Interview aux Echos : Le congé parental devra être davantage partagé entre les deux parents.

Droits des femmes Publié le 2 février 2013

Retrouvez l’interview accordée par Najat Vallaud-Belkacem aux Echos et publiée ce vendredi 1 février :

Interiew de Najat Vallaud-Belkacem aux Echos

Voici un extrait :

Quid de la réforme annoncée du congé parental.

C’est la troisième étape que nous avions défini lors de la conférence sociale : la meilleure articulation entre vie privée et vie professionnelle. Ce sera un des enjeux principaux de la négociation sur l’égalité professionnelle. Le congé parental conduit aujourd’hui trop souvent les femmes à un éloignement durable, et subi, du marché du travail, avec les difficultés que l’on sait à y revenir, avec aussi les conséquences sur les moindres progressions de carrière, les rémunérations, l’accès aux responsabilités ou encore les droits à retraite.

Sur un peu plus de 2 millions de femmes ayant un enfant de moins de 3 ans, seules 40% travaillent et 40% de celles qui sont en congé parental préféreraient travailler. Les partenaires sociaux doivent nous proposer rapidement des recommandations de réforme, l’échéance étant fixée à la journée internationale des femmes, le 8 mars.

A ce stade, il y a un accord sur deux objectifs : la nécessité d’avoir un congé qui ne pénalise pas l’emploi féminin et qui est davantage partagé entre les deux parents. En effet, l’égalité femmes-hommes passe aussi par l’équilibre dans la répartition des responsabilités familiales et domestiques. Nous devons permettre à chaque salarié homme comme femme de mener de front vie personnelle et professionnelle. Ce sera source de qualité de vie au travail et de performance pour les entreprises.

Faut-il partager ce droit entre les deux parents, en prévoyant ainsi qu’une partie de la durée du congé sera obligatoirement attribuée au père (et donc perdue s’il n’en profite pas) ?

Le mécanisme consistant à avoir une partie du congé non transférable est très intéressant et donne des résultats positifs dans de nombreux pays européens. On pourrait raisonnablement envisager un mécanisme de ce type, par exemple en prévoyant qu’une période au minimum de six mois soit réservée au second parent, quand second parent il y a, bien entendu.

 

Cela suffira-t-il à convaincre des pères, qui ne représentent que 3% des bénéficiaires du congé parental ?

Pour convaincre les pères, une option pourrait être de jouer sur l’indemnisation du congé, qui est aujourd’hui l’une des plus faibles de l’OCDE. Cela a évidemment son importance dans les ménages les plus modestes. On peut imaginer un mécanisme de bonification lors du partage du congé. Je préfère convaincre, que contraindre.

Quelle sera la durée maximum du nouveau congé parental, qui est de trois ans aujourd’hui ?

Ce point n’est pas arbitré. Nous sommes en train d’élaborer des scénarios. J’insiste sur le fait que cette réforme n’a de sens que si elle s’accompagne de construction de places de crèches et autres modes d’accueil adaptés aux besoins sur les territoires. Cet effort doit être au coeur de la prochaine convention d’objectifs et de moyens de la Caisse nationale des allocations familiales, que ma collègue Dominique Bertinotti négocie actuellement. C’est aussi l’exact complément de la réforme des rythmes scolaires , qui libérera le mercredi des mères.

Congé parental, rythmes scolaires et crèches : voila trois réformes qui changeront complètement le quotidien des femmes dès l’année prochaine.

L’interview au journal LesEchos dans son intégralité :

Najat Vallaud-Belkacem : «Le congé parental devra être davantage partagé entre les deux parents» par Etienne Lefebvre et Derek Perrotte

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6 commentaires sur Interview aux Echos : Le congé parental devra être davantage partagé entre les deux parents.

  1. elodie

    Bonjour,

    je ne comprends pas que vous puissiez considérer cette réforme comme une avancée pour les femmes. Ca n’est ni plus ni moins qu’un recul eu égard aux divers arguments déjà avancés.
    Enfin, en considérant le problème de l’emploi, les remplacements de congé maternité-parental sont souvent un tremplin vers des postes à CDI dans la plupart des entreprises.
    Votre réforme est contre productive tant au niveau familial qu’économique!

  2. macchi

    Encore une fois vous ne répondez pas aux personnes qui sont contre cette réforme et qui se demandent comment ils vont faire garder leur(s) enfants alors qu’il n’y a pas de place en crèche!!!
    Laissez nous le choix d’être avec nos enfants, de les élever nous même!!
    Comme cela a été dit dans le commentaire précédent votre réforme ne convient qu’aux mamans carriéristes.
    Je viens d’avoir mon deuxieme enfant mon contrat de travail n’a pas été renouvelé car je suis tombée malade et je suis toujours en traitement. Comment je vais faire après mon traitement alors que je n’ai pas de travail et que je ne pourrais pas avoir de place en crèche parce qu’il n’y de place que pour les enfants dont les 2 parents travaillent. Nous n’aurons pas les moyens de nous payer une nounou pour 2 enfants!!
    LAISSER NOUS LE CHOIX DE RESTER AVEC NOS ENFANTS!!!!

  3. nuf

    une honte cette proposition, faire des enfants pour les laisser aux autres, les deux 1ers commentaires sont tres bien resumés, votre réforme n’avantagerait que les femmes carriéristes qui ont un bon salaire, les mamans à 100% dans leur tete et leur coeur, celles à faible revenu, au smic, à temps partiel ou au chômage en seraient lésées, au lieu d’être en cp les femmes seraient au chômage (ah mince le chômage augmente), les personnes qui remplacent ces femmes en cp n’auront plus l’opportunité d’une expérience professionnelle et eux aussi seront au chômage, je veux élever mes enfants, laissez nous le choix !!

  4. kat

    Cette reforme loin de participer à une quelconque égalité va accentuer la précarité de nombre de familles qui n’ont de toutes façons pas les moyens de payer une crèche, nourrice ou assistance maternelle.
    Le ministère de la famille parle de créer 400 000 places alors qu il en manque déjà 350 000.
    Le fait de réduire le CPE ne fera qu’augmenter le besoin de places qui sera toujours manquant.

    Combien de familles vont voir la femme qui souvent à le plus petit salaire devoir démissionner pour pouvoir s’occuper de son enfant.

    De plus le CPE concerne les enfants de la naissance à 3 ans, des enfants en âge non scolaire, en quoi la réforme du temps scolaire va t’il libérer le mercredi des femmes ???

    À l’heure actuelle les femmes comme les hommes ont le choix, mais avec la réforme que vous envisagez le choix n’existera plus.
    Soit le père qui ne peut d’ailleurs pas allaiter son enfant cela s’avéré physiologiquement impossible prend la moitié du congé soit ce dernier est perdu, en quoi est ce un choix ? Il y a la une obligation.

    Combien de femmes vont devoir démissionner faute de mode de garde, combien de familles vont se retrouver dans la misère, comment le gouvernement déjà déficitaire va t’il créer des places en crèches ?

    Une place en crèche coûte 1200€ à l état/mois
    Une assistante maternelle coûte environ 600/700€/mois à l état par enfant.
    Une mère ou un père en CPE coûte 566€/ mois pour 1-2 ou plus d’enfants au domicile.

    Les temps partiels existent tant pour les pères ou les meres qui le désirent et cela leur permet de concilier garde d’enfant, vie de famille tout en gardant un pied dans l’entreprise. Pourquoi vouloir les supprimer ?

    Pourquoi prendre en compte sur les 40% de femmes en CPE seulement les 40% de celles qui n’ont pas eu le choix et ont prit cette option par dépit et mettre de côté les 60% qui ont pris par choix et volonté ce CPE ???

    Pourquoi ne pas convier les associations de familles afin qu’elles puissent défendre les droits des familles ? Pourquoi ne convier que le patronat qui lui voit d’un très bon œil le raccourcissement du CPE voir son arrêt ? Pourquoi ne convier également que les syndicats qui eux ne pensent que carrière ?

    Ne pensez vous pas non plus que beaucoup de mamans choisissent volontairement de ne pas etre carriériste car leur famille compte avant tout ?

    Cette réforme qui se dit égalitaire ne va pas l’être.

    De plus la parité et le droit des femmes n’est pas celui des familles, quelle légitimité dans cette réforme si elle est pour le patronat et contre les familles ??

    Je suis contre cette réforme.
    Vos projets carriéristes, pro-patronat et anti-famille me font peurs.

    Avec votre projet vous n’imaginez pas la misère que vous allez induire dans nombre de familles qui devront choisir entre démission et enfant.

    Avec le CPE actuel même après 1, 2, 3 ans de temps partiel ou d’absence le parent est sur de retrouver son travail.

    Pourquoi changer un CPE qui fonctionne ??

    Si les hommes ne le prennent pas plus c’est simplement qu’ils ne le souhaitent pas.

    Cordialement.

  5. emily

    Bonjour, moi je suis contre cette réforme, le congé parental est tres bien comme il est. Et je ne penses pas que de le reduire mette en place l’egalité homme femme. Ce n’est pas LA solution!
    “obliger” l’homme et le contraindre à participer au congé parental “reduit” ne peut que refroidir les choses. Il faut que ce soit un plaisir et non une obligation… Ce n’est pas en obligeant les gens que les mentalités évolues…
    De plus, les meres, avec ce congé parental vu réduit, ne pourront plus se former pendant ce temps de congé. Et je précises: le congé parental est un choix ou non de le prendre 1 an, 2 ans ou 3 ans, et pour beaucoup de ces meres, c’est un plaisir, pour ces enfants une chance.
    Ne chamboulez pas tout. (Elle m’a l’air bien contraignante cette reforme.) Le mieux: c’est d’avoir le choix, soit de prendre 3 ans comme actuellement, soit de signer un colca de 1 an mieux rémunéré dès le 2eme enfant.

    De réduire le congé parental, pour faire revenir plus vite au travail les meres, ne va rien changer et résoudre à l’inégalité, et à la précarité a part l’accentuer un peu plus. Une mère au petit salaire avant son enfant, va retourner au travail apres son congé parental réduit et retrouvera toujours son meme petit salaire, rien aura changé pour elle. Elle aura les frais de garde en plus, à payer qui sont chers..
    C’est pas la solution.
    Il serait peut etre plus interréssant de mettre en place des possibilités, accessibilités, aux mères pendant leur congé parental de 1 an ou 2 ans ou 3 ans une formation professionnel pour évoluer dans leur travail ou une reconvertion. Sans l’obliger , seulement lui en donner la possibilité.
    penaliser les patrons pour des contrats précaires aux femmes.
    Augmentation des salaires pour elles, puisque elles ont à faire garder leurs enfants cela à un coùt, les salaires ressembleront peut etre un peu plus à celui des hommes.
    Plus de crèches, haltes garderie, assistantes maternelles de proximité pour le retour a l’emploi revoir les tarifs, c’est très cher! En effet, des mères n’ont que de petits contrats précaires par manque de place en collectivités, et d’argent aussi (il faut avoir les moyens de payer la creche la cantine… etc…). Continuer à leur laisser le CHOIX pour le congé parental actuel.

    Merci de me lire.

  6. CHARLES RAMAIN

    Bonjour
    si on parle de parité et que l’on veuille mettre en place l’égalité il faut alors tout
    faire pour que le plus possible de pères
    accèdent aux congés parentals dans les mêmes conditions que les femmes…..il y a pas mal de travail à faire pour que les mentalités évolues!!!!!!Mais ça viendra

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