Discours aux 11è journées enseignants-entreprises à l’École Polytechnique

Éducation nationale Publié le 25 août 2015

Retrouvez ici le discours prononcé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche lors des journées enseignants-entreprises à l’École Polytechnique ce mardi 25 aout 2015.

Seul le prononcé fait foi,

Monsieur le Ministre,
Monsieur le président de l’institut de l’entreprise, cher Xavier Huillard,
Mesdames et Messieurs les Présidents Directeurs Généraux,
Mesdames et Messieurs les Recteurs,
Mesdames et Messieurs les enseignants et les universitaires,
Mesdames, Messieurs,

Merci de m’accueillir parmi vous aujourd’hui pour me donner l’occasion, à mon tour, de dire quelques mots des relations indispensables et de plus en plus étroites entre l’École et le monde professionnel. Ce moment de l’année, avec la rentrée scolaire, est toujours une période chargée pour l’éducation nationale, mais je tenais néanmoins à tout prix à être présente.

D’abord parce que j’entretiens avec l’institut de l’entreprise une relation privilégiée qui ne date pas d’hier. J’étais venue m’exprimer devant vous en tant que ministre de la jeunesse en 2014, sur le thème de l’emploi des jeunes, et Xavier Huillard, Monsieur le Président, vous nous faites l’honneur de participer aux travaux du conseil national éducation-économie alors que je sais votre emploi du temps très chargé et je vous en remercie. La participation à cette instance de grands PDG, avec une vision en hauteur et un véritable engagement sociétal, est essentielle pour l’École.

Je souhaitais être parmi vous, ensuite, pour faire un premier bilan devant vous de tout ce qui a bougé à l’éducation nationale depuis un an s’agissant de la relation Ecole / entreprise et ce qui va continuer à évoluer, et je crois qu’en la matière nous pouvons être fiers. Nous avons fait un chemin, en 1 an, que beaucoup d’entreprises de taille aussi importante que notre ministère ne manqueraient pas de nous envier, j’en suis certaine, tant cela nous mobilise en termes de conduite de projet.

1. Il est peut-être un postulat qu’il nous faut tout d’abord poser ensemble : rappeler, en effet, que de la maternelle à l’enseignement supérieur, l’École prépare à la vie autonome. Conduire chaque élève vers l’autonomie -condition essentielle à l’insertion, plus tard, dans le monde de l’entreprise – est bien au cœur de notre vocation.

L’Ecole a confiance en la jeunesse. En sa capacité à bien faire. En sa créativité. En son optimisme.

Et c’est avec confiance que notre École transmet aux jeunes les connaissances et les valeurs nécessaires à leur existence de femme et d’homme libres, de citoyens capables d’inventer, à leur tour, un avenir meilleur.

Etre libre, c’est exercer un travail à la mesure de son talent et de ses efforts, quelle que soit son origine sociale, géographique ou culturelle.

Ce travail, il faut le trouver en répondant à la demande existante, mais aussi être capable d’en changer en fonction des besoins d’un marché en perpétuel mouvement ou de ses propres aspirations.

Ce travail, on peut aussi le créer, en plaçant ses capacités d’innovation au service du renouvellement et de la réinvention du monde économique.

Dans tous les cas, et afin de répondre aux exigences du « travail demain », pour citer le titre suggestif de votre colloque, l’École mène un dialogue toujours plus intense avec celles et ceux qui créent la richesse, je veux parler des entreprises. Un dialogue que nous menons au sein du Conseil National éducation –économie que nous avons mis en place, présidé avec beaucoup de dynamisme par Pierre Ferracci, mais aussi dialogue en direct avec toutes les entreprises qui le souhaitent et avec lesquelles nous nouons parfois même des partenariats précis, je pense notamment à Peugeot PSA avec qui je signerai prochainement une convention de partenariat qui bénéficiera à nos nombreux lycéens professionnels qui se destinent aux métiers de l’Automobile. Renault s’est aussi manifesté auprès de nous. Je pourrais aussi citer l’entreprise CISCO, et bien d’autres encore, avec qui nous venons de construire ou sommes en train de construire des partenariats très opérationnels et qui bénéficient directement aux jeunes et aux entreprises.

2. La deuxième chose que je voudrais vous dire, c’est que l’Education nationale intègre pleinement, dans sa stratégie, l’évolution à moyen terme du marché du travail.

Nous connaissons par des études toujours plus poussées et plus précises quelles seront les grandes tendances du marché du travail dans 5 ou 10 ans. Je pense à l’étude de France Stratégie parue il y a quelques mois, « Les métiers en 2022 », un outil prospectif remarquable qui doit pouvoir éclairer les grandes orientations de notre système de formation. Je le rappelle, c’est ce gouvernement qui a réintroduit une forme de « commissariat au plan » avec la création de France Stratégie, et nous en voyons à présent tous les bénéfices, puisque pour la première fois depuis très longtemps, l’Éducation nationale dispose d’un outil pour voir si les secteurs dans lesquels elle forme le plus de jeunes correspondent à l’évolution structurelle à long terme du marché du travail. Je parle bien d’évolution à long terme parce que je le rappelle à ceux qui voudraient que l’Ecole s’adapte année par année à la conjoncture que ce n’est pas totalement possible et pas véritablement souhaitable : le rôle de l’Éducation nationale est parfois aussi de maintenir a minima certaines formations pour être en capacité de remobiliser ces compétences si ces métiers émergent à nouveau dans les années à venir. Je pense à certains CAP, que l’on nous a parfois demandé de supprimer il y a des années, et que quelques années plus tard il a fallu recréer en urgence pour faire face à un regain d’activité dans le secteur. L’éducation nationale, avec ses millions d’élèves et ses 64000 établissements, ne peut pas penser à court terme. Elle se doit d’avoir une stratégie ancrée dans le moyen et le long terme. Et cette stratégie existe pleinement. Vous, entreprises, qui vous demandez si vous aurez demain assez de jeunes pour pourvoir aux métiers professionnels dont vous avez besoin, pouvez être rassurés.

Nous dialoguons avec les filières économiques, sur leurs besoins, et avons déjà créé plus de 30 campus des métiers et qualifications spécialisés par filière pour répondre à leurs besoins spécifiques, que ce soit dans les métiers de la mer, dans le numérique, dans l’aéronautique…

Nous dialoguons avec les branches professionnelles, sur la rénovation des diplômes : nous allons rénover 18 diplômes cette année scolaire, pour coller aux besoins du monde économique. Nous le faisons en lien avec les organisations syndicales et patronales, qui siègent dans les instances de rénovation de ces diplômes. Je sais que les organisations patronales aimeraient parfois voir leur rôle renforcé dans ces instances : nous leur avons fait des propositions à la suite de la grande conférence sociale de 2014 qui n’ont pas toujours porté les fruits escomptés. La balle est à présent dans leur camp et je ne doute pas que nous arriverons à avancer de manière constructive sur ce sujet. C’est en tout cas ma volonté.

Au-delà de la vision à long terme, c’est d’une agilité de tout instant dont l’Éducation Nationale a besoin pour demeurer au plus près de ces changements et de ces besoins nouveaux qui surviennent de plus en plus vite.

Cette agilité est indispensable pour que les élèves des filières technologiques et professionnelles reçoivent des formations toujours au plus près des réalités du marché, près de 700 000 d’entre eux bénéficiant de dispositifs d’alternance sous statut scolaire, la majorité d’entre eux intégrant ensuite directement le monde du travail.

3. A cette fin, je crois que l’Éducation nationale a beaucoup avancé cette année pour renforcer ses relations avec le monde de l’entreprise, et c’est là le principal message que je voulais vous transmettre aujourd’hui. L’École bouge. Et nous sommes bien loin de l’image d’immobilisme que certains voudraient parfois nous coller à la peau.

La preuve en est que certains d’entre vous qui êtes parents d’élèves me dites parfois, lorsque nous discutons, que vous ne reconnaissez pas l’École que vous avez-vous-même connue lorsque vous étiez élève. C’est bien la preuve que l’École s’adapte, bouge, change avec la société. Que l’Ecole d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a 20 ans, 30 ans.

Bien sûr, je sais que les changements que j’ai impulsés au niveau national dans la relation entre le monde de l’enseignement et le monde professionnel ne se perçoivent pas encore toujours sur le terrain. Vous qui dirigez parfois d’importantes structures le savez mieux que personne, il y a nécessairement un temps de latence entre le moment où l’on impulse un changement et celui où il se ressent concrètement dans l’ensemble de la structure. Qui, parmi vous, gère une structure de 64 000 établissements avec 12,3 millions d’usagers, près d’1 million de salariés ? Si vous êtes confrontés à des enjeux de masse similaire, vous savez la gageure que représente la conduite de projet à une telle échelle. Et pourtant, malgré cet effet de taille, ces changements sont bien là et je crois que nous pouvons en être fiers.

Ce sont des changements qui montrent que l’Ecole est, de plus en plus, ouverte sur le monde qui l’entoure.

Laissez-moi vous citer cinq de ces changements d’envergure.

Les campus des métiers et des qualifications, que je mentionnais à l’instant : c’est pour faciliter ces échanges entre l’intérieur et l’extérieur de l’Ecole et pour coller au mieux aux besoins de long terme des filières économiques que le gouvernement a lancé en 2013 puis développé l’an passé les campus des métiers et des qualifications. Dans un même pôle, se mêlent les formations en lycée professionnel, en apprentissage, dans les universités, les laboratoires de recherche, au service de l’excellence dans un secteur professionnel donné.

Ces campus des métiers et des qualifications que nous avons créés sont une chance pour les jeunes, une chance pour les entreprises et une chance pour les territoires.

Une chance pour les jeunes, parce qu’être formés au sein des pôles d’excellence spécialisés que sont les campus, c’est un atout sur leur CV et plus de chances d’être recrutés.

Une chance pour les entreprises, parce que recruter un jeune formé dans un campus des métiers et des qualifications, c’est avoir la garantie que ce jeune a été formé dans un pôle d’excellence.

Une chance pour les territoires, parce que demain nous pourrons identifier une ville avec une compétence particulière comme par exemple Brest, ville des industries de la mer, ou encore Clermont-Ferrand, ville du numérique.

Deuxième changement important qui entre en vigueur à cette rentrée : la généralisation du Parcours Avenir. Ce parcours va toucher chaque jeune de la 6ème à la terminale et le mettre en contact avec le monde professionnel tout au long de sa scolarité, pour l’aider au mieux dans ses choix d’orientation. Visites d’entreprises, interventions en classe de chefs d’entreprises, mise en perspective des enseignements avec le monde professionnel, … c’est un changement culturel et pédagogique important pour l’éducation nationale. Important parce que contrairement à ce qui se faisait en la matière par le passé, ce ne sont pas les seuls conseillers d’orientation qui devront s’investir dans ce parcours, mais bien l’ensemble de l’équipe pédagogique : chefs d’établissements, professeurs principaux, enseignants… Chaque jeune pourra par ailleurs conserver ses données personnelles tout au long de sa scolarité par le biais d’un outil numérique pensé pour la classe, FOLIOS. Dans cet outil, les élèves pourront aussi mettre en valeur leurs expériences et leurs compétences, qu’elles soient d’ordre scolaire ou extrascolaire. Ils pourront garder la trace de leurs recherches et de leurs travaux, et se constituer progressivement une sorte de cahier numérique sur leur connaissance du monde professionnel, dans lequel ils pourront puiser des ressources en fonction de leurs besoins : échanger avec leurs camarades et leurs parents, faciliter leur recherche de stage en entreprise, construire des projets, décider de leur choix d’orientation. Vous voyez, donc, que nous sommes très pragmatiques.

Ce Parcours Avenir proposera également dans chaque établissement des journées de découverte des métiers pour permettre d’aborder la diversité des métiers et les opportunités d’emploi, le fonctionnement et l’organisation de l’« entreprise », pour que cette réalité soit appréhendée le plus tôt possible par les jeunes.

Troisième changement important : la création au collège d’un nouvel enseignement pratique interdisciplinaire consacré au monde professionnel, dès la rentrée 2016. C’est une grande nouveauté. Ces enseignements introduisent une pédagogie de projet, en lien avec les programmes scolaires. Concrètement, cela signifie que dans les établissements qui auront choisi de proposer cet enseignement, les élèves vont pouvoir conduire un projet ensemble autour du thème du monde professionnel, comme par exemple créer une junior entreprise. En travaillant sur un projet concret, ils vont non seulement mobiliser les connaisances acquises dans les programmes mais aussi apprendre à préparer et mettre en œuvre un projet. Ils vont apprendre à travailler en équipe, à s’inscrire dans un calendrier défini. Autant de qualités qui leur seront utiles, lorsqu’ils seront plus âgés, pour s’insérer sur le marché du travail et être opérationnels rapidement dans leur premier emploi.

Quatrième changement : sur la formation par le biais de l’apprentissage. Il a beaucoup été reproché à l’éducation nationale de ne pas suffisamment promouvoir l’orientation vers l’apprentissage, voire de dénigrer cette modalité de formation. En réalité, le problème était plus vaste que cela : ce n’est pas uniquement l’apprentissage qui a besoin d’être revalorisé, mais bien l’ensemble de la formation par alternance : les contrats de professionnalisation, la formation en lycée professionnel. Il faut rappeler, sans cesse, que ces voies de formation sont indispensables à l’économie française parce qu’elles pourvoient le pays en métiers professionnels dont la France a besoin. Sur l’apprentissage, l’éducation nationale a mis un grand coup d’accélérateur cette année. Ma première lettre aux recteurs, lorsque je suis arrivée il y a un an, a été pour leur demander de mettre l’accent sur le développement d’apprentissage. J’ai fixé au ministère des objectifs chiffrés – atteindre, à terme, 60 000 apprentis formés directement au sein du ministère, puisque vous savez que l’éducation nationale gère en direct des sections d’apprentissage. Cette année, nous avons créé des modules de formation sur l’apprentissage, nous avons introduit et rendu visible pour la première fois visibles dans les logiciels d’orientation (affelnet) la possibilité de s’orienter vers l’apprentissage. Toutes les académies sont mobilisées. Je pense par exemple à l’académie d’Aix-Marseille, qui développe des places de CFA « hors les murs » pour augmenter sa capacité à former par apprentissage. Nous avons relayé dans tous nos établissements, auprès des acteurs de l’orientation, la campagne de communication sur l’apprentissage, au printemps dernier, pour inciter les jeunes à choisir cette formation qui offre de belles possibilités de carrière.

Mais l’apprentissage, c’est comme dans un mariage : pour que cela marche, il faut être deux : celui qui forme, et l’entreprise qui accueille le jeune en formation. Le gouvernement a mis le paquet depuis un an. Presque tous les obstacles financiers qui avaient identifiés à la grande conférence sociale de 2014 ont été levés ; le Président de la République a annoncé une aide « TPE jeunes apprentis » pour soutenir l’investissement en formation des petites entreprises. Je crois qu’à présent, au-delà des bonnes intentions et au regard des avancées qui ont été consenties par le gouvernement à la fois sur le plan financier et juridique, il faut maintenant que les entreprises s’emparent de ce dispositif pour former par apprentissage celles et ceux qui seront leurs salariés de demain.

Cinquième changement : la généralisation des pôles de stages dans toutes les académies de l’éducation nationale. Je m’y étais engagée en 2014 et nous le faisons : dans chaque académie, des pôles de stage sont mis en place à compter de cette rentrée pour aider à trouver des stages aux élèves qui ne sont pas parvenus à en trouver tout seuls. Ces pôles ne seront pas des banques de stage, car nous avons vu en échangeant avec les entreprises que ce n’était pas nécessairement le plus efficace. Il s’agira d’équipes au niveau des bassins d’emplois ou par filière professionnelle, au sein de chaque académie, capables de connaître finement les entreprises présentes sur ce bassin d’emploi ou dans cette filière et de venir en aide aux établissements qui n’ont pas trouvé des stages pour tous leurs élèves.

Voilà quelques uns des changements importants intervenus cette année pour renforcer les liens entre le monde de l’enseignement et le monde professionnel. Ajoutons que pendant toute l’année scolaire dernière, nous avons conduit avec plusieurs autres ministères une évaluation des relations Ecole/entreprise et que nous examinons actuellement les propositions qui en découlent et ne manqueront pas de faire l’objet de mesures supplémentaires dans les mois à venir.
5. Je sais que les entreprises qui sont présentes aujourd’hui le sont parce qu’elles aussi ont envie de faire un pas vers l’Ecole, vers les jeunes, et qu’elles sentent une responsabilité sociale en la matière et je les en remercie.

La première entreprise qui embauche a une responsabilité toute particulière : ce que voit le jeune de cette entreprise sera sa première vision du monde de l’entreprise. C’est pourquoi elle doit lui faire toute la place qu’il mérite, et ne pas autoriser une sorte de bizutage social qui voudrait que sous prétexte qu’on aurait plus à apprendre, on n’aurait moins à donner que les autres !

D’où viennent l’énergie, le renouvellement, les idées fraîches et revigorantes sinon des jeunes ? D’où vient cette chance donnée à chaque génération d’être meilleure que celle qui l’aura précédée sinon d’une jeunesse qui se sent bien accueillie par ses aînés ?

Ce sont eux, les jeunes, les élèves, qui inventeront un monde dont nous n’avons encore nulle idée.

La mission qui est celle de l’Ecole de former les inventeurs d’un monde qui nous est inconnu, voire inimaginable, est rendue plus évidente encore par les progrès continus de la science ces dernières années, et notamment par l’avènement de nouvelles technologies aux potentialités inépuisables.

Nous savons que les jeunes sont les plus à même de s’emparer de ces potentialités pour en révéler toute la puissance.

Et nous le voyons ici à Paris-Saclay : ce sont chaque jour de nouveaux pans de la production qui sont créés, de nouveaux gains de productivité qui sont conquis, de nouvelles manières de travailler qui s’élaborent, de nouvelles professions qui voient le jour.

C’est parce que nous savons que le « travail demain », thème de votre colloque, n’est pas le décalque du travail aujourd’hui que l’entrepreneuriat est l’objet d’une attention toute particulière de la part du gouvernement.

Avec les 29 pôles étudiants pour l’innovation, le transfert et l’entrepreneuriat – que nous appelons familièrement les PEPITE- ou le statut d’étudiant-entrepreneur, deux avancées de ces deux dernières années, nous voulons donner toutes leurs chances aux jeunes étudiants de contribuer à la transformation incessante de la sphère économique.

Ouverts sur leurs écosystèmes, ancrés sur le territoire, les PEPITE associent établissements d’enseignement supérieur, acteurs économiques et réseaux associatifs.

Le statut étudiant-entrepreneur vient renforcer ce dispositif. Ouvert aux étudiants en formation et aux jeunes diplômés, il facilite la poursuite d’un projet en lui donnant toute la visibilité requise, et garantit au jeune diplômé sélectionné de bénéficier des conditions de vie et du soutien nécessaires au développement de son projet, ainsi que d’une formation à l’entrepreneuriat et à la gestion.

Ainsi la mission de l’Ecole n’est pas seulement─ mais si elle parvenait à la remplir pleinement, que ce serait réjouissant !─ de remplir les espaces appelés par l’état actuel ou prévisible dans ses grandes lignes du monde de travail. L’Ecole doit faire aussi naître des créateurs. Elle s’y emploie, avec vous tous.

6. Au travers de ce dialogue renouvelé entre l’Ecole et les entreprises, nous faisons chaque jour tomber les malentendus qui ont trop longtemps entravé les relations si nécessaires qui doivent exister et prospérer entre l’Education nationale et le monde du travail.

Il nous faut une porte à doubles battants, et fluidifier toujours davantage la circulation entre l’Ecole et les entreprises.

Les enseignants savent bien combien cette circulation est indispensable à la vie de l’Ecole elle-même. Je salue les centaines d’initiatives qui voient le jour dans les territoires par la volonté d’enseignants, de chefs d’établissement et des relais dans les rectorats. Et la crise économique très difficile à laquelle notre pays et le monde auront dû faire face aura considérablement catalysé cette ouverture réciproque de l’Ecole et des entreprises que nous soutenons par des dispositifs toujours plus efficaces.

Les enseignants savent aussi que leur mission est de doter les élèves et les jeunes des capacités à inventer et à se réinventer en permanence pour dessiner leur avenir et le nôtre.

A nous de confirmer ce double mouvement en l’accélérant et en lui donnant tout son sens : permettre à nos enfants et à nos jeunes de trouver ou de créer un métier qui leur plaît et ainsi d’inventer un monde de demain qui tirera toutes les leçons du nôtre.

Je suis confiante et je sais que vous l’êtes également.

Je suis confiance parce qu’une société qui attend autant de l’Ecole que la nôtre est une société résolument tournée vers l’avenir.

C’est une société qui sait que l’Ecole est la première et la plus prometteuse des pépinières.

Ecoles, entreprises, nous croyons en notre jeunesse, nous lui faisons confiance, nous voulons lui faire toute sa place. Elle est notre priorité parce que c’est d’elle toujours que vient le renouvellement dont l’humanité a sans cesse besoin si elle veut demeurer à la hauteur d’elle-même. Je vous remercie.

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