves 3 ou 4 heures de cours disciplinaires, dont des heures de français, pour les remplacer par des dispositifs non régulés, et laisse aux établissements une marge d’autonomie dont chacun sait qu’elle est toujours le refuge des privilèges, le nid des inégalités, et le lit de l’enseignement privé. Cette réforme, loin d’être démocratique, renforce au contraire les avantages des « héritiers ».

  25. Räuber Hotzenplotz

    En France, actuellement 15 % des jeunes apprennent l’allemand. Ils sont presque tous dans les sections bi-langues.

    En Allemagne, ils sont 19 % à apprendre le français.

    Les chiffres en France vont inéluctablement baisser après la réforme.

    Question au gouvernement: Allez-vous vraiment assumer ce choix? Combien de fois faut-il vous rappeler qu’il est contraire aux accords internationaux signé avec notre voisin?

  26. Audrey Mangin

    Le bilanguisme c’est deux langues dès la 6ème avec le même nombre d’heures d’enseignement. C’est vous , Madame, qui faites de la désinformation. Une deuxième langue en 5ème avec 2h30 d’enseignement, ce n’est pas de la bilangue, c’est du saupoudrage! La France recule encore et toujours…

  27. une maman

    LA FRANCE A BESOIN DE GENS BILINGUES FRANCAIS-ALLEMAND. 100 000 000 D’EUROPEENS SONT GERMANOPHONES ! L’ALLEMAND, UNIQUEMENT A PARTIR DE LA 5ème AVEC 2,5 h MISERABLES PAR SEMAINE et LE TOUT AUSSI MISERABLE OBJECTIF DE VALIDATION (2 compétences sur 5}, EST UNE CATASTROPHE ET UNE HONTE DANS TOUTE L’HISTOIRE DES RELATIONS FRANCO-ALLEMANDE !
    Les Espagnols se sont inscrits en masse dans les Instituts Goethe, les Indiens sont de plus en plus nombreux aussi à apprendre l’allemand. Et nous? On fait quoi ? Du saupoudrage (2h30 par semaine)
    Ne supprimer pas les classes bilangues, pour que les échanges continuent à vivre, les certifications, l’Abibac et l’université allemande !!!

  28. PUMUCKL

    “La réforme, s’agissant des langues vivantes, instaure le bilanguisme pour tous les élèves dès la 5e”. C’EST PAS BEAU DE JOUER AVEC LES MOTS, Madame la Ministre. Vous n’instaurez en rien le bilanguisme, vous avancez l’apprentissage de la LV2 à la classe de 5ème en le rabotant au passage. Employez les bons termes et les bonnes formulations SVP! Par ailleurs ce terme pompeux de bilanguisme n’est certainement pas approprié aux conditions que vous proposez pour l’apprentissage de la LV2. 2h30 n’est pas un horaire satisfaisant pour l’apprentissage d’une langue vivante! C’est peut-être pour cela d’ailleurs que les objectifs de fin de collège ont été revus à la baisse.

  29. Löwenzahnn

    Analyse de Frank BAASNER, Directuer Institut franco-allemand de Ludwigsburg

    “Supprimer les classes européennes à un moment où
    l’euroscepticisme progresse et fait le lit du populisme,
    et pas seulement en France, est tout sauf
    une bonne idée politique.”

    “Il est à craindre que
    la ministre ou ses conseillers aient agi sans
    connaître le contexte politique ni scolaire.”

    “La réforme scolaire, dans l’ensemble
    cohérente, et la relation particulière franco-allemande
    constituent des objectifs politiques
    d’égale importance.”

    “Cela n’a pas de sens de vouloir jouer la partition franco-allemande
    en Europe pour ensuite couper les
    cordes de l’instrument. En gardant présent à
    l’esprit le rôle particulier des relations franco-allemandes,
    il conviendrait donc de reconsidérer
    cette partie de la réforme. Personne n’y perdrait
    sur le plan politique, et une fois de plus il apparaîtrait
    clairement qu’il existe une large mobilisation
    politique et sociale en faveur des relations
    franco-allemandes.”

  30. MP

    A Dominique LANCIEN : je me demande où vous voyez ici dans les commentaires “un relent de racisme” et de “lamentables expressions” !
    Difficile pour vous, visiblement, de contrer les arguments des enseignants et des parents qui sont contre cette réforme !

  31. la loi et le décret

    Assez de mensonges !
    24 mai 2015 at 17:33
    La ministre de l’Éducation a cru bon de rappeler, mercredi 20 mai 2015, à ceux pour qui la publication du décret sur le collège 2016 au lendemain d’une journée de mobilisation nationale des enseignants était une provocation, « les règles de la démocratie ».

    Najat Vallaud-Belkacem a ainsi rappelé que le décret avait été « adopté à une très grande majorité » par le conseil supérieur de l’éducation, omettant de rappeler que ce conseil est consultatif, qu’il est majoritairement composé de membres sans compétence pédagogique et que les syndicats enseignants représentant 80% des enseignants du secondaire se sont opposés au décret.

    Plus problématique : la ministre a affirmé que ce décret n’était que l’application de la loi :

    « La loi de refondation de l’école, adoptée par le parlement, prévoyait la réforme du collège dans tous ses principes : autonomie des établissements, interdisciplinarité, accompagnement personnalisé. »

    De fait cette loi a bien été adoptée par le parlement le 9 juillet 2013.

    Mais problème : cette loi n’indique nulle part que les « projets transversaux et interdisciplinaires » doivent se faire au détriment des enseignements disciplinaires. Elle ne fait également aucune mention de la suppression des sections bilangues ou des options de latin et de grec ancien telle qu’elle a été annoncée le 11 mars 2015, lors de la présentation de la réforme du collège.

    Quelle instance « démocratique » ou plutôt technocratique, dans un recoin obscur de la rue de Grenelle, a décidé, par exemple, de la suppression brutale des langues anciennes en tant que disciplines d’enseignement, à commencer par la suppression de leurs programmes, puisque le Conseil supérieur des programmes affirme n’avoir pas été saisi de cette demande ?

    Prenons donc la ministre de l’Éducation au mot : qu’elle soumette ces dispositions nouvelles à un vote du parlement. Elle appliquera ainsi « les règles de la démocratie ».

    Loys Bonod

  32. Romain Massié

    1) Le collège de demain “organisera chaque semaine des heures d’accompagnement personnalisé” et multipliera le fonctionnement
    en petits groupes grâce aux 4000 postes. Sachant qu’il y a 7100 collèges en France, cela revient à 0,5 poste par collège. Je regrette de ne pas partager votre enthousiasme.

    2) “Ouvrir les possibles à tous les élèves ce n’est sûrement pas condamner l’excellence” : Quid des sections euros?

    3) Vous annoncez qu’aucune discipline ne perdra d’heures. En même temps, le temps d’AP sera pris sur les heures de cours (et ne sera pas en plus des heures de cours comme actuellement pour les PPRE, l’accompagnement personnalisé, l’aide aux devoirs…). Expliquez moi votre raisonnement svp.

    4) Acutellement les élèves doivent valider en langue les 5 compétences du niveau A2 en fin de 3e. Avec votre réforme, il ne devront valider que 2 compétences sur 5. Ne serait ce-pas “niveller par le bas”? Où est le progrès. Expliquez moi raisonnement svp.

  33. Claire Vernisse

    Connaissez-vous la différence entre un élève de sixième et un élève de cinquième ? Ce n’est en rien comparable. Un sixième est partant pour faire du théâtre, des langues, du sport…En plus. Il n’est pas encore gagné par l’ennui et aux prises avec quelques complications relatives à l’entrée en adolescence. Les VRAIES classes bi-langues offrent un VRAI plus aux élèves qui le souhaitent. Elles peuvent leur éviter de mourir d’ennui. Si, en 2016, après votre réforme, nous proposions une deuxième langue vivante à vos classes bi-langues au RABAIS, les cinquièmes auraient été déjà écoeurés et démotivés par 3 heures d’AP en sixième. Leur motivation serait amoindrie, et pour l’allemand, les liens à faire avec l’anglais arriveraient un peu tard. Le mot “bilanguisme” devrait vous êtes interdit comme publicité mensongère.

  34. Breye

    BONJOUR :::: un nivellement se fait toujours du bas vers le haut dans le pire des cas, vers la moyenne :::: une des différences entre la gauche et la droit , la gauche se donne la peine de niveler , la droite ne s’embarrasse pas , elle jette , elle rebute :::: par-contre je pense , qu’il faut donner du TEMPS au TEMPS :::: j’ai souvent entendu mes Professeurs dire « dépêchons nous nous sommes en retard sur les programmes »après c’est la course , je pense qu’il faudrait donner une tolérance + à la demande pour ne pas prendre les bonnes volontés à la gorge :::: pour le racisme c’est un argument simpliste , à mon avis ils ont peur de vous (une femme est en passe de réussir , alors que tant d’hommes ont échoués)beaucoup de vieux — sont en train d’en prendre plein leur honneur !!!

  35. Assez de mensonges !

    La publication du décret et de l’arrêté définissant l’organisation du collège à partir de la rentrée 2016 met en place une réforme qui ne répondra pas aux besoins de formation de la jeunesse de ce pays, ne réduira pas l’échec scolaire et mettra profondément en cause l’égalité d’accès aux savoirs et aux qualifications sur le territoire.
    Elle est de plus un affront à une profession qui se bat au quotidien pour la réussite des jeunes qui lui sont confiés.
    Les signataires demandent l’abrogation de ce décret et de cet arrêté et la reprise immédiate des discussions sur l’avenir du collège. http://www.unautrecollege2016.net/

  36. Romain Massié

    Madame La Ministre,
    Revoyez votre définition de la classe bilangue:
    il s’agit de l’apprentissage de 2 langues en parallèle avec le même nombres d’heures, comme actuellement 3h par année, soit 12h d’anglais + 12h d’allemand (ou italien…)
    Avec votre réforme, la 2eme langue n’arrive qu’en 5e et ne sera enseignée que 2,5h par année, soit 7,5h.
    Comment peut-on affirmer que ceci est une “ambition forte et nouvelle” ?
    Vous voulez une politique en faveur des langues? Instaurez une “vraie” bilangue pour tous dès la 6e!

  37. LANCIEN Dominique

    Votre patience ainsi que votre langage “mesuré” vous honorent Najat. Mais iil n’en est pas moins vrai qu’un relent de racisme est bel et bien présent dans une catégorie de toutes ces oppositions violentes! J’y retrouve de mêmes lamentables expressions adressées à Mme Taubira lors de cette opposition désastreuse concernant le “Mariage pour TOUS et TOUTES”!!! Mais vous avez raison.Inutile de se rabaisser à cette médiocrité qui ne ferait que détourner du vrai sujet qui n’est autre que le RESPECT de TOUTE notre JEUNESSE.Tout mon soutien Najat.

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