Récompenser le mérite partout : le dispositif « meilleurs bacheliers », nouveauté du Bac 2015

À la une Éducation nationale Publié le 8 juin 2015

Parce que tous les très bons bacheliers doivent pouvoir accéder, s’ils le souhaitent, à une filière sélective de l’enseignement supérieur et ce quel que soit leur lycée, j’ai décidé de généraliser le dispositif “meilleurs bacheliers”. Découvrez ici ce dispositif qui permet de récompenser le mérite partout en France.

Ce dispositif “meilleurs bacheliers”, lancé l’an dernier à titre expérimental, offre aux 10% des meilleurs bacheliers de chaque filière (L, ES, S, technologique, professionnelle) et de chaque lycée le droit d’intégrer une filière sélective de l’enseignement supérieur. Ainsi, un élève qui s’est vu refuser une filière sélective de l’enseignement supérieur via APB, peut faire une demande pour tout de même l’intégrer s’il fait partie des meilleurs bacheliers de son lycée. De fait, quel que soit le lycée dans lequel un élève est scolarisé, les résultats au baccalauréat permettent une intégration dans l’enseignement supérieur en accord avec son projet personnel.

L’an dernier, dans la phase expérimentale du dispositif, 1200 de ces “meilleurs bacheliers” avaient reçu une nouvelle proposition d’affectation. Finalement, 223 d’entre eux avaient effectivement souhaité bénéficier de cette opportunité. 223 élèves avaient donc changé d’orientation grâce à ce dispositif et ainsi intégré une filière sélective à laquelle ils n’auraient pas eu accès autrement.

Cette année, la ministre Najat Vallaud-Belkacem a choisi de généraliser ce dispositif qui a pour objectif de récompenser le mérite :

L’an dernier, les rectorats avaient cherché à contacter les bacheliers trop tard durant l’été. Beaucoup d’élèves n’avaient pas pu être joints par téléphone ou par mail, soit qu’ils étaient en vacances, soit qu’ils travaillaient… Cette année, la ministre a demandé aux rectorats de contacter les bacheliers le plus tôt possible, dès les résultats du 1er groupe du baccalauréat (c’est-a-dire avant même les épreuves de rattrapage). Cela devrait permettre d’éviter de laisser filer trop d’élèves. Enfin, le processus est plus automatisé pour permettre l’envoi d’une information à tous les jeunes concernés.

Cette année, plus d’écoles et d’établissements de l’enseignement supérieur participent au dispositif. Les filières IUT, STS et les classes prépa participaient déjà au dispositif l’an passé. Cette année, viennent s’ajouter les IEP de province, le réseau des INSA, celui des Polytech et certaines écoles de commerce comme l’EDHEC, l’ESC Troyes, et l’EM Normandie. Toutes ces écoles intégreront dès la rentrée 2015 des étudiants issus de cette voie.

Enfin, jusqu’à présent trop peu d’élèves connaissaient ce droit. Or pour que le dispositif fonctionne, il faut que les élèves sachent qu’il existe. Au mois de février, la ministre a demandé aux recteurs et aux proviseurs d’informer les élèves. APB a également relayé l’information auprès des jeunes. Enfin, Najat Vallaud-Belkacem a présenté à la presse, ce nouveau droit accessible aux meilleurs bacheliers, lors de sa visite au lycée de Goussainville dans le Val d’Oise.

Déplacement de la ministre Najat VALLAUD-BELKACEM, sur le thème de l'accompagnements personnalisés et de révisions du baccalauréat, au lycée Romain-Rolland de Goussainville, le lundi 8 juin 2015 - © Philippe DEVERNAY


Photos © Philippe Devernay / MENESR

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29 commentaires sur Récompenser le mérite partout : le dispositif « meilleurs bacheliers », nouveauté du Bac 2015

  1. Ricercar

    3 sujets ouverts en première page sur le même thème : ce n’est plus de la comm’, c’est du matraquage !

  2. cestnous

    Bonjour,
    Comment profiter de ce dispositif “meilleurs bacheliers” ?
    Qui contacter ?
    Une erreur dans le relevé de notes du Bac a été signalée et reconnue par notre académie et sera informatiquement rectifiée dans plusieurs jours. Nous ne voudrions pas que cette erreur exclut notre enfant de ce dispositif. Notre contact de ce jour n’a pas pu nous donner le nom d’un interlocuteur donc auprès de qui évoquer ce cas ?
    Merci d’avance

  3. de NVB à Orwell

    La réalité tirée des textes est la suivante :

    – L’enseignement du latin disparait. Il est remplacé par un « EPI » (enseignement pratique interdisciplinaire). Le temps consacré aux EPI est pris sur le temps des matières principales (et non pas rajouté au temps d’enseignement). Les élèves qui feront du latin le feront donc à la place du français ou de l’histoire. Le professeur de latin devra obtenir de ses collègues cet aménagement (sachant que le temps consacré au français diminue déjà avec la réforme). Bref, les enfants qui feront du latin devront renoncer à leur programme au profit d’une autre matière principale jugée « plus importante ». Quels parents vont faire ce choix ?

    – Les élèves y perdront. L’EPI mis en place (s’il est mis en place) ne concernerait qu’une heure par semaine (contre actuellement 2 heures en 5ème, 3 heures en 4ème et 3ème). De fait, il ne s’agirait plus de latin mais plus d’un enseignement de complément aux mythes[5].

    – De toutes les façons, ni la Ministre ni personne n’a aucune idée de ce que pourra être le contenu des programmes latin-grec. Leur mort a bien été prévue à tel point que ni dans les projets de programme de la réforme, ni dans le nouveau socle commun des connaissances, la moindre ligne n’est consacrée aux programmes de langue ancienne.

    – Un « enseignement de complément électif » est prévu dans le projet. Ce n’est ni plus ni moins qu’une option (cette option dont le principe « non égalitaire » a pourtant été si décrié par NVB) ! Mais le quantum de cette option, même si on l’ajoute aux EPI, est inférieur d’au moins 1/3 à l’ancienne option latin-grec et l’option elle-même sera en concurrence avec d’autres options (donc cette option ne pourra proposée à tous, à la différence de l’option actuelle latin-grec, ouverte à tous). Là encore il n’y a pas le compte.

    – Pour rassurer « certains acteurs qui avaient encore des inquiétudes » (sic !), la Ministre a donc saisi le 13 mai le conseil des programmes pour « préciser » (bel euphémisme puisqu’il n’y avait rien !) le contenu des EPI et des enseignements de complément « dédiés à une étude plus approfondie de la langue et des textes ». Peut-on faire plus vague et moins engageant ? Quel décalage entre les déclarations médiatiques et la réalité des textes !

    Les conclusions sont sans appel. La présentation faite par la Ministre n’est pas sincère. Aucun citoyen n’a pu, en écoutant Najat Vallaud-Belkacem, se faire, par exemple, une idée (même imprécise, même un peu enjolivée) du contenu de la réforme concernant le latin et le grec. Pire, les déclarations de Najat Vallaud-Belkacem sur la réforme sont à l’opposé du projet de réforme lui-même[6]. Ce décalage assumé, répété maintes fois dans tous les média, avec charme, conviction et talent, a un côté presque comique. Je vous assure, j’ai du relire les textes plusieurs fois pour m’en convaincre. Comme Winston, le héros de 1984, je n’en croyais pas mes yeux !

    Cette communication orwellienne est renforcée, si j’ose dire, par l’anathème (Orwell parle de la « minute de la haine ») jeté sur les opposants à la réforme, immédiatement catalogués par NVB comme « des opposants rétrogrades à l’égalité ». Les élèves qui choisissent l’option latin-grec seraient les « sachants »[7] dont les parents auraient les « codes » nécessaires pour favoriser la réussite scolaire et reproduire leur position sociale. La preuve ? ces élèves constituent bien « les 20% qui réussissent » ![8]

    La réalité est sans doute tout autre. Les « bons » élèves ont naturellement plus de temps et de facilité pour suivre une option facultative de quelques heures par semaine. Les enseignants la proposent plus naturellement à ces élèves (ne pas le faire serait les brimer, les limiter). Le latin n’est pas, n’a jamais été, un « truc » qui permettra de réussir de façon magique sa scolarité ou d’intégrer telle ou telle grande école [9]

    Dans aucun autre pays que la France il n’y a autant d’élèves qui choisissent une option aussi « inutile », qui ne les aidera pas à gagner des points pour tel ou tel concours, qui ne leur sera d’aucune utilité professionnelle pratique. La conscience que parfois, la formation de l’enfant prime sur l’utilité, le long terme sur l’immédiat, la beauté sur l’efficacité, la source de première main sur la copie, c’est ce qui fait que notre enseignement reste unique et que nous pouvons – encore – en être fiers.

    Dans 1984, les différents ministères ont un nom opposé à leur destination réelle. Le ministère de la Guerre est devenu le ministère de la Paix (MiniPax), le ministère de la Justice est devenu celui de l’Amour (MiniLov). Souhaitons que le Ministère de l’Education Nationale ne se transforme pas en IgnoMini (Ministère de l’Ignorance Nationale).

    http://www.speechi.net/fr/index.php/2015/05/18/reforme-du-college-pourquoi-les-declarations-de-la-ministre-sont-elles-en-opposition-avec-les-textes/

  4. Grison

    Si j’étais Ministre de l’éducation, je détesterais que l’on vante ma beauté, mon sourire, je détesterais dire que j’agis pour le bien de tous en supprimant des matières, en provoquant des burn-out ou grèves de la faim. Au fait, Madame la Ministre, j’ai 31 élèves inscrits en classe bilangue anglais/allemand pour la rentrée 2015, sans l’aide de Madame Kott, déléguée ministérielle que vous envoyez généreusement à notre secours…Combien en 2016, avec cette béquille censée réparer les dommages que crée votre réforme ?

  5. Anne Charrier

    Madame la Ministre, vous nous cassez les pieds, au sens littéral du terme. Depuis mars, je fais des entorses à répétitions , à la cheville droite comme à la gauche…Je fais de la course à pied, pourtant, je n’ai jamais fait d’entorse auparavant. Tous ces dégâts collatéraux seront-ils pris en compte ?…Encore une chose : Vous me faites C…. aussi, et mon transit s’en ressent. Je vous conspue. Je ne veux pas devenir mauvaise à cause de vous, plutôt changer de métier. J’ai des envies de grossièreté à votre égard sans aucune mesure. Je redoute de ce que vous provoquez en moi. Le savez-vous ? le mesurez-vous ? Voulez-vous nous transformer en bombes humaines qui vont vous exploser à la …J’arrête. Certains ne comprendront pas . Cela vous laissera indifférente, ou pire, vous paraîtra anecdotique. Une chose est sûre, vous n’avez pas de quoi être fière ; Demain, je retrouverai mon humour, mais là, j’écris pour ne pas imploser. LAISSEZ-NOUS ENSEIGNER “aussi” L’ALLEMAND. Laissez-nous cette liberté sans laquelle aucun enseignement digne de ce nom n’est possible. Nous ne voulons pas de l’autocratie qui est en train d’advenir. laissez-nous enseigner.

  6. Que dire à mes élèves latinistes et hellénistes l'an prochain ?

    Avec la réforme du collège :

    1. Plus d’horaire dédié ni de programme

    Le principe même d’option “en plus” disparaît dans la réforme du Collège 2016.

    Les nouvelles grilles horaires du projet de décret ne font plus apparaître d’horaire pour le Latin et le Grec : ces enseignements ont disparu comme disciplines à part entière.

    Les projets de programme ne comportent plus de rubrique dédiée aux Langues Anciennes.

    Une simple mention d’une ligne et demie concerne le Latin au détour des programmes de Français du cycle 4, en bas de la page 16 :
    “Appui de l’étude de la langue sur les langues anciennes, particulièrement le latin : étude du lexique (étymologie, composition), fonctions syntaxiques ; comparaison du français et du latin.”
    Le Grec n’est même plus mentionné.

    Le Nouveau Socle Commun de Connaissances, de Compétences et de Culture ne mentionne pas non plus les Langues Anciennes.

    En pratique, les options Latin et Grec disparaissent.

  7. Hassan

    Quel que soit le domaine ou la matière , et même l’âge ou la faculté, “in or out of school”, le changement prend)ra toujours quelques temps, histoire de mise en route, d’élan, de nouveauté, et donc d’avant et d’après sans faire ni croire de bousculer…et c’est ainsi qu’il existe dans une moindre mais forte possibilité offerte à toutes et à tous, les verbes mesurer définir réaliser… C’est aussi ainsi, où certain)e)s )se) le prêtent à dire, de cacher, qu’autant l’arbre fait d’abord la forêt. Nul doute qu’un grand nombre pense et sait, déjà et facilement, que tous exemples toutes représentativités dépendent à la fois du domaine de la faculté et de l’âge de la matière.

    Le premier futur d’un avenir n’est-il pas toujours le plus avancé, le moins excentré…et la question ne vaut rien si, et seulement si, l’horizon des suivants ne préconise pas plus, ou pas mieux, ou trop peu, l’avantage des lumières qu’ils cherchent….

    Bien à Vous…

  8. LEWINSKI

    Vous ne venez pas récompenser mes collégiens qui font AUSSI des choses GÉNIALES en LV1 ALLEMAND avant qu’ils ne disparaissent? Ils le méritent!
    La disparition des LV1 ALLEMAND ME REND MALADE DEPUIS 3 MOIS. On se donne à fond TOUTE SA VIE et voilà qu’on est soudain mise au rebut avec 1 service de 7h30 au lieu de 19h (LV1+LV2).
    Une prof d’allemand parisienne en RÉELLE SOUFFRANCE.

  9. Ecole au rabais

    Supprimer les classes bilangues et les sections européennes ne contribue en rien à encourager le mérite et l’excellence. Votre réforme tue le désir d’apprendre, c’est HONTEUX!!!! Partez vite!!!!

  10. Rotkäppchen

    “Récompenser le mérite partout en France”? Le MEN ne manquerait-t-il pas un peu de cohérence ?

    Vous êtes vraiment capable d’une acrobatie extraordinaire: interdire aux enfants qui le veulent d’apprendre le latin ou le grec au collège, supprimer les sections bilangues et européennes (et ainsi fragiliser tous les dispositifs d’excellence en LV dans les classes de lycée et au-dessus) sous prétexte que celles-ci ne servent qu’à une petite élite et permettraient à quelques familles de rester “à part” … et en même temps encourager le mérite des bacheliers?

    Les “bacheliers méritants” ne se font donc pas accuser d’être à part, de vouloir aller plus vite et apprendre plus de choses que les autres ?

    Quelle politique désastreuse et mensongère! Mais les gens ne sont pas dupes, ni les enseignants, ni les parents et surtout pas les élèves eux-mêmes!

  11. Frédéric AURIA

    Récompensez le mérite partout ? Vous ne manquez pas d’air, en réduisant les bourses au mérite, en supprimant les dispositifs qui permettent aux élèves méritants de s’en sortir en bilangues et en sections euros, en latin ou grec au collège ? Un peu de cohérence n’a jamais tué personne ! Revoyez votre copie sur la réforme du collège, et vite. Personne ne vous a prise au sérieux, mais quand même, parents et enseignants, bref, les Français, ont de plus en plus de mal à vous voir en peinture… vous ne devez pas vous sentir seule dans ce cas, et les prochaines élections vont être désastreuses entre autres à cause de vous. Beau sens politique, posture et imposture n’ont jamais donné d’envergure politique !

  12. Solo

    Incroyable : elle vient de supprimer la bourse au mérite et elle nous la joue “dispositif meilleurs bacheliers”. “Plus un mensonge est gros et plus il passe”, disait un certain Monsieur G., qui certes s’y connaissait en manipulation de masses.

  13. une suppression impensable en 2011

    L’importance cruciale de cet enseignement pour notre société est clairement soulignée par les Inspecteurs Généraux de l’Éducation Nationale dans le rapport de 2011 précédemment cité : l’idée même d’ “une décision de suppression radicale des enseignements de langues et cultures de l’Antiquité” leur paraît “impensable” :
    ” Une décision de suppression [de l’enseignement des Langues Anciennes] paraît encore plus impensable : pareille mesure, surtout dans la période actuelle, ne resterait pas sans effets sur le pays. Les conséquences prévisibles en seraient à la fois culturelles à long terme (ce serait consommer la rupture avec nos origines culturelles) et à court terme, politiques. Le coût social, politique et budgétaire d’une mesure de suppression programmée serait assurément important, puisqu’elle impliquerait tant dans l’enseignement secondaire qu’à l’université des mises à la retraite anticipée, des plans de reconversion, un repositionnement institutionnel de l’ENS Ulm, de l’École des Chartes, de l’Institut français d’Athènes et de l’École française de Rome. La nécessité d’accompagner pareille décision d’un discours politique ne pourrait que rallumer des guerres de religion.”

    “Comment l’école pourrait-elle prétendre enseigner les valeurs humanistes si dans le même temps elle renonce à pratiquer les disciplines fondatrices de l’humanisme ? Le rôle de l’école n’est-il pas d’apprendre aux élèves à se situer par rapport aux évolutions sociales autant que de les y adapter ? La crise des humanités met en évidence les limites des stratégies adoptées depuis 1968 et celles des modèles successivement retenus pour réformer notre système éducatif.” (Source : L’enseignement des langues et cultures de l’antiquité dans le second degré – Rapport de l’Inspection générale de l’éducation nationale ” n° 2011-098 août 2011)

  14. Pour une vraie égalité des chances

    http://www.academie-francaise.fr/actualites/pour-une-vraie-egalite-des-chances

    1. La réforme d’ensemble concerne à la fois la réforme des programmes d’enseignement de la fin du primaire et du collège, qui sont encore en consultation, et la réforme du collège qui a fait l’objet d’un décret et d’un arrêté sans que les programmes enseignés soient définis. Il y a là un défaut de structure qui interdit la compréhension et dissimule la logique même des réformes proposées.

    2. L’Académie déplore que l’ensemble de la réforme repose sur deux principes implicites : l’affaiblissement des disciplines fondamentales et le bouleversement du calendrier d’acquisition « des connaissances et des compétences », c’est-à-dire leur remplacement au profit de thématiques interdisciplinaires.

    Les projets posent en fait le principe d’un effacement des disciplines traditionnelles au profit de « thématiques interdisciplinaires », dont l’objet est le plus souvent ponctuel, dicté par l’actualité ou directement appelé par l’environnement immédiat des élèves.

    La confrontation des disciplines, couramment pratiquée depuis des décennies, s’avère assurément féconde. Mais les « enseignements pratiques interdisciplinaires » (E.P.I.) ne se développeront nécessairement qu’au détriment des disciplines qu’ils prétendent fédérer, seules à même de transmettre les savoirs fondamentaux qui manquent à tant de collégiens.

    Comment les élèves pourraient-ils construire par eux-mêmes un savoir à partir des approches « transversales et plurielles », caractéristiques de ce type d’enseignement, s’ils ne disposent pas de la formation élémentaire, reposant sur des bases solides dans les disciplines fondamentales, qui fait aujourd’hui défaut à un trop grand nombre d’entre eux au sortir de l’enseignement primaire ?

    À trop privilégier la « transversalité », on risque de favoriser une dispersion des savoirs, une fragmentation des contenus préjudiciable aux élèves en difficulté, et de retarder la consolidation des acquis de base, qui ne peut être obtenue que par la transmission de savoirs objectifs et mesurables.

    Pour les mêmes raisons, l’Académie s’inquiète du remplacement des programmes établis par année et par discipline par des « cycles » de trois ans mêlant toutes les matières et les associant autour de projets pratiques et de « thématiques transverses ». Le bouleversement complet du calendrier, pourtant nécessaire, d’apprentissage des connaissances au profit de « parcours » propres à chaque élève, dans le cadre d’« itinéraires pédagogiques » élaborés au sein de chaque établissement, ne permettra pas de lutter efficacement contre l’échec scolaire, ne favorisera pas « la réussite pour tous », que la réforme s’assigne pour objectif, et a toute chance de perpétuer voire de développer les inégalités.

    3. L’Académie insiste sur sa vive préoccupation concernant la place faite à la langue française dans les projets de réforme en cours. Elle considère qu’aucun redressement de notre système éducatif ne pourra être opéré si l’accent n’est pas mis sur l’apprentissage du français, dont la maîtrise et la compréhension sont la condition d’accès aux autres disciplines. Les difficultés rencontrées par un trop grand nombre d’élèves dès l’entrée au collège proviennent des lacunes constatées dans l’acquisition du socle des connaissances dispensées dans l’enseignement primaire : elles tiennent en particulier à une maîtrise insuffisante de la lecture et de l’expression écrite et orale.

    L’Académie française rappelle que le patrimoine littéraire constitue un élément essentiel de l’enseignement de la langue française et qu’il doit, à ce titre, donner lieu à un programme précis pour chacun des cycles scolaires. Elle regrette vivement la disparition quasi complète, dans le document – par ailleurs incompréhensible dans sa formulation – concernant la classe de 6e, de toute référence à des textes, des œuvres ou des courants littéraires, tandis que pour les autres classes du collège, seuls quelques genres sont mentionnés.

    Réduire la place des humanités, matrice de notre civilisation, mettre le latin et le grec sur un pied d’égalité avec les langues régionales, dont l’enseignement relève d’une tout autre problématique et renvoie à d’autres finalités, est aussi un mauvais coup porté à la langue française. Apprendre le latin et le grec n’est pas consacrer à des langues « mortes » un temps qui serait mieux employé en étudiant une ou plusieurs langues « vivantes », c’est avant tout découvrir notre propre langue, dont la maîtrise ouvre l’accès à toutes les disciplines et à la culture en général.

  15. Luise

    Comment 2 511 créations de postes d’enseignants à la rentrée 2015 pour les seules classes du primaire peuvent-elles être insuffisantes ? Le Snuipp a recensé l’affectation de ces postes dans les différents départements telle qu’elle est programmée pour la rentrée 2015. Son analyse montre que ni le maintien d’effectifs tolérables dans les classes, ni les orientations de politique éducative ministérielles ne pourront être respectés à la rentrée. Pire, les objectifs de créations de postes fixés par la loi d’orientation semblent de plus en plus inaccessibles

  16. Vincent

    Messieurs les conseillers com, Ne faite pas croire à la ministre qu’on est d’accord avec cette réforme!!!! Pour une fois essayé de lui faire lire cette article. Merci

    Le Point:

    Professeur, quoiqu’on en dise, c’est un métier et un métier un peu particulier, je m’en rends compte au fil des années : je pense que c’est bien le seul métier où le patron agit dans l’unique but de saboter son entreprise jusqu’à ce qu’il ne reste rien, rien, à part éventuellement, quelques volutes de gommettes pas trop méchantes ni trop différentes les unes des autres. Toutes les décisions prises peuvent seulement laisser soupçonner que la faillite de leur entreprise, est effectivement le but poursuivi, recherché et appelé par les petits cris incantatoires des différents ministres qui se succèdent et se ressemblent. Ce n’est pas la réforme à venir qui risque de m’inciter à penser le contraire. La réforme du collège, le lycée l’a subie il y a quelques années dans une indifférence assez généralisée, même si, déjà, nous l’avions dénoncée comme parfaitement contre-productive.

    C’est à cette époque que nos explorateurs à la droite de la rue de Grenelle avaient sorti l’AP de leur petit chapeau magique. « AP », parce qu’à l’Éducation Nationale on aime profondément les petits acronymes. La machine « Accompagnement Personnalisé » a été mise en place parce que si le collège unique, c’est le bien, il ne faudrait pas non plus en abuser et perdre de vue que l’élève, au centre du système scolaire, est aussi un individu, avec des problématiques sociales et d’apprentissage propres. Louable sur le papier. Mais, si vous suivez bien, pour accompagner des « individus », on met en place un accompagnement « personnalisé », et si vous suivez toujours, vous vous êtes aperçus que « personnalisé » et « individuel », ce n’était pas tout à fait la même chose.

    Concrètement, là où l’on vendait du soutien individualisé, faisant passer tous les adversaires du texte pour d’abominaffreuses fénéasses rétrogrades et passéistes, nous avons hérité d’une heure par quinzaine (ça c’est si vous avez de la chance, nous pouvons très bien ne les voir qu’une heure par mois) de groupes de vingt élèves, qui ne sont parfois même pas nos élèves, à laquelle nous ne devons pas faire cours mais aborder la discipline différemment – c’est « personnalisé », on vous dit.

    L’heure d’AP, c’est l’heure de halte-garderie nationale, pour peu que ce ne soit pas vos élèves, pour peu que vous ayez un groupe d’élèves toutes les trois semaines, s’il y a le moindre accident, vous ne verrez le groupe qu’un mois et deux semaines plus tard : c’est super comme ambiance de travail et pour lutter contre l’ennui. C’est citoyen et festif, l’AP, et qu’importe si cela ne pourra éventuellement apporter quoi que ce soit qu’aux élèves qui ne sont pas en difficulté, puisque c’est « personnalisé ».

    Les réactions publiques avaient encore été absolument délirantes, comme à chaque fois, parce que, c’est bien connu, le professeur, c’est quelqu’un qui est tout le temps en grève pour conserver ses droizakis, alors quand il dit qu’une réforme du gouvernement va être néfaste, cela ne peut être que parce qu’il refuse qu’on touche au statut, ou de travailler plus, ou de, ou de… Mais cela ne peut pas être parce qu’il est un individu passionné par sa discipline qui veut continuer à pouvoir transmettre son savoir correctement et qui a parfaitement vu la manœuvre derrière la « personnalisation ». Impossible.

    (Je sais, j’ai utilisé plein de gros mots dans cette phrase, savoir, transmettre, c’est mon syndrome de la Tourette, que voulez-vous.)

    En même temps, les media, absolument non subventionnés, défendent tellement les petites lubies pédagogistes qu’ils n’aident pas à comprendre quoique ce soit pour qui ne serait pas renseigné. J’en veux pour preuve ce reportage de France 2, sur les EPI, décrypté par l’association Arrête ton char. En tout cas, ne vous faites pas de souci, l’EPI, ce sera comme l’AP, un peu de sucre en poudre, des bisous et de la décérébration par paquets de douze.

    Et quand le gouvernement réalisera que son idée festive est complètement débile, il fera comme pour les IDD. Il supprimera sans rétablir les heures-poste, sous couvert de grande faustérité qui fouette, d’ennui intolérable, de manque de modernité. Et ainsi, l’élève de sixième perdra encore plusieurs heures de français, dans un silence assourdissant. Et au prochain mouvement de grève, on me dira avec le plus grand sérieux : « Franchement, les prof’ vous êtes tout le temps en train de faire grève mais jamais pour défendre les intérêts des élèves ! »

    Pourtant, on aura, comme à chaque fois, essayé. Le plus consternant et le plus tragique, dans cette histoire, restera l’invocation d’une prétendue « réussite » de l’AP pour justifier la mise en place des EPI. Si avez réussi à suivre jusqu’ici vous gagnez +1 en « supportage d’acronymes » et vous savez dorénavant, si vous l’ignoriez, pourquoi cet argument est un « moquage de visage » en règle (et vous gagnez +2 en charisme).

    En six ans d’enseignement, j’ai rapidement pris l’habitude des réformes qui se résument à un énième coup de pieds dans la structure, la fragilisant chaque fois un peu plus, là où il faudrait plutôt mettre plusieurs tonnes de ciment. Elles se produisent avec une régularité qui ferait rougir un métronome, tout comme le renouvellement ministériel. Madame Najat Vallaud-Belkacem, l’actuelle excuse à l’ignorance généralisée, excelle dans le rôle au point de rappeler à ma conscience le qualificatif de « péronnelle ».

    Effectivement, madame le ministre va loin dans le manque de respect puisqu’elle n’hésite pas à prétendre que tous les opposants à la réforme soit ne savent pas lire, soit ne savent pas comprendre, soit sont de mauvaise foi, soit sont de droite, soit sont racistes, ou pire, tout ça ensemble. Elle ne semble pas comprendre qu’elle a voulu s’attaquer en même temps à l’histoire, aux langues vivantes et, comme si cela ne suffisait pas, viser l’enseignement du grec et du latin et par ricochet, les professeurs de philosophie et visiblement leurs collègues de SVT. Je comprends qu’elle s’énerve contre les réseaux sociaux et je pense que sa plus grande erreur aura été d’aller chatouiller les enseignants de lettres classiques et de philosophie, nous sommes particulièrement teigneux et c’est bien pour cela qu’ils nous fichent généralement la paix. La preuve, les collègues passent le niveau supérieur en menaçant de perturber les épreuves nationales, la seule menace qu’ils sont susceptibles de prendre au sérieux, parce que là, les parents ne vont vraiment pas être contents.

    J’aime particulièrement l’anathème « de droite », alors que cette réforme a été enclenchée par la droite ; il faut avoir subi une hontectomie précoce pour l’oser. En outre, seulement deux syndicats soutiennent la réforme, le SGEN, qui ne représente personne, et surtout l’UNSA, le plus gros syndicat … de droite ! Oh ! Comme tout ceci est ennuyeux. La réalité, c’est que la gauche est en train de passer un projet de réforme qui est identique, à l’acronyme près, à celle que la droite infligea au lycée, et qu’ils nous prennent en otage d’une lutte politique imaginaire : ni de gauche, ni de droite, nous voulons pouvoir continuer à instruire les enfants que vous nous confiez.

    Mais ne vous inquiétez pas et dormez tranquille, car nous serons « consultés », le Ministre ne cesse de le répéter.

    Si depuis la précédente grande consultation de 2013, on est consulté mais pas entendu, là ce n’est pas une consultation, c’est un sketch : à la décharge de Vincent Peillon, nous avions reçu un courrier électronique pour nous informer de la consultation, avec un lien indiquant clairement comment y participer. Cette fois-ci, nous partons à la recherche du lien perdu : ils l’ont planqué dans les tréfonds des intertubes. Je ne sais pas, mais quitte à organiser une grande consultation du petit monde des professeurs, je la rendrais aisément accessible et consultable. Non, eux, ils l’ont planquée, mais comme ils veulent tout de même consulter à mort, n’importe qui peut se prononcer : moi, Madame Michu, n’importe qui et plusieurs fois s’il le faut.

    Tout cela risque de nous donner des résultats fiables et solides avec une infographie colorée du Ministère à destination des enfants de cinq ans — on a vraiment eu le sentiment d’être pris pour des cons, je rappelle que nous sommes professeurs et que nous maîtrisons la « compétence » lire et comprendre un texte, fût-il alambiqué avec tout plein d’expressions rigolotes — nous expliquant pourquoi nous n’avions rien compris, ou étions de mauvaise foi, ou ne savions pas lire, ou étions de droite donc racistes.

    Pendant ce temps, travailler dans certaines enclaves de la République Française, où même la Poste n’ose plus se rendre, relève plus de la guerre intellectuelle et morale que de la transmission de savoir…

  17. Vincent

    COLLÈGE / ALLEMAND : INTER CONTREDIT VALLAUD-BELKACEM
    Par la rédaction le 19/05/2015 – 15h43 – suivi
    Des “arguments plutôt trompeurs”. En ce jour de grève contre la réforme du collège, France inter a accusé la ministre de l’Education d’enfumage. Le tort de Najat Vallaud-Belkacem ? Sous-entendre qu’elle va offrir des classes bi-langues pour tous les élèves, dès la cinquième. Ce qui n’est pas le cas.

    Cascade de chiffres sur France inter ce matin. Vallaud-Belkacem propose du bilinguisme pour tous dès la Cinquième ? “C’est faux”, explique le journal de 8h. Les élèves en Cinquième n’auront que 2h30 de cours de Langue vivante 2 contre 3h dès la sixième en classe bilangue. Pour cette deuxième langue, les élèves bénéficieront sur toutes leurs années de collège de 270 heures de cours contre 432 heures aujourd’hui en classe bi-langue, c’est 37% d’heures en moins”.

    Une réforme qui retire 37% d’heures de cours de langues ? Présenté comme ça, on comprend mieux l’hostilité, notamment des profs d’allemand, contre la réforme. Mais d’où viennent ces chiffres ? Et qu’a dit exactement la ministre ?

    En réalité, Vallaud-Belkacem marche sur un fil. Elle n’a jamais formellement déclaré qu’elle généralisait les classes bi-langues, ce dispositif permettant à un élève d’apprendre deux langues vivantes (souvent anglais et allemand) dès la Sixième. Et pour cause : la réforme supprime ce dispositif. Tout en reconnaissant la fin de ces classes qui ne concernent que 10% des élèves, Vallaud-Belkacem a toujours préféré insister sur l’avancée d’une année de l’enseignement de la LV2 (qui débuterait en Cinquième).

    Passer rapidement sur la suppression de ces classes bi-langues, et insister sur la généralisation de la LV2 dès la Cinquième : c’est la tactique de la ministre depuis le début de la polémique sur la réforme du collège. Depuis plusieurs semaines, elle répète cette même argumentation. A l’Assemblée nationale, cela donne ceci : “Oui, les classes bi-langues n’existeront plus comme elles existent aujourd’hui. Au lieu que seulement 10% des élèves puissent commencer plus tôt leur deuxième langue vivante, c’est 100% des collégiens qui commenceront dès la classe de cinquième leur deuxième langue vivante”. Sur RTL, même tactique : elle a insisté sur l’augmentation du nombre d’heures (+54) de LV2 pour les collégiens qui la commenceront désormais en Cinquième.

    Alors, avec cette réforme, y aura-t-il 37% d’heures de cours de langues en moins ou 54 heures de plus pour les collégiens ? Les deux. Tout dépend de quels collégiens on parle. Pour bien comprendre cette bataille de chiffres, il faut revenir au principe même de la réforme : Vallaud-Belkacem supprime un dispositif qui touche une minorité d’élèves (environ 10% des collégiens sont dans une classe bi-langue) pour permettre à tous les élèves de commencer plus tôt une langue vivante. En substance, on supprime des heures qui bénéficiaient à une minorité, pour les répartir entre la totalité des élèves.

    Aujourd’hui, d’après les chiffres de l’Adeaf (association qui défend l’enseignement de l’Allemand en France), repris en partie par France inter, un élève qui suit une scolarité en classe bi-langue bénéficie de 3 heures de LV2 par semaine, de la Sixième à la Troisième. Soit 432 heures. Avec la suppression de la bi-langue et la généralisation de la LV2 en Cinquième, un élève en classe bi-langue aujourd’hui va donc perdre des heures de langue (en passant de 432 à 270 heures de cours pour la seconde langue). Seulement cette perte d’heures d’enseignement ne concerne qu’une minorité d’élèves (les fameux 10%). Tous les autres élèves, ceux qui ne sont pas actuellement en classe bi-langue, vont bénéficier d’heures supplémentaires en commençant la seconde langue un an plus tôt. Résultat : 54 heures de plus sur toute leur scolarité. Au total, difficile de savoir si le volume horaire global de l’enseignement de l’Allemand va augmenter ou pas. Le gouvernement assure qu’il faudra embaucher plus d’une centaine de profs d’allemand dès la rentrée 2015. Mais y parviendra-t-il ?
    L’occasion de relire notre observatoire : “Collège : pour comprendre la bataille des classes bi-langues”

  18. Galoin

    Est-ce que cela marche pour la faculté de sport de Ronchin en option kiné? Merci.

  19. Opinion défavorable

    74% des enseignants interrogés se déclarent opposés à la réforme, soit plus encore que l’ensemble des Français (61%) et 73% déclarent soutenir le mouvement de grève annoncé par une intersyndicale pour jeudi 11 juin.
    D’après ce sondage mené auprès d’un échantillon représentatif d’enseignants du secondaire, la mesure la moins populaire est la suppression des classes européennes: 87% des enseignants se disent contre. Ils sont 74% à s’opposer à la suppression du latin et du grec en tant qu’options, ainsi qu’à la mise en place d’Enseignements pratiques interdisciplinaires.
    Ils sont 76% à penser que la réforme va «niveler par le bas le niveau global des collègiens».

    Quant aux nouveaux programmes, ils sont jugés éloignés de la réalité des classes par 58% des enseignants qui en ont pris connaissance, et surtout jargonnants et incompréhensibles (73%).
    Si le fond ne passe donc décidément pas, la manière employée par la ministre semble également poser problème: 84% des professeurs se déclarent choqués par la publication des décrets d’application de cette réforme dès le lendemain de leur journée de mobilisation du 19 mai.

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/09/01016-20150609ARTFIG00244-les-trois-quarts-des-professeurs-opposes-a-la-reforme-du-college.php

  20. la haine de l'excellence

    Dans l’éducation, la série noire du désengagement de l’Etat continue. Après avoir lourdement abaissé les dotations de plusieurs écoles supérieures et universités, c’est, cette fois, la bourse au mérite qui fait les frais des compressions budgétaires. Accordée aux bacheliers brillants — et boursiers — ayant obtenu la mention très bien au bac, cette aide vient d’être amputée de moitié, selon un décret publié le 28 mai dernier au Journal officiel.

    Ce décret est le résultat de plusieurs revirements. En juillet dernier, le ministère de l’Enseignement supérieur avait tout bonnement tenté de la suspendre, la jugeant « peu efficace ». Devant la levée de boucliers de plusieurs associations étudiantes, comme Touche pas à ma bourse, la ministre Najat Vallaud-Belkacem avait finalement rétropédalé. Des remords ? Plutôt le signe de désaccords muets dans les rangs de la gauche gouvernementale, pas unanimement résignée à la ranger au placard. Résultat : si pour l’instant, la bourse n’est pas encore enterrée, son montant s’effondre. Au lieu de toucher 1 800 euros comme leurs prédécesseurs, les bacheliers 2015 n’empocheront plus que 900 euros.

    Le coup porté n’est pas anodin. Cette aide, versée en neuf mensualités, est en effet exclusivement octroyée aux bacheliers les plus défavorisés bénéficiant d’une bourse sur critères sociaux… Entre 7 000 et 8 000 nouveaux diplômés la perçoivent chaque année, tant qu’ils donnent des gages d’assiduité. Ils seront sans doute ravis d’être considérés comme deux fois moins dans le besoin que leurs aînés. Et deux fois moins méritants aussi.
    http://www.marianne.net/apres-reforme-du-college-les-bourses-au-merite-100234207.html

  21. http://www.cnarela.fr/LinkClick.aspx?fileticket=3PaBZ62rSK4&tabid=36&language=fr-FR

    Le ministre de l’Éducation vient donc de décider une diminution de moitié des bourses au mérite, attribuées aux mentions très bien du bac (7000 ou 8000 élèves par an). Je m’étais ému il y a presque un an de l’offensive – finalement avortée, par la grâce de considérations juridiques opportunes – lancée par Geneviève Fioraso qui prétendait consacrer cet argent durement gagné par des lycées performants à une augmentation cosmétique des bourses attribuées sur critère social.

    Le gouvernement remet ça. De 1 800 euros, les bourses passent à 900 – une mirifique économie, calcule Le Figaro , de 630 000 euros, le salaire annuel de cinq conseillers du ministère, ou si l’on préfère, 0,00007 % du budget de l’Éducation. Ou 2,4 % de la subvention accordée à la seule Ligue de l’enseignement. Louable économie ! Sûr que cela va se sentir dans la politique de réduction des dépenses publiques… Dis-moi qui tu n’arroses plus, je te dirai qui crèvera.

  22. Claire Vernisse

    Récompenser le mérite et supprimer les classes bilangues et euros ne serait-il pas légèrement incohérent ? Vous voulez le beurre et l’argent du beurre, mais nous savons compter. Vous devez vous frotter les mains à l’idée de toutes les économies que vous allez faire sur notre dos…Et puis une petite photo, et tout a l’air magnifique. Sur le papier !

  23. LANCIEN Dominique

    Là encore ! Les “rétrogrades” n’osant pas tout simplement avouer qu’Ils-Elles sont opposés(es)à une vraie égalité des chances ! Vont comme pour toutes les améliorations précédentes,Déformer la réalité des faits !!! Sachant qu’ils peuvent compter sur des journalistes peu scrupuleux et de plus en plus nombreux pour relayer ces lamentables désinformations!!! Il faut absolument faire publier de VRAIS chiffres Najat ! Afin de mettre un terme à tous ces mensonges qui deviennent vraiment exaspérants !!!

  24. Prof d'allemand bientôt au chômage technique

    Diminuer les bourses au mérite, est-ce récompenser?
    Supprimer les options bilangues et euros pour élèves motivés (certes, pas forcément toujours excellents, du moins dans mon établissement), est-ce récompenser la motivation, le mérite, l’envie d’apprendre, la curiosité?

    Dispositifs que vous ne remplacez par rien, ou presque: certes la LV2 classique passe à la 5ème, mais avec un volume horaire totalement insuffisant pour apprendre vraiment une LV: 2,5h par semaine (et les demi-heures, vous savez bien comment cela se passe: cela se transforme en heure quinzaine)…
    Alors qu’en Allemagne (exemple que je cite car je connais en tant que prof d’allemand), les élèves ont 5x45min par semaine, soit un peu de LV2 chaque jour d’école! vous imaginez la différence avec nos élèves: 1h le lundi, 1h le mardi et 1h le vendredi tous les 15jours, voilà ce qu’ils auront!!
    Faire mieux, c’est ce que vous affirmez, mais avec beaucoup moins, je ne vois pas COMMENT cela sera possible !!!!! Car les élèves passeront de 4ans à 3h par semaine en bilangue, à 3ans à 2,5h par semaine. C’est mieux? vraiment?

    Vous allez sacrifier une génération de jeunes, motivés, qui ont compris l’importance des langues étrangères, qui aiment les pratiquer, qui se découvrent un intérêt pour les langues dès les initiations en primaire.

    BRAVO, on attendait AUTRE CHOSE d’un gouvernement PS que des restrictions budgétaires.

    Pour infos, 3500 classes bilangues supprimées, sans compter les options euros, c’est 800 postes de professeurs d’allemand supprimés. Car dans un établissement, on passera de 12h à 7,5h d’allemand par semaine (et pire, si option euro: de 16h à 7,5h).

    Alors expliquez-nnous: Pourquoi recrutez-vous des profs d’allemands?
    POUR EN FAIRE QUOI?
    Ayant parlé il y a 15 jours avec la responsable départementale de l’enseignement des LV en primaire, celle-ci m’a confirmé qu’il n’y aura PAS d’allemand en primaire (chose qu’aucun prof d’allemand ne réclame, sauf peut-être en Alsace, soyons honnête, car les bilangues fonctionnent très bien et permettent à l’allemand de se développer depuis 2003).

    Que vais-je alors enseigner à partir de 2016?

    Arrêtez de vous moquer de vos professeurs, nous aimerions un peu de respect pour notre travail et notre engagement, et pas ce mépris, cette absence de dialogue que vous affichez depuis le début.

    Oui le collège n’est pas parfait, il y a trop de décrocheurs, mais supprimer ce qui marche en ne proposant rien d’autres en plus ne résoudra rien… Surtout quand tout ce que vous proposer est pris sur le disciplinaire, les fameuses 3h d’accompagnement personnalisé en 6ème par exemple se feront sur les heures des matières: cela ne vous coûte rien, à vous, ça ne mange pas de pain, et ça sonne bien “Accompagnement personnalisé pour tous les élèves”. Sauf que cela existait déjà, en groupes, en plus des horaires disciplinaires. Donc??

    PS: sinon, je viens d’assister à un conseil de discipline, élève décrocheur, violent, qui s’en est pris à d’autres élèves, a menacé verbalement une surveillante, a menacé de faire exploser le collège. Vous êtes sûre qu’un AP en classe entière ou un EPI l’aidera à se raccrocher? Vraiment?

  25. Fcpe.élémentaire.orgemont

    Fcpe Orgemont
    Madame la Ministre,

    Vous faites beaucoup pour le Collège et le Lycée mais qu’ en est il pour le Primaire?
    En effet les Nouveaux Rythmes Scolaires creent des inégalités entre les communes quant a leur application et beaucoup de discorde entre les differents partenaires.
    La Municipalité d’Argenteuil sous pretexte d un bilan budgétaire laisse dans le “rouge ” par son predesseur pratique des restrictions budgétaires au détriment de nos enfants.
    Questionnaires hasardeux ,augmentation des prix des prestations aux familles sans meilleur qualité,absence de TAP bien que 90 euros alloués par l État,diminution des agents territoriaux avec mise en DANGER de nos enfants …
    Aidez nous a nous faire entendre car Mr Mothron sait parler dans les journaux et a la Télévision mais il n écoute pas ses administres.
    Nos enfants sont les futurs citoyens de demain ,alors donnons leurs les mêmes chances que partout en France!

  26. Antoine Finos

    D’après ce que je comprends, si l’on fait partie des 10% des meilleurs bacheliers d’une filière dans notre lycée, on reçoit un appel du recteur mais par contre ce que je ne comprends pas c’est que nous dit-il? “bravo vous faites partie des 10% des meilleurs bacheliers de la filière ES dans votre lycée ! Vous voulez obtenir une place pour quoi l’année prochaine?” et c’est tout ? ou alors c’est seulement si on a été pris à un voeu fac sur APB? L’offre s’annule-t-elle si nous avons été pris à un voeu sélectif même s’il ne correspond pas à ce que nous voulions en premier? (comme par exemple si on a échoué au concours commun de Sciences-Po, ce nouveau droit permet-il d’avoir une nouvelle chance? ) Le principe me semble formidable mais je ne comprends pas trop son application…

  27. Frédéric AURIA

    Exactement la même inspiration que pour la réforme du collège, ça dégouline de bons sentiments… mais vous êtes tellement persuadée que ces élèves n’arrivent jamais à se hisser au niveau des meilleurs que vous instaurez maintenant des quotas pour masquer cette réalité ! On supprime tout ce qui marche au collège pour que personne ne se rende compte que certains sont plus doués que d’autres, et on instaure une planification pseudo-égalitaire plutôt que de faire monter le niveau de compétence… Pitoyable ! Allez, on ferme tout ce qui demande des efforts, les élèves s’ennuient, il faut faire du concret… les Chinois, les Coréens et les Indiens vous disent merci !
    Nous, on vous dit que même l’incompétence, la mauvaise foi et l’arrogance ont une limite : DEMISSION !

  28. PF

    Le mérite partout ? Quelle drôle de formule …C’est pour cela que vous supprimez les sections euros et bilangues ???…Quelle récompense pour ces élèves volontaires et avides de connaissances !!! Avez-vous réfléchi au message que vous leur envoyez ? Non, bien sûr, trop occupée par la com’…

    Et que dire de votre dernière sortie au congrès du PS ? :
    ” La bonne conscience c’est celle qui consiste à entrouvrir la porte d’un système injuste à quelques-uns dûment sélectionnés pour leur bonne mine sans jamais remettre en cause le système et ses injustices structurelles.”
    Que voulez-vous dire ?
    Ces propos sont scandaleux et ne sont pas dignes d’une ministre de la République.

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