Un enseignement de l’allemand conforté

Éducation nationale Publié le 4 avril 2015

Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
Je  souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’allemand sera conforté, renforcé.

L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles. L’apprentissage des langues vivantes étrangères tient non seulement en effet une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde, mais il est également, comme vous le soulignez, un atout dans l’insertion professionnelle des jeunes, en France comme à l’étranger.

J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente. Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.

Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.

Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.

Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2.

Les expérimentations conduites depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent par ailleurs que débuter la seconde langue vivante en classe de cinquième conforte l’apprentissage de l’allemand. Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.

La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.

Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères.

La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.

La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.

Je suis donc en mesure de vous annoncer que les décisions prises en matière d’enseignement de l’allemand et de coopération éducative sont parfaitement conformes aux engagements pris lors des sommets franco-allemands et dans le Traité de l’Elysée.

L’ensemble de ces réformes, du CP au collège, renforceront l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand.

 Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche

Tags : , ,

257 commentaires sur Un enseignement de l’allemand conforté

  1. Depardieu

    Madame la Ministre,

    Une question : croyez-vous sérieusement que cette réforme va augmenter le niveau en langues vivantes des élèves français ? si oui, vos conseillers vous mentent.
    L’augmentation du “temps d’exposition à la langue du CP en troisième” se traduira en fait pas un allègement horaire en collège ( à moins de trois heures hebdomadaires, rien ne peut être vraiment acquis), c’est déjà le cas au lycée où l’horaire hebdomadaire a été réduit ( 2,75 heures en seconde pour chaque LV, 2,25 heures en première et 2 h en terminale). Cette réforme si elle se réalise telle quelle sonne la mort des classes bi-langues, des sections européennes et de l’allemand. Mettre des heures en primaire enseignées par des professeurs des écoles et enlever des heures en collège et lycée enseignées par des professeurs de langue ne permettra pas d’élever le niveau des élèves, bien au contraire.
    Ayez le courage politique de dire qu’il faut faire des économies et réduisez le salaire des professeurs de 10 % mais arrêtez de remplacer des heures de cours par des heures-gadgets de travaux “divers” et variés où le “travail pluri-disciplinaire” est en fait du copié-collé à partir de wikipedia. Il n’y a pas d’enseignement de qualité possible sans contenu disciplinaire et sans connaissances précises.
    Les professeurs d’allemand sont des gens impliqués qui donnent de leur personne, en moyenne plus que d’autres, en organisant bénévolement des échanges, en faisant passer bénévolement la certification à leurs élèves, en les faisant participer bénévolement à des concours pour rendre leur matière vivante et attractive . Les élèves qui font bi-langue anglais- allemand obtiennent un bon niveau dans les deux langues à la fin de leur parcours scolaire. Vous allez casser tout cela avec cette réforme.
    Une dernière question : que comptez-vous faire des professeurs titulaires d’allemand qui n’auront plus qu’un tiers d’heures de cours à faire, une fois que les maigres heures de cours restantes auront été partagées ? les payer à ne rien faire ? Où est la logique de tout cela ?
    Il faut arrêter de casser ce qui marche dans l’éducation nationale et écouter la base.
    salutations respectueuses d’une professeur d’allemand révoltée et démoralisée

  2. Barbara Hombach-Bouchet

    Madame la Ministre,
    Comme mes collègues, je suis très inquiète de l’avenir de l’allemand au collège. Mes collègues ont déjà avancé suffisamment d’arguments dans leurs commentaires qui démontrent que l’enseignement de l’allemand est en péril. J’aimerais juste rajouter un commentaire sur l’expérience menée à Toulouse. Nous savons tous qu’avec l’introduction des classes bilangues, le revers de la médaille est la diminution des germanistes en LV2. A fortiori, avec la suppression des classes bilangues, on peut s’attendre à une petite augmentation de la LV2, ce qui parait être le cas à Toulouse (une augmentation de 0,21%). Mais qu’en est-il du nombre total d’élèves germanistes? Pourriez-vous nous communiquer ces chiffres? Il est à craindre qu’avec la suppression des bilangues, il ait fortement diminué.

  3. Gwénaëlle

    Madame la Ministre,

    Je suis en classe bilangues et je voudrais exprimer mon mécontentement face à cette réforme. En effet, si l’apprentissage de l’allemand en 6ème est supprimé, alors beaucoup d’enseignants d’allemand au collège seront obligés de travailler sur plusieurs établissements car sur un seul établissement, ils n’auront pas assez de cours. En travaillant sur plusieurs établissements, les professeurs ne pourront pas exercer toutes les activités qu’ils souhaitent avec toutes leurs classes et par conséquent, cela nuirait profondément aux qualités de travail du professeur, qui sera surmené et également aux qualités de travail de l’élève, qui n’aura pas un apprentissage parfait de l’allemand. L’élève n’aura pas toutes les capacités qu’il souhaite en apprenant l’allemand qu’en 4ème. La classe bilangues offre de nombreux avantages, cependant: une plus grande culture, un apprentissage plus profond de l’allemand et des connaissances plus soudées. Supprimer les classes bilangues c’est aussi supprimer des postes, et nuire aux conditions de travail non pas seulement du professeur, mais aussi de l’élève.
    Bien respectueusement, un élève révolté.

  4. Frédéric Auria

    Madame la Ministre,
    vous avez manifestement des problèmes de conseillers, qui plombent l’avenir de notre jeunesse et nos relations diplomatiques avec notre premier partenaire, l’Allemagne.
    Si les vrais chiffres de l’académie de Toulouse vous intéressent, ils sont disponibles et prouvent que cet avancement de la LV2 en 5ème, en faisant disparaître bon nombre de bilangues et la LV2 en 4ème, a énormément réduit le nombre de germanistes dans l’académie de Toulouse. Vous me direz, à Toulouse, l’allemand ne sert à rien, Airbus, c’est bien franco-espagnol, non ?
    Frédéric Auria

  5. Claire Vernisse

    Madame,

    J’enseigne l’allemand depuis la rentrée 1992. L’allemand n’était alors proposé qu’en LV2 dans les deux établissements dans lesquels j’exerçais. En 2010, alors que les effectifs étaient à peine de 15 élèves par classe, nous avons créé une section bi-langue anglais-allemand dans un de mes deux établissements : celui où je suis encore aujourd’hui. Succès total, puisque j’ai 30 inscrits pour la rentrée 2015. Dans l’autre établissement, en parallèle, l’allemand n’a pas été proposé en bi-langue. Il n’a pas survécu. Dans le Gard, l’allemand n’est pour ainsi dire plus proposé en LV2, faute d’effectifs. Les transformations de LV2 en classe bi-langue ont permis, en revanche, de maintenir un plurilinguisme dans les collèges.
    Nous, profs d’allemand, ne sommes pas des enseignants tout-à-fait comme les autres. Notre matière n’étant proposée qu’en option. Nous devons ” remplir ” nos classes.
    Mais, en contrepartie, les élèves de sixième sont stimulés, apprennent à faire des ” ponts” avec l’anglais, ce qui leur permet de progresser plus rapidement dans les deux langues. Ils ne s’ennuient pas, ce qui menace parfois les ” bons” élèves en collège. Ils sont motivés et peuvent rester motivés si vous nous en donnez les moyens.
    Et puis, quelle joie, lorsqu’ils reviennent avec quelques années de plus, nous dire à quel point l’allemand leur a été utile pour leurs études et très concrètement dans leur métier. J’en suis moi-même parfois encore surprise!
    J’ai eu hier une entrevue avec mon chef d’établissement pour voir s’il était possible d’introduire l’allemand en primaire. Je suis prête à aller voir les CP, CE1, CE2, CM1, CM2 pour sauver les sixièmes bi-langues, s’il le faut. Mais ai-je la possibilité d’enseigner en primaire? Cela peut-il être pris en compte dans mes heures d’enseignement? J’en avais les larmes aux yeux. Elle a essayé de me rassurer en me disant que cela n’était pas encore fait!
    Pour être un ” bon” prof d’allemand, j’ai besoin d’arriver avec le sourire devant mes élèves. D’être motivée pour les motiver. J’ai peur que cela devienne difficile…
    je suis un simple petit prof de collège, sans prétentions. Mais j’aime faire les choses bien, enseigner avec passion. Ne m’empêchez pas de faire mon métier, c’est tout ce que je demande.
    Est-ce trop?
    Ce soir, les correspondants allemands arrivent. Ils sont chez nous jusqu’au 18 avril. Pendant les vacances. Encore du bénévolat…
    Nous avons besoin de votre soutien pour continuer. Soyez avec nous.

    Claire Vernisse
    Académie de Montpellier

  6. C.SANGUINETTI

    Madame la Ministre, j’ai 10 ans et je suis en CM2. Je veux faire bilangue anglais-allemand parce que l’allemand est une jolie langue. Mais je trouve assez stupide qu’on ne puisse bientôt plus en faire. Ne mettez pas en place cette réforme, s’il-vous-plaît. Un élève qui se soucie de son avenir.

  7. PFLEGER Mireille

    Madame la Ministre,

    Journée portes ouvertes hier soir dans un des deux collèges où j’exerce.
    Présentation de la classe bilangue anglais-allemand, voici ce qu’ont découvert les parents et les enfants présents :

    – Une salle d’allemand vivante et colorée, à l’image de l’enseignement qui y est dispensé.
    – Des petits germanistes motivés, ravis de faire partager leur enthousiasme.
    – Un professeur passionné et engagé qui, comme tous les professeurs d’allemand, se dépense sans compter pour donner aux enfants le goût de l’apprentissage de cette langue.

    Et pourtant, pour la première fois de ma carrière (cela fait 23 ans que j’enseigne) le coeur n’y était pas, mais je n’ai rien laissé paraître, les parents et les enfants sont ressortis enchantés…

    Madame, ne détruisez pas ce qui fonctionne, ne détruisez pas des années d’engagement, ne détruisez pas ce que TOUS les professeurs d’allemand accomplissent au quotidien pour leurs élèves.
    Nous ne nous en remettrons pas !

    En espérant que vous saurez nous comprendre, je vous prie d’agréer, Madame, mes salutations distinguées

    Mireille Pfleger, professeur d’allemand (Lot-et-Garonne 47)

  8. Anne Schicker-Pacot

    Madame la Ministre,

    Allemande vivant en France depuis une trentaine d’années, je dois mon parcours personnel et professionnel à ce formidable élan franco-allemand des années soixante / soixante-dix et j’ai aujourd’hui la chance d’enseigner l’allemand au sein de l’Education Nationale. Cependant, ce n’est pas en tant que professeur d’allemand que je m’adresse à vous mais en tant que simple citoyenne. Plus que jamais, l’Europe a besoin de la coopération de ces deux pays que sont la France et l’Allemagne. Pour que cette union continue à fonctionner malgré les nombreuses difficultés, nous avons besoin de femmes et d’hommes ouverts, cultivés qui ont envie de découvrir et de comprendre l’autre – autant de qualités développées dans les cours de langue qui sont bien plus que des moments de révision de grammaire.

    On entend souvent dans la bouche des responsables politiques, qu’ils soient de droite ou de gauche d’ailleurs, que les épreuves de langues vivantes aux concours sont « socialement discriminantes ». Avec votre projet de réforme, vous contribuerez à accroître cette inégalité. Seul un dispositif d’enseignement des langues efficace et pensé sur le long terme, garanti par le cadre de l’Ecole publique, permettra de former nos jeunes pour qu’ils relèvent les défis des années à venir.

    Avec mes sentiments respectueux,

    Anne Schicker-Pacot, Lyon

  9. Delphine Gharsallah-Roger

    Madame la Ministre,
    Je suis mère de 3 enfants. Je vais me permettre de vous raconter leurs histoires d’apprentissage avec les langues étrangères. Cela vous permettra, je l’espère, de revoir votre positionnement sur l’apprentissage des langues étrangères.

    – Ninon a 11 ans. Elle est aujourd’hui en 6e, en classe bilangue allemand / anglais. Elle a eu la chance de pouvoir commencer l’allemand en CE2 avec un groupe d’élèves de 10 enfants. La mairie a subventionné un professeur d’allemand pour cet enseignement. Le directeur de l’école s’est opposé à ce groupe mais l’enseignement a eu lieu. Ninon n’a pas été une bonne élève en élémentaire. L’instituteur et le directeur m’ont mise en garde sur le fait que ma fille entre en 6e bilangue : l’allemand serait donc une langue élististe ? c’est ce qui est dit à demi-mot …. Ninon est finalement entrée en bilangue et s’épanouit complètement dans l’apprentissage des 2 langues : 15 de moyenne générale…
    – Tibor a 9 ans. Il est en CM1 et apprend l’anglais depuis le CE1 : le groupe d’enfants ayant demandé l’allemand n’est pas assez important. 10 enfants “seulement”. Et malheureusement, le quota d’enfants est passé à 12 enfants. merci l’inspecteur ! Le directeur de l’école est ravi de ne plus avoir à gérer ces groupes d’enfants “différents”. Autant l’enseignement de l’allemand qu’a reçu Ninon était effectif et de bonne qualité. Autant celui de l’anglais que reçoit Tibor est de très mauvaise qualité… après 2 ans d’anglais, il sait dire “hello” et connait quelques couleurs… Nous espérons qu’il pourra intégrer une classe bilangue mais n’avons aucune certitude…
    – Léonie a 6 ans. Elle est en CP. Elle apprend l’anglais depuis cette année…. enfin, elle entend un peu d’anglais de temps en temps quand sa maitresse a le temps. Nous espérons qu’il pourra intégrer une classe bilangue mais n’avons aucune certitude…

    Ces histoires vous illustrent que l’apprentissage de l’anglais est une mascarade… par des instituteurs qui ne sont pas formés et qui généralement n’aiment pas ça, car ils ne sont pas à l’aise. belle approche de l’apprentissage d’une langue (ça fait donc peur d’apprendre à parler une langue étrangère ?!). L’apprentissage d’une langue demande du temps et ça me parait une douce folie de passer à 2h par semaine (seulement) alors que nos amis allemands ont 5h de LV1 dès le début…

    J’ai l’impression que vous malmenez l’allemand, langue de notre premier partenaire électronique et qu’une fois encore quelques postes pourront être supprimés….(je ne suis pas prof !!)

    J’ai l’impression que vous malmenez nos enfants qui ne seront pas préparés correctement à parler d’autres langues que la notre, à moins d’avoir des parents qui auront les moyens de les envoyer en séjours linguistiques ou de leur payer des cours particuliers, ou encore de les mettre dans des écoles privées, qui, elles proposeront des solutions adaptées…

    Vous allez creuser les fossés d’inégalité…

    J’espère que vous prendrez la mesure des nombreux messages. Et non ce n’est pas râler pour râler, mais une réelle inquiétude visiblement largement partagée par les professeurs eux-mêmes.

    Merci de votre attention.

  10. C.B.

    Madame la Ministre,

    Je suis anéantie par tout ce que vous annoncez. Vous affirmez que vous souhaiteriez renforcer et conforter l’allemand mais dans les faits, si vous appliquez la réforme et vous supprimez les classes bilangues, vous allez CASSER l’enseignement de l’allemand en France ! Cette réforme signifie réellement un pas en arrière (bien d’autres vous l’ont dit et on vous le réitère – prenez le temps de lire tous ces messages ! ) Soyez ministre de l’Education et non pas ministre de l’Economie. Alors pensez aux élèves et aux enseignant(e)s et retirez la réforme … S’IL-VOUS-PLAIT !

    Cornelia, enseignante et jeune maman qui aurait souhaité pour ses enfants des classes bilangues, ouvertes à tous et dans tous les collèges.

  11. Annie

    Dans le collège de mon quartier, en banlieue parisienne, la classe bilangue et la section européenne ne sont pas des dispositifs réservés à l’élite : elles sont ouvertes à tous les élèves . Et, depuis près de 15 ans, elles ont très largement contribué à la mixité sociale dans ce collège classé “éducation prioritaire”.
    Or, en cette période de demandes de dérogation, je peux vous assurer que nombreux sont les parents de CM2 du quartier qui anticipent et fuient vers le collège privé voisin qui, lui, aura le choix d’affecter d’éventuelles heures au maintien de ces classes.
    Les autres élèves, ceux du collège public, seront formatés à l’anglais-espagnol. Et ils ne feront pas de séjour linguistique dans une famille comme le font actuellement les germanistes, parce que l’investissement des professeurs de ces langues est loin d’égaler celui des enseignants d’allemand.
    Et, au niveau du lycée, de l’université et même des entreprises, ils ne seront plus en mesure de profiter des multiples dispositifs franco-allemands mis en place depuis plus de 50 ans Comment pouvons-nous balayer tout cela ?

    Katell, parent d’élèves

  12. G. C

    Madame La Ministre,
    Les enseignants qui œuvrent avec tant d’acharnement et de passion, en particulier dans les milieux défavorisés où les élèves ont en bilangue encore le choix de l’apprentissage d’une langue à la hauteur de leurs motivations et de leurs ambitions, ces enseignants-là ressentent un très profond mépris de la part de leur Ministre.
    Mais au-delà de ce mépris, nous nous interrogeons sur la façon dont vous allez devoir justifier à nos partenaires politiques et économiques allemands ce désintérêt officiel et affiché des plus hauts responsables de l’Etat Français quant à l’enseignement de l’allemand en France. Et ce n’est pas le “saupoudrage” que vous voulez imposer qui les impressionnera. Ignorer la langue de son 1 er partenaire économique, c’est en ignorer la nation entière.. et en accepter les conséquences, aussi graves puissent-elle être.
    Madame La Ministre, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
    Bien cordialement,
    G.C

  13. Muller Vincent

    Supprimer les classes et sections qui réussissent, qui attirent des élèves, qui permettent de faire 4 ans au lieu de 2, c’est ca l’esprit de la réforme? Et on veut des élèves français qui réussissent en langue? Bravo!
    Et les accords bilatéraux franco-allemands?
    Et les milliers d’emplois non pourvus par manque de germanistes??

  14. Muller Vincent

    Merci de supprimer toutes ces sections qui marchent bien: sections européennes, classes bilangues!!!!!
    Ce n’est pas tant l’avenir des profs d’allemand qui importe que les classes (ouvertes à tous, mais élitistes pensent certains!!!) où les élèves (volontaires) travaillent plus une langue et sortent avec un meilleur niveau.
    Par rapport à une LV2, les bilangues offraient la possibilité de sortir du collège avec 4 ans d’alld!! Avec la réforme, la 6e disparait, et les 2.5h/sem ne suffisent pas! Commencer plus tôt pour réduire les horaires en 4e et 3e, c’est avec ca qu’on veut remonter le niveau des Français en langue vivante??? Ne soyons pas surpris que les élèves allemands s’en sortent mieux quand on voit le nombre d’h d’enseignement du français par semaine! Mai oui, on va saupoudrer en primaire, dès le CP,…. avec des enseignants non formés, bravo!

  15. DOCQUIN PICAREL

    Madame la Ministre,
    je suis horrifiée devant un tel mépris et une telle méconnaissance de notre travail, de notre engagement pour nos élèves, notre métier, notre passion. Parce que l’on devient pas professeurs d’allemand, sans être passionné. Etre prof d’allemand, c’est aimer cette langue, aimer la transmettre, une langue difficile, mais logique et pleine de charme, de douceur quand elle est transmise avec amour et conviction. C’est tout cela que vous êtes en train de CASSER, de BRISER; Vous nous anéantissez, vous réduisez à néant le travail de collègues depuis des générations. J’aurais honte à votre place de proposer des réformes comme ça en 2015 au temps de l’Europe que vous prétendez vouloir grande, belle et UNIE. A qui allez vous faire croire que nous consolidez et que confortez notre enseignement? A qui????????????
    Il n’y aura plus d’heures pour nous, aucune école ne pratique allemand dans ses classes et donc aucune continuité ne pourra être assurée au collège. D’où l’idée formidable de proposer allemand et l’anglais et en même temps. Les classes bilangues sont la deuxième vie de l’allemand dans nos écoles. Vous DETRUISEZ!!! Comment allons nous pouvoir leur apprendre ce que nous leur apprenons avec deux pauvres heures et demi? Vous avez été à l’école? Trouvez vous en temps qu’élève que ce soit suffisant? En tant que parent, cela vous convient? Les classes bilangues permettent de prendre le temps, d’enseigne de manière ludique en 6ème, de passer les étapes avec une progression lente mais solide, et rigoureuse. Les élèves qui sortent de ces classes ont un bagage solide, de bonnes bases que nous avons pris le temps de construire, d’enrichir et de consolider. Les échanges, les voyages viennent appuyer tout cela. Sans parler du goût des élèves pour cette langue. ils sont contents de la démarrer en 6ème, ils sont effrayés quand on leur explique ce qu’il va se passer, déçus pour les petits frères et sœurs. Réfléchissez encore, n’appliquez pas cette mesure. Vous nous tuez. Pour ma part, je suis abattue, on vient m’arracher mon travail, on vient casser ce que je fonde année après année, ces batailles pour recruter, cette envie que j’essaie de communiquer, ces voyages en Allemagne que l’on organise. Vous nous précarisez, et pénalisez les élèves. Vous parlez d’élitisme pour justifier tout cela!!!!!! Là aussi, à qui faire croire cela??????? C’est élitiste d’être curieux motivés, ambitieux. Non non non, vous nous avez ciblés et tout est bon pour vous « justifier ». Ces élèves ont juste envie. Et ensuite vous allez parader en Allemagne et faire amies/amies avec la Ministre outre Rhin… Je m’arrête là. Vous semblez ne pas vouloir comprendre, prenez au moins le temps de repenser tout cela. Madame, c’est ma colère et mon inquiétude qui me font parler, j’aime cette langue, je veux continuer à l’enseigner avec dévouement et qualité. C’est cette qualité là que vous allez enlever. Les professeurs d’allemand, car ils ont toujours eu un défi à relever et une épée de Damoclès sur la tête, sont plus motivés que jamais pour faire du bon travail, laissez-nous continuer à la faire correctement dans des conditions décentes. En ce qui me concerne, j’aime mon métier – pas plus que tout, car j’ai un petit garçon- mais je l’aime vraiment avec passion. Je m’y donne et souhaite continuer. Je vous en conjure. LAISSEZ VIVRE LA CLASSE BILANGUE, LAISSEZ L ALLEMAND RESPIRER!!!!!!!!
    Chloé Picarel-Docquin, professeur d’allemand (Seine et Marne 77)

  16. Etchepare Cécile

    Madame la Ministre,

    les jours passent : l’incrédulité des premiers jours face aux annonces de réforme dans les médias, la colère de ne pas avoir été reconnu(e)s dans nos compétences et notre travail dans les jours suivants et puis finalement à l’heure où vous bouclez votre projet, l’amertume et le dépit.

    Enseignante en allemand depuis 20 ans, formatrice académique en bilangue, professeur en bilangue en primaire, porteuse de projets théâtres, artistiques en section européennes, je suis surtout enseignante en REP et heureuse d’ offrir à mes élèves – loin d’être des privilégiés- un enseignement à la hauteur de leur envie d’apprendre.

    Vous considérez sûrement tous ces commentaires comme une réaction corporatiste d’enseignants d’allemand inquiets pour leur poste; pourtant, nous sommes avant tout des enseignants inquiets dans l’exercice de notre mission : faire réussir tous les élèves.

    Cette mission n’est-elle pas la possibilité de donner à chacun les moyens d’aller au plus loin de ses capacités?

    Croire que nous sommes tous égaux est un leurre intellectuel.

    Permettre à chacun de faire un choix est une chance et non un privilège.

    Je vous en prie, Madame la Ministre, venez nous voir, comprenez notre engagement et notre envie d’enseigner.

    Avec mes remerciements et tout mon respect
    Cécile Etchepare
    Collège Jean Zay
    Cenon
    Académie de Bordeaux

  17. Gisela Lefebvre

    Madame la Ministre,

    Je suis maman de deux enfants qui ont appris l’allemand depuis la sixième et qui ont terminé par un AbiBac. L’allemand leur a toujours servi. Ils ont ainsi pu participer à des échanges individuels Sauzay et Voltaire et passé respectivement trois et six mois en Allemagne. Ces séjours leur ont permis de s’ouvrir à une autre langue et à une autre culture et généralement de grandir.
    Mon fils se dirige vers un cursus intégré de l’Université Franco-Allemande. S’il avait commencé l’allemand en 5e avec seulement 2h30 par semaine, il n’aura pas atteint un niveau suffisant pour s’y inscrire
    Ne découragez pas les élèves curieux qui veulent découvrir d’autres langues et d’autres cultures. Gardez les classes bilangues – nos élèves doivent avoir un CHOIX. Si tous apprennent l’anglais et l’espagnol, la France aura plus de mal à maintenir ses relations culturelles et commerciales avec l’Allemagne.
    Merci !

  18. CG

    Enseignante en collège situé en REP puis REP + à partir de Sept 2015, j’ai vu en 15 ans les effectifs de germanistes tripler au sein de mon établissement grâce aux classes bilangues notamment. Les élèves s’y épanouissent car motivés par l’enseignement dispensé et les voyages en Allemagne en particulier; dans ce milieu où les difficultés sociales et scolaires sont si importantes, supprimer ces classes bilangue reviendrait à augmenter la fuite dans le privé et à tirer un trait définitif sur la mixité sociale qui, soi-disant, vous tient tant à coeur. Car c’est bien de cela aussi dont il s’agit. Anéantir de plus un travail de fond mené depuis 15 ans sur cette commune pour motiver les élèves à l’apprentissage de la langue de notre 1er partenaire économique…. en se faisant le relais des directives nationales de ces dernières années quant au nombre de germanistes à accroître dans les classes!! Quel gâchis, quel non sens… Alors ayons le courage de dissuader les futurs candidats au CAPES: quelle sera leur mission là où vous ne pourrez même plus “occuper” les professeurs chevronnés en place?

  19. CARRE MARTINE

    Bonsoir Madame la ministre,
    J’achève dans 3 mois une carrière de 38 années d’enseignement de l’Allemand. Ce défi , je l’ai exercé passionnément: non seulement à l’école en faisant découvrir la langue de Goethe à des élèves le plus souvent très motivés mais aussi lors de 40 échanges (34 fois au niveau 3ème) à Heidenheim, 6 fois à Berlin au niveau 1ère en leur permettant d’accéder directement à l’histoire de l’Allemagne, la culture du voisin et en leur permettant de tisser des liens. Mes collègues et moi avons souvent eu des craintes pour notre emploi jusqu’à ce que nous ne soyons plus la “dernière arrivée” ; nous avons commençé à moins nous inquéter depuis justement l’arrivée des classes bilangues en 2004. Je suis atterrée par votre proposition de réforme (c’est la mise à mort d’un enseignement dispensé par des collègues dynamiques, battants, enjoués malgré les difficultés, qui ne comptent pas leur temps pour préparer des échanges etc..)Et en aucun cas, je n’ai eu l’impression d’être élitiste : par exemple ,je me suis souvent démenée pour réduire le coût d’un voyage (encore cette année avec le surcoût à cause d’un plan vigipirate) pour emmener un maximum d’élèves et des plus modestes. Pourquoi une telle mesure qui va davantage réduire les chances des futurs élèves français face à d’autres jeunes européens (bien meilleurs qu’eux en Langues Etrangères parce qu’ils bénéficient d’emblée de plus d’heures d’enseignement?). Je vais quitter ce métier la mort dans l’âme en pensant aux futurs élèves (ma petite fille entre autres) qui n’auront plus la chance de leurs aînés.
    Je suis adhérente de l’ADEAF , ce qui est pour moi une aide précieuse et un grand réconfort.
    Madame, veuillez revoir votre décision. Par respect pour les grands hommes comme De Gaulle et Adenauer , tous les professeurs d’Allemand qui leur ont emboîté le pas et pour les générations futures qui ont aussi le droit d’avoir un enseignement digne de ce non.

    Respectueusement
    Martine Carré

  20. Alexandrine Laurent

    Non, l’allemand n’est pas conforté par votre réforme! Il est anéanti! Non, l’enseignement de l’allemand n’est pas élitiste! Non, l’enseignement des langues par le biais des EPI ne fera pas progresser les élèves en langues, c’est faux! Non, les professeurs d’allemand n’ont pas étudié pour devenir des professeurs d’AP! Non, non, non, cette réforme doit être corrigée et nous nous battrons pour cela! Laissez-moi vous dire notre détermination!

  21. Julie Bodnar

    Madame la Ministre,
    J’ai cru un instant en voyant le titre de votre réponse que vous aviez enfin entendu nos craintes. Finalement, dès la première phrase, où d’ailleurs vous sous-estimez le nombre de personnes qui vous ont alertée ces jours-ci, je vois bien que mes espérances sont vaines.
    Non, je ne vois pas dans la nouvelle réforme du collège l’apprentissage de l’allemand conforté ni renforcé. Bien au contraire. Êtes-vous si naïve à ce point? L’allemand se voit reléguer au rang de LV2 alors qu’il était une LV1 grâce au dispositif bilangue: 7h30 au lieu de 12h, quel est l’avantage? Vous parlez de statut juridique que n’ont pas les bilangues, les bilangues figurent au BO, en quoi sont-elles “hors-la-loi”? Fausse excuse!
    En tant que professeur d’allemand en collège, je suis dépitée par votre manque de connaissance de la réalité du terrain, vous osez comparer les taux de LV2 avant et après les expérimentations des académies de Rennes et Toulouse. Les avez-vous au moins comparés par rapport aux taux de bilangues? Avez-vous compté les pertes du nombre de germanistes au final? Bien sûr que non, le résultat serait peu flatteur. Et je ne suis pas prof de maths, mais l’augmentation n’est vraiment pas flagrante… Nous savons tous que l’allemand LV2, avec l’apparition des bilangues, se réduisait à une peau de chagrin. Cela ne pouvait être pire bien évidemment.
    Nous promettre l’augmentation des postes aux concours ne me rassure guère. Créer des postes ne fera pas monter les effectifs de LV2 en allemand. Combien de groupes de LV2 Allemand croyez-vous obtenir sur un niveau 5ème par exemple dans un collège de 500/600 élèves? Avez-vous rencontré des chefs d’établissement? Même avec 2 groupes par niveau vous ne maintenez pas un poste entier. Je m’inquiète aussi sur le devenir de ma profession: comment allez-vous “occuper” tous les professeurs d’allemand en sous-service dès 2016? (18h-7h30 pour un certifié (10h30) et 15h-7h30 pour un agrégé (7h30))? Ah, mais oui, c’est cela, peut-être est-ce nous les “parcours fléchés”? Et tous nos projets: échanges, voyages, la certification allemande, les échanges individuels Brigitte Sauzay et Voltaire. Renseignez-vous auprès de tous les rectorats, demandez-leur qui sont les plus actifs au niveau des échanges entre élèves! Chiche! Avec tous mes respects, Madame la Ministre, je vous mets au défi. Vous verrez, vous ne serez pas déçue. Voulez-vous vraiment anéantir tout ce qui marchait si bien?
    Et en tant que maman d’un futur 6e de la rentrée 2016, je suis d’autant plus en colère. Je comptais l’inscrire en bilangue en 6e. Et oui, que voulez-vous, on n’enseigne que l’anglais en primaire (Académie d’Amiens). Pourtant, une usine BASF est à moins de 5km de ma ville. BASF, elle est là la réalité du terrain, Madame la Ministre.
    Quelle solution s’offre à moi en tant que parent? Dites-le moi! Ahhhh, elle est belle l’Ecole de la République! Serions-nous obligés de nous tourner vers le privé pour un enseignement de qualité? Le choix par l’argent? Il me semble que ce n’est pas ce que vous voulez mais beaucoup de parents le feront. Bravo l’égalité des chances! Bravo la mixicité sociale!

    Bien cordialement
    Julie Bodnar, professeur d’allemand depuis 10 ans et bien inquiète pour le collège de demain.

  22. Frédéric Auria

    Madame la Ministre,
    je ne doute pas de votre sincérité et de votre volonté. Afin de mettre en oeuvre une politique conforme à vos objectifs, la personne qui gère la réforme du collège serait donc bien inspirée de se pencher sur les documents que lui ont remis les représentants de l’ADEAF. Il n’y a pas de honte à reconnaître une erreur, aussi grossière soit-elle. L’entêtement et des chiffres tronqués, pour ne pas dire plus, ne semblent pas de nature à tromper les plus de 19000 signataires de la pétition suivante : http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF
    Pensez VRAIMENT à l’avenir de notre jeunesse !
    Bien cordi’allemand,
    Frédéric Auria

  23. Pichard Emmanuel

    Madame la ministre,
    Vous qui semblez si sourde aux commentaires de ces enseignants, il ne me semble pas nécessaire d’en rajouter.
    J’ai toujours voté à gauche sauf une seule fois, Chirac. Vous en connaissez les circonstances… Vous perdez une voix de plus. Mais, vous avez déjà, me semble-t-il, tout perdu. Et nous, nos illusions !
    Emmanuel Pichard, parent d’élèves, CPE et mari d’une prof d’allemand anéantie que vous méprisez!!!

  24. Richter

    Étant allemande et vivant en France, je souhaite que mes enfants puissent bénéficier d’un enseignement bilingue. Cela semble compromis avec la reforme telle qu’elle a été annoncée et qui est une catastrophe. Je vous informe qu’en Allemagne, les élèves ont au minimum 4 heures pour l’apprentissage d’une langue étrangère. Pourtant les élites françaises semblent surprises en constatant le mauvais niveau des Français en langue. Cherchez l’erreur!!! On tout cas, vous allez (encore une fois) brusquer le corps enseignant et beaucoup de parents d’élèves qui ont formé votre électorat et qui vont sévèrement sanctionner votre politique.

  25. CG

    Non, Madame la Ministre, l’allemand ne sera pas conforté mais au contraire sérieusement menacé par les mesures envisagées pour les langues vivantes.

  26. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Des 5ièmes LV2 en 2016, cela signifirait la non ouverture de 6ièmes bilangues l’an prochain? Donc dès septembre, voire avant, les professeurs d’allemanf vont déjà commencer à chercher un deuxième, 3ième complément de service. Ouvrez les yeux! Nous ne sommes pas que des chiffres et des économies à faire.

  27. Achékian Valérie

    S’il vous plait, Madame la Ministre, consultez et écoutez votre base !!!

    Si les enseignants ne se mobilisent que rarement pour des revendications salariales (et pourtant … !), ils n’hésitent pas à se manifester dès lors que la cohérence pédagogique est mise à mal, que des mesures envisagées menacent la qualité de l’enseignement et visent à démanteler des dispositifs qui font largement leurs preuves ! Aujourd’hui plus de 18 800 signatures de la Pétition « Réforme du collège – NON à la disparition programmée de l’allemand de l’enseignement en France » !
    C’est dire s’ils ont à cœur la réussite de leurs élèves car, faut-il le rappeler, les enseignants aiment leur métier ! Et les professeurs d’allemand sont un vivier précieux dans les établissements, en matière d’engagement, de dynamisme et d’innovation pédagogique.

    Vous semblez vouloir nous assurer de la pérennité de l’Enseignement de l’Allemand dans le Secondaire alors merci de bien vouloir nous donner des signes réconfortants, les seuls signes qui puissent nous rassurer véritablement ! Tels que :

     OUI, les classes bi-langues seront maintenues partout où elles existent car leur existence apporte une richesse, une dynamique, la mixité sociale et donc une attractivité incontestable aux établissements scolaires du service public.
     OUI, les sections européennes seront maintenues car seule une exposition prolongée et régulière à la langue (3h+2h) permet, par la mise en œuvre de projets consistants, d’accéder à l’ouverture à la culture de l’autre, à un niveau de langue digne de ce nom et à l’éducation à la citoyenneté qui vous est chère autant qu’à nous.
     NON, les enseignants d’allemand ne seront pas amenés à être affectés sur trois établissements et pourront mener à bien leur mission dans les meilleures conditions.
     OUI, les conditions seront réunies pour que les échanges franco allemands, dont l’intérêt n’est pas à démontrer, puissent être poursuivis, tels que les accords entre nos deux pays le préconisent. Ce qui rassurerait aussi grandement nos homologues allemands, très concernés par notre action et co-signataires de la pétition.
     OUI, la réforme vise à renforcer l’enseignement des langues vivantes en accordant des moyens supplémentaires mais pas en en ôtant !

    Respectueusement,

    Valérie Achékian
    Professeur dans un collège des Hauts de Seine
    Professeur Tuteur
    Co-animatrice d’une formation inter-langues autour de l’ « Enseignement en classes européennes » en 2015
    Auteur de manuels scolaires

  28. Antonio Hernandez

    « Une civilisation n’est pas un système de moyens, c’est un ensemble de valeurs. Elle se justifie non par sa puissance, mais par sa culture. Elle se perpétue par l’école où les hommes grandissent ensemble avant d’être séparés par les métiers. Car les métiers séparent les hommes, quoi qu’on ait dit, tandis que la culture les réunit. L’école est donc la seule chance qui leur reste de se comprendre et d’aimer l’œuvre commune. Elle doit être défendue contre la mode et l’impatience des réformateurs. S’il s’agit de l’agrandir pour donner son plein sens au mot d’Université, afin que nul n’en soit exclu injustement, travaillons pour la réforme. Mais d’abord défendons l’école contre « les humeurs brouillonnes et inquiètes « qui ne songent qu’à la détruire en l’asservissant aux intérêts bornés d’une civilisation mécanique. L’école est faite pour que les hommes n’oublient pas l’humanité et apprennent ainsi le prix de la paix ». Jacques Muglioni

  29. DIEDRICH Frédérique

    Madame,

    A mon tour de vous dire à quel point votre plaidoyer est pour le moins peu convaincant. Vous nous dites faire un effort en proposant 7h30 en LV2 sur trois ans au lieu de 6 actuellement sur deux ans. Mais nous ne devons pas parler de la même chose. Car avec les classes bilangues, nous comptabilisons aujourd’hui un total de 12 heures sur quatre ans. Nous sommes donc très loin des 7h30 que vous nous proposez !…
    Quant à l’allemand en LV2, il se trouve que dans les établissements qui ne proposent plus l’allemand en LV1 ni la classe bilangue, il est déjà enseigné en 5ème, mais à raison de 3 heures par semaine, ce qui est toujours mieux que ce que vous nous proposez…
    Au sujet des enseignements pratiques interdisciplinaires qui selon vous favoriseraient les langues et notamment l’allemand, il faudrait encore revoir votre copie. Vous souvenez vous des IDD (itinéraires de découverte) proposés il y a quelques années aux élèves de 5ème ? En tant que professeur d’allemand, j’y ai participé avec beaucoup d’enthousiasme au début, puis beaucoup de frustration rapidement, car il y avait toujours des élèves n’apprenant pas l’allemand au sein des groupes ce qui ne permettait pas d’envisager un enseignement de type DNL, contrairement à ce que vous affirmez. En revanche, grâce aux sections européennes, je peux faire du théâtre en allemand, monter un spectacle, aborder l’histoire ou l’histoire des arts, toujours en allemand…
    Où se cache donc cette avancée dont vous nous parlez ?
    Je cherche, je cherche, mais ne trouve pas. J’ai juste le sentiment d’être considérée avec beaucoup de mépris.

    Bien cordialement,

    Frédérique Diedrich, un professeur d’allemand très en colère

  30. Picard Véronique

    Madame,

    je vous remercie pour votre réponse … formatée et relayée à l’envi par un certain nombre de député-e-s. Vous ne m’avez aucunement rassurée. L’allemand a littéralement été éradiqué des écoles primaires quasiment partout en France au nom du tout anglais. Vous voulez nous faire croire que vous allez le réimplanter grâce à des postes fléchés. Méconnaissez-vous à ce point le système des mutations des enseignants du 1er degré ? Vous foulez au pied le travail monumental effectué par les professeurs d’allemand depuis 10 ans. NOUS avons sauvé l’enseignement de l’allemand en France en en faisant la promotion et en nous remettant en cause pédagogiquement. NOUS avons élargi l’origine sociale de nos élèves en expliquant que l’allemand n’est pas plus difficile à apprendre qu’une autre langue. NOUS emmenons année après année des centaines d’élèves en ECHANGE à la rencontre de jeunes de leur âge. NOUS avons permis grâce aux classes bilangues allemand-anglais à raison de 6 heures par semaine d’élever le niveau de nos élèves. Et vous, que faites-vous ? Vous vous targuez d’ouvrir des places au CAPES d’allemand, mais qu’allez-vous faire de tous ces enseignants quand ceux déjà en poste seront sur 3 établissements pour accomplir leur service ? Quel avenir allez-vous leur proposer alors que la règle pour beaucoup de jeunes enseignants est déjà de ne pas avoir de poste fixe avant 8, 9 ou 10 ans de carrière ? Qu’allez-vous dire aux entreprises quand elle se tourneront vers vous pour vous demander où sont les germanistes dont ils ont besoin pour travailler avec notre 1er partenaire économique ?

    Non, décidément, votre réponse n’est pas à la hauteur de l’enjeu, si l’enjeu est bien d’élever le niveau en langues de nos élèves. Par contre, si le but est de casser ce qui fonctionne, je vous félicite : vous allez obtenir votre diplôme avec mention …

    Bien cordi@llemand,
    Véronique Picard
    professeur d’allemand en collège (25)

  31. Florian Boullot

    Madame la Ministre,

    Vous n’imaginez pas mon écoeurement en lisant votre réponse. Elle sonne prémâchée et complètement déconnectée des réalités de notre métier. J’ai passé toute l’année scolaire à initier des élèves de CM2 dans mon secteur à raison de 6 heures au total par classe de CM2. Le résultat est tellement positif que j’aurai deux classes de 6ème bilangue l’an prochain.
    Quand je vois comment la réforme (que votre gouvernement vous demande de faire passer “en douceur” ) saigne au quatre veines notre engagement pour la promotion de l’allemand, notre investissement sur le long terme, je ne peux avoir foi en votre envie de conforter l’apprentissage de l’allemand. Que faites-vous du travail si précieux de De Gaulle et Adenauer, que faites-vous des appariements que vous allez tout bonnement réduire à néant ?
    Avez-vous pris conscience que notre discipline est optionnelle et que nous nous sommes toujours investis dans la promotion de cette langue pour avoir des effectifs de classe respectables ? Vous rendez-vous compte du nivellement par le bas et de l’appauvrissement du service public que vous risquez de causer si les élèves sont tous “formatés” à l’anglais ?
    Pourquoi supprimer alors la classe bilangue qui est pourtant un franc succès dans la mesure où l’anglais et l’allemand sont deux langues très proches et que les effectifs d’élèves tout comme les résultats ont fait leur preuve ?
    Non Madame La Ministre, nous ne sommes pas là uniquement pour sauver nos postes, nous nous adressons à vous au nom de l’école de la République, de sa diversité, de sa richesse, de sa dimension européenne et de son ouverture sur le monde.
    Ne rendez pas le collège encore plus pauvre qu’il ne l’est.
    Arrêtons de motiver les parents à envoyer leurs enfants dans le privé.
    Laissez aux enfants la LIBERTÉ et la CHANCE d’apprendre l’allemand dès la 6ème.
    Ne précarisez pas notre métier en nous envoyant dans trois établissements, en nous usant pour mettre à mal notre zèle et notre ferveur pour les projets scolaires.
    Ne nous empêchez pas d’oeuvrer pour l’amitié franco-allemande.
    Vous pouvez encore sauver l’allemand, ne commettez pas l’irréparable.

    M. Boullot.
    Professeur d’allemand en collège.

  32. Anne J.

    Madame la Ministre,
    Vous n’espériez quand même pas avec cette lettre nous convaincre que vous alliez préserver l’allemand et que vous vous souciiez réellement de l’avenir son enseignement ?

  33. Stéphane Pointelier

    Madame,
    “Je me félicite” de vous avoir comme ministre : un enfumage de cette ampleur on a rarement vu ça. Continuez ainsi, vous êtes sur la bonne voie. Avec nos encouragements !

  34. Maxime GOUPIL

    Madame la Ministre,

    comment peut-on vouloir “renforcer l’enseignement de l’allemand” et supprimer de fait le magnifique tremplin dans l’accès à la langue de Goethe que représente les classes bilangues au collège ? Non, vous ne voulez pas renforcer l’enseignement de l’allemand.

    Je suis maintenant étudiant en licence d’Histoire, l’enseignement bilangue de l’allemand que j’ai reçu au collège depuis la classe de 6ème m’est aujourd’hui très précieux. C’est bien grâce aux classes bilangues qu’un enseignement de qualité, construit, peut être réalisé. De plus, avoir la possibilité d’étudier deux langues étrangères dès la 6ème encourage nombre d’élèves à choisir cette option.

    Vous acceptez en réalité une déstructuration de l’enseignement de l’allemand au collège devant la soi-disant nécessité de poursuivre les restrictions budgétaires. Les classes bilangues permettent aux professeurs d’établir des échanges avec des établissement allemands avec des élèves qu’ils connaissent. Ce sont bien à ces professeurs, condamnés à la précarité par votre réforme, qu’il faut congratuler. Pour beaucoup d’élèves, c’est presque intégralement au collège que la langue est assimilée. Vous condamnez cette vérité, et entérinez un niveau final médiocre pour tous les futurs jeunes bacheliers, qui n’auront pu bénéficier des ces deux années précieuses d’enseignement en 6e et 5e.

    Parler une langue étrangère c’est s’ouvrir au monde. La jeunesse française ne pourrait être blâmée pour un faible niveau linguistique si l’on continue à condamner l’enseignement de langues vivantes telle que l’allemand.

    Madame la Ministre, comment pouvez vous faire fi de toutes ces vérités ?

    Maxime GOUPIL

  35. Laustral

    Bonjour,
    J’allais exprimer mon mécontentement en avançant quelques arguments ..Et puis je me suis souvenu que les ministres ne représentent qu’eux même…Vivement la démocratie …
    Renate Laustral

  36. BIWER

    Madame,
    c’est avec déception et colère que je lis votre message. Il est évident que vous ne connaissez pas la situation sur le terrain: les parents ne veulent pas d’allemand en primaire. Il n’y aura donc plus de classes bilangues anglais-allemand en 6ème. Ni de sections européennes qui permettaient aux élèves motivés de passer un bac binational (et pas qu’en allemand). Quel est l’avenir que vous réservez à nos/mes enfants, à tous les enfants français qui n’ont pas la chance de vivre à la frontière allemande mais qui sont néanmoins curieux de découvrir cette langue, cette culture, ce pays, qui sont convaincus que l’allemand étant la langue de notre premier partenaire économique, il faut s’y investir?

    Je suis maman de 3 garçons dont l’aîné est directement concerné par votre réforme: il sera en 6ème à la rentrée 2016. Son souhait était d’aller en classe bilangue. Et de faire du latin, aussi. Car il est curieux des langues, cela l’intéresse. Il lui restera éventuellement la classe foot ou basket ou natation – dommage, le sport ce n’est pas son truc du tout. Quelle magnifique alternative pour son avenir !! Merci à vous de valoriser l’effort, la curiosité, la motivation de nos élèves.
    Merci à vous de valoriser notre travail, nos efforts : je vous invite d’ailleurs à consulter mon site personnel (www.jaimelallemand.fr), créé avec mon mari pour mes élèves sur notre temps “libre”. Objectif: différencier l’apprentissage que je leur propose en fonction de leur niveau (ce ne sont pas tous de bons élèves, loin de là), les initier par là même à l’utilisation d’internet, des applications pédagogiques. Leur permettre une autre approche de l’apprentissage d’une langue, en classe, au collège, à la maison.
    Je m’étais inscrite dans un groupe de travail interdisciplinaire pour mettre en place dès la 6ème, l’utilisation pédagogique de tablettes en classe.
    Merci à vous de m’éviter d’y participer vu que dorénavant, il n’y aura plus d’allemand en 6ème. Mes collègues auraient aimé compter sur mes connaissances (connaissances acquises notamment aussi grâce aux efforts de collègues germanistes pionniers en ce domaine), mais je serai bientôt sur 3 établissements en zone rurale montagneuse: il va de soi qu’il ne me sera pas possible, même si je le voulais, de les aider dans ce sens. Et je ne donne pas cher de l’organisation de voyages ou échanges dans ces conditions.
    Merci donc pour cette réforme qui permettra à nos enfants d’avoir un enseignement de qualité, qui leur permettra d’être prêts à relever les défis des décennies à venir: mobilité et ouverture à l’international, nouvelles technologies, etc….
    Nathalie Biwer, professeur agrégé d’allemand

    PS: mes arrières-grands-parents s’affrontèrent sur les champs de batailles, mes grands-parents de même. Mes parents, grâce à De Gaulle et Adenauer, apprirent la langue de l’autre et firent connaissance lors d’un jumelage… et se marièrent. Construire l’Europe et la paix en Europe passe par un soutien des rencontres et échanges entre jeunes européens. Rendre attractif l’apprentissage (et l’effort que cela demande) d’une langue. Avec la suppression des classes bilangues et sections européennes, vous donnez exactement le signal inverse. De Gaulle et Adenauer doivent être fiers de vous
    PPS: quand mon poste aura été supprimé, comme celui de nombreux collègues (sans parler des TZR et contractuels), que ferez-vous de moi?

  37. JEANSON Claude

    Madame la Ministre,

    Mes collègues ayant déjà tout très bien expliqué, je n’aurai que deux questions:
    -Prendrez-vous la peine de lire tous ces commentaires?
    -Qu’en ferez-vous?
    Nous offrir ici un défouloir est bien gentil de votre part mais mon impression est que vous n’avez aucunement l’intention de tenir compte des remarques de professeurs qui sont sur le terrain et en connaissent bien plus que vous sur ce qui est judicieux ou non pour bien apprendre les langues…
    Vous le dites vous-même: “J’ai décidé que…” Puisque tout est décidé, à quoi bon essayer de vous faire entendre raison…
    Salutations.

  38. Gauthier

    Quelle déception ! Vous semblez ne pas avoir entendu tous ceux, fort nombreux, qui vous ont alertée. Qu’ils soient professeurs, parents d’élèves ou élèves, tous vous disent le désarroi suscité par votre projet et leur volonté de voir perdurer un enseignement d’allemand de qualité. Comme, pour de multiples raisons, il est difficile pour l’allemand de s’imposer en primaire, il faut impérativement maintenir et développer les sections bilangues anglais-allemand, un dispositif ouvert à tous et qui fonctionne fort bien, et offir à ceux qui le souhaitent la possibilité d’approfondir leurs connaissances en section européenne. Il en va de la réussite de nos élèves et de l’intérêt de notre pays !

    S. Gauthier, Lyon

  39. EG

    Bonjour,
    Simple parent d’élève je vous remercie de tout coeur de pondre des réformes visant à rendre nos enfants incultes. Merci de participer pleinement au rôle de l’Education Nationale qui n’est pas de préparer les élèves à la vie active mais d’en faire de parfaits crétins (hors l’élite issue de la haute société) promis au chômage endémique et de longue durée, dépendants des aides sociales accordées par ces politiciens qu’ils doivent maintenir au pouvoir en votant pour eux s’ils veulent continuer à être assistés.
    Pour ma part je doute que vous restiez bien longtemps au pouvoir et j’imagine que vous ne serez pas étonnée de voir descendre dans la rue (voire plus) non pas seulement les professeurs d’allemand mais tous les profs soutenus par les parents d’élèves. Je vous souhaite bien du courage vous allez en avoir besoin….
    Cordialement.

  40. Marlène MADIOT

    Madame,
    Que rajouter de plus que mes collègues n’aurait dit??
    Dans une semaine je serais devant un jury pour passer mon CAER en Allemand. Effectivement, j’enseigne cette langue depuis plusieurs années avec un Master2 mais pas le concours que j’ai raté car je n’ai jamais pu le préparer correctement faute de temps! Travaillant sur 2 voire 3 établissements (les années fastes!)avec un temps plein plus des HSE , obtenir ce concours serait la reconnaissance de mon engagement, de toutes ses heures passées à transmettre cette langue tant décriée, faire connaitre la ” Gastfreundlichkeit” de nos amis Allemnds. Mais au regard de ce qui se prépare pour la rentrée prochaine, je me sens complètement démoralisée! A quoi bon obtenir un concours si dans deux ans , je me retrouve à enseigner du Français ou de l’Education civique??? Vous me voyez sceptique et amère…Je parle au nom de tous mes collègues qui, comme moi, se battent en faisant de la découverte en primaire, en proposant des échanges, en travaillant en interdisciplinarité et ont de grandes ambitions concernant notre discipline. Nous nous battrons quel qu’en soit le prix mais nous vous demandons de ne pas nous priver de ses regards qui pétillent lorsque l’on rentre dans la classe quand nos élèves DE BILANGUE n’ont qu’une envie: PARLER OU CHANTER EN ALLEMAND!

    Je vous prie de recevoir mes Salutations Franco-allemandes
    Cordi@llemand
    Marlène MADIOT

  41. Anne ELKIHEL

    Madame la Ministre,
    C’est en tant que professeur d’allemand en exercice dans un collège du Nord, qui propose à ses élèves à la fois une section bilangue et une classe européenne, que je poste mon commentaire afin de vous faire part de mon inquiétude, de mon incompréhension et de ma colère face au projet de réforme.
    L’annonce faite de la suppression des sections européennes et bilangues m’interpelle en tout premier lieu !

    Pourquoi supprimer ces dispositifs qui ont permis de créer une véritable dynamique constructive dans l’apprentissage des langues vivantes, qui ont donné aux professeurs de langue vivante des objectifs concrets pour travailler en interlangues et aux élèves des contenus et des compétences dans les deux langues.

    Les efforts consentis par tous les enseignants entrés dans le dispositif, les progrès observés dans la capacité d’adaptation de notre pédagogie à une démarche plus actionnelle… on supprime ? Au prétexte que nos classes seraient redevenues élitistes ? Quelle erreur de jugement et quel manque de confiance, reconnaissez-le!

    Pourquoi supprimer ces dispositifs qui permettent de motiver des élèves qui, au travers de ces cours, s’ouvrent davantage à une autre culture européenne ?

    Combien de collégiens, élèves de classes européennes ou de classes bilangues, ont pu partir en Allemagne grâce aux synergies nées de ce dispositif. Où est l’égalité que vous prétendez vouloir installer ? Pourquoi retirer cette opportunité à des élèves qui n’ont peut-être pas les moyens d’ accéder à l’ouverture européenne dans le contexte familial ?

    Ce projet va totalement à l’encontre de l’ouverture à l’international prônée dans nos établissements scolaires. Car, il faut voir la réalité en face. Sans sections bilangues ou européennes, le vivier des jeunes Français intéressés par les échanges scolaires avec l’Allemagne, par les programmes Heine, Sauzay et Voltaire, par les programmes européens tels que E-twinning ou Comenius, disparaîtrait irrémédiablement.

    Cette réforme, dont l’une des mesures-phare cherche, selon le discours relayé par les médias, à favoriser l’apprentissage de la seconde langue vivante, sonne en fait le glas de l’apprentissage de l’allemand dans notre système scolaire.

    En effet, si la seconde langue vivante est enseignée dès la classe de Cinquième, cela ne se ferait plus qu’à raison de 2,5 heures par semaine sur 3 ans, au lieu de 3 heures sur 2 ans. Quels progrès possibles dans l’apprentissage d’une langue étrangère avec moins de 3 séances de cours hebdomadaires? Le handicap imposé aux lycéens se trouverait ainsi généralisé au collège.

    Les mesures présentées vont à l’encontre du discours institutionnel visant de manière générale à renforcer l’apprentissage des langues étrangères, et de manière plus particulière, à entretenir et renforcer les liens entres la France et l’Allemagne.
    Le gouvernement actuel considère-t-il comme obsolètes les engagements pris à Sarrebruck le 12 novembre 2004 à l’occasion du quarantième anniversaire du Traité de l’Elysée ? Cet éloignement des jeunesses française et allemande fait-il partie de vos objectifs, Madame la Ministre? Certainement pas…
    Par toutes ces voix qui se lèvent, soyez alertée, prenez en considération l’ampleur des dégâts générés par ces mesures et renoncez!
    Fin@allemand.

  42. Dag Kid

    Chère Madame la Ministre,
    un gros navire lourd comme la communauté de l’Education nationale avec ses professeurs, élèves, parents et structures sociétales ne peut se conduire comme un petit voilier léger au gré des envies -voire de caprices- du capitaine. Il y a une lenteur et inertie inévitable dont il faut tenir compte:
    oui, super idée d’introduire la LVI dès le CP, ça fait longtemps qu’on en rêve! Les enfants du primaire sont parfaitement capables d’apprendre bien une langue étrangère, à condition, et uniquement à cette condition …. que ce soit bien enseigné. Pour former les intervenants de manière adéquat et fixer les modalités, il y a du pain sur la planche!! Faites-le! Formez les professeurs, déterminez les modalités et faites élaborer les méthodes, soyez LA ministre qui a -enfin- réussi a implanter un VRAI enseignement des langues étrangères dans le primaire, et tant qu’à faire un enseignement diversifié – et tout le monde vous en saura gré et vous applaudira!

    Et puis, laissez cette première génération arriver au collège. Et là, c’est à dire dans 6 ans au plus tôt, on peut rediscuter le statut des classes bilangues, tel que vous le proposez, sur la base d’une -éventuellement- nouvelle donne.
    Mais en attendant que ça pousse d’en bas, il est idiot de démolir ce qui marche très bien en haut! IL FAUT DU TEMPS AU TEMPS!
    Comportez vous en capitaine d’un paquebot que vous devez être à votre poste, et non pas en plaisancière de week-end!

  43. Catherine Martel

    Madame la Ministre,

    quelle hypocrisie ! Quelle désinformation, que cela soit sur votre blog ou dans vos communications et votre réponse à un député (Pierre-Yves Le Borgn, député des français à l’étranger) qui s’alarme comme “quelques uns” des 18 000 signataires d’une pétition, des contradictions entre les objectifs annoncés et les mesures proposées dans la réforme du collège! Comment pouvez-vous titrer cet article “un enseignement de l’allemand conforté” alors que votre réforme, en supprimant de fait les bi-langues anglais-allemand et les classes européennes conduira mathématiquement à une chute vertigineuse des heures d’enseignement de l’allemand au collège, et par conséquent du nombre d’élèves germanistes au lycée peu après ?
    Je suis professeur d’allemand en lycée à Vénissieux, dans la banlieue lyonnaise, secteur que vous connaissez bien depuis vos précédentes fonctions au sein de la Mairie de Lyon. (Mais vous semblez avoir complètement oublié les réalités du terrain !). Dans ce lycée situé au pied du quartier des “Minguettes”, le nombre de germanistes augmente régulièrement depuis 5 ans grâce aux classes bi-langues ouvertes dans 3 des collèges du secteur, tous classés REP (2 sont REP+). Proposer à ces élèves issus de milieux sociaux-culturels les plus divers, la plupart défavorisés, la possibilité de faire de l’allemand en classe bi-langue, puis de s’inscrire en section européenne au lycée (en anglais d’ailleurs pour notre lycée), de faire des voyages et échanges en Allemagne (quasiment tous mes élèves sont déjà partis en Allemagne grâce à mes collègues d’allemand de collège, et depuis 4 ans, j’ai lancé un échange avec le lycée d’Oschatz, ville de l’est de l’Allemagne jumelée avec Vénissieux depuis cinquante ans) de bénéficier d’un approfondissement linguistique et culturel et d’interdisciplinarité en classe européenne, serait de l’élitisme ??
    Cet égalitarisme forcené qui vous amène à vouloir supprimer les bi-langues et les classes euro est absolument ridicule. Comment pouvez-vous refuser aux jeunes de ces quartiers d’apprendre l’allemand dans de bonnes conditions (des horaires suffisants, comme le proposent les classes bi-langue à partir de la 6e), si c’est ce qu’ils souhaitent, ou ce que souhaitent leurs parents pour eux ? Nous savons, vous savez en effet que l’allemand leur offrira des possibilités d’études diversifiées et originales grâce à l’UFA, Université Franco-allemande (l’accord sur les études supérieures que vous venez de signer avec l’Allemagne n’a d’ailleurs aucun sens si votre réforme du collège est adoptée en l’état, grâce à tous les cursus franco-allemands proposés par nombre d’universités et de grandes écoles françaises, ainsi que des possibilités de stage en Allemagne, et tout simplement des débouchés professionnels supplémentaires.
    Au nom de l’accès de tous à la culture et à l’ouverture européenne, au nom de l’amitié franco-allemande et des engagements pris dans l’agenda 2020, institutionnalisez REELLEMENT les classes bi-langues anglais-allemand et préservez les classes européennes, deux dispositifs qui ont prouvé leur efficacité pour améliorer l’apprentissage des langues étrangères ! Pourquoi en effet supprimer ce qui fonctionne si bien et répond parfaitement aux objectifs (en tous cas officiels) de votre réforme du collège ?
    Catherine Martel, professeur d’allemand au lycée Jacques Brel, Vénissieux, consternée par votre manque de lucidité et de réalisme (ah si, du réalisme, vos conseillers en ont, mais il semble être malheureusement purement économique (dans le sens “économies” car la réalité des relations économiques entre la France et l’Allemagne, elle, semble être complètement oubliée !).

  44. I. Toucas-lacroix

    Madame la Ministre,
    Comment exprimer ma déception?
    Elle a commencé, pour m’en tenir à l’éducation, lorsque j’ai compris que notre président, que j’ ai contribué à élire, et son premier gouvernement, dont le premier ministre avait été professeur d’allemand, ne reviendraient pas sur la réforme du lycée contre laquelle, parmi tant d’autres (“quelques-uns”?) je m’était battue, appuyée en cela par l’opposition de l’époque dont vous faisiez partie. La seule annonce fut le recrutement de nombreux professeurs, mais pour faire quoi finalement?
    Pour me contenter des langues vivantes, nous n’avons plus que 2 heures par semaine en première et terminale, et suivant les lycées, de 2,50 à 3 heures en seconde. Je n’ai pas le temps de détailler mais le ferai volontiers si vous le souhaitez. Je peux juste résumer que ces horaires sont insuffisants pour gérer l’hétérogénéité et amener tous les élèves à un vrai niveau de communication au sortir du lycée et surtout, à un niveau satisfaisant de connaissances et compétences interculturelles.
    Les résultats du bac n’attestent rien de plus que la capacité des profs et des élèves à s’adapter aux attentes d’un examen, quelque soient les compétences évaluées et surtout quand les grilles d’évaluation tassent les résultats à ce point. Mais je vous ai peut-être perdue alors disons que ceux qui ont la chance d’atteindre un niveau vraiment opérationnel (c’est le but non, afin de tordre le coup à l’idée que les Français sont nuls en langue?), ce sont la plupart du temps les élèves issus des classes bilangues et ceux des sections euro.
    Les commentaires précédents ont bien montré la naïveté ou le caractère incantatoire de vos propos: oui votre réforme du collège signera l’arrêt de ces sections au collège et oui, il y aura beaucoup moins d’heures d’exposition aux langues pour les germanistes, et non, les enseignements pluridisciplinaires ne remplaceront pas de bons cours de langue, à moins d’avoir en collège des professeurs de DNL mais je ne crois pas que c’est prévu? Et comment expliquer aux collègues des autres disciplines, qui voudront faire des maths, du français, de l’histoire ou des sciences que leur discipline perdra des heures finalement parce qu’ils ne sont pas compétents dans les langues enseignées? Votre idée est peut-être alors que, dans ces heures, les profs de langue fassent avec d’autres disciplines du “culturel” ou des projets en français?

    On en revient donc au fameux temps d’exposition à la langue, facteur incontournable pour l’acquisition de compétences linguistiques… D’ailleurs, vos conseillers ont peut-être découvert ce terme entre-temps (amateurs?) car vous êtes passée à 2,50 pour les LV2….et très récemment êtes revenue à 4 heures pour l’anglais en sixième. Vous avez donc bien compris que ces heures étaient indispensables?
    Mais restons logiques alors: si des élèves ayant commencé l’anglais au CP ont besoin de 4 heures en sixième pour assoir des connaissances, développer des compétences inégalement acquises en primaire, comment imaginer qu’ils pourront développer ces mêmes compétences dans une autre langue avec 2,50 heures hebdomadaires sur 3 ans? “Mêmes compétences” car je vous rappelle que les cours en lycée sont la plupart du temps indifférenciés même si lors de l’inscription au bac les élèves de terminale doivent choisir une LV1 ou une LV2.
    Oui, je sais, ce n’est pas non plus très logique, mais c’est juste une autre incohérence de la réforme du lycée pondue par la droite…. et sur laquelle vous semblez bien avoir copié: manque d’inspiration pour boucler très vite la réforme incontournable pour tout ministre de l’éducation qui se respecte…..sans respecter ni l’éducation, ni ses fonctionnaires, ni les élèves ? Et parlons des parents à qui vous vendez un enseignement personnalisé et plus de langues vivantes alors que votre projet initial de faisait que redéployer les mêmes moyens sur 3 ans pour annoncer fièrement la généralisation de la LV2 en cinquième sans préciser que ce serait à doses homéopathiques et donc, finalement, moins efficace que 2 années à 3 heures?

    Avec la généralisations des 2 heures hebdomadaires en lycée, je me disais que pour que ce soit efficace, il fallait frapper un grand coup au collège et prendre exemple sur les autres pays en commençant avec 5 ou 4 heures minimum, soit l’horaire des sections euro que vous voulez enterrer au nom de l’égalité de traitement! Alors chiche, si vos objectifs sont bien ceux que vous affichez, généralisez cet horaire pour tous les élèves et là, nous aurons de vrais progrès en langue pour tous. Je dis nous car le temps de la politique n’est pas celui des apprentissages et vous êtes peut-être déjà en train de prévoir ce que vous ferez dans un an ou deux? Pour les professeurs d’allemand, c’est clair: nous devrons faire avec votre réforme encore longtemps après que vous serez partie et c’est bien pour cette raison que nous serons vigilants à vous éclairer là où vos conseillers semblent manquer d’information et/ou d’ambition pour nos enfants.

    Et si vous n’avez pas les moyens d’une vraie ambition, crise oblige, alors qu’au moins vous ne priviez pas les enfants prêts à faire plus d’heures que les autres de leurs acquisitions qui font d’eux un exemple de ce que l’on peut faire de bien en France en matière d’apprentissage de langues vivantes. Gardez ces classes bilingues et sections euro, qui ne concernent d’ailleurs pas que l’allemand, même si c’est probablement grâce à ces dispositifs que l’allemand s’est bien maintenu malgré une image encore déformée. Et d’ailleurs, avez-vous idée, lorsque vous rencontrez vos homologues allemands, du poids qu’ont nos élèves dans l’ouverture à l’Allemagne de nombreux non germanistes? Le plaisir qu’ils ont à apprendre et à partir en Allemagne ou en Autriche permet de combattre des clichés chez leurs camarades plus efficacement que les longs discours ou cours de morale!
    Et pour reparler réforme et des promesses qui n’engagent que ceux qui y croient, sachez qu’un élément m’avait séduite dans la réforme du lycée: on nous promettait plus de langues dans la série littéraire et il y avait notamment la création de “littérature en langue étrangère”. Dans mon lycée, il a vite été entendu que les germanistes étaient trop peu nombreux et l’espagnol a été trop peu plébiscité par les familles. Alors finalement, les L ont pas mal d’heures d’anglais….mais seulement 2 heures en allemand ou espagnol. Et malgré cela, ce sont les élèves des sections euro anglais qui ont de loin le meilleur niveau, quelle que soit la section, car ils ne peuvent s’inscrire dans mon lycée que s’ils ont fait une section euro en collège et encore, comme les candidats sont trop nombreux, on ne prend que les meilleurs…. Pour lutter contre l’élitisme, madame la Ministre, ouvrez suffisamment de classes euro afin que les anglicistes n’aient pas à sélectionner et apprenez qu’en allemand, pour les établissements que je connais, on prend tous les volontaires dans la section euro, et même des élèves faibles s’ils sont motivés pour progresser avec l’argument que même s’ils n’ont pas la mention euro, ils auront grâce â l’heure de DNL et l’heure supplémentaire en langue de vraie bonnes conditions pour progresser. Et ça marche, les résultats, les progrès et la motivation sont bien là!
    Et pour les classes bilangues, qui seules assurent un quota d’heures juste correct (et encore, elles sont souvent à 30, ce qui est une autre aberration du système français!), si votre volonté est vraiment de leur donner un cadre légal qui les pérennisent, faites le donc sans les réserver à une toute petite proportion de nos élèves si je vous comprend bien (tiens, tiens, vous avez dit élite?), à savoir ceux d’Alsace Lorraine et ceux qui sortirons des maternelles bilingues dont vous vous glorifiez (à qui iront les places qui resteront après l’inscription des enfants issus de couples franco-allemands, et selon quels critères?). Décidez donc s’il vous plaît de pérenniser ces dispositifs qui marchent afin de rendre plus difficile pour un de vos successeurs qui n’y comprendrait rien de s’y attaquer !
    En espérant qu’à présent, avec tous ces courriers, vous y comprenez vraiment quelque chose et que vous amenderez votre projet en conséquence mais restant à votre disposition pour éclaircir tout point que vous jugeriez encore obscur ou qui ne vous aurait pas convaincue, je vous adresse un très respectueux
    Cordi@llemand

  45. Corinne SYLVOS

    Madame,
    « L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères est l’une de [vos] priorités essentielles ? » Vous m’en voyez ravie ! C’est vrai que vous commencez dès 2015 par l’emploi d’une langue novatrice : la LPM ( langue de la pensée magique). Quelques exemples :

    «J’ai décidé [toute seule?] qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la 1ère langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire pour tous les élèves.»
    Quel bonheur ! Un apprentissage de plus dès 6 ans ! Les professeurs des écoles et les élèves vont donc perdre encore quelques heures de plus en lecture (française), écriture et calcul…A moins que les heures de CP soient bientôt réparties sur 2 ans ? Une piste à faire étudier par vos équipes de pédagogues inventifs … On pourrait peut-être faire l’économie du CM1 !

    «Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la 3ème, l’exposition à la langue vivante 1 (…) augmentera fortement et fera progresser les élèves.»
    Quelle pensée radieuse ! Tel l’héliotropisme, l’anglotropisme , car c’est bien de l’anglais dont il s’agit prioritairement, va agir par la seule action des UV sur nos enfants et les transformer en petits génies des langues. Attention à la surexposition et aux risques inhérents ! Il est vrai que vous y aviez déjà pensé en réduisant d’autant les heures de réel apprentissage, réalisé par des professionnels de leur discipline qui ont passé des concours difficiles dans leur matière : une heure de moins en 6e LV1 dont l’horaire passe de 4h/semaine à 3h/semaine, et un saupoudrage des autres langues amenées elles-aussi à disparaître à la moulinette dans la concurrence généralisée. Pour les lycéens, c’est déjà le grand vide : peut-on bronzer avec 2h/semaine de langue « vivante » et un contrôle continu permanent en phase terminale? Au fait, j’espère que vos professeurs des écoles ne sont pas trop formés, sinon le risque de déformation de la langue est à prendre en compte.

    «Je veux que le nombre d’élèves qui étudient l’allemand à l’école augmente.»
    Comment le pourrait-il ? Vous avez des recettes-miracle et de la levure (=poudre à lever les yeux au ciel) :
    1)le fléchage. L’allemand , c’est par là, direction l’Alsace ainsi que quelques grands et beaux lycées d’élite. Les quelques professeurs des écoles fléchés que je connais n’ont pas le droit d’enseigner l’allemand à l’école -problèmes de moyens, de décloisonnement, d’effectifs, d’autorisations hiérarchiques, de blocages locaux … Les flèches passent probablement par dessus toutes les barrières !
    2) la cartographie. En rose, l’anglais ; en noir les autres langues gênantes. Un nouvel itinéraire de découverte est proposé : en route pour la terra incognita de l’avenir, l’allemand !
    3) le recentrage du dispositif bilangue sur les rares élèves n’ayant pas appris l’anglais en primaire. Là c’est très fort et vous allez réaliser de solides économies ! C’est la diversité linguistique par le vide !
    Je vous en propose un 4ème : l’anticipation de l’exposition à la langue étrangère dès la grossesse. Des implants d’enceintes (haut-parleurs) miniatures diffusant des LVE à la future maman : économie garantie de professeurs !

    «Je mène une politique volontariste» qui offrira un «renforcement linguistique sur le cycle 4». Ah oui, vraiment ! Les langues vivantes étrangères toutes mises en concurrence les unes contre les autres (collègues contre collègues) vont devoir se partager le reste de l’horaire dans des « enseignements pratiques interdisciplinaires » , véritable foire d’empoigne et de créativité. Le mot renforcement est bien choisi ; il va falloir avoir du muscle, et de la voix ! Heureusement la hiérarchie imposera des seuils d’ouverture, des thèmes de travail/combat, et le chef d’établissement sera là pour imposer sa force de conviction. Finalement, c’est très primaire.
    Enfin, heureusement que vous supprimez aussi les sections européennes, où l’on apprend vraiment les langues de façon trop …européenne ! Et pensons aussi aux futures économies que vous allez réaliser en supprimant les sections Abibac : le bac franco-allemand ne sera bientôt plus alimenté que par des élèves virtuels !
    Mais vous avez des recettes magiques venus de terres expérimentales (Toulouse – EADS) où la suppression de dispositifs consommateurs et polluants comme les bilangues a permis d’obtenir 4,97 % des élèves ayant choisi l’allemand comme LV2 en 5e contre 4,76 % en 4e l’année d’avant. Ces chiffres très autosuggestifs parlent d’eux-mêmes, remplacent l’expérience de toute une vie de professionnels et une bonne décennie d’efforts des professeurs d’allemand en zones rurales, urbaines ou ZEP .

    «Je me félicite du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel.»
    Vous êtes à ce poste depuis si longtemps ? Je n’ai pas vu le temps passer.
    Un accord en 2014 entre Montpellier et le lycée hôtelier de Brême et un autre dans la filière bois à Besançon sont de très bonnes choses et vont sans doute à eux seuls permettre d’inverser la courbe du chômage. Moi j’ai vu beaucoup de mes élèves regretter de ne trouver aucun enseignement de l’allemand dans leurs écoles professionnelles et devoir se limiter à l’anglais. Les petits ruisseaux font les grandes rivières de larmes amères.
    En tout cas , pour ce qui est de la modestie de votre autopromotion, des chiffres fallacieux dont vous abusez, et de la surdité dont vous faites preuve, vous pourriez bien remporter la médaille.

    N’ayant pas à vous souhaiter, à vous et à vos enfants, un avenir plus rose que celui que vous réservez à la majorité des Français, j’ai l’honneur de vous faire part de ma très grande inquiétude, de mon insondable déception quant à votre façon de «réenchanter le rêve français» et de mon soupçon d’espoir de vous voir changer de réforme, de méthode et de conseillers.

  46. Willi Danelzik

    Bonjour,
    Personne n’est dupe : l’enseignement d’allemand sera très fortement endommagé par la réforme du collège telle qu’elle est prévue en ce moment. Pour le moment, aucune garantie n’est donnée que les programmes de l’allemand renforcé (bi-langue et euro) seront pérennisé de partout où ils existent. Ce constat est navrant.
    Or la France, son économie, a besoin de jeunes gens qui maîtrisent bien cette langue. Ça aussi, cette une évidence.
    La grande question est : Est-ce que la nouvelle formule, où l’enseignement de l’allemand sera confiné à une LV2 pure quasiment partout, permettra de développer une maîtrise suffisante de la langue ? J’en doute.
    Pourquoi? Mon expérience dans un (plutôt bon) lycée de la région lyonnaise montre que les élèves s’en fichent en grande partie de la LV2 : le coefficient bac étant dérisoire, ils ne perdent pas trop leur temps. S’ils s’en sortent pas trop mal, c’est qu’ils viennent en très grande partie de classes bi-langue, à près de 90%.
    Même constat dans le programme international MINERVE de l’Université LYON 2. Ici, les étudiants font une partie de leurs études (p.ex. Droit, Science Po, Eco) dans une langue étrangère (allemand, espagnol ou italien). Celles et ceux qui viennent au minimum des classes bi-langue ou LV1, ou mieux des classes euro (ou encore abibac), sont à la hauteur des exigences de ce programme, alors qu’un parcours en LV2 pure ne suffit quasiment jamais (du moins en allemand).
    C’est facile à comprendre : les programmes de l’Éducation Nationale exigent un niveau B1 du CERCL pour passer le bac en LV2, alors que le niveau minimum exigé pour faire des études à l’étranger se situe au niveau C1. C’est un monde entre les deux. Comment un jeune étudiant pourrait-il combler cette différence en deux ans d’université, s’il a mis six ans (de 5° à T°) pour atteindre (souvent péniblement) le niveau B1 ?
    Résultat : de moins en moins de jeunes pourront faire leurs études dans des pays germanophones, et surtout en Allemagne, pourtant le plus grand partenaire économique de la France. Vous dites hallucinant ? Vous avez tout compris.
    Les parcours renforcés (bi-langue au minimum et vrai LV1, mieux classes euro et plus) sont absolument indispensables pour développer une compétence linguistique en allemand qui permettra de fournir en nombre suffisant de “germanistes opérationnels” dont l’économie française a besoin.
    L’argument peut être élargie : dans une situation économique où l’insertion sur le marché du travail est difficile en France, des jeunes intéressés pourraient tenter leur chance en Allemagne qui en cherche désespérément, et propose formation professionnelle et emploi. Mais pour cela, il faudra maîtriser la langue … et plus qu’un minimum.
    Dernière question – c’est un peu celle qui fâche :
    Que compte faire le Ministère avec tous ces professeurs qui auront désormais 7h30 de cours dans un collège et devront compléter leur service dans deux, voire trois établissements, alors que dans les collèges autour, la situation sera identique ?
    Bon courage à toutes et à tous – et un moment de réflexion à notre ministre.
    Willi Danelzik, Lyon

  47. Saint Germain

    Madame,

    Par cette réforme vous montrez encore une fois votre manque de compétences pour diriger un tel ministre. Un scandale.
    En effet proposer une telle réforme c’est méconnaître totalement la réalité du collège. La seule réalité que vous connaissez et à laquelle vous, et tout vos amis politiques de droite comme de gauche, accordent de l’importance c’est le budget de l’état.
    C’est écœurant. Continuez à blablater vos arguments qui montrent que vous ne connaissez rien au terrain: vous avez raison la presse boit vos paroles. Bravo niveau communication votre sourire est au top.

    Économie sur l’éducation et après on a droit à des campagnes publicitaires pour devenir professeur car on en manque … Mais quelle coïncidence! Oh je ne comprends pas! Aidez-moi et éclairez-moi de vos lumières! C’est dingue ça madame Vallaud Belkacem mais comme d’habitude j’imagine que vous avez tout plein d’arguments infondés pour justifier ce “désamour”.
    Bravo vous contribuez à détruire davantage l’édifice.

  48. RENONCE Sybille

    Madame la Ministre,
    Vous écrivez “Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.”
    Quelle augmentation énorme ! C’est certainement un signe qui ne trompe pas : l’allemand rencontrera un grand succès en tant que LV2…
    Et il y aura combien de professeurs qui enseigneront l’allemand au primaire, sachant qu’eux-mêmes sont très peu nombreux à l’avoir appris ?
    Vos propos ne me rassurent pas du tout. Au contraire.
    Je vous cite : ” la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.” Que doit-on comprendre par là ? Qu’est-ce que je pourrais enseigner à mes élèves dans une langue qu’ils ne maîtrisent pas très bien et en quoi suis-je apte à enseigner une autre matière ? Se découvriront-ils bilingues franco-allemand puisque cela a été décrété ainsi ? Combien d’élèves faudra-t-il pour que ce genre de cours puisse avoir lieu ?
    Il ne suffit pas de “vouloir” et d’avoir des idées : sur le terrain, cela risque de se passer tout autrement.
    Je suis très inquiète.

  49. Emmanuelle

    Madame la ministre,
    Je n’ai pas grand chose à ajouter après avoir lu les commentaires précédents. Je souhaite juste vous dire mon écoeurement face à votre réaction et à votre meconnaissance du terrain, de la pédagogie, du potentiel franco – allemand. Réagissez, il est encore temps !
    Respectueusement

  50. Lepelletier-Lelièvre

    Chère Madame,

    Que votre raisonnement est difficile à suivre… Si je comprends bien, demain, élèves et parents d’élèves se jetteront avec avidité sur l’allemand en primaire…précisément pour intégrer les classes “bilangues” qui les feront rêver! Il fallait y penser! Si l’on poursuit le raisonnement, supprimons pour mieux recréer!
    Mais laissez-nous donc vivre!
    Bien à vous, Dominique Lepelletier-Lelièvre, professeur d’allemand étonnée.

Commentaires fermés.