“Quand la ministre Belkacem parle aux agricultrices”

Presse Publié le 22 septembre 2012

Capture d’écran 2012-09-22 à 10.27.36Hier, dans le Lot, Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droit des Femmes, a rencontré des agricultrices et des jeunes en formation au lycée agricole de Figeac.

Hier matin, les agricultrices du Lot étaient nombreuses, sur l’exploitation de Léonce Falguières et de son mari, à Théminettes, pour accueillir Najat Vallaud-Belkacem. La ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, après une visite de l’exploitation et une caresse à l’une des 80 vaches limousines, engageait un dialogue constructif.

«Mon monde est plus celui de la ferme que celui de la capitale. Mon collègue, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a bien noté que j’étais de passage dans le Lot. Il s’est d’ailleurs engagé à venir rapidement à votre rencontre. Faites nous passer vos messages», a mis en confiance la ministre.

Comme Léonce Falguières, Karen Serres, présidente de la commission des agricultrices de la FNSEA, a répété : «Nous voulons aller vers l’égalité du droit des femmes et des hommes. Nous représentons plus de 30 % de la profession. Il y a la situation économique, mais aussi le sentiment de ne pas compter». Chiffres en main, Marie-Chantal, agricultrice, témoignait : «Nous avons une exploitation ovine de 187 ha, avec mon mari. Ma part n’est pas comptée dans les primes reçues. Nous touchons donc 7 200 €, alors que nous aurions le double si c’était avec un frère que mon mari gérait l’exploitation». «C’est un combat légitime et réalisable financièrement, sans grever le budget de l’État», martelait Karen Serres.

Car du statut d’EARL au statut de GAEC, plus favorable au couple exploitant, il y a des critères, nombreux, comme l’augmentation des surfaces exploitées. «Nous n’avons pas un exemple dans le Lot de quelqu’un qui y est parvenu. Il y a trop d’obstacles».

Le rôle de maman, la représentativité dans les instances, la protection maladie et accident, les congés et remplacements, les zones géographiques défavorisées : un enjeu crucial pour le Lot, ou encore les retraites… De tout ceci il fut question, avec pour unique constat d’une agricultrice à l’autre : «Un système qui les pénalise systématiquement et qui les pousse à faire comme elles peuvent, à se débrouiller», ont-elles dit à Najat Vallaud-Belkacem qui les a rassurées sur «la volonté du président de La République de faire de l’agriculture et de l’agroalimentaire un secteur de croissance prioritaire», admettant que «leurs requêtes étaient tout à fait légitimes et que le gouvernement y travaillait». La ministre a ensuite rencontré les jeunes du lycée agricole de LaVinadie, à Figeac.


«J’ai pris un grand plaisir»

Le troisième rendez-vous de l’opération «Porte à porte, les rencontres de la porte-parole» s’est déroulées hier dans le Lot. Najat Vallaud-Belkacem en a rappelé l’esprit. «J’ai demandé à me déplacer une fois par mois territoire par territoire, pour écouter vos revendications, vos demandes», indique-t-elle dans un sourire. Après des échanges à Figeac, la ministre a répondu aux diverses interrogations des Lotois, à l’espace Clément- Marot. Elle s’est attachée à rappeler son chantier numéro un : l’égalité. Concernant le gaz de schiste, à la question posée sur le permis de Cahors, elle répond «Le président de la République l’a bien dit, aucun permis ne sera accordé. Le projet de Cahors est bel et bien gelé». À propos du rythme scolaire, et des inquiétudes que cela suscite dans un département rural, elle s’est montrée rassurante.

«Soyez assurés que sur la question des rythmes scolaires, l’ensemble du gouvernement est mobilisé pour que ça ne porte pas préjudice aux familles». «Nous avons des transports ferroviaires mis à mal. Une coupe sombre se dessine sous Gourdon. Que pouvez-vous nous en dire ?», questionne une élue

«Sur la SNCF, je n’ai pas de réponse précise. Naturellement je vais faire remonter cela au gouvernement». Au sujet de l’emploi, le contrat de génération prévoit 500 000 emplois d’ici la fin du quinquennat ajoute-t-elle. «Ce contrat vaut pour les artisans. Dans le Lot, 5 % des artisans ont moins de 30 ans», observe-t-elle. La couverture numérique haut -débit, assure t-elle sera partout sur le territoire d’ici une dizaine d’années. Autre sujet abordé : la santé. «J’ai noté qu’il y avait un moment de crise avec l’hôpital de Figeac, où les journées de travail atteignent parfois 12 heures, des suppressions de postes vont encore alourdir la charge. En 2013, une grande loi sur l’accès aux soins sera gravée dans le marbre, avec notamment la création d’antennes du SMUR». À la fin des échanges, Nadia Vallaud-Belkacem a confié avoir pris grand plaisir à ces rencontres.

Marielle Merly


Des retraites sous le seuil de pauvreté

C’est par un témoignage touchant que l’hôte du jour a accueilli Najat Vallaud-Belkacem, hier, dans sa ferme de Théminettes. Parlant de ses espoirs, Léonce Falguières, 50 ans, expliquait : «J’ai repris l’exploitation familiale à Théminettes, à la suite de mes parents, avec mon mari Bernard. Je voudrai avoir un revenu décent pour vivre de mon travail et avoir une retraite qui représente une vie de travail». Dans ses pas, sa mère, retraitée depuis 2004. «Nous avons dû revoir notre diversification agricole, moderniser notre exploitation. Cela représente de l’argent et beaucoup de travail. Je touche 520 € de retraite, toute une carrière agricole, et 110 € pour les 3 années où j’étais salariée d’un atelier de couture. Mon mari lui a 780 €. Aujourd’hui, on donne encore la main aux enfants, car ils ne sont que tous les deux sur la ferme».

Et Najat Vallaud-Belkacem de reconnaître : «C’est insupportable de voir le niveau de vos retraites, c’est un vrai sujet social dont va s’emparer le président Hollande».

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