Un enseignement de l’allemand conforté

Éducation nationale Publié le 4 avril 2015

Vous avez été quelques uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé avec la future mise en place du Collège 2016.
Je  souhaite vous dire ici qu’au contraire l’enseignement de l’allemand sera conforté, renforcé.

L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles. L’apprentissage des langues vivantes étrangères tient non seulement en effet une place fondamentale dans la construction de la citoyenneté, dans l’enrichissement de la personnalité et dans l’ouverture au monde, mais il est également, comme vous le soulignez, un atout dans l’insertion professionnelle des jeunes, en France comme à l’étranger.

J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente. Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.

Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand.

Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.

Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2.

Les expérimentations conduites depuis la rentrée 2014 dans l’académie de Toulouse et dans 35 collèges de l’académie de Rennes montrent par ailleurs que débuter la seconde langue vivante en classe de cinquième conforte l’apprentissage de l’allemand. Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente.

La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée.

Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères.

La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.

La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.

Je suis donc en mesure de vous annoncer que les décisions prises en matière d’enseignement de l’allemand et de coopération éducative sont parfaitement conformes aux engagements pris lors des sommets franco-allemands et dans le Traité de l’Elysée.

L’ensemble de ces réformes, du CP au collège, renforceront l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand.

 Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur
et de la Recherche

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257 commentaires sur Un enseignement de l’allemand conforté

  1. CARRE

    Madame la Ministre,

    Vous répétez à l’envi ces mêmes arguments qui, loin de nous rassurer, nous inquiètent plus encore. Il semblerait même qu’à force de les répéter, vous et vos conseillers finissiez par y croire…
    Vous prétendez renforcer l’enseignement de l’allemand… Alors permettez à un simple professeur d’allemand de faire un petit calcul mathématique !
    Dans la grande majorité des collèges, il n’y a plus qu’une classe bilangue par niveau, la LV1 et la LV2 ayant disparu… A raison de 3 heures par niveau, le professeur y enseigne donc l’allemand 12 heures chaque semaine. Vous lui proposez généreusement de remplacer ces classes bilangues par des classes de LV2 ayant 2.5 heures de cours à partir de la 5ème : il restera donc à ce professeur 7.5 heures d’enseignement, soit 4.5 heures de moins qu’avant votre réforme. Difficile de prétendre le contraire !
    Selon des sources ministérielles (education.gouv.fr), il y a en France 7.100 collèges. En économisant, 4.5 heures dans chaque collège, vous SUPPRIMEZ donc 4.5 x 7100 = 31 950 heures de cours, ce qui équivaut à 1775 postes de professeurs d’allemand. Si vos conseillers ne le comprennent pas, qu’ils demandent des cours de soutien (un accompagnement personnalisé ?) à leurs collègues du Ministère du Budget qui ont sans aucun doute déjà effectué de calcul… voire inspiré cette formidable réforme dont il paraît bien insensé de clamer haut et fort qu’elle renforce la place de la langue allemande dans notre enseignement ! Ces économies non négligeables vaudront-elles à votre Ministère un bon point ?
    Vous noterez au passage que la base de ce calcul est sur UNE classe bilangue par collège… Vous devez certainement savoir que ce dispositif est tellement inutile et boudé qu’il y en a parfois DEUX par établissement : le nombre de 1775 postes supprimés sera donc supérieur, d’autant que je n’ai pas tenu compte ici de la suppression des sections européennes.
    Madame la Ministre, vous le savez, cette réforme va contribuer à faire des rares élèves germanistes de notre pays de bien piètres utilisateurs de la langue de notre premier partenaire commercial : ce seul argument devrait vous interpeler. Pouvons-nous aujourd’hui nous permettre le luxe de donner un tel signal à notre partenaire allemand ? Pouvons-nous aujourd’hui faire croire aux parents d’élèves que seul l’apprentissage de l’anglais est une chose sérieuse et que le reste n’est qu’ouverture culturelle secondaire ?
    Madame la Ministre, notre situation économique et notre position européenne exigent qu’aujourd’hui l’allemand soit reconnu comme une langue majeure, ce qui implique que son enseignement soit dispensé dès la classe de 6ème à la même hauteur que l’anglais. Voilà le seul pari responsable que nous puissions faire pour l’avenir de notre pays ! Ne permettez pas que votre nom soit attaché à une réforme aux conséquences dramatiques !
    Je vous remercie, Madame la Ministre, d’avoir pris connaissance de ces quelques propos et vous adresse des salutations respectueuses, mais attristées.

  2. Sudholt Emmanuelle

    Cessez de faire l’autruche ! Que vont devenir tous les professeurs d’allemand sans élèves ??
    Non à cette réforme qui au contraire va contribuer à faire disparaître l’allemand de nos collèges, et bientôt de nos lycées…

  3. MICARD

    Madame la Ministre,

    Vous citez l’Académie de Toulouse comme modèle mais savez-vous que la Rectrice a supprimé les sections bilangues à l’exception de la Bilangue anglais/allemand afin de sauver l’apprentissage de l’allemand?
    http://www.ladepeche.fr/article/2014/02/11/1815773-russe-chinois-espagnol-une-deuxieme-langue-en-5e.html
    Si une Rectrice met en exergue la nécessité de garder les classes bilangues “anglais/allemand” afin de maintenir un vivier de germanistes, c’est bien qu’une directive ministérielle lui a été suggérée ou qu’elle est consciente de certaines réalités, non ? Pourquoi faire fi d’une telle analayse ?
    Je n’ai plus la force de vous démontrer par A+ B, comme l’ont fait de nombreux collègues, parents, élèves, étudiants, acteurs du monde économique que votre projet concernant cet axe en particulier est une erreur. Veuillez croire en mon dévouement sincère.
    S. Micard
    Professeur d’allemand

  4. D.Mauger

    C’est en augmentant le temps d’exposition à la langue étrangère que l’élève progresse… pas en le diminuant. Un élève commençant l’allemand en 6e bilangue bénéficie de 432 heures d’enseignement sur les 4 années du collège, un élève qui commencera en 5e à raison de 2 h 30 par semaine bénéficiera lui de seulement 270 heures….!!

  5. Alexandrine Laurent

    Madame la Ministre,

    je ne comprends pas comment vous pouvez prétendre renforcer l’enseignement de l’allemand en enlevant des heures de cours. Actuellement, j’enseigne 18 heures dans un collège. A la rentrée 2016, il n’y aura plus que 7.5 heures. Avons-nous le même niveau en mathématiques? On croit rêver!! En outre, le discours sur l’interdisciplinarité ne tient pas la route. Enseigner une langue, c’est l’interdisciplinarité au quotidien!! Les chapitres ‘Développement durable’, ‘Corps et santé’ etc… sont déjà traités en cours de langues vivantes, il suffit de lire les programmes actuels!

  6. D.Mauger

    C’est en augmentant le temps d’exposition à la langue étrangère que l’élève progresse… pas en le diminuant. Un élève commençant l’allemand en 6e bilangue bénéficie de 432 heures d’enseignement, un élève qui commencera en 5e à raison de 2 h 30 par semaine bénéficiera lui de seulement 270 heures….!!

  7. Lainé Danielle collège Molière à L'Aigle

    Je lis et relis tous ces messages d’écoeurement. Comment pouvez-vous continuer à faire ainsi la sourde oreille?
    Que comptez-vous faire des 2/3 de professeurs d’allemand en “trop”? Les transformer en profs d’EPI corvéables à merci , ne sachantd’une année sur l’autre sur quel sujet et avec qui il va travailler?
    Nous aimons notre métier et vous le détruisez, vous nous détruisez. Mais notre mort n’est et ne sera pas silencieuse. Nous continuons le combat.

  8. RENERAT

    Madame la Ministre ,
    Tous vos arguments pour tenter de nous expliquer que vous revalorisez l’enseignement de l’Allemand sont faux , ils ne correspondent pas à ce qui se passe dans nos écoles nos collèges et mos lycées publics demandez à ceux qui sont sur le terrain , enseignants d’Allemand , IPR ….. les DASEN seront bien entendu de votre avis , ils sont de plus en plus proches de leur hiérarchie , ils sécurisent leur avenir …….
    Pendant ce temps les établissements privés pour attirer des élèves vantent les mérites de leurs bilangues et de leurs sections européennes qu’ils ont eu la sagesse de garder , demandez les effectifs à vos dociles DASEN .
    Respectueusement
    Un prof d’Allemand écoeuré !!!

  9. Frédéric Auria

    Madame la Ministre,
    plus je lis les commentaires de mes collègues, plus je partage leur colère et me demande si une réponse mesurée et argumentée est vraiment utile ou si seul le rapport de force peut faire que la raison l’emporte dans cette réforme très très décevante. J’admire d’ailleurs la complicité d’une partie des médias qui reprennent bêtement vos élements de langage. Cela marche bien pour les gens qui n’y connaissent rien et se paient de mots, mais pour ceux qui font l’Education Nationale au quotidien, quel scandale.
    Vous avez pourtant certainement certains conseillers compétents, sans doute pas ceux qui ont concocté cette réforme en tout cas. Ou alors ils le font exprès et vous bernent par dessus le marché ? Un conseil, changez-en vite, il en va de l’avenir de la France et de sa crédibilité !
    Bien cordi’allemand,
    Frédéric Auria

  10. Höhne

    Je profite de ce site pour lancer un appel aux professeurs d’allemand: Puisque l’allemand sera renforcé à la rentrée 2016, il faut surtout que chacun d’entre nous demande un temps complet.
    Les collèges auront tellement besoin de nous qu’il faut se rendre disponible pour toutes ces heures qui seront crées à ce moment là. Je compte sur vous dans l’intérêt de nos élèves et pour que le renforcement de l’allemand puisse aboutir…! Vive la nouvelle réforme et le renforcement de l’allemand!!!
    Mélanie Höhne

  11. Autissier Isabelle

    Madame La Ministre,

    Vraiment, tout votre discours est de plus en plus écœurant pour les enseignants d’allemand ! Vous voulez faire croire que vous nous comprenez et que vous mettez les moyens en œuvre pour développer l’enseignement de l’Allemand ? Êtes-vous donc à ce point naïve, ou pensez vous que nous le soyons ?
    Il est bien évident que l’Allemand en LV1 au CP ne sera jamais mis en place, à part dans certaines régions frontalières, où cela l’est déjà d’ailleurs, donc ce sera bien évidemment le recul de l’Allemand LV1 “au bénéfice ” d’une LV2, et encore …
    Toutes les explications ont déjà été développées par mes collègues, je donnerai donc simplement quelques chiffres personnels, puisque vous les aimez ..
    Pour ne parler que du poste que j’occupe depuis 2003, près de Marseille : à mon arrivée sur ce poste, les groupes d’Allemand étaient constitués de 10 à 15 élèves, uniquement en LV1, de la 6ème à la 3ème, donc environ 50 germanistes dans l’établissement qui comptait alors près de 800 élèves, pour 13h professeur/semaine. Peu après, nous avons pu bénéficier avec bonheur et succès des classes bi-langues, qui, combinées avec le travail en amont en primaire, les échanges franco-allemands annuels, et toutes les activités organisées que je ne listerai pas, ont permis de faire remonter le nombre d’élèves apprenant l’allemand à 27-29 par classe, donc actuellement plus de 110 élèves germanistes dans ce même collège, sur 670 élèves, pour 17h prof, avec les classes européennes Allemand, elles aussi complètes ! Une augmentation de plus de 50% d’élèves apprenant l’Allemand !
    En LV2, peu de chances d’avoir autant d’élèves ! Les familles ont clairement compris l’intérêt d’apprendre deux langues au même niveau dès la 6ème, afin d’obtenir un bon niveau dans 2 langues en fin de 3ème. La lv2 que vous proposez, avec son saupoudrage d’heures, ne sera jamais prise au sérieux comme un apprentissage en classe bi-langue.
    Quant au poste de professeur que j’occupe, avec votre réforme, les heures d’Allemand de la classe bi-langue disparaissant, pour devenir peut-être une lv2, il ne restera que 7h30 en tout et pour tout!
    Je devrai donc effectuer un complément de service, dans 2 autres collèges …
    Mais où ? Tous les collèges subissant la même perte d’heures d’Allemand, il n’y aura nulle place pour tous les compléments de service de tous les professeurs d’Allemand … Et quand bien même on nous trouverait des heures à effectuer de ci, de là, nous ne serons plus en mesure de mener à bien tous les échanges et projets qui faisaient la richesse de l’enseignement de l’Allemand.
    Ce sera à très court terme, la mort de l’enseignement de l’Allemand dans mon collège, comme dans les autres.
    Si c’est ce que vous cherchez à atteindre, vous avez trouvé la bonne méthode !
    Si au contraire vous voulez vraiment, comme vous le prétendez, maintenir et développer l’enseignement de l’Allemand, alors écoutez-nous enfin, nous qui connaissons bien le terrain, nous, qui savons de quoi nous parlons, laissez nous nos classes bi-langues telles qu’elles existent et fonctionnent bien, et laissez nous nos classes européennes, avec leur succès !

    Avec le respect que je dois à ma hiérarchie, et le dévouement que j’ai pour mon travail,

    I. Autissier,
    professeure d’Allemand dépitée et en colère de voir tous les efforts de tant d’années gommés en aussi peu de temps.
    Académie d’Aix-Marseille

  12. vernisse

    J’enseigne l’allemand en classe bilangue. Un vrai succès!!! Je fais ma pub en bonne petite commerciale de “l’enseignement de l’allemand” et atteins mes objectifs: 30 élèves pour la rentrée 2015. J’aurais droit à …Des félicitations? une augmentation? une prime? Et bien non, rien de tout ça! Là où j’enseigne, pas d’allemand en primaire…Sauf les heures ” bénévoles” pour assurer la promotion de l’allemand et avoir des élèves en sixième. Alors quoi ? Ma sixième bilangue va disparaître ?! Dites-moi que je rêve…Que j’ai mal compris!
    Moi, prof d’allemand, j’adore mes sixièmes et demandez-leur…Ils adorent l’allemand.
    Moi, prof d’allemand, si vous m’aviez eu comme prof en sixième bilangue, je le sais, vous ne me ” supprimeriez “pas…
    Moi, prof d’allemand, j’ai une obligation intrinsèque d’efficacité.
    Moi, prof d’allemand, j’ai appris à séduire mon public et à le fidéliser grâce à mes compétences…
    Moi, prof d’allemand, J’ai aussi appris à me battre et à ne pas baisser les bras.
    Moi, prof d’allemand, je refuse de voir mes 12 maigres heures – même pas un temps complet sur un établissement- se réduire à 7 h et demie…
    Dites-moi que c’est une plaisanterie. Tout le monde peut se tromper. Nous ne vous en tiendrons pas rigueur si vous revenez sur les ” circonstances désormais obligatoires pour maintenir une classe bilangue…L’allemand depuis le CP.
    Hilfe!!!!

  13. mathieu

    Madame la Ministre,

    Comme d’habitude, chaque ministre de l’éducation y va de “sa” réforme afin de rester dans la postérité.
    Que dire si ce n’est que celle ci est pathétique? Vous voulez un enseignement des langues étrangères dès le primaire, sachez que dans mon collège en Alsace, à 30min de la frontière allemande, nous manquons d’un prof d’Allemand depuis déjà 3 mois, et ce sont des vacataires qui se succèdent, sans la moindre formation. 2 ont même démissionné après 1 seul jour passé au collège, qui est loin d’être une ZEP pourtant.
    Où allez vous trouver les personnes qualifiées pour enseigner en primaire, quand on manque déjà de professeurs en collège?…

    Cordialement,
    un professeur d’anglais qui partage les doutes de ses collègues d’Allemand.

  14. LOBBE

    Madame,
    Votre réponse ne m’a pas rassurée, vos arguments n’en sont pas. Enseigner l’allemand au primaire, ça n’est pas une idée nouvelle et c’est une fausse bonne idée : évidemment, les parents privilégient l’anglais comme première langue vivante ! Et payer un enseignant pour les quelques originaux qui choisiront l’allemand au CP pour leur enfant ne sera pas accepté car le seuil de rentabilité ne sera pas atteint.
    Avec la bi-langue, nous avions trouvé un système qui convenait au plus grand nombre : à ceux qui voulaient mettre l’accent sur les langues comme à ceux qui ne le souhaitaient pas.
    Commencer la LV2 en 5e, pourquoi pas ? Mais se retrouver pour autant avec un enseignement hebdomadaire qui provoquera du saupoudrage, l’est-ce toujours ?
    Depuis 18 ans, je me dépense sans compter pour défendre l’enseignement de l’allemand. Votre réforme, je la vis comme une trahison.
    Alors, votre réponse, pour aussi bien tournée qu’elle soit, ne m’a pas convaincue.
    Copie à revoir.

  15. FR

    Madame la Ministre,
    Si vous souhaitez vraiment renforcer l’apprentissage de l’allemand, pourquoi détruisez-vous un système qui fonctionne? Vous devriez au contraire l’améliorer encore: maintenez les classes bilangues et les classes euro, tout en renforçant l’enseignement au primaire. Quand vous aurez vu que ce dernier ne fonctionne pas, vous pourrez au moins affirmer à bon droit que si la situation ne s’est pas améliorée, vous ne l’avez pas détériorée.
    Pourquoi affirmons-nous qu’il ne fonctionne pas? Parce que nous en avons l’expérience (c’est l’arrivée de l’enseignement des langues au primaire qui a fait disparaitre l’allemand LV1) et parce que nous savons fort bien que l’Education Nationale n’a pas plus aujourd’hui qu’hier les moyens de payer des professeurs à enseigner 2h par semaine pendant 5 ans à 5 élèves (dans mon petit collège de 313 élèves: 18 germanistes en 6e, venant de 4 écoles différentes, soit 4 à 5 élèves par école).
    Ecoutez le terrain: nous ne sommes pas a priori opposés à toute réforme. Et si nous sommes “quelques uns” à contester – formule parfaitement condescendante quand vous parlez des plus de 17 700 signatures pour la pétition de l’ADEAF et de 7 600 pour celle disant “Non à la mort programmée des langues vivantes” – , c’est que nous avons de bonnes raisons: vous allez tuer l’enseignement de l’allemand et détruire la mixité que permettaient justement les bilangues: nombre d’élèves qui se destinaient au privé se décident finalement pour nos collèges publics pour profiter de la bilangue. Ils ne viendront plus.
    Je ne reprendrai pas vos “arguments” point par point, d’autres l’ont fait avec justesse et brio avant moi.
    Salutations.

  16. COMBAUD JULIE

    Madame La Ministre,
    En tant que jeune professeur d’allemand en poste à Lyon, je rejoins tous mes collègues et suis tout simplement outrée de votre réforme concernant les langues étrangères et l’avenir de l’enseignement de l’allemand en France.
    Les mots me manquent pour qualifier votre projet qui est, pour ma part, vécu de façon très violente. Les enseignants d’allemand prennent à coeur depuis toujours leur métier, leur discipline et la mise en oeuvre d’échanges et de partenariats bilatéraux. Notre investissement dépasse très souvent le pur cadre professionnel. Votre réforme s’apparente à un véritable coup de poignard en supprimant les classes bi-langues et européennes qui offrent un épanouissement et une ouverture incomparables à nos élèves et qui demeurent indispensables à la motivation et la qualité de la pédagogie des enseignants.
    Prenez le temps de nous écouter, respectez notre profond engagement et notre travail, comprenez notre colère et notre désillusion par rapport à votre politique: maintenez les sections bi-langues et européennes!
    Sans ce soutien concret et sans un minimum d’égard de votre part, ce sera alors à mon tour de renier votre famille politique et vos idéaux qui nous meurtrissent professionnellement et personnellement.
    Julie Combaud

  17. Laurent Bornert

    Conforter l’allemand et la coopération franco-allemande?

    “Le risque de disparition des classes bi-langues est souvent pointé. Elles seront au contraire consolidées, car aujourd’hui, elles n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré.”
    __________________________________________________________________________

    Madame,

    Des choses positives à propos du statut juridique enfin prévu pour deux langues (bi langues, mauvaise dénomination confondue avec bilingues même par des responsables de l’EN!!) sauf que rien n’explique comment une autre langue que l’anglais fera son entrée à l’école primaire ni avec quels moyens pédagogiques humains.
    Donc un statut juridique qui resterait coquille vide.

    A moins de redevenir fidèle au projet initial de M. Jospin. Mais tous les efforts pédagogiques et progrès accumulés depuis 1989 semblent aujourd’hui ignorés, voire foulés aux pieds. Y compris l’initiative de J. Lang qui voulait assurer et consolider la présence à l’école primaire de la langue de notre partenaire voisin et ainsi rassurer les parents que leurs enfants auront bien de l’anglais dès la 6e.

    Dispositif dévoyé par la suite : rien n’empêche de le redéfinir et d’assurer l’avenir et l’emploi de nos jeunes en Europe (cf. la 2e journée franco-allemande de la formation professionnelle et de l’apprentissage du 15 avril avec MM. Rebsamen et Asmussen à Paris).
    Joli pari franco-allemand à relever au niveau européen.

    Comment former des apprentis dans nos deux pays -s’ils n’ont plus la possibilité d’apprendre la langue du voisin à l’école primaire ni de la poursuivre en 6e- ; auraient-ils l’occasion de le faire au lycée d’enseignement professionnel ?!!

    Le projet actuel ne permet pas de vérifier la cohérence entre votre affirmation de conforter la diversité linguistique et l’enseignement de l’allemand dans le premier degré et votre volonté concrète de sa mise en œuvre. En effet, en l’état actuel du projet, quelles mesures précises permettront-elles de « redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand » ou ainsi que vous l’affirmez par ailleurs, comment les élèves pourront-ils « bénéficier à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais», donc aussi de l’allemand?

    Je partage l’inquiétude de M. le député Pierre-Yves Le Borgn’ et souhaite avec lui que vous acceptiez sa proposition d’« un échange en amont » de la réforme avec lui et «tous les acteurs …responsables des divers organismes franco-allemands et personnes qui, partout en France, font vivre l’amitié franco-allemande » (son courrier du 1er avril).

    Pour avoir participé moi-même à une entrevue avec vos conseillers en octobre dernier très à l’écoute de l’association que je (co)représentais, j’en appelle à votre volonté de conforter l’enseignement de l’allemand pour poursuivre ce dialogue et montrer aux parents et aux élèves quelles voies sont réellement possibles pour y parvenir.

    Laurent Bornert,
    Ancien formateur de professeurs des Écoles pour l’Allemand à l’IUFM,
    Membre de l’ADEAF
    Membre de la Présidence nationale des Échanges Franco-Allemands

  18. Christine MARTIN

    Madame la Ministre,
    il s’agit seulement pour moi ici de corriger une regrettable coquille qui m’a échappé, sans doute mon indignation en est-elle la cause…
    Quand j’évoquais (message 16 du 6 avril) le nombre d’heures consacré à l’enseignement des langues vivantes en Allemagne, j’ai écrit par erreur que cet horaire ne descendait jamais en dessous de 2h/semaine: c’est une grossière erreur: il ne descend jamais en dessous de 3h/semaine et j’ai souvent vu mes collègues allemands s’étonner du fait que nous ayons si peu d’heures de langue en lycée et même en collège: leur réaction était alors: ah d’accord, nous comprenons mieux alors que les élèves français parlent moins bien les langues étrangères que les élèves allemands… Voulons-nous, pardon, voulez-vous vraiment les mettre encore plus en difficulté? Ou seulement les envoyer dans le privé? Mais alors: où est la démocratisation? Tout cela n’est-il alors que poudre aux yeux, démagogie?
    Madame la Ministre, ne sentez-vous pas que nous attendons mieux et qu’il n’est pas trop tard?
    Christine Martin, toujours aussi indignée (voir message 16)

  19. FT

    Madame la Ministre,
    Les élèves ayant suivi un enseignement autre que l’anglais en primaire pourront le poursuivre au collège en classe bi-langue. Pourquoi, dans ce cas, ne pas publier la nouvelle carte des langues? Tout le monde aurait ainsi la possibilité de consulter la liste des écoles primaires qui proposeront l’allemand dès le CP dans chaque académie.
    En effet, pour conforter l’enseignement de l’allemand et institutionnaliser les classes bi-langues allemand/anglais il semble impératif de rétablir l’offre en primaire. Sinon, les élèves risquent fort de n’y faire que de l’anglais et il leur sera ensuite impossible de rejoindre une classe bi-langue au collège. Quels arguments vont alors être avancés pour inciter les écoles primaires à proposer l’allemand au CP puisque cette langue n’ y est déjà pratiquement plus enseignée ?
    Qu’allez-vous ensuite proposer aux enseignants de collège qui vont très rapidement voir leur service passer à 7h30 d’enseignement? Suppression du poste? Maintien du poste avec complément de service? Mais il y a déjà tellement de compléments de service occupés par ceux qui ont perdu des heures depuis la réforme du lycée, sans oublier les stagiaires qui ont également besoin d’heures pour effectuer leur stage. De plus, comment faire si tous les enseignants de bi-langue ont brusquement besoin d’heures pour compléter leur service alors même que le nombre global d’heures alloué à l’allemand dans leur bassin sera fatalement en baisse ? Que va-t-il advenir de ces enseignants qui sont les véritables artisans du dialogue franco-allemand sur le terrain ?
    Respectueusement,
    FT

  20. Elise FROMAGEOT

    Madame la Ministre
    Dans une interview à L’express en 2014 vous affirmez préférer votre famille aux dîners mondains car « [leurs] commentaires francs [vous] ancrent dans la réalité ». Alors lisez avec attention tous les courriers postés suite à la parution de votre réponse démagogique et considérez–les comme de francs messages de la grande famille qu’est l’Education Nationale à travers ses professeurs d’allemand. Eux qui chaque jour oeuvrent sur le terrain sont sûrement plus aptes que vos conseillers à vous prévenir des dangers de votre réforme à venir et à vous fournir cet ancrage dans le réel qui vous manque cruellement. Et surtout pensez aux conséquences de votre réforme pour les êtres humains qui se cachent derrière vos chiffres au dixième près, pensez aussi aux jeunes collègues germanistes qui entrent dans le métier et dont vous brisez l’élan par cette réforme inepte. Les ministres de l’Education passent mais nous, nous restons pour gérer les conséquences désastreuses de réformes hâtives. Tous les courriers envoyés aux responsables politiques vous montrent également que nous sommes des citoyens et des électeurs. Tout le monde n’a malheureusement pas la clairvoyance d’un Pierre-Yves Le Borgn’.
    L’allemand est un atout pour les élèves, quelle que soit leur origine : j’ai enseigné 10 ans en Zone sensible en banlieue parisienne avant d’enseigner au lycée Henri IV à Paris et ai pu constater dans ces deux endroits très différents l’impact positif de cet enseignement sur mes élèves.

    Respectueusement
    Professeur d’allemand , Paris
    Formatrice et professeur tuteur

  21. Constant

    Madame na Ministre,

    Non, votre réponse ne me rassure pas. Mes collègues vous ont déjà bien expliqué de quoi il s’agit et je vous prie de bien vouloir les écouter au lieu de faire de la com’.
    J’ai l’impression que vous n’entendez pas ce que les professeurs vous disent.

    Cordialement,

  22. GUILLEE Axelle

    Madame la Ministre,

    Votre réponse aux «quelques-uns» d’entre nous (plus de 17 000 personnes), qui ont cru pouvoir attirer votre attention sur les incohérences de votre réforme ne me laisse pas sur ma faim.
    Bien au contraire, elle me conforte bien malheureusement dans la défiance naissante que je nourrissais déjà à l’égard de la classe qui nous gouverne. Le cynisme et le mensonge progressent de jour en jour et vous y contribuez grandement. Prise dans vos contradictions, vous nous évoquez maintenant ces postes d’allemand nombreux à venir dans le primaire, comme sortis du chapeau, alors que l’histoire récente a montré combien le seul enseignement de l’anglais était déjà bien difficile à mettre en place. Où se situeront-ils ? Quels élèves les suivront ? Comment s’organiseront-ils et surtout comment seront-ils financés dans une réforme à « moyens constants» ?
    Non, tout cela n’est pas sérieux !
    C’est même tout à fait indigne de votre fonction.
    Nous avions déjà droit à vos qualificatifs de «maillon faible» (mais qui est donc le «maillon fort» ?), nous sommes ceux qui générons «l’ennui de nos élèves», voilà qu’aujourd’hui, vous nous imaginez aussi crédules.
    Quel mépris pour ceux qui continuent, malgré tout, de tenter de faire naître chez notre jeunesse une certaine idée de la République.
    La question est bien aujourd’hui de savoir ce qui nous motivera à continuer.
    Ce n’était pas la rémunération, ce n’était plus la considération, ce ne sera demain plus la confiance.
    Seules l’adhésion des élèves et l’amitié franco-allemande vécue subsisteront …
    Vous écriviez le 15 juillet 2014 à Mme D. Auroi (députée du Puy de Dôme), “au regard des engagements bilatéraux pris par la France avec l’Allemagne et en raison du rôle important des classes bilangues dans l’enseignement et la diffusion de l’allemand, il n’est nullement envisagé de remettre en cause l’existence de ces classes…”.
    Vous supprimez aujourd’hui ces sections bilangues (ce ne sont pas des « classes » de « privilégiés »!).
    Que ferez-vous demain ?
    Bien au-delà des conséquences désastreuses de votre réforme, vous porterez bien plus que d’autres, par la nature si symbolique de votre ministère, la responsabilité de la destruction du pacte républicain, celui qui repose sur la confiance des citoyens envers leurs représentants élus.

    Salutations désabusées.

  23. Guziewicz Eliane

    Madame la Ministre,

    Dans certaines villes de Midi Pyrénées, il n’y a plus d’enseignement de l’allemand aussi en lycée ( lycées publics, bien sûr).

  24. AMAVON

    Madame la Ministre ,
    Une précision suite à mon commentaire précédent , dans certaines villes de Midi Pyrénées il ‘y a plus d’enseignement de l’allemand en collège en 6° dans le public , cet enseignement n’étant dispensé que dans le privé …..

  25. AMAVON

    Madame La Ministre
    Vous maniez avec excellence la langue de bois sur ce sujet …
    Dans l’académie de Toulouse que vous citez en exemple l’enseignement de l’allemand est devenu peau de chagrin notamment suite à l’expérimentation menée par la Rectrice , dans une circulaire en date du 31 janvier 2014 cette même rectrice écrivait “les bilangues anglais/allemand seront conservées en 6°” ….regardez ce qu’il en est advenu dans les établissements publics .
    Dans certaines villes de Midi Pyrénées il n’y a plus d’enseignement de l’allemand dans les collèges publics , mais un nombre important d’élèves qui suit cet enseignement dans le privé !!!! c’est beau d’en arriver là avec un gouvernement de gauche , quel gâchis ……pour l’enseignement public .
    Je pense humblement qu’il est inutile d’accroître le nombre de postes au CAPES d’Allemand , grand nombre d’enseignants de cette discipline sont sur plusieurs établissements …… pour avoir leurs horaires réglementaires .
    Comme beaucoup d’autres je ne voterai plus pour la gauche qui dans ce pays a détruit l’enseignement de l’allemand auquel je suis très attaché , ce qui n’est certainement pas votre cas ni celui de vos conseillers qui sont hélas trop éloignés du terrain .

  26. Terrier

    Madame la Ministre,

    Professeur de lettres, je suis atterrée de découvrir le projet de réforme du collège, dans lequel le français, comme bien d’autres disciplines, est plus que malmené. Comment apprendre les langues vivantes lorsque l’on ne maîtrise pas sa propre langue ?
    Démonstration : un élève de 6e a actuellement 5h de français par semaine, plus une heure de soutien s’il a des difficultés (heure d’AP).
    Vous proposez de passer à 4,5h par semaine. Les heures d’AP (3 pour la classe de 6e), devront se faire sur ces heures disciplinaires.
    Si l’on consacre une heure par semaine au soutien en français sur les 3 prévues en 6e, le cours de français à proprement parler tombe à 3,5h par semaine.
    Nous passons donc de 5h semaine actuellement à 3,5h semaine.
    A l’heure où le ministère de l’Education Nationale ne cesse de rebattre les oreilles des Français avec l’importance de la maîtrise des fondamentaux, ce projet de réforme est bien triste et guère honnête.
    Comment voulez-vous faire croire aux Français qu’avec moins d’heures d’enseignement (en français, en langues, etc.) leurs enfants réussiront mieux à l’école ? Quelle école et quel avenir voulez-vous au juste pour les générations à venir ?
    En souhaitant que vous y réfléchissiez, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de mes salutations courtoises.

    Madame Terrier, professeur engagé pour un service public d’éducation de qualité.

  27. Dolbé-Doussaint

    Madame La Ministre,
    Tout ça pour ça? où est la réflexion ?est-ce à coup de chiffres et de statistiques sans autre fondement que le désir caché de faire des économies qu’il nous faut arrêter d’enseigner une langue dont tout le monde en Europe reconnait l’utilité ?La loi d’orientation de 2013 prévoit “de promouvoir une plus grande ouverture sur l’Europe et le monde au service de la réussite de tous”nous voilà avec une Europe bien rétrécie!
    Je ne reprendrais pas les arguments on ne peut plus pertinents de mes collègues que vous semblez ignorer mais je vous invite à prendre le temps de vous rendre dans les collèges,lycées de France où vous rencontrerez des enseignants germanistes qui donnent des heures sans compter ,s’investissent depuis des années pour faire vivre leur matière et qui aujourd’hui sont écœurés ,dégoûtés ,anéantis!
    N’oubliez pas également de questionner nos élèves germanistes qui apprennent cette langue avec plaisir,qui participent inlassablement aux échanges franco-allemands(seule langue au passage à offrir autant de possibilités d’ouverture sur l’Europe!) avec un enthousiasme débordant,mais d’interroger aussi nos anciens élèves qui vous diront à quel point c’est important et une opportunité pour eux ,sur un marché du travail difficile,que de parler la langue de Goethe….
    Si il vous reste,Madame la Ministre un peu de bon sens ,prenez un peu de recul et considérez avec sérieux tous ces propos que les “quelques germanistes et autres “vous tiennent.
    Un dernier point:pour que mes enfants, mes neveux,les enfants de mes amis ,les frères et sœurs de mes actuels élèves…puissent apprendre l’allemand dans de bonnes conditions que me conseillez-vous? Enseignement privé,cours privés,précepteur?
    Avec tout le respect que je vous dois,laissez moi simplement vous dire que votre politique m’écœure
    L. Dolbe-Doussaint

  28. coralie dugenest

    Madame La Ministre,
    Est-il vraiment nécessaire d’exacerber l’agacement des professeurs d’allemand avec une pareille réponse, totalement déconnectée de toute réalité ? L’allemand à l’école primaire n’existe depuis très longtemps, qu’à la frontière franco-allemande. Ailleurs en France où l’allemand vit grâce aux classes bi-langues, l’effet de la réforme sera dévastateur.

    Que penser d’une hausse des postes aux concours, alors même que bon nombre d’enseignants en activité vont se retrouver en sous-service massif ? Les expérimentations que vous citez ne prévoient en effet qu’une augmentation à la marge du nombre de germanistes. Celle-ci ne permettra pas aux enseignants d’avoir suffisamment d’élèves pour compenser les heures de bilangue perdues. De plus, d’autres expérimentations ailleurs en France, montrent que le nombre de germanistes diminuerait.

    Ne serait-il pas plus judicieux de nous parler franchement, d’ envisager une solution sérieuse aux conséquences de votre réforme, d’anticiper, en suggérant par exemple la bivalence aux professeurs qui le souhaitent ?

    Bref, votre réponse me désole et ne me rassure vraiment pas !

    Coralie Dugenest

  29. Gourdoux

    Madame la Ministre,
    Il faut que nous ayons été plus que “quelques-uns” pour que vous décidiez de répondre: mon courrier postal du 26 janvier est toujours sans réponse.
    Que voilà de beaux discours, de belles déclarations d’intention, de belles professions de foi et nous devrions nous en réjouir. Sauf que dans l’académie de Montpellier, la rentrée 2015 s’annonce bien austère pour l’allemand.Sur les 92 classes bilangues de l’académie, 49 seulement sont reconnues (et donc financées par les DHG). Et pourtant elles sont bien là, les belles déclarations de Mme le Recteur, qui nous félicite pour notre travail et s’engage à développer l’allemand (comme vous!); ces belles déclarations imprimées sur papier glacé (bonjour les économies!) sont multiples, mais la réalité des DHG en montre le mensonge. Car c’est bien de mensonges qu’il s’agit. On “veut” le développement de l’enseignement de l’allemand, et on n’hésite pas à ne financer que 3 des 4 niveaux de la seule section internationale allemand de l’académie de Montpellier.
    Apparemment, Madame la Ministre, dans l’académie de Montpellier, l’élève a dépassé le maître!!
    Et puis, voilà, pour le dire franchement, je suis en colère. En colère de voir que tout le travail fourni depuis des années, est tout simplement détruit. Enseigner, c’est autre chose que d’aligner des chiffres, avec des 28,75 élèves!!! Comment peut-on ne pas avoir conscience que ce que vous proposez va accroître les inégalités contre lesquelles vous prétendez vouloir lutter. Vous semblez aussi vous appuyer encore sur ce vieux cliché, depuis longtemps démenti, de l’allemand réservé à l’élite des élèves. Dans mon collège, nous acceptons en 6ème bilangues TOUS les élèves volontaires, nous ne pratiquons aucune sélection. Pas plus dans les classes Européennes. Pourquoi détruire ce qui a prouvé son efficacité? Je n’accepte pas que les économies soient faites sur le dos des jeunes générations. N’est-ce pas le chômage le plus gros problème de la France? Les débouchés professionnels offerts aux jeunes maitrisant l’allemand sont-ils à ce point négligeables?
    Madame la Ministre, je ne peux m’empêcher d’avoir cette fâcheuse impression que votre projet de réforme du collège a été conçu, sans une étude profonde du travail accompli dans le collège actuel et sans objectifs à long terme.

  30. Dominique

    Madame la Ministre,
    En lisant votre réponse, j’ai l’impression que nous nous inquiétons vraiment pour rien! Et pourtant … savez-vous qu’en Alsace du moins, les élèves bénéficient déjà tous de l’enseignement de l’allemand depuis le CP(officiellement), mais que cela n’est tout au plus qu’un peu de saupoudrage, parce que les enseignants n’ont soit pas les compétences nécessaires pour le faire, mais surtout pas de temps, les programmes de primaire étant beaucoup trop chargés (mais c’est une autre question).Bref, à part un peu de saupoudrage, cet enseignement ne va pas représenter grand chose dans les progrès en langues de nos élèves.Et pensez-vous honnêtement que beaucoup d’écoles d’autres régions vont proposer un enseignement de l’allemand en primaire? C’est au collège que tout commence et c’est là qu’on devrait pouvoir mettre le paquet, hors si je ne me trompe pas, les volumes horaires diminuent. 3 heures d’enseignement sont insuffisantes, 2.5 encore plus. En Allemagne, les élèves qui commencent une langue au Gymnasium bénéficient pour la plupart de 5 heures d’enseignement.C’est cette fréquence qui leur permet d’être meilleurs en langues que nous, c’est tout! Ce n’est pas le fait de commencer une lv2 un an plus tôt qui va changer quoi que ce soit.D’autre part, que deviennent nos sections européennes, ouvertes à tous les élèves désireux d’approfondir l’apprentissage d’une langue et de découvrir un peu plus la culture d’un pays.Ces heures sont précieuses pour la continuité des échanges que nous organisons, car il est impossible que nous préparions nos élèves à ces échanges sans ces heures. Une dernière chose: ce qui me choque profondément dans votre réponse c’est de lire “J’ai décidé, je me félicite …” etc …, mais peut-être aurait-il fallu consulter un peu plus les enseignants avant d’engager une telle réforme?
    Dominique Wafflart

  31. CF

    Je ne vois absolument pas où est le progrès : 7h30 de LV2 sur 3 ans au lieu de 12 h sur 4 ans en section bilangue – voire 16 h avec l’option section européenne. Pour l’allemand, c’est évidemment un recul, il faut nier l’évidence pour ne pas s’en rendre compte. Pour moi, cela fait 8h30 de moins pour un collégien, plus de la moitié qui est supprimée ! C’est comme ca que les Francais seront meilleurs en langue ? Meilleurs en allemand, langue de l’emploi ? C’est sans doute ce que nous révèlera la prochaine étude PISA …
    CF, professeur d’allemand engagée

  32. Christine MARTIN

    Madame la Ministre,
    Comment pouvez-vous répondre avec autant de cynisme au désarroi immense qui s’exprime sur ce blog et dans la pétition qui rassemble désormais plus de 17.400 signataires ? Vous maniez, c’est vrai, la langue de bois à merveille, cela a déjà été remarqué par le passé, mais vous ne trompez personne et les jeunes Français, qui ont besoin d’ouverture culturelle et linguistique, l’économie de la France, dont l’Allemagne est toujours le premier partenaire économique, l’Éducation Nationale aussi où vous aimeriez sans doute laisser une trace positive méritent autre chose que des mesures destructrices et des propos dont vous savez pertinemment qu’il sont irréalistes (au mieux) et mensongers (au pire). Faites l’effort de rencontrer ceux qui sont sur le terrain et de les écouter puisqu’ils vous écrivent ici! L’enseignement de l’allemand est un atout précieux qui ne se maintiendra que grâce aux classes bilangues et à un horaire de 3h minimum par semaine et par langue: en Allemagne, ne le savez-vous pas, les élèves débutent en 5ème année de scolarité (l’équivalent de notre CM2) avec 5h, parfois 6h!!! puis ont 4h/semaine et n’ont jamais moins de 2h/semaine dans leur cursus, alors que nos lycéens doivent déjà se contenter de 2h bien souvent!!! Ne méprisez pas l’amitié franco-allemande! En vous entêtant vous perdriez beaucoup d’électeurs, j’écris au conditionnel et espère ne pas devoir mettre le futur… Tout dépend de vous!
    Très sincèrement,
    Christine Martin, professeur d’allemand en lycée de banlieue, normalienne,
    passionnée par l’enseignement, la langue allemande et l’Allemagne,
    indignée et n’arrivant pas à croire que l’on puisse envisager des mesures aussi manifestement contraires à l’intérêt des Français

  33. Marion Reynier

    Madame la Ministre,
    je rejoins parfaitement l’avis de mes collègues! Votre réforme fera disparaître l’enseignement de l’allemand dans les collèges publiques et par la suite également dans les lycées publiques en France. Les parents souhaitant un enseignement approfondi des langues pour leurs enfants, choisiront les collèges et lycées privés.Je ne parle pas seulement de la langue allemande mais aussi des sections européennes des autres langues qui ne seront plus proposées que dans le privé! Est-ce cela que vous envisagez avec la suppression des classes bilangues et européennes dans les établissements publiques? Je vous prie de revenir sur votre décision et de réinstaller les classes bilangues et européennes dès la 6éme et d’aller encore plus loin: 4h hebdomadaires d’enseignement par LV au collège et 3h au lycée pour tous les élèves sont nécessaires si vous voulez que les français maîtrisent bien les langues étrangères! Quant à l’enseignement d’une langue étrangère en primaire, c’est déjà le cas dans de nombreux pays européens, mais avec une augmentation des heures en langue maternelle, donc en français. M. Reynier, professeur d’allemand

  34. ALLUIN Jean-Pierre

    Madame la Ministre,
    Ancien professeur d’allemand, ancien formateur dans l’académie de Caen, je souscris bien évidemment à tous les commentaires que j’ai lus suite à votre courrier. Je ne comprends pas l’acharnement des gouvernements de “gauche” contre l’allemand. Déjà sous son ministère, Jack Lang nous avait privés de nombreuses heures de LV2 (2h au lieu de 3h par niveau au lycée)et là vous reprenez la même antienne : faire mieux avec moins de moyens. Personne n’est dupe. Les “quelques uns” (18000 et plus!)vous l’écrivent. Je soutiens bien sûr tous mes ex-collègues afin que soient maintenues les bilangues et classe européennes, classes qui donnent entière satisfaction et dans lesquelles tant d’enseignants d’allemand s’investissent sans compter.
    Comme d’autres je vous informe que vous n’aurez plus ma voix.
    JP ALLUIN.Professeur d’allemand, formateur retraité.

  35. F. Rivière

    Madame,

    Vous ne pouvez vous cacher derrière l’instrumentalisation de pourcentages insignifiants, le rappel de dispositifs existants et l’éloge d’un enseignement en primaire dont l’insuffisance criante est due à l’absence de personnels formés et de moyens. Les grands mots ne suffisent pas à masquer la volonté de faire des économies aux dépens de l’allemand, défendu sur le terrain par des personnels formés dont vous gaspillez les compétences.

    Dommage que le PS se discrédite sur l’un des rares domaines où il faisait encore la différence avec l’UMP, l’éducation, car vous marchez dans les pas de la réforme Chatel du lycée !

    Ethiquement et responsablement,

  36. Höhne

    au fait, j’ai oublié de vous dire (puisque vos conseillers ne vous l’ont visiblement pas dit) que le fait de parler allemand ne sert pas uniquement aux élèves pour partir travailler et vivre en Allemagne.
    Il existe même en France des entreprises qui cherchent désespérément des gens compétents en allemand pour permettre à leurs entreprises de survivre! Même dans des villages de 2000 âmes se trouvent de telles entreprises (le mien par exemple).
    Vous rendez-vous compte que votre réforme qui supprime l’allemand a également un impact désastreux sur les entreprises? Visiblement non!

    Vous aurez perdu une voix de plus pour les prochaines élections.
    Mélanie Höhne

  37. Isabelle DEMARIAUX

    Madame,

    près de 18 000 personnes ont signé la pétition de l’ADEAF : pouvez-vous les ignorer en écrivant que “quelques uns” ont des craintes quant à l’avenir de l’enseignement de l’allemand et en apportant des réponses complètement déconnectées de la réalité sur le terrain ? Ecoutez ces 18000 personnes, enseignants, parents, élèves, personnalités… et tous nos amis allemands qui comprennent que derrière les grands discours se profile une réelle catastrophe culturelle et humaine ?
    Vous ne nous rassurez pas quand vous annoncez l’enseignement de l’allemand en primaire du CP au CM2, bien au contraire : nous nous demandons si vous savez vraiment ce qui se passe sur le terrain et que dans les écoles les parents réclament le “tout anglais”.
    Vous ne nous rassurez pas quand vous annoncez vouloir recruter plus de professeurs d’allemand : qu’allez-vous déjà faire de tous ceux qui “grâce” à votre réforme seront en sous-service et comment garantirez-vous un niveau de recrutement de qualité au CAPES ?
    Vous ne nous rassurez pas quand vous nous annoncez que dans une académie expérimentale le taux de germanistes est passé de 4,76 à 4,97% : on se moque de nous !
    Vous ne nous rassurez pas quand vous annoncez que nous pourrons compenser les heures de sections européennes par les EPI car si j’ai bien compris le principe des EPI, les heures seront prises sur d’autres disciplines : mais quelle discipline voudra bien se sacrifier pour donner des heures aux germanistes (et je comprendrai les collègues)? Votre projet va créer la zizanie au sein des collèges ! Donnez-nous des heures clairement étiquetées ! Dans ce cas d’ailleurs, pourquoi ne pas conserver les sections européennes, et dans toutes les langues ?
    Comme beaucoup de mes collègues, je dors difficilement depuis quelques semaines. Je suis écoeurée, découragée et je me sens trahie. Seul le soutien de mes élèves, de leurs parents, de nos amis allemands et la mobilisation de tous mes collègues m’apporte un peu de réconfort.
    Votre gouvernement loue l’amitié franco-allemande et notre pays a besoin de germanistes, de bons germanistes : apportez-nous de vrais motifs d’être rassurés en nous donnant de vrais moyens pour continuer notre travail dans de bonnes conditions !

  38. BERLUCCHI

    Madame La Ministre,
    J’ai bien lu votre réponse qui se veut rassurante mais qui nie complètement la réalité. Savez-vous que depuis la mise en place précoce des langues vivantes dans le primaire, l’allemand a quasiment déserté des écoles? Aujourd’hui, il ne reste que 6% des élèves apprenant l’allemand dans les écoles et parmi ces 6%, 85% en Alsace-Lorraine. Certains collègues qui enseignent l’allemand en collège et qui souhaiteraient le faire dans le primaire se voient “interdits” par les Dasen de le faire. L’allemand n’est plus désiré dans les écoles et certains maîtres habilités en allemand doivent enseigner…l’anglais! Votre projet de réforme Madame La Ministre va aggraver cette tendance et faire disparaître l’allemand définitivement des écoles car parmi les enseignants du secondaire, qui ira enseigner au CP? Cessez de leurrer les professeurs d’allemand (qui connaissent bien le terrain et la difficulté à mobiliser des germanistes) en leur faisant croire des sornettes. Je ne peux toujours pas croire que vous vous apprêtez à faire voter une telle réforme qui va tuer l’enseignement de l’allemand en France. Réveillez-vous et sortons tous ce de cauchemar!
    Respectueusement,
    M.Berlucchi

  39. COLIN-MARTIN

    Comment conserver de l’énergie, organiser des échanges, motiver les élèves et se motiver soi-même au vu de vos annonces ?
    Dans nos campagnes normandes, l’enseignement de l’allemand en primaire n’existe pas. Et pourtant la bi-langue anglais-allemand fonctionne. Et pourtant nos entreprises locales ont besoin de main d’oeuvre maîtrisant l’allemand. Vous privez de nombreux élèves de cette ouverture culturelle et de chances d’insertion sur le marché de l’emploi. C’est la mort annoncée de l’allemand.
    Je suis écoeurée.
    Claire COLIN-MARTIN

  40. Höhne

    Je crois j’ai compris cette nuit (puisque je ne dors plus depuis l’annonce de la réforme) pourquoi vous voulez supprimer l’allemand au collège et donc au lycée.
    Vous avez peur que l’Allemagne “pique” à la France des gens compétents puisque notre voisin aura besoin de personnes pour pouvoir survivre (étant donné son faible taux de natalité).
    Est-ce que je me trompe?
    Mélanie Höhne

  41. J. V

    1 En passant des classes bilangues à une LV2, je ne vois pas comment l’allemand peut être conforté ni comment on va éviter la suppression de bon nombre de postes. Dans mon établissement, par exemple, nous passerions de 12h d’allemand à 6h !
    2 Je suis sur 2 établissements et je serai donc obligée d’être sur trois sachant que les compléments de service aussi vont sauter …. Comment s’impliquer dans chaque établissement (certification, échanges, vos fameux projets interdisciplinaires…) dans ces conditions ?
    3 Où est la création de postes si on est déjà trop sur le terrain ?
    4 En primaire, la majorité des élèves apprennent l’anglais. Les instits sont poussés à l’enseigner même s’ils connaissent l’allemand. Cela fait moins contrainte pour l’emploi du temps ! Ignoriez-vous, vous ministre de l’Education Nationale, ce fait ?
    5 En primaire, les cours de langues ne doivent être faits qu’à l’oral…. Alors du CP au CM2, que vont-ils faire ? 10 comptines différentes sur les couleurs ? Sachez que les instits eux-mêmes ne se sentent pas aptes à enseigner l’anglais, ils ne savent pas où trouver des ressources….
    6 Certains pensent que l’allemand est elitiste mais croyez-vous vraiment que nous pouvons refuser du monde ? Chaque année, je vais faire ma publicité dans les écoles pour essayer de garder ma section ouverte ! J’ai des petits groupes d’élèves très hétérogènes mais cela me permet d’aller aider celui qui n’y arrive pas et de mettre en place une pédagogie différenciée !
    Inutile de se cacher derrière un quelconque droit à l’égalité des chances ! Venez dans un collège et réagissez ! Le collège unique ne marche pas ! Il faut proposer des solutions aux élèves en difficulté tout comme aux bons élèves !

  42. Pascale Roupenel

    Madame la Ministre,
    Vous affirmez : “Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues”. En tant qu’intervenante en primaire, je souhaiterais toutefois vous signaler que sur mon secteur (Vire – académie de Caen), la suppression de l’allemand en primaire est programmée pour l’année prochaine, y compris pour les jeunes anglais, nombreux sur la région, qui se verront contraint d’apprendre… l’anglais en primaire !!! Et même si ce n’était pas le cas, les collèges de secteur ne proposeraient certainement pas une bilangue allemand-anglais pour quelques élèves concernés : économies, économies… Ca ne resterait possible que sur les grandes villes comme Caen (et encore, je n’en suis pas certaine) et dans l’Est de la France. Cela amènera donc la disparition de 12 h dans un premier temps au collège (donc la suppression d’un poste) et influera dans un second temps sur nos postes au lycée qui, amputés des élèves de classes bilangue, deviendront bien tristes.
    Je ne crois donc pas au renforcement de l’enseignement des langues vivantes en ce qui concerne l’allemand : tous les élèves auront anglais du primaire à la terminale et choisiront pour la plupart espagnol en 5ème comme le veut la tendance actuelle. Après avoir œuvré des années pour l’ouverture de l’allemand sur le primaire, l’ouverture d’une bilangue et d’une classe européenne sur le collège et le lycée, nos espoirs sont donc réduits à néant.
    Vive l’amitié franco-allemande !
    Pascale Roupenel

  43. Lucas

    Madame Le Ministre,
    Je ne peux que m’associer à l’amertume exprimée par mes collègues.
    J’ai ce sentiment désagréable qu’on se moque de nous et que le mot d’ordre est l’élimination pure et simple d’une langue dont l’enseignement “n’est pas rentable”.
    Vos belles paroles ne sont pas crédibles.
    Développer l’enseignement de l’allemand en primaire?Mais qui assurera les cours? J’ai moi-même proposé à plusieurs reprises dans ma carrière de compléter mon emploi du temps en primaire pour éviter d’être baladée aux quatre coins du département,on m’a toujours dit que c’était tout à fait impossible.
    Pour sauver mon poste,j’ai lancé le projet d’ouverture d’une classe bilangue sur un des trois collèges qui constituent mon poste:j’ai du accepter 3 HSA pour que le projet soit mené à terme,j’assume donc 21H,sur trois établissements ,charge que j’ai prise en pensant que dès l’année prochaine,je verrai le ciel s’éclaircir…et vous m’annoncez la fermeture des classes bilangues?
    Par ailleurs,j’apprends la décision du Principal d’appliquer les textes “à la lettre”,à savoir:on ferme l’allemand si le nombre de candidats en 4e LV2 n’atteint pas un minimum de 10!
    Je constate que le mot d’ordre n’est pas au maintien de l’allemand mais aux économies.
    Non,Madame Le Ministre,je ne suis pas rassurée, je suis même très en colère et attristée pour les élèves.

  44. lainé

    Nos “quelques” messages sont déjà envoyés aux oubliettes? C’est le meilleur endroit où vous devriez envoyer vos conseillers et votre réforme. Laissez vivre l’allemand. Une voix en moins! Ça détricote dur…

  45. Alexandre Jean-Paul

    Madame la Ministre,

    Bravo pour cette réponse mêlant humour noir, cynisme et démagogie.Ah ! Qu’il est bon de lire qu’on a rien compris au film, qu’on est tous des imbéciles . Le doute m’habitait , vous l’avez levé ! Et comment ! Cette implacable démonstration chiffrée avec force de virgules et des pourcents en veux-tu en voilà, n’en jetez plus … En un peu plus de mille mots, vous m’avez fait comprendre que je me fourvoyais depuis le début de ma vie professionnelle . Merci ! Oui merci ! Grâce à vous j’ai vu la lumière . Avant c’était moins bien dorénavant cela sera mieux . Je jubile déja à l’idée d’appeler l’IEN de circonscription à la rentrée 2016 en lui demandant si je peux intervenir du CP au CM2 deux fois par semaine . Il va – j’en suis certain – me proposer avec une joie non feinte d’intervenir dans toutes classes du secteur . Bon, d’accord , on ne pourra pas intégrer ces 1O heures supplémentaires à mon emploi du temps de 18 heures sur trois collèges . Mais après tout il faut savoir ce qu’on veut … j’ai du mal à dissimuler mon enthousiame . L’avenir s’annonce radieux .

    Ne doutant pas que vous disposiez d’un aréopage de conseillers pour vous épauler dans votre mission, j’aimerais également beaucoup avoir des informations sur le cursus universitaire suivi par le membre de votre cabinet qui a rédigé ce texte en votre nom . Il y a un petit côté « Ubu » dans cet exercice de style . Oui vraiment , j’aime beaucoup.
    L’espérance de vie politique d’un ministre n’excédant malheureusement pas les trois ans vous ne connaîtrez très vraisemblablement pas le bonheur de contempler de votre bureau actuel l’étendue du désastre linguistique que vous aurez initié mais je vous entend déjà dans quelques années, interviewée par quelque journaliste obséquieux, vous targuer d’avoir voulu insuffler un grand élan démocratique dans l’Éducation Nationale . Je vous y vois dèja…

    Jean-Paul Alexandre, un parmi quelques uns
    Ps : Je rejoins la conclusion d’un des rédacteur précédent. Vous aviez ma voix, vous ne l’aurez plus

  46. Marc Letombe

    Madame la Ministre ,

    Je suis professeur d’allemand dans un collège de Dieppe auquel vient d’être retiré le label « ZEP », tout en gardant ses plus de 50 % d’élèves issus de CSP défavorisées, ses 30 % d’élèves issus de ZUS (zone urbaine sensible) et ses 40 % d’élèves boursiers (vous comprendrez que dans ce contexte, j’accepterai difficilement tout procès en élitisme). A ce titre, j’ai pu, en signant telle ou telle pétition, vous alerter sur les dangers que votre projet de réforme fait courir à la langue que j’enseigne.

    Merci pour votre réponse… tardive. Comme elle reprend très fidèlement celle que vous aviez faite à M. J-Y Le Borgn’ (député des Français de l’étranger), sa teneur ne m’a pas surpris (ni d’ailleurs convaincu).

    Vous écrivez sur votre blog « Vous avez été quelques-uns à me dire votre crainte de voir l’enseignement de l’allemand fragilisé ». Cela me fait craindre que notre incompréhension ne provienne en partie de votre utilisation approximative de la langue française. A ce jour, la pétition de l’ADEAF (Association pour le Développement de l’Enseignement de l’Allemand en France) a recueilli plus de seize mille (16 000 !) signatures. Vous pourriez peut-être aller jusqu’à… « très nombreux » ?
    Cette mise au point sémantique étant faite, je voudrais maintenant répondre à votre courrier sur le fond :

    Vous écrivez en préambule « L’amélioration des compétences en langues vivantes étrangères des élèves français est l’une de mes priorités essentielles »: en tant qu’enseignant d’une langue étrangère en collège depuis 1980, je me permets de vous dire que vous vous y prenez très mal.

    Vous écrivez également : « J’ai décidé qu’à compter de la rentrée 2016 l’apprentissage de la première langue vivante étrangère commencera dès le cours préparatoire (CP) pour tous les élèves. » Comment pouvez-vous parler sérieusement d’»apprentissage de la première langue vivante étrangère […) dès le cours préparatoire » ? Une vague initiation, une certaine sensibilisation, des préliminaires, tout au plus… Non, l’apprentissage d’une langue (dans le cadre scolaire, s’entend) ne peut être que le transfert progressif et conscient d’un système (celui de la langue maternelle) à un autre (celui de la langue étrangère). Il ne peut y avoir « apprentissage » avant que l’ »apprenant » n’ait une certaine connaissance du système de sa propre langue, ce qui, vous le concèderez, ne peut pas être le cas d’élèves qui apprennent tout juste à lire et écrire (les bases de l’apprentissage du « système »). L’écueil principal auquel se heurtent les enseignants de LV en collège est celui d’être face à des élèves qui ont des notions extrêmement vagues du système selon lequel fonctionne leur langue maternelle (il est notoire qu’une proportion non négligeable la déchiffre mal à l’écrit, l’écrit mal, ou n’en connait qu’une partie infime du lexique). On pourra avancer le début de l’ »apprentissage » d’une langue étrangère dans les maternités, rien n’y fera. On se payera d’effets d’annonce, populaires dans l’instant, inefficaces à long terme.

    Et vous poursuivez : »Avec l’apprentissage de la même langue vivante 1 du CP à la troisième, l’exposition à la langue vivante 1 sur l’ensemble de la scolarité obligatoire augmentera fortement et fera progresser les élèves. »
    L’ »exposition à la langue » est loin de tout faire : quid de la formation de l’enseignant-e ? du matériel dont il dispose ? de la configuration de la salle de classe ? de son acoustique ? des effectifs des élèves ? de la connaissance de leur langue maternelle ? de leur bilinguisme éventuel ? quid de la répartition de cette « exposition » sur la semaine ? l’année scolaire ? la scolarité entière ? Votre argument semble frappé d’une méconnaissance assez prononcée de la réalité de l’enseignement d’une langue vivante.

    Vous écrivez ensuite : « Cela profitera aux élèves qui étudient l’allemand à l’école, dont je veux que le nombre augmente Je veux en effet plus de diversité linguistique dans le premier degré. Le fléchage de postes de professeurs habilités à enseigner l’allemand dans les écoles et la construction d’une nouvelle carte des langues assurant la diversité linguistique et la continuité des parcours d’apprentissage des langues de l’école au collège y contribueront.» ah, le fameux « Je veux… », devenu depuis M. Sarkozy l’élément de langage du volontarisme en politique. Qu’importe les résultats, si on affiche sa volonté !
    Les résultats seront les suivants : il n’y aura AUCUNE « diversité linguistique dans le premier degré ! ». Vous savez très bien que la « demande sociale » (celle des familles, soyons clairs !) de l’anglais a eu pour effet de submerger les langues dites minoritaires (sauf dans les régions très frontalières). C’est un fait acquis (et regrettable à mes yeux, mais vos prédécesseurs ont dû mal s’y prendre, eux aussi. A moins que…). Sauf à dessaisir les familles du choix de cette langue.

    Puis : « Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. Le recentrage du dispositif bi-langue sur l’apprentissage de l’anglais dès la sixième pour les élèves ayant étudié une autre langue à l’école élémentaire contribuera à redynamiser la diversité linguistique dans le premier degré en encourageant en particulier l’apprentissage de l’allemand. »
    Et je vais vous donner deux autres raisons pour lesquelles il n’ y aura pas de « diversité linguistique dans le premier degré ».
    • Toute autre langue que l’anglais se verra être l’objet d’une demande forcément modeste, voire confidentielle, et l’administration aura vite fait d’instaurer des seuils d’ouverture de groupes (particulièrement systématiques dans les écoles de secteurs ruraux) rendant impossible leur existence.
    • Les plus germanophiles des directeurs d’école (et j’en ai rencontré « quelques-uns » dans ma carrière) ont bien tenté de maintenir d’autres langues que l’anglais, mais ils se sont vite heurtés à la question du décloisonnement : même si l’on admet la présence d’un poste « fléché » en allemand, qui prendra en charge les élèves de cet enseignant quand il aura abandonné sa classe pour assurer quarante-cinq minutes d’allemand à un groupe de petits germanistes ? Et si ce groupe n’est même pas homogène (s’il regroupe des élèves de niveaux différents), que feront les autres enseignants avec leurs élèves anglicistes, dont les camarades germanistes se sont absentés pour quarante-cinq minutes ? Bref, même les plus germanophiles des directeurs d’école ont fini par céder au « tout anglais », et ne même plus proposer le choix de la LV aux enfants et à leurs parents.

    « Vous pointez le risque de disparition des classes bi-langues. Je veux, au contraire, consolider ces modalités d’apprentissage des langues qui, aujourd’hui, n’ont aucun statut juridique. Avec la réforme du collège, les élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais pourront se voir proposer un enseignement dans cette langue à compter de la classe de sixième, dans le cadre de classes bi-langues, qui seront donc reconnues et institutionnalisées. «
    Et nous avons tout à fait raison de « pointer ce risque », car, comme je viens d’en faire la démonstration , il n’ y aura PAS d’ » élèves ayant bénéficié à l’école élémentaire de l’enseignement d’une autre langue vivante étrangère que l’anglais » ! Et PAS de classes bilangues « allemand-anglais » hors des zones frontalières alsaciennes et lorraines. Et en conséquence ce sont bien au minimum douze (12 !) heures d’enseignement de l’allemand qui disparaitront de chaque collège où il est actuellement enseigné dans ce type de classes.

    « Avec la décision de faire désormais commencer la deuxième langue vivante en cinquième, vous pointez le risque d’étalement sur trois années du volume d’heures consacré à cet enseignement.
    Je souhaite vous indiquer que le nombre d’heures hebdomadaires de langue vivante 2 sera sensiblement augmenté pour tous les élèves qui suivront désormais 7h30 de cours au long de leur scolarité au collège au lieu de 6h actuellement. Au cours de leur scolarité au collège, les élèves suivront ainsi 54 heures de plus de langue vivante 2 »
    C’est peut-être le seul point où je ne peux pas vous contredire : c’est mathématique. Resteront les problématiques d’effectifs, de conditions d’enseignement et de prérequis chez les élèves évoquées plus haut. Et les professeurs d’allemand vont payer très cher ces 54 heures…

    « Dans les collèges expérimentateurs de l’académie de Rennes, à la rentrée 2014, 15% des élèves ont choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 13% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. Dans l’académie de Toulouse, à la rentrée 2014, 4,97% des élèves ont ainsi choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de cinquième, contre 4,76% des élèves qui avaient choisi l’allemand comme langue vivante 2 en classe de quatrième à la rentrée précédente. »
    Un statisticien débutant vous dirait certainement que ces variations sont trop limitées dans leur ampleur et trop ponctuelles dans leur mesure pour être significatives. Et elles sont partiellement dues au fait que ces deux académies ont supprimé les classes bilangues à la rentrée précédente. Il s’agit juste d’un report du choix de la bilangue vers celui de la LV2.

    « La réforme du collège offrira aussi la possibilité d’un véritable renforcement linguistique sur le cycle 4 avec la présence des langues vivantes étrangères dans les enseignements pratiques interdisciplinaires sur le modèle de la discipline non linguistique dans les sections européennes de lycée. »
    Ces EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) n’offrent aucune garantie aux professeurs d’allemand de retrouver leurs heures d’enseignement perdues à la suite de la suppression des classes « euro » en collège (et quatre autres heures d’enseignement de l’allemand qui disparaissent !) , ni aux élèves de retrouver l’enrichissement culturel et linguistique dont ils bénéficiaient dans ces mêmes classes. Comme de nombreux autres collègues, j’ai pu y proposer à mes élèves, à partir de documents variés (textes littéraires et journalistiques, fichiers son et vidéo, photos et peintures,…), une découverte approfondie (à leur niveau de maturité !) de la civilisation allemande, grâce à des approches pédagogiques tout aussi variées (recherche personnelle et en groupe, exposés, réalisation d’objectifs… Ces heures resteront parmi mes meilleures souvenirs d’enseignant.

    « Au total donc, les réformes que je mène actuellement sont très favorables à l’enseignement des langues vivantes et de l’allemand : la formation des élèves en langues vivantes est renforcée avec une exposition à la langue vivante 1 qui augmente fortement sur l’ensemble de la scolarité obligatoire avec la continuité du CP à la troisième ; elle est renforcée avec l’enseignement de la langue vivante 2 qui commence dès la cinquième et l’augmentation du nombre d’heures de langue vivante 2 pour tous les élèves sur l’ensemble du collège (plus 54 heures sur l’ensemble du collège) ; elle est renforcée par les nouveaux thèmes de travail, dans le cadre des enseignements pratiques interdisciplinaires, qui sont en partie enseignés en langues vivantes étrangères. »
    Votre conclusion n’est pas plus convaincante que votre développement, et sa première phrase tient, sauf votre respect, de la tentative d’autosuggestion.

    La réforme du collège va donc se traduire par une hausse du nombre d’élèves pratiquant l’allemand de l’école au collège. C’est parce que je mène cette politique volontariste en faveur de l’apprentissage de l’allemand et que j’anticipe un développement de celui-ci que j’ai décidé d’accélérer la hausse importante des postes offerts au recrutement en allemand : 199 postes en 2010, 443 en 2014 et 514 en 2015.
    Cette citation de chiffres est, sauf une fois de plus votre respect, fallacieuse : 2010 fait partie d’un quinquennat où la suppression des postes dans l’Education Nationale était devenue un défi majeur, l’augmentation (« importante » dites-vous) entre 2014 et 2015 suffira peut-être à couvrir le nombre important de départs à la retraite (éventuellement anticipée par certains collègues écœurés par la manière dont eux et leur matière auront été maltraités). Quoi qu’il m’en coûte, je déconseillerai désormais avec la plus grande vigueur à quiconque de se lancer dans la préparation du CAPES d’allemand.

    « La coopération franco-allemande enfin, est une des priorités de l’action internationale du Ministère. Pour tout dire elle n’a jamais été aussi riche et elle continue encore de se développer. J’ai ainsi inauguré fin 2014 le lancement du réseau écoles maternelles bilingues – Elysée 2020 qui compte déjà plus de 110 établissements et qui permettra aux enfants de nos deux pays d’apprendre la langue de l’autre dès le plus jeune âge. Je me félicite également du développement accentué ces dernières années de l’apprentissage de l’allemand dans l’enseignement professionnel, puisque des sections bilingues sont régulièrement créées. Ce fut le cas en 2014 dans le domaine de l’hôtellerie entre l’académie de Montpellier et le lycée hôtelier de Brême ; ce sera le cas en septembre 2015 dans le secteur automobile avec une section franco-allemande liant la Sarre et la Lorraine, ou encore en septembre 2016 dans la filière du bois, au sein de l’académie de Besançon. Dans un registre plus habituel de la coopération franco-allemande, et au-delà des activités en lien avec l’OFAJ dont les moyens ont été accrus, nous développons les jumelages entre établissements, qu’ils offrent ou non des sections bi-langue ou européenne, notamment à travers le programme européen « e-twinning » qui met à profit les technologies numériques pour rapprocher virtuellement les élèves des deux pays. Vous mentionnez enfin l’Université franco-allemande, à laquelle les deux gouvernements renouvellent leur soutien et dont ils appellent à renforcer l’attractivité et les liens avec les entreprises de nos deux pays.
    Heureux les élèves montpelliérains et brêmois !
    Mais vous devez avoir conscience du fait qu’en supprimant les heures d’allemand dans les classes bilangues (douze) et euro (quatre), vous allez astreindre de très nombreux professeurs d’allemand à des postes partagés sur plusieurs collèges, les jeter sur les routes, et leur rendre très compliquée (voire impossible) l’organisation de voyages en Allemagne ou d’échanges franco-allemands.
    Car quand vous écrivez « nous développons les jumelages entre établissements », vous vous attribuez des mérites qui ne vous reviennent pas, et oubliez bien vite qu’ils sont portés par des professeurs devenus depuis longtemps des militants de leur matière (avec tout ce que ce terme comporte de sacrifice et d’abnégation…). J’organise pour ma part mon trente-deuxième échange franco-allemand cette année, et j’ai déjà prévenu mes collègues allemands que nous devrons mettre fin à cette pratique dans deux ou trois ans. Il leur sera difficile dans ces conditions d’empêcher leurs élèves de se tourner massivement vers l’apprentissage de l’espagnol, et le « rayonnement » de la France et de sa culture en Europe en pâtira un peu plus.

    Vous avez dû, madame la Ministre, déceler à la lecture de cette lettre toute l’amertume que peuvent ressentir les professeurs d’allemand face au projet de réforme du collège que vous proposez. Les arguments que vous développez pour les rassurer ne sont aucunement pertinents pour quiconque connait « la réalité du terrain », et ne sont pas à la hauteur de cette amertume. Nombreux sont ceux qui persisteront à considérer cette réforme comme une condamnation injuste et injustifiée de la matière qu’ils enseignent.

    Pour ma part, mon dévouement à l’Education Nationale en sera durablement affecté…

    Marc Letombe (professeur d’allemand, Collège G. Braque, Dieppe)

  47. ZAHN

    Madame la Ministre,

    Merci pour le courriel de vos services que j’ai reçu ce matin, le dimanche du week-end pascal. Il n’y a donc pas que les professeur(e)s qui travaillent même les week-end ! On se sent moins seul(e)s à le savoir. Pour clarifier les choses, je suis une femme et étonnée que le ministère s’adresse à ces contacts automatiquement avec “Monsieur”. Où sont donc passé le principe de parité ? A moins que mon prénom indiqué ne dit rien à un non germaniste !
    Nous donc voilà de retour à la question de fond : l’enseignement de l’allemand.
    Je suis désolée de devoir vous dire que votre réponse ne me rassure pas. Les grandes lignes pourraient l’être s’il n’y avait pas l’application derrière.
    Vous dites vouloir promouvoir l’allemand et le faire enseigner en primaire avec des professeur(e)s habilité(e)s. Seulement, la réalité est la suivante : l’Education Nationale n’a de nationale plus que le nom et derrière les grandes annonces, il y a les applications académiques,sinon des établissements. Et vous pouvez annoncer la mise en oeuvre de ceci ou cela, tant que les applications budgétaire et simplement numérique ne sont pas garanties, vos paroles ne sont pas faites à donner confiance(vous proposerez une formation d’allemand à partir de combien d’élèves dans des petites écoles en ras de campagne, p.ex. : contraindriez-vous les académies à offrir à toutes les familles demandeuses à satisfaire leur souhait dans leur circonscription ? J’en doute pour avoir vu et vécu l’élimination quasi systématique de l’enseignement d’allemand en primaire.

    Aujourd’hui, j’enseigne en lycée avec la majorité des élèves ressortissant des classes bilangues et je peux vous garantir que niveau linguistique, l’ouverture culturelle de ces élèves sont bien supérieurs à ce que j’ai pu connaître avant.

    Au vu des réactions déjà parues sur ce site, je ne juge pas utile de reprendre les arguments de mes collègues.

    Non, désolée, je ne suis pas plus rassurée ce soir.

    Je vous renouvelle mes salutations franco-allemandes et l’assurance de mon entier dévouement dans un service publique et national d’Education.

    Ulrike Zahn

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