Lettre au secrétaire perpétuel de l’Académie française

Éducation nationale Publié le 23 juin 2015

Retrouvez ici le courrier adressé par Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et la Recherche à Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel de l’Académie française, ce mardi 23 juin.

Madame le Secrétaire perpétuel,

Je tiens à vous remercier pour la transmission de la déclaration de l’Académie française adoptée dans sa séance du 11 juin 2015 « Pour une vraie égalité des chances ».

L’exigence est, comme le souligne cette déclaration, un principe fondateur de l’école de la République. L’objectif de la nouvelle organisation du collège est double : renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux dans toutes les matières et développer les compétences indispensables au futur parcours de formation des collégiens. Assurer un même niveau d’exigence pour que tous les élèves acquièrent le socle commun de connaissances, de compétences et de culture par une priorité centrale donnée à la maîtrise des savoirs fondamentaux – au premier titre desquels la maîtrise de la langue française – est un impératif. Le collège doit permettre à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir en faisant confiance aux enseignants, en leur donnant plus de liberté pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves.

La structuration disciplinaire des enseignements est au cœur de la nouvelle organisation des enseignements au collège. L’horaire disciplinaire des élèves est fixé à vingt-six heures hebdomadaires pour chacun des niveaux du collège. Trois de ces heures en classe de sixième et quatre de ces heures en classes de cinquième, quatrième et troisième, sont consacrées aux « enseignements complémentaires » créés par la loi du 8 juillet 2013 d’orientation et programmation pour la refondation de l’École de la République.

Ces enseignements complémentaires prennent la forme de temps d’accompagnement personnalisé et d’enseignements pratiques interdisciplinaires. Huit thèmes ont été définis pour ces derniers, qui seront pour les élèves des temps privilégiés pour mettre en œuvre de nouvelles façons d’apprendre et de travailler. Pour les professeurs, ces enseignements pratiques interdisciplinaires seront l’occasion de travailler ensemble des thèmes de leurs programmes qu’ils traitent seuls aujourd’hui.

Les langues et cultures de l’Antiquité seront l’un de ces enseignements. Parce qu’elles jouent un rôle important dans l’acquisition de la culture commune et la construction de la citoyenneté, pour leur dimension linguistique comme pour l’apprentissage de l’histoire des civilisations, nous avons voulu en offrir la découverte beaucoup plus largement qu’aujourd’hui, à l’ensemble des élèves.

Associant l’étude de la langue à celle de la culture et de la civilisation antique, l’enseignement pratique interdisciplinaire « Langues et cultures de l’Antiquité » favorisera la connaissance des cultures classiques en mobilisant aussi d’autres disciplines, notamment l’histoire. Un enseignement de complément en langues anciennes (latin et grec), dispensé par un professeur de lettres classiques, permettra aux élèves qui souhaitent approfondir ces disciplines de le faire, dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui.

Consciente que la connaissance des langues anciennes apporte un éclairage sur notre pratique du français et contribue à améliorer le niveau de l’ensemble des élèves dans cette matière, j’ai, en parallèle, souhaité que les nouveaux programmes de français sensibilisent les élèves à l’histoire de la langue française et à ses origines latines et grecques. L’exigence sera ainsi mise au service de la réussite de tous et de la réduction des inégalités de maîtrise de la langue française.

S’agissant, enfin, des projets de programmes de la scolarité obligatoire remis par le Conseil supérieur des programmes en avril dernier, la synthèse de la consultation nationale sur ces projets sera rendue publique début juillet. Je saisirai, sur la base des résultats de la consultation, le Conseil supérieur des programmes pour qu’il retravaille ses projets initiaux.

Je vous prie de croire, Madame le Secrétaire perpétuel, en l’assurance de mes salutations distinguées.

Najat Vallaud-Belkacem,
ministre de l’Éducation nationale,
de l’Enseignement supérieur et la Recherche

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51 commentaires sur Lettre au secrétaire perpétuel de l’Académie française

  1. Didier Jodin

    – Les zintellectuels ne comprennent rien.
    – Les profs ne comprennent rien.
    – Les Académiciens ne comprennent rien.
    – Les journalistes ne comprennent rien.
    – Les syndicats (profs + inspecteurs d’académie) ne comprennent rien.

    Donc : je suis plus intelligente que tous ces gens-là réunis.
    Affligeant.

  2. Sauvons l'enseignement du latin et du grec

    L’Académie française a rejoint la cohorte des opposants à la réforme du collège qu’elle accuse d’être “un mauvais coup porté à la langue française”, dans une déclaration votée à l’unanimité, a-t-on appris mardi auprès de l’institution.

    Dans une relativement rare déclaration adoptée à la mi-juin qui ressemble à une prise de position, l’Académie accuse la réforme qui est censée voir le jour à la rentrée 2016 d'”affaiblir les disciplines fondamentales” et de “développer les inégalités”.

    “L’Académie française, qui a fait part au Président de la République (François Hollande) de ses réserves sur les projets de réforme du collège et des programmes d’enseignement présentés par le gouvernement, considère que l’ensemble de ces projets n’est pas satisfaisant”, estime d’emblée la déclaration.

    “Préserver les disciplines traditionnelles”

    Les Immortels, dont nombre d’opposants déclarés à l’actuel gouvernement comme l’ex-ministre Xavier Darcos, l’ancien chef de l’Etat Valéry Giscard d’Estaing ou encore le philosophe Alain Finkielkraut reprochent à la réforme “un défaut de structure”.

    Selon l’institution créée par le cardinal de Richelieu, cette réforme “repose sur deux principes implicites: l’affaiblissement des disciplines fondamentales et le bouleversement du calendrier d’acquisition des connaissances et des compétence”.

    L’Académie française exprime sa réprobation à l’idée que le latin et le grec soient mis “sur un pied d’égalité avec les langues régionales”. Il faut “préserver les disciplines traditionnelles”, insistent les Académiciens dans leur déclaration.

    Une plaidoirie pour un “redressement scolaire”

    “Le bouleversement complet du calendrier (…) ne permettra pas de lutter efficacement contre l’échec scolaire, ne favorisera pas +la réussite pour tous+, que la réforme s’assigne pour objectif, et a toute chance de perpétuer, voire de développer les inégalités”, met en garde l’Académie française.

    Plaidant pour “le redressement” du système scolaire, les Académiciens affirment que pour ce faire “il faut résister à la tentation de la facilité”. “L’exigence constitue le principe fondateur de l’école de la République; elle doit le rester ou le redevenir”, insiste le manifeste.

    Une réforme mal accueillie depuis mars

    La réforme du collège a suscité de nombreuses polémiques depuis sa présentation en mars. La suppression d’une large partie des classes bilangues et des options latin et grec ont provoqué la colère des enseignants de lettres classiques et d’allemand, des critiques de la droite ainsi que de personnalités de gauche comme Jack Lang ou Aurélie Filippetti.

  3. Sauvons l'enseignement du latin et du grec

    Lettre ouverte à Madame la Directrice de l’agence pour l’enseignement français à l’étranger

    http://avenirlatingrec.fr/media/kunena/attachments/224/AvenirdesLCA-Copy.pdf

    Cette redéfinition du statut du latin et du grec dans les programmes du collège laisse, pour l’instant, planer le plus grand doute sur la survie effective de ces enseignements.

    Cependant, plusieurs zones d’ombre dans le décret de réforme laissent craindre que le réel puisse difficilement coïncider avec le possible :
    – Si tous les élèves doivent étudier six EPI sur huit entre la 5ème et la 3ème, il est logiquement impossible que l’EPI Langues et Cultures de l’Antiquité soit maintenu trois ans de suite.
    – Si l’EPI a un caractère dérogatoire, il sera en concurrence avec les autres EPI. Aucun professeur de Lettres Classiques ne pourra, et sans doute ne voudrait, prétendre à une telle hégémonie de sa discipline.
    – L’horaire complémentaire a peu de chances d’exister en dehors de la 5ème, puisqu’il doit nécessairement être adossé à l’EPI Langues et Cultures de l’Antiquité.
    – L’horaire complémentaire est à prélever dans une réserve d’heures qui peuvent être mobilisées à d’autres fins. Sur quels critères pourrons-nous invoquer la priorité de l’horaire complémentaire latin?

    En l’état actuel des choses, il faut donc bien admettre que, comme l’ont souligné l’ensemble des associations qui militent pour la sauvegarde des langues anciennes dans l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, mais aussi de nombreuses personnalités publiques ou intellectuelles dans des tribunes publiées dans la presse, le latin et le grec sont menacés de disparition au collège. Or s’il n’y a plus de latinistes en collège, il n’y en aura bientôt plus en lycée et bientôt plus à l’université.

  4. Sauvons l'enseignement du latin et du grec

    En l’état actuel des choses, il faut donc bien admettre que, comme l’ont souligné l’ensemble des associations qui militent pour la sauvegarde des langues anciennes dans l’enseignement secondaire et l’enseignement supérieur, mais aussi de nombreuses personnalités publiques ou intellectuelles dans des tribunes publiées dans la presse, le latin et le grec sont menacés de disparition au collège. Or s’il n’y a plus de latinistes en collège, il n’y en aura bientôt plus en lycée et bientôt plus à l’université.

  5. Une réforme viciée

    Education nationale. Une association a saisi le Conseil d’Etat car selon elle, le texte de la réforme du collège présente des irrégularités. Me Henri de Beauregard, l’avocat de l’association dénonce un « vice » : le Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale n’a pas été consulté comme la procédure le prévoit. Entretien.

    VA. Pourquoi avez-vous mené une action en justice après la publication de la réforme du collège ?

    Me de Beauregard. J’ai été saisi par une association de défense et de promotion des langues de l’antiquité, l’association “Arrête ton Char”. Ceux-ci se préoccupent de la réduction sensible de la place accordée à l’enseignement des langues anciennes au collège. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls puisque beaucoup d’intellectuels, de tous bords, ont également fait connaitre leur préoccupation et, en dernier lieu, c’est l’Académie française qui a pris une position à la fois rare et extrêmement sévère sur cette réforme.

    VA. Que dénoncez-vous ?

    Me de Beauregard. Chacun se souvient de la façon dont cette réforme a été publiée, à la surprise générale, au lendemain de la mobilisation nationale des enseignants du 19 mai 2015. Il s’agissait, pour le Gouvernement, d’étouffer une contestation qui transcende les clivages habituels en affichant son inflexibilité. Ce faisant, il a agi dans la précipitation, au mépris des enseignants. Au plan juridique, cela se traduit par un vice tiré du défaut de consultation du Comité Technique Ministériel de l’Education Nationale. Cette structure, composée de représentants syndicaux, doit être consultée pour tout nouveau texte susceptible d’avoir une influence sur l’organisation des services ou des établissements de l’Education Nationale et sur leurs méthodes de travail. Tel est, à l’évidence, le cas d’une réforme qui crée des “enseignements interdisciplinaires” que les enseignants devraient préparer et présenter ensemble, qui supprime les classes bilangues…

    Or, vérification faite, ce comité n’a pas été consulté. Selon l’adage cher au latiniste, Dura Lex sed Lex, l’annulation semble logique. Cette réforme peut également susciter d’autres questions, comme le court-circuitage du pouvoir législatif. En effet, le législateur a habilité le Gouvernement à fixer lui-même le contenu des programmes. Ce faisant, je me demande s’il ne s’est pas dessaisi d’une compétence qui lui est propre… Il a en tous cas privé la représentation nationale d’un débat, qui est pourtant de la première importance, parce qu’il concerne nos enfants et ce que l’on a envie de leur transmettre.

    VA. Votre action a-t-elle des chances d’aboutir ?

    Me de Beauregard. Le Conseil d’Etat devrait statuer d’ici six à huit mois. Compte tenu des enjeux – la réforme ayant vocation à s’appliquer à la rentrée 2016 – il est à espérer qu’il pressera l’audiencement de cette affaire. Il est dommage que le juge des référés du Conseil d’Etat n’ait pas jugé la situation suffisamment urgente pour examiner le moyen immédiatement, car l’attente de la décision fait plâner un risque. En effet, le Gouvernement continue à avancer en se fondant sur cette réforme (circulaire d’application, révision des programmes, lesquels donneront lieu à l’édition de nouveaux manuels…) de sorte que les conséquences d’une annulation de la réforme vont devenir plus nombreuses et plus graves.
    http://www.valeursactuelles.com/politique/erreur-juridique-la-reforme-du-college-presente-des-irregularites-54009

  6. Occitanistes

    Un collectif d’occitanistes a décidé de saisir le conseil d’Etat pour contester la réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem. Ils s’estiment victimes du mépris de l’administration parisienne et entendent se battre devant la justice

    Les occitanistes ne désarment pas contre la réforme du collège.

    Un collectif périgourdin a envoyé ce lundi une requête contre cette réforme au conseil d’Etat.
    Les occitanistes craignent la disparition de l’enseignement de leur langue à cause de la réforme des collèges car à la rentrée 2016, elle ne sera plus une matière en tant que telle. L’occitan sera supprimé en 6e.
    Ce sont les établissements qui diront si oui ou non ils proposent l’occitan dans le cadre des 20% d’enseignements laissés à leur discrétion. Environ 240 personnes avaient déjà manifesté il y a 3 semaines à Périgueux pour défendre l’occitan. Cette fois, c’est en justice que les occitanistes espèrent obtenir gain de cause.

    Ils saisissent donc le conseil d’Etat, mais la requête n’est de toute façon pas suspensive. Le collectif envisage maintenant de déposer des recours suspensifs contre la réforme pour pouvoir suspendre les décrets d’application et donc bloquer la mise en place de la réforme.

  7. Latinistes et hellénistes

    Opposés à la réforme, il y a aussi, à la pointe de la lutte, les enseignants de Lettres classiques qui craignent la disparition de l’enseignement du latin et du grec. C’est le cas de l’association « Arrête ton char », créée en 2014 par Robert Delord, enseignant à Die, dans la Drôme.

    Pour continuer la lutte, cette association a choisi de faire appel au droit, en attaquant la réforme devant le Conseil d’Etat. Une demande d’annulation du décret du 20 mai a été déposée le 12 juin dernier, à l’appui de l’avocat Henri de Beauregard, qui avait déjà obtenu le retour de la bourse au mérite aussi devant le Conseil d’Etat (voir notre article).

    Cette attaque s’appuie notamment sur l’obligation que la loi impose d’en passer par une présentation de la réforme devant le Comité technique ministériel (CTM) car ce texte va conduire à des changements dans les « méthodes de travail des administrations, établissements ou services » tout en ayant une « une incidence sur les personnels ». C’est ce que précise une loi du 11 janvier 1984, rapporte L’Obs. Il y a donc un vice de procédure.

    Si maître Beauregard avait aussi tenté un référé pour dénoncer l’urgence dans laquelle était conduite cette réforme, cette demande a été rejetée par le Conseil d’Etat. En revanche, le vice de forme a été jugé recevable. Mais on ne sait pas encore quand l’instance tranchera sur cette question.

  8. incroyable !

    http://www.marianne.net/luttedesclasses/college-2016-reforme-egalitaire-vraiment-100235076.html

    L’exemple des sections bilangues

    La réforme du collège supprime donc les sections bilangues, de plus en plus nombreuses, gratuites, et présentes dans de nombreux établissements défavorisés. Par exemple, dans le collège Robert-Doisneau de Clichy-sous-bois, dont Zyed et Bouna étaient élèves. Les ouvertures de sections ne sont, de fait, limitées en nombre… que par l’institution scolaire.

    Mais, en revanche, la réforme se garde bien de supprimer d’autres dispositifs, autrement plus élitistes. La circulaire d’application donne ainsi cette précision : « en ce qui concerne les classes à horaires aménagés (classes à horaires aménagés musique, danse et théâtre et sections sportives) ainsi que les sections internationales, les dispositions horaires restent identiques aux conditions actuelles. »

    Qu’on se rassure : les classes CHAM ou les sections internationales des collèges (par exemple, dans l’ouest parisien, de La Celle-Saint-Cloud, de Sèvres, du Pecq, de Buc, de Saint-Germain-en-Laye ou de Rueil etc.) ne sont en rien menacées par cette réforme égalitaire !

    Il est bon de savoir que ces sections internationales sont parfois payantes : au lycée international de Saint-Germain-en-Laye (public), particulièrement élitiste il est vrai, les frais de scolarité pour les familles s’élèvent à 6.193€ (hors restauration) pour la section anglophone. La simple demande d’inscription coûte 250€, non remboursables. Et quand ces sections internationales sont gratuites, leur recrutement élitiste sur un excellent niveau de bilinguisme ne correspond pas moins à une sélection sociale, en particulier dans les sections anglophones et germanophones.

    Quant aux CHAM, si elles sont nécessaires, elles peuvent malheureusement être un moyen utile, pour certains publics favorisés, de contourner la carte scolaire avec une dérogation (ce que ne permettent pas les sections bilangues).

    Le privé en redemande

    Ajoutons qu’avec la suppression des sections bilangues dans le public, les écoles bilingues privées peuvent se frotter les mains. Avec la bénédiction du Ministère de l’Éducation nationale d’ailleurs, qui assure même la promotion de ces écoles privées pour publics fortunés. Ainsi Florence Robine, directrice générale de l’enseignement scolaire, vient-elle de visiter l’Ecole Active bilingue pour y étudier les méthodes efficaces d’un enseignement précoce des langues étrangères.

    En réalité, l’efficacité de cette école privée, aux abords du parc Monceau, tient moins à la précocité de son enseignement qu’à sa sélection sociale et à ses conditions d’enseignement privilégiées (par exemple des professeurs native speakers, diplômés dans leur pays d’origine). Il faut dire que les frais de scolarité pour un collégien s’inscrivant dans cette école (sous contrat d’association, c’est-à-dire dont les professeurs et une partie des frais de fonctionnement sont payés par l’Etat) s’élèvent pour les familles à presque 10.000€ par an (restauration comprise) : heureusement, les plus défavorisés peuvent apporter leur propre repas mais cette simple autorisation est facturée 1.125€ par an !

    On le voit : avec cette réforme, l’égalité progresse à grand pas dans l’école républicaine.

    En vérité, le discours moralisant du ministère, fustigeant des sections bilangues « élitistes », a pour vocation de faire accepter une réforme qui fait des économies sur le dos des plus défavorisés.

    @loysbonod

  9. Vice juridique et excès de pouvoir

    La réforme du collège a-t-elle été validée dans les règles de l’art? Si les opposants au texte n’ont pas manqué de dénoncer les manières autoritaires du gouvernement -lequel a publié son décret le 19 mai, au lendemain d’une grève des enseignants-, il pourrait aussi y avoir un vice juridique.
    C’est ce qu’avance Me Henri de Beauregard qui, le 25 juin, a saisi le Conseil d’Etat. Argument avancé: le «comité technique ministériel» (CTM) n’a pas été consulté. Un potentiel vice de forme, «révélateur de la précipitation du gouvernement et d’un déficit de concertation», estime l’avocat au barreau de Paris, qui a gagné cette année sur le dossier des bourses au mérite.
    Instance de la représentation syndicale, dont l’avis est consultatif, le CTM traite, comme son nom l’indique, des sujets «techniques», des services des personnels aux questions statutaires. Il avait ainsi été consulté sur les rythmes scolaires. La réforme du collège entre-t-elle dans ses attributions? «A priori non, car elle ne touche pas aux obligations de services des enseignants. Si le Conseil d’Etat estimait le contraire, ce serait une première, qui ferait jurisprudence», indique-t-on dans l’entourage de Najat Vallaud-Belkacem, qui se veut confiant.
    «Si l’on s’en tient aux textes, le CTM doit être consulté sur les projets qui touchent «aux méthodes de travail des administrations, établissements ou services et à leur incidence sur les personnels», assure Henri de Beauregard. Il me semble qu’avec les «EPI» (ces «enseignements pratiques interdisciplinaires» qui appellent les enseignants à travailler ensemble autour de «projets» transversaux, NDLR), la réforme a bien un impact sur les méthodes de travail», ajoute-t-il.
    Celle-ci prévoit aussi de donner 20% d’autonomie aux établissements. Elle supprime enfin les classes bi-langues, les sections européennes ainsi que l’enseignement du latin tel qu’il existe aujourd’hui.
    Le caractère d’urgence était «insuffisamment caractérisé»
    C’est justement «Arrête ton char», une association de passionnés de langues et cultures de l’Antiquité que Me de Beauregard représente dans cette affaire. «Nous défendons un enseignement vivant du latin et du grec. Nous ne sommes pas des grammairiens poussiéreux, comme voudrait le faire croire la ministre. Nous ne sommes pas des «immobiles» comme a pu le dire François Hollande. Nous ne sommes pas, non plus, des réactionnaires!», s’indigne Robert Delord, professeur de lettres et président de cette association qui s’est sentie «agressée par la gauche». Il rappelle qu’à ce jour, 96% des collèges proposent du latin et qu’il s’agit souvent de la seule option proposée dans les zones d’éducation prioritaire. Avec la réforme du collège, le latin est appelé à se fondre dans un «EPI» «langues et cultures de l’Antiquité». Et Najat Vallaud-Belkacem n’hésite pas à expliquer qu’elle instaure «le latin pour tous». «Un mensonge éhonté que la ministre répète dans les talk shows comme le Grand Journal». Une affirmation d’autant plus absurde que l’antiquité n’étant au programme d’aucune matière entre la 5e et la 3e, on voit mal comment un enseignement «interdisciplinaire» pourrait être mis en place.
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/28/01016-20150628ARTFIG00060-reforme-du-college-un-hicjuridique.php

  10. PF

    NVB dit avoir sous-estimé les rumeurs…
    J’ai pour ma part sous-estimé l’entêtement et l’incompétence de ce ministère…

  11. Blanche

    « Nul n’est mauvais gratuitement. Il faut qu’il y ait une raison qui détermine, et cette raison est toujours une raison d’intérêt. » Lettres persanes, Lettre LXXXIII de Montesquieu.
    Nous les pseudo-intellectuels, les gens de terrain avons bien perçu vos intérêts personnels de carriériste au détriment de l’avenir des élèves !
    Sans oublier l’aspect financier ! économie,…. économies quand vous nous tenez ! Ah elle est belle la gauche actuelle !

  12. Florian Deutsch

    Moi j’ai recruté 34 élèves pour l’an prochain qui feront allemand en 6ème dans une section bilangue. Et vous, BOOM ! Dès 2016, vous détruisez tout notre travail ! Quelle considération, quelle gratitude ! Je ne pourrai plus aller initier les CM2, ouvrir leur regard sur l’Europe. Non non… Ils ne verront que l’Allemagne nazie au programme d’histoire en CM2. C’est ça le rapprochement de nos cultures ???

  13. inconscience

    De façon tout à fait inhabituelle, le ministère prévoit l’application de ces nouveaux programmes à la rentrée 2016 en même temps pour tous les niveaux du collège (et du primaire concerné) et pour toutes les disciplines. Un tel choix n’est pas sans poser de sérieuses difficultés.

    Depuis toujours, en effet, il est d’usage de changer les programmes année par année pour permettre une cohérence des enseignement dispensés à chaque cohorte d’élève. Cette “tradition républicaine” en la matière permettait à chaque génération d’élève de suivre un programme dans sa cohérence (qu’il s’agisse du programme sortant ou du programme entrant…)

    En 2016 ce ne serait donc plus le cas. Cette décision soulève de nombreuses difficultés pratiques : cohérence et/ou redondance des apprentissages pour chaque génération d’élèves, renouvellement des manuels scolaires, masse d’adaptations pour les équipes, etc.

  14. extrait d'un exercice de quel niveau ?

    Distance d’arrêt = distance de réaction + distance de freinage
    1) Un scooter roulant à 45 km/h freine en urgence pour éviter un obstacle. À cette vitesse, la distance de réaction est égale à 12,5 m et la distance de freinage à 10 m. Quelle est la distance d’arrêt ?

  15. destruction d'un enseignement choisi par un élève sur cinq

    L’enseignement du Latin et du Grec est présent dans les grilles horaires actuelles du Collège à hauteur de :
    en 5e : Latin 2 heures
    en 4e : Latin 3 heures
    en 3e : Latin 3 heures et/ou Grec 3 heures
    Ces enseignements, proposés à tous, et présents notamment dans 93% des établissements défavorisés, sont facultatifs : seuls les élèves volontaires s’y inscrivent.
    Mais ils ne sont pas réservés à quelques élèves triés sur le volet : ils sont ouverts à tous les élèves qui le souhaitent et il n’y a pas de sélection. Ce ne sont donc pas des options élitistes.

    Les élèves suivant ces enseignements (23% des collégiens, 1 élève sur cinq) ne sont pas regroupés dans une classe de latinistes ou d’hellénistes, mais répartis sur plusieurs classes : ce ne sont donc pas des options ségrégatives.

    Avec la réforme du collège, un gros établissement de centre ville pourra plus facilement se permettre de proposer cet enseignement qu’un petit établissement de campagne, aggravant ainsi les inégalités territoriales.

    En dernière analyse, loin de permettre “le Latin et le Grec pour tous” en gommant les inégalités, cette réforme du collège qui accentue les différences entre les établissements va amplifier les inégalités territoriales, et accroître encore la tentation pour les parents pouvant se le permettre de retirer leurs enfants du collège de secteur pour les scolariser ailleurs, où ces options auront été maintenues : résultat très exactement inverse de celui officiellement poursuivi par cette réforme du collège.

  16. Les programmes renforcent les inégalités

    Relativisme culturel et démagogie

    Mais surtout – et c’est là une rupture totale avec la tradition humaniste – les futurs programmes ne donnent plus aucune indication de siècles, de mouvements littéraires ni d’œuvres ou d’auteurs à aborder. Exit, Hugo, Voltaire, La Fontaine, Molière, Camus ! Les voilà remplacés par de simples « types d’œuvres littéraires et non-littéraires, donnés à titre indicatif », où l’on voit se côtoyer épopées, documentaires, récits, presse, bande dessinée, films, théâtre, comics et « fictions audiovisuelles » (comprendre « séries TV », comme c’était écrit textuellement dans la première version des programmes, sans vergogne). Revoilà le relativisme, plus violent que jamais, qui met sur le même pied Marivaux et Titeuf, Tolkien et un épisode de Game of Throne.

    Pourquoi ce grand retour du relativisme ? Parce que nous retrouvons dans ces programmes la typologie des textes en lieu et place de la littérature. La mention « types de discours » apparaît 5 fois dans des programmes de Français réduits à quelques pages. Dans le même temps, on voit revenir le dogme de la séquence et la fin de la liberté pédagogique. Nous retrouvons donc tous les éléments qui ont déjà provoqué la catastrophe précédente, accentués encore par une approche thématique des œuvres. Le souci de transmission d’une culture commune et, à travers elle, d’un monde commun, la foi en la puissance de classiques, en leur capacité à instituer l’Homme, tout cela semble avoir déserté les concepteurs de ces nouveaux programmes qui font de l’étude des textes un simple moyen de travailler des compétences purement utilitaires.

    La grammaire mise en pièces ?

    La grammaire, quant à elle, est réduite à un simple outil de communication. Il n’est plus question de donner à comprendre la langue comme système cohérent (il ne faudrait même plus enseigner les conjugaisons à toutes les personnes), donnant ainsi accès à une syntaxe juste et précise, ni de développer le raisonnement par les concepts grammaticaux. On se contente désormais du strict nécessaire pour écrire à peu près sans (trop de) fautes. Les apports de la grammaire à la construction de la pensée et de la langue sont niés purement et simplement. En deux mots, on diminue ce qui est nécessaire à l’intégration d’une syntaxe précise permettant de mieux lire et mieux écrire.
    Enfin, destinée à n’être plus étudiée qu’au sein de séquences, la grammaire court à nouveau le risque d’être à nouveau abordée sans cette progression rigoureuse qui seule permet de mieux éclairer les notions au fur et à mesure qu’on les introduit. De toute façon, en limitant à environ 20% des heures de Français le temps dévolu à l’enseignement de la grammaire, le projet de programme prétend diminuer de façon drastique l’étude de la langue, qui occupe chez bien des professeurs consciencieux 40 à 50% du volume horaire : moitié littérature, moitié grammaire, ça paraît équitable. On voit mal comment quelque progrès pourrait résulter de ces coupes franches.

  17. Inquiétude

    L’inquiétante dilution du programme sur les 3 années du cycle 4…

    Dans le même temps, l’organisation rigoureuse des programmes année par année cède le pas à une organisation par cycles de trois ans. Les professeurs seront libres de répartir comme ils le souhaitent les points au programme au fil de ces trois années. Ainsi, si un établissement décide de traiter des Lumières et des relations logiques dans la phrase en 4e, par souci de cohérence avec le programme d’Histoire, et qu’un autre préfère aborder ces points en 3e, en lien avec le thème « dénoncer la société », un élève qui déménage de l’un à l’autre en cours de scolarité pourrait ne jamais rencontrer ces points. En tout état de cause, c’est une désorganisation complète des apprentissages. Entre cette « autonomie des établissements » et le relativisme instauré dans le choix des œuvres, on peut se poser des questions sur le caractère national du programme et la différence de contenu entre un collège de Seine-Saint-Denis et un bon établissement parisien.

    Pour conclure

    Sans parler des heures prises sur l’enseignement disciplinaires pour la mise en place des EPI, qui pénaliseront au premier chef les élèves en difficulté, gageons qu’à réintroduire ce qui avait déjà produit des effets toxiques sur l’enseignement du Français, à savoir l’enseignement en séquences et la typologie des textes, à discréditer ainsi la grammaire et à décréter un total relativisme dans les objets étudiés en classe, à renvoyer enfin les établissements à leur autonomie sous couvert de cycles, cette réforme du collège contribuera davantage à creuser les inégalités qu’à les combler.

  18. Saupoudrage, enfumage !

    L’enseignement du Latin et du Grec prend donc dorénavant place dans le cadre d’un EPI.
    De ce fait, le Latin, ou le Grec, devrait en théorie :

    être enseigné conjointement à une autre discipline, et non plus seul,
    prendre son temps d’enseignement sur une autre discipline que lui, puisqu’il n’a pas d’horaire propre, et donc contribuer à construire et approfondir les savoirs d’une autre discipline que lui.
    Mais en pratique, cet EPI ne permettra pas d’enseigner les Langues et Cultures de l’Antiquité :

    La langue latine comme la langue grecque ne sont au programme d’aucune discipline (et pour cause) : la matière qui “donnera” des heures pour étudier les langues latine ou grecque dans cet EPI devra donc renoncer à traiter son propre programme sur ce temps-là, donc accepter de perdre une heure pour traiter sa propre discipline.
    Il ne pourra donc s’agir que d’un vernis culturel, et encore sans Histoire, puisque l’Antiquité est au programme d’Histoire de 6e, niveau qui n’est pas concerné par les EPI.

  19. Odile Chaumeton

    C’est tout de même lassant de relire toujours les mêmes mensonges pour justifier votre réforme . Croyez-vous que les académiciens sont dupes ? Ils ont sûrement lu et entendu vos interventions précédentes et doivent penser que vous vous moquer d’eux.
    Autre chose, votre réforme annoncée à grand coups de com commence déjà à faire des dégâts en allemand. Le nombre d’élèves qui s’inscrivent diminue déjà et même en LV2. Les parents anticipent. Ça doit vous faire plaisir, vous qui visiblement n’aimez pas la langue allemande et les profs d’allemand.

  20. A.D

    Madame,
    Même face à l’Academie Française, vous continuez à servir votre réforme-soupe, vide de sens, à non pardon, il y a un sens dans votre réforme: les économies! Vous sacrifiez l’éducation des enfants au nom de votre soi-disante égalité des chances: hypocrisie et mensonge. J’ai honte de travailler pour vous, d’ailleurs je continuerai à travailler contre vous puisque j’ai déjà 30 élèves en bilangue l’année prochaine. Je résisterai à vos sottises jusqu’à ce que vous me supprimiez des emploi du temps des collégiens: je vous rappelle que je passerai de 18h à 7h30 avec une seule lv2. Même ce simple calcul, vous le niez! Quelle misère!
    Cordialement,
    Une prof d’allemand qui profitera de sa dernière année en bilangue pour continuer à hurler son indignation

  21. Blanche

    A méditer madame la Ministre :”Les ignorants ne doutent jamais d’eux-mêmes.” Citation de Antoine Albalat ; Comment on devient écrivain (1925)
    Si l’on se réfère à vos certitudes et vos déclarations, et bien on en conclut que vous ignorez pas mal de choses !
    En premier lieu vous ignorez les enseignants, les élèves, les parents d’élève et le travail de terrain ! Quelle gabegie !

  22. tardieu

    Pourquoi ne pas répondre aussi à l’Académie des Sciences qui prévoit une “catastrophe” et “un manque réel d’ambition dans les programmes de sciences”…. Ils auraient peut être mal interprété les textes eux aussi!
    Toutes ces personnes ont sincèrement besoin d’une explication de texte si l’on peut appeler ça un “texte”….

  23. TIP

    Madame La Ministre. Pourquoi n’avez-vous pas écrit Madame la Secrétaire Perpétuelle ? On est féministe ou on ne l’est pas. Il faudrait savoir.

  24. FF

    voici un scoop complètement inattendu et imprévisible:
    Les 2 collèges privés de mon secteur assurent d’ores et déjà qu’il continueront à ouvrir des 6èmes bilangues en septembre 2016 ( accessibles aux débutants germanistes) et des sections européennes….. moyennant un supplément bien sûr!!!
    Vous faut -il encore plus de preuves que votre réforme accroit encore plus les inégalités ?

  25. Hans im Glück

    Quelle belle réponse vide ! Ceci étant dit, on commence à avoir l’habitude depuis le temps que nos questions sont restées sans réponse.

    On sent votre envie de ressortir toujours le même refrain servi encore et encore, à savoir que les opposants à la réforme n’ont pas lu le texte et, du coup, n’ont rien compris, qu’il faut leur expliquer que la suppression de filières à qualité et l’introduction des EPI n’est pas un nivellement par le bas etc etc. – seulement, cette tactique ne marche pas face à l’Académie Française.

    Du coup, pas une seule réponse aux arguments présentés, comme par exemple le défaut de structure de la “réforme”, l’affaiblissement des disciplines, et, surtout, – c’est le comble qui pourtant n’est pas non plus nouveau – que cette réforme «a toute chance de perpétuer voire de développer les inégalités”.

  26. Frédéric AURIA

    Madame la ministre, je vous admire !
    La belle unanimité de tout ce qui sait penser en France et est indépendant contre le projet de réforme que vous défendez est admirable. Oser répondre aussi bêtement à l’Académie Française est honteux…
    J’espère que votre copain Valls vous trouvera rapidement un autre ministère à votre mesure, un ministère de l’incompétence, ou de l’arrogance, où vous brillerez sans aucun doute, ce qui permettra de reclasser vos chers conseillers (trop chers pour les contribuables, vu ce qu’ils pondent !) et après, on nomme vite quelqu’un de pro, qui remettra au travail les gens compétents du ministère qui rongent leur frein devant tant de stupidité !
    Parmi les nombreuses bêtises de votre réforme, la suppression des dispositifs bilangues et des sections européennes… à ce titre, samedi 27 juin 16h30, remise des 45000 premières signatures de la pétition http://www.petitionpublique.fr/PeticaoVer.aspx?pi=rcADEAF, mais vous comprendrez qu’on ne perd pas de temps avec vous, on la remet directement à l’Elysée !
    Au revoir Mme Vallaud-Belkacem !

  27. Maltraité

    c’est bien de répondre aux académiciens.
    ce serait mieux de répondre aux appels au secours des employés harcélés de ce noble établissement qui est sous votre tutelle sans attendre quu un incident à la France télécom ne vous y oblige…

  28. Grosse FAtigue

    “Le collège doit permettre à tous les élèves de mieux apprendre pour mieux réussir en faisant confiance aux enseignants, en leur donnant plus de liberté pédagogique, plus de capacité d’adaptation aux besoins divers des élèves.”

    Moi, j’adore ce genre de phrase. Il faut sans doute avoir fait un parcours spécifique pour maîtriser à ce point la langue de bois. C’est une vertu française que le monde entier nous envie. Si la langue de bois était mesurée par les enquêtes PISA, nous serions number one…

    A quand une suppression pure et simple du Ministère de l’Education Nationale et une autonomie totale des professeurs ?

    Rêvons….

  29. Retraitée fâchée

    J’ignore ce qu’on vous a promis en échange du “sale boulot”, en tout cas, je peux vous promettre une belle déroute aux prochaines élections ! Si j’en juge par ce que disent autour de moi enseignants et parents de gauche, vous allez battre le record de Claude Allègre, qu’on croyait pourtant insurpassable, dans la fuite d’un électorat dit “traditionnel”. Et, croyez-moi, on vous fera porter le chapeau, même si chacun sait que cette réforme n’émane pas de vous, mais qu’on vous a juste chargée de la mettre en oeuvre. Question subsidiaire : on vous voit parader sur tous les plateaux de télévision, si on suit votre page FB, on vous voit partout où il faut être vue. Je vous conseillerais de passer un peu de temps dans votre ministère, et d’étudier enfin la réforme que vous vendez.

  30. M. V.

    Qu’ils soient de gauche de droite, ce sont désormais les enseignants, les agrégés, les chefs d’établissements sur le terrain, le syndicat de vos propres inspecteurs, d’anciens recteurs ( et même d’actuels, même s’ils le disent moins fort ), les anciens ministres de l’Education ( dont le meilleur qu’il y ait eu dans cette République, M. Chevènement ), vos propres ministres qui ont quitté le gouvernement, tous les pseudo-z-intellectuels ( qu’ils soient philosophes, historiens, psychologues, linguistes, artistes, politiciens, etc. ) aussi bien que des patrons d’entreprises ou de grands groupes, l’Académie Française ( et j’en oublie ) dénoncent cette réforme ! Face à eux, comme par hasard, votre réponse de façade est toujours ce même langage (pseudo-)théoricien et itératif qui ne vous convainc même pas vous-même, tant vous paraissez chaque fois embarrassée, approximative et cyclique quand vous tentez de la défendre, et vous vous retrouvez dans l’obligation de reporter sine die le bilan de la réforme du lycée, que vous deviez révéler mais qui, déjà désastreux en 2012, trahirait s’il était révélé toute la perversité de votre réforme du collège, similaire ( en pire ) à celle du lycée ! À la nation entière, derrière des mensonges évidemment délibérés et en refusant systématiquement tout débat avec les professionnels, vous tentez d’imposer votre tragique projet en coup de vent et par un coup de force. Quand on se sent aussi seule contre toute la nation, madame le ministre, il ne suffit même plus d’abroger le décret : il faut même démissionner. Et c’est une personne de votre tendance politique qui vous le dit.

  31. Didier Jodin

    Les professeurs de Lettres Classiques sont compétents pour le français, le latin et le grec.
    Supprimer le (vrai) enseignement des langues anciennes, c’est leur donner plus d’heures de français.
    Environ 3500 postes de Lettres “économisés”.
    Voilà l’unique et véritable but.
    Ayez au moins le courage d’assumer vos objectifs réels. Cela restera scandaleux, mais moins indigne.

  32. Didier Jodin

    Cette façon de répéter inlassablement les mêmes mensonges en s’imaginant qu’on finira par les prendre pour des réalités…
    Non, l’enseignement des langues anciennes n’est pas ouvert à plus d’élèves. Il est ouvert aujourd’hui à 100% de ceux qui le choisissent. Le saupoudrage dont vous parlez n’a rien de commun. Comment peut-on être ministre de l’éducation sans prendre la peine de lire les programmes actuels ? En français, un aperçu sur quelques éléments de grec et de latin ? Mais c’est déjà le cas ! En latin, un lien entre la civilisation et la langue ? Mais c’est déjà le cas ! Et de manière organisée, logique, cohérente.
    Ce que la réforme prévoit, avec de la civilisation qui tombe de nulle part puis des éléments de langue éventuellement dispensés ailleurs, avec des horaires réduits, est pédagogiquement aberrant. Pas d’heures dédiées aux langues anciennes, donc pour l’EPI pas de partage avec une autre matière, mais un parasitage, d’autant que l’Antiquité n’est au programme d’aucune discipline du cycle 4.
    Quant à l’idéologie pédagogiste des EPI… Mais lisez donc Alain et ses “Propos sur l’Education”. L’interdisciplinarité : elle est déjà en oeuvre car le professeur de chaque matière crée lui-même des ponts avec les autres disciplines. Les EPI vont être appréciées par les “bons” élèves qui savent bien profiter de ces dispositifs interdiciplinaires. Les élèves en difficulté, eux, n’en profiteront pas, car ils n’ont tout simplement pas les bases pour faire un lien entre ce qui sera pour eux une animation récréative et les connaissances réelles. Ces élèves-là s’ennuient en cours parce qu’ils n’ont ni les bases langagières pour comprendre les consignes, ni les structures parentales nécessaires pour être suivis. Ce n’est pas avec des EPI qu’ils vont raccrocher. Au contraire, ceux-ci vont agrandir les disparités, les elèves en difficulté auront moins d’heures de français et ce n’est pas en EPI qu’ils pourront pallier leurs difficultés. Ils ont surtout besoin de petites structures, et d’une base solide en français. De leur côté, les “héritiers” conserveront la culture, parce qu’ils l’ont à la maison.
    Mais pourquoi perdre du temps à répéter ces évidences ? Elles vous sont dites de toutes parts, et vous restez sourde. Il faudra pourtant nous entendre, l’an prochain, avec des actions qui s’annoncent dures. Et vous nous entendrez aussi lors des prochaines élections présidentielles. Ce sera le bruit assourdissant de l’électorat enseignant se détournant de cette gauche-là.

  33. Bacon

    Les membres de l’Académie française, comme tous les pseudo-z-intellectuels, ont lu attentivement les textes de la réforme et des programmes ! Ils n’ont pas besoin d’une explication de texte ! Du vent, toujours du vent dans les explications de la réforme par ses défenseurs, jamais aucun élément précis en matière d’horaires, de contenu…
    Cessez de croire que des personnes bien informées pourraient se laisser convaincre par des discours vides et sans aucune assise réelle !

  34. Lachaume

    Assez de tous ces mensonges, plus personne n’est dupe ! Les intellectuels, les Académiciens, les journalistes, et même les profs ne savent donc pas lire ni comprendre ! Alors soit la réforme est très mal écrite ! Soit c’est un tissu de mensonges ! Et le fond (les programmes) et la forme (la structure) vont vers un nivellement vers le bas et empêcheront fortement la mise en place du latin tel qu’il était correctement et intelligemment enseigné jusque là. C’est scandaleux, humiliant pour les professionnels que nous sommes ! nous SAVONS comment enseigner ! pas vous ! nous savons aussi que ce qui est prévu est une catastrophe !
    De plus on apprend que toutes les formations continues sont annulées pour l’année prochaine afin de mettre tous les moyens sur la formation pour la réforme ! je refuserai d’y aller ! je ne serai pas complice de cette mascarade contraire à la déontologie des professeurs ! et je ne serai pas la seule !

  35. Tout de suite, c'est plus clair !

    Éléments explicatifs au projet de programme du cycle 4: français

    “L’élève questionne et expérimente à travers l’écriture, l’oral et la lecture le sens du cheminement qui mène l’être aussi bien au-delà de lui-même vers l’inconnu qu’en lui-même à la recherche de l’énigme qu’il est.” Page 3
    http://cache.media.education.gouv.fr/file/CSP/90/1/ELEMENTS_EXPLICATIFS_projet_de_programme_cycle_4_19_juin2015_439901.pdf

    Non, ce n’est pas une parodie. On croit rêver…

  36. on n'atteindra pas l'égalité en détruisant le savoir

    La prestigieuse Académie française s’élève contre la réforme du collège prévue pour la rentrée 2016. Dans une déclaration votée à l’unanimité, elle estime que cette réforme est “un mauvais coup porté à la langue française” qui va “affaiblir les disciplines fondamentales” et “développer les inégalités”.
    L’Académie estime que cette prise de position n’est pas du tout politique. Il s’agit d’une opposition de fond pour l’écrivain et académicien Jean-Marie Rouart : “l’Académie n’est ni de droite ni de gauche. Si elle a éprouvé le besoin de prendre position, c’est que la situation est, pour elle, très grave”.

  37. Contre la réforme du collège

    Les reproches de l’Académie française portent sur à peu près tous les aspects du nouveau collège censé voir le jour à la rentrée 2016 : défaut de structure, dissimulation de la logique des réformes, effacement des disciplines traditionnelles, dispersion des savoirs, écriture incompréhensible… On retrouve, rassemblés sur deux pages, tous les griefs entendus depuis la mi-mars, à droite comme à gauche de l’échiquier politique, à l’extérieur comme à l’intérieur des salles des professeurs.
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/education/article/2015/06/23/reforme-du-college-l-academie-francaise-rejoint-la-fronde_4659572_1473685.html#hQBZTqJ6rump6cao.99

  38. La charge de l'Académie française

    Enfin, ce qui choque par-dessus tout l’Académie, c’est le sort fait à la langue française. Elle rappelle que «le patrimoine littéraire constitue un élément essentiel de l’enseignement de la langue française. Elle regrette vivement la disparition quasi complète, dans le document – par ailleurs incompréhensible dans sa formulation – concernant la classe de 6e, de toute référence à des textes, des œuvres ou des courants littéraires.» Et d’enfoncer le clou: «Réduire la place des humanités, matrice de notre civilisation, mettre le latin et le grec sur un pied d’égalité avec les langues régionales, dont l’enseignement relève d’une tout autre problématique et renvoie à d’autres finalités, est aussi un mauvais coup porté à la langue française.» Le gouvernement écoutera-t-il la voix des immortels?

  39. imposture !

    La Société des agrégés dénonce l’imposture consistant:
    · à affirmer que les moyens affectés au collège sont accrus alors qu’ils sont manifestement constants ;
    · à prétendre que les langues anciennes ne sont pas atteintes alors que le système mis en place en rend l’accès très difficile ;
    · à dire que les langues vivantes ne sont pas atteintes alors que le volume horaire consacré à l’étude des langues dans le premier degré est indigent et que les horaires de la 2e langue introduite en 5e sont inférieurs à ceux que dégagerait la suppression des classes bilangues ;
    · à parler d’accompagnement des élèves alors que les moyens seront insuffisants pour travailler en petits groupes ;
    · à rédiger des programmes « nationaux » tout en organisant les disparités et l’absence de continuité des enseignements.

  40. "un système complexe et aléatoire qui les vide, de fait, de leur contenu"

    La Société des agrégés condamne la suppression des classes bilangues et des sections européennes, ainsi que le remplacement des options de grec et de latin, ouvertes à tous en l’état actuel, par un système complexe et aléatoire à deux étages (enseignement complémentaire et enseignement de complément) qui les vide, de fait, de leur contenu. Elle considère que la création des enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI), dont les heures sont prises sur le contingent des horaires disciplinaires, ne permettra d’apporter une réponse appropriée ni aux élèves en difficulté ni à ceux qui ont un rythme plus rapide. Elle dénonce la dilution des disciplines de sciences physiques, SVT et technologie dans l’ «EIST ». Elle déplore que le ministère ait de nouveau recours à des dispositifs qui ont pourtant fait la preuve, depuis des décennies, de leur inefficacité, voire de leur nocivité, et qui coûtent cher. Elle considère que le prétendu accompagnement personnalisé est un leurre, compte tenu de la pénurie des moyens accordés aux établissements et constate que l’introduction de l’accompagnement personnalisé au lycée sert de variable d’ajustement de services.

  41. minitrue

    Faut croire qu’à l’Académie Française, ils sont aussi bêtes que les professeurs de langues refusant les nouveaux programmes. Ils ne comprennent pas tous les bienfaits de la réforme et il faut leur réexpliquer moult fois.
    La nomination d’un délégué ministériel pour le renforcement des langues anciennes s’impose.

  42. destruction du latin et du grec

    Le maintien des langues anciennes au collège n’a jamais été un objectif du ministère : il ne s’est jamais agi que d’en camoufler la suppression, et de s’en dédouaner. Le volontarisme officiel n’était qu’un artifice d’affichage : les deux dispositifs prévus pour l’enseignement du latin et du grec – Enseignement Pratique Interdisciplinaire (EPI), et un seul « enseignement de complément » de Langues et cultures de l’Antiquité (LCA) – n’engagent absolument pas le ministère. Ils ne sont en effet pas régis par des dispositions nationales réglementaires, mais rejetés dans les marges de l’autonomie locale : le latin ne sera enseigné dans les collèges que si le chef d’établissement et le conseil pédagogique le veulent et le peuvent ; quant au grec, il sera peut-être « saupoudré » par un EPI.

  43. destruction du latin et du grec

    Sans dotation horaire propre, sans programme, sans langue, ni histoire, le latin et le grec ne figurant même plus parmi les disciplines enseignées au collège, comment l’enseignement du latin et du grec pourrait-il continuer ?

  44. Un mauvais coup porté à la langue française

    Troisième argument: «L’Académie insiste sur sa vive préoccupation concernant la place faite à la langue française dans les projets de réforme en cours. Elle considère qu’aucun redressement de notre système éducatif ne pourra être opéré si l’accent n’est pas mis sur l’apprentissage du français, dont la maîtrise et la compréhension sont la condition d’accès aux autres disciplines. Les difficultés rencontrées par un trop grand nombre d’élèves dès l’entrée au collège proviennent des lacunes constatées dans l’acquisition du socle des connaissances dispensées dans l’enseignement primaire: elles tiennent en particulier à une maîtrise insuffisante de la lecture et de l’expression écrite et orale.»
    Ensuite, l’Académie française rappelle que «le patrimoine littéraire constitue un élément essentiel de l’enseignement de la langue française». «Elle regrette vivement la disparition quasi complète, dans le document – par ailleurs incompréhensible dans sa formulation – concernant la classe de 6e, de toute référence à des textes, des œuvres ou des courants littéraires, tandis que pour les autres classes du collège, seuls quelques genres sont mentionnés.»
    «Réduire la place des humanités, matrice de notre civilisation, mettre le latin et le grec sur un pied d’égalité avec les langues régionales, dont l’enseignement relève d’une tout autre problématique et renvoie à d’autres finalités, est aussi un mauvais coup porté à la langue française. Apprendre le latin et le grec n’est pas consacrer à des langues «mortes» un temps qui serait mieux employé en étudiant une ou plusieurs langues «vivantes», c’est avant tout découvrir notre propre langue, dont la maîtrise ouvre l’accès à toutes les disciplines et à la culture en général.» (…) «Elle appelle ensuite à rendre à la maîtrise de la langue française la première place, et à favoriser cet apprentissage par un véritable enseignement des langues anciennes aussi largement que possible.»
    http://www.lefigaro.fr/livres/2015/06/22/03005-20150622ARTFIG00121-l-academie-francaise-contre-la-reforme-de-l-enseignement.php

  45. PF

    Obligée de se justifier devant l’académie française, ce repaire de pseudos intellectuels ! Avouez qu’il y a comme un problème..Du jamais vu…C’est bien qu’elle est plus que mal fichue….Il serait temps d’écouter ce que des millions de personnes ne cessent de vous dire…
    Oui à la pluralité linguistique, oui à l’excellence !
    Rétablissez les sections euro et bilangues ! Proposez aux élèves un véritable enseignement du latin-grec.

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