Ce mardi 18 juin 2013, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a été reçue en audition par la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale à propos de la future réforme des retraites.
Au cours de son audition, Najat Vallaud-Belkacem a rappelé qu’une réforme qui n’intègre pas dès le départ la dimension égalité court le risque d’aggraver les inégalités. A l’inverse, si nous mettons comme nous l’avons prévu le sujet de l’égalité dès le départ comme un objectif, il y a peu de domaine dans lesquels nous pouvons réduire les inégalités de façon aussi directe et immédiate. C’est pourquoi M Touraine en a fait l’un des objectifs de la concertation qu’elle conduit.
Les inégalités de retraites sont un condensé des inégalités de rémunération et de carrière sur le marché du travail. Aujourd’hui les hommes retraités perçoivent en moyenne chaque mois une retraite totale de 1 749 € et les femmes de 1 165 € pour les femmes, soit un écart d’un tiers. Et presque 700 000 femmes de plus de 65 ans vivent sous le seuil de pauvreté dans notre pays. Les femmes ont aujourd’hui une retraite d’un tiers inférieures à celle des hommes et les écarts de droits directs sont encore plus importants. Ces écarts ne se résorberont pas spontanément. Les écarts resteront importants, inacceptables mêmes : de l’ordre de 20% pour les générations nées dans les années 70.
Pour s’attaquer à ces inégalités, notre stratégie doit reposer sur 3 piliers :
1. Poursuivre et amplifier l’effort pour annuler à la racine les inégalités de rémunérations ;
2. Intensifier le travail sur les droits sociaux associé au temps partiel : le rapport remis par Mme Moreau au premier Ministre propose des pistes de travail intéressantes sur ce point ;
3. Renforcer la solidarité dans les régimes de retraite : nous devons cibler l’essentiel des efforts sur des mesures qui permettent de compenser la pénalité que subissent les mères au moment de chaque naissance. Nous savons que cette pénalité est de l’ordre de 10% sur les salaires. Cela implique notamment un travail sur les droits familiaux à propos desquels la Commission Moreau a présenté plusieurs scénarios.
La réforme à venir, portée par Marisol Touraine, est une opportunité extraordinaire pour avancer sur ces sujets.
Voici la vidéo de l’intervention liminaire de la ministre devant la délégation dans son intégralité ainsi que quelques extraits de l’audition de la ministre :
« Je ne vous apprends rien en vous disant que la question des retraites est centrale pour le ministère dont j’ai la charge. Vous vous souvenez sans doute que nous en avons fait l’une des trois priorités de la campagne Léa, à travers laquelle nous avons fait reprendre conscience à tous les français des inégalités entre les femmes et les hommes.
Marisol Touraine et moi-même partageons la conviction que cette réforme doit être l’occasion de s’interroger sur les droits familiaux et conjugaux. Ces droits, qui permettent de réduire les inégalités qui découlent de manière automatique du marché du travail sont important, mais sont peu lisible. Comme le soulignent le rapport Moreau, ils différent selon les régimes et créent des situations d’iniquité.
La réforme à venir est une opportunité extraordinaire pour l’égalité femmes hommes.»
Tags : Assemblée Nationale, Temps partiel, justice, pensions, retraites, Égalité, Égalité Professionnelle
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Madame la Ministre
Bonjour Najat
A terme seul un mode unique de calcule de la retraite pour les femmes et les hommes mettra un terme aux inégalités. je veux dire que la retraite d’une femme doit être calculée sur la base salariale moyenne des hommes, ayant exercés les même fonctions. Cette base constituant en quelque sorte un minimum.
Cette mesure pourrait remplacer au fil du temps les autres dispositifs annexes qui sont selon vos informations très onéreux.
Bien à vous
ne peut on pas apparenter cette différence à une DISCREMINATION ?
au même titre que la race par exemple ?
comment peut on s’accomoder d’une telle situation sans avoir un minimum de gêne
Comment un homme regarde t il une femme si ce n’est qu’en situation inférieure, et ne peut il pas se sentir fort puisque la société accepte cette différence ?
Mais comment a t on pu laisser s’installer de telles inégalités depuis des années ? Il était temps d’avoir des femmes de pouvoir au gouvernement . Continuez et bon courage pour toutes ces réformes.