J'ai présenté une communication relative aux priorités des nouveaux contrats de ville en Conseil des ministres ce mercredi 25 juin.
La France connaît depuis 30 ans un nouveau fait urbain. La spécialisation des territoires est devenue une dimension centrale de la question sociale. Dans les zones urbaines sensibles, une famille sur trois vit dans la pauvreté. La crise y a un plus fort impact. Le chômage des jeunes y est deux fois plus élevé que sur le reste du territoire. La confiance en l’avenir s’y trouve particulièrement altérée, et les droits y sont souvent méconnus. Face à ce défi, la politique de la ville ne peut se résumer à une politique des quartiers. C’est pourquoi, de nouveaux contrats de ville sont élaborés pour la période 2014-2020. Ils associeront dans chacun des 1 300 nouveaux territoires de la politique de la ville, l’État, les collectivités locales, et les services publics autour d’objectifs communs. Ils veilleront à garantir un niveau de présence des services publics et de mobilisation des outils de droit commun supérieurs à la moyenne. La conclusion de ces contrats de ville à l’échelle des intercommunalités permettra un meilleur examen des situations comparées des territoires, pour identifier les forces et les faiblesses de chacun et envisager une fertilisation croisée entre les territoires les plus fragiles et ceux les plus dynamiques sur le plan économique.
Le Gouvernement a demandé aux préfets d’engager sans attendre la préparation des nouveaux contrats de ville, avec pour objectif d’aboutir avant la fin de l’année 2014. Ces contrats auront trois priorités :
- un pilier « cohésion sociale ». Le contrat de ville devra prévoir les mesures de soutien aux équipements sociaux, culturels, sportifs, et aux associations assurant le lien social sur le territoire ; il assurera un investissement supplémentaire des partenaires du contrat de ville dans les domaines de l’éducation, de la santé et de la justice. Une attention particulière sera apportée aux familles monoparentales dont le taux de pauvreté est particulièrement préoccupant, avec des aides à la garde d’enfants, au retour en emploi et à l’accompagnement dans la parentalité.
- un pilier « cadre de vie et renouvellement urbain », avec pour objectif une amélioration tangible de la vie quotidienne des habitants des territoires prioritaires, en particulier de ceux qui résident dans le logement social : les contrats de ville programmeront les créations d’équipements, la mobilité dans le parc résidentiel et l’installation de nouvelles activités dans le quartier ; ils détailleront les initiatives prises pour l’amélioration des relations entre la police et la population. Enfin, dans les territoires éligibles au nouveau programme national de renouvellement urbain, les contrats détermineront les objectifs opérationnels de transformation du quartier et de mixité sociale.
- un pilier « développement de l’activité économique et de l’emploi », avec pour objectif une réduction de moitié sur la durée du contrat de ville des écarts de taux d’emploi, en particulier au bénéfice des jeunes. Les contrats de ville assureront une présence de Pôle emploi et des missions locales dans chaque territoire prioritaire, la mobilisation d’au moins 20 % des contrats aidés et des aides à l’emploi pour les jeunes des quartiers, et le développement d’un soutien actif à l’entreprenariat. Le dispositif « clubs ambitions », qui obtient des résultats probants dans plusieurs sites pilote, sera rapidement étendu.
Une convention cadre signée le 18 juin dernier avec la Caisse des dépôts et consignations permet la mobilisation de 300 millions d’euros pour renforcer en fonds propres les entreprises qui s’installent dans les territoires cibles, faciliter leur accès au crédit, et favoriser la détection et l’émergence de projets entrepreneuriaux.
Les habitants seront des acteurs à part entière de la construction des contrats de ville. La loi du 21 février 2014 pose le principe de la co-construction de la politique de la ville avec les habitants : dorénavant, tous les dispositifs (contrats de ville et projets de renouvellement urbain) devront être conçus et pilotés en associant les citoyens concernés. Des conseils citoyens seront créés dans les territoires prioritaires, qui auront pour mission d’être des lieux d’échanges entre habitants, de développer l’expertise d’usage, d’assurer la représentation des habitants dans toutes les instances du contrat de ville et de constituer un espace permettant les initiatives à partir des besoins des habitants.
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Bonjour, je suis coordonnatrice d’un dispositif de réussite éducative à raismes dans le nors. 3 quartiers sur 4 de la ville sortent de la géographie prioritaire. Y aura t-il des financements etat/ politique de la ville pour les actions menées pourles enfants et jeunes habitant ces 3 quartiers ? les suivis santé, les actions parentalité vont elles etre encore soutenues par le DRE ?