Le #Collège2016 : Mieux apprendre pour mieux réussir

À la une Éducation nationale Publié le 11 mars 2015

Après des années qui ont vu sa place et son rôle mis en cause à mesure que ses moyens s’amoindrissaient et que sa performance se dégradait, l’École est engagée dans une refondation globale qui est au cœur du redressement de notre pays voulu par le Président de la République. L’enjeu de cette refondation tient dans ce double défi de rétablir la performance du système éducatif, en assurant la réussite du plus grand nombre et en luttant contre le déterminisme social, et de rendre à l’école sa mission de transmettre et de faire partager les valeurs de la République.

La loi du 9 juillet 2013 a déjà permis d’engager des évolutions positives, concentrées sur le premier degré, là où se forment les premières inégalités d’apprentissage.
Aujourd’hui, nous devons prolonger la refondation en imaginant une nouvelle organisation du collège, opérationnelle dès la rentrée 2016.

Les évaluations nationales et internationales sont sans appel : le collège aggrave la difficulté scolaire, particulièrement dans les disciplines fondamentales.
Sans mettre en cause la compétence et l’engagement des enseignants, force est aujourd’hui de reconnaître lucidement que le collège cristallise les défauts de notre système éducatif. Il est profondément inégalitaire, triant les élèves davantage qu’il ne les accompagne dans la réussite. Il est monolithique dans son approche disciplinaire, suscitant parfois l’ennui, voire la perte du goût pour le travail et l’effort.
Il est inadapté au développement des compétences indispensables à la future insertion des collégiens et peu efficace sur l’orientation et la lutte contre le décrochage. En définitive, le collège actuel est souvent peu motivant pour les élèves, anxiogène pour les parents et frustrant pour les professeurs, auxquels il ne laisse que peu d’autonomie.

Pour sortir de l’impasse actuelle, qui annihile la promesse républicaine d’égalité de l’école, et redonner sa pertinence, 40 ans après sa création, à l’ambition républicaine du collège unique, j’ai engagé une démarche pragmatique et globale.

Pragmatique, parce que je veux d’abord partir de ce qui marche déjà sur le terrain, libérer les capacités d’initiatives des enseignants et leur traduire cette confiance et ce soutien dans une nouvelle organisation plus responsabilisante et collective.

Globale, parce que nous devons repenser en même temps les contenus, les pratiques d’enseignement et l’organisation pédagogique pour répondre aux enjeux du collège de 2016, qui devra mieux enseigner les savoirs fondamentaux, former à d’autres compétences et assouplir le fonctionnement quotidien pour sortir de l’uniformité et s’adapter à la diversité des besoins des élèves.

C’est cette réforme que vous présente le dossier suivant. Une réforme porteuse d’un impératif qui est plus qu’une ambition : assurer un même niveau d’exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, par une priorité centrale donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux.

C’est cet impératif qui guide la refonte de l’ensemble des programmes engagée en cohérence avec le nouveau socle commun. Des programmes plus clairs pour des compétences et des savoirs fondamentaux mieux identifiés et mieux enseignés, c’est l’intérêt partagé des professeurs et des élèves.

C’est ce même impératif qui doit nous conduire à améliorer la façon de transmettre pour les professeurs et d’apprendre pour les élèves, en donnant aux équipes une marge de manoeuvre de 20 % du temps d’enseignement, dans le respect des horaires disciplinaires. Ce temps dédié à un apprentissage différent des savoirs fondamentaux, par le travail en petits groupes, des enseignements pratiques interdisciplinaires ou un accompagnement individuel particulièrement renforcé en 6e, est au coeur de la nouvelle organisation du collège. Il répond aux défis pédagogiques du collège de demain, qui nécessitent des apprentissages en rapport avec les formes simples et coopératives d’accès aux savoirs de notre société. Dans le même esprit, le développement du numérique dans toutes ses dimensions, l’apprentissage d’une première langue vivante dès le CP puis d’une seconde langue vivante dès la 5e correspondent à leur importance décisive dans la vie sociale et le monde du travail contemporains.

Avec cette réforme qui pour la première fois concerne simultanément les programmes et les méthodes d’apprentissage, je veux que le collège permette à tous les élèves de « mieux apprendre pour mieux réussir », en maîtrisant les savoirs fondamentaux et en développant les compétences du monde actuel. Qu’il permette également de mieux apprendre avec plus de confiance dans les enseignants, plus d’autonomie pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves. Qu’il soit enfin un collège de l’épanouissement et de la citoyenneté, qui crée du commun et fasse vivre les valeurs de la République.

Avec cette réforme qui pour la première fois concerne simultanément les programmes et les méthodes d’apprentissage, je veux que le collège permette à tous les élèves de « mieux apprendre pour mieux réussir », en maîtrisant les savoirs fondamentaux et en développant les compétences du monde actuel. Qu’il permette également de mieux apprendre avec plus de confiance dans les enseignants, plus d’autonomie pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves. Qu’il soit enfin un collège de l’épanouissement et de la citoyenneté, qui crée du commun et fasse vivre les valeurs de la République.

La consultation qui s’ouvre doit permettre de rassembler  et de mobiliser l’ensemble de la communauté éducative vers ce collège de 2016, plus performant pour la maîtrise des savoirs fondamentaux, plus stimulant pour les élèves sur la manière d’apprendre, plus confiant dans l’autonomie renforcée des équipes éducatives, plus adapté aux nécessités du monde de demain, plus soutenant pour tous les élèves afin d’accompagner la réussite du plus grand nombre.

Najat Vallaud-Belkacem,
Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement
supérieur et de la Recherche

Téléchargez le dossier de présentation du #Collège2016 en cliquant sur l’image ci-dessous ou le lire directement sur le site www.education.gouv.fr.

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2 commentaires sur Le #Collège2016 : Mieux apprendre pour mieux réussir

  1. Massié

    Bonsoir Madame la Ministre,
    J’aurais 2 questions concernant votre projet sur l’apprentissage des langues vivantes: Quel sera le volume hebdomadaire de la LV2 en 5ème et par conséquent en 4e et 3e? Je m’explique : S’agira-t-il de 3h comme actuellement en 4e et 3e ou bien que de 2h? Et par conséquent y aura-t-il toujours 3h en 4e et 3e ou bien également 2h? Car au final selon l’une ou l’autre version, le nombre d’heures total en cumulant 5e + 4e + 3e peut passer de 6h au minimum (comme actuellement) à 9h, ce qui constituerait pour le coup une nette avancée (alors que 2h par niveau équivaudrait à la situation actuelle).
    Ma deuxième question concerne l’enseignant en bilangue: Ces sections-là (par exemple anglais-allemand dès la 6e) seront-elles maintenues?
    Je suis professeur d’allemand et j’ai peur pour l’enseignement de ma discipline.
    Bien cordialement,
    Romain Massié
    Collège Paul Langevin, Ville-la-Grand, Académie de Grenoble

  2. leelou

    bravo pour ce dispositif qui je l’espère va aider les collégiens. Cependant si je devais formuler une petite objection à ce projet elle serait celle ci : où sont les professeurs documentalistes dans le projet ?

    Ils sont pourtant habitués de par leurs fonction à pratiquer la transdisciplinarité et les co-interventions ?

    Nulle mention d’eux dans tout le projet (à part pour la revue de presse du CDI…)même plus au chapitre des médias scolaires alors qu’ils étaient mentionnés dans les “Onze mesures pour une grande mobilisation de l’École pour les valeurs de la République”

    De plus les recherches documentaires en collège se font souvent au CDI, et l’apprentissage de la recherche documentaire est faite par les professeurs documentalistes, tout comme l’apprentissage des valeurs, des repères et l’esprit critique d’une culture informationnelle et numérique.

    Les professeurs documentalistes ont soif de reconnaissance eux qui se dévouent tant au service de leur établissement. Si leurs compétences spécifiques ont enfin été reconnues le 25/07/2013 il n’en reste pas moins qu’ils restent sous le joug d’une circulaire de mission obsolète (1986!) datant d’un temps ou les fiches d’emprunt papier étaient reine et Internet une terra incognita !

    En espérant que vous aurez l’occasion de lire ce petit mot et pourquoi pas d’y répondre, je vous souhaite Mme la Ministre, une très agréable journée!

    Alors éternels oubliés des réformes, les profs docs ?

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