Un enseignement de l’allemand conforté

Éducation nationale Publié le 4 avril 2015

Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
Je  souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’allemand sera conforté, renforcé.

L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles. L’apprentissage des langues vivantes étrangères tient non seulement en effet une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde, mais il est également, comme vous le soulignez, un atout dans l’insertion professionnelle des jeunes, en France comme à l’étranger.

J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente. Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.

Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.

Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.

Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2.

Les expérimentations conduites depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent par ailleurs que débuter la seconde langue vivante en classe de cinquième conforte l’apprentissage de l’allemand. Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.

La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.

Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères.

La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.

La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.

Je suis donc en mesure de vous annoncer que les décisions prises en matière d’enseignement de l’allemand et de coopération éducative sont parfaitement conformes aux engagements pris lors des sommets franco-allemands et dans le Traité de l’Elysée.

L’ensemble de ces réformes, du CP au collège, renforceront l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand.

 Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche

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257 commentaires sur Un enseignement de l’allemand conforté

  1. Marcel Libon

    Madame la Ministre,

    Vous avez agi avec sagesse en annulant les sanctions administratives prononcées de façon abusive contre Roland Veuillet il y a 10 ans.
    Quand allez-vous éradiquer le harcèlement moral hiérarchique qui brise des milliers d’enseignants chaque année en France ?
    L’ouvrage de Daniel Arnaud, les sites de Roland Veuillet, Guy Landel, Paul Villach, Omerta au Rectorat brisent le tabou sur ce fléau. De grâce, Madame la Ministre, n’attendez pas les prochains suicides d’enseignants pour agir.
    Veuillez agréer, madame la Ministre, l’expression de mes respects les plus vifs.

    Marcel Libon

  2. Mersch

    Madame la Ministre,
    Notre fils en classe de 4ème bénéficie, à ce jour, d’un enseignement de la langue allemande de très grande qualité. Il a, en effet, intégré dès la 6ème, une classe bilangue et a rejoint, cette année, la classe section européenne allemand. Cet apprentissage lui permet d’approfondir cette langue et de découvrir une autre culture. Cet enseignement constitue un atout précieux pour l’avenir professionnel de nos enfants au sein d’une Europe plurilingue. Aussi, nous sommes très inquiets de la disparition de ces classes bilangues et de la section européenne. Pourquoi se priver d’un tel atout ? Pourquoi supprimer des heures d’enseignement des langues ? Quel type d’avenir réservez-vous à nos enfants ? Pourquoi n’êtes-vous pas à notre écoute ?
    Dans l’espoir d’une réponse positive à nos attentes, nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments distingués.
    Mersch – parents d’élèves inquiets de l’avenir que vous réservez à nos enfants

  3. Olivia V

    Madame la Ministre,

    quelles écoles primaires proposent l’apprentissage de l’allemand ?
    J’adorerais le faire, pourrons-nous être détachés dans les écoles primaires ? Sera-ce au bon vouloir des chefs d’établissements ?

    Les heures d’allemand au collège passeront de 12h à 7h30, car il n’y a plus de LV2 (soit bilangue soit rien) ; la plupart d’entre nous ont dû enseigner dans plusieurs établissements, n’ayant plus la possibilité de faire la totalité de leur service sur un seul établissement.

    A mon avis, la réforme n’est pas à rejeter en bloc, mais l’enseignement de l’allemand est vraiment sacrifié.

    Les nombreuses heures non rémunérées à faire passer les certifications et à préparer des échanges et des projets, se feront sans moi désormais ; nos collègues d’anglais peuvent travailler en équipe, nous sommes toujours seuls et épuisés (regroupement de classes complètement ahurissants, si les parents connaissaient réellement le terrain, ils seraient dans la rue, mais c’est tellement plus facile de laisser croire que ce sont les profs qui sont les responsables, les empêcheurs de tourner en rond…. alors que l’ont n’arrête pas de s’adapter à faire la girouette selon le bon vouloir de l’EN…)

    Concernant ma voix électorale, à ma grande stupeur je n’ai pas pu donner ma voix à la gauche.

    Recevez, Madame la Ministre, mes salutations citoyennes.

  4. Caliskan-Grießenauer Gudrun

    Madame la Ministre,

    je tiens à vous remercier de votre réponse dont j’ai pris connaissance en ce dimanche de Pâques.

    Même si je vous avoue de ne pas avoir encore compris quel sera le réel bénéfice pour la langue allemande dans votre réforme, moi ainsi que mes collègues, nous continuons à espérer que notre demande, à savoir de pouvoir nous investir pour l’avenir des élèves ainsi que pour l’avenir de l’Europe, en nous appuyant sur l’amitié franco-allemande, a été entendue par vous.

    Je compte donc sur vous pour être encore plus explicite et concrète dans vos scénarios. C’est effectivement une bonne chose de rendre possible l’enseignement de l’allemand à l’école primaire, dispensé soit par les enseignants du primaire soit, dans un premier temps, par les enseignants du collège de secteur, s’il le faut. Pourquoi alors ne pas enseigner d’emblée l’anglais ET l’allemand et garantir ainsi la transition CM2-6e en maintenant, bien sûr, la classe bilangue?
    Ayant déjà enseigné sur deux établissements, je peux vous assurer que cela procure une réelle fatigue physique et psychique. En effet, en dehors de l’organisation bicéphale(deux établissements, deux fonctionnements, moult réunions, les conseils de classe qui se chevauchent, etc.), le fait de ne pas pouvoir faire mon “travail de titan”(échange, certifications, projets collège-école, etc.) dans les deux établissements était une source de stress non-négligeable pour moi, professeur d’allemand, dotée d’une très grande conscience professionnelle. Est-ce que vous trouvez juste de nous infliger une “mauvaise conscience”? Dites-moi, s’il vous plaît, qui peut bien exercer son métier avec des conditions qui se dégradent ainsi?

    Compte tenu de tous les arguments que nous vous soumettons quotidiennement pour un enseignement juste et de qualité, je garde espoir d’être entendus. Votre réforme pourra alors vraiment faire valoir cette “égalité des chances” à laquelle nous sommes tous attachés.

    Dans cette attente, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de mon parfait dévouement.

    Gudrun Caliskan-Grießenauer
    Enseignante d’allemand

  5. Alexandre Jean-Paul

    Madame la Ministre,

    Bravo pour cette réponse mêlant humour noir, cynisme et démagogie.Ah ! Qu’il est bon de lire qu’on a rien compris au film, qu’on est tous des imbéciles . Le doute m’habitait , vous l’avez levé ! Et comment ! Cette implacable démonstration chiffrée avec force de virgules et des pourcents en veux-tu en voilà, n’en jetez plus … En un peu plus de mille mots, vous m’avez fait comprendre que je me fourvoyais depuis le début de ma vie professionnelle . Merci ! Oui merci ! Grâce à vous j’ai vu la lumière . Avant c’était moins bien dorénavant cela sera mieux . Je jubile déja à l’idée d’appeler l’IEN de circonscription à la rentrée 2016 en lui demandant si je peux intervenir du CP au CM2 deux fois par semaine . Il va – j’en suis certain – me proposer avec une joie non feinte d’intervenir dans toutes classes du secteur . Bon, d’accord , on ne pourra pas intégrer ces 1O heures supplémentaires à mon emploi du temps de 18 heures sur trois collèges . Mais après tout il faut savoir ce qu’on veut … j’ai du mal à dissimuler mon enthousiame . L’avenir s’annonce radieux .

    Ne doutant pas que vous disposiez d’un aréopage de conseillers pour vous épauler dans votre mission, j’aimerais également beaucoup avoir des informations sur le cursus universitaire suivi par le membre de votre cabinet qui a rédigé ce texte en votre nom . Il y a un petit côté “Ubu” dans cet exercice de style . Oui vraiment , j’aime beaucoup.
    L’espérance de vie politique d’un ministre n’excédant malheureusement pas les trois ans vous ne connaîtrez très vraisemblablement pas le bonheur de contempler de votre bureau actuel l’étendue du désastre linguistique que vous aurez initié mais je vous entend déjà dans quelques années, interviewée par quelque journaliste obséquieux, vous targuer d’avoir voulu insuffler un grand élan démocratique dans l’Éducation Nationale . Je vous y vois dèja…

    Jean-Paul Alexandre, un parmi quelques uns
    Ps : Je rejoins la conclusion d’un des rédacteur précédent. Vous aviez ma voix, vous ne l’aurez plus

  6. Rizand Marie

    Madame la Ministre,
    Faut-il être à ce point déconnecté de la réalité du terrain pour avoir un poste comme le vôtre ? Je ne reprendrai pas ici tous les arguments que je viens de lire dans les différents commentaires qui précèdent le mien, je les partage pourtant, comme tant d’autres personnes conscientes de ce qui se passe au quotidien dans les classes … Je ne peux pas croire que vous restiez aveugle et sourde à ce qui se passe, je veux espérer en tous cas que vous saurez entendre avant qu’il ne soit trop tard.
    Cordialement,
    Marie Rizand

  7. N.Lebedeff

    Madame la Ministre,
    lisez attentivement le message de Frédéric Auria posté le 4 avril. Il résume bien les problèmes. Votre présentation des avantages de la réforme repose sur des considérations erronées. C’est l’anglais qui est choisi dans le primaire et c’est l’existence des bi-langues qui permet à l’allemand de continuer à exister dans les possibilités offertes aux élèves de toutes origines.
    La disparition de l’enseignement en bi-langue ne peut qu’avoir des conséquences graves pour l’économie de notre pays, les entreprises ont besoin de germanistes, car on ne vend bien qu’en parlant la langue de l’acheteur.
    En outre, si les élèves français ne sont pas familiarisés avec les beautés de la culture allemande, à l’hospitalité chaleureuse des Allemands, on ne sait quels préjugés et images éculées vont à nouveau surgir, entretenus par un certain nombre de médias.
    Beaucoup d’ Espagnols et de Grecs apprennent l’allemand ces derniers temps, pouvons-nous en France nous permettre de programmer la mort de l’allemand ?
    Soyez réaliste et honnête !
    Cordiallemand
    Nadine Lebedeff
    Professeur d’allemand en lycée et BTS commerce international

  8. Léo

    Madame la Ministre,

    La langue du premier partenaire politique et économique de la France devrait bénéficier d’une place privilégiée dans le système éducatif français. Nous en sommes paradoxalement bien loin puisque l’allemand n’est que la troisième langue la plus apprise en France à l’heure actuelle. Je suis donc sensible à votre souhait de renforcer l’apprentissage de l’allemand à l’école primaire pour conforter l’étude de cette langue dans tous les cycles. Néanmoins, comment flécher un parcours que bien peu d’élèves auront la possibilité d’emprunter si les écoles primaires décident majoritairement de ne proposer que l’anglais au CP ? Bien évidemment, les chiffres d’apprenants augmenteront peut-être, ceux qui ne pourront apprendre l’allemand dès le CP choisiront éventuellement de le faire en 5ème. Mais saurions– nous, Madame la Ministre, nous contenter de ces chiffres bien peu ambitieux pour traduire dans les faits l’importance de la coopération franco-allemande que vous avez visiblement à cœur de soutenir et de développer?

    A ce titre, puisque la journée du 22 Janvier est considérée comme un levier pour une meilleure connaissance du pays partenaire, il serait grand temps de la sortir du seul cadre scolaire. Une action menée sur plusieurs fronts- en coopération avec les ministères concernés par les décisions prises lors du dernier conseil des ministres franco-allemand- permettrait une meilleure visibilité et donc une promotion plus efficace de la langue allemande au niveau national. Y associer les médias contribuerait également à combattre les idées reçues et autres préjugés tenaces face à l’Allemagne. Une telle initiative donnerait sans aucun doute a possibilité à un plus grand nombre de nos concitoyens de mieux appréhender les enjeux et les atouts que représente la maîtrise de la langue allemande de nos jours.

    Cela fait des années que les enseignants d’allemand sont obligés de se battre pour faire vivre leur matière alors que couple franco-allemand semble une évidence pour tout le monde, en théorie du moins. Serait-il alors envisageable de réfléchir à un aménagement concernant l’allemand au nom de ce partenariat privilégié, unique en Europe? Présence de l’allemand dans le primaire parallèlement à l’anglais, possibilité d’en commencer l’étude en 6ème et ce, quelles que soient les différentes réformes mises en place ? Maintien, voire rétablissement de l’allemand dans les différents concours d’accès aux Grandes Ecoles au même titre que l’anglais ? Le maintien de l’apprentissage de l’allemand en France- et donc le respect du Traité de l’Elysée- ne se fera qu’à ce prix, me semble-t-il, en l’absence de garantie quant à la possibilité de pouvoir choisir l’allemand au CP dans toutes les académies.

    Respectueusement
    FT

  9. J. Mamane

    Madame,
    vous persistez à ne pas vouloir comprendre nos inquiétudes, ça en devient affligeant. En primaire, combien d’écoles proposent de l’allemand? quasiment aucune, si ce n’est dans les communes frontalières de l’Allemagne. Les professeurs des écoles étant “fléchés” comme pouvant enseigner l’allemand se voient contraints d’enseigner l’anglais.
    Vous dites vouloir “reconnaitre et institutionnaliser” les classes bilangues dès lors qu’il y a continuité primaire-collège. Tu m’étonnes ! Vu le nombre d’écoles primaires proposant l’allemand et le nombre actuel des classes bilangues,le calcul est vite fait ! Comment faire des économies sur le dos des élèves et des enseignants tout en faisant croire qu’on met bien tout en oeuvre pour développer l’allemand et respecter les accords du Traité de l’Elysée. Madame la Ministre,nous ne sommes pas dupes !!
    Vous vous félicitez de proposer 2h30 hebdomadaires dès la 5ème pour la LV2. Nous avons expliqué clairement qu’en dessous de 3h il n’était pas possible d’apprendre une langue.
    Comment pouvez vous dire recruter 500 enseignants en 2015 alors que vous nous faites enseigner dès 2016 sur 3 établissements.
    Revoyez encore votre copie, le compte n’y est pas.
    Jessica Mamane
    Professeur d’allemand en collège

  10. Genonceau

    Madame,
    je suis effondrée par votre réponse. Vous n’avez pas compris votre propre réforme: dans mon collège, je passerais de 26 heures d’enseignement à 7,5. 26 heures d’enseignement! Heures perpétuées d’année en année grâce à deux échanges, à des heures passées à informer les élèves et familles sur l’importance et l’intérêt de ma matière, à des cours sans cesse renouvelés. Je reviens d’échange avec une trentaine d’élèves de 3e dont pratiquement la moitié a décidé d’aller en seconde Abibac l’année prochaine. Certains me dirent dans notre train de retour: “Madame, j’espère pouvoir étudier et travailler en Allemagne, leur système scolaire est bien mieux que le nôtre.” Constatation évidente pour eux devant le niveau de langue de leurs camarades allemands: évidemment, avec 5 h de cours hebdo les premières années… Mes collègues allemands ont ri (jaune) quand je leur ai parlé de votre idée de réforme: apprendre une langue avec 2,5 h hebdo, les français seraient-ils surdoués?
    Laissez-nous nos classes bilangues et nos classes euro, Madame la ministre, notre pays et nos élèves en ont besoin!
    Meilleures salutations,
    S. Genonceau

  11. Genonceau

    Madame,

    Votre réponse est grotesque et ne fait qu’accroître notre inquiétude. Vous semblez être totalement coupée de la réalité de l’enseignement de l’allemand en France. L’allemand n’est quasiment plus enseigné dans les classes élémentaires, vous condamnez donc les classes bilangues de facto. Etant donné votre enthousiasme affiché pour cette langue, nécessaire à notre économie, et pour les relations franco-allemandes, la suppression des classes bilangues et européennes ne peut être qu’une erreur émanant de l’un de vos conseillers. Sachant mon avenir en tant qu’enseignante d’allemand fortement compromis par votre projet de réforme, je postule par le présent message au poste de conseillère dans votre équipe afin d’œuvrer à la réforme du collège. J’ai une formation universitaire et ne suis pas issue de l’élite, j’œuvrerai donc dans la ligne de votre esprit de démocratie et d’égalité tout en apportant mes connaissances de terrain concernant la situation de l’allemand au collège et dans les classes élémentaires. J’ajoute que j’ai travaillé de longues années dans le groupe Nestlé, sur les marchés germaniques et puis apporter mon expertise des besoins avérés des entreprises françaises en salariés sachant s’exprimer dans la langue de Goethe. Je suis certaine que vous saurez accorder à ma candidature toute l’attention qu’elle mérite.
    Bien cordialement,
    Sylvia Genonceau, professeur d’allemand au collège et en IUT

  12. Françoise Desgrand

    Madame la Ministre,

    J’ai lu avec attention cette réponse que nous attendions tous mais elle ne dissipe en aucun cas mes craintes, bien au contraire !
    Une très petite minorité d’écoles primaires proposent l’allemand , l’anglais est plébiscité par les parents, vous le savez bien!
    Vous signez donc bel et bien l’arrêt de mort de la majorité des bilangues anglais-allemand dès la 6ème qui font leurs preuves depuis de nombreuses années .
    NON, l’enseignement de l’allemand ne sera pas conforté par votre réforme !
    Vous ne pouvez utiliser cet argument! Je vous invite dans mon établissement rural ! La quasi totalité de mes collègues feront grève jeudi . Personne ne comprend cet acharnement à vouloir détruire ce qui marche!
    Soyez-assurée , Madame la Ministre , de mon profond attachement à mon métier d’enseignante et de mon dévouement constant pendant toutes ces années à la cause franco-allemande

  13. Sonia Palmieri

    Madame la Ministre,
    Vos propos me révoltent, Madame la Ministre. Vous ne semblez pas connaître nos difficultés sur le terrain pour recruter des élèves. Votre réforme va tuer l’allemand.
    D’une part, vous savez très bien que les professeurs d’allemand ne peuvent pas enseigner dans les écoles primaires car les portes ne nous sont pas ouvertes, ou bien juste pour faire une petite heure de publicité entre mars et avril aux CM2.
    Et d’autre part, comment voulez-vous qu’on s’investisse dans notre travail, qu’on continue à organiser des voyages, des échanges, des pièces de théâtre avec les professeurs d’anglais et autres projets si nous sommes sur trois établissements ? Car c’est bien ce qui nous attend ! Il faudra aller dans trois établissements pour faire notre service complet. (7h30 + 7h30 + 3 h
    Avez-vous réfléchi aux conséquences morales et physiques pour les professeurs d’allemand ?
    Enfin, vous semblez ignorer que les élèves ne choisissent plus l’allemand comme LV2. La plupart des élèves choisissent l’espagnol. Cette donne ne changera pas non plus.
    Madame la Ministre, je vous demande de reconsidérer votre réforme qui ne conduira qu’à la mort programmée de l’allemand et à la fin des relations franco-allemandes.
    Rappelez-vous que sans l’Allemagne et la France, il n’y a pas d’Europe !
    Sonia Palmieri, professeur d’allemand.

  14. Höhne

    Madame la Ministre,

    votre réponse est extrêmement inquiétante.
    Vous nous dites que vous avez augmenté le nombre de professeur d’allemand depuis 3 ans et en même temps vous comptez supprimer les classes bi-langues et donc le nombre d’heures dans des collèges. Comment est-ce possible d’employer plus de professeurs avec moins de postes à pourvoir???

    Je pense que mon collège reflète un collège plutôt représentatif pour la France, c’est-à-dire 500 élèves et une classe bi-langue dès la 6e (12h pour un professeur). Ce collège est alimenté par 9 écoles primaires dans lesquelles les professeurs n’ont pas de diplôme en allemand, donc la bi-langue sera supprimée.
    Si jamais l’allemand en LVII devrait voir le jour en 2016 (ce qui m’étonnerait puisqu’elle n’existe pas à ce jour à cause de l’espagnol), les élèves auront donc pendant 3 années 2 1/2h par semaine l’allemand au lieu de 4 années 3h par semaine (en bi-langue). Il est évident que les élèves n’auront plus le niveau de continuer en Abibac ce qui était possible ces dernières années pour ces élèves.

    Comment est-ce possible d’affirmer que votre réforme fera renforcer la maîtrise de l’allemand alors qu’il est tellement évident qu’avec moins d’heures ce ne sera pas possible!!! Où trouverez-vous les élèves qui continueront aux universités franco-allemandes?

    Où se trouvent les écoles primaires qui vont obliger les élèves d’apprendre l’allemand dès le CP et elles sont au nombre de combien?

    Voulez-vous vraiment risquer qu’on dise dans quelques années que c’était “grâce” à votre réforme que les classes Abibac et universités franco-allemandes ne fonctionnent plus et que les échanges scolaires sont en voie de disparition (sans parler des autres dégâts)?

    Avec mes meilleures salutations
    Mélanie Höhne

  15. Marie

    Madame,

    Nous savons pour la plupart ce qui se passe dans l’académie de Toulouse que vous citez en exemple. En effet, nous communiquons entre nous! Et non, l’allemand n’est pas maintenu en bilangue, pire on supprime même l’espagnol en primaire au profit de l’anglais là où cela existait (avec un professeur des écoles habilité!), ce qui supprime ainsi les bilangues espagnol-anglais.

    Peut-être pourrait-il être intéressant d’écouter ce que les experts de la questions (les professeurs sur le terrain) ont à dire de la question?

  16. RCucciol

    Pour peu que les etablissements privés ne soient pas soumis à la réforme, on sait où se placera l’élitisme que vous dites vouloir combattre…. l’EN doit pouvoir assurer la promotion de TOUS les élèves!

  17. PANGAUD Marie-Ange

    Mme la Ministre,

    Non seulement votre réponse ne nous rassure pas, mais elle ne fait qu’accentuer notre défiance à l’égard de votre politique et notre colère à l’égard d’un parti pour lequel beaucoup d’entre nous ont voté. Quelle trahison de vos électeurs, et, pire encore, quelle trahison des idéaux de la gauche!Quelle trahison du peuple! Comment en effet vous accorder notre confiance alors que vous pratiquer le déni de réalité avec un tel acharnement.Votre réponse est un tissu de mensonges !Odile Chaumeton et Frédéric Auria ont parfaitement démonté votre argumentaire point par point. Je vous épargnerai donc une nouvelle démonstration. Quel mépris pour nos élèves et nous leurs enseignants !! Dans mon collège rural je dispense actuellement 16h d’allemand en section bilangues et euro. Après la réforme il restera 7h30. C’est cela la réalité de votre réforme! Ayez au moins la décence de nous épargner vos mensonges et votre cynisme.Je vous plains de faire ce sale boulot, de sacrifier l’avenir de notre jeunesse aux impératifs de la finance. Je préfère mon humble quotidien de petite prof d’allemand sur le terrain qui me permet au moins de rester en accord avec ma conscience.

    Salutations tristes.
    Marie-Ange PANGAUD

  18. Desmoulin

    Madame,

    Comment pouvez-vous vous contenter de cette réponse offensante qui démontre à quel point vous ne connaissez pas ce dossier? Je suis pour ma part depuis 18 ans sur le terrain et je n’ai jamais eu le sentiment d’être à ce point méprisée dans mon métier. Il aura fallu que ce soit par un ministre de L’Education Nationale … s’il vous plait Madame, relisez votre copie.

  19. Desmoulin

    Madame,

    Comment pouvez-vous vous contenter de cette réponse qui démontre à quel point vous ne connaissez pas ce dossier? La France a besoin de professeurs motivés et impliqués ce que nous sommes. Je suis pour m

  20. A.Laffont

    Madame,
    Je suis complètement désarçonnée, désabusée devant ce que je lis: comment pouvez-vous dire que vous renforcerez l’enseignement de l’allemand avec cette réforme??? Avez-vous été sur le terrain pour voir ce qui se vit au quotidien pour nous, professeurs d’allemand?
    Il a fallu déjà nous battre pour obtenir un concours difficile (qui a parfois même été supprimé certaines années), il nous faut nous battre chaque année pour faire connaître notre matière, déjouer les idées reçues, organiser des voyages, des échanges (personnellement, j’organise un voyage et un échange par an), la certification, sans oublier la présentation de l’allemand aux futurs 4èmes et futurs 6èmes…Savez-vous le temps que cela représente? Je ne parle bien sûr pas de rémunération car il est de toute façon entendu depuis longtemps qu’un professeur d’allemand se doit d’agir sur la base du volontariat…
    J’enseigne depuis 13 ans, je ne suis pas arrivée par hasard dans l’enseignement, j’ai souhaité faire ce métier passionnant, mais le voir sabordé chaque jour un peu plus devient très difficile à avaler… N’avez-vous vraiment pas conscience de tout cela?
    Si votre réforme passe, nous passerons de 27h d’allemand sur notre collège à 7h30 et vous osez appeler ça un progrès pour l’allemand??? Faire trois établissements en campagne (au lieu d”un actuellement!), vous savez ce que cela signifie en terme de temps de route et de fatigue? Vous savez quand nous pourrons préparer des échanges? Dans notre voiture ou la nuit?
    J’oublie également de vous signaler qu’une de mes collègues d’allemand n’aurait plus du tout de poste…Mais c’est sans doute un progrès là aussi.

  21. OLIVIER Serge

    Madame la Ministre

    Je suis attentivement les échanges entre les différentes parties prenantes. Concernant les chiffres de recrutement d’enseignants dont je fais partie, j’avoue que mon premier réflexe est la surprise constatant en effet une direction prise de renforcement d’effectifs et une Réforme semblant bien réduire le développement de l’allemand. Contradictoire?
    Ayant effectué quelques années en entreprise, je crois volontiers que cette situation peut s’expliquer par les nombreux dossiers dont vous avez la charge. En Alsace l’allemand est plutôt favorisé, ce qui me permet d’intervenir en primaire. Mes collègues savent mieux que moi et depuis plus longtemps la domination de l’anglais. Une ouverture à d’autres langues offrant une réelle diversité linguistique serait heureuse et vous en parlez. Mais là encore le démarrage en 5ème même en Alsace de l’allemand si les élèves avaient à choisir serait évident tant l’anglais domine les esprits. Conformisme?
    J’ai rejoint l’Education Nationale par choix et sous votre gouvernement. Ce n’est pas la rémunération qui figure au premier plan des motivations des enseignants. Quand je vous voie à l’écran intervenir et vous écoute, je me dis que cette situation doit être imputable à des mauvais conseillers vous entourant et que vous ne pouvez souhaiter réduire la diversité linguistique.
    Alors merci de me donner raison et de me conforter dans les convictions et celles de mes collègues dévoués à défendre la diversité linguistique et à promouvoir auprès de nos élèves la langue de Goethe!

    Respectueusement vôtre
    Jeune enseignant de 50 ans
    Serge OLIVIER

  22. Fottinger

    Madame La Ministre,

    je suis stupéfaite par cette réponse et dois constater l’énorme contradiction entre vos propos et la réalité: Les mesures que vous annoncez signifient mathématiquement la mort de l’enseignement de l’allemand en France:
    La plupart de nos germanistes passent par la classe bilangue et la section européenne, et totalisent 16 heures d’enseignement. Après votre réforme, ils ne pourront plus apprendre cette langue qu’à raison de 7h30, donc ils perdront plus de la moitié d’heures de cours! Comment pouvez vous parler de renforcement de l’allemand au collège?

    Si vous persistez, seuls les établissements privés continueront à proposer ces filières de qualité que sont les bilangues et les européennes et vous aurez ainsi contribué à accroître l’inégalité au sein de l’école.
    Pourquoi ne voulez vous pas nous écouter?
    FF

  23. CHARVOLIN Maria

    Madame la Ministre,
    Je n’ajouterai pas de commentaires à votre réponse car mes collègues l’ont très bien fait ci-dessous! Je voudrais juste réagir sur le “quelques uns” que vous employez dans votre introduction. Madame la Ministre, pensez vous vraiment que les DIX SEPT MILLE DEUX CENT DIX personnes qui ont signé à cette heure la pétition “Réforme du collège – NON à la disparition programmée de l’allemand de l’enseignement en France”, ne représentent que QUELQUES UNS? Je vous signale par ailleurs que parmi les “quelques” DIX SEPT MILLE DEUX CENT DIX signataires, il n’y a pas que des professeurs d’allemand. Des parents, nos collègues allemands, des représentants de comités de jumelage et j’en passe, ont aussi exprimé leur désaccord vis à vis de votre réforme. DIX SEPT MILLE DEUX CENT DIX personnes, Madame la Ministre. Allez vous enfin entendre nos voix?
    Aujourd’hui déjà, je pense que nous ne faisons certainement pas le même travail que nos collègues au sein de nos établissements, car l’énergie que nous devons déployer pour maintenir notre enseignement n’a pas d’équivalent. Il est certain que notre motivation ne survivra pas à votre réforme et ce sera la fin de l’enseignement de l’allemand. Quelles relations franco-allemandes préparez vous donc pour l’avenir? Repensez votre réforme, Madame la Ministre.

  24. Léa Louvrier

    Madame La Ministre,

    Nous dire que nous sommes “quelques un” à être contre cette réforme est dégradant. Je vous remercie néanmoins de nous adresser ce courrier. Enseignante d’allemand, je crois dur comme fer que cette langue est un atout évident pour la vie professionnelle. Tout le monde sait que l’ANGLAIS est privilégié à l’école primaire, proposer des bilangues et des classes européennes, c’est proposer la réussite pour tous. Je vous ai attentivement lue mais j’ai du mal à vous croire. L’apprentissage de l’allemand n’est pas ici conforté, j’ai l’impression que l’on fait des économies aux détriments des élèves.

    Bien à vous,

    Léa LOUVRIER. (enseignante d’allemand)

  25. guilhot martine

    Madame La Ministre,
    Merci, oui un grand merci ! Formidable réforme qui va peut-être me permettre d’ouvrir une classe bilangue anglais-allemand dans les 2 établissements scolaires où je me bats chaque année pour informer mes potentiels élèves sur l’intérêt d’apprendre l’allemand ou l’espagnol. Car il faut chaque année faire des heures supplémentaires non rémunérées pour combattre les préjugés sur l’Allemagne et la langue allemande. Mais grâce à vous, tous les élèves qui envisageaient de s’inscrire en classe bilangue dans des établissements publics vont frapper aux portes des établissements privés, chez moi ! Non pas des élèves triés sur le volet, en allemand nous n’avons pas ce luxe, mais les élèves les plus motivés qui aiment les langues, qui aiment apprendre !
    Merci encore
    Mme Guilhot
    membre de l’ADEAF
    académie de Toulouse

  26. Isabelle Lentzner

    Tout va très bien Madame la Marquise ?
    J’avoue que j’hésite sur l’interprétation de votre réponse entre méconnaissance du dossier ou mépris pour notre engagement !
    Pourquoi persévérez vous dans cette voie alors que nous sommes si nombreux, pas seulement des enseignants à vous alerter sur les dangers de cette réforme ?
    Même la Chambre de Commerce franco-allemande s’inquiète et se fait le relais de notre pétition : http://www.francoallemand.com/fr/
    Ecoutez-nous et laissez-nous faire notre métier pour que nous puissions continuer à transmettre à nos élèves les connaissances et les compétences qui feront d’eux les acteurs de demain de l’amitié et de la coopération franco-allemande !
    Il y a urgence à laisser vivre les classes bilangues et les classes européennes ! Tous les élèves qui le souhaitent doivent pouvoir choisir l’allemand dès la LV1 sans se laisser imposer l’anglais et doivent profiter de ces filières qu’il faudrait généraliser au lieu de les supprimer !
    Soyez courageuse et donnez les moyens pour de vraies ambitions au service des élèves !

  27. Marie-Lou Lavigne

    Madame la Ministre,

    Ce n’est pas aux enseignants d’allemand que vous vous adressez ici : ils sont fort bien conscients que vous tuez leur matière et dégradez leurs conditions de travail en toute connaissance de cause.
    Ayez le courage de votre décision et assumez de faire des économies sur le dos d’une matière qui est en sursis permanent ! J’enseigne en lycée depuis 3 ans en section européenne dans l’académie de Créteil et m’échine chaque année à recruter des élèves pour garder la section ouverte, dans cette zone défavorisée et quasiment sinistrée en ce qui concerne l’enseignement de l’allemand dans les collèges (enseignants non remplacés, contractuels mal formés…).
    Croyez-nous quand nous assurons ne pas être elitistes : choisir des élèves sur la base de leur motivation et de leur détermination à passer un peu plus de temps en cours, est-ce être élitiste ? Si tel est le cas, je vais d’emblée vous aider et vous indiquer plusieurs systèmes élitistes :
    – les conventions sciences-po en zone d’éducation prioritaire (c’est vrai quoi ! Il y a des épreuves d’ADMISSIBILITÉ ! Ça montre bien que c’est ELITISTE, non ?)
    – toutes les options facultatives (sport, théâtre, musique, arts plastiques…) qui permettent d’avoir des points supplémentaires au baccalauréat : elles supposent de s’inscrire et d’être assidu, c’est ÉLITISTE !
    Pour le reste, je vous laisse faire votre boulot, vous arriverez sans doute très bien à saborder le boulot d’enseignants motivés, en ayant l’outrecuidance d’affirmer que c’est pour le bien des élèves.

    Salutations agacées.

  28. Odile Chaumeton

    Madame la Ministre,
    Je vous remercie d’avoir répondu à mon message mais mes inquiétudes demeurent.
    En effet vous indiquez que “les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.”
    Or dans la région PACA j’ai longtemps donné des heures dans des classes primaires parce que seuls les enseignants d’allemand acceptaient de le faire mais petit à petit, on n’a plus eu besoin de nous, les parents exigeant tous que leurs enfants fassent de l’anglais. Il faut être réaliste. Il n’y a aucune raison que ça change.
    Hormis dans les régions frontalières de l’Allemagne, il n’y aura que très peu de classes où l’allemand sera commencé dans le primaire, le processus ne sera pas inversé.
    La création de classes bilangues avait redynamisé l’enseignement de l’allemand et lorsque vous citez les académies où le nombre d’élèves en seconde langue a augmenté, vous parlez des LV2 mais pas du nombre des élèves dans les classes bilangues.
    Dans ma région, la plupart des collèges n’ont pas de LV2 allemand mais des bilangues, c’est à dire des LV1bis. on pourra donc avancer que le nombre des LV2 a augmenté puisque on en créera à certains endroits à la place des bilangues. Il faudrait peut-être donner les chiffres globaux d’élèves étudiant l’allemand en tenant compte des bilangues.
    Vous indiquez que les élèves de LV2 auront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Mais les bilangues avaient 12h de cours sur leur scolarité. Les élèves perdent donc pour l’enseignement de l’allemand 162 heures sur leur scolarité au collège. Ce n’est pas rien. D’autant que les équipes anglais/allemand qui enseignent dans ces classes sont dans l’ensemble très dévouées et très dynamiques et vont voir leurs efforts anéantis.
    Vous parlez aussi du rapprochement par internet. Il y a longtemps que nos élèves le pratiquent mais ne croyez-vous pas que le bain linguistique dans le pays est ce qu’il y a de plus efficace.
    Les professeurs d’allemand sont nombreux à organiser des échanges ce qui leur demande un investissement énorme mais qu’ils ne regrettent pas vu les résultats linguistiques et l’ouverture qu’ils permettent à des élèves qui n’auraient peut-être jamais eu l’occasion de voyager. Comment voulez-vous qu’un professeur à cheval sur plusieurs établissements organise ces voyages?
    Mes collègues luttent tous les jours contre des préjugés tenaces à l’égard de l’allemand, souvent perpétués par les médias, ce qui ne facilite le recrutement malgré les atouts de l’étude de l’allemand.
    C’est pourquoi je ne comprends toujours pas que vous supprimiez ces classes bilangues, témoins de la coopération éducative franco-allemande qui permettent à des élèves de tous milieux d’avoir accès à une formation plus efficace en langue.
    Je vous prie de croire, Madame la Ministre à ma considération distinguée.

    Odile Chaumeton
    Professeur d’allemand retraitée,
    membre de l’ADEAF
    Grand-mère d’une petite fille en 5ème bilangue
    Grand-mère d’une petite fille qui n’aura plus cette possibilité.

  29. Jutta SPORNITZ

    Madame La Ministre,

    je vous remercie pour votre réponse, ceci dit, je me demande comment vous pouvez ignorer qu’à 99% la langue enseignée en primaire est l’anglais ce qui, logiquement, nous amène au tout anglais pour la 1ère langue apprise en France !
    Il me semble que vous souhaitez supprimer le peu de diversité en matière d’apprentissage de langues étrangères, les classes bi-langues allemand-anglais. La question que je me pose est la raison d’une telle mesure.
    Vous ne croyez pas en l’amitié franco-allemande ?
    Vous ne croyez pas aux échanges scolaires ?
    Vous ne croyez pas que l’on puisse apprendre l’allemand à l’école ?
    Vous ne croyez pas que la maitrise de l’allemand constitue un atout majeur sur le marché du travail ?
    Votre réponse à nos requêtes me déçoit, c’est une réponse mettant en avant de faux arguments.
    Dans l’espoir que vous puissiez changer d’avis,
    J. Spornitz,
    une professeur d’allemand qui a voté à gauche et qui le regrette sincèrement

  30. Brigitte Gély

    Madame la Ministre
    Merci de prêter enfin l’oreille aux quelques 17000 personnes qui tentent depuis quinze jours de vous dire que loin de renforcer l’allemand vous allez porter la responsabilité de non seulement signer la mort de l’apprentissage de la langue de notre premier partenaire économique mais aussi ,puisque les accords bilatéraux ne seront pas respectés en France,mettre en danger l’enseignement du français en Allemagne.
    Au nom des milliers de professeurs d’allemand qui,comme moi, se battent chaque jour dans leurs collèges et dans les écoles primaires du secteur pour faire vivre cette langue, je vous demande Madame la Ministre de vous pencher sur le terrain.
    Comment pouvez vous citer l’Académie de Toulouse comme exemple de test réussi de la réforme que vous envisagez?
    On y est passé de 1818 élèves apprenant l’allemand en cycle trois à la rentrée 2004 à 471 à la rentrée 2014 soit une baisse de 75%!Il n’y reste que 8 écoles où l’on apprend l’allemand !
    Comment pouvez vous vous féliciter de”l’augmentation du nombre d’élèves apprenant l’allemand en LV2 ” dans cette académie ( 600 élèves en 5 ème sur toute une académie !) quand, dans le même temps , avec la fermeture de 21 classes bilangues sur 90 , on est passé de 1317 élèves germanistes en sixieme à la rentrée 2013 à 1188 à la rentrée 2014! Fermez les 69 bilangues restantes , vous aurez peut être une légère augmentation des LV 2 en cinquième mais vous aurez à coup sûr interdit d’allemand plus de mille élèves en sixième!
    Madame la Ministre ce ne sont pas des éléments de langage assénés et des statistiques incomplètes qui pourront convaincre les acteurs du terrain : les enseignants mais aussi les corps d’inspection, les lecteurs et les lectrices d’allemand, les Maisons d’Allemagne, les Instituts Goethe, les comités de jumelage, l’Office franco-allemand, qui, eux ,sont chaque jour à nos côtés sur le terrain!
    Respectez le travail que nous avons accompli depuis dix ans! Il faut sauver les bilangues anglais allemand pour que vive le franco allemand , pour que vive une Europe plurilingue et fraternelle!

    Brigitte Gély professeur agrégée d’allemand en college.

  31. Weballemand

    Arrêtez donc de vouloir nous mystifier! Halte à votre propagande mensongère! AUCUNE évaluation du dispositif de l’introduction de la 2ème langue à l’entrée de 5ème n’a été réalisée dans l’académie de Toulouse. En deux ans, nous avons perdu une vingtaine de classes bilangues et si comme vous le dites, “dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente”, c’est tout simplement parce que les classes bilangues ont été supprimées. Arrêtez de dire que nous y gagnerons, que vous promouvez la diversité linguistique, venez sur le terrain vous rendre compte du travail réalisé par les collègues: interventions en primaire, échanges scolaires, semaine franco-allemande, certification, … Personnellement, j’ai à l’heure actuelle 16 heures avec une classe bilangue et une section européenne. Je suis en établissement REP et mes élèves ne sont pas triés sur le volet, comme vous vous plaisez à le rappeler. La classe bilangue et la classe européenne leur ont permis d’avoir un bon niveau et d’intégrer sections euro voire pour certains des cursus ABIBAC au sortir du collège, chose qui n’était jamais arrivée avant. Dans deux ans, avec votre réforme, plus de bilangue, plus de section euro, une LV2 soit 7h30 au lieu de 16h. Pas besoin d’avoir la maîtrise du socle commun de mathématiques pour remarquer que cela fait moins. Alors, arrêtez de nous prendre pour des billes!!!! C’est dégradant et insultant et ne donne qu’une envie, tout envoyer balader, mais c’est certainement ce que vous recherchez … A votre place, j’aurais honte d’afficher de telles photos avec nos partenaires allemands, alors que vous faites tout pour enterrer l’enseignement de l’allemand en France. Le primaire, je n’y crois pas, il reste 10 écoles qui proposent de l’allemand au primaire dans notre académie (renseignez-vous!) et ce n’est pas faute de s’être battu pour y changer les choses. Je suis intervenu 5 ans en primaire, faisant certaines années 3 écoles avec des groupes de 2 élèves!!! Là, je suis épuisé, épuisé de devoir lutter chaque année pour maintenir des horaires, épuiser de devoir lutter pour donner une autre image de l’allemand, épuiser de devoir lutter pour convaincre les familles que l’allemand est porteuse puisqu’elle est la langue de notre premier partenaire économique, épuisé de lutter contre des réformes non pensées dictées sans aucune consultation de la base, des petits profs que nous sommes. Alors pour moi ce sera clair: une LV2, plus d’échange, plus de certification, plus de semaine franco-allemande et ne comptez pas sur moi pour investir vos EPIs. Avec votre réforme il n’y aura plus rien à moissonner. Vous ne moissonnerez plus chez moi non plus car j’attendais d’un gouvernement de gauche d’autres réformes en prise avec la réalité du terrain. Vous avez perdu ma voix aux dernières élections, vous ne la retrouverez pas …

  32. Claire-Malika

    Madame la Ministre,

    Trop de collègues enseignant l’allemand au collège n’ont déjà plus de poste complet et vous envisagez de dégrader encore leurs conditions de travail !
    Pourquoi vous obstinez-vous à vouloir détruire les classes bilangues et européennes, deux dispositifs précieux et efficaces pour les professeurs d’allemand, leurs élèves et leurs familles ??
    Comment pouvez-vous croire qu’un enseignement de langues puisse être efficace au collège à moins de 3 heures par semaine ? Qu’il suffise que les élèves commencent plus tôt l’apprentissage de l’anglais pour que le niveau monte ? Votre projet n’apporte aucun garantie quant à la qualité de cet enseignement débutant dès le CP ! Il ne fera que renforcer les inégalités déjà présentes depuis la mise en place de l’initiation en primaire.

    Votre réponse à la légitime inquiétude de beaucoup plus que “quelques uns” ne peut que renforcer notre colère et l’ampleur de notre mobilisation !

    une professeure d’allemand en lycée

  33. René Métrich

    Madame la ministre,
    Votre réponse est STUPEFIANTE de naïveté – à moins que ce ne soit de ROUBLARDISE. Vous parlez de la première langue vivante en primaire, comme s’il y avait là un réel choix. Ne savez-vous pas que LA PREMIERE LANGUE en primaire, c’est pratiquement partout l’ANGLAIS? Il s’ensuit que la possibilité que vous garantissez généreusement aux élèves de suivre une classe bilangue lorsqu’ils auront étudié en primaire une langue vivante autre que l’anglais est PUREMENT THEORIQUE. Nous prenez-vous pour des débiles mentaux? Vos propos signent de fait l’arrêt de mort des classes bilangues, prétendre le contraire relève de l’IMPOSTURE (une de plus de la part du gouvernement).
    Ayant quelque difficulté à éprouver le moindre respect pour une telle stratégie d’enfumage, je me contenterai d’un simple “salutations”.
    René Métrich

  34. Saintjustallemand

    Madame la Ministre,
    Votre réponse à nos préoccupations concernant l’allemand au collège est effrayante et j’en reste coite de stupéfaction. Madame la Ministre, entendez-donc les gens de terrain dont vous paraissez totalement coupée: IL N’Y A PAS D’ENSEIGNEMENT DE L’ALLEMAND EN PRIMAIRE, sauf peut-être dans les régions frontalières (?) donc VOUS CONDAMNEZ BIEN LES 6ème BILANGUES, et vous prétendez “renforcer l’allemand”??…
    “Renforcer l’allemand” serait concrètement créer des postes d’allemand dans les écoles primaires (où le “tout anglais” prime) et assurer un suivi VOLONTARISTE sur l’ensemble du bassin. Dans le lycée public où j’enseigne, nous menons nos élèves volontaires jusqu’au niveau C1 de certification. Ces élèves-là peuvent aller faire leurs études en Allemagne, ils sont qualifiés, mobiles, enthousiastes et … PAS FORCEMENT ISSUS DES MILIEUX LES PLUS AISES. TOUS ONT COMMENCE L’ALLEMAND EN 6ème BILANGUE! Ils ont bénéficié pendant leur scolarité d’échanges collectifs et individuels parce que leurs professeurs déjà au collège les ont organisés et ont informé, soutenu toutes les familles. En plus, ces jeunes ont souvent appris une troisième langue vivante à l’entrée en Seconde. C’est ce que l’école publique peut arriver à faire quand on lui en donne la possibilité … Laissez-nous travailler!!… Laissez les jeunes se former! Arrêtez de compter et d’hypothéquer leur formation! Ayez de l’envergure et par pitié, de l’ambition pour les générations futures!!!….
    Un professeur d’allemand au fait des réalités.

  35. Lise Cali

    Madame la Ministre,

    Vous semblez prendre toutes les mesures nécessaires pour que l’enseignement de l’allemand se porte bien. Nous pouvons donc vous faire pleinement confiance, arrêter de nous démener pour faire connaitre notre matière et dormir tranquilles. En effet, vous êtes bien mieux placée que nous pour savoir comment nous faisons pour avoir encore des élèves.

    Merci par ailleurs pour cette brillante gestion des ressources humaines. On voit que vous savez parfaitement ce dont vous parlez et que vous avez à cœur de prendre des décisions cohérentes pour les élèves et les personnels enseignants. Nous sommes motivés comme jamais.

  36. lainé

    Votre équipe nous envoie par mail votre réponse. Mieux vaudrait utiliser ce temps pour relire votre copie. Comment peut-être aussi sourd et aveugle?! Revoyez votre dossier et écoutez la “base”, ces petits enseignants décriés par tout le monde. On vous dirait également que si votre véritable préoccupation était le bien-être des élèves et leur épanouissement culturel, un calendrier scolaire fabriqué autour des lobbies du tourisme et la destruction de l’allemand , étaient les dernières choses à faire. L’Allemagne, premier partenaire économique, ça vous parle?
    Réagissez!

  37. myste

    Madame la Ministre,
    je vous cite : “les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues”
    J’enseigne l’allemand dans un collège en milieu rural, accueillant 600 élèves dont un grand nombre de boursiers. Cette année 76 élèves sont inscrits en classe bi-langue allemand-anglais (12 h d’enseignement) et 60 en LV2 allemand (5è (2h), 4è (3h) et 3è 3h) .
    Je développe de nombreux projets dédiés aux classes bi-langues avec mes collègues d’anglais et notre collège est appariée à un établissement allemand depuis que je suis arrivée à ce poste il y a 4 ans.
    En 4ème plusieurs élèves partent trois mois en Allemagne dans le cadre du programme Sauzay proposé par l’OFAJ. Les familles ne pourraient jamais payer 3 mois en immersion à leur enfant si ce programme n’existe pas (voir ci-dessus le profil du collège). Or on ne peut y participer que si l’on a étudié l’Allemand depuis 2 ans (6è et 5è) . De facto ce programme disparaît donc en 4ème …
    Plusieurs élèves passent en 3ème le diplôme international DSD1 (communément connu sous le terme CERTIFICATION B1). Celui-ci disparaît donc aussi, car nos élèves n’auront atteint qu’un niveau A2 en fin de collège …je sais que vous êtes très au fait de l’enseignement des langues, donc je ne vous explique pas ce que signifient les niveaux A1 à C2 du CECRL!)
    Sur le secteur de recrutement de notre collège aucun professeur des écoles n’est habilité à enseigner en allemand. Donc chez nous les classes bi-langues disparaîtront.
    Pour moi ceci signifie qu’au lieu des 20h d’enseignement cette année, je ne disposerai plus que de 15h au mieux (7,5 x 2 …si je réussis à maintenir 2 groupes en LV2). Il faudra un complément de service de 3h dans un autre établissement…en milieu rural, cela signifie de nombreux kilomètres…

    Si vous êtes logique, rien ne vous empêche de maintenir le dispositif bi-langue, de le reconnaître et de l’institutionnaliser , car l’une des deux langues est bien apprise par l’ensemble des élèves , à savoir l’anglais! Qui dit BI-LANGUE dit ANGLAIS + une autre langue…Si vous modifiez votre texte en écrivant : “les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une des deux langues vivantes étrangères proposées dans le cadre des classes bi-langues en sixième, auront la possibilité d’intégrer ce dispositif institutionnalisé depuis la réforme du Collège 2016.”

    J’espère avoir pu vous éclairer sur la situation véritable de l’enseignement de l’allemand sur le terrain.

    Bien cordialement

  38. Alban CHAZEAU

    Madame la Ministre,

    Je vous remercie pour votre réponse détaillée. Mais, loin de me rassurer, vos propos m’inquiètent encore plus. Votre argumentation est vaine et surtout fallacieuse.

    Vous nous expliquez que l’enseignement de l’allemand dans le premier dégré va être développé. Mais l’expérience nous a prouvé que, plus l’apprentissage de la LV1 commence tôt, plus cela profite exclusivement à l’anglais, les parents ne voulant pas prendre le risque de faire apprendre l’allemand à leurs enfants dans ces conditions. Et quand bien même, qui va enseigner l’allemand dans les classes de primaire ? En combien de temps, les professeurs des écoles vont-ils être formés ? Cela va prendre des années. Comment vont-ils être déployés sur le territoire ? Les classes bilangues seront fermées depuis bien longtemps et de nombreux IEN interdiront alors aux enseignants habilités d’enseigner l’allemand comme cela se produit déjà actuellement trop souvent.

    Je travaille dans un collège du Pas de Calais en milieu rural. Notre recrutement se fait sur une zone très étendue et ce ne sont pas moins de 10 écoles qui nous alimentent, ces écoles fonctionnant presque toutes en RPI. Je viens de terminer ma tournée de promotion de la section bilangue dans 10 classes de CM2 différentes. J’y ai rencontré comme les années précédentes un grand enthousiasme pour la section bilangue et surtout une grande soif d’apprendre chez les élèves. Ces élèves seront donc les derniers à pouvoir profiter de ce dispositif innovant, car il s’agissait là de ma “tournée d’adieu”; vous m’interdirez en effet l’an prochain de poursuivre cette promotion. Nos élèves du premier degré travaillent en RPI et fréquentent donc du CP au CM2 deux ou trois écoles différentes. Dès lors, comment des enseignants habilités pourront assurer l’enseignement de l’allemand du CP au CM2? En outre,vous parlez de la construction d’une nouvelle carte des langues pour renforcer la diversité linguistique. Mais il est clair qu’elle profitera à un public urbain déjà privilégié et mes élèves en milieu rural seront sacrifiés sur l’autel de votre égalitarisme dogmatique, car il sera impossible d’ouvrir une section bilangue dans ces conditions dans mon collège.

    Vous nous expliquez ensuite que les expérimentations actuelles dans l’académie de Rennes et de Toulouse, suite à la suppression des bilangues et à l’avancement de la LV2 en 5ème, font légérement augmenter le nombre de germanistes en LV2. Mais c’est heureux et c’est bien le moins que l’on puisse attendre ! Toutefois, ils n’absorbent pas tous les élèves qui auraient choisi le dispositif bilangue s’il avait été maintenu. Et là encore votre argumentation est fallacieuse car vous omettez soigneusement de communiquer les chiffres de tous les germanistes dans ces deux académies en ne vous concentrant que sur la LV2, les résultats étant moins flatteurs pour votre politique.

    Pour expliciter mon propos, prenons à nouveau l’exemple de mon collège. Actuellement, mon établissement compte 120 germanistes répartis de la façon suivante : 90 en bilangue de la 6ème à la 3ème et 30 en LV2 de la 4ème à la 3ème. Avec la réforme, il est fort à parier qu’une vingtaine d’élèves s’orientera chaque année vers l’allemand LV2 (les élèves qui choisissaient bilangue, car ils trouvaient le dispositif séduisant, ne vont pas se reporter automatiquement sur l’allemand LV2, c’est un leurre !); il y aura donc 20 x 3 = 60 germanistes LV2 de la 5ème à la 3ème dans mon collège. Vous saisirez alors l’occasion de communiquer auprès des médias de l’augmentation du nombre de germanistes LV2 (de 30 actuellement à 60 après la réforme soit une augmentation de 100 %) et vous aurez bien raison d’argumenter sur les bienfaits de votre réforme pour l’enseignement de l’allemand. Mais c’est sans oublier, qu’avant la réforme, il y avait 120 germanistes dans mon collège de la 6ème à la 3ème et qu’il n’y en aura plus que 60 de la 5ème à la 3ème, soit une perte sèche de 50% des effectifs et là forcément, cette statistique est beaucoup moins agréable à communiquer.

    De plus, avec 60 germanistes seulement, il sera impossible d’alimenter le vivier nécessaire pour maintenir l’échange franco-allemand que j’organise depuis 15 ans et, de toute façon, mon poste aura été supprimé entre temps (car le nombre d’heures d’allemand sera passé de 18 actuellement à 7,5 et ce ne sont pas les EPI qui changeront grand chose) et je travaillerai au mieux sur trois établissements, au pire je n’aurai pas d’affectation et l’Education Nationale me demandera de me reconvertir à marche forcée. Dès lors, vous faites preuve d’inconséquence en annonçant l’augmentation du nombre de postes au CAPES d’allemand. Mais qu’allez vous faire de ces enseignants ?

    Comme vous pouvez aisément le constater, vous ne parvenez pas à nous convaincre. Alors, assumez pleinement votre décision de rendre l’enseignement de l’allemand confidentiel et ne cherchez pas à enfumer le public avec un discours mensonger. Je veux croire encore que notre argumentation basée sur une connaissance précise du terrain et le soutien de 17000 personnes ayant signé à ce jour la pétition pour la défense de l’allemand feront évoluer votre position.

    Veuillez croire, Madame la ministre, en mon profond attachement à la défense du service public d’enseignement.

    Alban CHAZEAU
    Professeur d’allemand

  39. Vanessa RIVALLIN

    Madame la Ministre,

    Vous nous avez tout d’abord largement ignorés. Vous daignez dorénavant nous répondre puisque nous sommes “quelques uns”, selon votre formule, à nous montrer consternés par votre projet de réforme. Mais nous ne sommes pas dupes, l’ignorance laisse place au mépris! Quel mépris en effet que de considérer que la colère n’émane que de quelques-uns alors que plus de 17 000 personnes ont signé la pétition contre votre insensé et injustifiable projet de réforme! Quel mépris encore lorsque vous nous ressortez comme réponse un copié-collé de la réponse faite au député Pierre-Yves le Borgne. Vous vous glorifiez de votre projet de réforme, toute satisfaite de sonner le glas d’un enseignement pour lequel nous nous battons, nous les professeurs d’Allemand, depuis de nombreuses années! Quel mépris encore envers notre fonction d’enseignants! Votre manque de considération, votre refus du dialogue, votre obstination consternante dans un discours totalement contraire aux réalités économiques sont exaspérants. Vous qui n’avez jamais enseigné et qui ne connaissez pas les réalités du terrain que nous connaissons bien, vous qui passez éhontément d’un ministère à l’autre, allez détruire ce que nous avons construit depuis 10 ans. Vous vous félicitez de créer des postes au concours de recrutement mais quel en est l’intérêt, puisque les professeurs d’Allemand déjà en place n’auront bientôt plus de poste et seront dans le meilleur des cas contraints de se partager entre 3 établissements ? Votre réforme ferait passer le nombre d’heures d’allemand dans mon collège de 16h à 7,5h. Quel mépris enfin et quelle hypocrisie envers nos amis allemands! Vos beaux discours sur l’amitié franco-allemande sonnent faux, vos mesures vont à l’encontre des objectifs 2020 ! Comment oser prétendre développer l’enseignement des langues vivantes avec de telles mesures ?! Comment prétendre favoriser la mixité sociale avec de telles mesures?! Nos classes bilangues, nos sections euros permettent à tous les élèves qui le souhaitent, sans distinction, d’apprendre 2 langues et d’en approfondir l’apprentissage afin de mettre toutes les chances de leur côté pour un avenir professionnel qui sera de plus en plus tourné vers l’international. Et nos classes bilangues et nos sections européennes donnent toute satisfaction aux élèves et à leurs parents. Pourquoi supprimer des parcours qui fonctionnent bien pour en imposer d’autres qui conduiront à la perte de l’enseignement de l’allemand ? Ma colère n’a d’égale que mon inquiétude pour l’avenir de mes élèves et de mes propres enfants. Je crois en l’amitié franco-allemande et en l’école républicaine.
    En espérant que vous prendrez enfin conscience de la colère et de l’incompréhension de plus de 17 000 personnes, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, mes respectueuses salutations.

    Vanessa RIVALLIN
    Professeure d’Allemand

  40. C.S.

    Madame La Ministre,

    Tout d’abord, merci de répondre à nos inquiétudes.
    Mais êtes-vous réellement consciente de la situation de l’enseignement de l’allemand sur le terrain? A vous lire j’en doute fortement!
    1) L’allemand n’est que trop rarement “enseigné” en primaire.
    2) Les sections européennes permettent un approfondissement de la langue et de la connaissance de la culture allemande, favorisant ainsi des projets qui rendent notre enseignement bien plus intéressant.
    3) Actuellement, l’allemand est déjà commencé dans la majorité des collèges, en 5è (LV2) ou en 6è bilangue.

    Dans mon collège, tous ces dispositifs (OUVERTS A TOUS LES ÉLÈVES VOLONTAIRES !!!) permettent d’offrir 16h d’allemand avec des échanges E-Twinning, des échanges “réels” avec deux écoles allemandes et même la préparation d’un projet Erasmus +!!!

    Vous dites ” la formation des élèves en langues vivantes (…) est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège)”.

    Où est l’augmentation du nombre d’heures pour l’allemand????? Refaites vos calculs!! Au mieux les élèves perdent 1h30, au pire ils perdent 8h30 d’allemand!
    Et que dire des postes d’allemand qui vont disparaître! Comme beaucoup de collègues l’ont déjà dit, l’enseignement de l’allemand va être réduit à 7h30 par semaine par collège, ce qui fait qu’un même professeur d’allemand devra se rendre dans 3 établissements différents pour avoir un service complet.
    Dans ces conditions, comment justifier une hausse des postes offerts au recrutement en allemand??? Où est la logique???

    Vous tentez de nous rassurer en disant que l’allemand sera renforcé en étant présent dans les EPI. Je ne comprends pas bien.
    Puisque les heures d’EPI doivent être prises sur les horaires des disciplines (si j’ai bien compris), je ne vois pas bien où est le progrès!

    Vos propos ne font qu’intensifier nos craintes. S’il vous plaît, ouvrez les yeux et ne réduisez pas à néant ce bel engagement des professeurs d’allemand investis à 500 % pour leur discipline depuis des années!

    Cordialement

  41. RCucciol

    Comment peut-on prétendre vouloir renforcer l’enseignement de l’allemand avec une réforme qui va faire perdre à chaque établissement au bas mot 10 heures? Jusque là 6 groupes classes pouvaient bénéficier d’un enseignement de l’allemand en collège, on va passer à 3… Renforcement de l’allemand? De qui se moque-t-on?
    Quant à l’enseignement de l’allemand en primaire… Il y a quelques années l’enseignante de mon fils n’a pas eu le droit de passer l’habilitation en allemand, faute de candidat (on n’allait quand même paas déplacer un jury juste pour elle! ) Résultat :elle enseigne l’anglais à ces élèves! Avec quelle efficacité.?
    A quoi bon créer des postes supplementaires au concours? Nous sommes en voie de disparition. Pouvez-vous nous expliquer, Mme la Ministre comment nous allons completer nos services qui vont perdre près de 10 heures par semaines? AP? EPI? Est-ce cela qui va faire progresser nos élèves en langues?
    Nous sommes sur le terrain depuis de nombreuses années, nous voyons bien que cette réforme nous
    mène droit dans le mur. Ecoutez nous, Mme la Ministre, 17000 signatures ce n’est pas rien!

  42. Marion GAUDY

    “Je souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’Allemand sera conforté, renforcé.”

    C’était donc ça! Un problème de majuscule.
    Madame, l’enseignement des langues vivantes des petits Allemands se porte très bien. Ils ont même un bien meilleur niveau que nous.
    Occupez vous donc de celui des petits Français!
    Vous voulez conforter l’enseignement de l’allemand en France, c’est très simple: maintenez les classes bi-langues et européennes!
    Vous voulez renforcer l’enseignement de l’allemand en France, alors offrez réellement aux élèves dès le CP la possibilité de bénéficier d’un enseignement de l’allemand par des enseignants qualifiés.
    Soyez ambitieuse, Madame la Ministre!

  43. Sudholt Emmanuelle

    L’enseignement de l’allemand sera renforcé ? La bonne blague…Dans mon collège, on va passer de 21h d’enseignement à 7h30 !!!! L’allemand n’est plus présent en primaire….Vous vous enfermez dans votre discours et c’est encore plus inquiétant…Revenez sur cette réforme catastrophique !

  44. Pwalagratter

    Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

    Si vous ne maintenez pas les classes bilingue et européennes en l’état, vous conduirez à la quasi disparition de l’enseignement de l’allemand, que vous fassiez semblant de prétendre le contraire, ou non.

    Le manque de logique de vos discours (à quel moment les jeunes enfants qui auront appris l’allemand dès le CP par des collègues formés à cet effet- formation qui devrait logiquement prendre plus de quelques heures- arriveront-ils au collège? Combien de classes bilangues auront disparu entre-temps? Quid des sections euro? Passer de 13 à 15% d’apprenant en LV2, j’en reste sans voix (et combien d’élèves dans les classes bilangue?). En plus d’être mauvaise communicante, vous n’êtes visiblement pas douée en mathématiques.

    Quant à vos propos sur les postes, ils révèlent votre mépris et votre manque de connaissance de la réalité du terrain où nous sommes déjà nombreux à naviguer sur plusieurs établissements. Que se passera-t-il quand il y aura (beaucoup, beaucoup) mois d’heures pour plus de collègues?

    Vos propos sont extrêmement inquiétants.

  45. lainé

    Méditez la citation de Roman Herzog:” Man kann aus jedem Gespräch, bei dem man selbst nicht dauernd redet, sondern ganz einfach zuhört, unendlich viel erfahren und lernen.”

    Écoutez-nous et entendez-nous!

  46. lainé

    Madame,
    Il me semble que vous n’avez toujours pas compris les dégâts dont vous allez être responsable si vous ne revenez pas sur la suppression des classes bilangues et européennes. Vous ne changez pas de discours. La colère gronde, ne l’entendez-vous pas? Quelques uns? Plus de 17.000 sur une des pétitions! Combien dans les rues le 9 avril? Plus que quelques uns
    Arrêtez le massacre et ne touchez pas aux classes bilangues et européennes!

  47. ROBERT

    Madame la Ministre,

    N’avez-vous pas l’impression de vous contredire? Vous exprimez très clairement le fait que très peu de personnes sont habilitées à enseigner l’allemand en primaire et, par conséquent, que très peu d’écoles proposent l’apprentissage de cette langue.
    Puis, plus loin, vous affirmez: “Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues”….ce qui revient donc à dire que quasi toutes les bi-langues vont disparaître!
    Il ne faut pas “vouloir” voir augmenter le nombre d’élèves germanistes, il faut AGIR et DONNER LES MOYENS nécessaires pour cela.
    Cordialement

  48. Frédéric AURIA

    Madame la Ministre,

    comment ne pas vous remercier de nous répondre. Mais la réponse reprend des éléments que nous ne connaissons que trop bien et qui ne correspondent malheureusement pas aux faits.

    1) L’allemand a presque disparu de l’enseignement primaire quand son enseignement a été étendu jusqu’au CE1, passant de près de 20 % à 6 % aujourd’hui ! Car autour de l’an 2000, l’allemand était appris par une proportion plus importante d’élèves au CM2 qu’en 6ème !
    Commencer au CP aggravera donc encore la pauvreté de l’offre en langues vivantes en primaire, car quand une langue doit être enseignée tout au long du cursus en primaire, c’est le plus petit dénominateur commun entre les professeurs des écoles qui s’impose, c’est à dire l’anglais, avec l’argument tout trouvé de la “demande sociale”.

    2) Aujourd’hui, la plupart des élèves inscrits en “bilangue” ont appris l’anglais en primaire et peuvent donc commencer l’allemand dès la 6ème, et non le contraire. C’est un outil de “mixité sociale” au sein de l’établissement, au même titre que les classes européennes d’ailleurs, car ces structures sont mises en avant dans bien des collèges ruraux ou situés dans des secteurs défavorisés, en permettant d’attirer des élèves que leurs parents inscriraient dans d’autres établissements, privés ou au moins plus favorisés socialement.

    3) Rappelons d’ailleurs que la plupart du temps, bien qu’on parle de “classe bilangue”, tout comme pour la section européenne, les élèves ne sont réunis que pour le cours de langue, mais constituent la “tête de classe” de plusieurs classes car ce sont des élèves qui sont motivés, stimulés, poussés par leur parents ou pas, apportant une dynamique et une ouverture dans les établissements.

    4) En dehors des zones frontalières où l’allemand a presque statut de langue régionale, les quelques “bilangues” qui permettraient donc de poursuivre l’hypothétique apprentissage du primaire au secondaire seraient ensuite bien vite fermés, car il est évident que leurs effectifs au niveau du collège ne suffiraient pas à les maintenir, ou alors mélangés aux 5ème une année, aux 4ème une autre année… ce qui se pratique déjà en partie quand les effectifs sont faibles, meilleur moyen de dissuader quiconque d’essayer de faire autre chose que la masse…

    5) la 5ème LV2 remplaçant non seulement la LV2 en 4ème mais aussi la bilangue avec l’allemand dès la 6ème, les expérimentations en cours entrainent bien un effondrement du nombre d’élèves apprenant l’allemand, alors que l’allemand, après l’anglais, est la langue la plus demandée sur le marché du travail, et ce n’est pas près de changer, c’est la langue de notre principal partenaire dans tous les domaines, et la première langue maternelle d’Europe.

    6) en réduisant de la sorte le nombre d’heures d’enseignement d’allemand dans les collèges, 7,5 h, les profs d’allemand seront sur 2 ou plutôt 3 établissements : ils ne pourront plus assurer les échanges, voyages, stages, certifications, journée franco-allemande, information sur les poursuites d’études, etc.

    7) par rapport à un élève bilangue ayant 12h hebdomadaires sur le collège ou un élève en section européenne ayant 16 ou 17 h hebdomadaires sur le collège, l’avancement de la LV2 en 5ème, en descendant sous le minimum hebdomadaire de 3h, aura pour conséquence inéluctable une baisse de performances en langues vivantes de tous les élèves…

    8) à part bien-sûr pour ceux dont les parents seront assez fortunés pour leur payer des cours particuliers et des séjours à l’étranger. Où est la lutte contre l’élitisme ? La volonté de développer une mixité sociale dans les collèges ?
    Si ces objectifs sont réels, il est plus urgent de fermer certains établissements de centre ville, les classes prépa, les grandes écoles, et utiliser les moyens dégagés pour généraliser les bilangues, qui ont aussi permis parfois de réimplanter l’italien ou le portugais.

    En conclusion, votre réponse ne peut rassurer personne, elle ne fait que reprendre des éléments qui ont déjà été avancés dans un courrier que vous avez envoyé au député P.Y. Le Borgn’, et dont aucun ne correspond à la réalité de terrain que nous connaissons bien.

    Pour une bonne réforme du collège, plus que jamais, les slogans “touche pas à ma bilangue” et “touche pas à ma section euro” restent d’actualité. Le texte de la pétition, signée par 17000 personnes, du jamais vu pour l’allemand, exprime d’ailleurs également l’inquiétude de vos interlocuteurs allemands, qui ont déjà exprimé leurs inquiétudes lors du conseil des ministres franco-allemand… et voient très bien que les mesures annoncées vont assécher tout le réseau franco-allemand.

    En espérant que vous reviendrez rapidement à de meilleures dispositions pour respecter les objectifs que vous vous êtes fixée avec cette réforme du collège, je vous adresse, Madame la Ministre, l’expression de mes sentiments les plus dévoués,

    bien cordi’allemand,
    Frédéric Auria

  49. Caty Françoise

    “Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.”
    Quelques uns ?? avec plus de 17000 signataires au bas de la pétition de l’Adeaf ? sans compter toutes les contributions sur votre site , les signatures des pétitions syndicales , les courriers aux députés etc.. ? les professeurs d’allemand (et nombre de collègues non germanistes ) sont choqués , inquiets et ulcérés ..

    “Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées.”
    Madame , permettez-moi de vous faire part de mon scepticisme ! combien de familles choisiront l’allemand en CP pour leur enfant ? votre réforme programme donc de facto la mort des classes bilangues allemand-anglais qui avaient justement permis de stabiliser l’enseignement de l’allemand . Ces classes doivent continuer à rester ouvertes aux élèves ayant commencé l’anglais en primaire !!

    “j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.” Est-ce bien réaliste ? avec des collègues qui n’ont déjà plus de service complet sur un seul collège? et votre réforme va encore aggraver la situation des personnels !! et par effet domino cela signifiera la fin des échanges franco-allemands , cette disparition allant à l’encontre des belles déclarations officielles sur la coopération entre la France et l’Allemagne .

    Madame La Ministre , croyez en l’expression de mes sentiments républicains et dévoués à l’enseignement public.

  50. GIRARD

    Madame la Ministre,
    Vous dites vouloir renforcer l’enseignement de l’allemand. Qu’advient-il dans l’académie de Dijon de l’enseignement de l’allemand où il n’y a quasiment que des classes bilangues? L’allemand a été supprimé dans les écoles,puis dans les collèges en tant que LV1 puis quasiment partout en tant que LV2. Et les classes bilangues vont bien. Je vous remercie pour votre réponse. E. Girard Professeur d’allemand .

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