Suicide de Juliette : une immense tristesse et une priorité, la lutte contre le harcèlement

Éducation nationale Publié le 9 mars 2016

A la suite du suicide de Juliette, élève de seconde au lycée Marcel-Gambier de Lisieux dans le Calvados, la ministre de l’Éducation nationale a répondu aux questions de Paris Normandie pour dire sa tristesse et sa volonté de combattre, avec l’ensemble de la communauté éducative, le harcèlement.
Retrouvez ici cet entretien à Paris Normandie :

Récemment, une jeune lycéenne de Lisieux s’est jetée sous un train après la diffusion de photos intimes sur les réseaux sociaux. Elle se disait victime. Comment avez-vous réagi ?

Le sentiment d’une immense tristesse. Il n’y a rien de plus injuste, de plus terrible, que la perte d’un enfant. Je tiens à présenter mes condoléances à la famille de Juliette, à ses proches, ses amis, à l’ensemble de la communauté éducative.

Un membre de la famille de la jeune fille vous demande de vous saisir de cette terrible affaire afin qu’elle serve d’exemple des ravages que peuvent faire les réseaux sociaux. Qu’allez-vous faire ?

Une enquête est en cours donc je ne peux, pour le moment, m’exprimer directement sur le décès de cette jeune fille. En revanche, ce drame me pousse à nouveau à marteler que la lutte contre le harcèlement, le cyberharcèlement est une priorité de chaque instant et est l’affaire de tous. Les pratiques de sexting et de revenge porn, où des jeunes filles sont attaquées via des images ou vidéos intimes diffusées sur les réseaux sociaux, se multiplient et causent des véritables drames. C’est d’une violence inouïe. Je rappelle que le harcèlement est, depuis la loi du 4 août 2014 que j’ai faite adoptée, un délit qui peut faire l’objet d’une plainte et des sanctions en conséquence.

Comment lutter contre ce phénomène et quelle peut être l’action de l’Education nationale pour éviter que de tels drames ne surviennent à nouveau ?

Nous prenons ce problème très au sérieux car l’école doit aider à prévenir tous types de violences. Nous menons une politique de sensibilisation, de prévention, de formation et de prise en charge pour répondre aux enjeux dramatiques liés au harcèlement. C’est pour cela que nous mettons à disposition sur le site Non au harcèlement* des ressources pour que les équipes pédagogiques puissent dialoguer avec leurs élèves et monter des séances de prévention. Je vous rappelle aussi l’existence d’un numéro vert, le 3020, en cas de harcèlement et celui de Net Ecoute, le 0 800 200 000, plus spécifiquement pour les cyberviolences. Notre réseau de référent harcèlement peut également vous aider.

En mai prochain aura lieu la 3e cérémonie de remise des prix “Non au harcèlement”. Cette année en lien avec le ministère des droits des femmes, nous avons ajouté une catégorie spéciale sur le harcèlement à caractère sexiste et sexuel. De nombreux élèves ont ainsi pu, au-delà du harcèlement, évoquer ces pratiques en produisant des affiches et des vidéos. Ces productions de jeunes à destination de leurs pairs viendront compléter les outils déjà en ligne dès la mi-mai.

J’ai également demandé depuis plusieurs semaines à la mission ministérielle de prévention et de lutte contre les violences en milieu scolaire de mettre en place un groupe de travail sur les cyberharcèlement et les cyberviolences pour outiller davantage nos équipes.

Ce sera un des thèmes majeurs de la prochaine journée nationale de lutte contre le harcèlement qui se tiendra en novembre prochain. Dans le cadre des formations d’ambassadeurs lycéens que j’ai souhaité généraliser,  cette question du harcèlement notamment à caractère sexiste et sexuel est abordée car les élèves souhaitent en entendre parler et prévenir les désastres que peut causer la publication d’images intimes diffusées à des centaines de personnes en un seul clic.

Propos recueillis par Stéphane Siret pour le journal Paris Normandie.

*nonauharcelement.education.gouv.fr

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6 commentaires sur Suicide de Juliette : une immense tristesse et une priorité, la lutte contre le harcèlement

  1. Vannereux

    Nous savons faire la prévention du suicide et du harcèlement , il faut peu de moyens mais un engagement tous les ans!! Alors???? Cf mes interventions dans les lycées..suicide: première cause de mortalité chez les ados, plus de mort que la route.. Alors??!!!

  2. Bellenger

    Bonjour,
    je règle tous les problèmes dans les écoles primaires, collèges et lycées avec 2 diaporamas clairement explicatif et je fais aussi des conférences sur la psychologie de l’inconscient venant de plus en plus bousculer la vie des élèves suite à des harcèlement, dénigrements, insultes, violences, etc…
    J’explique aux élèves toutes les règles d’or à suivre entre toutes et tous et toutes les choses à ne jamais faire qui viennent bousculer le mental des élèves et les conduisant à une augmentation de leur EGO, puis une action défensive, mais ensuite des actions offensives afin de rejeter les élèves venant perturber les autres élèves et faire en sorte que l’élève touché ne soit plus dénigré, ni harcelé. Seulement il faut savoir que dès lors que les élèves sont touchés par les impacts inconscients du cerveau limbique, alors ils perdent leur confiance, sont en déclin dans l’éducation scolaire et ensuite, une fois touchés par des harcèlements, alors ils cherchent à s’éloigner des autres élèves.
    Donc pourquoi ne pas faire savoir à toutes les écoles que je règles tous les problèmes dans les écoles pour que les élèves remontent leur confiance et suivent les règles d’or sans ne jamais agir sur des actions néfastes.
    Merci de le faire savoir aux écoles.
    Bien cordialement
    Gérald Bellenger

  3. ferlin

    Madame
    Je suis une ancienne fonctionnaire du ministère des affaires étrangères en retraite depuis le 02/02/2016.
    Je viens vers vous concernant la situation de mon petit fils de 10 ans qui fréquente l’école élémentaire du mousseau Evry (ancien fief de m. Valls)…cela fait plusieurs années que mon petit fils est “catalogu” dans cette école comme turbulent….et que les maîtresses successives le harcèle en permanence (lignes Ena copier…exclusion de la classe)…il travaille assez bien quand on ne l’exclut pas…il ne veut plus aller en classe de peur d’être puni où exclut..c’est un peu long maisa expliquer ïci.je vous serai reconnaissante de me donner un conseil afin que cesse cette situation
    Merci pour votre réponse
    Michelle Ferlin

  4. Baptiste Chadourne

    La lutte contre les bâtards de sous races qui font ce genre de choses. Je vous suis.

  5. Laurent marie-thérèse

    le harcèlement sur Internet ne s’en prend pas seulement aux adolescents scolarisés il s’en prend dorénavant aux adultes et surtout aux femmes seules et possédant un handicap reconnu. Je viens d’être victime de harcèlement sur Facebook détruisant ma vie mon intégrité mon exploitation agricole en 2 clics. Sur le coup des idées noires ( c’est une récidive de harcèlement 8 ans après) m’ont montées au cerveau ( TS en 2010 suite au procès pénal car ils ont jusqu’à l’agression physique)
    Puis bien entourée j’ai pris le parti de combattre, plainte pénale, constats d’huissier référé d’astreinte, etc…
    Il serait bon que pour éviter de tels drames conséquents à ces harcèlements, de faire une loi visant à la rapidité des enquêtes, et des procès pénaux et punir d’emprisonnement fermes en comparutions immédiates. Des vies sont en Jeu tout de même!!!

  6. COMBE Robert

    Je vous ai également écrit concernant le harcèlement de ma fille… et la bien piètre intervention de la direction du lycée où ma fille est scolarisée, lycée dans lequel les protocoles ne sont pas respectés!… Mais il faut dire que ma fille ne s’est pas suicidée… Il vous faut comprendre combien nous sommes seuls, combien ma fille est isolée et quel combat il faut mener pour faire reconnaître le droit élémentaire de la condition de victime… que dire de plus…? Peut-être la phrase de ma fille qui m’a glacé le sang : “Il faut que je foute en l’air pour qu’ils comprennent ?”…

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