La réforme #Collège2016 adoptée par le Conseil Supérieur de l’Éducation

Le CSE vient d’adopter à une large majorité (51 pour, 25 contre, 1 abstention) la réforme du collège.

Avec ce vote, la refondation de l’école engagée depuis 2012 franchit une nouvelle étape importante.

Alors que le constat sur l’aggravation au collège des difficultés scolaires est largement partagé, il était essentiel de revoir un cadre trop contraint pour que les enseignants puissent exercer dans de meilleures conditions et pour favoriser la réussite de tous les élèves.

C’est pourquoi, la réforme s’attache à résoudre point par point les difficultés posées aujourd’hui :

  • Nous renforçons l’acquisition des savoirs fondamentaux en combinant des apprentissages théoriques et pratiques, à travers un nouveau socle et des programmes pensés pour garantir la maîtrise du français, des mathématiques, de l’histoire ; une grille horaire qui ne pénalise aucune matière ; et enfin des nouvelles pratiques pédagogiques, à travers les enseignements pratiques interdisciplinaires, pour que les élèves s’approprient mieux les connaissances.
  • Nous tenons compte des spécificités de chaque élève pour permettre à chacun de réussir, à travers un accompagnement personnalisé de 3 heures en 6e, et d’au moins une heure en 5e, 4e, 3e. Des heures pour le travail en groupes à effectifs réduits et des interventions conjointes de plusieurs enseignants sont garanties : ainsi pour un établissement de 500 élèves, ce sont 60 heures qui y sont dédiées. La réforme s’accompagne à cet effet de 4 000 équivalents temps plein.
  • Nous donnons aux collégiens de nouvelles compétences adaptées au monde actuel : l’apprentissage des langues vivantes est renforcé avec l’enseignement de la LV1 dès le CP et de la LV2 dès la 5e. Au total, ce sont 54 heures supplémentaires qui sont consacrées à l’ensemble de la LV2 sur l’ensemble de la scolarité au collège.

La ministre a tenu, lors de son intervention devant le CSE, à remercier l’ensemble des partenaires et représentants car chacun a contribué à définir le cadre du collège en 2016.

La ministre a par ailleurs souligné que les discussions menées ces dernières semaines avaient permis d’apporter de vraies réponses, en assurant la stabilité des horaires disciplinaires et de trouver des réponses à certaines inquiétudes qui s’étaient exprimées sur les langues anciennes ou sur les langues vivantes.

La ministre a enfin rappelé que ce projet répondait aux orientations fixées début mars. Et de conclure :
C’est une réforme profondément pédagogique qui fait évoluer les pratiques pour que les élèves apprennent mieux et réussissent mieux. Une réforme qui fait confiance aux équipes enseignantes en leur donnant des marges de manœuvre pour mieux répondre aux besoins des élèves. Une réforme opérationnelle avec un plan de formation ambitieux qui va pouvoir s’engager et des ressources en cours de production pour que chaque acteur puisse la faire vivre et l’appliquer dans les établissements.”

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Éducation nationale Publié le 10 avril 2015

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153 commentaires sur La réforme #Collège2016 adoptée par le Conseil Supérieur de l’Éducation

  1. GUYOT

    Madame La Ministre,
    Nous sommes tous ( professeurs de langue et parents de collège) atterrés par cette réforme qui n’est rien d’autre qu’un nivellement par le bas.
    La suppression des classes bi-langues dès la 6e, la suppression des classes européennes est une aberration alors que le niveau de langue des élèves et des français en général est déjà tellement médiocre. Vous supprimez de réelles opportunité offertes aux élèves d’apprendre les langues étrangères et cela sans aucune concertation avec les enseignants et parents d’élèves. C’est très grave. Où est donc la démocratie dans de telles pratiques ?
    C Guyot, parent d’une élève de 6e

  2. Françoise Desgrand

    Madame la Ministre,

    Vous affirmez qu’avec votre réforme le nombre de germanistes ne baissera pas. Comment pouvez-vous être aussi sûre de vous? Vous vous basez sur une expérimentation d’ un an ? Vous avez un an de recul ? Nous, les enseignants sur le terrain, nous avons des années de recul et nous savons quelles batailles nous avons dû mener pour lancer des dynamiques au niveau de l’allemand, pour contrer l’image souvent négative de cette langue par des témoignages positifs et enthousiastes de nos élèves! Nous connaissons aussi leurs réussites grâce aux bilangues, aux sections européennes aux programmes Sausay, Voltaire, aux échanges. Vous ne voulez pas l’entendre mais le déclin du nombre de germanistes sera rapide et la méconnaissance de l’Allemagne sera renforcée. Vous avez bien dit Allemagne? Notre premier partenaire économique ? Ne signez plus d’accords franco-allemands, Madame la Ministre ou alors respectez-les ! Je pense que la francophonie en pâtira Outre-Rhin et que ce désengagement vis à vis de l’allemand sera perçu comme un signe d’éloignement .La coopération ne fonctionne que si l’on connaît la langue et la culture de son partenaire. Je terminerai en citant ce chef d’entreprise qui avait évoqué de nombreuses candidatures spontanées qu’il lisait rapidement SAUF si l’allemand était mentionné comme langue maîtrisée! Qui maîtrisera l’allemand à raison de 2,5h hebdomadaires sur 3 ans au collège puis à raison de 2h au lycée? Ne parlez pas de politique ambitieuse des langues ! C’est tout le contraire !
    Quel gâchis!
    Je suis atterrée, Madame la Ministre!

  3. Achékian Valérie

    Madame la Ministre,

    Vendredi après-midi, je retrouve mes élèves de 6ème. Ils savent pourquoi je me suis portée gréviste hier. Ils sont outrés par le sort réservé aux classes bi-langues. Les parents ont signé la pétition. Mes élèves me demandent si eux aussi peuvent vous écrire un mot. Je les laisse faire, étonnée par leur volonté de s’exprimer et de s’engager dans cette cause et en même temps rassérénée.
    En sortant du collège, je reçois le SMS d’un ami : « Réforme adoptée ».
    Je ne comprends pas.
    Je vous livre cependant quelques témoignages de mes élèves de classe bi-langue parmi les 27 écrits (trois élèves seulement ont appris l’allemand en primaire. 1h / semaine.)

    « Madame la Ministre,
    Je suis en classe de 6ème et j’adore l’allemand, cette matière que mon professeur fait vivre. Même si nous ne sommes pas des génies, nous voudrions pouvoir continuer à recevoir cet enseignement qui nous est cher, je suis sûr que dans ma classe tout le monde voudrait que les heures d’allemand soient maintenues et augmentées.
    Alors je vous le dis : pourquoi supprimer des heures de langues alors que nous apprécions ces moments ?
    J’espère que vous lirez ce message car cette langue nous est chère et nous voudrions tous que cette « tradition » se perpétue.
    Cordialement.
    Alexandre, élève de la classe d’allemand et adorant cette langue. »

    « Bonjour Madame la Ministre,
    Pourquoi nous priver de notre cours d’allemand ? Nous apprenons cette langue et on l’aime. Mathieu D. »

    « Bonjour Mme la Ministre 
    En tant qu’élève très heureuse en classe bi-langue, je dois vous respecter mais franchement, ce n’est plus possible ! On est le 21ème sur 27 pays dans l’apprentissage des langues.
    Vous voulez qu’on devienne encore plus mauvais ou quoi ?
    Réfléchissez avant d’agir…
    Merci de ne pas nous priver de nos « que 3 h » de langue allemande. On les adore (d’autant que les profs de Deutsch sont super !)
    Cordialement.
    Raphaëlle, élève de bilangue »

    « Madame,
    L’allemand est un enseignement important.
    J’adore l’allemand, ceci est une langue vivante qui nous apprend des choses extraordinaires.
    Je pense que supprimer cette langue serait une grave erreur de votre part.
    Je vous prie de respecter nos milliers de demandes.
    Mathieu F. »

    « Bonjour,
    Je suis un élève de la classe d’allemand de Marcel Pagnol. Je suis très heureux en classe d’allemand, j’apprends beaucoup de choses et j’aime cette langue. Ma professeur d’allemand est géniale, drôle, débordante d’énergie, elle m’a donné la joie de vivre. S’il vous plaît Mme la Ministre, laissez cette langue tranquille. Merci.
    Un élève de classe bi-langue. »

    « L’allemand est une langue si jolie de mon point de vue et de celui de ma classe. Nous vous en supplions, ne détruisez pas cette si jolie langue qui nous donne du plaisir à l’apprendre. Cordialement.
    Augustin D. »

    « Ma très chère Madame la Ministre.
    Je souhaiterais vous demander de ne pas enlever cette possibilité d’apprendre une langue très rare, voire très riche en son genre. Pensez aux futures personnes qui ne pourront plus apprendre cette langue si intéressante et qui seront obligés de choisir les autres options du collège. Ne supprimez pas cette langue, exploitez-la. Merci de votre compréhension.
    Augustin S. »

    « Madame,
    Nous aimons étudier les langues, alors merci de respecter nos envies.
    Briac »

    « Bonjour Madame,
    Je sais que je ne suis pas très forte en allemand mais j’aime ça et je veux progresser. Ne nous enlevez pas l’allemand en LV1. Nous aimons l’allemand et voulons continuer. S’il vous plaît, faites ça pour nous.
    Emma »

    « Madame la Ministre,
    Nous sommes une classe bi-langue d’allemand vivante et engagée pour longtemps. Nous aimons tous l’allemand. Nous voulons parler cette langue le plus possible mais vous allez nous en empêcher. S’il vous plaît, laissez cette jolie langue. En primaire, nous sommes trop petits pour enregistrer. Ne détruisez pas les classes bi-langues. Nous avons eu assez de destructions.
    Clément, élève d’une classe bi-langue (allemand) LV et pas LV2 »

    « Madame la Ministre,
    Lorsque que j’ai appris la forte possibilité de suppression de la langue allemande en LV1, je suis resté bouche bée. Supprimer cette langue voudrait dire :
    – Supprimer nos connaissances en langues étrangères.
    – Supprimer la joie des professeurs d’allemand qui nous l’enseigne.
    Madame la Ministre, nous sommes trop petits pour que vous supprimiez et arrachiez notre immense joie d’apprentissage de l’allemand…
    Par pitié, laissez notre joie d’apprentissage là où vous l’avez trouvée.
    Antoine »

  4. MOREAU

    Madame,
    Je ne suis pas enseignante, juste une maman outrée, scandalisée par ce projet.
    Mon fils ainé a fait du latin au collége ainsi qu’une section euro.Il est actuellement en 1ère bachibac, pleinement heureux et épanoui et envisage d’intégrer une université espagnole après ses bacs pour poursuivre des études de droit international. Il s’est investi pour cet objectif qui se concrétise aujourd’hui grâce aux options proposées au collège.
    Qu’en sera-t-il pour son frère actuellement en 5ème?Il comptait bien lui aussi poursuivre le latin et satisfaire sa curiosité dans une section euro.En quel avenir se projeter, quels rêves poursuivre quand dès 13 ans, les portes se ferment et les horizons se bouchent? Il est inquiet pour ses futures études, déçu et furieux de ne pouvoir poursuivre de manière sérieuse et approfondie le latin en fervent latiniste qu’il est.
    Et ne me parlez pas d’élitisme! ce mot fourre-tout derrière lequel il est si pratique de se cacher….
    On parle beaucoup de barbarie en ce moment. Mais comment doit-on qualifier un gouvernement qui prend l’énorme responsabilité de refuser instruction et culture aux générations à venir?
    Et moi, irréductible fille de gauche, j’ai honte d’avoir voté Hollande notamment pour son engagement sur l’éducation, honte que mon vote aboutisse à cette mascarade.
    En tout état de cause, une abstention en plus pour 2017.

  5. Guziewicz Eliane

    Madame la Ministre,

    lorsque les bilangues ont été créées en 2004 (elles concernaient seulement l’allemand et les langues à petite diffusion), monsieur Fillion, ministre de l’Education Nationale, avait bien spécifié l’utilité de cette mesure: cette année-là, 4000 emplois n’étaient pas pourvus en France, faute de trouver des candidats à l’emploi ayant appris l’allemand.
    Aujourd’hui, encore plus d’entreprises recherchent des futurs employés maîtrisant la langue allemande (ou bien spécifiant “l’allemand est un plus”). Enormément de signataires de la pétition (pétitionpublique.fr) soulignent que c’est parce qu’ils ont appris l’allemand en LV1, bilangue ou abibac qu’ils ont trouvé des emplois ou qu’ils se sont épanouis.
    Prendrez-vous la peine de lire ces témoignages? Combien de temps encore resterez-vous sourde à tous ces arguments qui vous prouvent que vous faites fausse route?
    Vous portez une lourde responsabilité en supprimant les bilangues allemand (oui,vous les supprimez bel et bien; comme vous l’ont signalé plusieurs professeurs,il n’y aura pas de continuité entre le primaire et le collège,l’enseignement de l’allemand étant, là aussi, quasiment supprimé dans le primaire),responsabilité pour l’emploi en France et responsabilité pour les conditions de travail qui vont rendre la vie impossible à tous ces professeurs d’allemand.
    A moins qu’ils ne soient payés à ne rien faire, puisqu’ils seront en surnombre. Et ne nous dites pas que vous trouverez pour eux une solution du genre “l’allemand est conforté”, plus personne ne vous croira.

  6. PERROT M.Christine

    Madame la Ministre

    Je vous invite expressément à écouter l’édito de Nicolas Barré, directeur de la rédaction des “Échos” (diffusé ce lundi 13 Avril sur les ondes d’Europe 1 matin) concernant la réforme des collèges et ses conséquences liées à la disparition programmée des sections européennes et bilangues. C’est court (ça ne vous prendra pas beaucoup de temps) , mais plein de bon sens et de réalisme, qualités qui font manifestement grandement défaut aux conseillers qui vous entourent. Peut-être l’entendrez vous mieux que vous n’entendez les appels désespérés des membres de votre corps enseignant?
    Une professeure d’allemand scandalisée par les risques très sérieux de quasi disparition de la langue allemande de notre enseignement secondaire

  7. Nicolas

    Mme la Ministre,
    J’ai enseigné le latin pendant 10 ans en zone d’éducation prioritaire. Je ne peux accepter que l’enseignement du latin soit considéré comme élitiste. J’ai en effet vécu le contraire: c’était un formidable moyen de démocratiser l’accès à la culture, pour de très nombreux élèves. La réforme que vous proposez me semble une négation absolue du travail que j’ai pu faire.
    C’est par ailleurs, à mon sens, une destruction programmée, à très court terme, de l’enseignement du latin, qui, étant mis en concurrence et noyé dans les EPI, est condamné.
    Quant aux heures d’enseignement complémentaire… Que dire… Cette distinction entre l’enseignement de la culture, dans un EPI, et de la langue, dans l’enseignement complémentaire, me semble absurde, dénué de pertinence, à l’opposé des valeurs de l’enseignement des LCA, profondément interdisciplinaires.
    Bref, je vis, à titre personnel, très mal cette réforme.

  8. François T

    Madame,
    Commencez par rendre les heures dues en Français et Mathématiques perdues depuis 30ans. Vous savez pertinemment que sans des bases solides points de salut. Avant de d’introduire une seconde langue avez-vous vu le niveau d’anglais de la France dans le classement de l’OCDE?
    Débâcle annoncée…
    Enfin, il est peut être déjà trop tard….Bonne chance en 2017, il vous en faudra beaucoup.

  9. Frédéric AURIA

    Bien que vous ne soyez pas élue ministre, en tant que ministre, vous devez des comptes aux Français. Pourquoi répondre par des chiffres truqués et par le mépris à ceux qui sont manifestement plus compétents que vos conseillers, car ils ont bien compris que vous alliez tuer l’enseignement de l’allemand avec votre réforme stupide qui supprime ce qui marche, classes bilangues et sections européennes. Le fait que vous ne compreniez pas les inquiétudes exprimées par le réseau franco-allemand ne prouve pas qu’ils ont tort, ils prouvent juste que vous n’y connaissez rien. Pathétique !

  10. LEWINSKI

    @najatvb Les profs d’allemand des 3 Acad. d’IDF en lutte contre votre réforme se réunissent le15 à l’Institut Goethe-Paris! N’enterrez pas l’allemand! Au contraire, mettez-le à l’honneur comme les enseignants engagés pour leur matière savent si bien le faire TOUS les jours! Ne vous obstinez pas! Abandonnez cette réforme, Madame la Ministre! C’est ce que vous pourrez faire de mieux! Vous en sortirez grandie!
    Un professeur agrégée en colère

  11. Sudholt Emmanuelle

    Visiblement, vous campez sur vos positions…droite dans vos bottines ?…Mais vos services ont-ils fait une projection des affectations de tous les enseignants d’allemand qu’il va falloir dispatcher sur plusieurs établissements ??? Un beau casse-tête…bien du plaisir !..pendant ce temps-là, on passe pour un pays qui décidemment n’a rien compris à l’enseignement des langues et qui finira dernier de l’étude PISA…Quel gâchis !
    Et nos pauvres élèves là dedans ?…ils subiront des EPI divers et variés et connaîtront le vrai “ennui”…

  12. BERLUCCHI

    Madame La Ministre,
    Je tiens à réagir à vos propos suite à l’adoption par le CSP du projet de réforme du collège pour la rentrée 2016.
    Contrairement à ce que vous prétendez, les enseignants d’allemand restent très inquiets et vous ne pouvez dire publiquement “les discussions menées ces dernières semaines ont permis…de trouver des réponses à certaines inquiétudes qui s’étaient exprimées sur les langues anciennes ou sur les langues vivantes”.
    D’autre part, je ne comprends pas pourquoi vous vous obstinez à marteler que l’apprentissage des langues vivantes sera “renforcé” avec l’enseignement de la LV1 dès le CP. Ou alors dites plutôt: ” L’apprentissage de l’anglais sera renforcé…” N’avez-vous pas encore lu et compris que 6% des élèves seulement apprennent l’allemand dans les écoles aujourd’hui et que sur ces 6%, 85% en Alsace-Lorraine? Comment l’allemand pourrait-il être dès lors à nouveau présent avec des enseignants du primaire majoritairement habilités en anglais? Savez-vous également que l’on demande aux rares enseignants du primaire habilités en allemand d’enseigner…l’anglais? Comptez-vous peut-être sur les enseignants du secondaire “éclatés” sur 2 ou 3 établissements pour relancer l’allemand dans les écoles? La réalité du terrain et là Madame La Ministre et vous ne pouvez pas faire comme si elle n’existait pas. Aujourd’hui, après pourtant avoir été nombreux à vous interpeller, je ne sais plus si votre obstination relève de l’ignorance du terrain ou de la malhonnêteté intellectuelle.Enfin sur les bilangues qui inévitablement seront supprimées puisque l’allemand sera absent des écoles, je vous rappelle ce chiffre: Aujourd’hui, 85% des élèves germanistes sont issus des dispositifs bilangues. Sans les bilangues, combien d’élèves apprendront l’allemand demain?
    Je vous quitte sur cette interrogation et espère toujours que vous prendrez bientôt enfin en compte la réalité du terrain.
    Ne supprimez pas les bilangues Madame La Ministre car sinon, vous “tuerez” l’allemand.
    Très respectueusement,
    M.Berlucchi

  13. alterecho

    Madame,

    En tant que professeur, je crois profondément au besoin de réformer l’école et en particulier le collège car le système est grippé.
    Pourquoi choisir une réforme qui détruit au lieu d’une réforme qui construit ?
    Pourquoi choisir de privilégier les lobbies économiques et de mépriser les élèves et leurs professeurs ?
    Votre projet met au centre de l’école l’accessoire, le futile le superficiel, contribuant ainsi à creuser, encore plus profondément, les inégalités sociales et culturelles. Je ne comprends votre vision de l’éducation, quel citoyen voulez-vous former ? Un travailleur docile ? Un consommateur crédule, dépourvu de recule et d’esprit critique ?
    Depuis longtemps les hommes politiques endorment les foules avec les mêmes outils que les vôtres : panem et circenses !
    On ne peut que s’insurger contre l’avenir que vous promettez à ce pays !

  14. Arthur Durandal

    Halima n’a pas de chance, elle est née un an trop tard, en 2005, elle connaîtra donc la réforme du collège en 2016 à son entrée en 6ième.

    Certes elle vit dans un quartier difficile, et ne bénéficie d’aucune aide à la maison, mais elle est sérieuse et semble douée pour les études.

    A cause de la réforme elle fera moins de Mathématiques, moins de Français, moins d’Anglais en cours disciplinaires, un peu moins de tout en fait. Elle n’aura pas de cours de Latin ou de Grec qui ne sont plus proposés dans son collège, où il y a suffisamment d’autres problèmes à gérer. Elle aurait pu être dans une classe Bi-langues, mais dans son collège elles ont été supprimées avec la réforme pour privilégier le travail en groupes à effectifs réduits.

    La nouveauté c’est que ce matin elle a fait un EPI « Mathématiques-EPS », elle a calculé les pourcentages de premières balles au ping-pong avec ses copines. C’était rigolo et concret.

    Hier elle a fait un EPI « Histoire – Techno », ils ont construit des châteaux forts en cartons. C’était difficile car la colle ne voulait pas tenir. A la fin elles en avaient plein les mains. Mais au moins c’était concret et transversal.

    La semaine passée, elle a participé à un EPI « SVT – Education Civique », ils sont allés biner le potager du collège et porter des sacs de compost. Les sacs étaient lourds à porter. Un peu d’activité au grand air, c’est bon pour la santé, une bien belle activité écologique.

    Si elle avait le choix, Halima aimerait certainement ne faire que des EPI : « C’est vraiment plus cool que les vrais cours sérieux ».

    Parfois elle se demande quand même si elle y apprend réellement quelque chose, mais ça ne la tracasse pas trop du moment qu’elle a plaisir à aller à l’école. L’autre jour Marie lui a dit que ses parents voulaient la changer de collège, elle était un peu triste de perdre sa meilleure copine.

    Ce qu’Halima ne sait pas, c’est qu’elle fera 500 heures de cours disciplinaires de moins sur ses 4 ans au collège, que si elle était née quelques années auparavant. C’est l’équivalent d’une demi-année en classe. Et qu’elle sera mal préparée aux défis qui l’attendent demain. En fait elle a déjà 2 ans de retard en mathématiques sur les meilleurs pays aux classements internationaux, et cela va empirer avec les nouveaux programmes, mais tout cela elle l’ignore.

    Halima aurait pu faire de brillantes études, elle aurait pu faire l’ENA ou Science Po et finir un jour ministre, quand on est adolescent on a encore des rêves. Mais elle risque fort d’être rattrapée par la réalité d’une éducation à plusieurs vitesses.

  15. C. DAYRE

    Professeur de lettres classiques en REP, dans un bahut qui est passé tout près du classement en REP+… Une section latine dynamique, un club grec, des latinistes partis en Italie il y a 2 ans, en Grèce cette année même…Et qu’on ne me dise pas que je n’ai que les privilégiés: les situations financières qu’il a fallu gérer pour permettre à certains de partir sont un démenti cinglant à ce genre d’assertions stupides…
    Supprimer le latin et le grec en collège, c’est priver les élèves d’une ouverture sur le monde, d’une possibilité de réfléchir sur leur propre langue, de la création de liens culturels et linguistiques riches et porteurs d’une ouverture d’esprit…
    Supprimer le latin et le grec en collège, madame le ministre, c’est, une nouvelle fois, faire offense à tous ces enseignants que vous êtes censée représenter qui se battent tous les jours pour ouvrir leurs élèves sur de nouveaux horizons, pour les amener à apprendre à réfléchir par eux-mêmes.
    L’exigence n’est pas une honte! Vouloir porter chacun de ses élèves vers l’excellence ne fait pas du prof un abominable élitiste.
    Cette réforme prive les élèves d’ambition… et réduit encore le développement de leur capacité réflexive…
    J’ai honte… honte de me dire que le métier que j’ai choisi parce qu’apprendre à des enfants à réfléchir, parce qu’ouvrir des enfants sur le monde, sur les liens constants existant entre le monde qu’il connaisse et le monde qui était là bien avant eux, parce que voir ces jeunes esprits soudain comprendre et s’avancer pas à pas vers l’autonomie et vers les plaisirs de la connaissance, c’était pour moi la plus belle des choses, est en train de devenir une coquille creuse.
    Et je suis fatiguée de subir les réformes successives de gens qui n’ont pas mis les pieds dans une “vraie” classe depuis si longtemps qu’ils en ont oublié ce que c’était que d’apprendre, et notamment que l’apprentissage peut aussi être gratuit, et non purement utilitaire.
    Cyrano de Bergerac le disait déjà “C’est encore plus beau parce que c’est inutile”.
    Sans culture un pays se perd… et c’est ainsi qu’on ouvre la voie au totalitarisme.

  16. Dorfner

    Pourquoi certains avis sont censurés ?
    Car toute vérité n’est pas bonne à dire…

  17. Pax

    Madame,

    j’ai beaucoup de chance, mon dernier enfant est né en 2003, il est actuellement scolarisé en classe de 6ème, et j’ai pu l’inscrire, comme avant lui ses soeurs, en classe bilangue. J’espère qu’il pourra poursuivre sa scolarité dans cette section, et que, comme ses soeurs, il aura aussi la possibilité de suivre un enseignement en classe européenne anglaise et d’apprendre le latin. Mes filles ainées m’ont remerciée de leur avoir conseillé de s’inscrire dans ces sections, car sinon, elles se seraient “ennuyées au collège”. Mes enfants ne sont pas doués d’une intelligence exceptionnelle, ils ne sont pas “surdoués”, mais curieux et avides d’apprendre. Les options bilangues, latin et européennes ont pu satisfaire cette curiosité. Il semblerait que leurs enseignants étaient en général trop occupés à essayer de faire progresser des élèves en grande difficulté pour s’inquiéter des attentes d’élèves plus autonomes. Je suis contente, mon fils échappera à cette réforme. Mais mes amies qui ont encore des enfants plus jeunes sont inquiètes, et je les comprends. Reste une question : MAIS POUR QUI ALLONS NOUS BIEN POUVOIR VOTER DESORMAIS ?

  18. MUTIS

    Il y a quelques années, lors du passage de M.Allègre au gouvernement, je disais à mes amis que Jospin ne s’en relèverait pas. Il eut beau nommer Jack Lang pour essayer de calmer les profs rien n’y fit et la plupart abandonnèrent celui qui les avait trahis.
    C’est la même erreur que ce gouvernement fait aujourd’hui.
    Et des gens de gauche comme moi, consternés par la mise en place d’une réforme qui annihile tous les efforts des profs les plus valeureux et les plus dévoués, vous lâcheront à leur tour. Cela ne me réjouit pas.
    L’erreur fondamentale est de confier le sauvetage de l’EN à ceux qui ont mené le Titanic au naufrage. Ceux qui ont baissé depuis 30 ans les horaires d’enseignement des fondamentaux et qui viennent s’étonner aujourd’hui que ces fondamentaux soient moins bien maîtrisés ! Ceux qui ont promis un “constructivisme” forcené que les plus lucides aujourd’hui (voir Marcel Gauchet par exemple dans son dernier livre) considèrent comme une erreur et un facteur d’inégalité…Ceux qui se permettent, en plus, bien confortablement installés dans leur bureau, de critiquer les simples troufions sur le front en les rendant responsables de leurs propres échecs.
    Des gadgets pédagogiques pour amuser les foules, un nivellement des options au nom de l’égalitarisme, une réduction des heures de français au collège et l’assurance à terme d’une école du bien-être et du narcissisme consolidé d’où les notions d’efforts et de travail seront absentes. Bien triste perpective pour ceux comme moi qui, issus d’un milieu populaire et inculte, ont trouvé dans l’école républicaine la possibilité d’admirer, de rêver et de progresser grâce à des professeurs magistraux et exemplaires.

  19. Arthur Durandal

    Mme la Ministre

    Je découvre avec plaisir le collège qui a en partie inspiré votre réforme (‘http://www.francetvinfo.fr/societe/education/bordeaux-le-college-qui-a-inspire-la-reforme_873701.html) Nous y découvrons avec délice une prof d’espagnol toute heureuse de constater que ses élèves de 3ème ont un meilleur niveau car ils ont commencé depuis … 4 ans. En fait, il s’agit d’élèves bilangues, laissez-moi donc rire, ce sont ces mêmes bilangues que vous supprimez, condamnant des milliers de professeurs d’allemand à pointer au chômage (Moi aussi, j’aimerais bien connaître les démarches pour postuler à Pole emploi. Si vous avez de la place dans votre cabinet (puisque vous nous traitez comme de la merde), je suis partant, peut-être pourrai-je éclairer de mes lumières et 25 ans d’enseignement vos conseillers qui à part des préoccupations budgétaires n’ont cure de l’avenir de nos élèves ainsi que du tissu économique français dépendant des relations avec l’Allemagne). Vous avez votre réforme mais cela c’est normal vu l’enfumage communicatif que vous avez mis en place (nous n’avons pas les mêmes moyens pour lutter) et les consignes qui, je n’en doute pas, ont été passées aux médias pour taire la mobilisation des professeurs d’allemands (et d’autres langues: russe, …). Nous, professeurs d’allemand, continuerons de nous mobiliser, non pas pour investir vos EPI (nous en avons assez fait pour promouvoir l’allemand) mais pour contrer vos décisions iniques et je redirai ce que d’autres ont écrit: ne comptez pas sur mon vote aux prochaines élections. Si la droite revient au pouvoir, je continuerai d’être dans la merde, méprisé et ignoré, mais au moins je n’aurais pas eu de faux espoir. Je ne vous salue pas.

  20. Lavis Franck

    Que je suis heureux aujourd’hui d’avoir loupé le CAPES de maths ! Voir détruire un peu plus un système defaillant m’aurait je pense achevé… Je souhaitais vous féliciter pour faciliter l’accès au ski aux 8% de Français qui en ont les moyens, au détriment des 100% d’ecoliers qui vont travailler 11 ou 12 semaines d’affilée avant les vacances ou leurs examens. Rien de tel qu’un bon gros long et dur marathon avant le BEPC! Je vous félicite pour oser faire ce que même la droite n’a pas osé, avec le même esprit démocratique qui attire tant les foules aux urnes. Bravo ! Bravo ! Bon je retourne réviser mon allemand et mon latin pour essayer d’en apporter quelques bribes moi-meme à ma fille vu qu’à la place elle aura des activités aussi passionantes que faire des statistiques en sport ou du dessin en histoire.

  21. Pr. Dr. R. Raynal, FLS

    Rétablissons une vérité: les EPI ne consistent pas à “enseigner autrement”, mais à ne plus enseigner du tout. 20 % du temps d’enseignement va être, de facto, supprimé. Une heure d’enseignement en moins en SVT, par exemple, ne saurait être compensée par une heure d’EPI en compagnie du professeur de techno et d’histoire géo, pendant laquelle les meilleurs élèves vont rapidement bâcler des “projets” sur des thèmes bateaux pendant que les autres profiterons passivement de leur activité ou regarderons s’écouler des heures désormais inutiles.

    Cette réforme vise à détruire l’héritage pour liquider “les héritiers” Bourdivins. Elle vise aussi à augmenter sans compensation le temps de travail des professeurs en réunions perpétuelles et conseils variés, le tout gratuitement, grâce à notre “nouveau statut”. Autrement dit, c’est une baisse de salaire déguisée.

    Elle constitue enfin une attaque sans précédent contre la liberté pédagogique, demain cadrée et contrainte non seulement par les programmes, ce qui est logique, mais par les équipes locales et les desiderata des potentats locaux (personne n’ayant pensé, à ce sujet, aux élèves qui ont le culot de charger d’établissement en cours de cycle). De sérieuses inimitiés en perspective dans les salles des profs, et une application supplémentaire du “diviser pour régner”.

    Prenez garde, car l’intelligence niée à l’école resurgira en bêtise active dans les urnes.

  22. Gloess

    C’est tout de même curieux,ce site où tous peuvent s’adresser au Ministre;ce n’est pas à elle que je m’adresse d’ailleurs, mais à tous les professeurs qui expriment ici leur refus, leur indignation, leur colère.
    La tactique du gouvernement semble être de laisser tout dire,sans en tenir compte le moins du monde…Le Premier Ministre a une formule:”il faut entendre etc.”
    Finalement, ce site vous permet de vousrendre compte que nombreux à penser la même chose.
    Est-ce une consolation ?
    Je me demande vraiment ce qui pourrait arrêter ce gouvernement.

  23. Georges AMIEL

    Madame la Ministre,
    J’ai lu les messages de mes collègues avec attention (c’est amusant : les seuls qui font des fautes sont ceux qui vous défendent) et je voulais ajouter ici quelques mots pour donner encore un peu plus de poids aux nôtres. Mais là, devant mon clavier, le sentiment de l’inutilité me prend. Vous savez tellement mieux que tout le monde ce qu’il faut faire… Pour faire les économies absurdes dans lesquelles le gouvernement auquel vous appartenez s’est engagé, auxquelles le président Hollande a borné l’ensemble de son action, en contradiction complète avec ses engagements de campagne… Il est bien inutile de songer à vous interpeller autrement qu’en vous fichant dehors en 2017, au fond, tant votre complaisance auto-satisfaite éclate à chacune de vos interventions médiatiques.
    Mais je vous dirai gentiment que je n’ai pas passé le Capes puis l’Agrégation pour encadrer des centres aérés et que votre réforme, je l’appliquerai avec toute la force d’inertie que je pourrai mettre en œuvre pour tenter de mon mieux de préserver un peu de ce qui pourra aider mes élèves. Vous prenez rang dans la longue liste des incapables ineptes à avoir réformé comme on tague un mur : pour laisser sa petite trace, tel le chien marquant son territoire. On espère de la gauche, et on tombe d’autant plus haut.
    Georges, professeur atterré (et étymologiquement humilié)

  24. Géraldine Birden

    Madame,

    Comme vous venez consciemment de tuer mon emploi et celui de milliers d’autres enseignants d’allemand, auriez-vous l’amabilité de m’expliquer quand et comment déposer mon dossier au Pôle Emlpoi ? Cela serait quand même la moindre des choses.
    Si tant est que les générations d’illettrés et d’incultes que vous êtes en train de créer – oui mais ils seront tous illettrés et incultes de la même façon, pas d’élite, c’est bien l’essentiel ! – ne passent pas en priorité parce qu’ils n’auront jamais été préparés aux difficultés réelles de notre société à l’école.

    Il serait temps de comprendre que les enseignants de râlent pas pour rien et que, quand il s’insurgent en masse contre des changements absurdes, eux qui sont confrontés au quotidien à la réalité du métier et aux difficultés des enfants, c’est qu’ils ont sans doute quelques arguments valables.

    Mais vous savez a priori mieux que nous tous ce qui est bon pour les enfants.

    Une enseignante écœurée par une décision péremptoire qui va à l’encontre du bon sens.

  25. Sophie N.

    Je suis professeur de Lettres Classiques et j’ai trois enfants (deux à l’école primaire et un, en 5ème, qui fait une classe bilangue ET latin. Il me semble d’ailleurs que tous ou presque tous les hommes politiques mettent leurs enfants en classe bilangue + latin. Pourquoi ?)

    Je ne comprends pas qu’on impose aux enfants une si longue période scolaire pour le troisième trimestre qui va durer jusqu’à 12 semaines sans vacances scolaires. Le tourisme du ski est satisfait mais dans quel état vont être les enfants ? Quelle est la priorité de notre société ? Le ski et l’argent ou bien la santé et l’épanouissement de nos enfants ?

    Quant à cette réforme du collège, elle met à mal les apprentissages fondamentaux les plus essentiels. Est-ce qu’il n’aurait pas fallu renforcer les apprentissages en grammaire, en conjugaison, en orthographe, en expression écrite au lieu de vouloir mener des projets superflus et vides ? Cela fait 20 ans que je suis professeur et je constate que les élèves ne savent plus écrire et je m’inquiète pour notre pays !

    Cette réforme est annoncée comme juste et égalitaire mais c’est exactement l’inverse qui va se produire et elle va accentuer l’élitisme. Certains collèges vont proposer le latin (Et encore de manière tellement superficielle par rapport à ce qui se fait maintenant…), d’autres pas. Avec la marge horaire laissée à l’appréciation de chaque établissement, on va créer des situations très importantes d’inégalité.

    Normalement, une réforme est mise en place pour obtenir un progrès, une amélioration, pas pour obtenir une telle dégradation de l’enseignement !

    C’est très mauvais de faire des économies au détriment de l’éducation des jeunes…
    C’est très mauvais d’appauvrir l’enseignement des langues vivantes dans un pays où les élèves ont justement tant de mal à pratiquer les langues étrangères !
    C’est très mauvais de tout mettre en oeuvre (en faisant semblant du contraire) pour supprimer le latin et le grec qui sont notre héritage, notre culture, notre patrimoine.
    C’est très mauvais de créer des collèges inégaux et élitistes en accordant des marges horaires laissées à l’appréciation de chaque établissement.

    En tant que professeur, en tant que mère d’élèves, en tant que citoyenne, je m’insurge contre cette réforme qui est présentée sous un jour si positif mais qui, quand on fait l’effort de se renseigner un petit peu,se révèle être d’une grande dangerosité pour les élèves. Je m’angoisse pour mes enfants et, moi-même, je me demande quel plaisir j’aurai encore à “enseigner”… ou plutôt à animer des groupes de jeunes… Je n’ai pas passé le concours pour cela !

    Je gage également que les générations futures condamneront avec vigueur cette réforme dont les conséquences néfastes finiront fatalement par éclater !

    Pourquoi donc ne pas écouter les voix majoritaires des enseignants qui s’élèvent en masse contre cette réforme ? Les enseignants sont les mieux placés pour connaître la réalité du terrain , non ?

    https://www.change.org/p/madame-la-ministre-de-l-%C3%A9ducation-nationale-de-l-enseignement-sup%C3%A9rieur-et-de-la-recherche-r%C3%A9forme-du-coll%C3%A8ge-non-%C3%A0-la-fin-des-langues-anciennes

  26. lemerre

    Je suis devenue professeur d’allemand il y a plus de 25 ans parce que j’aimais toutes les langues. La langue d’un peuple véhicule son histoire, sa richesse ; c’est un trésor. Quand mon bac en poche, j’ai dû choisir ma voie, l’anglais, l’espagnol me faisaient de l’oeil, ainsi que le français. J’aurais aussi pu choisir de devenir professeur de lettres classiques. J’ai “fait” latin et grec au collège et au lycée, et je savais que cela me rendait plus riche intérieurement. J’ai finalement choisi l’allemand avec le sentiment que je défendais une langue plus rare. A l’époque déjà, je pressentais que nous allions vers le “tout-anglais”, et cela me faisait peur. Peur que notre langue disparaisse, que le monde devienne uniforme, triste et pauvre. Je crois malheureusement que j’avais raison. Le monde devient triste et pauvre. Combien de langues ont déjà disparu depuis moins d’un demi-siècle ? A quand le tour de l’allemand ? Du français ?
    Les différents gouvernements qui se sont succédés affirment haut et fort qu’il faut que nos élèves s’améliorent en langues étrangères, et prétendent mettre en place des réformes en ce sens.Pourtant, ces dernières années, j’ai vu l’horaire hebdomadaire de mes classes diminuer peu à peu. A l’heure actuelle, un élèves de 1ère bénéficie de 2h un quart (!!!!) pour chacune de ses langues étrangères par semaine. En terminale, même les élèves de section littéraire n’ont plus que 2 heures de LV2 par semaine !!!!! Nos cours sont devenus du saupoudrage, on survole tout et les élèves n’ont pas le temps d’intégrer, de comprendre, de s’imprégner, alors même que les programmes sont gonflés d’ambition. Allez faire disserter les candidats au bac sur les “lieux et espaces du pouvoir” ou sur “l’idée du progrès” avec deux heures de cours hebdomadaires pour s’y préparer. Ce n’est pas grave, ils auront quand-même leur bac…

  27. Charlotte

    Je suis désespérée par cette réforme… En Français, nous aurons moins d’heures de cours de Français en 6e (4h30 au lieu de 5h) et en 3e (4h au lieu de 4h30). En plus, on prendra sur ces heures pour faire les EPI (disons 30 minutes)
    Bref, même si notre ministre nous répète que ce n’est pas une question de quantité, il faudrait peut-être enfin un jour comprendre la corrélation entre le baisse de nombre d’heures d’enseignement du Français depuis des années et l’augmentation du nombre d’élèves ayant de grosses lacunes dans la maîtrise de leur propre langue.
    Nous allons vers la catastrophe. Mais finalement, ce sont les pauvres qui en subiront les conséquences. Pas grave, cela fera des consommateurs plus dociles et des citoyens dénués d’esprit critique, donc plus facilement manipulables; tandis que les initiés trouveront toujours le moyens de rester entre eux pour se réserver les meilleures places.

  28. Wolter

    Madame la Ministre,
    Je suis, pour le moment encore, enseignante de lettres classiques. Personnellement, j’aime ce que j’enseigne. Je ne veux pas avoir à me “reconvertir” en animatrice culturelle agitant vainement un foulard que des élèves abrutis de socle commun et de “what’s hap” ne verraient même pas.
    Je ne veux pas que le latin et le grec deviennent réellement des langues élitistes qui ne seront plus pratiquées que dans les établissements hors contrat coûtant une fortune (que l’on ne s’inquiète pas, l’élite continuera à se former à ces langues).
    Je ne viens pas d’un milieu riche, c’est même le contraire mais le latin et le grec ont agrandi ma vision du monde. J’avais le passé et le présent sous les yeux. Je ne dis pas que je me sois amusée à tous mes cours de latin et de grec, que ces années passées à les étudier aient été à chaque fois un pur bonheur (j’ai même eu à mon entrée de seconde 1 de moyenne en latin!) mais j’ai persisté. J’avais cours à des heures impossibles, entre midi et deux, tard en fin d’après midi, le samedi matin mais j’ai continué.
    Pourquoi? La richesse de ces civilisations, l’intelligence des textes qui m’étaient proposés, des réflexions que l’on pouvait lire et que je ne retrouvais pas dans le monde qui m’entourait et que je ne retrouve toujours pas.
    Je voudrais que demain, peu importe d’où l’on vient, que l’on ait accès à cette culture et non pas à un succédané en poudre de ce que l’on veut faire avaler aux élèves dès 2016 (et que des précédentes réformes avaient déjà amorcé).
    F. Wolter

  29. gourgeau

    Je suis professeur d’allemand agrégée et je suis scandalisée par cette réforme qui supprime les bilangues, ce qui va contre les engagements politiques pris depuis le Traité de l’Elysée en 1963 entre la France et l’Allemagne. Vous n’avez même pas tenu compte des élèves motivés qui veulent apprendre 2 langues en 6ème. Vous n’avez même pas lu les commentaires des 22 000 signataires qui ont signé la pétition pour sauver l’allemand: http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF
    Voici maintenant une vie de prof d’allemand: être prof d’allemand de nos jours est aussi très usant: j’anime des clubs pour que les élèves me connaissent, je suis au CA, au FSE, je suis inscrite au Conseil Ecole-Collège, j’ai créé un défi-bilangues avec la collègue d’anglais qu’on a diffusé dans toutes les écoles primaires de l’Académie, mon IDD Sport-Allemand a été transformé en club sport-allemand, je cours chaque année au CROSS CM2-6ème, j’interviens gracieusement et régulièrement dans toutes les écoles primaires du secteur, je monte une petite pièce de théâtre en allemand chaque année et les élèves la jouent en école primaire, je participe au Marché de Noël où les élèves chantent en allemand et en anglais, j’organise chaque année un voyage en Allemagne, avec ma collègue de l’autre collège on emmène les élèves de 6ème et de 5ème voir un film en V.O chaque année, j’interviens plusieurs fois par an dans toutes les classes de 5ème, j’inscris les élèves à des concours (le dernier est Europa Park), j’envoie des élèves bilangues en Allemagne (Programme Brigitte Sauzet et Programme Voltaire), en classe Euro et en ABIBAC,je suis “animatrice” pendant l’école ouverte l’été, bref, que ne fait-on pas pour avoir des élèves? Et je prépare aussi mes cours. Mais j’imagine que tous les profs d’allemand se retrouvent dans ce que décris…. Alors cette réforme c’est tout simplement un coup de massue!!!!
    L’Education Nationale perdra un professeur motivé qui aimait son métier jusqu’au 10 avril 2015!

  30. Guillaume

    Bonjour Madame la Ministre,

    Je vous envoie le reportage de France 2 sur la Réforme du collège:
    http://www.francetvinfo.fr/societe/education/bordeaux-le-college-qui-a-inspire-la-reforme_873701.html

    Ce collège bordelais vous a inspiré. Tant mieux, regardez-le bien. Que dit ce professeur d’espagnol? Que les élèves sont bien meilleurs quand ils commencent la LV2 en 6ème, en classe bilangue. Elle ne parle pas du nombre d’heures de cours mais, nous pourrions lui poser la question. Avez-vous l’impression que ces élèves sont favorisés?
    Ecoutez-nous, Madame la Ministre, nous avons une longue expérience, nous ne sommes pas des conservateurs, en LV nous innovons sans cesse, nous voulons faire réussir nos élèves et cette réforme est inquiétante pour la jeunesse de France.
    Un professeur d’allemand en colère.

  31. JACKOWSKI

    Madame la Ministre,

    Je tiens à saluer votre courage et votre engagement dans la volonté de réformer ce maillon faible de notre système éducatif qu’est le collège.
    Bravo, car à voir les commentaires précédents et le cynisme qui les habite à votre égard, on mesure la montagne de résistance que vous avez à surmonter.
    Hé oui, quel courage de s’attaquer à ces enseignants qui tellement imbus d’eux-mêmes et soucieux de leur seul intérêt, sont incapables d’accepter de reconnaître que le système qu’ils défendent ne marche pas et n’atteint pas ses objectifs comme toutes les études le prouvent depuis des années.
    Ils s’entêtent à défendre ce système qui creuse les inégalités sociales et s’accroche à un idéal d’élitisme républicain qui n’existe que dans leurs rêves et ne permet que de sélectionner quelques élèves (si peu !) à qui ils permettront d’intégrer leur caste et de parvenir à une vrai réussite parce qu’il auront fait du latin et de l’allemand au collège…
    C’est pour le coup une vrai réforme de gauche que vous nous proposez, comme l’est aussi la réforme des rythmes scolaires, même si on aurait pu aller plus loin encore et que trop de concessions ont été faites.
    L’école publique doit permettre à un maximum d’élèves (pourquoi pas tous !) qui n’ont pas la chance d’avoir des parents enseignants ou privilégiés socialement d’acquérir, solidement, voir à coup sûr, un vrai socle de connaissance, de compétences et de culture que leurs environnement personnel ne peut pas leur fournir.

    En effet, le nouveau collège permettra peut-être de faire réussir, en généralisant de nouvelles méthodes, ceux qui arrivent en fin de 3e persuadés que les études ce n’est pas pour eux et surtout qu’ils ne sont bons à rien.

    Notre système scolaire tel qu’il fonctionne actuellement ne fait réussir que ceux qui n’ont pas vraiment besoin de lui. Il doit surtout faire réussir les autres !

  32. Anthony Fontaine

    Après l’échec des Itinéraires de Découvertes en 5ème et en 4ème qui ont réduit l’enseignement des mathématiques (passage de 4h à 3h30) et avec les résultats que l’on connait au dernier PISA, voici qu’on passe l’horaire de 3ème de 4h à 3h30.
    Veut-on accentuer les difficultés de nos élèves ?

  33. oliveira ambrosio valerie

    Madame, votre incompétence et votre mépris à notre égard sont éloquents….tout cela pour s’entendre dire dans peu de temps: quelle bourde….. je suis écœurée par votre attitude sereine et hautaine, anéantie par tant de gâchis, tant d’énergie pour rien et scandalisée pour mes enfants et mes élèves ….à propos qu’avez vous prévu pour ces élèves qui se sont engagés dans la bilangue pour 4 années Et qui en sont à mi-parcours ?
    Personnellement je ne me sens plus en démocratie du tout! Les élections dernières n’ont elles pas été un avertissement ? Votre tour d’ivoire doit être bien protégée….Je ne vous salue pas !

  34. Mottier Anne

    Madame La Ministre
    Je vous ai déjà précédemment écrit; je constate, dépitée , découragée et en colère, que la réforme a été adoptée.
    Professeure d’allemand passionnée et engagée depuis près de 30 ans, je ne comprends pas votre logique et vos projets qui vont supprimer l’enseignement de l’allemand si fondamental ds l’Europe d’aujourd’hui.
    J’ai enseigné longte mps en LP et en collège en ZEP ; je n’ai jamais eu le sentiment d’encadrer une élite et de faire découvrir à une élite un enseignement rare et destiné à des élèves privilégies.
    C ‘est grâce aux échanges franco-allemands que j’avais mis en place entre mon collge du 20e arrondissement de Paris en ZEp et un quartier aisé de Hambourg que mles élèves sont allés pour la 1ere fois à l’étranger; c’est grâce aux sorties que j’organise que bcp de mes élèves actuels d’un collège parisien du 132e , au public très mélangés, sont allés pour la 1ere fois au théâtre ou ds un musée d’art
    Vous dites et laissez croire qu il est possible pour des élèves de primaire de faire de l’allemand; c’est faux; ds ttes lées écoles où j’ai travaillé, en complément de mon service durant 15 ans, on a obligé les professeurs des ecoles à se mettre , sans formation et sans épreuve à leur examen à l’anglais.
    Supprimer l’allemand comme LV 1, c’est le supprimer tt court; la concurrence en 5e, avec ttes les autres langues va le laminer.
    Ouvrez les yeux, voyez la force des échanges et des relations franco-allemands depuis 60 ans! Elles sont le fruit d’un engagement de tes les instants!
    On s’étranglerait presque à vs lire dire que vs avez renforcé les oyens de l’OFAJ: depuis une dizaine d’années la subvention par élève n’a jamais été aussi basse; elle s’élève à moins de 6 euros par élèves ce qui en m’empèche pas de monter les dossiers et de faire partir mes élèves pour un coût très bas chaque année en Allemagne.
    Vous méprisez les profs d’allemand de France, Mme La Ministre
    Regardez autour de vs; ds de nombreux collège, le/la prof d’alld est seul(e) , mais qu’est y-ce qu’il /elle est dynamique et combattif, soucieux de faire découvrir cette langue et cette culture au plus grand nombre!
    Anne Mottier, en colère , mais pas découragée

  35. LAFFONT Axelle

    Venez seule sur le terrain pour nous rencontrer (oui, nous sommes seuls sur nos établissements!) et pour vous rendre compte de ce qui se passe avec les élèves…Arrêtez de vous cacher derrière tous ces chiffres (manipulés de surcroît)lancés comme une gloire !

  36. Néoprofs

    Halima n’a pas de chance, elle est née un an trop tard, en 2005, elle connaîtra donc la réforme du collège en 2016 à son entrée en 6ième.

    Certes elle vit dans un quartier difficile, et ne bénéficie d’aucune aide à la maison, mais elle est sérieuse et semble douée pour les études.

    A cause de la réforme elle fera moins de Mathématiques, moins de Français, moins d’Anglais en cours disciplinaires, un peu moins de tout en fait. Elle n’aura pas de cours de Latin, de Grec ou d’Allemand qui ne sont plus proposés dans son collège, où il y a suffisamment d’autres problèmes à gérer. Elle aurait pu être dans une classe Bi-langues, mais dans son collège elles ont été supprimées avec la réforme pour privilégier le travail en groupes à effectifs réduits.

    La nouveauté c’est que ce matin elle a fait un EPI « Mathématiques-EPS », elle a calculé les pourcentages de premières balles au ping-pong avec ses copines. C’était rigolo et concret.

    Hier elle a participé à un EPI « Histoire – Techno », ils ont construit des châteaux forts en cartons. C’était difficile car la colle ne voulait pas tenir. A la fin elles en avaient plein les mains. Mais au moins c’était concret et transversal.

    La semaine passée, c’était un EPI « SVT – Education Civique », ils sont allés biner le potager du collège et porter des sacs de compost. Les sacs étaient lourds à porter. Un peu d’activité au grand air, c’est bon pour la santé, une bien belle activité écologique.

    Si elle avait le choix, Halima aimerait certainement ne faire que des EPI : « C’est vraiment plus cool que les vrais cours sérieux ».

    Parfois elle se demande quand même si elle y apprend réellement quelque chose, mais ça ne la tracasse pas trop du moment qu’elle a plaisir à aller à l’école. L’autre jour Marie lui a dit que ses parents voulaient la changer de collège, elle était un peu triste de perdre sa meilleure copine.

    Ce qu’Halima ne sait pas, c’est qu’elle fera 500 heures de cours disciplinaires de moins sur ses 4 ans au collège, que si elle était née quelques années auparavant. C’est l’équivalent d’une demi-année en classe. Et qu’elle sera mal préparée aux défis qui l’attendent demain. En fait elle a déjà 2 ans de retard en mathématiques sur les meilleurs pays aux classements internationaux, et cela va empirer avec les nouveaux programmes, mais tout cela elle l’ignore.

    Halima aurait pu faire de brillantes études, elle aurait pu faire l’ENA ou Science Po et finir un jour ministre, quand on est adolescent on a encore des rêves. Mais elle risque fort d’être rattrapée par la réalité d’une éducation à plusieurs vitesses.

  37. Adeline G.

    Bonjour mme la ministre,
    Je suis actuellement élève de 4éme, et j’en suis venue à me réjouir de ne pas être née un an plus tard, pour ne pas “bénéficier” de votre réforme.
    Vous dites qu’un élève travaille mieux si son emploi du temps est bien géré. Je suis tout a fait d’accord avec vous. Par contre, votre façon de le gérer n’est pas bonne. Pourquoi augmenter la pause midi? En hiver, les élèves auront froid et serons forcés de rester dehors car il n’y a pas assez d’infrastructures capables de les accueillir tous (uniquement le CDI et le FSE dans mon collège). De plus, où allez-vous rajouter une demi-heure? Le soir pour rallonger nos journées? Le matin pour mieux nous fatiguer?
    C’est bizarre, vous ne parlez pas des classes bilangues et euro. Leur suppression est une énorme erreur à mon avis. Vous souhaitez donc retirer toute occasion de travailler aux élèves qui le font encore? Tous les élèves peuvent les intégrer, ce ne sont pas des classes d’élite, et ceux qui ne le font pas sont des élèves qui ne veulent pas travailler(pas parce qu’ils n’y arrivent pas, mais bien parce qu’il n’ont pas envie), et qui ne travailleront pas plus avec vos aides personnalisée.
    J’espère donc que vous allez proposer une autre réforme, utile cette fois.

  38. nicolas

    Félicitons la gauche qui fait la promotion du privé hors contrat.

    J’enseigne depuis 8 ans en collège Rep+ dans le deuxième quartier le plus pauvre d’europe (13003), taux de boursiers à 90%. Votre soi disant priorité à l’éducation pour nous cette année c’est la suppression d’un poste de surveillant, et la suppression d’un demi-poste de CPE.
    Ce collège est lui-même dans un état déplorable : certaines salles de classe sont particulièrement exigües (elles ne respectent pas les normes de sécurité et d’hygiène prévues par la loi) ; 6 classes sont en préfabriqués depuis plus de dix ans ; bien qu’au bord de l’autoroute, aucun aménagement n’est prévu pour protéger le collège du bruit ou de la pollution.
    L’état de santé inquiétant dans lequel se trouvent les habitants du 3eme, et particulièrement les enfants, est rappelé dans un article du journal 20minutes paru l’année dernière : « le 3e est ainsi devenu le « paradis » des marchands de sommeil qui louent des « taudis », rue Lantier et rue de Versailles par exemple, où se développent la gale et l’asthme. À l’antenne locale de Médecins du Monde, Cendrine Labaume voit aussi arriver des enfants atteints de saturnisme et d’affections de la peau. »

    Je vais vous citer une phrase que mon IA-IPR se plait à répéter lorsqu’il vient m’inspecter ou lorsqu’il inspecte mes collègues de Rep+ : une de ses rengaines habituelles est de dire « il ne faut pas faire ça ici ». A quoi se réfère donc ce « ici »? Il faut bien sûr comprendre par ce « ici », ici en Rep+. L’institution est donc capable de prôner une école à deux vitesses par la voix d’un de ses représentants officiels. Car « s’il ne faut pas faire ça ici » en Rep+, il faut bien sûr le faire dans le collège à moins d’un kilomètre à vol d’oiseau, collège « réputé et bourgeois » bien sûr d’une toute autre typologie. Notons quand même que ce qu’il ne faut pas faire en Rep+, c’est par exemple la division euclidienne en 3e parce que de toute façon les élèves peuvent utiliser la calculatrice dixit mon IA-IPR préféré. Mais qui a donc dit que les élèves de Rep+ étaient moins bons que les autres, qui peut donc penser que certaines choses seraient bonnes pour les élèves des établissements « bourgeois » et pas en Rep+ ?

    L’avantage d’être sur le terrain est de voir comment se met en place la volonté de discriminer l’élève en fonction de sa catégorie sociale. Un élève de Rep+ est jugé moins capable par l’institution qu’un autre. Il ne faut donc pas lui enseigner les mêmes choses, pas faire les mêmes choses, ou les faire moins bien car il serait intolérable que cet élève puisse se transcender grâce à l’école.

    Quand sur le terrain certains IA-IPR prônent l’enseignement bas de gamme en Rep+, nous sommes en plein dans le socle bas de gamme. Votre projet de collège est une sorte de continuation de la logique du socle de compétences.

    Depuis 8 années, j’ai pu voir le cynisme de l’institution à l’encontre des élèves de Rep+. Il y a les textes officiels et les déclarations en présence de journalistes et, il y a la réalité du terrain. Voyez-vous par exemple cette année pour un collège Rep+ comptant près de 90% de boursiers, nous avons perdu un poste de surveillant et demi-poste de CPE. Ca, c’est la réalité du terrain qui est en totale opposition aux grandes déclarations officielles.

    Alors le socle comme votre nouveau projet de collège sur le terrain, ça ne sera pas les phrases complément nian-nian du document officiel qui mettent presque la larme à l’oeil. Le socle et votre projet de collège, sur le terrain, ça sera l’enseignement bas de gamme partout où il faudrait au contraire imposer l’excellence et l’élitisme REPUBLICAIN.

    Je ne comprend pas que l’attaque des plus fragiles soient faites par un gouvernement “de gauche”. Sous la droite, je n’aurais pas été surpris par une telle attaque mais là, je reste interloqué.

    Pourquoi n’écoutez-vous pas des gens qui savent ce qu’est une journée en Rep+? Pourquoi ne vouloir entendre que des gens “dans un bureau à Paris”. Venez sur le terrain et vous comprendrez que ce que vous prônez fera beaucoup de dégâts dans les quartiers les plus populaires.

    A ceux qui en douteraient, la porte de mon établissement est ouverte. Vous aurez le plaisir d’y découvrir un établissement mitoyen d’une déchetterie, construit sous l’autoroute, au fond d’une impasse remplie d’immeubles de marchands de sommeil, véritable verrue dans un quartier classé comme le plus pauvre de France et où des maladies oubliées comme le saturnisme ou la galle sont en train de réapparaitre.

    Et là dans cet établissement, avec les « saloperies » que l’institution nous fait jour après jour (pertes de postes pendant que les infos se gargarisent sur la soi disant priorité à l’éducation, déclarations complétement cul-cul de la rue de Grenelle en total décalage avec ce que les élèves vivent, IA-IPR missionnés pour faire plier les quelques uns qui refusent la misère sociale), effectivement le socle et le nouveau collège nous paraissent d’un côté ridicules mais finalement bien dangereux car on connait la finalité : une école pour les riches et une école des pauvres.

  39. Frédéric AURIA

    Madame la Ministre,
    je pense qu’il faut d’urgence que quelqu’un de compétent rejoigne votre cabinet pour s’occuper de cette réforme du collège. Votre écran de fumée a sans doute trompé les membres de ce conseil les moins compétents, mais pas ceux qui savent exactement à quoi ce projet aboutirait s’il était mis en oeuvre !
    http://www.petitionpublique.fr/PeticaoListaSignatarios.aspx?pi=rcADEAF
    Les bilangues et les sections européennes doivent être généralisées, pas supprimées !
    Frédéric Auria

  40. Luc G.

    Mme, juste un petit mot rapide pour vous dire à quel point je suis surpris par l’inadéquation entre votre message officiel et la réalité de cette réforme. En effet, d’un coté vous annoncez que l’allemand n’est pas mort et qu’il est d’une grande importance pour notre économie et par conséquent pour l’avenir de nos collégiens. Tandis qu’avec votre réforme, nous allons dans les faits à l’abandon des classes bi-langues, au collège, puis au lycée. Et que dire des 2h30 de cours de langue à partir de la cinquième qui ne seront certainement pas assez pour acquérir un niveau correct à la fin des études. Donc j’ai comme l’impression de voir un programme marketting (traduisez par “poudre aux yeux”) à l’intention des médias et des parents qui ne cache qu’une volonté sordide de faire des économies dans votre ministère.

  41. Genonceau

    Bonjour Madame,
    Vous n’avez pas donné suite à ma candidature de conseillère dans votre équipe afin de remédier au gâchis occasionné par cette réforme. Je réitère car je suis très inquiète: que comptez-vous faire de moi à la rentrée 2016? En effet,je passe de 26 h à 7,5 h d’enseignement hebdo.
    S’agit-il d’un programme spécial professeurs d’allemand? Un tiers temps rémunéré à plein temps? Nous attendons votre retour avec impatience.
    Une professeure d’allemand parmi tant d’autres.

  42. ORHAN A.

    Vous qui ne voulez pas d’un collège uniforme!!!!!!!!!! Pour moi tout anglais-espagnol c’est uniforme, c’est même l’Uniforme des collègiens français qui continueront à être bons derniers en langues en Europe (voir PISA). Je suis professeur d’allemand, bientôt à la retraite et heureusement: cette réforme c’est la mort de l’allemand. Je vous en prie, arrêtez de mentir et de faire croire que tous les petits français qui ont commencé l’allemand en primaire continueront en 6ème et que l’allemand n’est pas mort. Faites le compte des académies qui offrent l’allemand en primaire de nos jours! J’attends le résultat.Donnez-nous un chiffre!!!
    Je suis profondément de gauche, mais sans doute beaucoup plus que vous, la gauche actuelle c’est le social libéralisme avec son lot d’économie, de rentabilité, de mépris et de cadeaux aux patrons. Ma gauche à moi, c’est la vraie. Celle de la transparence, du partage, etc…Imaginez ma déception!
    Cela fait des années que les classes bilangues existent et fonctionnent. Signalez aux parents que ça fait longtemps que l’on peut démarrer sa LV2 en 6ème. Ne leur mentez plus!!! et expliquez-leur que tout est à moyens constants: on commencera plus tôt la LV2 mais les enfants auront le même nombre d’heures. Quel progrès!! 2+2+2 demain= 3+3 actuellement.
    Ce ne sont pas des classes élitistes. Où scolarisez-vous vos enfants? Supprimez HEC, l’ENA, et toutes les SUP. de…!
    Si cette réforme aboutit, il n’y aura plus de voyages linguistiques avec l’Allemagne, notre 1er partenaire économique. arrêtez de signer des accords franco-allemands. C’est leurrez les allemands que de leur que vous favorisez l’enseignement de l’allemand en France. Vous l’assassinez au contraire!
    Ne mettez pas la charrue avant les boeufs, consultez les enseignants avant, ils n’aiment pas être pris en traîtres.
    A.O

  43. T. Marie-Anne

    Les “pratiques interdisciplinaires” sont une fumisterie, au lycée et plus encore au collège. Nos élèves manquent de plus en plus d’un cadre et de bases solides dans les matières fondamentales, et d’une ouverture sur le monde. Niveler par le bas au lieu de tirer les meilleurs, ou les plus volontaires, vers le haut, c’est une économie à court terme, que nous paierons cher à moyen terme. Sacrifier langues et civilisations sur l’autel de la prévalence anglo-americaine, c’est renoncer à l’Europe que nous prétendons construire,
    Avec quel pays les échanges scolaires et économiques sont-ils les plus actifs ? En avez-vous la moindre idée ?
    Qu’est-ce que cette école de la république, que tous ceux qui en ont les moyens vont déserter ? Mon fils, professeur de collège, élevé dans la préférence de l’école publique qui prévaut dans notre famille de professeurs depuis des générations, est consterné par l’état du collège et ce nivellement par le bas et envisage de scolariser son propre fils dans le privé ! Trouvez-vous cela normal ?
    Je suis professeur d’allemand depuis 35 ans, en lycée après avoir enseigné au collège. Je fais des échanges depuis 35 ans…
    Je doute cependant que Madame la Ministre lise les messages que nous lui laissons, l’opinion des professeurs doit fort peu l’intéresser et il est probable qu’elle les méprise autant que certain de ses prédécesseurs ! Nous savons hélas que les réformes successives sont autant d’emplâtres sur des jambes de bois, qui vont finir par se décomposer.

    Je suis professeur depuis 35 ans, j’adore mon métier, je me s

  44. Isabelle Lentzner

    Quel bel exercice d’autosatisfaction, Mme La Ministre que ce point presse qui annonce avec le sourire le massacre à la tronçonneuse de notre système éducatif au collège par une énumération de contre-vérités qui au passage annonce la mort de l’allemand sans condoléances. Je suis effarée de vous voir sourde et aveugle à tous nos messages que vous ignorez délibérément et confirme comme bon nombre de mes collègues ma consternation que l’avenir des relations franco-allemandes, source de réussite pour nos élèves germanistes n’ait pas plus de valeur à vos yeux ! J’espérais pourtant que vous seriez sensible à l’engagement quotidien et sans commune mesure des professeurs d’allemand au service de leurs élèves et de leur matière. Je n’imaginais pas que la gauche puisse pondre une telle réforme qui va aggraver les inégalités entre les élèves en prétendant le contraire. Bravo pour l’emballage, mais nous ne sommes pas dupes et n’avons pas dit notre dernier mot. Tant d’hypocrisie me donne la nausée et vous avez définitivement perdu ma voix.

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