J'ai eu la tentation de vous parler de l'affaire Clearstream, en vous disant que la Justice sortait d'avantage grandie que l'accusé lui-même de ce procès peu ragoutant, mais l'appel interjeté par le procureur de la République jette à nouveau un trouble sur son indépendance et porte si nettement la marque de l'Élysée que je préfère attendre une décision définitive pour me prononcer. Tout au plus, puis-je souhaiter à Dominique de Villepin de ne pas céder au découragement : son combat est aussi celui d'une autre droite aujourd'hui bien silencieuse face au sarkozysme.... Les crocs de bouchers ne sont donc pas encore raccrochés à l'UMP, mais à défaut d'y voir pendu l'ancien Premier ministre, le gouvernement y verrait bien balancer notre système de retraite. C'est tout le sens des discussions qui s'engagent en cette fin du mois de janvier sur l'avenir de notre système de retraite et qui méritent la plus grande vigilance. Le gouvernement voudrait simplifier le débat en prétendant qu'il n'y a qu'une issue pour sauver nos retraites, repousser inexorablement l'âge du départ à la retraite. Discours non seulement simplificateur, mais assez largement faux.
Premier préalable à toute réforme, il faut réaffirmer le principe de la retraite par répartition et dénoncer toute tentative de se voir imposer, y compris à titre accessoire, un système de capitalisation à la française qui conduirait à exclure les plus fragiles de nos concitoyens et à accroitre un peu plus encore au moment de la retraite le fossé entre les riches et les pauvres.