Un enseignement de l’allemand conforté

Éducation nationale Publié le 4 avril 2015

Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
Je  souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’allemand sera conforté, renforcé.

L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles. L’apprentissage des langues vivantes étrangères tient non seulement en effet une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde, mais il est également, comme vous le soulignez, un atout dans l’insertion professionnelle des jeunes, en France comme à l’étranger.

J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente. Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.

Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.

Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.

Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2.

Les expérimentations conduites depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent par ailleurs que débuter la seconde langue vivante en classe de cinquième conforte l’apprentissage de l’allemand. Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.

La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.

Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères.

La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.

La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.

Je suis donc en mesure de vous annoncer que les décisions prises en matière d’enseignement de l’allemand et de coopération éducative sont parfaitement conformes aux engagements pris lors des sommets franco-allemands et dans le Traité de l’Elysée.

L’ensemble de ces réformes, du CP au collège, renforceront l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand.

 Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche

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257 commentaires sur Un enseignement de l’allemand conforté

  1. Marie-Laure Houga

    Enseigner l’allemand a toujours été une vocation pour moi. Enseigner l’allemand à tous les élèves qui le souhaitent est ce qu’il y a de plus important à mes yeux. Dans mon collège aucune sélection n’est faite, tous les élèves prêts à apprendre l’allemand dès la 6e, peuvent entrer dans le cursus bilangue. Dans notre milieu rural aux CSP défavorisées, nous n’aurons jamais les moyens de mettre en place une section bilangue dès l’école primaire, ce qui veut dire que ce cursus disparaîtra purement et simplement dès la rentrée 2016 sans autre forme de procès. C’est une injustice pour tous ceux qui ont envie d’apprendre l’allemand et d’acquérir le niveau B1 à la fin de la classe de troisième. Cette réforme va détruire tout ce que nous avons mis des années à construire : un échange qui permet aux élèves de découvrir l’Allemagne et d’avoir des liens avec un jeune allemand, la validation de la certification au niveau B1 par des élèves de 3e bilangue, une liaison active au niveau CM2/6e avec les enseignants des écoles primaires de notre secteur.

    En perdant 10h30 de mon service et par conséquent en travaillant sur un ou 2 autres établissements (éloignés étant en zone rurale) comment pourrais-je assurer la liaison avec l’école primaire ? Les rencontres avec les parents de mes élèves ? Les projets interdisciplinaires que je menais avec mes collègues ? L’investissement que j’avais dans mon établissement ?

  2. Nicolas

    Bonjour Mme la ministre, je vous envoie ce message pour vous rappeler que beaucoup d’employeurs recherchent des personnes germanistes.Que faites-vous? Pourquoi supprimer les classes bilangues et européennes? Je vous informe que j’ ai envie d’ aller en classe européenne. C’est un plaisir pour moi d’aller en cours d’allemand et je vous signale que je ne suis pas “un enfant d’élites” comme vous le dites.

    cordialement
    Nicolas 5eB classe bilangue

  3. EG

    Bon apparemment même le Président de la République se dit inquiet de cette réforme surréaliste ( qu’attend il pour virer son personnel incompétent ????) Même s’il faut continuer le combat sans relâche, je suis d’un coup plutôt optimiste, je me dis que la NVB va devoir nécessairement dire adieu à sa réforme. Idéalement il faudrait aussi qu’elle démissionne (à défaut de se faire virer) on ne peut pas se permettre de garder un tel niveau d’incompétence gérer nos affaires. Nous sommes en démocratie, si le peuple décide qu’un tel doit dégager alors il doit partir. Quoi on nous aurait menti? On n’est pas en démocratie????

  4. Professeur d'allemand

    Madame,
    Je suis professeur d’allemand dans un établissement privé sous contrat à côté de Lyon et ai donc la grande chance d’enseigner à la fois à des collégiens et des lycéens. Notre primaire est bilingue français/anglais (à ne pas confondre avec bilangue…): malgré nos demandes répétées, nous n’avons jamais pu y dispenser de cours d’allemand.
    La création d’une filière bilangue dès la 6ème et d’une option européenne en 4è, 3è a non seulement “reboosté” nos effectifs en allemand mais a surtout permis à des générations d’élèves qui n’avaient jamais fait d’allemand en primaire de découvrir la langue de Goethe et de participer à un échange avec Francfort de la 5è à la terminale ainsi qu’à un projet théâtre.
    Non! Il ne s’agit pas d’élitisme mais bien d’ouverture au monde: il n’y a aucune sélection pour entrer en bilangue (seule la motivation importe), et la course annuelle aux subventions permet à tous les bilangues qui le désirent de partir 11 jours en Allemagne pour le prix d’un week-end en France. Mais nos efforts en valent bien la peine car chaque année , c’est parmi ces “bilangues” que l’on retrouve les candidats à un Brigitte Sauzey (échange de plus longue durée). A leur retour d’Allemagne (séjour de 3 mois), nos élèves de 2ndes passent en 3ème témoigner de leur expérience, créant ainsi du lien et de nouvelles vocations…C’est aussi parmi ces anciens bilangues que l’on retrouve ensuite des étudiants prêts à partir un an en Allemagne ou en Autriche en programme Erasmus.
    Avec votre réforme, tous nos efforts risquent d’être réduits à néant car il faut bien “appeler un chat un chat”: plus de bilangue = plus d’allemand. Dans notre établissement, ce sont 17h de cours d’allemand (bilangue + européenne)qui sont directement menacées et qui ne seront pas compensées par une bascule sur des heures de LV2 déjà existantes. C’est une réaction en chaîne qui s’annonce: plus de bilangue, plus d’européenne, plus de Brigitte Sauzey, plus d’Abi-bac, plus de gens sachant parler allemand sur le marché de l’emploi (Rappelons que nombre de postes ont du mal à être pourvus en France par méconnaissance de l’allemand, ce qui en période de chômage, est quand même un comble!).
    Non! Les Français ne sont pas génétiquement programmés pour être moins bons en langues vivantes que leurs voisins européens. On ne leur donne tout simplement plus les moyens nécessaires
    Nous qui sommes sur le terrain et avons des années d’expérience en la matière, entendez, je vous en prie, nos doléances!
    Professeur d’allemand agrégée, désabusée

  5. Claire Vernisse

    Vous déshabillez L’allemand pour habiller l’espagnol..Bravo! Tout le monde choisira toujours et encore l’espagnol, en classe bi-langue, LV2 etc… Mais L’allemand, c’est une autre histoire! Difficile d’atteindre en compréhension orale et écrite le niveau B1 en fin de collège, lorsque l’allemand est proposé en LV2, même dès la 5°. Vous déclarez la guerre à l’allemand et donc au plurilinguisme en collège. Ce sera vraiment le collège unique dans toute sa splendeur : pas d’options possible pour les élèves en demande, pas de choix de langue : anglais et espagnol. Bravo pour l’ouverture d’esprit! Vous allez ainsi favoriser certains collèges bien placés. les autres seront à éviter. Les classes bi-langues allemand en ZEP évitaient cela, ouvraient des perspectives dans tous les établissements. Quel progrès.
    Claire Vernisse ( bientôt en reconversion)

  6. LEWINSKI

    @Toupa40: @najatvb Les profs d’allemand des 3 Acad. d’IDF en lutte contre votre réforme se réunissent le15 à l’Institut Goethe-Paris! N’enterrez pas tout de suite l’allemand!
    Ne vous obstinez pas! Abandonnez, Madame la Ministre! C’est ce que vous pourrez faire de mieux!
    Un professeur agrégée en colère

  7. clabaux

    Prof.d’ALLEMAND dans un petit collège de campagne, qui exerce le métier qu’elle a toujours voulu faire, 50 ans, en colère et sous anxiolytiques après un passage aux urgences pour suspicion d’infarctus qui s’est révélée n’être qu’une bonne crise d’angoisse.
    Réunion la veille : 4 élèves prévus en 6ème (6 au départ, mais 2 déménagements…), création d’une bilangue en préparation (déjà 18 inscrits, pas une classe d’élite…), mais le chef d’établissement nous annonce qu’avec la réforme, il n’y aura plus de classe bilangue, donc …
    J’ai toujours dû « vendre » ma matière pour maintenir une 6ème et je passe tous les ans 1heure avec chaque classe de 5ème sur mon temps libre pour présenter l’ALLEMAND afin de conserver un groupe de LV2. J’organise entre autres choses un voyage tous les ans et pour en faire baisser le coût, j’ai dû préparer nombre de tombolas, marchés, gâteaux… avec l’aide de certains collègues, mais les préjugés ont la vie dure … : « ça sert à quoi, l’ALLEMAND ? », « C’est nul ! » (Tu en as déjà fait?! : « non ! »), « C’est trop difficile! » et encore aujourd’hui «Mes enfants ne feront sûrement pas cette langue. C’est la langue des boches ! »…
    Ma collègue qui enseigne l’histoire-géo. au lycée en section européenne fait actuellement un burn-out . On lui a annoncé après les portes ouvertes de son lycée… que la section allait fermer à la rentrée (Elle n’est déjà plus sur les fiches d’inscription et n’était déjà plus mentionnée sur les brochures de l’ONISEP !). Elle a été reçue par le recteur, qui lui avait promis de la maintenir, s’il y avait entre 18 et 20 inscrits.)…
    Les conditions de travail des enseignants, et je ne parle pas que de l’ALLEMAND, se dégradent chaque jour un peu plus et nous ne nous sentons absolument pas soutenus.
    On parle souvent des relations franco-allemandes, mais rien n’est fait pour nous aider à maintenir l’apprentissage de l’ALLEMAND en primaire.
    Le ministère semble bien peu connaître la situation sur le terrain… Le « choix » de la langue se résume à l’anglais, puisque la plupart des professeurs des écoles sont habilités en anglais et que certains directeurs refusent que ceux qui sont habilités en ALLEMAND ouvrent un groupe!
    Est-ce normal que certains directeurs d’école refusent de distribuer les livrets de promotion en faveur de la langue allemande ? Je suis obligée d’aller les distribuer à la sortie des écoles avec un collègue d’anglais!
    Est-ce normal que l’on soit systématiquement contredit par une directrice devant les parents lors d’une réunion pour présenter l’ALLEMAND en primaire?
    Est-ce normal que le mot ALLEMAND se soit transformé en anglais sur un dossier d’inscription en 6ème en passant de l’école au collège?
    Est-ce normal qu’une mère d’élève également professeur des écoles doive demander sa mutation et changer son fils d’école pour qu’il puisse apprendre l’ALLEMAND?
    Est-ce normal qu’un directeur d’école dise à mes futurs élèves de 6ème : « Bon ! Vous avez essayé l’ALLEMAND, c’est bien, mais en 6ème il faut essayer l’anglais! »?…
    Que devais-je répondre lorsque des parents m’ont dit lors d’une réunion d’information sur l’ALLEMAND en primaire : « Si mon enfant choisit l’ALLEMAND , qu’est-ce qui me dit qu’il y aura encore une 6ème lorsqu’il entrera au collège? »
    Grâce à cette réforme, on ne me posera même plus cette question…
    Nous sommes fonctionnaires. Je me demande ce que l’on va bien pouvoir nous faire faire?!
    Et j’ai toujours voté pour le P.S. !…

    HILFE!

  8. Arthur Durandal

    Mme la Ministre

    Je découvre avec plaisir le collège qui a en partie inspiré votre réforme (‘http://www.francetvinfo.fr/societe/education/bordeaux-le-college-qui-a-inspire-la-reforme_873701.html) Nous y découvrons avec délice une prof d’espagnol toute heureuse de constater que ses élèves de 3ème ont un meilleur niveau car ils ont commencé depuis … 4 ans. En fait, il s’agit d’élèves bilangues, laissez-moi donc rire, ce sont ces mêmes bilangues que vous supprimez, condamnant des milliers de professeurs d’allemand à pointer au chômage (Moi aussi, j’aimerais bien connaître les démarches pour postuler à Pole emploi. Si vous avez de la place dans votre cabinet (puisque vous nous traitez comme de la merde), je suis partant, peut-être pourrai-je éclairer de mes lumières et 25 ans d’enseignement vos conseillers qui à part des préoccupations budgétaires n’ont cure de l’avenir de nos élèves ainsi que du tissu économique français dépendant des relations avec l’Allemagne). Vous avez votre réforme mais cela c’est normal vu l’enfumage communicatif que vous avez mis en place (nous n’avons pas les mêmes moyens pour lutter) et les consignes qui, je n’en doute pas, ont été passées aux médias pour taire la mobilisation des professeurs d’allemands (et d’autres langues: russe, …). Nous, professeurs d’allemand, continuerons de nous mobiliser, non pas pour investir vos EPI (nous en avons assez fait pour promouvoir l’allemand) mais pour contrer vos décisions iniques et je redirai ce que d’autres ont écrit: ne comptez pas sur mon vote aux prochaines élections. Si la droite revient au pouvoir, je continuerai d’être dans la merde, méprisé et ignoré, mais au moins je n’aurais pas eu de faux espoir. Je ne vous salue pas.

  9. Sabine C

    Madame la Ministre,

    En plus de tous les commentaires très justes qui ont déjà été faits, je voudrais attirer votre attention sur une réaction en chaîne qui risque fort de se produire à l’application de la réforme du collège :

    Dans les petits collèges situés loin des rarissimes écoles primaires où on enseigne encore l’allemand (en d’autres termes, dans la majorité des collèges français), les professeurs d’allemands vont voir leur service passer de 18 à 15, voire 7,5 heures ou de 12 à 7,5 heures. Ils vont donc devoir travailler, pendant de longues années, sur 2 ou 3 établissements pour obtenir un service complet.

    Ils vont donc avoir de grandes difficultés à s’investir dans l’organisation d’échanges franco-allemands, dans la promotion de l’allemand auprès des élèves de 6ème, dans tout type de projet rendant leur discipline attractive et même dans la multitude de tâches quotidiennes liées à n’importe quel enseignement. Ils vont également (et j’insiste sur ce point puisqu’aucun temps de concertation n’est prévu dans le cadre de votre réforme), avoir très peu de temps pour échanger avec leurs collègues et s’engager dans les projets interdisciplinaires qui vous sont si chers. Ils vont donc finir par se décourager, se lasser, s’épuiser, et… se reconvertir.

    Il sera de notoriété publique qu’être professeur d’allemand est un métier peu enviable et les rares étudiants germanistes qui seront allés au bout de leur cursus universitaire ne voudront pas de ces conditions de travail et s’orienteront vers d’autres métiers (c’est d’ailleurs déjà le cas).

    Madame la Ministre, quand bien même votre intention de multiplier les possibilités d’apprendre l’allemand en primaire serait autre chose qu’un effet d’annonce et serait réellement suivie d’effet, le jour où ces élèves arriveront au collège, il n’y aura plus de professeurs d’allemand pour leur faire poursuivre l’apprentissage de cette langue.

    Vous avez déjà du mal à recruter les enseignants nécessaires pour former les élèves selon les grilles horaires actuelles, vous n’en trouverez pas davantage et sans doute même encore moins pour aller enseigner dans les conditions de la réforme.

    Madame la Ministre, n’oubliez pas que l’école n’est rien sans ses enseignants et regardez de plus près les conséquences de vos décisions.
    Écoutez les enseignants qui se battent tous les jours contre les préjugés et pour rendre leur discipline accessible au plus grand nombre.
    Et, par pitié, si vous souhaitez encourager ces mêmes enseignants, ne leur citez pas de chiffres censés illustrer “une hausse du nombre des élèves qui ont choisi l’allemand comme langue vivante 2” compris entre +0,21 et +2%. Car pour conserver leurs effectifs avec la suppression des sections bi-langues, il leur faudrait une hausse des effectifs de LV2 d’au moins 20 % !

    Sabine C.

  10. P.

    Madame la ministre,
    j’enseigne dans un collège en milieu rural depuis une petite dizaine d’années. Avant la création de la section bilangue il y avait tout au plus 50 germanistes sur les 600 élèves du collège. La création de la section bilangue a vu la suppression de l’allemand comme LV1, et trois ans plus tard celle de l’allemand en LV2, car les effectifs étaient tombés sous la barre fatidique des 10 élèves pour l’ouvrir. Elle a cependant aussi permis à plus d’élèves qu’auparavant d’apprendre l’allemand, puisque les effectifs sont d’environ de 110 élèves tous les ans depuis plus de cinq ans.
    Suite à votre proposition de réforme, deux questions me viennent à l’esprit:
    – en quoi cette section est -elle “élitiste”: les CSP des élèves qui y sont inscrits sont très variées, la mixité sociale y est réelle, et il y a aussi une hétérogénéité, comme dans les autres classes.
    -si je me projette dans 4 ans avec l’application de votre projet de réforme, ce ne sont plus 110 élèves comme à l’heure actuelle, mais tout au plus 60 qui apprendront l’allemand dans mon établissement. En quoi cette réforme permet donc alors de “conforter” l’apprentissage dela langue de notre premier partenaire économique, puisqu’elle ferait concrètement baisser de moitié les effectifs de germanistes ?

    Avec l’exression de mes respectueuses salutations
    P.

  11. profdallemand

    Madame la Ministre,

    93% des enfants se voient enseigner l’anglais en primaire!
    Je ne suis même pas certaine que les 7% qui restent ne soient que pour l’allemand!
    N’êtes-vous donc pas au courant qu’à l’heure actuelle la majorité des classes bilangues existent sans que l’allemand ne soient enseigné en primaire?

    Et vous osez parler dans ces conditions de “conforter l’allemand”?
    Non, Madame la Ministre! Comme vous l’expliquent tous les posts précédents et le mien désormais: vous sabordez l’enseignement de l’allemand avec cette réforme!
    Et visiblement, il n’y aura rien à attendre de plus…

    Je suis profondément républicaine et fière d’être fonctionnaire de la République. Mais j’ai mal à ma République en ce moment…

    Une professeur d’allemand en cours de reconversion!

  12. Achékian Valérie

    Madame la Ministre,

    Vendredi après-midi, je retrouve mes élèves de 6ème. Ils savent pourquoi je me suis portée gréviste hier. Ils sont outrés par le sort réservé aux classes bi-langues. Les parents ont signé la pétition. Mes élèves me demandent si eux aussi peuvent vous écrire un mot. Je les laisse faire, étonnée par leur volonté de s’exprimer et de s’engager dans cette cause et en même temps rassérénée.
    En sortant du collège, je reçois le SMS d’un ami : « Réforme adoptée ».
    Je ne comprends pas.
    Je vous livre cependant quelques témoignages de mes élèves de classe bi-langue parmi les 27 écrits (trois élèves seulement ont appris l’allemand en primaire. 1h / semaine.)

    « Madame la Ministre,
    Je suis en classe de 6ème et j’adore l’allemand, cette matière que mon professeur fait vivre. Même si nous ne sommes pas des génies, nous voudrions pouvoir continuer à recevoir cet enseignement qui nous est cher, je suis sûr que dans ma classe tout le monde voudrait que les heures d’allemand soient maintenues et augmentées.
    Alors je vous le dis : pourquoi supprimer des heures de langues alors que nous apprécions ces moments ?
    J’espère que vous lirez ce message car cette langue nous est chère et nous voudrions tous que cette « tradition » se perpétue.
    Cordialement.
    Alexandre, élève de la classe d’allemand et adorant cette langue. »

    « Bonjour Madame la Ministre,
    Pourquoi nous priver de notre cours d’allemand ? Nous apprenons cette langue et on l’aime. Mathieu D. »

    « Bonjour Mme la Ministre 
    En tant qu’élève très heureuse en classe bi-langue, je dois vous respecter mais franchement, ce n’est plus possible ! On est le 21ème sur 27 pays dans l’apprentissage des langues.
    Vous voulez qu’on devienne encore plus mauvais ou quoi ?
    Réfléchissez avant d’agir…
    Merci de ne pas nous priver de nos « que 3 h » de langue allemande. On les adore (d’autant que les profs de Deutsch sont super !)
    Cordialement.
    Raphaëlle, élève de bilangue »

    « Madame,
    L’allemand est un enseignement important.
    J’adore l’allemand, ceci est une langue vivante qui nous apprend des choses extraordinaires.
    Je pense que supprimer cette langue serait une grave erreur de votre part.
    Je vous prie de respecter nos milliers de demandes.
    Mathieu F. »

    « Bonjour,
    Je suis un élève de la classe d’allemand de Marcel Pagnol. Je suis très heureux en classe d’allemand, j’apprends beaucoup de choses et j’aime cette langue. Ma professeur d’allemand est géniale, drôle, débordante d’énergie, elle m’a donné la joie de vivre. S’il vous plaît Mme la Ministre, laissez cette langue tranquille. Merci.
    Un élève de classe bi-langue. »

    « L’allemand est une langue si jolie de mon point de vue et de celui de ma classe. Nous vous en supplions, ne détruisez pas cette si jolie langue qui nous donne du plaisir à l’apprendre. Cordialement.
    Augustin D. »

    « Ma très chère Madame la Ministre.
    Je souhaiterais vous demander de ne pas enlever cette possibilité d’apprendre une langue très rare, voire très riche en son genre. Pensez au futures personnes qui ne pourrons plus apprendre cette langue si intéressante et qui seront obligés de choisir les autres options du collège. Ne supprimez pas cette langue, exploitez-la. Merci de votre compréhension.
    Augustin S. »

    « Madame,
    Nous aimons étudier les langues, alors merci de respecter nos envies.
    Briac »

    « Bonjour Madame,
    Je sais que je ne suis pas très forte en allemand mais j’aime ça et je veux progresser. Ne nous enlevez pas l’allemand en LV1. Nous aimons l’allemand et voulons continuer. S’il vous plaît, faites ça pour nous.
    Emma »

    « Madame la Ministre,
    Nous sommes une classe bi-langue d’allemand vivante et engagée pour longtemps. Nous aimons tous l’allemand. Nous voulons parler cette langue le plus possible mais vous allez nous en empêcher. S’il vous plaît, laissez cette jolie langue. En primaire, nous sommes trop petits pour enregistrer. Ne détruisez pas les classes bi-langues. Nous avons eu assez de destructions.
    Clément, élève d’une classe bi-langue (allemand) LV et pas LV2 »

    « Madame la Ministre,
    Lorsque que j’ai appris la forte possibilité de suppression de la langue allemande en LV1, je suis resté bouche bée. Supprimer cette langue voudrait dire :
    – Supprimer nos connaissances en langues étrangères.
    – Supprimer la joie des professeurs d’allemand qui nous l’enseigne.
    Madame la Ministre, nous sommes trop petits pour que vous supprimiez et arrachiez notre immense joie d’apprentissage de l’allemand…
    Par pitié, laissez notre joie d’apprentissage là où vous l’avez trouvée.
    Antoine »

  13. CHARVOLIN Maria

    Madame,
    Pourquoi tant de MEPRIS?
    MEPRIS vis à vis de ?votre? base, des professeurs de langue qui vous expliquent depuis des semaines maintenant que votre réforme est une aberration. Et vous prétendez avoir répondu, je vous cite ” à certaines inquiétudes qui pourraient peser sur les langues anciennes ou les LV2″? Vous n’avez fait que “remâcher” votre discours et nous “enfumer” avec des chiffres que nous savons tous faux!
    MEPRIS vis à vis des parents à qui vous voulez faire croire que leurs enfants bénéficieront de meilleures conditions d’apprentissage des langues vivantes et à qui vous assurez, je vous cite “développer chez les élèves de nouvelles compétences nécessaires dans le monde actuel” en passant par le “renforcement de la LV2”. A l’époque où j’étais au collège, il y avait des enseignements de langue renforcée avec … plus d’heures, pas moins!
    MEPRIS pour les élèves lorsque vous annoncez que la grille horaire ne pénalise aucune discipline. Un élève de bilangue bénéficie à l’heure actuelle de 3h de LV2 par semaine durant ses 4 années au collège, avec votre réforme il n’aura plus que 2h30 sur 3 ans. Madame la Ministre, révisez vos fondamentaux (vos tables de multiplication) puisque cela vous tient tant à coeur et vous découvrirez que 3×4=12 et 2,5×3=7,5.
    MEPRIS enfin pour les 22000 personnes qui vous expriment leur désaccord dans la pétition de l’ADEAF (http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=rcADEAF). Prenez donc le temps de lire quelques commentaires et vous verrez que ce ne sont pas que des professeurs d’allemand qui expriment leur inquiétude voire leur colère.
    Madame la Ministre, arrêtez de vous féliciter de la progression de la mise en place de cette réforme calamiteuse mais ouvrez enfin les yeux sur les réalités que nous vous exposons depuis des semaines. Vous ne perdrez pas la face en faisant machine arrière, par contre, vous et votre gouvernement vous ne savez pas ce que vous perdrez si cette réforme est mise en place en l’état actuel.

  14. Carine Tennenbaum

    2h30 en plus ? Je compte 4h30 EN MOINS !
    Il faut arrêter avec les contre-vérités !
    2h30 par semaine, la belle affaire, même pas trois cours par semaine…

    Remarquez, les horaires de français en 6e passent à 3h30 (4h30 dont 1h d’aide personnalisée – mais en classe entière – ou alors ça coûtera deux heures !)
    Le projet a été présenté de telle manière que beaucoup n’ont pas encore réalisé ce que cela impliquait vraiment. Communication efficace, mais oh combien mensongère.

    Madame la Ministre,
    ce projet de réforme est funeste pour tous les enfants qui ont besoin de l’école, justement. Cette réforme est profondément inégalitaire.

    Que pèseront les 4000 postes annoncés face à tous ceux que cette réforme supprime ?
    Que de mauvaise foi.

    Faire des économies sur le dos de l’éducation des enfants, en prétendant que c’est pour leur bien…

  15. BULA

    Madame la Ministre,

    La ville où j’enseigne l’allemand, Cachan, est jumelée depuis 46 ans avec une ville allemande. Elle fut d’abord jumelée avec la ville de Braunschweig et désormais avec le district de Wolfenbüttel. A Cachan, beaucoup d’échanges sont organisés: échanges scolaires, séjours de jeunes (musique, chorale, football, arts plastiques, visites) et rencontres d’adultes (randonnée)… En particulier, la ville propose chaque année depuis plus de 15 ans un échange d’élèves de CM2 et 6ème issus de toutes les écoles de la commune. Or aucune des 5 écoles primaires n’enseigne plus l’allemand à ce jour.

    – Madame la Ministre, voulez-vous vraiment avec la réforme, en vertu de “la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège”, que les 3 collèges de la commune qui proposent l’allemand en 6ème ferment toutes les classes bi-langues?
    – Voulez-vous ainsi priver les élèves qui apprennent ou découvrent l’allemand dès la 6ème ?
    – Voulez-vous anéantir les efforts du CRIJ, comité des relations internationales et de jumelage de Cachan, qui fait découvrir l’allemand et l’Allemagne à des jeunes? Avec la réforme, ces jeunes n’auraient plus la chance de poursuivre l’ouverture linguistique et culturelle après l’échange auquel ils participent en CM2.
    – Voulez-vous supprimer un ou plusieurs postes des trois professeurs d’allemand actuellement en service dans ces trois collèges ?
    – Madame la Ministre, vous pointez dans votre réponse les 54 heures de plus de langue vivante 2 (LV2) que tous les élèves suivront au cours de leur scolarité au collège grâce à la réforme, par rapport au nombre total d’heures de LV2 actuellement. Poursuivons donc la comparaison des chiffres:
    Aujourd’hui, en bi-langue, grâce aux 3h hebdomadaires sur les 4 années, un élève a 3h x 36 semaines x 4 ans = 436 heures d’allemand sur 4 années.
    Avec la réforme, sans les classes bi-langues donc, et avec le démarrage de l’allemand en 5ème, un élève aurait 2,5h x 36 x 4 = 270 heures sur 4 années. Où est le progrès par rapport à la situation actuelle avec les classes bi-langues ?
    – Sachez, Madame la Ministre, que les élèves allemands démarrent la LV2 en 6ème année de scolarité (soit l’équivalent de la classe de 6ème en France) dans notre collège partenaire avec 4h hebdomadaires. Certes les heures de cours durent 45 minutes mais elles sont réparties sur 40 semaines annuelles. Je vous laisse faire le calcul, ce qui leur fait un total de 523,63 heures sur 4 années, soit 20 % de plus déjà de temps de cours que nos élèves en bi-langue. Le dispositif des bi-langues permet donc de donner à nos collégiens un temps d’exposition à la langue proche de celui de nos voisins allemands, mais 4h hebdomadaires seraient mieux encore (comme pour la LV1 en 6ème), plutôt que les 2,5h prévues dans le projet de réforme.
    – Voulez-vous que nous demandions à notre Député-Maire de combattre avec nous ce changement évoqué plus haut dans le projet de réforme? D’une part, ce point du projet de loi dévasterait beaucoup des efforts entrepris par la commune depuis de longues années au service de l’enseignement de l’allemand et de l’amitié franco-allemande. D’autre part, cette suppression des classes bi-langues serait certainement incomprise des concitoyens de la commune qui participent activement aux différents projets franco-allemands qu’elle propose.
    – Devrons-nous aller chercher le soutien en Allemagne pour sauvegarder en France un enseignement de l’allemand qui a fait ses preuves avec les classes bi-langues ?
    Je suis convaincue que la lecture attentive de ces nombreux témoignages d’enseignants, d’élèves et de parents contribuera à remettre au jour le succès des sections bi-langues et la nécessité de les encourager même. Nous sommes très très nombreux à espérer que vous saurez le reconnaître et à rectifier le tir dans le projet de réforme concernant l’apprentissage de l’allemand.

    Bien cordialement,

    Françoise Bula, professeur d’allemand en collège (94, Val de Marne)

  16. MB

    Mme la Ministre,
    que dire de plus que ce que tous les commentaires disent déjà si ce n’est que je crois être en plein cauchemar!
    Vous avez déjà touché à l’école primaire avec les TAP (et notre portefeuille au passage- vive la gratuité de l’école) et vous vous attaquez à présent au collège… votre but est-il de rendre nos enfants incultes?
    n’avez-vous pas compris, en tant que Ministre tout de même , que les entreprises ne recherchent pas des moutons?
    Ne serait-il pas préférable de renforcer l’apprentissage des matières de base avant de rajouter des pseudo accompagnements??? (“prévenir plutôt que guérir”)
    parler une et allez, soyons fous, deux langues étrangères ne constitue t’il pas un atout considérable voire même une nécessité pour trouver un emploi???
    auriez-vous d’ailleurs oublié que notre premier partenaire économique est l’Allemagne?? avez-vous oublié nos accords avec ce pays??
    J’en profite aussi pour vous rappeler que les petits allemands ont eux 5 heures de langue par semaine…
    Décidément, je ne comprends pas votre volonté d’imposer le “collège pour tous”…

    Une citoyenne très remontée, mère de 3 enfants, professeur d’allemand et plus qu’inquiète de l’avenir que vous choisissez pour eux ( mais ce n’est pas grave pour vous, Mme la Ministre, vous n’en avez pas, vous).

  17. DELORME CYNTHIA

    MOI, PARENT D’ENFANTS EN CLASSE BILANGUE …

    Après tant de commentaires de professeurs d’allemand, c’est la consternation d’un parent d’élève que je vous propose. Mes 2 aînés sont en classe bilangue allemand-anglais (4ème et 3ème), option latin, dans un collège public. Ma petite dernière devait suivre le même cursus, mais cela sera impossible à cause de votre réforme basée sur des suppositions erronées et des statistiques déconnectées de la réalité de terrain.

    La seule chose ressortant de votre discours est l’égalitarisme à tout prix et la lutte contre l’élitisme. Mais les classes bilangues ne sont en rien élitistes ! Dans la classe de mes enfants, il y a des élèves de tout niveau. Ce sont l’implication, l’ambition et la motivation de l’élève et de sa famille qui changent tout. Dans ces classes à volume horaire plus élevé (3h d’anglais, 3h d’allemand, et 3h de latin, bien plus que dans votre réforme donc), personne n’a peur de travailler plus et plus dur. L’enseignement des langues s’y fait en groupes plus restreints, l’ambiance y est excellente, même si les résultats sont, comme ailleurs, hétérogènes. Et je vous rassure, les enfants se font très bien à ce rythme, même en 6ème ! C’est vraiment les sous-estimer que de penser le contraire. Ils ont la chance de faire un voyage en Allemagne et un autre en Italie (à la découverte du monde romain; la participation financière s’adapte aux possibilités des parents). Ce sont des sections d’une grande richesse culturelle. Le goût du travail et la culture, c’est bien ce qui manque tant à nos jeunes.
    Et ne vous en déplaise, la mixité sociale y est parfaitement présente, puisque vous n’êtes pas sans savoir que les “élites” germanistes et latinistes, pas assez nombreux pour former des classes entières, sont “mélangées” avec des élèves non germanistes et non latinistes. Encore une preuve qu’il ne s’agit PAS de classes élitistes !

    Par ailleurs, je confirme la disparition inéluctable de l’allemand, dénoncée par les enseignants. La preuve en est que le lycée dans lequel je vais inscrire mon aînée à la rentrée (privé, le lycée public étant à plus de 30mn de bus de chez moi, trop loin à mon sens) ne propose plus l’enseignement de l’allemand. Faute d’élèves en nombre suffisant (l’espagnol est choisi en priorité), l’académie lui refuse l’ouverture d’une section germanique. Ma fille va donc débuter l’espagnol et continuer l’allemand… par le CNED ! Mais c’est une fille courageuse …

    Ma dernière n’aura pas la chance d’intégrer une 6ème bilangue, absorbée par votre égalitarisme forcené. C’est affligeant de s’acharner à ce point à démolir ce qui marche… Il suffirait pourtant de généraliser ce modèle ! Ah non, trop cher, et cela risquerait de fonctionner …

    Je suppose qu’en toute légitimité, vous avez choisi et choisirez encore avec soin l’école de vos propres enfants, en fonction de ses résultats, des options proposées, etc … Mais c’est cela que vous taxez d’élitiste et que vous refusez aux familles lambda…

    Je voudrais donc finir en affirmant haut et fort qu’à mon sens, l’élitisme ne devrait pas être un gros mot. Il devrait être le but à atteindre et non à éradiquer. Un enseignement d’élite pour tous, là est à mon avis le respect des enfants et des enseignants. L’égalitarisme n’est rien d’autre qu’un nivellement par le bas. Il restreint les perspectives d’avenir et n’a jamais renforcé l’amour propre de quiconque…

  18. brigitte tonnellier

    URGENT
    Madame La Ministre,
    Pour avoir eu la chance d’enseigner l’allemand pendant 40 ans, je sais tout ce que l’apprentissage de l’allemand peut apporter de positif aux élèves et tout particulièrement aux élèves des secteurs ruraux, pour qui les voyages et les échanges sont une opportunité formidable d’ouverture, et je vous remercie vivement pour ce rappel de votre attachement à l’enseignement de l’allemand, mais je vous en supplie, écoutez les interpellations de mes collègues qui décrivent parfaitement, hélas, les conséquences désastreuses qu’aura dans la réalité des collèges la nouvelle organisation de l’enseignement des langues vivantes . Soyez attentive aux problèmes concrets qui vont se poser et qui mettront les professeurs d’allemand dans des conditions d’enseignement plus que défavorables, telles qu’elles sont justement exposées dans leurs commentaires.
    Plus que les rapports statistiques, écoutez toutes ces personnes prêtes à s’engager au service de leurs élèves et au maintien d’une coopération franco-allemande vivante et dynamique dans le cadre d’un service public de qualité, donnez leur les moyens qu’ils réclament pour réussir, car vous savez bien, Madame La Ministre, qu’il y a là de passionnants enjeux pédagogiques, mais aussi politiques tant au niveau local, que national et européen, il serait dommage pour votre gouvernement, et pour nous tous qu’ils soient gâchés.
    Avec mes remerciements pour votre compréhension, veuillez croire Madame la Ministre à l’assurance de ma haute considération.

  19. Gisela LEFEBVRE

    Madame la Ministre,
    Toutes les statistiques vous le diront : les élèves qui apprennent l’allemand à l’école primaire sont archi-minoritaires, ils représentent à peine 1% hors Alsace, Lorraine et Moselle. Alors, comment ce 1% pourra-t-il représenter la “diversité linguistique” ? Réduire ainsi la possibilité d’étudier l’allemand (ou une autre langue) en classe bilangue va à l’encontre de votre intention de créer de l'”égalité”.
    Les classes bilangues, les sections européennes, les baccalauréats binationaux se sont étendus (démocratisés ?), de plus en plus d’élèves y ont accès. Mais, tout le monde n’a ni l’envie ni les capacités à suivre ces filières. Est-ce pour autant qu’ils faut les interdire, notamment à la campagne ou dans les établissements défavorisés, là où il n’y aura sûrement pas d’école primaire proposant l’allemand ? Et là, où ces filières contribuent à la bonne marche du peu qu’il en reste de l’ascenseur social.
    Votre réforme ne permettra pas d’individualiser l’enseignement des langues. Ce sera tout le monde à la même enseigne : LV1 anglais et LV2 espagnol. Dommage pour tous ces emplois qui nécessitent la maîtrise de l’allemand ! En Allemagne, le taux de natalité est très bas, c’est donc une bonne opportunité pour trouver du travail ! Ah, j’oubliais, tout le monde ne pourra pas y aller, donc c’est interdit. Même en France, il faut souvent parler l’allemand pour trouver un emploi dans le commerce ou dans le tourisme (c’est la deuxième langue étrangère demandée par les employeurs), ce ne sera donc pas pour les jeunes. A partir de l’année 2025, les diplômés auront un moindre niveau en langues vivantes, tant mieux pour les plus vieux !
    D’ailleurs, que faites-vous du baccalauréat, tout le monde ne le passe pas – faudrait-il le supprimer pour autant ? Et les classes prépas ? Là, il y aurait de vraies économies à faire. Car, vous ne le dites pas, mais les 4000 postes d’enseignants supplémentaires, ce seront majoritairement les professeurs d’allemand reconvertis.
    Vous supprimez des enseignements qui ont fait leurs preuves. Dommage, pour une fois que quelque chose fonctionne bien… Où est-ce à cause de cela ? Les classes bilangues et les sections européennes fonctionnent TROP bien, donc il faut des enseignants, donc ça coûte trop cher.
    Revenez sur ce volet de la réforme, vous priverez des jeunes de leurs chances. Et ce n’est pas ça que vous voulez, n’est-ce pas ?
    Merci d’avance !
    Gisela LEFEBVRE
    Professeur d’allemand

  20. Creurer Morgane

    Madame la ministre,
    je suis professeur d’allemand depuis 11 ans, très investie dans mon métier et passionnée. J’ai déjà oeuvré à la création de 2 classes bilangues dans mon academie et j’ai auprès de moi des élèves motivés de sections bilangues et des LV2. Aujourd’hui j’ai 18h dans un petit collège car j’ai réussi à maintenir mes effectifs en LV2 à côté de la section bilangue.
    Que va-t-il me rester en 2016? 7h30 de cours en LV2 soit une baisse de 60% de mon service !!

    Après toutes ces années d’investissement dans ma dicipline avec différentes actions, voyages et formations, je vais perdre mes élèves les plus motivés , ceux qui après 4ans de bilangue, obtiennent le niveau B1 du CECRL à la certication. Comment voulez vous qu’avec les eleves de LV2 j’arrive à ce même niveau?
    Vous voulez faire progresser les eleves dans les lagues vivantes, alors maintenez les classes bilangues anglais-allemand PARTOUT ET PAS SEULEMENT où l’on apprend l’allemand en primaire c’est à dite en Lorraine et en Alsace….
    Et s’il vous plait arrêtez de nous prendre pour des imbéciles et arrêtez de répéter que l’enseignement de l’allemand va être conforté car sans les classes bilangues l’allemand sera très menacé ! Vous êtes en train de cassé la motivation de tout un corps enseignant !! Vous êtes en train de nous faire vivre un cauchemar et vous perdez de nombreuses voix pour les prochaines élections.

  21. Julie Bodnar

    Mme la Ministre,

    Votre réforme manque de clarté, pourquoi ne pas répondre clairement à nos questions?
    Donnez-nous des exemples concrets! Qui enseignera l’allemand en primaire? En plus de l’anglais? Êtes-vous si naïve de croire que nous aurons les mêmes effectifs en LV2 qu’en bilangue voir plus? Et la certification allemande que nous faisons passer à nos élèves de 3èmes bilangues? Ils n’auront plus cette chance car quoi qu’il arrive, ils n’auront plus le niveau à cause des pertes d’heures. Et l’échange Brigitte Sauzay qui se fait après 2 années d’allemand? Croyez-vous que nous allons envoyer nos élèves de 3èmes (et oui 5e + 2 ans), l’année du Brevet, 2 à 3 mois en Allemagne? Sincèrement, il va nous falloir assumer 10h30 d’EPI???
    En attendant votre réponse.
    Cordialement
    J. Bodnar, professeur d’allemand

  22. Alexandre Cotteau

    Madame la Ministre,
    Dans les chiffres que vous annoncez, le compte n’y est pas. Tout repose sur l’enseignement de l’allemand en primaire, mais qui va le faire? Si vous voulez, venez me voir dans mon collège, REP+, banlieue parisienne, à 25 minutes de Paris. Je vous expliquerai comment depuis 6 ans je me bats pour donner envie aux élèves d’étudier l’allemand, comment avec votre réforme je deviendrai le dernier enseignant d’allemand de ma commune (avec 3 collèges et un lycée polyvalent) et pourquoi l’enseignement en primaire de l’allemand (en dehors de l’Alsace) reste utopique. J’ai rencontré deux professeur des écoles (que je vous ferai rencontrer) à qui on refuse de dispenser cet enseignement!
    Votre réforme c’est le prima de l’anglais, et donc un appauvrissement de l’offre linguistique. Et ne pensez pas que les enseignants d’allemand ont tous une dent contre l’anglais ou sont frustrés par un complexe d’infériorité quelconque… mon épouse est américaine.
    En espérant vous accueillir dans mon établissement,
    A. Cotteau

  23. Picard Véronique

    Bonjour,

    vous croyez vraiment qu’en répétant tel un mantra des contre-vérités vous allez arriver à nous convaincre? J’attends, après la publication de http://eduscol.education.fr/cid87584/questions-reponses-sur-la-nouvelle-organisation-du-college.html#sections_eu, les VRAIS chiffres de l’enseignement de l’allemand par académie dans les écoles primaires et pas seulement pour l’académie de Strasbourg. Les chiffres publiés par vos services pour l’académie de Toulouse sont FAUX . Vous leurrez tout le monde en prétendant préserver les classes bilangues allemand-anglais. Où peut-on consulter le rapport sur l’enseignement des langues vivantes en primaire d’ailleurs ? Les enseignants du 1er degré ne sont pas des hommes / femmes-orchestre !!!! Le Ministère de l’Education Nationale est tout simplement en train de piétiner le travail des professeurs de langues. Vous croyez vraiment qu’à raison de 2 h 30 d’espagnol ou d’allemand par semaine, un élève pourra faire des mathématiques ou de la technologie en espagnol ou en allemand dans le cadre des EPI ?

    De moins en moins cordialement,
    Véronique Picard

  24. DUROURE ANNIE

    Madame la Ministre,
    J’ai appris l’allemand dès la 6ème, en 1958, au lycée de jeunes filles du Puy. La pratique de cette langue, celle de grands philosophes et de grands musiciens, m’a permis d’aimer l’Allemagne et de nouer des liens d’amitié avec les citoyens de ce pays. Aussi, tout au long de mon parcours professionnel (de professeur de lettres-histoire en Lycée Professionnel), je me suis efforcée de créer des échanges avec des établissements scolaires allemands et bien sûr de trouver des solutions pour que nos élèves puissent bénéficier d’un minimum d’apprentissage de l’allemand. Alors, lorsque les classes bi-langues ont été instaurées en collège, cela est venu représenter une chance extraordinaire pour ceux de nos élèves qui avaient pu y accéder avant leur orientation vers l’enseignement professionnel. En effet, il devenait alors raisonnable et justifié de demander la mise en place de cours d’allemand dans les classes de BEP.
    En retraite depuis 2007, j’ai maintenant plus de temps pour me consacrer aussi à l’animation d’un comité de jumelage franco-allemand. Et là encore je me rends compte combien est souhaitable la connaissance par chacun des partenaires de la langue et de la culture de l’autre, si l’on veut que s’instaure un véritable dialogue, un échange vivant et citoyen. Or, le meilleur, sinon le seul moyen, de sauver en France l’enseignement d’allemand est de maintenir et développer partout des classes bi-langues, ouvertes à tous les élèves de 6ème qui le souhaitent.
    Annie DUROURE

  25. Sudholt Emmanuelle

    Quand donc allez-vous NOUS entendre, nous les professeurs d’allemand ??? cette réforme nuit à la diversité linguistique et va aboutir à court terme à la disparition pure et simple de l’allemand ! C’est scandaleux ! Un professeur de collège devra donc travailler dans 3 établissements différents pour avoir un temps complet: le savez-vous ? En avez-vous conscience ?? Quelles conditions de travail…Est-ce que n’importe quel salarié , cadre accepterait cela ?
    Et je lui dis quoi à mon collègue allemand?? “Notre échange fonctionne très bien mais notre ministre en a décidé autrement et souhaite supprimer des heures d’allemand pour renforcer l’enseignement de ta langue”…Il va me rire au nez et me dire que ça va, le 1er avril est passé !!!
    Alors SORTEZ de votre BULLE ! VIREZ vos conseillers qui ne sont pas au courant de ce qui se passe sur le terrain..
    Une professeur d’allemand excédée, désabusée et bientôt au chômage forcé…

  26. Nicolas Dorfner

    Madame le Ministre,

    Comme une collègue le faisait justement remarquer, vous n’avez pas pris la peine de (faire) réécrire un texte pour cette rubrique que vous avez osé intituler « Un enseignement de l’allemand conforté ». Mais vous prenez vraiment les parents et les professeurs concernés pour des imbéciles !

    J’ai lu que vous aviez échoué à deux reprises à l’ENA où il vient d’être décidé par décret que les langues étrangères autres que l’anglais seront bientôt elles-aussi bannies. Auriez-vous, Madame le Ministre, par hasard eu une mauvaise note lors de cette épreuve ?

    Nous pourrions ainsi essayer de comprendre votre acharnement à réduire à néant l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand en particulier. J’écris bien « essayer » car tout n’est que rafistolage et surtout régression incompréhensible dans cette réforme dont PERSONNE ne veut.

    Notre société n’a jamais eu autant besoin d’ouverture vers l’altérité et vous la condamner par votre « recentrage sur l’anglais » à se recroqueviller sur cette seule culture ! Finalement vous ne faites que poursuivre l’opération décrétée par le pouvoir précédent : la destruction de l’Ecole de la République.

    Mais il est vrai que cela ne surprend guère lorsque les téléspectateurs ont pu vous entendre glousser lors d’une émission de Canal+ sur les frais d’aménagement d’un beau bureau. A combien estimez-vous les économies que vous allez peut-être réaliser avec cette réforme ? Au moins 100.000 euros, non ?

    Nicolas Dorfner

  27. Fernandez Cécilia, professeur agrégée, Lyon

    Madame la Ministre,

    Un tel niveau de méconnaissance de la réalité de l’enseignement des langues vivantes, cela fait peur! Et comme je ne vous crois pas naïve, que vous avez dû avoir en temps et en heure toutes les informations pré-digérées par vos conseillers sur le sujet, j’ai encore plus peur, car cela signifie que vous portez un coup fatal à l’enseignement de l’allemand, aux professeurs d’allemand si passionnés et si dévoués à leur discipline EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE.
    Non seulement je suis atterrée, mais également outrée par une réforme aussi peu ambitieuse pour nos élèves, pour nos enfants, pour l’avenir de notre pays.

    Cécilia Fernandez
    Professeur d’allemand en collège rural non élitiste (c’est une plaisanterie, ce procès d’intention d’élitisme fait aux sections bi-langues et euro???)
    Professeur européenne d’origine française, allemande et espagnole, ayant eu la chance d’apprendre l’italien et le latin en collège et lycée

  28. Carine Tennenbaum

    Madame la Ministre,

    Puisque vous semblez aimer les chiffres, pourquoi ne pas évoquer les élèves inscrits en section bilangues ? Ceux-là vont perdre 38% de leur enseignement d’allemand, passant de 432h aujourd’hui à 270h : quel renforcement pour l’allemand ! (Et quelles économies au passage.)
    88% des germanistes en 6e sont en section bilangue, avec la réforme, on passerait au néant.
    Dans mon collège, plus d’une centaine d’élèves apprennent l’allemand en deuxième LV1 en section bilangue, soit 15% des effectifs : en 2016, supprimés.
    D’une seule décision, vous anéantissez des années de travail, et vous le faites en prétendant soutenir l’enseignement des langues en général et de l’allemand en particulier.
    N’empêchez pas les élèves d’apprendre les langues. Ne détruisez pas des dispositifs qui fonctionnent.
    N’évoquez pas de faux prétextes pour faire des économies (combien de postes supprimés, avec toutes ces heures d’allemand supprimées ?).

    C’est un tel mépris affiché pour notre travail et nos élèves.

  29. Höhne

    Madame la Ministre,
    Qui sont ces personnes qui font passer le message que les classes bi-langues seraient des classes d’élite? Et pourquoi d’autres personnes le répètent tout bêtement sans vérifier ces propos auparavant? Est-ce sérieux???

    Appelez les chefs d’établissements des collèges et demandez leur s’il y a “tri” pour rentrer dans ces classes! Je n’en connais aucun (dans la Loire). Et si jamais vous trouvez quelques collèges par ci par là qui font ce “tri” rien ne vous empêche de les obliger par une circulaire d’autoriser l’accès à ces classes à TOUS les élèves intéressés.

    Au nom de l’amitié franco-allemande et tous les dispositifs qui volent en l’air si votre réforme passe (échanges scolaires, certification B1, Abibac, universités franco-allemandes etc.).

    Une enseignante épuisée
    Mélanie Höhne

  30. TZR en colère

    Madame la Ministre,

    TZR en allemand depuis plus de 10 ans je n’espère désormais plus obtenir un poste fixe avec la réforme que vous avez annoncée… Plus de 10 ans que j’enseigne sur des blocs horaires précaires en milieu rural qui vont dès 2016 être occupés par mes collègues en sous service…et oui passer de 18h à 7h30 d’enseignement de l’allemand ça va provoquer bon nombre de changements…mes collègues vont à leur tour devoir enseigner sur 2 ou 3 établissements…Et pour nous les TZR qu’avez vous prévu??? Une reconversion je présume…le secrétariat, la vie scolaire??? Chaque année je me bats pour maintenir les effectifs en allemand et ça fonctionne mais aujourd’hui je suis désabusée…Avez-vous vraiment réfléchi à la portée de cette réforme? Les classes bilangues n’existeront plus que dans l’académie de Strasbourg car c’est surement la seule académie où l’on propose encore naturellement l’allemand en primaire. Les écoles primaires de mon secteur ne font que de l’anglais et ça ne va pas changer…Vous croyez que les directeurs d’école vont se soucier de la disparition des professeurs d’allemand de l’éducation nationale? Aucunement! Alors supprimer le CAPES d’allemand! Avec cette réforme on est déjà en surnombre.

    Une TZR en allemand bien soucieuse de son avenir et de celui de nos élèves

  31. Gaillot Sylviane

    Madame,
    En septembre 2016, je partirai en retraite. Quelle chance j’ai d’éviter la belle réforme du collège que vous nous proposez!
    Cela me rappelle que moi fille d’ouvrier, je suis rentrée en sixième dans un CEG où l’on n’ enseignait pas de LV2, ni de latin .J’ai eu le grand bonheur de voir supprimer ce type d’établissement et d’entrer dans un lycée où là j’ai pu apprendre l’allemand.Je garde encore le souvenir de mon professeur d’allemand, tant appréciée qui avait su nous ouvrir les portes de cette si belle langue.C’est grâce à elle que je suis devenue professeur d’allemand, motivée, active qui s’est battue chaque année pour recruter,bâtir des échanges, amener les élèves à passer la certification etc
    Et là , bing,je reçois cette nouvelle comme une condamnation. Non, ceci ne va pas conforter notre enseignement. Qui voulez-vous berner?
    Renoncez à cette fausse bonne idée, au nom de l’amitié franco-allemande,au nom de tous nos élèves et surtout de tous ces professeurs d’allemand que vous désespérez!
    Salutations.

  32. Les enseignants

    Les enseignants du collège les 1000 étangs de Melisey (70) sont en grève pour alerter les parents sur la réforme qui s’annonce. Elle prévoit de supprimer les options (latin, grec, bilangues, DP3) sur tout le territoire dans un souci de « justice sociale ». Mais où est la justice quand les familles ne peuvent plus choisir d’offrir à leurs enfants un parcours différent avec du latin ou de l’allemand dès le primaire ?
    77,3 % de profs en grève.
    10 élèves présents sur 390 , donc soutien massif des parents qui avaient été appelés à garder leurs enfants en soutien de notre grève.
    Va-t-on laisser cette réforme sacrifier l’avenir de nos enfants ?

  33. CRESTO Claire

    Madame la Ministre,
    professeur d’allemand dans l’enseignement supérieur et mère de deux enfants,dont l’un doit rentrer au collège en… septembre 2016, je suis à la fois très inquiète pour l’enseignement de l’allemand et pour l’avenir de mes enfants. C’est pourquoi je suis en grève aujourd’hui (ce qui m’arrive très rarement) et je manifesterai dans ma ville avec mes collègues de tous horizons.
    Comme toutes celles et ceux qui ont laissé leurs commentaires sur ce site, j’ai l’impression que vous ne mesurez pas le fossé qui nous sépare, et j’ose espérer que vous entendrez un peu les protestations de celles et ceux qui essaient malgré tout de croire à leur mission de terrain.
    Hochachtungsvoll,
    C.Cresto

  34. Odile Chaumeton

    Madame la Ministre,
    Suite à votre réponse aux inquiétudes des professeurs d’allemand, il me semble que vous vous appuyez sur une expérimentation faite dans l’académie de Toulouse. Or les chiffres que vous communiquez ne correspondent pas à la réalité puisque cette expérience a conduit à une baisse significative des effectifs. Je me permets de vous donner ici les chiffres réels et officiels que l’on trouve sur le site de l’académie et que vos conseillers ne semblent pas vous avoir communiqués
    Les chiffres de l’académie de Toulouse pour l’allemand (rentrée scolaire 2014) A la rentrée 2014, on comptait 12 545 élèves germanistes dans l’académie, de la 6e au postbac, soit 5,20% des élèves contre 13 942 élèves à la rentrée 2006 soit 6,40% des élèves : une baisse d’un peu plus d’un point en sept ans qui montre que la position de l’allemand reste fragile, mais relativement stable dans notre académie.
    Dans le primaire, la baisse continue malgré les efforts déployés (informations des parents, DeutschMobil, etc.). On passe de 1818 élèves en cycle 3 à la rentrée 2004 à 471 élèves à la rentrée 2014, soit une baisse de 75%. Les germanistes représentaient à la rentrée 2014 0,3% des élèves de cycle 3. Il reste 8 écoles dans l’académie où l’on enseigne l’allemand : 2 en Aveyron (nos félicitations à l’école de Sébazac qui regroupe le plus de germanistes de l’académie, soit 115 élèves, après l’école Lucie Aubrac de Colomiers avec 207 élèves), 2 en Haute-Garonne, 1 dans le Lot, 1 dans le Tarn, 2 dans le Tarn-et-Garonne.
    Les expérimentations deux langues en CM seront supprimées à la rentrée 2015, donc plus d’allemand en Haute-Garonne, les écoles concernées de Blagnac et Colomiers passant au tout anglais.
    En 6e , la situation semblait stabilisée grâce aux classes bilangues : on avait 1310 élèves germanistes en 6e à la rentrée 2004 (public + privé) et on en comptait 1317 à la rentrée 2013, mais la généralisation de la LV2 en 5e (600 élèves inscrits en allemand) a eu pour corollaire une fermeture de bilangues en 6e et une baisse du nombre d’élèves puisqu’il n’y en a plus que 1188.
    On est passé de 90 sections bilangues en 2010 à 69 à la rentrée 2014. Pour les sections européennes, on est passé de 37 à 29 sections entre la rentrée 2004 et la rentrée 2014, mais le nombre d’élèves (4e-Terminale) après avoir augmenté dans l’intervalle jusqu’à 24,39% (de 947 en 2004 à 1178 en 2010) est redescendu à 842, soit 11% de moins qu’en 2004, suite aux fermetures de sections européennes dans de nombreux collèges.
    Alors ne titrez pas “L’enseignement de l’allemand conforté” mais “l’enseignement de l’allemand affaibli, presque détruit”.
    On parlera de vous mais pas positivement, avec beaucoup de déception.

  35. BARGY Elodie

    Madame,
    je trouve intéressant que vous réutilisiez votre réponse à M. Le Borgn comme publication sur votre site … rien ne se perd ! Je suis choquée par votre conception de la hiérarchie des langues : en 6ème, les classes bilangues permettraient un “recentrage sur l’anglais”, pour les pauvres d’esprit qui se seraient fourvoyé à apprendre autre chose !!! A ce stade, vous pouvez directement supprimer l’apprentissage des langues dans le système français et rendre obligatoire un séjour d’un an pour chaque enfant français à l’étranger, ce serait plus efficace pour apprendre vraiment une langue. Votre idée de commencer en CP par des professeurs non formés et non compétents en langue est complètement idiote (bien sûr, c’est économique… ) , et cela sera loin de résoudre le problème. Si vous voulez vraiment des Français compétents en langue, la solution est simple : des groupes de 15 élèves avec une heure de langue par jour. Ca, ça fonctionne !!! Pour le reste, c’est du saupoudrage et du bricolage. Venez donc voir sur le terrain… Et arrêtez de nous prendre pour des imbéciles …
    Elodie BARGY, professeur d’allemand en lycée, LV1, LV2 et AbiBac

  36. EG

    ALERTE ! PLAN SOCIAL A L’EDUCATION NATIONALE : licenciements économiques massifs en vue dirigés contre les professeurs d’allemand.
    Ne vous laissez pas faire battez vous jusqu’au bout.

  37. saintjustallemand

    Madame la Ministre,
    Pensez-vous vraiment que les parents des enfants de primaire vont se précipiter sur les langues autres que l’anglais en CP, dans l’espoir que, 5 ans plus tard, leur enfant soit admis en 6ème bilangue???… Les “propositions” que vous nous faites sont celles de purs technocrates….Elles n’ont AUCUN SENS! OUVREZ LES YEUX!!…

  38. Florian F.

    Madame le ministre,

    vu le décalage alarmant entre votre discours et la réalité du terrain, il serait préférable que vous écoutiez les enseignants qui sont au contact tous les jours avec les élèves et qui se battent pour la promotion de l’allemand quotidiennement et depuis plusieurs années plutôt que vos conseillers qui n’ont visiblement jamais mis les pieds dans une salle de classe. Autrement, j’ai bien peur que vous deviez, et je pense que cela n’a pas encore été prévu, prévoir une reconversion d’un certain nombre de professeurs d’allemand.
    Un professeur d’allemand désabusé, non par les élèves, mais par le manque de reconnaissance des institutions pour le travail qu’il accomplit.

  39. Jouault Vanessa

    Madame la Minstre,
    Je ne pense pas que vous ayez la moindre idée de la réalité du terrain. En effet, la quasi totalité des écoles primaires de France ne proposent que l’anglais. En conclusion, quasiment aucun collège ne pourra proposer la classe bi-langue. C’est pourtant logique il me semble? Et c’est sans parler des autres incohérences de votre Réforme, donc nous allons payer les pots cassés.
    Cordialement.

    Un jeune professeur d’allemand de REP+ qui avait jusqu’à maintenant plaisir à mener ses élèves vers le meilleur.

  40. C.François

    Madame,

    La réforme qui portera votre nom ne rendra en rien le collège (et par ricochet, le lycée) plus démocratique…
    Je serai brève pour faire entendre ma voix, mes collègues et les parents d’élèves ont déjà tout expliqué.
    Prenez le temps de la réflexion, de la discussion, notamment avec l’ADEAF! Ecoutez les gens qui sont prêts à vous expliquer!

    Cordialement,
    C. François

  41. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Certaines personnes au PS ne semblent pas savoir compter: C’est pourtant clair : Dans mon petit collège de L’Aigle, il y a pour le moment 1 poste de 18h. 18heures moins 12 heures de bilangues + 1h30 généreusement offerte par la ministre: Reste 7h30 pour moi au collège… Koffer packen*, voilà ce qu’il nous reste (* faire sa valoche)

    Danielle lainé

  42. Desmoulin

    “Ma méthode pour l’École est acquise à l’innovation. Elle est fondée sur l’initiative et la confiance dans les enseignants.
    Oui ‪#‎LEcoleChange‬ grâce à la vitalité des ‪#‎InnovationsEnseignantes‬, l’engagement des équipes pédagogiques & le soutien du ministère de l’Éducation nationale.”
    Voici votre communication sur votre page Facebook … j’ai envie de pleurer mais devant tant de ridicule, mes yeux de petit professeur d’allemand restent secs, comment expliquez-vous cela ?

  43. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Madame,
    J’espère que demain vous verrez bien les drapeaux allemands dans les différentes manifestations. Je battrai le pavé à Caen. Regardez bien les images de demain. Nous serons là pour vous dire: Touche pas à ma bilangue ni aux classes européennes. J’invite tous mes collègues à venir défiler contre cette réforme stupide.

  44. Balestier

    Madame,

    Vous perdez de plus en plus en crédibilité! N’êtes-vous vraiment pas au courant du terrain? Ou bien faites-vous express?
    Si vous dites que les élèves qui ont suivi des cours d’allemand en Primaire peuvent continuer l’allemand en bi-langue en 6ème. Quelle belle et formidable promesse! Mais ça nous fait pleurer, Madame, d’avoir une Ministre qui ne sait même pas que la langue allemande est TRES peu enseigné dans le premier degré! Et que les enseignants du Primaire n’ont même pas de formation en langues étrangères – elles transmettent la langue étrangère qu’ils connaissent!
    Votre projet de Réforme ne tient pas la route, Madame! A moins qu’il gonfle un peu les caisses! Faire des économies sur le dos des élèves – priver des jeunes à une bonne éducation des langues vivantes – NON – NOUS NE SOMMES PAS D’ACCORD!!!!
    Bettina Balestier – franco-allemande – européenne – enseignante en colère

  45. Laurent Sophie

    Madame,
    Je suppose que le ministère a prévu un vaste plan de reconversion pour tous les enseignants d’allemand en chômage technique à partir de la rentrée 2016. Je me tiens à votre disposition pour étudier toutes les propositions que vous ne manquerez pas de nous faire. Nous avons des compétences dans le tourisme (20 ans d’échanges franco-allemands organisés de A à Z), dans le marketing (pas facile de “vendre” l’allemand quand notre administration joue contre nous), dans la conduite (15 ans que je circule d’un établissement à l’autre).
    Dans cette attente, veuillez agréer, Madame, l’expression de mes sentiments désabusés.
    S. Laurent, professeur d’allemand en collège(s)
    Académie de Nantes

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