Ce 20 mai 2015, Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, a répondu à une question de Mme Gilda Hobert, députée de Lyon sur le rapport Delahaye et la scolarité des enfants pauvres.
Retrouvez ici un extrait du compte rendu de la séance :
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche. Je vous remercie, madame la députée, d’avoir par votre voix, convié dans cet hémicycle ces 1 200 000 enfants pauvres accueillis en effet par notre école, ces enfants qui rencontrent tous les jours des difficultés de logement, d’habillement, des difficultés pour participer aux sorties ou avoir des fournitures scolaires, et que nous avons parfois tendance à perdre un peu de vue dans les débats qui nous occupent. Toute notre action pour la refondation de l’école est d’abord destinée à ces enfants, afin qu’ils puissent eux aussi, par leurs seuls mérites et leurs seuls efforts, avoir accès à l’excellence et à la réussite.
J’ai reçu il y a une semaine le rapport de M. Delahaye, qui rejoint nos préoccupations.
Depuis 2012, si nous avons insisté pour préscolariser les enfants avant l’âge de trois ans, pour mettre plus de maîtres que de classes dans un certain nombre d’établissements en primaire, c’est parce que nous savons qu’il est important de mieux accompagner ces enfants.
Si nous insistons aujourd’hui, avec la réforme du collège, pour développer l’accompagnement personnalisé pour être au plus près des besoins des enfants, c’est aussi pour repérer très tôt ce type de difficultés.
Il faut aller plus loin. Les fonds sociaux ont été divisés par deux pendant les dix années au cours desquelles la précédente majorité a été aux responsabilités, on ne le rappelle pas assez. Ces fonds sociaux, qui s’adressent pourtant aux enfants les plus fragiles, nous avons décidé de les augmenter de 20 %, comme nous avons décidé de lutter contre l’insuffisance du recours aux bourses. D’un établissement scolaire à un autre, on voit bien que l’information n’est pas homogène et qu’un grand nombre de familles passent à côté de la possibilité d’en bénéficier pour leurs enfants.
Nous allons poursuivre, madame la députée. Ce doit être un enjeu qui nous rassemble sur tous les bancs que de permettre à chaque élève, quelle que soit sa situation sociale, de s’ouvrir toutes les perspectives que l’école doit lui offrir.
Tags : QAG, enfants, pauvreté, école
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La ministre de l’Éducation a cru bon de rappeler, mercredi 20 mai 2015, à ceux pour qui la publication du décret sur le collège 2016 au lendemain d’une journée de mobilisation nationale des enseignants était une provocation, « les règles de la démocratie ».
Najat Vallaud-Belkacem a ainsi rappelé que le décret avait été « adopté à une très grande majorité » par le conseil supérieur de l’éducation, omettant de rappeler que ce conseil est consultatif, qu’il est majoritairement composé de membres sans compétence pédagogique et que les syndicats enseignants représentant 80% des enseignants du secondaire se sont opposés au décret.
Plus problématique : la ministre a affirmé que ce décret n’était que l’application de la loi :
« La loi de refondation de l’école, adoptée par le parlement, prévoyait la réforme du collège dans tous ses principes : autonomie des établissements, interdisciplinarité, accompagnement personnalisé. »
De fait cette loi a bien été adoptée par le parlement le 9 juillet 2013.
Mais problème : cette loi n’indique nulle part que les « projets transversaux et interdisciplinaires » doivent se faire au détriment des enseignements disciplinaires. Elle ne fait également aucune mention de la suppression des sections bilangues ou des options de latin et de grec ancien telle qu’elle a été annoncée le 11 mars 2015, lors de la présentation de la réforme du collège.
Quelle instance « démocratique » ou plutôt technocratique, dans un recoin obscur de la rue de Grenelle, a décidé, par exemple, de la suppression brutale des langues anciennes en tant que disciplines d’enseignement, à commencer par la suppression de leurs programmes, puisque le Conseil supérieur des programmes affirme n’avoir pas été saisi de cette demande ?
Prenons donc la ministre de l’Éducation au mot : qu’elle soumette ces dispositions nouvelles à un vote du parlement. Elle appliquera ainsi « les règles de la démocratie ».
Regardez bien cette photo http://www.lexpress.fr/education/valls-la-reforme-du-college-sera-mise-en-oeuvre-le-decret-publie-le-plus-rapidement-possible_1681015.html
Tant d’arrogance, le regard vers le ciel, cela me rappelle ces dictateurs qui voulaient avoir la terre entière sous leur botte…
Vivons-nous encore dans une république ?
Je me pose la question en voyant ces deux politiciens, gonflés d’arrogance, méprisant les autres… faisant fi de l’opinion des parents, des élèves, des professeurs et de bien d’autres encore. Les insultant de pseudo-z-intellectuels, d’êtres immobiles, conservateurs etc.
Ce sont des ministres de la France… Au secours ! DANGER !
Le latin et le grec n’étant plus des disciplines enseignées au collège avec une dotation horaire propre et des programmes, que vont devenir les professeurs de lettres classiques ?
pourriez vous définir le mot pauvre? on se croit revenu aux bonnes oeuvres du 19ème siècle et si le contraire c’est “riche”, quelle belle analyse. Tout le monde n’a pas les mêmes chances au départ pour diverses raisons (et pas seulement d’argent!) longtemps l’école a pu rectifier, corriger ,proposer des solutions (des parcours plus accessibles ou aussi d’excellence grâce aux bourses diverses pour les élèves les plus bosseurs!) ce n’est plus vraiment le cas aujourd’hui, ce ne sont pas vos phrases démagogiques illusoires qui vont changer cela: il faut de vrais moyens et des parcours qui puissent amener chacun à son rythme à tirer parti de son potentiel, avec aussi des passerelles aisées plus tard, après le collège!, là on va vers la médiocrité pour tous, affublée du nom d’excellence…. qui peut y croire? les familles pauvres ne sont pas stupides.
mis à l’instant sur Facebook NKM, le mot “pauvres” m’a fait bondir le message ayant déjà disparu sur Facebook je persévère….
En réunion pédagogique, à 17h, dans mon collège aujourd’hui: Le chef d’établissement propose d’anticiper la réforme et de proposer à 1 classe de 5eme l’espagnol en LV2 “avancée” . Pour quelle raison ? parce qu’enfin, j’ai une classe entière en 4eme, et ma collègue d’italien presqu’une. Il ne reste QUE 3 classes sur 5 sur le niveau 4eme pour l’espagnol. J’ai 13 h d’allemand dans l’établissement, ma collègue d’italien 6 heures seulement, et il y a 28 heures d’espagnol. Mais il était de bon ton de pleurer pour l’espagnol, ce soir. Bref, nous les dérangeons. Lorsque nous remplissons enfin nos classes, à la sueur de notre front, nous empiétons sur leur territoire. On a commencé la marche vers le tout anglais, tout espagnol. Je suis furieuse. La réforme met à mal le plurilinguisme dans nos collèges. C’est une catastrophe. Partout en France, et à Montpellier en particulier, comment résister ? HILFE ! J’ai fait les comptes : en 2016, après la réforme, je n’aurai plus que 7h30 d’allemand, il y aura 30 heures d’espagnol. On m’a gentiment expliqué qu’il était malvenu de parler de gagnants et de perdants !
Car la scolarisation des enfants pauvres est bien un enjeu de notre société, donner à tous sa chance, en permettant à tous d’avoir la possibilité de se réaliser.
Vous venez de supprimer toute voie d’excellence au collège… Trop de com’ tue la com’. Mais la rue va se faire entendre et vous balayer avec votre réforme. Vivement que la Gauche soit au pouvoir !