Maîtrise du français & des fondamentaux : c’est tout l’objet de la refondation de l’École et de #Collège2016


Ce 9 juin 2015, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a répondu à une question de Jean-Louis Costes, député de Lot-et-Garonne sur la réforme du collège et la maîtrise du Français.

Retrouvez ici la réponse de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Monsieur le député Costes, merci pour votre question qui me donne l’occasion de vous donner des nouvelles de la mise en œuvre de la réforme du collège et de celle à venir des programmes.

Comme je vous l’ai indiqué ici, nous recevrons à partir de demain les organisations syndicales pour travailler sur les textes d’application de la réforme qui permettront à cette dernière d’entrer en vigueur dans les meilleures conditions possibles, notamment en accompagnant et en formant les enseignants qui seront en charge de la mettre en œuvre.

Je vais répondre d’abord sur la question de l’acquisition du français. Vous avez raison, monsieur Costes, je ne peux qu’être d’accord avec vous. Cela fait partie de ces fondamentaux que nous devons veiller à faire acquérir aux enfants, à tous les enfants. On ne peut plus permettre en effet qu’un enfant sur cinq sorte du collège sans maîtriser ces fondamentaux.

C’est la raison pour laquelle la réforme du collège a été lancée. Et au-delà du collège, c’est la raison pour laquelle, dans nos dernières mesures adoptées – et je vais vous les rappeler – nous avons des exigences très fortes s’agissant de cette question.

Premièrement, nous pré-scolarisons les enfants avant l’âge de trois ans.

Car on sait que les écarts de vocabulaire et de langage s’installent, malheureusement, très tôt en fonction des situations sociales.

Deuxièmement, nous revoyons le programme de maternelle pour faire en sorte que ce qu’on appelle la conscience phonologique, c’est-à-dire le pré-apprentissage de la lecture et de l’écriture, s’installe très tôt chez les enfants.

Troisièmement, nous instaurons à partir de la rentrée prochaine, comme je l’ai annoncé, une évaluation systématique du niveau de français à l’entrée en CE2.

Quatrièmement, nous faisons en sorte que dans les programmes au collège, il y ait des exigences plus fortes s’agissant des programmes de français, avec des programmes plus lisibles, plus cohérents, mieux évalués.

Un dernier mot pour vous dire que s’agissant de la réforme des programmes, comme je vous l’avais indiqué, les professeurs sont consultés en ce moment sur ce sujet. Ils nous rendront leurs conclusions le 12 juin prochain et ensuite, je serai amenée à adopter de nouveaux programmes qui n’ont qu’une seule vocation : faire mieux réussir les élèves.

Éducation nationale Publié le 9 juin 2015

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14 commentaires sur Maîtrise du français & des fondamentaux : c’est tout l’objet de la refondation de l’École et de #Collège2016

  1. SYLVOS

    Regardez un peu moins les caméras et un peu plus les réalités du terrain.

    Vous visitez une classe bilangue anglais/espagnol à Soissons, dites des paroles élogieuses , écrivez quelques mots gentils sur le tableau et quelques jours après vous supprimez quasiment toutes les classes bilangues de France, sauf celles de l’Alsace bien sûr ou celles du privé …

    Logique , l’école de la refondation, c’est d’abord l’école de la destruction …
    On s’en souviendra .

  2. Liberté ? Égalité ? Fraternité ?

    Au-delà de la disparition du latin et du grec du collège, des classes bilangues et européennes, c’est l’ensemble de la réforme imposée qu’il faut retirer. La suppression aveugle de nombreux horaires disciplinaires au profit de dispositifs hasardeux et inégalitaires ne peut manquer de creuser les écarts entre établissements et élèves, et de compromettre définitivement la formation exigeante que l’on doit aux collégiens.

  3. Odile Chaumeton

    Malgré vos communications permanentes qui répètent en boucle les mêmes inepties vous n’arrivez pas à convaincre Parce que passer en 9 mois de 78% d’opinions favorables chez les enseignants à 57% d’opinion défavorables, ce n’est pas habituel. Vous devriez vous demander pourquoi.

  4. PF

    Logique du ministère: pas d’allemand en primaire = plus de bilangues = plus d’allemand en primaire ! la boucle est bouclée et des économies faites…

  5. Huguenot Patrick

    Beaucoup de personnes ne lisent plus les réformes tentées par les uns et les autres car elles restent motivées par des éléments purement politiques (voire idéologiques).
    La baisse du niveau des élèves est un fait qui dure depuis…….40 ans……! Le niveau a baissé sous toutes les présidences des différents élus…sans exception !! Les sympathisants de droite culpabiliseront ceux de gauche et vice-versa.
    Or, pour faire évoluer les choses dans le bon sens, (mais c’est très certainement “foutu”…!) il faut chercher la (les) racine(s) du mal. Un élève est en difficulté car :
    – son entourage ne met pas en place ce qu’il faut pour qu’il réussisse (soutien, intérêt, mise en confiance, EXIGENCE,….)
    – son intérêt pour l’école est inexistant (car il l’est dans son entourage)
    – ses capacités intellectuelles ne lui permettent pas de réussir
    Cela fait 25 ans que je fais ce métier et tous les élèves en difficultés que j’ai rencontrés appartiennent à l’une des trois causes suscitées.
    l’école a changé depuis quarante ans et ne cesse de “baisser” son niveau de manière à ce que le plus d’élèves possibles réussissent. C’EST UNE REALITE QUE PERSONNE NE PEUT REMETTRE EN CAUSE !!…Ce qui la rend créatrice d’inégalités. En effet, un élève qui a des capacités ne peut s’épanouir actuellement dans le système scolaire tel qu’il est fait. Alors si l’on veut que CHAQUE enfant réussisse à son niveau, à sa vitesse, il faut supprimer d’urgence le collège unique !! Et réhabiliter la discipline et l’exigence….Sinon, dans 10 ans, le niveau sera encore plus faible…..

  6. Les vraies raisons de la réforme : Poussée démographique et mesures d'austérité

    Un des arguments clé pour défendre la réforme, c’est la supposée personnalisation du travail avec les élèves, pour répondre mieux à leurs difficultés ou besoins “individuels”. Voilà le drame : le ministère dit “personnalisé”, et le public entend “individualisé”.
    Une individualisation du travail avec les élèves nécessiterait des moyens en ressources humaines considérables ; des moyens que cette réforme est justement censés réduire. Le vrai enjeu est autre : comment accueillir plus d’élèves (augmentation prévue pour les prochaines années) avec des moyens au maximum stables, sinon réduits. Réponse : 1. diminuer des horaires disciplinaires (moins 400 heures disciplinaires au collège quand même) et renforcer des enseignements “flous” que tout professeur peut dispenser, car de toute façon aucun cadre ni formation ne sont prévus pour ceux-ci. 2. Augmenter le nombre d’élèves par classe.

    Bien cordialement
    Willi Danelzik

  7. Jean-Louis

    Le recentrage sur les “fondamentaux” (lire, écrire, parler), la mémorisation de courts textes iraient dans le bon sens (notamment en maternelle) s’ils étaient appliqués. J’es­père que ce débat sur les nouveaux programmes marqueront une prise de conscience et permettront de lutter contre la dégradation du niveau de maîtrise de la langue française. De plus, ce que j’écrivais il y a quelques jours autour des recrutements est très révélateur du véritable enjeu de fond : on demande tout à l’école, on lui fixe des objectifs inaccessibles alors qu’on méprise les enseignants en les payant de moins en moins (voire en baissant les salaires des fins de carrière) et en . C’est ce qui explique la crise monumentale des recrutements aujourd’hui (J’ai donné les chiffres sur ce blog et ceux-ci ont disparu). La France est un des rares pays de l’OCDE où le salaire des enseignants a baissé depuis une dizaine d’années. Leur pouvoir d’achat a baissé de 10% en 10 ans. Malgré tous les discours, la réalité est simple à percevoir : 80% des profs n’ont pas été augmenté depuis 5 ans, alors même que le salaire moyen d’un prof français est bien inférieur à la moyenne des pays de l’OCDE !

  8. Luise

    On pourrait gloser sur ce mal auquel l’Education nationale va devoir se confronter et qu’elle refuse de voir :
    l’absolu manque d’« attractivité » du métier d’enseignant, pointé déjà dans le rapport du jury du Capes de Lettres classiques de 2011 : « Plus généralement, dans la société française de 2011, mener à bien une vocation d’enseignant est fort méritoire, quand on voit ce que sont la condition économique des enseignants, les difficultés rencontrées dans la pratique de leur métier et le peu de considération qui s’attache à leur fonction. De telles remarques concernent tout citoyen et ont trait à l’organisation de la vie de la cité – ce que Platon et Aristote appelaient du beau mot de politique. »

    Mais ce qui est plus inquiétant, c’est l’utilisation de cette novlangue caractéristique de la communication du ministre de l’Education nationale. Ce qui est une absolue catastrophe est repeint aux couleurs de l’espoir. Et l’on peut s’interroger, dès lors, sur toutes les annonces ministérielles concernant la réforme du collège, qui sont dans la même veine : les horaires disciplinaires ne sont pas amputés (quand accompagnement « personnalisé » et EPI sont déduits de ces horaires), l’allemand est renforcé (quand le nombre de germanistes sortants de collège sera moindre qu’avant la réforme, nécessairement), le latin sera offert à tous (quand la langue latine disparaîtra, de fait).

    Faut-il la croire, donc, quand elle énonce le fait que cette réforme se fera au bénéfice des plus en difficulté ?

    Gouverner, c’est enfumer ? Au Panthéon, celui dont François Hollande a voulu lier le nom à celui de la ministre actuelle de l’Education nationale, Jean Zay, doit se retourner dans sa tombe…

  9. opinion défavorable !

    74% des enseignants interrogés se déclarent opposés à la réforme, soit plus encore que l’ensemble des Français (61%) et 73% déclarent soutenir le mouvement de grève annoncé par une intersyndicale pour jeudi 11 juin.
    D’après ce sondage mené auprès d’un échantillon représentatif d’enseignants du secondaire, la mesure la moins populaire est la suppression des classes européennes: 87% des enseignants se disent contre. Ils sont 74% à s’opposer à la suppression du latin et du grec en tant qu’options, ainsi qu’à la mise en place d’Enseignements pratiques interdisciplinaires.
    Ils sont 76% à penser que la réforme va «niveler par le bas le niveau global des collègiens».

    Quant aux nouveaux programmes, ils sont jugés éloignés de la réalité des classes par 58% des enseignants qui en ont pris connaissance, et surtout jargonnants et incompréhensibles (73%).
    Si le fond ne passe donc décidément pas, la manière employée par la ministre semble également poser problème: 84% des professeurs se déclarent choqués par la publication des décrets d’application de cette réforme dès le lendemain de leur journée de mobilisation du 19 mai.

  10. comment faire plus de français avec moins d'heures de cours ?

    Le MEN a omis de préciser que les EPI et l’accompagnement personnalisé ne s’ajouteront pas aux cours disciplinaires, mais se feront sur le temps de ceux-ci.
    En Troisième par exemple, on passe donc de 28.5 heures de cours disciplinaires actuellement à 22H, auxquels s’ajouteront 3heures d’EPI et 1 heure d’accompagnement personnalisé.
    6H30 en moins si on enlève EPI et aide à ceux-ci…

  11. suppression du latin et du grec ancien

    L’AP (3h/sem en 6ème et au moins 1h/sem en 5ème-4ème-3ème) est mis en place sur les horaires disciplinaires et non en plus.
    Tout comme l’AP, les EPI en 5ème, 4ème et 3ème seront mis en place en phagocytant les horaires disciplinaires.
    Le principe même des Enseignements Pratiques Interdisciplinaires est très contestable puisqu’il s’agit, avec cette réforme, d’imposer un travail interdisciplinaire sur le temps disciplinaire !
    Imposition des EPI aux professeurs des disciplines dont les horaires sont les plus élevés (Français, Mathématiques, Histoire-Géographie-EMC ou EPS).
    En 3e, on passe ainsi de 28,5 h de cours à 22 h dans le projet de réforme !

  12. PF

    Cette multiplication des sujets sur ce blog est impressionnante…Que de la com en fait ! Chaque jour, un nouveau discours, un nouveau thème abordé…cela évite de répondre sur le fond aux vrais sujets comme par exemple sur la réforme du collège où vous persistez à répéter en boucle les mêmes mensonges, à ne pas répondre aux questions que vous posent les profs, les journalistes…

  13. LANCIEN Dominique

    C’est tout de même incroyable ! ILS-ELLES refusent obstinément d’assumer leur lamentable bilan 2007-2012 ! ILS-ELLES critiques systématiquement ! ILS-ELLES posent éternellement les mêmes questions tout en faisant la sourde-oreille au moment des réponses ! Mais qu’ont ILS-ELLES à proposer comme programme sur tous ces sujets si importants !!!? Qu’ILS-ELLES “LE” dévoilent enfin,histoire d’éclairer vraiment les Français(es) sur leurs véritables intentions !!! D’une part,ça rehaussera enfin le niveau des débats ! Et d’autre part,ça Nous fera TOUS et TOUTES gagner du temps!!! Tout mon soutien et mon admiration Najat.

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