Najat Vallaud-Belkacem a répondu mercredi 8 février 2017 à l’Assemblée nationale à une question du député Philippe Kemel sur le décrochage scolaire.
Monsieur le député, élever le niveau global de formation et de qualification dans notre pays constituait en effet, en 2012, notre objectif. C’est le sens de chacune des réformes que nous avons adoptées. Vous avez raison, on ne peut atteindre cet objectif si l’on ne prend pas – comme nous l’avons fait – à bras-le-corps la question du décrochage scolaire.
Nous avons, en effet, mis le paquet. Jamais l’école ne se sera autant engagée dans cette voie : formation des enseignants à la détection des signes avant-coureurs du décrochage et aux remèdes à y apporter ; présence de « référents décrocheurs » dans chaque établissement ; possibilité donnée aux élèves de plus de quinze ans en voie de décrochage de prendre une respiration en effectuant un stage en entreprise pendant quelques semaines ou quelques mois, le temps de retrouver une motivation, tout en bénéficiant du statut scolaire et d’un parcours adapté ; possibilité offerte aux élèves arrivant en classe de seconde professionnelle de changer d’orientation si celle-ci ne leur convient pas, afin d’éviter de la subir toute leur vie et donc de tomber dans l’échec.
Quand le décrochage a eu lieu, c’est-à-dire pour les jeunes déjà sortis du système scolaire sans qualification, nous avons prévu un droit au retour en formation, s’accompagnant de bourses de reprise d’études. Il a fait ses preuves, puisque des milliers de jeunes ont pu, ces deux dernières années, l’expérimenter, notamment dans le cadre des structures de retour à l’école du type « microlycées », que nous avons voulu développer : leur nombre est passé de douze en 2012 à quarante-quatre aujourd’hui.
Toutes ces actions ont permis à notre pays d’atteindre, s’agissant des jeunes âgés de dix-huit à vingt-quatre ans et sortis sans qualification du système scolaire, une moyenne de deux points inférieure à celle des pays européens.
Désormais, année après année, le flux de décrocheurs se tarit puisqu’il ne s’élève plus – comme autrefois – à plus de 140 000 mais avoisine les 98 000.
Pour conclure, ce dernier chiffre ne marque pas la fin de notre quinquennat : à la prochaine rentrée 2017, vous pourrez constater que le nombre total de décrocheurs sortant annuellement sans qualification du système scolaire sera plus proche des 80 000. Pour une raison simple : désormais, ceux qui échouent au baccalauréat ou au certificat d’aptitude professionnelle ont le droit de recommencer dans leur établissement d’origine : il s’agit d’une véritable nouveauté dans la lutte contre le décrochage. Il y a de quoi être fier !
Tags : QAG, décrochage scolaire
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