Elle : “On a testé la leçon antisexiste de Najat Vallaud-Belkacem”

En campagne Publié le 26 octobre 2012

logo-elleIl n’y a pas que les ministres qui devraient suivre les « séminaires de sensibilisation à l’égalité femmes-hommes et aux stéréotypes de genre » initiés par le ministère des Droits des femmes. Certains et certaines journalistes aussi, comme Natacha Polony qui les a comparés jeudi sur « Europe 1 » à des camps de rééducation à la Pol Pot. Pour Eric Zemmour, sur « RTL » ce matin, il s’agit de « camps de rééducation de Mao ». Pour dissiper tout malentendu, jeudi soir, nous avons mis notre costume et notre cravate de ministre (ah mince, c’est un stéréotype de genre), nous avons mis notre veste de ministre (ah mince, la ministre Najat Vallaud-Belkacem était en pull bleu cobalt), bref nous avons pris notre stylo de ministre et nous sommes allée écouter ce fameux séminaire, en comité restreint, en présence donc de la ministre et de son cabinet. Trois grandes leçons à en tirer.

Pas de leçon de morale

Un, ce n’est pas une leçon de morale adressée aux ministres ou même aux hommes politiques sur le thème : vous êtes tous de méchants machos ! Mais bien un questionnement sur là où on croit en être arrivé et la réalité de notre société : on est un ministre de gauche, plutôt favorable à la parité, dans le premier gouvernement paritaire et on croit être arrivé assez loin dans l’égalité femmes-hommes ? « Ce n’est qu’une illusion », souligne Caroline de Haas, en charge des questions féministes auprès de la ministre et auteur de la présentation. Et chiffres à l’appui, elle démonte cette illusion d’optique généralisée. On entend beaucoup par exemple que « les nouveaux pères sont de plus en plus impliqués dans les tâches domestiques » ? C’est vrai, mais quel progrès ! Ils font seulement 10 minutes de plus par jour en dix ans. On est bien plus loin de la parité qu’on ne le croit.

Deux, en politique, c’est encore pire : quand « Le Parisien » titre : « Au boulot, messieurs les élus », cela ne fait que refléter l’image générale des femmes en politique. Celles qui sont là sont quasiment invisibles. Sur les photos des groupes de travail gouvernementaux, sur les plateaux télés, même dans les prises de parole du Conseil des ministres ! Si on ne fait pas un effort pour les rendre visibles, rien ne changera. Or, « nous sommes dans une phase d’accélération de l’histoire en terme d’émancipation des femmes, dans une dynamique en direction de la parité très importante pour changer la donne », explique Caroline de Haas.

Trois, et c’est là le plus ardu pour nous qui ne sommes pas ministres, l’Etat a un rôle à jouer. Un rôle d’exemplarité, au sein des ministères et de toutes les administrations. Dans la façon de promouvoir des femmes, de les accompagner au long de leur carrière, de veiller à ce qu’elles puissent passer les échelons pour grimper en haut de la hiérarchie des hauts fonctionnaires. Dans la façon de composer ses équipes, de mettre en avant telle ou tel porte-parole, de promouvoir telle ou telle personne. Aurait-on alors l’impression de favoriser les femmes au détriment des hommes ? « Cela aussi, c’est une illusion d’optique, car les études montrent que même quand on a l’impression de favoriser les femmes, les hommes restent majoritaires », souligne Caroline de Haas. En sortant, on a juste envie de retrousser nos manches de ministre. Allez, mesdames et messieurs, au boulot !

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3 commentaires sur Elle : “On a testé la leçon antisexiste de Najat Vallaud-Belkacem”

  1. bibi

    comme ce que propose la ligue pour l’éducation à paris dans les écoles primaires ?

    des séminaires obligatoires pour les filles et les garçons, heu pardon pour les enfants et les inciter à s’habiller de manière égalitaire, synonyme pour la gauche : indifférenciée.

    comme le disait Zemmour, ce sont bien des camps de rééducation au genre, gratuits, d’état, obligatoires, sans présomption d’innocence. la propagande ça marche en culpabilisant toute la société.

  2. silver account

    Même ambiance de bons élèves à l’Éducation nationale où Vincent Peillon et la ministre déléguée George Pau-Langevin ont reçu mardi la bonne parole. La réunion a duré deux heures et tout le monde a soupiré lorsqu’il a été question d’une campagne de recrutement d’enseignants, menée sous le précédent gouvernement. Elle montrait un homme concentré sur sa tâche avec cette mention «Il a de l’ambition» quand une femme nonchalante avait, elle, pour légende: «Elle a des rêves».

  3. jean louis prime

    Madame la Ministre
    Bonjour Najat

    Belle idée que ces séminaires, du jamais vu, du changement maintenant.
    Curieux commentaires que ceux de Mme Poligny et de Mr Zemmour. Savent ils donc de quoi il parle ? On t il assister à l’un de ces séminaires? Peut être faudrait il les convier à l’une de ces réunions pour qu’enfin ils s’expriment sur les faits et non sur leurs seules impressions qui après tout n’ont pas plus de valeur que les impressions de chacun d’entre nous dans ce pays. Qu’ils fassent leur travail et informe plutôt la population de quoi sont fait ces séminaires de sensibilisation. Merci aux journalistes de ELLE, qui elles, ont fait leur travail.

    Bien a vous

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